L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1916, 23 Januar. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Konsultiert 01 Mai 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/gb1xd0rx9m
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2ème Année N°. 437 6 cents fio Centimes! # Dimanche 33 Janvier 1916 L'ECHO BELGE L'Union fait la Forcer •Journal quotidien du matin paraissant en Hollande Belge est notre nom de Famille. Toutes les lettres doivent être adressées au bureau de rédaction: N. 55. VOORBURGWAL 234-240, AMSTERDAM. Téléphone: 2797. Rédacteur en Chef: Gustave Jaspaers. „ ., , . ( Charles Bernard, Charles Herhiei, Comité de Rédaction: ■ , ... . „ , , ( René Chambry, Emile Palnparé. Les Socialistes et la guerre D'Arnhem à Amsterdam. Le discours qu'a prononcé récemment à Ainhem, au congrès des socialistes hollandais, notre compatriote Camille Huysmans, député de Bruxelles, secrétaire du Bureau socialiste international, continue à faire couler pas niai d'encre, à Paris comme à Amsterdam. J'espère que l'orateur n'est pas plus étonné par les vives critiques que dirigent contre lui la presse belge et française que par les acclamations enthousiastes dont ees auditeurs d'Arnhem, citoyens d'un pays neutre qui aspire à rétablir la concorde entre les peuples, ont salué ses déclarations. Ce discours, je l'ai profondément déploré comme Belge et comme socialiste et je voudrais dire ici pour quelles liaisons. Mais, tout d'abord, il est bien entendu, n'est-ce pas, que ni la sincérité, ni la bonne foi de M. Huysmans, ni même son patriotisme, ne peuvent ctre mis en doute ? Dix-sept mois il est resté au pays envahi et nous savons quels' services il a rendus à la cau6e nationale, avec quel dévouement il s'est consacré à des oeuvres d'assistance sociale et d'entr'aide comme les soupes et restaurants populaires ou l'enseignement professionnel aux chômeurs. Nous savons aussi avec quel courage, lui, flamingant passionné, désavoua, en çiême temps que Vermeylen, Cy-riel Buysse, Heigenscheidt, dans un manifeste court mais éloquent, l'agitation factice à laquelle se vouaient une poignée de traîtres ou de mabouls travaillant pour le roi de Prusse. Mais voilà! Camille Huysmans est, en même temps que Belge^ secrétaire de l'Internationale. Il n'a cessé de 1 être. Il se vante d'avoir réussi, sinon à opérer îa connexion entre les différentes eections de l'Internationale, du moins à maintenir un contact permanent entre ces sections et le bureau exécutif dont il est le secrétaire. Il a tenu a honneur de n'écrire, ne prononcer la moindre paroi© de condamnation contre la Sozial Demokratie. Voilà qui participe d'un esprit de sacrifice, d'une force d. âme dignes d'une meilleure cause. L'Internationale n est pas morte, elle n'a jamais cessé d'exister" assure Huysmans. C'est bien vite dit. Mais le secrétaire de l'Internationale voit celle-ci avec les yeux de l'amour. Il lui a consacré le meilleur de ses forces et de son travail pendant de longues années. Il y a quelque chose de paternel — ou de filial si l'on préfère — dans le sentiment aveugle qui l'inspire. Il faut chercher à un discours comme celui d'Arn-hem des raisons psychologiques autant que des raisons de principe. Pour moi —et pour 1 immense majorité des socialistes belges - « j en suis sûr — je le dis sans hésiter : l'Internationale puisse-t-el'le rester longtemps s encore en sommeil ! Son action, en ce «no- ■ ment, ne peut être que malencontreuse. 