L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

1317 0
close

Warum möchten Sie diesen Inhalt melden?

Bemerkungen

senden
s.n. 1914, 05 November. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Konsultiert 29 März 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/7d2q52g95v/
Text zeigen

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software

i6,c Année '■ ' .1 m 1 ■ H nu ILXII. N*. 13. Y" ' 10 Centimes ÉÊWfft S Novembre Ï9W L'ECHO BELGE L'Union fait la Force. «Journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Belge est notre nom de Famitte. Toutes les lettres doivent être adressées au bureau de rédaction 2 N.Z. VOOHBURGWAL 234-240. Téléphone: 2797. Rédacteur en Chef t Gustave Jaspaers. ( Charles Bernard, Charles Herbtel, Comité de Rédaction : J Gustave Peellaept, René Chambry, ( Emile Painparé. Pour les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser à l'Administration du journal: N.Z. VOORBURGWAL 234-240. Téléphone: 1773. Aux Belges. II se livre en oe moment dans le cœur des Belges un douloureux combat : doivent-ils ou ne doivent-ils pas rentrer chez eux ' Grave problème de conscience et que, tout récemment, nous avions posé en ces termes: Nous, exilés, nous ne voulons pas déshabituer nos yeux de pleurer car nous ne voulons pas distraire notre pensée de ce qui aoit rester sa seule et grave préoccupation. Ce n'est pas sans peine que nous avons quitté ce petit coin de pays tout chargé de nos sentiments les plus chers et qui est •omme un autre visage de nous-même mais nous avons cru qu'en notre absence un conquérant n'y saurait graver son empreinte au point de le rendre indélébile, persuadés qu'à notre retour ce sera comme si jamais un étranger n'avait passé là. Car le fer et le feu peuvent ravager les maisons, renverser les pierres et jusqu'aux arbres des forêts, là où l'habitant ne livre rien de lui-même lès pires ouragans sont impuissants à modifier l'âme d'une terre. Peut-être nous nous sommes trompés. Il est cje6 moments où, pris de défaillance, nous sentons le doute nous envahir. Des hommes qui furent nos chefs et nos guides, ceux à qiii nous avions confié les destinées de notre ville magnifique, font appel à ces mêmes sentiments de patriotisme qui nous avaient dicté notre départ pour nous faire reprendre le chemin du foyer. Nous n'avons pas le droit, disent-ils, de laisser sa flamme s'éteindre, dût l'ennemi venir s'y réchauffer. Nous devons veiller à ce que la vie de la cité ne se trouble ni ne se ralentisse, à ce que les pulsations de son coeur puissant ne subissent aucun arrêt, dût l'envahisseur inquiet penché dessus en ressentir du plaisir et de l'orgueil. Ce patrimoine d'intérêts communs, ces richesses que nous avons héritées de nos pères et que nous avons accrues par notre labeur, tout cela qui faisait notre joie et notre fierté, nous n'allons point, n'est-ce pas, le laisser se perdre inutilement, pour on ne sait quelles craintes chimériques ni quelles folles illusions. Et il faut faire cela qui est sage, cela que nous dicte la voix de la raison et du devoir. La raison, oui, le devoir... Avons-nous encore notre raison? Qui peut dire, en ces heures terribles où, en même temps que les choses, toutes nos idées sont bouleversées, où se trouve le devoir? Est-il de veiller sur les biens de la communauté, d'en continuer la gestion et d'assurer son avenir? Oui, mais qui fera le départ entre ce qui n'est qu' une simple mesure de conservation et ce qui, à l'égard de l'usurpateur de notre sol, pourrait sembler une complaisance, l'acceptation d'un fait qu'aucun Belge, encore, ne peut considérer comme accompli?... C'est peut-être une folie de préférer les chemins hasardeux de l'exil, de tout abandonner, ses liens et ces choses familières, ornement du'foyer, où se continue un peu de la vie intime des êtres qui nous furent chers, plutôt que d'en obtenir la conservation de la magnanimité d'un vainqueur. Si grands que soient les avantages que l'on puisse avoir au prix d'une petite complaisance, il n'y a point ici de petite complaisance. Nous