Journal de la guerre. Lettres des soldates en campagne. Illustrations

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L'Expulsion des Russes hors de la pointe extrême de la Prusse orientale. L'incursion projetée par les Russes contre Tilsit et les combats livrés clans cette région du 18 au 29 mars, font l'objet de la description suivante émanant du grand quartier-général: Les Russes ayant dù, vers le milieu de février, évacuer précipitamment les parties de la Prusse orientale qu'ils occupaient et sauver, après la bataille d'hiver, les débris de leur 10ème armée derrière le Niémen et le Bobr, on éprouva à Petersbourg et chez les alliés une impression pénible en voyant l'armée russe chassée de tous les points du territoire ennemi. La 10ème armée de formation nouvelle ne parvint pas à gagner le moindre terrain du côté de la Prusse orientale, et toutes les attaques répétées contre la frontière méridionale de cette province échouèrent les unes après les autres. On conçut alors le plan de s'emparer de la pointe septentrionale extrême de la Prusse orientale, afin de pouvoir au moins se glorifier « d'une conquête » et ranimer par là l'opinion publique russe quelque peu déprimée. On procéda donc à la formation du groupe dit Riga-Szawle. comprenant la plus grande partie de la 68èmc division de réserve,, des gardes nationaux et des troupes de gardes-frontières. Ce corps,, placé sous les ordres du général Apuchtin, commença au milieu de mars un mouvement simultané sur Memel et sur Tilsit. On connaît les événements de Memel, où la conduite des Russes les place sur le même rang que les Huns et les moins civilisés des envahisseurs antiques. Pendant ce temps, le gros des forces du général Apuchtin parut le 18 mars devant Tauroggen, occupé seulement par 14 compagnies du landsturm allemand. Celles-ci se trouvaient dans une situation difficile devant les huit bataillons russes des régiments d'infanterie nos 269 et 270, renforcées par des gardes nationaux, avec 20 pièces de canon. Entourés sur leurs deux flancs et en danger d'être complètement coupés, les Allemands durent se frayer un chemin sur Laugszargen. A l'aile gauche, la compagnie de landsturm du comte Hagen se trouva même dans une situation désespérée. Enveloppée de tous côtés par les Russes, elle rompit le cercle des ennemis, et emmena encore avec elle 50 prisonniers. Le 23 mars,, le landsturm avait son aile droite appuyée à la rivière de la Jura, près d'Ablenken et dans la région au nord-ouest de cette localité,, couvrant ainsi la route de Tilsit. Ce jour-là, l'ennemi parvint à s'emparer d'Ablenken. L'aile droite allemande courait grand risque d'être complètement écrasée, et le landsturm celui d'être coupé de la route de Tilsit vers le nord. Par bonheur, les premiers renforts allemands arrivèrent le même jour. C'était un bataillon de réserve venant de Stettin, sous les ordres du major von der Rorst: . arrivé à Tilsit après un voyage en chemin de fer de trente heures, le bataillon, à peine débarqué, avait bu le café et s'était mis immédiatement en marche vers le point menacé. Une étape de 24 kilo- ; 1*

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