1 faudra-t-il que nous nous en laissions re- * montrer par les catholiques? L'Eglise de 4 Kome^ qui est par excellence le symbole de l'Unité, reste profondément divisée : à ' preuve^ la remarquable lettre des évêques belges à l'épiscopat allemand. . < Mais voilà : des camarades comme Huvs- ' nians, qui ont sucé le lait du socialisme dans i l'évangile selon„ saint Marx exclusivement, ' sept hypnotisés par certaines formules, cer- ' t-oines ritournelles faciles, comme le : prolétaires de tous les pays, unissez-vous !" Je ' sais comment ils la justifient. J'entends ' d ici leur raisonnement, leurs arguments tirés de l'économie politique de Marx : l'in- : tel-nationalisation du capital, la constitution des grands trusts, la nécessité pour les prolétaires de se donner la main, tout comme 1 leurs employeurs, par dessus les frontières. * On connaît l'antienne. Mais le socialisme ' n'a-t-il que des préoccupations économiques? ■ Ne lutte-t-il pas aussi pour des idées, pour un idéal moral? Ah ! vraiment, j'espère ' pour le socialisme qu'après cette guerre, I; oe cataclysme formidable, il aura le courage \ d opérer sa révision des valeurs, qu'il n'ac- ' ceptera plus une sounjission aveugle à la ^ ■doctrine du matérialisme historique, à ce c fatalisme économique, à ce marxisme — qui ^ n est parfois, il est vrai, qu'une carioa- -ture des idées de Marx et qui sert à justifier 1 les pires manifestations impérialistes, qui * donne, aux turpitudes d'un Soheidemann, § d'un Sudekum, d'un Legien et autres plats , valets, un facile paravent. Et puis... Supposons que l'on reconstitue —pour quelques années, en attendant que la République ou un régime constitutionnel triomphe à Berlin, — une Internationale sans les Allemands. Ce serait un corps sans tête", dit orgueil- ^ lentement un journal sozdal-demokra.te de la minorité. Le mouvement socialiste, la ^ lutte des prolétaires, dans chaque pays, cj pour leur affranchissement, sera-t-elle pour u cela moins ardente? -g Dirons plus... L'oeuvre du rapprochement ^ Futur de tous les peuples, à laquelle un socialiste peut être sympathique, ne peut ître que compromise par des manifestations c' prématurées comme le discours de M. Huys- p n ans. Vraiment, nous parler en ce moment, |c l'-rs que les Allemands sont à Noyçn, lu'ils ont fait de la Belgique une véritable ti ;eôle, le pays de la Terreur, nous parler de d< tonner le baiser Lamourette aux ,,genos- li; en", à ceux qui n'ont pas eu un mot de pro. ni «station contre la violation de la neutralité ©t >elge, contre les barbaries de Louvain, de d< rermonde, de Dinant, c'est un peu •ugrenu. Huit iours acres sou discours d'Aruhsm. Jtiuysmans en prononçait; un autre a Amsterdam, à une fête organisée pour célébrer le Xe anniversaire de la fondation du N. V. V. (Fédération .nationale des syndicats hollandais). Ce second discours eut moins de retentissement que le premier et c'est dommage. Nul n'a mieux condamné le Huysmans d'Arnliem que celui d'Amsterdam. ,,Savez-vous ce que signifie une occupation allemande pour les organisations ouvrières, disait Huysmans? Si je vous en donnais des exemples vou9 m'accuseriez d'exagérer. Certaines de nos maisons du peuple ont été incendiées, certaines de nos caisses mises au pillage, nos militants traqués, pourchassés/' Il aurait pu «ajouter ,,Arrêtés, fusillés". Le parti ouvrier belge a perdu de la sorte quelques-uns de ses meilleurs défenseurs, tombés en martyrs de la grande cause belge. Et Camille Huysmans croit après cela que les ouvriers d'Anvers ou de Charleroi, de Bruxelles ou du Borinage admettront la possibilité d'un rapprochement avec les Allemands? S'il en est ainsi, il se trompe lourdement. Dussions-nous faire bondir les marxistes impénitents (ah ! la Kultur a fait bien des ravages aussi dans le socialisme !) nous affirmerons, sans crainte de nous tromper de beaucoup, qu'au retour en Belgique nous trouverons nombre de camarades — et non des moindres — s'inspirant /désoanais d'un ,,socialisme patriotique", animés d'un sentiment national puissant comme le furent un Blanqui, un Vaillant, les communards héroïques, aux jours de 1'iuvasion. Huysmans s'appuie sur les résolutions des | congrès internationaux de Baie, de Stutt- j gart, de Copenhague. Comment peut-on sans rire, après ce qui s'est passé depuis 18 mois, invoquer ces dogmes fragiles proclamés par des conciles dont,l'oeuvre, aujourd'hui, nous apparaît bien vaine? Nul mieux que-ïe secrétaire de l'Internationale n'a pu apprécier la duplicité, la lâcheté dont ont fait preuve, dans les quatre