Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire

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s.n. 1918, 28 November. Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire. Konsultiert 26 April 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/862b85561v/
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Jeudi 28 novembre '51H^ J.O centimes 1." rsuméino WM™ ao*iée —~ Nr 331 JOURNAL DE GAND , 3ECOJfcr3L€,Ji 131:; ■ *?* OJfc<jÉÏ3fib DEUX FRANCS PAR MOIS rtÈDACj iOiN a, : 6 S - 3, RUS DE. FLANDRE, 3 - GAND TbLBPHONE Gtib j • ■ - • ... ... .■• ■ !.. _■■ ■■■» IJI HIIII I P.MI.JJ il IMII» AWI'L-t' -"P^CCOT Annonces fr. 0,80 la ligne. Réclames (ava»t les st,»a»n*«*) 1 fr. la lig*e. Réclames en Chronique gantoise »n dans ia torpn du jonrnal 2 fr. la ligne. Informations financières et Répai-ati^ns judiciaires 2 fr. la ligne. On traite à forfait pour les annonces souvent répétées. .rza.ragtrlgat»<«graa:»Mi*i||i«Mii iiii i* ■■hiajwh iimnii —McaMEwarraanrxaij-a.? Autorisé par la Censure Echos du palais 27 novembre. La carte à payer... Ces jours derniers ont été introduites, par voie de référé devant le Président du Tribunal de Ie instance, les premières procédures en règlement du dommage causé ; ux propriétaires et.occupant» des maisons, qui ont été succagéaâ, pillées et d'aucunes incendiées, dans les circonstances que l'on sait, lors des rassemblements et tuiaultes qui ®nt suivi l'heureux retour des alliés à Gand On sait qu'une loi ancienne — du 10 Vendémiaire an IV rend les communes, c.-à-d. •la collectivité des habitants, responsables du chef des délits commis à face ouverte ou par violence, au cours de rassemblements tumultueux.C'est en vertu de ces dispositions que la Ville de Gand a été assignée aux fins de désignation d'experts qui, tous droits saufs, évalueront les dégâts et dommage». L'administration communale, qui ne com-comparait à ces actions préliminaires que sous toutes réserves, semble vouloir se défendre au fond unguibus et roslro — ce qui est à la fois son droit et son deveir. 11 y aura sans doute des distinctions à faie parai les réclamants, dont d'aucuns sont intéressants. « Tout dépendra du cas „, selon une formule consacrée. — Du temps ou les allemands occupaient !? pays — et où la force prim ;it le droit — ils avaient constitué des commissions spéciales, qui.statuèrent sur les dema . les d'indemnité i . formulées par leurs compatriotes, dont les immeubles avsW'1 été saccagés lors de la déclaration de guerre, ici et ailleurs. Et la note fut parfois salée, et,cela va sans dire, le payement imposé ! * * * Srandsur et décadence ! L'on nous demande ce qu'il est advenu de la demi-douzaine de misérables individus qui. au temps de l'occupation, avaient réussi à se faire nommer à des fonctions judiciaires : dans les Flandres, il n'y eut que trois juges de paix et quelques greffier- Voilà : lors du retour de. alliés, on fit à ces messieurs une petite visit de courtoisie, au cours de laquelle on leur n. manda d'exhiber leur commission Comme elles n'étaient, pas en règle, étant signées du nom d'un activiste faisant partie de la bande « des individus sans notoriété et sans mandat » — pour palier le langage des cours —, on les pria de vider la place au plus tôt. avec défense formelle d'y i ' mettre encore les pieds, ou d'exercer un acte I de leurs fonctions. Et sans doute errent-ils par les grands • chemins — comme d'autres bandits ! L'on en signale déjà un cependant qui a réussi — on ne sait trop comment — à se faire recevoir comme vojo'i.aire dans l'aimée belge! Avec I d'autres activisi -. semble-'-il d'ailleurs. Heureuse i* magist rature d'être, débaras sée de ces drôles ! Aussi bien n'ont-ils jamais été considérés