Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire

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s.n. 1918, 06 Januar. Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire. Konsultiert 07 Mai 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/h12v40mn6c/
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j REVUE ç*gs journaux 6* la ssasa&s. DU 29. — France. — Les conquêtes du féminisme. — A l'Académie de Médecine de Paris, l'on a entendu la doctoresse Bouet-Henry apporter les résultats heureux d'une méthode de pansement, mélange de paraffine et de gutta-percha, qui cicatrice les plaies et les brûlures. On a beaucoup applaudi; c'est la première fois qu'une femme parlait à la tribune de l'Académie de Médecine. — Tandis qu'une doctoresse parlait à l'Académie de Médecine, deux modistes quittaient l'atelier et montaient sur les toits; elles quittaient l'aiguille pour empoigner la corde des ramoneurs de cheminées. Ce sont les premières femmes fumistes — au sens matériel du mot — connues. Ce sont deux jeunes filles courageuses de dix-sept et dix-huit ans; le métier de modiste a des chômages, et l'une d'elles, fille d'un fumiste, comme son père manquait d'ouvriers,, lui a donné un matin un coup de main: elle a entraîné sa camarade. « A l'Atelier, a déclaré l'une d'elles à un reporter, nous gagnions trois francs par jour ; nous touchons maintenant douze francs. » pu /. _ Les modifications dans le gouvernement belge. — La nouvelle de la démission de M. de Broqueville. éomme ministre des affaires étrangères et de la nomination de M. Paul Hvmans est officiellement confirmée. On annonce officieusement la nomination de l'avocat Emile Brunet, député socialiste de Charleroi, comme ministre sans portefeuille et celle de M. Gérard Galopin, directeur à la F. N. d'armes de guerre de Herstal et fils de l'émincnt professeur à la faculté de droit de l'Universite de Liège, comme ministre des affaires économiques en remplacement de M. Hymans. DU 4. _ Un don princier. — On se rappelle que feu Pierpont-Morgan, quelques mois avant sa mort, avait fait venir ses collections d'Angleterre et les avait déposées au musée Métropolitain de New-York. Le «New-York Herald» nous apprend que le fils du collectionneur vient de faire un don définitif de ses collections au musée. Elles seront placées dans une aile de l'édifice et y porteront le nom de musée Pierpont-Morgan. Elles contiennent trois mille pièces, tableaux, statues, objets d'art, de toutes les époques, antique, moyen âge, temps modernes et nommément, dans la section des peintures, les fameux Fragonard de Grasse. Le tout est évalué à 4 millions de dollars, ce qui, au cours actuel du dollar, représenterait une somme de 22.800,000 francs. HBT V0LK Du i-2. — Pays-Bas. — Un monument belge en l'honneur des Pays-Bas. — Les Belges ont érigé un monument sur la montagne d'Amersfort pour témoigner leur reconnaissance aux Pays-Bas. Le travail est entièrement achevé, mais ne sera offert officiellement aux autorités qu'en avril ou en mai. Le projet est dû à H. Hoste ; l'œuvre se compose de deux parties : une teur haute de 14 mètres et, à l'avant-plan, un mur relié à la tour par deux sentiers bordés de haies. Le mur d'avant-plan représente les souffrances de la Belgique et la tour, le relèvement du peuple malheureux par les Pays-Bas. Les deux ouvrages portent des frises remarquables. Les reliefs ont été projetés et modelés par le sculpteur Krop d'Amsterdam, mais achevés par des Belges. Une plaque en pierre sera maçonnée et portera les noms de tous les soldats internés décédés en Hollande. Actualités économiques Dans le monde du film. Une concurrence qui s'organise Comme je me rappelle encore bien la première représentation cinématographique à laquelle j'ai assisté ! J'étais tout gosse, et pourtant, le souvenir de ces quelques heures m'est resté avec beaucoup de netteté. On m'avait mené à la foire, plaine St-Pierre, chez Grunkorn. Vous vous rappelez la baraque de Grunkorn, devant la caserne? C'est là que, pour la première fois, mes yeux ahuris ont vu se dérouler un film. L'établissement n'était pas grand. Il y faisait humide, et, dès l'entrée, une odeur fade vous prenait à la gorge. Tapis d'escalier gluant; bancs vermoulus recouverts