premiers jours d'août, le6 genossen allemands, depuis Haase jusqu'à Soheidemann. Il suffit de lire entre les lignes du discoure d'Arnhem. Huysmaus a raconté l'entrevue qui eut lieu à Paris le 1er août, entre Muller, délégué de Berlin, et les socialistes français, entrevue à laquelle lui, Huysmans, assistait, en compagnie du brave Henri de Man, engagé volontaire, aujourd'hui lieutenant-interprète à l'armée anglaise. A ce moment-là. on ne s'attendait pas encore à la violation de la neutralité belge. Huysmans, connaissant la lutte que la Sozial Demokratie avait toujours menée contre le tsarisme, mais n'admettant point d'autre part l'idée l'une guerre franco-allemande, pensait que la fraction socialiste du Reichs-:ag devait s'abstenir au vote sur les crédits de guerre (§i la Russie . attaquait comme Bebel et Liebknecht père) l'étaient .abstenus en 1870. Alors, paraît-il, Muller- s'exclama: ,,Nous abstenir, nous? ramais! Y pensez-vous? Un grand parti somme le nôtre? Nous voterons contre les ;rédits". On sait ce qu'il en advint. Haase, ui-même, Haase qui, quelques jours'auparavant, à Bruxelles, dénonçait la politique tortueuse de l'Autriche, les agissements :riminels de l'Allemagne, acceptait (par 'sprit de discipline!//) de lire, au nom du groupe, une déclaration approuvant les crédits, déclaration qu'il désavouait. Et roilà ce que valent les meilleurs, les plus tiers parmi eux. Qui ne voit qu'il y a un ibîme entre • ces pseudo-socialistes et ceux le France et de Belgique? Puisque Huysmans est si féru de décidons prises dans les conférences internatio-uales, que ne rappelle-t-il l'ordre du jour foté à Londres en février 1915 par les socialistes des pays alliés et décidant que •eux-ci ne devaient point déposer les armes ivant la victoire complète, la libération de a Belgique, de la Pologne et de l'Alsace-jorraiue et la défaite du militarisme prus-lien? Cette résolution a été votée par Raru-ay Mac Donald et, si je ne m'abuse, par Jerrheim, un des Français qui furent à iimmerwald, et par Jean Longuet, député [ela Seine_et petit-fils de Karl Marx, qui, .ujourd'hui, dénonce l'instauration du ser-ice obligatoire en Angleterre comme une ictoire de la réaction et se fait fort, paraît-, d'augmenter en France la minorité du écent congrès de Paris (,,Justice", l'or-ane du parti socialiste britannique, la raction ïïyndmann, vient de'lui dire gen-iment son fait). Que Longuet, Mac Donald et Huysmaus 'en rendent compte ou non,' seule l'Alle-lagne a intérêt à ce qu'en ce moment • Internationale, avec d'autres organismes, mtribue, d'une certaine manière, à faire : âter la fin de la guerre. J'apprends que notre compatriote, qui < oit parler la semaine prochaine à Rotter- < ani, sur le socialisme et la guerre, a lancé < n défi à notre confrère Wappers, de ,,la ; elgique", qui l'avait- pris à partie. Un ébat contradictoire va-t-il s'engager? On 5 voit pas bien à quoi cela rimerait : une 1 iscussion entre deux Belges, en français € est-à-dire dans uue langue que ne com- 1 rendra point l'immense majorité de l'audi- i ire. 1 En tous cas, toutes les habiletés tribun^- 1 ennes ne changeront rien à ceci dont nous \ mnons l'assurance à nos camarades socia- e ;tes hollandais: ,,Alle belgische partijge- ci )<*ten zijn het niet eens met C. Huysmans" t , en français: ..Ils se f... pour le moment c ) l'Internationale". r Louis Piérard. a jfembre de la Fédération socia- c Uste r-épxr.blicainc d-u Borinage. t En Belgique. A BrpjKetles. Le général von Bissing aime assez polé miquer. Pour se faire, il a les colonnes d> tous les journaux publiés en Belgique ? sa disposition, et les murs de la capitale — qui, comme on sait, sont assez nom breux pour recueillir la prose que les Wert heimer et autres employés de von Bissim sont chargés de rédiger par ordre de celùi ci. Ces a t fiches, ou communiqués dénotenl un état d'esprit assez singulier pour sur prendre quiconque est ignorant des ma ni testatious de la mentalité boche. Voici le dernier ,,placard" que le gou vernement