La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie

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s.n. 1918, 25 September. La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie. Konsultiert 15 Mai 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/1j9765bq5v/
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PRIX OES ABONNEMENTS : 3 mol# (octobre-novembre-décembre), fr. 15.00; mois (octobre-uov»), 10.00; 1 mois (octobre), 5.00. Le» demandes d'abonnement sont reçues exotus*-neme.nl pat les bureaux et te» facteurs des postes. — Les réclamations concernant les abonnements doivent être adressées exclusivement aux bureaux de poste. ABMINIS RATION ET REDACTION Montagne-aux-ri -rbfis-«*otagèros, 31. Bruxollos. PRIX DES ANNONCES : Pet. annonces, la ligne, tr. 1.00. — Réclames avant les ann., la lig., Ir. 2.50. — Corps du tourna/, U lig., tr. 7.50. — Faits divers, la ligne ir. 5.00, — Nécrologie, la lig., fr. 3.50. — Coin des Eleveur« annonces notariales, avis du sociétés (assemblée paiement de coupons, tirages), la ligne fr. 2.00* BUREAUX do 8 à 17 heuros. Direction et Administration ; M |? k'i if ""i"8- Jos. MORESSÉE, directeur. LA GUERRE 1,514e jour de guerre] Sur le front Ouest, les deux partis se sont réciproquement assuré des avantages au cours de combats locaux. En Macédoine, les Alliés, amplifiant leurs succès, bordent le Vardar entre Gradzko et Demir-Kapu. A l'ouest de la Czerna, ils progressent au nord-est de Moiiastir, dans le seaeur de Prilep- Comme nous le faisions prévoir hier, cette importante avance n'est pas restée sans influence sur le restant du Iront des Bulgares, qui ont commencé à se replier vers le nord, entre Gewgeli et Doiran. En Palestine, les Turcs sont, de leur côté, soumis à une dure épreuve. Ils continuent à battre en retraite vers le nord devant les Anglais, qui leur ont infligé de lourdes pertes et occupé Nazareth, à une centaine de kilomètres au nord de Jérusalem. LES OPERATIONS A L'OUEST Paris, 24 septembre : Dans son commentaire du 23 septembre, l'Agence Havas dit entre autres : — Sur le front à l'Ouest, la résistance de l'ennemi devient de plus en plus forte tout le long de la ligne Siegfried. Les contre-attaques exécutées par les Allemands avec le plus grand acharnement se multiplient.» *** Bâle, 24 septembre ; Des Baslei Nachrichten : — A Bâle, on entend sans cesse la canonnade qui gronde sur le front du Sundgau et des Vosges. Les nuits dernières, au clair de lune, on voyait un violent feu roulant sur tout le front de l'Alsace à la frontière suisse. » La Note autrichienne Berlin, 24 septembre : On mande de Vienne au Berliner Lokal An-zeioer.— A la prochaine séance des délégations, le comte Burian parlera de sa note pacifiste aux belligérants et exposera les raisons qui l'ont déoidé à faire cette démarche. » •** Sofia, 23 septëmbre : Le gouvernement bulgare a répondu comme suit à la note du comte Burian : — La démarche du gouvernement austro-hongrois est entièrement conforme aux aspirations du peuple bulgare et répond aux vues de son gouvernement. Je m'empresse donc de déclarer que la Bulgarie est prête à envoyer des délégués pour prendre contact avec ceux des pays belligérants en vue de négociations lutures. La Bulgarie est d'autant mieux disposée à collaborer au rapprochement des peuples en vue d'amener la paix désirée qu'elle-même n'a Jamais émis de revendications qui n'aient, en principe, emporté l'approbation générale Fidèleà à l'idéal de la justice et de la liberté, auquel nous rattachent nos traditions, notre renaissance et l'esprit de notre Constitution politique, ainsi que toutes les manifestations de notre vie publique, nous n'aspirons ni à conquérir