ne sommes point de ceux qui pour les commodités de la vie consentiraient à perdre les raisons de vivre, pr opter vitam vitae perderc causas. Mais nous ne pouvons pas tarder plus long-temps à poser la question en des termes précis. Nous demanderons donc : où est le devoir? et, en ordre subsidiaire, nous demanderons encore: où est l'intérêt? Lorsque, dans la nuit historique du 2 au 3 août, le roi Albert et ses conseillers rédigèrent leur réponse aux insolentes injonctions du gouvernement allemand, ils en avaient certainement mesuré toutes les conséquences. Dès ce moment, la nation unie dans son Roi avait fait le sacrifice suprême. Visé en flammes, Mouland détruit, Ilerstal ravagé, des hommes, des femmes, des enfants massacrés par centaines, la Belgique, révulsée d horreur, ne céda pas. Et quand les bataillons d'acier de l'empereur Guillaume parurent devant Liège, pour la première fois, depuis cent ans, ils connurent la défaite. Le sac de Dinant, la Meuse charriant les cadavres des malheureux citoyens fusillés, Aerschot, Termonde, enfin Louvain livrées à une destruction froidement résolue, froidement exécutée et d'autant plus abominable, tout le pays presque voué au meurtre, au pillage, à l'incendie, n'empêchèrent pas la Belgique, son peuple, son armée et son Roi de continuer la lutte contre l'envahisseur du sol sacré. r,11 ne faut laisser à la population civile que les ywts pour pleurer", a dit un jour Bismarck en parlant de la guerre. Mais nous, dans nos yeux sans larmes, nous ne conser-, vions qu'un double éclair de haine et d'espoir, un regard qui enflammait le courage des héros de Sempst, de Haeclit, de Waelhem, de Termonde. Cependant sous le fjîot sans cesse accru des assaillants, la Belgique avait disparu peu à peu comme une plage de mer sous la marée montante. Bientôt il ne resta plus qu'un îlot, Anvers, que protégèrent pendant un mois les digues de ses fortifications à l'abri desquelles, indomptable, continuait de battre le cœur de la patrie. Enfin, quand cette barrière-là eut cédé elle aussi, quand l'ennemi après tant de déconvenues crût enfin trouver ce qu'il avait vainement cherché jusque là, c'est-à-dire l'âme de la Belgique, il se trouva que cette âme s'était évadée et qu'il ne restait à la place qu'une chose morte, un cadavre vide de sang. Et c'est ce cadavre que d'aucuns tentent de ranimer aujourd'hui. Pourquoi? Au rebours des oiseaux de proie, cette fois, l'en-nem'i qui le tient dans ses serres n'en peut tirer de nourriture que s'il ressuscite. Et, aussi longtemps que l'ennemi le tiendra ainsi il ne faut pas qu'il ressuscite. Nous, Belges, nous n'avons que faire de cette dépouille, puisque tout ce qui fait que la Belgique vibre, s'exalte et se magnifie se trouve là où est son armée. Car la Belgique n'est pas vaincue. Elle peut être ruinée, piétinée avec ses villes en cendres et ses champs dévastés, elle n'est pas réduite à merci. Et de même que la Belgique oontinue de lutter avec ses soldats et son Roi sur ces rives de l'Yser où, une fois de plus, l'ennemi a appris à connaître leur valeur, nous autres, c'est-à-dire les citoyens, bourgeois des villes, ouvriers des faubourgs, paysans des campagnes, nous devons continuer de lutter avec eux. Et ceci nous ne pouvons plus le faire que par l'abstention. Comme jadis les Russes devant les armées de Napoléon, nous avons reculé devant l'envahisseur ne laissant après nous que des granges vides et des magasins sans vivres. Et maintenant que le grand, le beau, le saint sacrifice est consommé, qu'irions-nous, obéissant à je ne sais quelle mauvaise suggestion, engranger du blé qui ne fera jamais que du pain pour les Allemands. ,,Savez-vous ce que c'est que d'aimer sa patrie?" s'écrie dans une vibrante apostrophe Guillaume Tell, le héros de Schiller — ce grand Allemand où no se reconnaissent plus les Allemands d'aujourd'hui. Oui, c'est aimer 1° coin de terre où nous avons passé nos jeunes années et l'arbre du jardin confident de nos mélancolies. Mais c'est les aimer d'un amour désintéressé, d'une essence purement spirituelle, sans