comme faisant paiti -le la famille judiciaire, puisqu'ils n'avaient été ; < -mis à la près ai ion de serment, dont un arrêté de l'occupant avait pris la précaution de les dispenser, avant d'entrer en fonctions. On leur évitait ainsi de se parjurer une fois de plus. * * * Les gendarmes Revu hier à la Chambre des appels correctionnels — où l'on a repris les travaux ÉMMBMMHMMBBmillHllimHBHnaaBHMl judiciaires -, de même que dans les antichambres des cabinets d'instruction, nos braves pandores accompagnant les détenus. On les a retrouvés avec plaisir — de certain côté de la barre bien entendu —, en excellents serviteurs qui ont fait, durant la campagne, des soldats d'élite. N'était-ce point là en effet un nouvel indice du rétablissement normal de l'état de choses antérieur, de nature à réjouir le cœur de tout . bon citoyen ?... * v * Las locaux Rectifions s»e de nos informations d'avant-hier : se «ont décidément les Magistrats du parquet de 1" instance, et les quatre juges d'instruction qui vont occuper l'immeuble Carels, Marché au Lin. Il était indispensable de réunir, en un même locaj, ces divers services pour la bonne marche des affaires. De mêm? ainsi, les divers locaux où se rend la Justice ne seront plus trop éloignés les uns , des autres, ce qui est avantageux pour un i chacun, à tous les points de vue, en attendant | mieux encore... X. X. Au Parlement La Chambre des Représentants est convoquée pour aujourd'hui jeudi à 2 h. Un service d'autos est organisé pour les membres qui habitent la province. A l'ordre du jour figurent les points suivants : 1. Validation des mandats des députés suppléants qui sont appelés à remplacer les membres défunts; constitution d'une commission chargée de la validation. 2. Nomination du Bureau. 3. Commission d'adresse. 4. Nomination des questeurs de la Chambre.-5. Commissions permanentes. 6. Tirage au sort des sections. il est probable que M. Carton de Wiart sera appelé à la présidence; M. Paul Boël serait élu questeur en remplacement de M. R. Warocqué, . décédé. Les membres de la gauche se sont réunis hier mercredi, à 10 heures. Le Sénat est convoqué pour vendredi. M. Fulgence Masson, député de Mons et Ministre de !a Guerre, vient de rentrer d'Aile- . magne après une captivité de 8 mois à Celle-Schloss. Il y a déjà quinze jours qu'il avait reçu l'autorisation départir, mais h voulut rester jusqu'au dernier n'étant pas rassuré sur le sort de ses compagnons. Ses amis qui n'avaient plus reçu de ses nouvelles depuis longtemps étaient , inquiets à son sujet. On songe, paraît-il, à augmenter notablement les traitements des ministres et des députés. ' Le nouveau Ministè e Le « Moniteur belge ™ annonce officielle- i ment la démission du cabinet Cooreman et | publie la composition du nouveau ministère : ' M. Léon Delacroix, finances, président du ' Conseil ; M. Emile Valider Veide, justice : M PaulHymaiis, affaires étrangères; M. Charles de Broqueville. intérieur; M. Alphonse Har-mignie. sciences et arts ; M le baron Albert Ruzette, agriculture; M. Eduard Anse-le, travaux publics; M, Joseph Wauters industrie,' travail et ravitaillement; M. Jules Renkin. chemins de fer, marine, postes et télégraphes; M. Louis Franck, colonies; M. Fulgeniv Masson, guerre; M. Henri Jaspar, affaires économiques. Le « Moniteur » annonce ' également la nomination comme ministres d'Etat de MM Henry Carton de Wiart, Paul Segers, Aloïs Van de Vyvere. Ernest Solvay, Michel Levie. Adolphe Max, Emile Francqui, Paul van Hoegaerden. L'ancien chef de cabinet, M. Gérard Cooreman. est promu Grand-Cordon de l'Ordre de Léopold. a •-*>«»«<& Ligue Nationiie Voici l'ordre du jour constitutif de cette Ligue qui fut fondée à Gand, le 13 Novembre 1918: Fermement attachés aux principes des partis politiques divers auxquels ils appartiennent; Considérai! ! qu'à l'heure où les .Belges vont récupérer leur activité politique et leurs libertés constitutionnelles, leur premier devoir est d'en faire usage pour affirmer et fortifier l'Unité Nationale, parce que cette Unité est la raison fondamentale de l'existence de ia Belgique comme nation indépendante; Considérant que, dans les conjonctures où se trouve notre Patrie, les aspirations de n'importe quel parti ou groupement de citoyens doivent céder le as à la nécessiié de reconstituer à la face du monde une Belgique une, autonome et forte, fière des sacrifices qu'elle a faits pour la cause de la Liberté et soucieuse de tirer le parti le plus noble et le plus fécond du sang de ses -oldats héroïquement versé ; Considérant que cette nécessité a pour conséquence immédiate et urgente la recherche de sancfio< s sévères ei impartiales contre ceux qui ont contribué, dans quelque but et à quelque litre que ce soit, à ébranler le principe de l'Unité Nationale, ia Fidélité au Roi et aux institutions du Peuple belge; que toute faiblesse, $ans la répression de ce crime, découragerait les bons citoyens et ne pourrait que semer la désunion ; Considérant que les premiers contacts des populations, qui ont subi l'occupation avec les pouvoirs gouvernementaux revenus en territoire libéré, doivent être dominés par ces hautes considérations ; Considérant qu'il faut avec une circonspection toute spéciale aborder les questions concernant l'emploi des langues: qu'en effet ces questions ont été exploitées pendant l'occupation et avec l'appui administratif et financier de l'Allemagne, pour tenter de provoquer la discorde entre Belges, de désorganiser l'Armée et de tromper le monde sur les sentiments et les aspirations des habitants des Flandres, qu'une trop grande hâte à évoquer les mêmes questions pourrait ranimer le malentendu qu'en sa fourberie l'ennemi a voulu créer entre Belges; qu'au contraire il importe de faire éclater la misérable inanité des prétendus griefs allégués par les flamingants-activistes ; que les menées de ces traîtres doivent être honnies par tous las Flamands et leurs résultats s'effondrer sans laisser la moindre trace ; Les soussignés, réunis à Gand, le treize novembre 1918, décident de former entre eux et avec tous ceux qui adhéreront à l'Ordre du jour ci-dessus, une ligue qui se présentera aux Pouvoirs gouvernementaux et fera appel à l'Opinion publique et au concours d'organismes similaires dans d'autres villes belges, sous la dénomination de Ligue Nationale ; Proclament l'entière liberté d'opinions de tous les membres de la Ligue en toutes questions confessionnelles, politiques, économiques et sociales, sauf l'obligation absolue de placer toujours et partout l'affirmation et la défense de l'Unité nationale au-dessus de toute autre considération ; Décident d'user de tous les moyens en leur pouvoir pour engager les Pouvoirs et l'opi-ion publics à procéder sans tarder et sans faiblir aux sanctions requises contre ceux qui ont collaboré à la trahison séparatiste, et à ajourner toute innovation en matière linguistique. Toutes les personnes qui adhèrent à cet ordre du jour sont priées d'en donner avis, par écrit, : à l'un des membres du Bureau provisoire MM. ; De Bie, boulevard d'Akkergem, 51 ; J. Fueri-j son, Coupure, 117; Van Houtte, quai des Moines 51 ; C.Carnoy, boulevard de l'Heirnisse, 78; Miry, rue Liévin De Winne, J9. La ravitaillement Paris, 27 novembre. — M. Hoover, ministrs américain dH ravitaillement étudie la répartition des disponibilités alimentaires eïï eora-i mençanî par les états alliés, puis les neutres i et enfin les ennemis. Il