des territoires habités par des peuples étrangers, ni à établir notre domination sur les peuples voisins. Nos buts de guerre visent simplement et uniquement la consolidation de notre sécurité et la réalisation de l'unité de notre peuple à l'intérieur des frontières ethnographiques qui lui ont été assignées par l'histoire et qui nous furent reconnues à diverses reprises par les décisions des grandes puissances. La formule ne date pas d'aujourd'hui. Cha-<jue fois que la question des Balkans est venue en discussion au tribunal diplomatique de l'Europe, la Bulgarie s'est tenue invariablement sur le terrain des nationalités. Nous ne désirons pas autre chose aujourd'hui que nous n'avons désiré hier, conformément aux aspirations de notre race. Et c'est parce que nous avons la certitude de contribuer à l'établissement de l'ordre durable dans l'orient européen, parce que nous sommes assurés d'apporter notre appui à la fondation d'une Ligue des Nations que les peuples civilisés appellent de toutes leurs forces, que nous poursuivrons les revendications de notre peuple. Dans cet ordre d'idées, nous croyons que la nécessité d'aplanir les conflits dans les Balkans, en tenant compte des droits des nationalités et telle qu'elle a été proposée par le président des Etats-Unis, doit prévaloir avant tout. Les puissances de l'Entente ayant déclaré à plusieurs reprises qu'elles marchent d'accord avec M. Wilson, la Bulgarie a tout lieu de croire que ces puissances n'élèveront aucune objection contre les revendications de la Bulgarie. Tout en partageant la conviction de Votre Excellence qu'un rapprochement des peuples belligérants ne doit pas être considéré comme impossible, nous formulons les meilleurs vœux pour que la démarche de l'Autriche-Hongrie aboutisse et mette fin à la guerre néfaste, et que la vie internationale soit rétablie sur de nouvelles et plus nobles bases. Nous souhaitons ardemment de pouvoir saluer ce triomphe. » »** Vienne, 24 septembre : La Sonntaos- und Montagszeitung expose que l'empressement de l'Amérique et de la France à récuser la note du comte Burian n'a pas visé à étouffer les aspirations pacifiques des populations, mais à éviter le débat que M. Clemenceau a des raisons de redouter à la Chambre française. — Le vœu du Times, dit-il, qui eût voulu voir soumettre la note à un nouveau conseil de guerre diplomatique tenu à Versailles, apparaît impossible à exaucer. Les Alliés ne peuvent discuter les éventualités de paix, liés qu'ils sont par de nouveaux traités secrets qu'on se gardera bien de publier. M. Wilson est resté en dehors de ces traités, mais il en connaît la teneur et les approuve, et c'est pour cette raison qu'il s'est empressé, lui aussi, d'envoyer la réponse qu'on connaît, au plus grand profit de M. Clemenceau. Les événements de Russie Berlin, 24 septembre : De l'Agence télégraphique de Pétrograd : — M. Lénine est rétabli au point qu'il a pu assister à la dernière séance du Comité central du parti communiste; il a été accueilli avec la plus grande cordialité. » •** Londres, 22 septembre : L'Agence Reuter annonce que le gouvernement britannique a reçu de M. Chichérine une note relative au départ des sujets britanniques. Les négociations concernant l'échange réciproque de sujets anglais et russes se poursuivent.