d'une peluche fanée. Au fond de la salle, un pianiste abruti, en redingote douteuse, l'air d'un aide-maçon endimanché tapotant machinalement un piano détraqué, à quinze sous l'heure. Comme plat de résistance, Othello, ou le Maure de Venise. Des accrocs à chaque instant, la lumière fonctionnant quand il ne le fallait pas, faisant défaut quand on en avait besoin.Le film s'arrêtant à tout bout de champ, une fois marchant trop vite, une autre fois glissant à l'allure d'un escargot en promenade de santé. Eçran sombre, mal tendu; projection insuffisante. Le film, traversé constamment par destries noires donnant l'impression de scènes ?e déroulant sous une pluie antédiluvienne. Enfin, les personnages atteints de la danse de St-Guy, affligés d'un tremblement continuel capable d'inspirer de la pitié. Et au milieu de tout cela, une voix rauque partant du fond de la salle pour donner des explications : « Remarquez, Mesdames et Messieurs, comment l'époux brutal et soupçonneux de la verjueuse Desdémone va étouffer sa belle compagne dans un accès de jalousie furieuse provoqué par le misérable Jago ». Que c'est loin, tout cela. A présent, on va au cinéma comme au théâtre ou au café. On s'installe dans des locaux spacieux, agréables, confortables, devant un écran bien tendu. On compatit aux malheurs de Rose de Mai, fille du'grand chef Œil de Faucon, on se dilate la rate et le pancréas en assistant aux tribulations de Boireau ou de Little Moritz, on s'indigne de l'astuce des assassins poursuivis par Nick Carter, tout en continuant à fumer paisiblement sa pipe eu à lamper son verre de limonade. Le cinéma est devenu une espèce d'accessoire indispensable de la vie sociale. Je ne discuterai pas sa valeur. 11 a des amateurs enthousiastes, il a des adversaires acharnés. Les uns vous feront ressortir admirablement les délices d'une représentation d'Un fil à la patte, la valeur moralisatrice de La vie des Abeilles, l'influence bienfaisante d'Un voyage aux Pyramides. Les autres chicaneront sur le mauvais goût du Mystère de la Chambre bleu-pâle, Dimanche 6 janvier 1918 10 centimes ie numéro 'iWYiimii rwi ni isoram 1 111 11 " P 62e anréc -— Not 1-7 c ( Journal de Gand ÉCHO DES CTK-iABirDiEtBBS j Rédaction et Administration : 3, RUE DE FLANDRE, 3, GAND Abonnements : UN F#ANC VINGT CINQ PAS TKÏMSSTEE ; — : * — -rr- : : —~ t vous diront que l'Odyssée d'un garçon de café cul de jatte est la dernière des stupidités, clameront « urbi et orbi » qu'il faut être un crétin accompli pour passer son temps à regarder les inepties offertes par Une expédition à la planète de Mars, agencée quelque part à Montrouge ou dans les environs d'Issy-les-Moulineaux. Quid ? N essayons pas de trancher la question, tout cela, c'est affaire de goût, et nous savons que les goûts, tout comme les couleurs, 11e se discutent pas. Personnellement, je ne hais pas le cinéma; j'avoue y avoir passé des heures agréables. Néanmoins, je nourris parfois à son égard des sentiments qui no sont précisément pas bienveillants. Soit; passons. Je ne suis ni moraliste, ni sociologue. C'est pourquoi le cinéma ne m'intéresse au fond que par son côté industriel. Oh I Celui-là, du moins, est grandiose: son développement a dépassé tout ce que nous avons jamais pu apercevoir dans le domaine du progrès scientifique et commercial. Nous avons assisté de nos yeux, dans un laps de temps relativement court, à la naissance, puis à la croissance, et enfin à la puissance du cinéma. Nous savons qu'actuellement l'industrie du film est devenue une branche d'exploitation qui occupe des milliers d'ouvriers, des légions d'opérateurs, des armées d'artistes. Nous savons que des acteurs de valeur, rejetant leur ancien titre de comédien, ont renoncé à la scène pour se vouer exclusivement au cinéma, et que pat fois des gosses gagnent à ce métier des sommes rondelettes. L'industrie cinématographique peut se subdiviser en quatre grands départements : la production des films bruts; la fabrication des filins imprimés; la distribution de ces films; l'exploitation des théâtres spéciaux et des brasseries-cinéma.En temps normal, les films bruts viennent surtout d'Amérique, où l'on dispose, richement, sur place, de toutes les matières premières nécessaires : collodion, laine, camphre, argent. L'impression.du film est l'œuvre de puissantes compagnies, telles que Pathé Frères, Gaumont, Cinès, et autres. La distribution et l'exploitation sont disséminées dans une foule d'entreprises de moindre importance. Les perturbations causées un peu partout par la guerre ne paraissent pas avoir atteint l'industrie cinématographique dans ses organes essentiels. Au contraire, Pathé Frères, par exemple, ont récemment augmenté leur capital, qui a été porto ù la jolie somme de 78 millions de francs. En Italie, de nombreuses compagnies ont fait de même, et il en est actuellement un assez grand nombre qui travaillent avec des capitaux variant entre 10 et 25 millions de francs. Cela démontre que, loin de souffrir de la guerre, l'industrie du film y a puisé un regain de vitalité. A ce qu'il paraît, la finance américaine ne sera pas étrangère aux nouvelles émissions. En Europe centrale, la situation est un peu différente. Coupées de l'importation étrangère, les firmes allemandes et autrichiennes ont d'abord été livrées à leurs propres forces, avec un stock de sujets relativement peu considérable. Petit à petit, cependant, elles se sont ressaisies, ont un peu importé de Hollande et des pays scandinaves, puis se sont mises elles-mêmes à fabriquer sur petite échelle. Bref, elles se sont tirées d'affaire, et si bien que maintenant elles désirent aller plus loin. Ayant vu qu'il y avait moyen de faire quelque chose dans leur propre pays, les entreprises allemandes se sont coalisées, non seulement pour exploiter leur propre marché, mais aussi pour entamer, après la guerre, une concurrence acharnée aux firmes étrangères. Plusieurs de ces compagnies se sont fusionnées, soutenues en cela par des ban-ji ques puissantes. Il y a quelques jours, par exemple, s'est fondée la Société anonyme « UniversumFilm». Ce groupement, qui est destiné à devenir dans le domaine du film une sorte de trust de combat, a dès à présent acquis toutes les exploitations des principales entreprises d'Allemagne : la Nordische Film C°, la Société Meszter, et la Projektion Union. De cette façon, l'Universum réunit sous sa direction à la fois la fabrication des filins imprimés, la distribution et l'exploitation en théâtres et brasseries. Pour être au complet, il ne lui reste plus qu'à s'adjoindre la branche de production de films bruts. Cette industrie n'est pratiquée en Allemagne, que par une seule usine : celle de la Société anonyme pour la fabrication de l'Aniline, à Berlin-Treptow. Or, il paraît que des efforts sérieux sont en ce moment dirigés vers l'extension de la sphère de production de cette compagnie. Il résulte de tout cela que l'industrie cinématographique d'Allemagne s'arme puissamment en vue de deux buts : 1°) la libération du marché d'intérieur ; 2°) la concurrence à ; l'industrie similaire de France, d'Italie et d'Amérique. La lutte sera chaude ; on le sait d'ailleurs, de l'autre côté du Rhin, et on ne se cache nullement les difficultés qu'il faudra vaincre. L'avenir nous montrera si les espoirs allemands sont fondés. Nous n'avons qu'à attendre, n'y nous perdrons rien, car l'émulation réciproque n? pourra manquer de venir de plus en plus à la rencontre des désirs du public. S'il n'est pas certain que nous aurons la guerre éconemique après la guerre militaire, nous aurons en tous cas la guerre cinématographique autour de l'écran. Ce dernier n'aura qu'à bien se tenir. Mais n'y est-il pas habitué ? En somme, qu'est-ce que l'écran du cinéma ? Un simple carré de toile qui en voit journellement de toutes les couleurs. ! RAOUL GUSTAVE. Rectification. — Une erreur involontaire s'est glissée dans la publication de ma dernière actualité. Ce n'est évidemment pas en 1852 que le pape Grégoire XIII a fait rectifier le calendrier. Il fallait lire 1582. R. G. 4 5. ». S -2^® £ ÉCHOS D'ART Au Théâtre Néerlandais M'"e Butterfly M'a* Butterfly, qui fut, 011 sa le rappelle, le succès de la régie au Grand Théâtre, ne pouvait, avec une interprétation convenable, manquer de fasciner encore ses admirateurs. C'est que cette pièce, plus qu'aucune autre, présente des qualités diverses qui ne peuvent laisser de subjuguer et d'émouvoir. L'exotisme parfumé de Pierre Loti, que les mains expertes