proposera la réunion à ! Bruxei; d'une commission chargée d'exa-mi» 'i les demandes allemandes et de décidai tes moyens d'y faire droit. (Havas.) Manlfe liions beSgophKes du Chili Paiis, 26novembie. — On mande de Santiago : Une grandi manifestation a eu lieu au théâ>re principal pour célébrer la rentrée du R. ; & Bi tix îles 8000 assistants acclamèrent longuement, la Belgique et son Roi. Au ministère des affaires étrangères, un banquet réut.tiUes personnalités les plus en vue, notamment les ministres de tons les pays alliés les or: o exaltèrent l'héroïsme du roi martyr, 1 défenseur du droit et de la liberté du monde. Le Ministre de Belgique dont l'urbanité est si apprécié» au Chili recueillit, poui son pays et son roi, ies plus chaleureuses acclamations. (Havas). En Hollande Les Activistes chez,., le rs frères du Nord Une quinzaine d'activistes espérant ur accueil plus chaleureux en Hollande que celn; que leur destinaient nos troupes victorieuses partirent avec leur famille pour Breda Mal leur en prit. Logés dans les hôtels de la ville peu hospitalière pour des traîtres, ils furent réveillés à i 1/2 heure du matin ei expulsés par ordre officiel « manu militari «. En vain implorèrent-ils la générosité d'autres hôteliers, des particuliers même; tout le monde resta implacable. «C'est le mot d'ordre, j il e it formel ! » Jusqu'au matiu, ils errèrent, avec leui j famille, femme ei enfants, par les rues„de la ; cité, prirent le premier train qui se présenta ■ et, triste cortège de réprouvés, s'en allèrent.. : vers où?... Vers le repos?... Jamais ! & 5a Chimbra française Paris. 26 novembre. - M. Deschanel, président de la Chambre a donné lecture d'ur télégramme de sympathie adressé par le pré-1 sident de. la Chambre du Luxembourg à l'occasion de l'entrée des troupes alliées ainsi que du télégramme de reinerciments (Havas! t'-< Roi iTAngteterye à Paris Paris. 26 novembre. — Le Conseil des Ministres a décidé que la journée de jeudi serait considérée comme jour férié pour tontes les Administrations de l'Etat à l'occasion de l'arrivée du Roi d'Angleterre. En S'fconnaur de Foctï On annonce de Washington que le député Siuiiett, représentant l'Etat d'Oregon. a soumis à la Chambre des représentants un projet de crédit de 100.000 dollars destiné à l'érection d'un monument du maréchal Foch à Washington. ■ Le yoyag ï de EC WïEsem ' Paris, 26 novembre. — On mande de Was-i hington : le Président-Wilson séjourner» en-. viron un mois en Fiance. Son voyage durera j six semaines. (Havas), : -t. 1-1»U' R La fiotts américaine On annonce de Washington que la commission de la marine a été avisée de ce que le programme de la flotte qui doit être terminé pour 1920 comprend 24 dreadnought's. Dix-neuf snnt déjà achevés et trois autres sont déjà prêts De 1917 à 1920 la flotte aura été augmentée de 350 nouveaux contre-torpilleurs ainsi que de 350 torpilleurs, de 112 éclaireurs, de 35 à 4-0 sous-marins, de 50 releveurs de mines, et de 25 remorqueurs. (Reuter.) campagne électorale aux Etats U.iis Paris, 26 novembre. - La campagne électorale vient d'être ouverte dans l'Etat d'Ohio pour l'élection de Pershing comme président des Etats-Unis en 1920. (Havas) A Strasbourg Paris. 26 novembre. — Le Maréchal Pétain a fait, à la tête de la quatrième armée une entrée triomphale à Strasbourg. Ils furent ae-clatnés par une foule «norme ; les troupes furent saluées par d'ardentes ovations qui redoublèrent au passage des drapeaux. Après la réception à l'Hôtel de Ville, un Te Deu* fut chanté à la cathédrale en présence de Pétain. de tous les généraux et des principales personnalités. Le nouveau Conseil inumcipa! de Metz s'est rais à l'œnvre Metz, 24 novembre. —| Le nouveau conseil municipal constitué a élu maire, à l'unanimité, M. Prevel, attaché pour les questions civiles au cabinet de M. Mirman, commissaire. 