arrière-pensée de calcul ou de basse cupidité. Le coin de terre où, libre jadis, je suis maintenant esclave, ma maison qui m'est rendue par un vainqueur n'est plus ma terre ni ma maison, et l'arbre que sa cognée a respecté par lassitude ou par un semblant de magnanimité plus injurieux que tout, ne peut plus avoir d'ombre ni de fruits pour moi. Nous savons maintenant où est le devoir. Mais l'intérêt? Celui-ci ne découle-t-il pas directement de celui-là. Est-ce pour nous ou pour lui que l'occupant de notre sol nous permettra de travailler et d'épargner? Est-ce au Trésor belge ou à la caisse de guerre de l'ennemi que nous verserons l'impôt? Jusqu'à quel point sommes-nous sûrs d'échapper à des prestations humiliantes et de ne devoir pas, d'une façon directe, aider 'les Allemands à combattre nos frères? Enfin, la Belgique ayant donné au monde le spectacle d'un désintéressement sublime et d'une énergie indomptable dans la lutte à outrance qui se poursuit en ce moment, les alliés ne peuvent-ils pas croire que là où il y a des Allemands il ne peut pas y avoir de Belges, en sorte qu'au jour de la victoire, quand l'heure sera venue de chasser l'envahisseur de nos foyers, nous-mêmes et nos amis nous ne reculerons devant aucune considération pour atteindre ce but suprême. Nous voulons notre sol, dussions-nous pour cela ne plus y laisser une pierre debout. Mais, au cas où cet espoir tarderait à être réalisé, il ne faut pas que la Hollande hospitalière puisse en souffrir en aucune façon. L'Angleterre, alliée de la Belgique, ouvre aux Belges ses frontières et lés frontières de ses coTonies. Il y a là du pain et un abri pour tous les Belges, un champ d'action admirable ouvert à l'activité de ces jeunes gens que l'ennemi a si peur de voir s'enrôler sous les drapeaux des alliés. Et ainsi rien, ! pas même la nécessité impérieuse de vivre, | ne peut empêcher les Belges de faire Tour ( devoir. * L'Echo Belge. En Belgique. A Bruxelles. L'autorité militaire allemande a fait savoir à tous les gardes civiques de Bruxelles qu'ils devaient se tenir à sa disposition et que ceux qui tenteraient de fuir ou n'auraient pas rallié leur compagnie au moment indiqué seraient considérés comme soldats en civil et fusillés. * * * On sait que la question de l'indemnité de guerre à payer par Bruxelles souleva d'orageuses discussions entre l'autorité allemande d'une part et M. Max, d'autre part, l'héroïque bourgmestre — nous allions écrire défenseur — de la capitale. Des malentendus avaient éclaté à plusieurs reprises du reste, tant au sujet des réquisitions continuelles que de l'enlèvement des échelles Porta qui eussent, par leur absence, pu favoriser un foyer d'incendie. Si la ville de Bruxelles s'est rendue acquéreur d'échelles de ce genre, ce n'est évidemment pas pour monter sur la plateforme de la colonne du Congrès. C'est d'utilité publique et l'on comprend la vive protestation du mayeur bruxellois lorsque les sous-ordres de M. von der Goltz vinrent lui annoncer qu'ils réquisitionnaient ces échelles, au nom de leur maître. Toujours est-il que, dès lors, les rapports s'envenimèrent. M. Max, qui aime sa ville, ne pouvait souffrir toutes les vexations dont elle et lui étaient l'objet. La contribution de guerre mit le feu aux poudres. Comment, la ville de Bruxelles outre les centaines de milliers de francs qu'elle payait en vivres, chaque jour, devait encore verser plusieurs millions? Une indemnité de guerre pour une guerre qu'on lui.faisait! Pour quelles raisons ? Elle ne s'était pas défendue et on ne l'avait pas défendue, par raisons stratégiques. Mais l'envahisseur ne l'entendait pas de cette oreille-là. Sans tambour ni trompette, il fit conduire le vaillant patriote dont le nom passera à la postérité, à la différence d'autres bourgmestres, — il le fit conduire disons-nous, en Allemagne, où le voici, présentement, incarcéré ! M. von der Goltz est revenu à la charge, — ce qui ne saurait étonner de la part d'un militaire — et l'on est tombé d'accord samedi dernier pour le paiement d'une somme totale de 45 