des librettistes Illica et Giacosa transforment en une tragédie poignante et sur lequel passe le souffle mélodique puissant de Puccini, en font une œuvre qui tour à tour vous enchante et vous fait frissonner. Une recette, si vous le voulez, mais une recette si bien conditionnée que son effet en est inéluctable. Ajoutez-y le charme enchanteur du cadre dans lequel l'action se déroule : les superbes décors peints par notre concitoyen J. Gondry, et qui sont encore comme flambant jj neufs — ce qui fait honneur à qui de droit — et vous aurez î la mesure de l'enthousiasme qui parcourut la salle après \ chaque descente de rideau. i Pour en être arrivé à un résultat si satisfaisant, il a fallu | un travail, dont le public ne se rend qu'imparfaitement < compte, mais qui n'en existe pas moins. C'est précisément quand tout se déroule sans accroc, > quand l'ensemble est homogène et complet, que l'auditeur s'en rend le moins compte. Le maximum de facilité apparente cache aussi le maximum d'efforts. Une entreprise artistique qui n'est pas imbue de cette obligation vis-à-vis de l'auteur, n'a pas le droit d'exister. Et c'est cet axiome que maître Roels applique avec d'autant plus de rigueur impitoyable qu'il est créateur lui-même. J'ai rarement vu le premier acte de Butterfly se terminer sans avatars. Le chœur d'entrée, entre autres, qui est d'une difficulté d'exécution sans égale, est presque toujours un raté. Ici ce fut parfait, ce qui est d'autaut plus louable que c'était une première. Tout amateur de théâtre trouvera que, par là, j'ai, à ce sujet, tout dit. Le rôle principal, le rôle écrasant, qui soutient à lui seul, en majeure partie la pièce, celui de la inousmé Cio-cio-san a été porté avec une vaillance remarquable par Mile De Vos. C'est le genre des rôles qu'il faut à cette artiste tant du côté vocal, puisqu'elle est essentiellement soprano dramatique, que du côté acteur, puisque c'est l'accent purement émotif, parfois tragique qui la fait le plus vibrer. La geisha compte en elle une interprète de valeur en plus. Je ne puis passer sous silence le détail de ses toilettes. Le manteau de... noces de « Mme Pinkerton » est somptueux. Renseignement pris,il paraît que pour divers acteurs, un ami ou plutôt l'ami des musiciens, a laissé puiser dans sa collection d'authentiques. Du reste que n'a-t-il encore pas fait ? La fidèle Souzonki a assisté sa maîtresse avec un art, qui a fait de la servante une égale. Le charmant, mais périlleux, duo du deuxième acte a été détaillé par elles avec la notion de minutie et de couleur voulues. Ici, comme partout, les moindres intentions de l'auteur furent respectées. C'est un cas de conscience dont les interprètes ne tiennent malheureusement pas souvent compte. Ce manque de respect, que l'on voit monstrueusement grandir, constitue une iconoclastie artistique. M. John Haesaert prêta son concours bienveillant et désintéressé à cette représentation. Le second mot surtout — ceci en général bien entendu — n'est guère courant dans le monde ordinaire dés coulisses. Aussi bien notre concitoyen a posé là un exemple de solidarité et dé confraternité digne d'être souligné. J'ai égale.nent beaucoup de bien à dire de ca voix. II y a de ce côté un progrès incontestable : le timbre s'est notoirement affiné. Dans le premier acte surtout, dans son long duo final avec sa « poupée », il m'a fait plaisir. Le son j cependant ava:t des difficultés à passer la rampe, à cause i de la violence de l'orchestre. Un peu de tem;>France s. v. p. ' Pour le reste il a silhouetté un Pinkerton qui 11c manquait \ ni d'allure ni d'élégance. ; M. De Bouvre fut un Sharpless, correct et. fashionable. i J'aurais préféré cependant qu'il laisse moins souvent per-î cer son émotion, quand on est diplomate et yankee par-• dessus le marché on est, parbleu, plus cuirassé. ! Une très bonne note pour Goro — M. Dcshayes — rôle j secondaire, mais très difficile à rendre. Rester caricature, » sans devenir ridicule, sera toujours, même sur la scène î de la vie, un problème difficile à résoudre. j Un oncle, qui n'est pas de sucre, fut extériorisé par \ M. Reynvoet, furibard à souhait. Les autres rôles furent fort bien tenus par Mlle De Pes- I semier, MM. Van Ack;r, Haemlinck, Renier, Mlles