*** Berlin, 22 septembre : Le consul général allemand à Moscou a protesté auprès du gouvernement des Soviets contre l'arrestation d'un grand nombre de ses ressortissants arrêtés par ordre des autorités russes, sans que des motifs suffisants aient justifié ces arrestations, qui malgré l'intervention des autorités consulaires ont été maintenues à quelques exceptions près. La protestation du consulat allemand vise tout particulièrement l'arrestation et l'exécution de citoyens polonais placés sous sa protection. Le consul général Insiste potir l'élargissement immédiat des personnes arrêtées à charge desquelles il r n'existe pas d'accusation grave. Le gouver L nement oukrainien a protesté de 6on côté auprès des autorités bolchevistes contre l'arrestation de ses ressortissants. *** Kief, 23 septembre : Le Golos Kiewa signale les efforts que fait 11 t l'Entente pour accaparer tout les trafic com- les { i mercial dans le nord de la Russie. Les navires du retournent en Angleterre avec des charge- une ; ments de bois. Toute l'industrie de la pêche t est aux mains des Angla'is, et nombre d'entre- _ Cc . prises se sont constituées avec des capitaux i,an > anglais pour l'exploitation des richesses natu- trie i relies du pays. (Jue *** cabj i Moscou, 23 septembre : 631 > Des membres du gouvernement des Soviets ont encore été en butte à des attentats qui ont ~ e provoqué de nouvelles mesures de répression. lons ; a*a Helsingfors, 23 septembre : y es t On mande de Perm que le grand-duc Miche! 9r* 5 Romanof et son secrétaire ont été arrêtés te ritu 18 septembre par des agents du Comité extra- cela ordinaire du gouvernement de Perm et ame ou 1 nés dans cette ville. Cinquante otages, bour- tan( geois et gardes blancs, ont été fusillés à Perm vea en guise de représailles pour les attentats commis contré MM. Ouritzki et Lénine. se c *** 1 ag Kief, 23 septembre : tem L'Agence télégraphique de l'Oukraine est tem 3 autorisée a déclarer que le gouvernement ou- F*aJ 5 krainien n'approuve pas la propagande mo- con \ narchiste qui prend de plus en plus d'exten- Al 5 sion dans pays. Il a l'intention de la com- sple battre avec la même vigueur qu'il met à s'op- eu poser aux manœuvres des socialistes avancés. M. rise Kief, 23 septembre : qu'€ La Kiefslcaja Mi/sl annonce l'élection de El 1 l'ancien ministre Winitschenko en qualité de sert - président de l'Association nationale oukrai- son r nienne. J°UI » mêi Kief, 23 septembre: trai a D'après l'Agence télégraphique de l'Ou- fort ' kraine, la mission de Crimée, composée de re- lui présentants du gouvernement et de spécia- ' ce ( listes, partira au début de la semaine pro- par - chaîne pour Kief en vue de négocier avec le on gouvernement oukrainien. d'ui *** por î Tokio, 23 septembre : mei i La colonne de la Croix Rouge suisse qui de- ava vait partir pour le front a été arrêtée par les du Tchèques-Slovaques sous prétexte qu'elle était reci en relations avec l'Allemagne et les bolche- Q e vistes. voit **» due Helsingfors, 23 septembre : pen M. le ministre Hjelt. rentré à Helsingfors sys s après avoir rendu visite au prince Frédéric- d'ei c Charles, est très satisfait de son entrevue. Le P r prince se prépare avec soin et intérêt à sa déj x tache et a déjà commencé à étudier le flnlan che s dais, ainsi que l'histoire, la géographie et le qu' >- droit public du pays qu'il sera appelé à gou- E t- verner. qu'< :- — • Ieu; ■ JLa guerre navale da 1 ^ tret e Rotterdam, 24 septembre : nor '■ Le Maasbodc annonce que le vapeur Caman tra| e (4,570 tonnes brut) — ancien navire Stcier- hœ t- mark, de la Happag — s'est échoué et est but complètement perdu. Le vapeur anglais Gor- ent. s don a été abandonné en flammes. — e 4*^ len £ Copenhague, 23 septembre : P a Le vapeur Igon, jaugeant 2,200 tonnes, qui clit se rendait de Gotteburg en Angleterre, a été leq ;r coulé. L'équipage a été débarqué dans un pas é port anglais. d'u 3- sur lS Londres, 24 septembre : rev Au nombre des navires coulés au large des L côtes des Etats-Unis par les sous-marins aile qu« i* mands se trouvent le grand