millions, à raison d'un versement de 12Yi millions par semaine. # * # Une nouvelle qui fera plaisir à tous ceux qui ont un parent dans une des administrations de la ville de Bruxelles : les employés sont payés régulièrement, tous les mois. Cependant, il est prélevé une certaine somme sur leurs appointements pour alimenter la Caisse d'alimentation des Pauvres. On parlait même d'élever ce prélèvement à 50 °/Q des salaires. Toutefois, aucune mesure dans ce sens n'a été prise. Et, en tous cas, les employés continueraient à pouvoir vivre, strictement comme il va de soi, mais sans craindre que la misère s'installe à leur foyer, ¥ * ¥ •C'est encore la ville de Bruxelles qui pourvoit journellement à l'alimentation de 40,000 pauvres. Les journaux allemands prêtaient ce geste généreux à leur envoyé spécial et temporaire, M. von der Goltz. Nous pouvons une fois encore, démentir. L'administration allemande n'entretient que ses soldats avec notre argent. Car il est bon qu'on sache que ce sont les villes belges qui doivent pourvoir à la solde de ceux qui ont mis Aerschot, Louvain et Termonde dans l'état que l'on sait. * * * Les gamins ne souffrent pas l'Allemand. Il n'y a aucun rapport, du reste, entre celui-ci et la population. Mais nos Ketjes trouvent vexantes les mesures prises par l'envahisseur. Ils ont tout d'abord répondu à la menace des canons Krupp, pointés du Palais de Justice vers le quartier des Marolles, en dirigeant, de leurs fenêtres, des tuyaux de poêle et d'énormes buses vers la citadelle temporairement allemande. Mais hier, nous en vîmes une vingtaine qui imitaient à merveille 1^ „parademarsh" qui est bien la manifestation la plus ridicule que vous puissiez voir. Après un essai aussi réussi, le plus grand, qui les commandait, cria: „Maintenant à Paris!" Et tous les gosses de marcher à reculons et de disparaître ainsi, de la Grand'Place, vers le Marché au Charbon. C'était à mourir de rire! Vous savez que les Allemands tiennent beaucoup à ce pas scandé et que, tous les jours, sans en passer un, ils l'exécutent devant l'Hôtel de Ville. Ils sont convaincus que cet exercice doit impressionner fortement les Bruxellois. S'ils savaient ce que ceux-ci s'en mo-1 quent, ils n'useraient certainement plus leurs semelles à exécuter cette petite manifestation gymnastique. * * * \ Un premier train express de Berlin à [Bruxelles, viâ Cologne et Aix-la-Chapelle, .a été mis en circulation. A Anvers. A Anvers il y a un double courant. Celui de M. Franck, la politique de conciliation, de concession; c'est celle de la très grande majorité du collège et de la commission intercommunale; puis celui de l'éshevin Strauss, politique polie et énergique. Celle-ci depuis une dizaine de jours qu'on a laissé agir plus librement l'éche-vin des travaux publics et du ravitaillement, a donné^ d'excellents résultats ; toutefois c'est toujours M. Franck, soutenu par le collège et par l'intercommunale qui maintient la politique caûteleuse de l'incertain, des discussions au jour le jour, suivant les événements, politique incertaine qui coûte très cher. Cette dualité est très intéressante à suivre ; la conduite fermé de M. Strauss est certes plus digne, plus patriotique. Aujourd' hui on a la preuve qu'elle est aussi la plus profitable, elle donne des résultats: depuis qu'on le contrarie moins, M. Strauss a réalisé uue économie de 20,000 frs. par jour sur la réquisition des vivres ; il a refusé de tenir compte des réquisitions des officiers, il a résisté aux menaces et a obtenu satisfaction au sujet des prestations. C'est la politique de M. Max qui a conduit l'héroïque bourgmestre de Bruxelles à Leipzig. Mais l'écheviu d'Anvers ne se fait pas beaucoup d'illusions ; il sait qu'il est à peu près seul pour résister et que la politique de courtoisie envers ceux qui se déclarent à chaque occasion les vainqueurs, les maîtres, neutralise en grande partie son travail à lui. D'ailleurs cette opposition s'est dessinée dès le début de la constitution de la commission de l'intercommunale, commission proposée par M. Strauss mais