De 1 Sonne, Van Acker et Dauwe. Un oubli du programme ne mentionne pas ie Pinkerton junior, qui cependant a fait plaisir. D'autant plus qu'un rejeton de père à cheveux noirs comme jais et d'une mer : '-vi.iemment noire comme ébène et qui est lui-même « blond » avec des « yeux d'azur » est un phénomène. Enfin la nature a ses secrets. A ce propos quelques petites observations dont je ne relate que celles qui choquent le plus et faciles cependant : à éviter. Pourquoi le consul, à son départ au lr acte, ouvre-t-il ' son parasol ?... La nuit ne tombe-t-elle pas ? Yamadori, tout soupirant premier qu'il est, doit rester j sur le seuil et non venir roucouler devant le consul. C'est { loin de recevoir une tasse de thé ! Enfin, tout ceci ne sont que détails qui n'enlèvent rien Ê à la valeur de l'ensemble. Je suis convaincu que Butterfly î vivra au Théâtre Néerlandais une carrière nouvelle. J'en ; profite pour féliciter le traducteur modeste de son œuvre 5 de bénédictin. La version flamande serre le texte original ( de près tout en ne manquant pas d'harmonie. B. ! Les Expositions Projets de Cité-jardin La Société gantoise des Maisons ouvrières expose, à l'Hôtel cle Ville, dans la salle du Trône, une vingtaine de projets élaborés par nos jeunes architectes pour l'érection d'une Cité-jardin, chaussée de Zwy- \ naerde. Nous avons dit, dans notre numéro du 23 dé- • cembre, à la suite de quelles circonstances cette exposi- { tion avait été organisée. Nous pouvons affirmer aujour- > d'hui qu'elle présente un haut intérêt d'actualité et de ; variété. Les jeunes praticiens qui ont participé au concours i ont rivalisé de travail et d'invention; quelques-uns an- î noncentun goût distingué et une expérience déjà sûre. • Ce serait empiéter sur les attributions du jury que de j décider entre eux, mais il est hors de doute que les pro- j jets les plus simples sont les plus réussis. La question mise au concours comportait des recher- \ ches nombreuses.et un labeur étendu, car il s'agissait f de faire un plan de lotissement du terrain, — qui ne ? mesure pas moins de G ha, — un projet de groupement j des habitations, — au nombre de 160, — des dessins de j façade, des coupes et des plans pour chacun des types ' d'habitation, et cela en se conformant aux prévisions de ; dépenses très restreintes fixées par le Conseil d'admi- î nistration. Il ne faut donc pas s'étonner si la perfection rêvée n'a pu être a,teinte, et si quelques auteurs ont un » peu négligé soit le côté pratique, soit le côté esthétique , de la question. La Société des Habitations ouvrièrt-s aura la ressource de fondre les mérites des différents î projets ou de faire retoucher I un de ceux qu'elle a primés. Pour le profane, il se dégage de cette exposition une impression réconfortante . c'est qu'il 11e faudaa plus > désormais être millionnaire pour avoir un logis élégant 5 et confortable et que nous allons voir surgir enfin un [ peu de beauté dans les plus humbles quartiers. Volon-| tiers l'on choisirait parmi ces gracieuses maisonnettes, encadrées de verdure et inondées dé"lumière, celle où ■ 1 l'on abriterait le reste de ses jours. | Outre qu'elle contribuera à former le goût public.', 5 cette exposition aura encore ce résultat d'affinner la 5 haute valeur de notre école d'architecture, si vivante et » si vaillante, et d'établir un contact entre ses artistes et I leurs clients éventuels. Il y a, dans cette salle du Trône, I mille renseignements à glaner pour tous ceux qu'inté- j resse, à un titre quelconque, l'art de bâtir... ne fussent- ' ils que bâtisseurs de châteaux en Espagne. Plaisirs de table de jadis Dans les temps actuels où nous sommes à la portion i congru: pour 1 es aliments de toutes sortes, notre pensée se | reporte bien souvent aux heureux jours' où nous savions nous procurer tout ce que nous désirions en abondance et à des prix raisonnables. La préparation des repas et des festins a toujours été considérée dans tous les pays comme étant de la plus gran le importance; ce ne sont pas seulement les cuisi- j: niers qui s'en occupaient pour l'exercice de leur métier, S mais aussi des liom n;s saisis désireux de satisfaire leurs > caprices de gourmets. L'ouvrage de Brillat-Savarin sur la psychologie du goût