11 a nommé cinq adjoints et une adjointe, M™ de Thury. , Le conseil se propose de voter une subvention importante pour les mutilés de la guerre français, en faveur desquels une souscription est ouverte. Il a institué uue commission chargée de rendre aux anciennes rues les noms qu'elles portaient avant 1870. L'egsinton asîiânraina demande l'exécution du kaiser LoHdres, 25 novembre. — Ou mande de ; Washington au Morning Post, le23 novembre: On croit que l'opinion pour ainsi dire unanime de l'Amérique est que pour la sécurité future du monde il faut exécuter le kaiser, car tant qu'il vivra il sera toujours une menace et ne cessera jamais de comploter et d'encourager la contre-révolution dans l'espoir de restaurer la dynastie des Hohenzollern. Une autorité en matière de droit international i déclare que si le kaiser a abdiqué il reste Guil-I laume de Hohenzollern, simple particulier, et, | comme tel, ayant été déclaré coupable de meur-| tre par un jury anglais, agissant légalement | après la mort des vietimes des attaques contre j les villes ouvertes de l'Angleterre, il est suscep-: tible d'extradition. Si, par contre, il n'a pas abdiqué, il est toujours officier allemand et c'est de la part de la Hollande une violation du droit international de ne*pas l'interner, et les alliés doivent intervenir auprès de la Hollande. (Havas). Feuilleton du Journal de Gand. 8 La Mère ROMAN PAR MAURICE MONTÉOUT Clorinde, femme d'Herbert Griffeld, mère d'Eitel, surveillait son mari qui buvait t.rof et son fils qui ne mangeait pas assez. Elle ressemblait à sa mère, avec moins de passivité. Lucrèce, sa sœur, rappelait sa grand'mère Bertrande par sa beauté sévère et l'ergueii de son maintiens mais Judith, la petite effrontée et rieuse, ardente et volontaire, ne redoutait rien ; fière de son nez impertinent, de ses frisons d'or, de sa grâce jolie, de ses quinze ans sonnés la veille, elle interpellait les gens d'un bout de la table à l'autre et menait un grand bruit. Tels étaient les Français. Les Allemands, plus fermés et plus lourds, se révélaient moins vite. Pourtant, on observait facilement qu'Hermann était plutôt un esprit débonnaire, reconnaissant au sort de lui avoir été secourable, désireux de calme dans la vie et de sérénité. Il aimait la musique et jouait de la flûte à ses moments perdus. Sa femme. Tliècle, nonchalante et bénigne, gardait un gra>n d'orgueil de ses hautes parentés, en témoignait -par quelque prétention dans ses manières. On n'est pas pour rien la fille d'un bourgmestre du Brandebourg. Cependant, en sa maison, elle se montrait. prudente ménagère, avec 1^1 peu | d'avarice. Mais les fils empruntaient à la terr^ aca-1 dienne, en dépit des bonhomies d'origine, le j tempérament opiniâtre des travailleurs du > sol, la dureté des bûcherons, la brutalité des manœuvres. Herbert, étonnamment robuste et glorieux | de l'être, cherchait à montrer sa vigueur en ! tonte occasion ; comme il aimait à boire, il | avait eu des querelles et des rixes sans j nombre avec les habitants de la contrée, peu j endurants aussi. Au bourg le plus proche, ! j à Dougall-City. on le voyait arriver sans : . plaisir ; souvent il était revenu de ces expé-j ditions la carcasse abîmée et la face mal en , point. N'importe ; il affirmait qu'il avait eu le dessus. Quelque tei ps, son amour pour : î Clorinde semblait avoir dompté ses violences ' . • 1 premières; en souriant, il se laissait guide par elle, et lui obéissait. Puis il abattait d matin au soir de la besogne comme qua,tr< Sur les chantiers on l'estimait. Gottlob ne vivait réellement qu'au bois 0 