avec le Bourgmestre comme président. Pour la reddition d'Anvers, seul M. Strauss a refusé de signer que l'autorité civile pouvait se substituer à l'autorité militaire et les événements prouvent que ceux qui ont fait le convention de Contich n'ont rien prévu. Les Anversois ne savent pas encore jusqu' où iront [les prétentions des Allemands dont les exigences n'ont fait qu'augmenter. Sauf les questions de réquisitions et de prestations où, grâce à l'échevin des travaux publics on a obtenu de sérieuses concessions des Allemands, tout laisse à désirer. On continue à piller, à décréter des mesures draconiennes, à laisser passer les violations aux conventions internationales, aux lois de la guerre. Et l'on assure aux réfugiés la sécurité! * * # Le contre-amiral Louran nous arrive de Hambourg pouf occuper le poste de commandant du port. Il est à remarquer que ce poste ne donnera pas beaucoup de soucis au contre-amiral Louran. Le mouvement du port est, en effet, absolument nul, .• •. „Les Allemands se conduisent d'une façon exemplaire à l'ëgard de la population", chante-t-on sur tous les tons. Voici un fait dont une personne, venant d'Anvers, garantit l'absolue authenticité: Quelques jours après l'entrée des Allemands à Anvers des soldats se sont introduits dans une maison, ont enfermé les habitants dans la cave et les ont prévenus qu'ils allaient proprement les enfumer. Hâtons-nous d'ajouter que cette menace n'a pas été mise à exécution, ce qui n'empêche qu'une femme a été tellement saisie qu'elle a dû s'aliter. ¥ « • Nous n'insisterons plus sur les fâcheuses surprises qui attendent quelquefois les habitants des faubourgs et des villages suburbains, lorsqu'ils retournent à leur home. Mais un brave paysan des environs de Merxem nous prie de dire toute son indignation : lorsqu'il revint de Flessingue, où il s'était réfugié, il trouva son poulailler vide des 45 poules qu'il contenait. Plainte à un soldat se trouvant près de là et joie profonde du Bavarois qui, se frottant le ventre avec une satisfaction non déguisée, dit: ;,Gut, sehr gut; die htiner sind gefressen nun, was wollen Sie?" Et comme il se montrait brutal, le brave paysan rentra chez lui, illico. * * * La mésaventure de celui-ci^est plus drôle. Après avoir entendu les belles paroles enflammées du député Louis Franck qui, dans une ville frontière de Hollande incitait tout le monde à rentrer chez soi, notre brave homme partit pour Deurne. Comme il arrivait chez lui, la nuit était tombée. Mais une surprise charmante l'attendait. En poussant la porte de sa chambre à coucher, il trouva deux soldats allemands couchés dans son lit. L'histoire ne dit pas s'il bénit l'orateur qui l'avait persuadé de rentrer au pays. * * * 70.000 soldats allemands sont arrivés à Anvers. Ils sont logés à Berchem dans les maisons restées debout et que leurs habitants n'avaient pas réintégrées. * * # Avant-hier, 12.000 fugitifs sont revenus de Hollande. Parmi ceux-ci, il n'y en avait que 200 venus d'Amsterdam, A Gand. Pour éviter les désertions qui se sont produites cette semaine encore, l'autorité militaire a fait placer des sentinelles en armes à la porte des magasins de confections. * * * Le service d'espionnage étend les mailles de son filet sur toute la ville. Il n'est pas rare de rencontrer des officiers allemands en civil qui prêtent l'oreille — oh! incidemment ! — à toutes les conversations. Parfait, le déguisement! Mais il est une chose que MM. les officiers n'arriveront pas à changer: c'est leur allure et leur physionomie. Dès lors, il n'y a plus que demi-déguisement et la mèche est éventée. * * * On a amené ici des quantités de blessés allemands. Plusieurs étaient morts en route et, dans les ambulances, les décès se suivent sans interruption. Les convois de blessés les plus longs provenaient de la région de Meirelbeke et de.