est universellement connu; l'auteur y traite d'une façon philosophique de l'art culinaire et de ses problèmes. Mopcelet et Berchoux rivalisèrent ayee Brillat-Savarin ainsi que bien d'autres qui ont laissé un nom dans les annales de l'art culinaire. Nos ancêtres étaient grands mangeurs et les portions étaient formidables, nottamment qu'ils absorbaient dans les grands festins du moyen-âge et de la Renaissance. Aux tables où l'on recevait des princes tant ecclésiastiques que laïques, on servait plus de cent lats; encore en 1714, le « Cuisinier royal », livre beau ôup lu à cette époque, dit qu'un repas convenable doit se omposer de quatre « services », chaque service de qua-ante plats. Dans ce nombre n'étaient pas compris les lors-d'œuvre qui, au Moyen-âge, n'étaient pas des mets ie nature à exciterj'appétit, mais des aliments consistants, oinrne des pieds de porc, des saucissons, des côtelettes, :tc. Louis XIV était un « mangeur <> célèbre. Une Vicom-esse de l'époque écrit dans uns lettre remarquable : « Le oi a un appétit étonnant. Je le vois souvent manger qua-re assiettes de potages, puis un faisan entier, une perdrix, ine portion de viande'de mouton et de jambon; il y ajoute ;ncore de la salade, des fruits et de la confiture. Le régent nange également beaucoup et longtemps, mais il est petit st gros comme un tonneau ! » Lors d'un dîner d«nné par la Ville de Paris à Catherine ie Médicis, on servit les plats de viande suivants : paon, faisan, cygne, chapon, poularde, héron, porc, chèvre, outarde et dinde. Signalons également un dîner de Carême pour lequel l'Archevêque de Paris fit composer en 1571 un « menu maigre » : on y mangea 14 grands saumons, 10 turbots, 12 gros homards, 50 livres de viande de baleine, 200 cabillauds est des plats entiers remplis de moules, de crabes, de harengs et d'escargots. Quoique le nombre de convives de ce repas « maigre » ne soit pas connu, en doit cependant bien se douter qu'aucun d'eux n'a quitté la table sans avoir satisfait son appétit. Peu avant la guerre de trente ans, le luxe de la table était également devenu considérable. A cette époque, les pièces montées avaient un grand succès. De véritables constructions en pâte de boulanger ou de pâtissier, de la forme de maisons, de forteresses, de bâteaux étaient cuites à plusieurs mètres de hauteur et traînées dans la saile <iu festin sur un plancher spécial. Un des plus célèbres festins est celui que la Ville de Lille servit en 1452 à Philippe le Bon : il se composait de 192 plats, entre lesquels on servit des pièces montées'; certaines avaient la forme de maisons dont les portes ouvertes laissaient sortir des oiseaux vivants, un nain .-lans un costume de chevalier et suivi de tout un orchestre. Sur la façon de se comporter à table, il nous est resté toutes sortes de renseignements qui maintenant nous paraissent bizarres. Au 8e siècle un traité de savoir-vivre prescrit de mélanger le contenu d'un œuf avec un morceau de pain et uon avec un couteau ; il défend de se moucher à table, d'élargir la ceinture pendant le repas, et de cracher sur la table. On rencontre également cette dernière défense dans un traité du 15e siècle : Ne craiche pas dessus la table Car c'est chose desconvenable. 11 était très correct de se laver les mains avant le repas, tandis qu'on ne pouvait le faire après avoir mangé, chose d'autant plus étonnante qu'on prenait alors les aliments avec les doigts, en se servant seulement d'un morceau de pain. Pour celte dernière particularité, il y avait également des usages à observer : Ne touche ton nez à main nue Dont la viante est tenue. On ne pouvait saisir la viande qu'avec trois doigts; mais ceux-ci ne pouvaient servir à prendre du sel. Sur la façon dont les enfants doivent se conduire à table, l'allemand Christian Achatius Hager a formulé en 1643 des règles qui peuvent encore être fréquemment appliquées aujourd'hui. Les enfants étaient réprimandés lorsqu'ils se présentaient à table avec des mains sales, lorsqu'ils soufflaient dans leur potage, qu'ils agitaient les pieds sous la table ou qu'ils parlaient la .bouche remplie. Le nombre des ouvrages publiés jadis dans lesquels on s'occupe de l'art culinaire et du personnel sont fort nombreux. Un livre de cuisine