vapeur-citerne an au£ e glais Mirlo et le vapeur américain Madrigada poi t- (2,600 tonnes). suf. s p peu x EN AMÉRIQUE S e Washington, 23 septembre : . La Chambre a voté, par 350 voix contre 7, la j , loi relative à l'impôt sur le revenu, qui, sui- 1 vant les prévisions, donnera une recette de |i(, 1,600 millions de dollars. Le projet a été trans- . s au Sénat. ™ * * on Amsterdam, 23 septembre : " Le Tîjd raconte qu'à l'occasion d'une festi- J. * vité publique qui a eu lieu pour célébrer Pin- ~ft troduction du service obligatoire en Amé- , ® rique, M. Wilson a chanté en solo l'hymne : national américain, avec accompagnement ~î0 '' d'harmonium. Mœo Wilson se tenait à son côté _ | pendant cette performance. ^ 1 Berne, 23 septembre : c1eç e Les journaux américains attribuent le man- que de sucre aux Etats-Unis en partie au fait J[1S' e que les sous-marins allemands ont coulé . s 26,000 tonnes au large des côtes américaines ri"' e de l'Atlantique. e s ^ en €N ITALIE Su G Lugano, 23 septembre : L s Le tribunal de guerre de Rome a condamné e soixante-neuf rebelles aux travaux forcés et 'lse - leur chef à la réclusion perpétuelle. sur ^ em S DEPECHES DIVERSES g a RECTIFICATION. — Sut la fol d'une agence, mêj s nous avons publié hier une dépêche de Sofia là e annonçant la démission du cabinet bulgare, des a Cette nouvelle est inexacte. C'est le cabinet ja- tre ponais qui a donné sa démission. nei u *** par I Zurich, 23 septembre : p0u D'après une communication officielle, la tax e dette de guerre française à l'étranger s'élevait née s fin août à <d5 milliards 679 millions de francs. Gra s De ce montant, 12 milliards 558 millions sont Riz dus à l'Angleterre, 11 milliards 887 millions poi aux Etats-Unis, 326 millions à l'Espagne, Crxl 46 millions à la Suède, 87 millions à la Nor- £;ar vège, 97 millions à la Suisse, 33 millions aux por j Pays-Bas, 472 millions à l'Argentine et 197 mil- r a2 lions au Japon. ^ • t ai Paris, 23 septembre : M La France Libre, la Bataille, l'Humanité, le Fro Journal du Peuple, la Lanterne, la Vérité, le JJ" Populaire, le Pays et VŒuvre ont formé une association -sousWe nom de Fédération de la Poi Presse démocratique qui combattra avec éner- G a ] gie la dictature et les calomnies çue permet q?u la censure actuelle et demandera le vote d'une Suc 1 loi punissant les calomniateurs. Say *** fhn Berlin, 23 septembre : A sa demande, M. Helfferich, ministre d'Etat, a été relevé de ses fonctions de repré- 2 sentant diplomatique de l'Allemagne auprès O du gouvernement des Soviets. Répondant au qui: 2 désir du chancelier de l'Empire, M. Helfferich d'aï a accepté de continuer à se consacrer aux pub travaux préliminaires économiques que de- vea mandent les futures négociations de paix. mis *** soir 1 Berlin, 23 septembre : de Du Berliner Tageblatt : pay — On pense que les travaux de la Commis nou * sion principale du Reichstag, commencés de = mardi matin, se poursuivront pendant une s'y i huitaine de jours. On ne sait pas encore si le rive - chancelier de l'Empire y prendra la parole; san: - par contre, il est vraisemblable que le secré- D'u: - taire d'Etat des affaires étrangères prononcera desî - un discours. Les délibérations seront publi- une s ques pour autant que le gouvernement n'ait Ei 1 pas de communications d'un caractère confl- C< s dentiel. » ia v Lettre de Hollande {De noire correspondant particulier.) VII La Haye, le 16 septembre 1918. Il n'était pas rare d'entendre parler, dans les derniers temps, du cabinet disparu comme du cabinet Cort van der Linden-Posthuina. i Une telle dénomination eût été bien impossible dans les débuts du cabinet I Car ce n'était guère parce que M. Posthuma, l'ancien