- Quatrecht. On réquisitionna jusqu'à cinquante ouvriers pour enterrer ceux qui étaient morts en chemin. * * * Dimanche, une grande revue des troupes allemandes eut lieu. Toute la garnison, soit 1500 hommes, y participa. Le défilé, sur la Place d'Armes, dura une vingtaine de minutes. V. D, A Louvain. Les Sœurs de Marie, qui avaient dû fuir durant le sac de la ville, ont été invitées par l'autorité allemande à réintégrer leur couvent, ce qu'elles ont fait. Pareillement, les Pères Dominicains sont revenus de Venlo, où ils s'étaient réfugiés. Leur couvent est occupé par la Croix-Rouge allemande. Il contient à présent vingt-cinq blessés. La Kommandantur leur a fait dire qu'il ne serait plus attenté à leur existence! Les Pères sont donc rentrés sur cette promesse. En CaarrBfsiaie. Les villages belges de Turnhout à Hamont sont tous occupés par des troupes imposantes d'Allemands. De nouvelles troupes de la „landsturm" sont arrivées à Moll. Neerpelt abrite encore 30 militaires, Peer, 40 et Lommel 70. Dans toutes les localités, même les plus petites, on a établi l'heure allemande depuis le mardi 3 nov. V.-D, A Peer. Les Allemands eux-mêmes ont arrêté à Peer quelques camelots qui essayaient de faire passer des bons allemands pour de l'argent comptant. Sitôt que les autorités ont eu connaissance de ce trafic, elles firent emprisonner les délinquants. A A c h e 1. Les Allemands sont revenus dimanche dernier à Achel et se sont mis en devoir de prendre possession de l'hermitage. Les prêtres présents se réfugièrent en territoire hollandais; les Allemands les sommèrent de revenir. Lorsqu'ils étaient prêts à se décider au retour, contre ordre officiel leur parvint. En effet, le commandement allemand et les hommes s'étaient subitement retirés. Sur 5e littoral. La plus grande partie de la population de Blankenberghe et des stations balnéaires, sises entre Ostende et Knocke, s'est réfugiée en Hollande. Et l' Argent? C'est vrai qu'on en parle peu de ce misérable argent, ?— nerf indéniable de la présente guerre — et qui, une fois encore, est la cause indirecte de tous nos maux! Il n'en faut point trop médire, cependant, puisque de notre côté., les coffres-forts sont les mieux garnis La Turquie, notamment — puisqu'elle veut malgré tout qu'on parle d'elle ! — n'a pas d'argent à jeter par les hublots de ses rares cuirassés, sa situation pécuniaire n'ayant jamais été à la hauteur de ses fins minarets. Se suivant avec une rapidité qui atteste un manque évident de mesure, trois guerres malheureuses ont épuisé ses caisses jusqu'à ni plus laisser un rouge liard. Perdue par ses hommes de guerre, efte a été sauvée par ses diplomates, rusés jusqu'à la roublardise et qui réussirent à lui assurer assez de ter-| ritoire pour revendiquer encore place au | soleil européen. Pas pour longtemps — regrettons-le pour elle ! — puisqu'elle se remet volontairement la corde au cou. Se rappelle-t-on quelle piètre figure firent ses guerriers devant les forces balkaniques coalisées? Les Nizams et les Ré-difs réorganisés par le Pacha Von der Goltz, — que nous avons appris à connaître nous aussi, — mouraient de faim et de froid. S'il m'en souvient, la plupart d'entre eux cou-L -raient, nu-pieds et se plaignaient amèrement ,1 que les Allemands leur eussent fourni des cartouches en bois et des obus bourrés de sable. Ces cartouches, je lies ai vues. Un docteur qui soignait ces pauvres bougres m'en apporta quelques échantillons. Mais, prisonniers de Berlin, les hommes politiques de Constantinople continuent donc de marier le Croissant aux chrétiens occidentaux. Mais, encore une fois, et l'argent? Qui donc le fournira? La note à payer doit être déjà élevée, du fait des nouveaux uniformes kakis dont les recrues sont revêtues, des Krupp de 7.5 appelés à remplacer l'artillerie de 1873 qui leur valut de si sanglantes défaites, de la mobilisation commencée il y a plusieurs mois ! Encore ne comptons-nous pas l'achat du ,,Goeben" et du ,,Breslau", — bien entendu! Mais où l'Allemagne ira-t-elle chercher les fonds pour permettre à la Turquie de résister longtemps? On sait l'embarras où elle-même se trouve. Car il n'est pas un pays qui puisse ouvrir sa bourse à la Turquie endettée et dont le 5 %, comme disait l'autre, baisse déjà d'un franc par jour depuis