italien, publié dans un couvent au 13° siècle, renseigne des recettes encore fort en honneur aujourd'hui. On signale des manuscrits du 14e siècle, mais le nombre des traités culinaires augmente au 15- et au 16e siècle, ce qui constitue une preuve des goûts raffinés et delà gourmandise de ces temps. La poste de l'avenir II y a sept mois seulement qu'on parla pour la première fois de l'organisation d'un service postal chez les puissances centrales, tout comme ce service existe déjà en Italie, en France et en Amérique, et déjà la presse est à même de donner des détails très précis au sujet de cette vaste entreprise ifue ilirigera l'explorateut saxon Paijl ■Graetz. La base de cette organisation comportera deux lign s principales, à savoir : 1° Uambonrg-Constantinopîe et 2° Strasbourg-Constantinopla. La ligne Hambourg-Cons-tantiiiople compoite-,2810 kilomètres. Sur cette distance seront installés 11 parcs d'aviation servant d'escales avec chacun 5 machines pour le ..service et 5 de réserve. Ces appareils ne parcoureront que la distance séparant deux escale.*, soit environ 260 kilomètres et devront effectuer une fois par jonr le trajet aller et retotr. Les aéropiaues seront munis d'un moteur de , 150 chevaux et auront une vitesse moyenne de J 20 kilomètres à l'hîure. Les frais d'exploitation comporteront 50 millions de francs, somme qui, à première vue, paraîtra colossale, mais, qui malgré les hésitations du début, sera cotisée,car le projet doit atteindre sa réalisatiou vu que, dans les pays voisins, la peste aérienne est déjà réalisée par la mise en exploitation des lignes Londres-Palis, Rome-Turin, Nice et la Corse ainsi que de 37 lignes aérienues en Amérique. La mise en activité de ces différentes lignas représente la victoire décisive de l'aéroplaue sur le ballon dirigeable qui est voué à disparaître vu les frais considérables d'exploitation, le danger d'explosion et surtout la grande influence qu'ont le veut et le mauvais temps sur la vitesse de ce dernier; son atterissage et sou remisage sont au si paur ainsi dire impossibles dès quo le vent se 1ère quelque peu. La locomotive a vaincu la diligence, après la guerre l'aéroplane deviendra le plus terrible concurrent de la locomotive et de l'automobile. Il n'est pas douteux que la victoire restera à l'oiseau d'acier. r:ea:i!e*aa Journal de Gand. 307 Le Comte DE Monte-Cristo PAU ; r V? V * nr?M A c Ls président mit l'enquête aux voix; on vota pur assis et levé, et il fat décidé que l'enquête aurait lieu. On demanda au comte, combien il lui fallait de temps pour préparer sa justification. Le courage était revenu à Morcerf dès qu'il s'était senti vivant encore après est horrible coup. — Messieurs les pairs, répondit-il, ce n'est point avec du temps qu'on repousse une attaque comme celle que dirigent en ce moment contre moi des ennemis inconnus et restés dans l'ombre de leur obscurité sans doute ; c'est sur-le champ, c'est par un coup de foudre qu'il faut que je réponde à l'éclair qui un instant m'a ébloui; que ne m'est-il donné, au lieu d'une pareille justification, d'avoir à répandre mon sang pour prouver à mes collègues que je suis digne de marcher leur égal ! Ces paroles firent une impression favorable ! ; pour l'accusé. — Je demande donc, dit-il, que l'enquête ! ait lieu le plus tôt possible, et je fournirai à ; la Chambre toutes les pièces nécessaires k ! l'efficacité de cette enquête. — Quel jour fixez vous ? demanda ie pré- j sidefit, — Je me mets dès aujourd'hui à la disposition de la Chambre, répondit le comte. Le président agita la sonnette. — La chambre est-elle d'avis, demanda-t-il, que cette enquête ait lieu aujourd'hui même ? — Oui ! fut la réponse unanime de l'Assemblée.On nomma une commission de douze membres pour examiner les pièces à fournir par Morcerf. L'heure de la première séance de cette commission fut fixée à huit heures du soir dans les bureaux de la Chambré. Si plusieurs séances étaient nécessaires, elles auraient lieu à ia même heure et dans le même endroit. Cette décision prise, Morcerf demanda la permission de se retirer; il avait à recueillir les pièces amassées depuis longtemps par lui pour faire tète à cet orage, prévu par son cauteleux et indomptable caractère. Beauchamp raconta