ministre de l'agriculture, de l'industrie et du commerce, était tellement en vue que son nom fut peu à peu associé à celui du < cabinet lui-même ; bien au contraire. Et le fait 1 est fort explicable. Le ministre de l'agriculture, en effet, gérait < — et gère — en même temps ce que nous appe- ■ lons en Hollande le « Crisiszaken », les affaires ayant rapport à la Crise; le grand problème y est, comme partout, celui de la mangeaille. Or, qu'arrive-t-il forcément? C'est que la nour- , riture devient de plus en plus rare ; à côté de i cela, quantité de mesures administratives plus ou moins vexatoires gênent les particuliers, et tandis que la misère générale grandit, les nou- , veaux riches surgissent de tous les côtés. La faim, le mécontentement général, la jalousie se déversent en diatribes contre le ministre de , l'agriculture qui, lai, est responsable, par le temps qui court, de la pluie et du beau temps, et l'homme le plub impopulaire des Pays-Bas était, ces dernières années, sans contre-dit M. Posthuma. Aussi peut-on croire que dans la période de splendeur du défunt cabinet, personne n'eût eu l'audace de porter en avant le nom de M. Posthuma lorsqu'il s'agissait de caractériser le cabinet en son entier. Cela n'arriva qu'en sa dernière année, sa période de déclin. Et le nouveau ministre, M. van Ysselsteyu. sera-t-il plus heureux ? Hélas ! les auspices ne sont guère favorables M. van Ysselsteyn ne jouit déjà pas d'une popularité fort grande; même, ces jours derniers, siffla-t-on son portrait dans le cinéma. On le tient pour plus fort que son prédécesseur, mais on craint qu'il lui manque la grande souplesse qui empêcha • ce dernier, à plusieurs reprises, d'être culbuté par la Chambre, et déjà — ce qui est pire — on lui reproche de n'être pas parvenu à régler d'une façon satisfaisante les affaires se rapportant à la crise dans l'industrie et le commerce du tissage et des manufactures, dont il avait été chargé comme chef de l'inspection , du travail (comme tel il portait le titre de « directeur général du travail »). Qu'il n ait. ces huit jours qu'il est au pouvoir, guère encore pris de mesures fort étendues, cela va de soi. D'après ce qu'on dit cependant, il prépare une revision complète du système en vigueur. Nous ne manquerons pas d'en parler en temps opportun. Pour le moment, relevons deux points qui l déjà ont fait du bruit et qui, en effet, touchent le fond du système selon lequel, jus-; qu'à présent, se fait la répartition des vivres. En premier lieu, les journaux ont annoncé qu'on permettait aux particuliers de faire leur provision de pommes de terre (un bruit, d'ailleurs, que d'autres se sont hâtés de contredire), et en second lieu, le ministre a annoncé lui-même par circulaire aux adminis-: trations communales que la distribution du bœuf en dessous du prix de revient — distribution préparée par son prédécesseur et.qui entrerait en vigueur au lor octobre prochain — est remise, remise, évidemment, aux ca-lendes grecques. four Dfen comprendre la portée de ces deux i chbgfcspli fiut que se réalise le système selon . lequel se répartissent les vivres dans notre pays; ce système repose, dans sa généralité, d'un côté sur la mise à la ration, de l'autre sur la distribution en dessous du prix de revient. ; Le système en soi est logique. En effet, ce que nous produisons en matière de vivres, augmenté de ce que nous importons — et, ; pour le moment, ce n'est pas grand'chosel — suffit à peine, dans sa totalité, à nourrir le peuple qui vit sur le territoire du royaume. L'autorité était donc bien obligée, pour réaliser une répartition équitable, de mettre à la ration les habitants. L'année distributive. qui se