temporaire allemand a bien voulu communiquer aux indomptables Belges, On remarquera qu'il est encore une lois question de ,,trahisons belges". Les Boches ne peuvent décidément pas comprendre . qu'un Belge ne saurait se rendre coupable de trahison envers l'Allemagne que s'il s'est ' engagé à servir fidèlement la cause allemande. Ceci est probablement le cas de ces journalistes flamingants d'occasion-qui rédigent des „V.laamsche Nieuws", et autres ,,Gazet van Brussel", mais — précisément, — von Bissing n'a qu'à se louer de leurs services, sinon discrets, du moins rétribués assez modestement pour qu'il n'ait pas le droit de se montrer difficile. D'autre part, comment voulez-vous qu'un honnête patriote ,,trahisse" l'Allemagne, notre ennemie désormais éternelle? Donc, tout doux, Messieurs les scribes de la Kommandant\ir. L'annexion n'est pas chose faite et il serait bon, pour diminuer le nombre des rieurs, que vous appreniez à traduire en un français correct des pensées logiques, intelligentes. C'est beaucoup demander, nous ne l'ignorons pas, car il y a des gens qui tiennent au ridicule. Ceci dit, cédons la plume aux sous-ordres -de yon Bissing: ,,La presse ennemie, écrivent-ils, ne cesse de présenter les1 soldats allemands comme des pillards abominables. Le public français paraît avoir soif de semblables nouvelle» comme d'un genre d'apéritif. C'est ainsi que le ,,Journal des Débats" raconte que ■des soldats d'une compagnie de chemin de fer de forteresse ont pillé la propriété du comte van der Stegen, à Cappellen, près d'Anvers ,avant de partir pour la Russie. Parmi les souvenirs emportés se trouveraient un piano à queue, un gramophone, de nombreux petits meubles, jusqu'à même le couvercle en acajou du w. c." Contrairement à cette affirmation, le bourgmestre de Cappellen, chargé de la gérance de la propriété, a constaté et déclaré que rien ne manque dans les quartiers et que tout a été trouvé dans l'ordre. Les ,,Nouvelles" parlent avec une certaine habileté dramatique au sujet d'un autre cas : A Langdorp, près de Louvain, il y. a un bon .cabaret volontiers fréquenté par la garnison allemande. Sa renommée pénètre jusqu'à la garnison voisine de Rillaer. Un dimanche, des soldats de cette garnison envahissent le cabaret, pillent le local et partent avec leur rapine. Lorsque les camarades de Langdorp revinrent de la messe, leur fureur se déchargea d'abord sur l'hôte et sa famille. Quelques jours» plus tard, ils. se dirigent vers Rillaer et n'y trouvèrent plus que des fûts et bouteilles vides — et il s'ensuivit entre les Allemands une rixe dans toutes les règles de l'art. Les faits réels, que le secrétaire communal do Langdorp a constaté dans son enquête se bornent à ceci: c'est qu'un officier, accompagné do quelques soldats!, (a saisi quatre flacons de genièvre dans trois estami- i nets, dans lesquels on versait de l'alcool aux soldats malgré la défense. Le ,,Temps" publie de nouveau des causeries au sujet de la situation déplorable en Belgique et dit: ,,La nervosité des Allemands augmente. Sous le couvert de la légitimité, on déporte et on massacre journellement des centaines de malheureux. A Roux (près de Charleroi), tout le Conseil communal a été arrêté sous le prétexte que le secrétaire communal était entré dans l'armée belge en septembre 1914." Le lecteur en déduira assurément que les u no cents administrateurs de la ville ont £té massacrés ,,in corpore". Mais où est maintenant la vérité? Le receveur des con-:ributions Duchesne, qui était en même iemps major de la garde civique, a quitté e pays, malgré l'ordre, en décembre 1914, >our se rendre à l'armée belge. Il y est en lervice en ce moment, comme le prouva une ie ses lettres. En raison de l'aide consciente la us oe but, le bourgmestre et deux échevins le Roux, ainsi que la femme de Duchesue, >nt été condamnés, par le tribunal, chacun l 3 semaines de prison et le bourgmestre de rumet à 1 semaine de prison. Toute condamnation à mort décrétée par es juges allemands pour