au jeune homme toutes les clioses que nous venons de dire à notre tour : seulement son récit eut sur le nôtre l'avantage de l'animation des choses vivantes sur la froideur des choses mortes. Albert l'écouta en frémissant tantôt d'espoir. tantôt de colère, parfois de iionte ; car, parla confidence de Beauchamp, il s'avait que sou père était coupable, et il se demandait comment, puisqu'il était coupable, il pourrait en arriver à prouver son innocence. Arrivé au point où nous en sommes Beau-champ s'arrêta. — Bnsuitè? demanda Albert. — Ensuite ? répéta Beauchamp. — Oui. — Mon ami, ce mot m'entraîne dans une horrible nécessité. Voulez-vous donc savoir la suite ? — Il faut absolument qu8 je la sache, mon ami, et j'aime mieux la connaître de votre bouche que d'aucune autre. — Eh bien ! reprit Beauchamp, apprêtez donc votre courage, Albert, jamais vous n'en auiaz eu plus besoin. Albert passa une main sur son front pour s'assurer de sa propre torce,comme un homme qui s'apprête à défendre sa vie essaye sa cuirasse et fait ployer la lame de son «pée. Il se sentit fort, car il prenait sa fièvre pour de l'énergie. — Allez! dit-il. La soir arriva, continua Beauchamp. Tout Paris était dans l'attente de l'événement. Beaucoup prétendaient que votre père 11'avair. qu'à se montrer pour faire crouler l'accusation; beaucoup aussi disaient que le comte ne se présenterait pa-, il y cri avait qui assuraient l'avoir vu partir pour Bruxel-i les, et quelques-uns allèrent, a la police de-j mander .Vil était vrai, comme on le disait, que ! le comte eût pris ses passe-p u ts. Je vous avouerai que .je fis tout au monde, j continua Beauchamp, pour obtenir d'un des membres de la commission, jeune pair de mes amis, d'être introduit dans mie sorte de tribune. A sept heures il vint me prendre, et avant, que personne ne fût arrivé, me recommanda a un huissier qui m'enferma dans une j espèce de lo^e. J'étais masqué par une co- ! lonne et perdu dans une obscurité coiuplèle; j je pu espérer que je verrais et que j'entendrais ! d'un bout à l'autre la terrible scène qui allait | ■ se dérouler. | A huit heures précises tout le mande était j arrivé. j M. de Morcerf entra sur ie dernier coup de huit heures. Il tenait à la main quelques papiers, et *a contenance semblait calme : contre son habitude, si démarches était simple, sa mise recherchée et sévère; et, selon l'habitude des anciens militaires, il portait son habit boutonné depuis le bas jusqu'en haut. Sa présence produisit le meilleur effet : la commission était loin d'être malveillante, et plusieurs de ses membres vinrent au comte et Ini donnèrent la main. Albert, sentit que son cœur se brisait à tous ces détails, et cependant au milieu de sa douleur se glissait un sentiment de reconnaissance; il eût voulu pouvoir embrasser ces hommes qui avaient donné à son père cette marque d'estime dans un si grand embarras de sou honneur. lin ce moment 1111 huissier entra et remit une lettre au président. — Vous avez la parole, monsieur de Morcerf, dit le président tout en décachetant la lettre. — Le comte commença son apologie, et je vous affirme, Albert, continua Beauchamp, qu'il fut d'une éloquence et d'une babilaté extraordinaires. Il produisit des pièces qni prouvaient que le vizir de Janina l'avait, jusqu'à sa dernière heure, honoré de toute sa confiance, puisqu'il l'avait chargé d'u.ie négociation de vie et de mort avec l'emperetii iui-mène. Il montra l'anneau, signe de commandement. et avec lequel Ali-Pacha cachetait d'ordinaire ses lettres; et que celui-ci lui avait donné pour qu'il pût a son retour, à quelque heure du jour ou de la nuit que ce fût, et lût-il, dans son harem, pénétrer jusqu'à lui. Malheureusement, dit-il, sa négociation avait échoué, et quand il était revenu pour défendre sou bienfaiteur, il était déjà mort. Mais, dit le comte, en mourant. Ali-Pacha, tant était grande sa confiance, lui avait confié sa maîtresse favorite et sa fille. (A tuivre.J

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Dieses Dokument ist eine Ausgabe mit dem Titel Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire gehört zu der Kategorie Liberale pers, veröffentlicht in Gand von 1856 bis 1923.

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