Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire

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s.n. 1915, 03 Oktober. Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire. Konsultiert 27 April 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/dv1cj8bx76/
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pinianche el luixii \ octobre JOli'i 13 centimes le numéro 39me année — N? 270-27' JOURNAL DE GAND ABONNEMENTS : BELGIQUE : S fr. par an ; -î fr. pour six mois ; 2 fr. pour trois mois Pour l'étranger, le port en sus RÉDACTION & ADMINISTRATION : CAND — 3, RUE DE FLANDRE, 3 — CAND TÉLÉPHONE 6fis ANNONCES : Voir le tarif au bas de la dernière page du journal, i LA g ii]ii m: Sur le front occidental Communiqué officiel allemand Berlin, 1" Octobre. Des monitors ennemis ont bombardé sans efficacité les environs de Lombartzyde et de Middelkerke. Les Anglais n'ont pas tenté hier de nouvelle attaque. Nos contre-attaques au nord de l-oos ont fait de nouveaux progrès malgré une vive résistance de l'ennemi; quelques prisonniers, deux mitrailleuses et un lance-bombes sont restés entre nos mains. Des tentatives des Français, en vue de gagner du terrain à l'est de Souchez et au nord de Neuville, ont échoué. En Champagne, une attaque entreprise avec de grandes forces par l'ennemi à l'est d'Aubérive a échoué. De même diverses at-laqufs françaises dans la région au nord-est de Massiges, auxquelles des troupes de six divisions ont coopéré, sont restées sans succès. Le nombre des prisonniers faits au cours des combats en Champagne s'est accru de 104 officiers et 7019 hommes. Des explosions de mines réussies ont endommagé les positions françaises près de Vauquois. Un avion français a jeté des bom-b;s sur Hénin-Liétard ; huit civils français ont été tués. Nous n'avons eu aucune perte. Communiqués officiels français Paris, 30 septembre (après-midi). — L'enne-ni a réagi en Artois par un très violent bomb^r-lement de nos positions à l'est de Souchez. En Champagne, nous avons pris pied en plusieurs loints dans les tranchées de la deuxième position le défense ennemie à l'ouest de la butte de ■aluire et à l'ouest de la ferme de Navarrin. En :e dernier point, certains éléments de nos trou-lesonl franchi !a ligne ennemie et se sont réso-ument portés au delà, mais leur progression l'a pu être maintenue en raison des tirs de bar-ages d'artillerie et de feux de flanquement très dolents. Nous tenons fermement les points coulais de la seconde ligne ennemie. Au sud de iipont, nous avons élargi et complété la co'n-luête de la première position ennemie en enlevant une fraction de l'important organe de sou-ien dit «l'ouvrage de la défaite». Nuit calme.sur ont le reste du front. Malgré les conditions atmosphériques les plus défavorables, nos esca-jrillesont bombardé hier les lignes de conimu-licalion en arrière du front ennemi. Des obus intété lancés sur Bazancourt, Warneville, Pont-'avergriier, Saint-Hilaire-le-Petit . Paris, 30 septembre (soir). — En Belgique, lotre artillerie lourde a appuyé l'action de la lotte britannique contre les batteries de la côte, 'as d'action importante en Artois. L'ennemi a îanifesté quelque activité aux environs de Roye. lue forte reconnaissance a été dispersée par otre feu. Nous avons fait exploser devant Beu-raignes plusieurs mines qui ont bouleversé les anchées ennemies. En Champagne, nous avons agné du terrain au nord de Le Mesnil et plus à est entre la cote \99 au nord de Massiges et la suie de Ville-sur-Tourbe à Cernay en Dormois. lue contre-attaque ennemie est parvenue à îprendre pied dans « l'ouvrage de la défaite »; ne seconde contre-attaque très violente, dans e même secteur, a élé repoussée. Un groupe d'avions a lancé aujourd'hui es bombes sur Guignicourt. Nos avions, vive lent canonnés