trahison de guerre st qualifiée de ,,crime" par les journaux lostiles. Mais le public veut encore une lourriture, plus savoureuse pour sa haine, 'ar conséquent, le journal ,*La Croix", de 'aris, croit devoir servir la fantaisie sui-. an te, par rapport au procès intenté pour spionnage, en septembre 1915, au con-amné à mort Joseph Baeckelmans, d'Amers: ,,Ce crime a été accompagné d'un acte le cruâuté inouï. La soeur du condamné, eligieuse dans un couvent de Bruxelles, vait demandé l'autorisation de rendre en-oro une visite à son frère. La commandau-Lire y consentit. Mais, quand la malheu- \ reuse femme croyait voir encore son frère en vie, les bourreaux lui montrèrent le cadavre ensanglanté." Nous n'avons pu découvrir une soeui î Baeckelmans parmi les religieuses. Après 1 de longues recherches, l'administration > allemande parvint à découvrir, à Bruges, ûiç« • femme, Âima-Maria Van Caillie, née Bae- • ckelmans. Celle-ci déclara au protocole qu'elle était la soeur unique de Baeckelmans fusillé. Elle a vu son frère pour la dernière fois en octobre 1914. L'article de ,,La Croix", dont il lui a été donné lecture, est une yivention." Les Allemands'traitant les alliés de menteurs? Ne pensez-vous pas qu'il ne vaut mieux ne rien a jouter à ce morceau ? A Anvers. Le collège des bourgmestre et échevins a adressé à M." P. W. A. Cbrb van der Lin-den, président du Conseil des Pays-Bas, la lettre suivante: Excellence, Le grand malheur qui s'est abattu ces jours derniers sur un grand nombre de vos compatriotes nous a touché au coeur. ' La population d'Anvers, encore sous l'impression de l'accueil charitable qu'elle reçut au cours de sa fuite éperdue, dans vos villes et dans vos villages, se trouve avec vous dans ces pénibles moments. Elle déplore que ses propres malheurs ne lui permettrait pas ■de prêter une aide efficace à ses frères infortunés que son sincère esprit de dévouement lui permettrait en d'autres circonstances. Nous savons toutefois que notre démarche donnera- un sentiment -de consolation à la Hollande lorsqu'elle apprendra, qu'en dépit du deuil cruel qui nous afflige, de vives condoléances sont adressées à ceux qui, parmi vous, hélas ! ont été mis également à l'épreuve. Nous prenons la liberté de vous I prier^ d'être l'interprète de ces sentiments auprès de vos compatriotes et vous adressons, Excellence, l'assurance de notre haute considération. (s.) Jan De Vos. * * » On annonce^ le décès de Piet Suyker-buyk, un vétéran du parti socialiste de Merxem. * * * Les^ Boches font la chasse aux chaudrons en cuivre des brasseries situéçs dans la pro-..vince d'Anvers. Les brasseurs ont reçu avis qu'ils avaient à livrer tous leurs ustensiles en cuivre avant le 15 février à la gare.de Tour et Taxis, à Bruxelles. Il sera payé, par les autorites allemandes, à titre de dédommagement, une somme de trois francs par kilo. Ceux qui ne se rendront pas à l'invitation des Boches seront évidemment punis. Le but de nos ennemis est clair : s'emparer de notre cuivre et tuer l'industrie de la brasserie en Belgique. A Lsége. Le tribunal militaire s© plaît à multiplier les condamnations. Peut-être y a-t-il une prime pour les juges, comme il y en avait une pour les agents de police de certaines de nos villes qui dressaient le plus de contraventions endéans un laps de temps plus ou moins court? Nous évitons habituellement de publier les listes des condamnations, parce que celles-ci solit trop chargées et que les motifs ne varient guère. Mais un journal du pays nous apporte une liste de condamnations toutes fraîches, et dont les motifs sont parfois très curieux. Un négociant amstellodamois figure parmi les condamnés. Voioi quelques-unes des victimes:Marie Odile Midrc, à trois mois de prison, pour avoir omis de signaler la présence d'un militaire appartenant à l'année ennemie.Joséphine Hillen, née Loo, à une verte réprimande pour avoir insulté le gouverneur général. Maria Sabeau, née Madeleine, à une semaine do prison, pour avoir transporté 'des lettres. Julien