six mois. Si la Bulgarie se mêle au conflit (dans l'espoir de reconquérir îles territoires perdus que la paix de Bucharest répartit sans souci de la question des races et des langues, en quoi elle eut tort), — eile aussi sera tributaire de Berlin. On s'étonnera peut-être que la Bourse de Paris ne pousse pas sa généreuse amitié jusqu' à Constantinople et Sophia, alors qu'elle fait confiance à de petites républiques lointaines dont le crédit n'est pas fortement assis. Mais la mauvaise cause pour laquelle la Turquie s'est volontairement sacrifiée et, d'autre part, les massacres organisés par l'armée bulgare leur ont aliéné la sympathie du public français qui aurait dû être sollicité. Voilà donc deux pauvres pendus à la poche d'un troisième. On se demande ce qu'il en adviendra. Ne perdons pas de vue qu'une guerre coûte affreusement cher et que des nations, qui avaient des réserves — telle l'Allemagne, — voient celles-ci s'épuiser rapidement. L'exemple de la Serbie — un peu dans &a situation de la Turquie et de la Bulgarie puisqu'elle aussi en est à son troisième conflit armé, — est édifiant. Après trois mois de guerre, heureusement victorieuse, voici la Serbie assez mal en fonds. Mais la Serbie peut au moins compter sur la Triple Entente, qui fait figure de millionnaire dans cette conflagration. Même les obus bourrés de sable et les balles en bois se paient. Cest à quoi songent aujourd'hui les Vieux-Turcs qui, les jambes croisées, sirotent leur café aux portes des échoppes de Constantinople. Le cortège bruyant qui parcourut l'Unter den Linden ne les a pas enthousiasmés jusqu'à leur faire perdre la notion des choses. Us savent bien, ces philosophes, que ce ne sont ni deux ni cent coups de canon tirés sUr une ville russe sans défense qui préludent à la victoire. Et que, généralement, quand on pa-rt en guerre, c'est pour être finalement victorieux. Alors, ces Vieux-Turcs qui ont été la tête de Turc des Jeunes-Turcs pensent que, pour mettre fin à cette anarchie, il faudrait prendre le balai et mettre un peu d'ordre dans le Palais des mille et une folies. R. C. Bourgmestres belges remis en liberté. Le „Algemeen Handelsblad" apprend de son correspondant ce qui suit: On se souvient peut-être enoore de l'affaire de ces bourgmestres et secrétaires des communes frontières des environs de Tongres qui furent traduits en conceil de guerre et acquittés en appel. Malgré cet acquittement, ils furent gardés comme prisonniers de guerre, par le commandant militaire de Tongres et devaient être expédiés en Allemagne, lorsque, grâce à l'énergique intervention de leurs défenseurs, un ordre est venu, de haut lieu, leur permettant de rester à Tongres. Ils viennent d'être remis en liberté hier, 2 novembre, grâce au départ du commandant Sterzel qui leur avait occasionné tous ces désagréments et refusait de les remet* tre en liberté. i - i~ rn Dans le Grand-Duché de Luxembourg. On se rappelle l'irruption inattendue des Allemands dans le Grand-Duché de Luxembourg, sous le prétexte, au moins discutable, que les lignes de chemin de fer appartenant à l'Etat allemand ,les Allemands étaient chez eux, au Grand Duché. Si l'attitude énergique du major Van Dijck, ni les supplications de la Grande Duohess,e Adelaïde ne firent fléchir celui qui parlait au nom de l'Empire Germain» Depuis, le Kaiser^ a décoré la Grande Duchesse.... Depuis aussi, la haine contre la brutalité de 1 envahisseur s'est accrue-. La meilleure preuve nous est fournie par ce fait que c'est l'élément anti-allemand qui a triomphé aux dernières élections à Luxembourg même etàDiekirch. Les partisans de la politique teutonne ont été battus à plate couture et les nouveaux élus l'ont été à

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software

Er is geen OCR tekst voor deze krant.
Dieses Dokument ist eine Ausgabe mit dem Titel L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam gehört zu der Kategorie Oorlogspers, veröffentlicht in Amsterdam von 1914 bis 1918.

Bekijk alle items in deze reeks >>

Zufügen an Sammlung

Ort

Themen

Zeiträume