sont rentrés à leur port d'atlache. Sur le front oriental Communiqué ofliciel allemand Berlin, L' octobre. Groupe d'armée du ;énéral feldmaréchal von Hindenburg. A est de Dunaburg, près de Greridsen, une lOuvelle position de l'ennemi a été prise 'assaut. Dans des combats à l'est de Mad- ziol et sur le front entre Smorgon et Wisch-rew des attaques russes ont été enrayées avec pertes importantes pour l'ennemi. Le groupe d'armée a fait hier 1360 prisonniers. Groupe d'armée du général feldmaréchal prince Léopold de Bavière. L'ennemi a renouvelé ses attaques partielles infructueuses. Toutes ses tentatives ont été enrayées. Six officiers, 494 hommes et six mitrailleuses sont restés en nos mains. Groupe d'armée du général feldmaréchal von Mackensen. La situation ne s'est pas modifiée. Notre attaque progresse. Le nombre des prisonniers faits en septembre par les troupes allemandes au front oriental el du butin capturé s'élève à 421 officiers, 95.464 hommes. 37 canot1" 296 mitrailleuses, un avion. Communiqué .ofliciel autrichien W. T. B. Vienne, 30. septembre. En Galicie Orientale, à l'Ikwa et à' la Putilow-ka, la situation n'a pas changé. Dans la région des marais de Kormin des troupes austro-hongroises et allemandes ont pris d'assaut plusieurs points d'appui, et à cette occasion nous avons capturé 4 officiers et 1000 soldats russes. Deux aviateurs ennemis ont été abattus. Les troupes impériales et royales en Lithuanie ont repoussé des attaques russes. En partie ies combats ont abouti à des corps à corps. L'ennemi a subi de lourdes pertes. Front Sud-Oriental. Rien de nouveau. Communique olticiet russe W. T. B. St-Pètersbourg, 30 septeniDre. Ofnciel de mercredi soir : Dans ta région au nord-ouest de Friederichstadt, les Allemands ont attaqué sans succès les villages I scnusch et Zigger, au nord-ouest de bir-schallen. Nous avons repoussé ces attaques par f,eux d'artillerie et d'infanterie. Dans la région de Dunabourg la canonnade se poursuit sans interruption. Nous repoussons par notre feu les attaques allemandes. Au front des lacs Sventen et Medmus, la bataille lOntinue. Combats sans importances près du village Kozyany. Dans la région au nord de Krewo et au sud d'Oschmjany, l'ennemi a attaqué en force et a un peu refoulé nos troupes. Au sud du Pripjet, l'ennemi a attaqué plusieurs fois Czartorysk. Il fut d'abord refoulé, niais ayant reçu des renforts, il parvint à nous repousser sur la rive droite du Styr. Le 23 septembre, l'ennemi ouvrit un feu violent et attaqua trois fois le village Neu Aleksiniek. II fut chaque fois refoulé par notre feu convergent et celui de notre infanterie. Dans la région du village Kuptschin, à la Strypa, à l'ouest de Tarnopol, la canonnade augmente. Après un combat acharné nos troupes ont pris des tranchées et un point d'appui à l'ouest de Kodatschu. En poursuivant leur offensive, après une vigoureuse préparation d'artillerie, nos troupes ont attaqué, puis traversé les obstacles en fil de fer. et se sont emparés de tranchées ennemies à l'est du village Kuptschintza. Sur le front itaio-autrichien Communiqué ofliciel autrichien W. T. B. Vienne, 30 septembre. Au iront occidental du Tyrol, n y à eu une bataille la nuit écoulée aons la région d'Adan-netio. Une tentaiive d attaque de l'ennemi contre le Col à l'ouest de la Cima Presena a été enrayée par notre artiillerie. De même près de la Cabane Mandron, après un combat de plusieurs heures, les Italiens dùrem reculer. Sur le haut-plateau de Vielgereutn les Italiens ont également attaqué deux fois nos positions, sans résultat, la nuit. Les attaques de nuit, au front de Carinthie, contre nos lignes retranchées à l'ouest de la Tranchée Bambasch (près de Pontafel) ont échoué de la même façon. Les combats près et au nord de Tolmein se poursuivent. Devant