Prodo, à 10 jours de prison, pour ne pas s'être présenté au Meldeamt. René Leduc, à une réprimande pour avoir péché sur un pont. André Maeger, à quatre semaines de prison, pour avoir manqué aux prescriptions relatives aux passeports. Nicolas et Clara Thonon, à un mois de prison chacun, pour avoir favorisé l'émigration de Belgique. Jules Vanhof, terrassier à Forêt, à deux mois de prison, pour avoir posé des bricoles.Joseph Seret, zingueur à Forêt, à trois semaines de prison, même motif. Mario Heuskins, de Liège, à 30 m. d'amende, ou à un jour de prison par 3 m., pour avoir injurié un Belgo occupé auprès de l'administration de l'armée allemande. Jean Mex, de Juprelle, à 1000 m. d'amende ou à un jour de prison par 15 m., pour avoir donné de la farine de froment en pâture à s©3 porcs. Pierre Mae3, journalier à Grivegnée, à un emprisonnement jusqu'au 1er mars 1916 pour avoir essayé de franchir la frontière hollandaise sans passeport.. Louis-Maria Edouard Jadot, armurier à Liège, à être emprisonné jusqu'au 1er avril 1916, pour avçir fraudé .de3 lettres. Laurent Morc.au, de Jermeave,. à 6 mois de prison, pour avoir détenu des arme3 prohibées et pour délit de chasse. Eugénie Lizin, journalière à St.-Nicolas, à 3 mois de prison, pour avoir calomnié. Elias Koster, Hollandais, négociant à Amsterdam, à 650 m. d'amende et à la confiscation'de l'or. (9 bagues), pour avoir : exporté de l'or, ce qui est interdit d'après l'ordonnance du gouverneur général du 13 octobre 1915. Ecjouard Faway, négociant à Ayeneux, a été condamné à 100 marks d'amende et subsidiairement en cas de non-paiement à un jour de prison par 5 m., pour avoir dépassé les prix rnaxima pour les pommes de terre. Albert Gomvée, industriel à Liège, à 50 m. d'amende ou 1 jour de prison par 5 m., pour ne pas avoir déclaré ses bandages d'auto. Guillaume Droeven, agriculteur à La Planch, à 30 m. d'amende ou 6 jours de prison, pour avoir passé la frontière hollandaise sans passeport. Victor Descendre, négociant à Liège, à 90 m. d'amende ou 1§ jours de prison, pour ne pas avoir déclaré ses pneus d'automobile.François Colson, carossier à Liège, à 40 m. d'amende ou 8 jours de prison, pour ne ^>as avoir déclaré les pneus qu'il possédait. Louis Trcst, ouvrier mineur à Tilleur, à deux mois de prison, pour avoir tâché de s'en aller sans l'autorisation prescrite, alors qu'il est milicien belge. 1 A €5 sa rs c$. Le député Lampens, échevin de la ville de Gand, a été mis en'état d'arrestation par les Boches qui l'ont remis en liberté après qu'il eût accompli une détention de plu-sieurs jours. * * * On apprend aujourd'hui .seulement — de source officielle — la mort de M. Joseplr Deleplamjué, le célèbre scullcr gantois, champion de Belgique et d'Europe. Il était adjudant (engagé volontaire) dans un régiment du génie. lombé à Ramscapelle, il a été enterré à Wulpen. * * * Les . Allemands ne paraissent pas vouloir rendre la liberté à M. Maurice Lippens, le courageux bourgmestre de Moerbeke. La santé est, heureusement, fort bfoine. Les Boches auraient raconté que M. Lip- ■ peu s était beaucoup trop malin! La belle raison pour enfermer un honnête patriote dans une geô.e allemande ! La fabrique de sucre de Moerbeke qu'administrait M. Lippens va fermer ses portes. Oarss fies Flfimdfores. Un nouvel arrêté allemand stipule ...qu'en ! remplacement do l'établissement pour Tutili- ( satioii des cadavres à Tlïourout, un autre établissement a été ouvert à Huerre, près < d'Audeuarde". , A cet établissement doivent être remis tous le-> cadavres de grands animaux domestiques 1 (chevaux, ânes, mulets, grands mulets, gros bétail, veaux, porcs, à l'exception des cochons 1 do lait). Quand un de ces animaux meurt ou lors- 1 qu il doit être abattu à cause de l'épizootie, < il faut immédiatement en faire la déclaration < au bourgmestre compétent qui, de son côté, rri informera aussitôt le plus prochain poste mili- s taire. 