sur la mer. Dans les maisons, il étouffait Taciturne, brutal et pointilleux, il évitai la compagnie et répondait par un grognemen quand on l'interrogeait ; on disait qu'il avai peu d'intelligence Et cependant il exerçait une inflnenc réelle sur ses trois frères, même sur l'aîn qui le redoutait ; les deux autres, plus fini pourtant, lui témoignaient de l'amitié et d la considération. Souvenirs d'enfance où 1 force triomphait, car il était, lui aussi, incoœ parablement vigoureux. Othon, tout au contraire, promenait dan l'existance des airs de pédagosrue : se mot trait sentent.ieux. citait la Bible et prônai la vertu. Implicitement il se jugeait supérieu à les frères et en profitait pour leur laisse les gros labeurs et s'éviter la fatigue. Pa dérision, on l'appelait le Pasteur ou l Maître d'école. Guillaume, très jeune encore, possédait 1 mentalité, ordinaire d'un étudiant allemain Il buvait volontiers et souvent et beaucoup r était gai, bruyant, vantard, s'escrimait tous u les jours avec un vieux sabre rouilié, chantait i. des chansons d'une voix a>sez belle, et croyait fermement lui-même. u Les filles étaient coquettes, blondes et .. blanches ; tôt formées, sentimentales, elles t rêvaient d'amour à l'âge de douze ans. Chri-t stine, à l'occasion, prolixe et raisonneuse, t paraissait indolente ; on ne sut jamais si vraiment elle avait aimé Roland ; nature e égoïste, elle préférait son bien-être et sa é tranquillité à toute chose au monde. Mais Charlotte valait mieux ; ardente mal-e gré ses douceurs de blonde, elle sentait son a, cœur battre sous l'afflux d'un sang chaud. - Elle était capable de coups de tête et d'actes volontaires. Elle était, on l'a dit, distinée à s épouser Renaud ; en attendant eette union - lointaine, elle se querellait à. tout propos t avec Roger son aîné de six mais. r Ainsi se présentaient les personnages. Il r était donc inévitable qu'entre ces éléments r divers le bon accord ne fût qu'intermittent et e superficiel. Wottlob et Renaud surtout se montraient inconciliables et cela depuis a l'enfance. Souvent il fallait les séparer. Un I. j seul sentiment commun unissait tous c.-s ; | êtres : l'amour de la forêt. I -r—«■m——ui' III III.III I Or, ce soir-là, c'était la trêve. Les légères mais vieilles rancunes s'oubliaient, cependant. Déjà, aux poissons engloutis, aux jambons décharnés jusqu'à l'os, succédaient les outar-deaux en broche, puis un daim presque entier, démembré, et rôti sur un feu de sarment- Le vin d'un tonneau s'épuisait. ; la bière était dédaignée à présent, comme trop fade aux gosiers brûlés d'épices Quand les crêpes de maïs furent apportés avec la compote de myrtilles et les confitures de citrouille, ies coureurs des b»is eux-mêmes, au bas bout de la table, commençtient à mâcher plus lentement. Une plénitude engourdissait les panses; l'ivresse commençait; tout le monde parlait à la fois. Virginie, volontiers craintive,.corn-naissant la brutalité de ses hôtes, et peu à peu inquiète, murmura : — On boit trop ! Son mari surprit ce timide aparté. — Bah ! dit-il, on ne fiance pas ses enfants tous les jours. — Et il décoiffa lestement la première bouteille de Champagne ; le bouchon sauta en détonnant très sec. Un hourra salua le vin mousseux de Fraaee. Roland, Renaud, Roger, secondaient leur père, coupaient les fils, de laiton, délh raient l'âme du vin en; tive depuis des ans. .Ce fut une mousqueterie joyeuse. (A suivre.)

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Dieses Dokument ist eine Ausgabe mit dem Titel Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire gehört zu der Kategorie Liberale pers, veröffentlicht in Gand von 1856 bis 1923.

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