Mrzli Vrch l'ennemi s'est retiré dans ses positions antérieures. Il a recommencé l'attaque contre Dolje, mais fut encore repoussé. Ce matin tôt le feu de l'artillerie italienne,qui était déjà vif hier, a repris contre le secteur de Tolmein. ECHOS Les autobus Paris a revu ses autobus. Mercredi 600 de ces automobiles étaient rangées sur un terrain clôturé. Elles devaient être vendues. Toutes ont été en service, ^derrière le front, ou :Iles étaient employées au ravitaillement des iroupes. Elles portent encore les marques du feu de l'artillerie ennemie. Ces au-tbbus sont remplacés à présent par des automobiles qui peuvent atteindre une plus grande vitesse et qui sont plus faciles à manier. Chronique Cantoise EMPRUNT de 70 millions (1896). — Le Collège des Bourgmestre et Eclievins prévient les intéressés que le samedi 9 octobre prochain il sera procédé publiquement, à 11 heures du matin (heure du Beffroi), dans le Grand Vestibule, à l'Hôtel, de Ville, au 94'' tirage d'obligations pour l'amortissement partiel de l'emprunt comhiunal de 70 millions (1896). PENSIONS. — Les certificats de vie pour les pensions civiles et ecclésiastiques seront délivrés mardi 5 octobre, el les pensions militaires le mercredi 6 octobre de 9 1/2 à 12 heures. Tlaéâ/tre ZEPa/ttvé fine des Champs Du 1' au 7 octobre prochain : Programme extraordinaire rit \v.vii. Grand Drame Social en trois parties, blî CIIÂTIÎAU \Ollt Trois parties, de Conan Doyle. 2"" Série du Chien de Baskerville. (873) CONCOURS pour la confection de jouets par ies sans-travail. Afin d'encourager le travail à la maison et de leur procurer en même temps quelques bénéfices, le Cercle Philanthropique Les Sans Nom non Sans Cœur a pris l'initiative d'ouvrir un concours pour la confecton de jouets par les sans-travail. Tous les ouvriers, artisans etc. peuvent prendre part au concours. Le choix des objets à Confectionner est tout à fait libre. Le mot « jouet » n'est pas compris dans le sens exclusif de « Speelgoed of Klaasdingen ». Des objets servant pour l'ornementation ou pouvant être utilisés dans le ménage, peuvent être admis au concours pour autant qu'ils puissent être considérés en même temps comme jouets ou moyens de recréation pour les enfants. Le concours^e rattachera à une exposi-'ion qui restera ouverte Dendant plusieurs iours avant la fête de la St-Nicolas (6 décembre) et où tous les participants au concours auront l'occasion de vendre les objets qu'ils ont confectionnés, au prix à fixer par eux-mêmes. Les vendeurs reçoivent intégralement le -iriî< de vente, sans aucune retenue. Les objets primés restent la propriété de ceux qui les ont confectionnés. Ceux-ci peuvent. à loisir, les conserver ou les mettre en vente. On attribuera des prix de 5. 10. 20 à 50 fr. (pour un total minimum de 500 fr.). Des renseignements supplémentaires se--ont fournis au public dans un communiqué à suivre. EXPOSITION. — L'Algemèen Kunsiverbond invite ses membres à prendre pari à une exposi tion de dessins, esquisses, tableaux, sculptures et plans, qui s'ouvrira fin octobre on au début de novembre. 10 "/„ du produit de la vente des œuvres exposées seront versés au Ponds de secours des artistes.. THEATRE Rue Courte du Jour La Fiancée de Glace Grand film dramatique en 4 parties Paraissant pour la première fois à Gand MATINÉE A 3 HEURES (APRÈS-MIDI) Le dimanche, lundi et jeudi Tous les soirs, spectacle à 7 h. 30. Bureaux à 7 h. (876) COMITE d'aide aux sans-travail nécessiteux. La T distribution de secours aux sans-travail nécessiteux aura lieu les mardi et mercredi, 5 et 6 octobre. Elle portera sur les semaines du 12 au 24 septembre. Ne participeront pas aux secours les indigents qui ont été inscrits après le 24 septembre.Les secours sont calculés en tenant compte des salaires qui ont été perçus par les