1 Sont tenus à faire la déclaration en premier 1 lieu : les propriétaires, ensuite les vétérinaires f et les personnes chargées du contrôle de la f viande de boucherie. Si les animaux ont sue- £ eombé à la morve ou au sang do rate ou qu'ils J ont été tués parce qu'ils étaient soupçonnés c d'être atteints d'une de ces maladies, il faut en I faire la remarque dans la déclaration. Lors de ? l'enlèvement de tels cadavres, une déclaration - du vétérinaire belge compétent doit être jointe. ' Il est aussi défendu do transporter ces cadavres 1 ensemble avec d'autres. Après un tel transport, les chariots doivent être désinfectés soigneuse- c ment. I Tous les cadavres doivent être remis avec la peau (non écorchés). Les propriétaires rccc- s vront une indemnité, qui leur sera remise sous forme de boii de réquisition par les commun- a dantures compétentes. Pour les> cadavres eue- < combes à la morve, etc., cette ' indemnité ne 1 sera pas accordée parce que ces cadavres ne c peuvent pas être écorchés. 1 L'enlèvement so fera, dans tous les rayons de € coiGiiaridantures, autres que Beernem et Eecloo (qui se fera par le chariot de. Beerneni) et c Saint- Nicolas et Lokeren (qui se fera par le * chariot de Saint-Nicolas). par les chariots disponibles à Huerne. 11 Les cadavres des petits animaux (moutons, r chèvres, etc.) peuvent également être'''■remis. mais aucune indemnité ne sera accordée. Toute infraction à ces prescriptions sera pu- l5 nie d'une amende de 1,000 marks au plus ou 11 d'une peine d'emprisonnement pouvant aller C1 jusqu'à six semaines. 11 * * * r £ Deu^ rentiers d'Eecloo, qui avaient eu , la curiosité d'aller voir travailler des prison- g, niers russes, écopèrent d'une amende, de 10,000 marks. p -—; n h A&est fi Les Allemands ont frappé d'une amende de 1000 francs le curé de l'église de St. n Antoine, à Esschen, pour avoir acheté des ^ pommes de terre au-dessus du prix inaxi- mum fixé. p Le curé avait acheté ces pommes de terre t< pour ses paroissiens les plus éprouvés-.. d il y a un an 23 janvier 1915. — En Belgique, bow-largement r/e Zillebekc par les "'A' enyar/c.tn&n'ts près du chdteum d'Hcren-tag; à NietwpoHrhomhaertzyde, rassemblement da troupes allemandes, dispensées par l'artillerie française. Bombardements et fusillades aux environ* de Vermeilles, près du, Sutoire, autçMr d'Arras, aux enviions d'Albert, a, la Boisselle et vers Car-tmy\ Dans l'Aisne, batteries ennemies réduites an, silence et elestructiem d'ouvrages allemands près d'Heurtebise et de Soupir; T aubes, nus en fuite. En Argonne, succès de l artillerie française contre les ouvrages ennemis de Sovain, Prunay, l'ertïu.. Beauséjour, Massiges et Viïù-sw-To<url>e. Combat autour de Saint-Hubert et de Fontaine-Madame, ainsi qu'en Alsace autos»r d'Ufflui!- ^ et de,. l'iHartmamnsticiïlerkoipf. Front . oriental: en Biscor 'ne, attaque autrichienne repoussée à KirlibaHia; au. Caucase, batailla continue au.Tchorak. Eu, Asie-Mineure, exode, des Arméniens, des chrétiens et des Grecs fuyant les massacreurs turcs. Allons anglais sur Zeebrugge: sérieux dégâts aux sous-marins allemands. Une nuit dans Nieuport Je reverrai toujours Nieuport comme je l'ai vue pour la première fois, entre onze Heures et minuit, au clair de lune, un des soirs du mois dernier. l^e mélancolique Jules Tellier rêvait d'une terre où il ferait toujours nuit. Cette terre de deuil éternel, sans couleur, sans relief, sans mouvement, sans rumeur, la voici réalisée sous mes yeux : des squelettes d'arbres, une plaine nue et, là-bas, au bord d'un fleuve plus pâle que 1© Styx, une cité d'ombre et de silence baignant dans le mystère nocturne. Pas un lumignon, pas une veilleufee 'à son chevet. Dort-elle:- Quo ce sommeil .ressemble donc à la mort! Et, dans mes yeux au moins, elle ne s'éveillera plus : il fera toujours nuit pour moi sur Nieuport. Mais cette nuit d'hiver avait la douceur des nuit.5. C'était la troisième du solstice. • Il bruinait depuis la. veille ; il brouillassait encore quand nous nous mîmes» à table : le ciel se bouchait de plus en plus, suivant l'expression marine, et ces maussades