nécessiteux au cours des semaines pour lesquelles le secours est distribué. Le bureau pour la réception des réclamations sera fermé le mercredi 6 octobre. COLLISION. — Vendredi matin, un chariot attelé de deux chevaux, appartenant à un négociant de Bruges et se dirigeant de la rue Basse vers la rue Borluut, a heuné violemment une voiture de tram descendant du marché au Beurre vers la place St-Jacques. Le chariot a été complètement brisé par le choc ; heureusement, son conducteur est sorti indemne de l'accident. Les vitres de la voilure de tram ont volé en éclats; aucun voyageur n'a élé atteint. Un garçon sensible (Récit de mon ancienne concierge à laquelle j'avais demandé ce que devenait son fils.) Ah ! mon pauvre Monsieur Allais, c'est un garçon qui me donnera bien du tourment, allez ! Des natures impressionnables comme lui, qu'est-ce que vous voulez que ça fasse dans I existence? Tout petit déjà, il était si sensible qu'on n'osait rien faire devant lui. Au moment où on s'y attendait le moins, il éclatait en sanglots.Croiriez-vous, par exemple, qu'il ne voulait jamais manger de crème fouettée, et il l'adorait pourtant ! Pourquoi qu'on la fouette, la crème, disa.t le pauvre enfant, puisqu'elle n'a pas été méchante? C'est comme pour le riz : il l'adorait aussi. Un jour, j'étais à la cuisine en train de lui préparer son plat favori. Tont d'un coup, il me demande : Qu'est-ce que tu fais maman? Tu vois, je fais crever mon riz. Voilà mon enfant qui se met à pousser des cris, à pleurer, à s'accrochier à mon tablier: J'ten prie, maman, j't'en prie, ne le fais pas crever, ce pauvre riz! J'aime mieux pas en manger ! Et de tout, c'était la même chose. Du reste, vous l'avez connu, vous savez ce qu'il en est. Depuis votre départ de la maison, on a es-i sayé de le mettre en apprentissage dans dif-• férentes industries: il n'a pu rester dans aucune.D'abord, M. Henry Mercier, notre locataire du deuxième, a voulu le prendre avec lui dans sa grande manufacture de serrurerie.Le soir même de son entrée, mon garçon est rentré, ses pauvres yeux tout rougis d'avoir pleuré. Non, maman, disait-il non maman, je ne pourrai jamais m'habituer à faire tant de pênes aux serrures! Quelques jours après, il entrait dans une fabrique de poires tapées à Levallois-Per-ret. 11 fit tous ses efforts pour y rester le plus longtemps possible, mais au bout de huit jours, il me revint, bien décidé à ne pas y' mettre les pieds. Ça a beau être des poires, ce n'est pas une raison pour les taper comme ça! C'est ignoble et ça me dégoûte. Après ce fut le tour de l'usine frigorifique d'Auteuil où il trouva une petite place grâce à la recommandation de M. Maurice Bertrand, notre locataire du rez-de-enaussée. An; là, ça ne traina pas. 11 resta à peine aeux heures et revint a ia maison avec un gros chagrin et une indignation plus forte encore : Quelle infamie ! quelle lâcheté de frapper toutes ces pauvres carafes sans défense ! Et il parlait d'organiser une Société protectrice des Carafes dont chaque membre jurait droit de dresser procès-verbal aux personnes brutales qui s'oublient jusqu'à les. frapper. Au bout de quelque temps il eut la chance d'entrer comme commis à la banque Raoul . Ponchon. Là, ça commençait à aller pas trop mal, quand son patron eut. un jour, le malheur de lui dire : Voici un petit travail qu'il s'agirait d'exécuter le plus vite possible. Mon fils devient blanc comme un linge et sort de la banque en disant : Je ne suis pas un bourreau, Monsieur Ponchon! Sa dernière place, c'était dans la grande maison d'électricité Charlie Lahonce, où l'avait présenté M. Vandérem, le grand romancier, vous savez bien notre locataire du premier. C'est une maison qui fournit à domicile des piles électriques pour actionner de faibles moteurs à l'usage des petits industriels. Mon fils ne travaillait pas dans les ateliers ; il était attaché à l'administration. Malgré toute sa bonne volonté, il ne put rester dans cette maison que huit jours. Comme il me l'expliquait très bien : Comment veux-tu au'avec ma nature ;i douce, si sensible, si peu batailleuse, je ■:asse toutes mes journées à administrer des piles? Bref, le voilà encore sans place! Pauvre garçon! Un tempérament comme ça, c'est ne vraie maladie ! Encore, hier, un de ses camarades est venu l'inviter à une petite fête qu'il organise ~;oiir pendre sa crémaillière. Mon fils a refusé avec horreur. Pendre "ne crémaillière qui n'a rien fait! Ce spec-acle était au-dessus de ses forces. Ah ! oui. mon cher Monsieur, je peux bien le dire : Pauvre garçon ! Alphonse Allais. * • •'—•'—• • •—w « • « « Le coût des coups de canon La revue « Machinery » publiée à New-Ycrk, établit d'après les expériences faites ■jvee l'artillerie des Etats-Unis, le coût des coups de canon, comme suit : Un coup d'une jièce de campagne de 7.6 cm. revient à 54 fr., de 12 cm. à 152 fr., d'un mortier de 15 cm. à 232 fr. el d'un canon de 15 cm. à 325 fr. A partir de ce calibre le coût augmente oar bonds prodigieux. Un coup d'un mortier Je 30 cm. demande déjà une dépense de 1,620 fr. Un canon de 30.5 cm. ne fonctionne pas au-dessous de 2,600 fr. Le marimum des frais dans l'artillerie américaine est atteint par les pièces de 40.6 cm. qui réclamât par coup 6,500 fr. Dans tous ces chiffres, l'usure, des canons n'est pas portée en temple, autrement ils seraient augmentés considérablement pour les grosses pièces particulièrement qui ne survivent guère à 80 Feuilleton du Journal de Gand 109 Feuilleton du Journal de Gand 109 Le Comte DE Monte-Cristo PAU ALEXANDRE DUMAS Cependant la confiance ne rentra point pour cela dans les esprits, et l'on remit d'une voix unanime à la fin de mois prochain la déposition du bilan du malheureux armateur Tout le mois se passa dans des efforts inouïs de la part de Morrel, pour réunir loutes ses ressources. Autrefois son papier, à quelque date que ce fût, était pris avec confiance, et même demandé. Morrel essaya de négocier du papier à quatre-vingt-dix jours, et trouva toutes les banques fermées. Heureusement Morrel avait lui-même quelques rentrées sur lesquelles il pouvait compter ; ces rentrées s'opérèrent : Morrel se trouva donc encore en mesure de faire face à ses engagements lorsque arriva la fin de juillet. Au reste, on n'avait pas revu à Marseille le mandataire de la maison Thompson et French ; le lendemain ou le surlendemain de sa visite à M. Morrel il avait disparu: or, comme il n'avait eu à Marseille de relations qu'avec le maire, l'inspecteur des prisons et M. Morrel, son passage n'avait laissé d'autre trace que le souvenir différent qu'avaient gardé de lui ces trois personnes. Quant aux matelots du Pharaon, il paraît qu'ils avaient trouvé quelque engagement car ils avaient disparu aussi. Le capitaine Gaumard, remis de l'indisposition qui l'avait retenu à Palma, revint à son tour. 11 hésitait à se présenter chez M. Morrel : mais celui-ci apprit son arrivée, et l'alla trouver lui-même. Le digne armateur savait d'avance, par le récit de Penelon, la conduite courageuse qu'avait tenue le capitaine pendant tout ce sinistre, et ce .fut lui qui essaya de le consoler. Il lui apportait le montant de sa solde, que le capitaine Gaumard n'eût point osé aller toucher. Comme il descendait l'escalier, M. Morrel rencontra Penelon. qui le montait. Penelon avait, à ce qu'il paraissait, fait bon emploi de son argent, car il était tout vêtu de neuf. En apercevant son armateur, le digne timonier parut fort embarrassé : il se rangea dans | l'angle le plus éloigné du palier, passa alter nativement sa chique de gauche à droite et de droite à gauche, en