prémices n'invitaient guère à de sentimentales noctambulies. Puis mon attention était tout accaparée' par les Figures que j'avais devant moi. J 'étais venu rendre visite à ce qui reste des Fusiliers marins, débris d'une troupe fameuse între toutes, poignée de braves éprouvés, commandés par des officiers d'élite et serrés autour lu drapeau do la brigade dont l'amiral Ro-aarcTi, en partant, leur a confié la garde. Uni jeu las d'une longue et cahoteuse randonnée ï travers les lignes -belges et françaises, je me lisposais, vers dix heures, à prendre congé de nés hôtes et à gagner le lit — un vrai luxe sur e front — qu'ils m'avaient fait préparer daus me chambre de la ville. L'auto du comman-lant, qui railliait son P.G., l'attendait devant a porte. Au moment d'y monter, il s'aperçut pie le temps avait changé; il ne pleuvait plus, I ne ventait pas encore, et la lune se levait lans un ciel débarbouillé. Quelle occasion pour m poète! pensa sans doute le commandant. Et, so tournant vers moi, l'index pointé en 'air : — Hein! Est-ce que ça vous dirait de visi-er Nieuport au clair de lune? Si ç-a me disait! Le temps de rendosser ma louppelando et nous roulions de compagnie, le, ommandant, un de ses officiers et moi. Au P. ) du bataillon, où nous nous arrêtâmes pour >rendre les dispositions d'usage, on nous renr eigna sur l'état du secteur, presque calme pav xception : d'heure en heure, seulement, et tour s'entretenir la main, l'ennemi envoyait [iielques volées de percutants sur Nieuport et a banlieue. Notre auto sut les éviter. Elle [lissait sans bruit vers l'Ysfer, ses feux éteints. .»a canonnade chômait aussi sur notre front, t la nuit n'était troublée que par les brusques araboles des fusées éclairantes qui montaient ux deux côtés du marécage et, parvenues au onunet do leur courbe, ouvraient leurs cônes lancs et s'épanchaient doucement comme des ys renversés. — Queilo paix! ne pus-je m'empêclier do ire à mon guide. Et que cette nuit ressem-le peu aux nuits mouvementées de Dixmude! ^— Oui, me dit-il, mais c'est la paix du épulcre.... Nous sommes rendus. Regardez. L'auto venait de nous déposer au seuil de «ieuport ,sur le parvis de l'église paroissiale, levant les arches rompues do ce vénérable nonument, dont il ne reste que la carcasse t quelques piliers intérieurs. Un grand pan e ciel ,se découpait par la brèche de la voûte, crouléo sur les dalles,, et. dans ce pan de ciel, i lune, ronde et pure, comme jaillie des dé-ombres, évoquait l'ascension lento d'une hos-ie.Prostrée tout autour, effondrée sur elle-îêmc, la ville semblait participer à la com-vniou mystérieuse qui s'accomplissait dans i nuit. La longue traîne, de ses maisons cou-tit derrière elle jusqu'aux Cinq Ponts. Nieu-ort, comme toutes ces petites bourgades fia-landes où la vie aime ses aises, comptait pres-ue autant de maisons que d'habitants. Ce 'était pourtant pas une grasse commère com-10 Loo, encore moins une béguine comme ixmude: ello avait dans lés veines du sang 'hidalgo, et la pêche, la mer, I'avaipnt liâlée, inrie, en lui laissant sa cambrure; elle ne gnait pas en vain Nieuport-la-Noble ; elle ne ortait pas pour rien sur son blason un lion rftpassé issant d'une nef et brandissant une allebarde. Ce tas do pierres calcinées, qui u'ent ses Halles ;effilait un campanile pres-ne aussi léger que ceux d'Ypres. Tout h heure, le long de ses rues droites, bordées de aisons à miradors, nous forcerons nos yeux, ître deux rafales.de 105, à s'incliner sur ces ides ou délicates merveilles qui s'appelaient tour des Templiers, la prison municipale, le • lais d'Albert et d'Isabelle, les hospices, l'hô-;l de l'Espérance, le délicieux petit clocher i l'hôpital Saint-Jean, et qui ne &ont plus

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Dieses Dokument ist eine Ausgabe mit dem Titel L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam gehört zu der Kategorie Oorlogspers, veröffentlicht in Amsterdam von 1914 bis 1918.

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