roulant de gros yeux effarés, et ne répondit que par une pression timide à la poignée de main que lui offrit avec sa cordialité ordinaire M. Morrel. M. Morrel attribua l'embarras de Penelon à l'élégance de sa toilette: il était évident que le brave homme n'avait pas donné à son compte dans un pareil luxe : il était donc déjà engagé sans doute à bord de quelque autre bâtiment, et sa honte lui venait de ce qu'il n'avait pas, si l'on peut s'exprimer ainsi, porté plus longtemps le deuil du Pharaon. Peut-être même venait-il pour faire part au capitaine Gaumard de sa bonne fortune et pour lui faire part des offres de son nouveau maître. Braves gens, dit Morrel en s'éloignant, puisse votre nouveau maître vous aimer comme je vous aimais, et être plus heureux que je ne le suis!... Août s'écoula dans des tentatives sans cesse renouvelées par Morrel de relever son ancien crédit ou de s'en ouvrir un nouveau. Le 20 août on sut à Marseille qu'il avait pris une place à la malle-poste, et l'on se dit alors que c'était pour la fin du mois courant que le bilan devait être déposé., et que Morrel étail parti d'avance pour ne pas assister à cet acle cruel, délégué sans doute à son premier com- i. mis" et à son caissier Coclès. Mais, contre toutes les prévisions, lorsque le 31 août arriva. la caisse s'ouvrit comme d'habitude. Coclès apparut derrière le grillage, calme comme le juste d'Horace examina avec la même attention le papier qu'on lui présentait, et, depuis la première jusqu'à la dernière, paya les traites avec la même exactitude. Il vint même deur remboursements qu'avait prévus M. Morrel et que Coclès paya avec la même ponctualité que les traites qui étaient personnelles à l'armateur. On n'y comprenait plus rien, et l'on remettait, avec la ténacité particulière aux prophètes de mauvaises nouvelles, la faillite à la fin de septembre. Le 1". Morrel arriva: il était attendu par toute sa famille avec une grande anxiété; de ce voyage à Paris devait surgir sa dernière voie de salut. Morrel avait pensé à Danglars, aujourd'hui millionnaire et" autrefois son obligé, puisque c'était à la recommandation de Morrel que Danglars était entré au service du banquier espagnol chez lequel avait commencé son immense fortune. Aujourd'hui Danglars, disait-on, avait six ou huit j millions à lui, un crédit illimité. Danglars. . sans tirer un écu de sa poche, pouvait 'a j-, ver Morrel: il n'avait qu'à garantir un emprunt; et Morrel était sauvé. Morrel avait i depuis longtemps pensé à Danglars; mais il y a de ces répulsions instinctives dont on n'est pas maître, et Morrel avait tardé autant qu'il lui avait été possible de recourir à ce suprême moyen. Il avait eu raison, car il était revenu brisé sous l'humiliation d'un refus.Aussi, à son retour, Morrel n'avait-il exhalé aucune plainte, proféré aucune récrimination : il avait embrassé en pleurant sa femme et sa fille, avait tendu une main amicale à Emmanuel, s'était enfermé dans son cabinet du second, et avait demandé Coclès. Pour cette fois, avaient dit les deux femmes à Emmanuel, nous sommse perdus. Puis, dans un court conciliabule tenu entre elles, il avait été convenu que Julie écrirait à son frère, en garnison à Nîmes, d'arriver à l'instant même. Les pauvres femmes sentaient instinctivement qu'elles avaient besoin de toutes leurs forces pour soutenir le coup qui les mena- . çait. D'ailleurs, Maximilien Morrel, quoique^ âgé de vingt-deux ans à peine, avait déjà une grande influence sur son père. (À fuivrr). i

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Dieses Dokument ist eine Ausgabe mit dem Titel Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire gehört zu der Kategorie Liberale pers, veröffentlicht in Gand von 1856 bis 1923.

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