termine à la rentrée de chaque nou-1 velle moisson, commence à s'écouler. Elle ^ nous a donné — en nous bornant aux généralités — environ les rations hebdomadaires suivantes : 1,400 grammes de pain, 4 kilos de pommes de terre, 125 à 250 grammes de pois ou fèves, 100 à 200 grammes de viande (saucisse), 25 à 50 grammes de gruaux de seigle, 20 à 25 grammes de gruaux d'avoine, 50 gr. de savon mou, et depuis la mise à la ration | des graisses (depuis donc à peu près trois t mois et demi) 175 à 250 grammes de graisse; ; sous peu — si mes renseignements sont bons — cette dernière ration sera encore réduite ô 250 grammes par douze jours, soit un peu plus de 20 grammes par jour. Maintenant, n'allez pas croire que ces rations fixées ont été aussi j distribuées. Ainsi, par exemple, les provisions , de pois et de fèves étaient épuisées vers la mi-juillet dernier; elles devaient êtra remplacées par les légumes frais, qui n'étaient pas en distribution. Et la distribution de savon mou a été suspendue durant des mois entiers, faute de matières premières. Le système de la mise a la ration en lui-, même cependant n'est pas suffisant pour réa-i liser une répartition équitable. A côté des mesures négatives, par conséquent, qui doivent empêcher qu'une partie de la population s'empare d'une trop grande partie des aliments disponibles, il a fallu prendre des mesures positives pour mettre certaines catégories à , même de se procurer le strict nécessaire. De i là une distribution de certains articles en dessous du prix de revient. La différence en- • tre ce prix et le prix réalisé est payé pour neuf dixièmes par l'Etat et pour un dixième par la commune. Voici ce que cela coûte aux pouvoirs central et communal, d'après les taxations faites en vue du budget de l'année 1918 : Grains et farines . « , „ * . fl. 62,100,000 Riz 12,000,000 1 Pois et fèves . . 2,000,000 Gruaux (seigle et avoine). . . . 5,500,000 Sarrazin 1,000,000 Pommes de terre. 27,700,000 Légumes (y compris les pommes de terre hâtives) 7,800,000 Lait * . 18,000,000 Beurre. , k . » Fromage 4,200,000 Margarine 10,400,000 Viande et saucisse ...... 30,200,000 Poisson de mer. ....... 8,100,000 Graisse ...... a ... . 17,400,000 Œufs . . . * . H . . . . > 4,000.000 Sucre ..«.«...t*. » Savon , B • 10.000.000 Chauffage * « » » 24,050,000 Total. . , . 244,450,000 Or, voici que le système que je viens d'esquisser à gros traits menace de s'écrouler, d'après les bruits qui courent et d'après les publications faites, par les mesures du nouveau ministre. On craint, en effet, que ta mise à la ration sera rendue en partie illusoire par la permission de faire ses provisions de pommes de terre, car ceux qui peuvent se payer ces provisions seront à l'abri Jusqu'à ;la nouvelle saison, tandis que les autres risquent de voir s'épuiser les stocks plus tôt qu'on ne s'y attend — ce sont là des malheurs qui arrivent ! — et de rester une partie de l'année sans pommes de terre et dans les patates! D'un autre côté, ne pas distribuer le bœuf wi dessous du prix de revient, c'est empêcher une partie de la population de se le procurer,.! Et voilà les murmures qui s'élèvent! Certes, un ministre de l'agriculture n'a pas la vie facile en Hollande COMMUNIQUÉS OFFICIELS Communiqua» des Puissances Centrales e ex( Berlin. 24 septembre. — Officiel de ce ?0i midi: le; Théâtre de la guerre à l'Ouest. ^ Armées du feld-maréchal prince héritier réi Rupprecht de Bavière : nos Au nord-ouest de Dixmude et au nord-est en d'Ypres, nous avons l'ait 70 prisonniers au été cours d'opérations fructueuses. Au nord de Mœuvres, nous avons repoussé des atta- I ques partielles ennemies. Au sud d'Arleux, l'a dans le secteur du canal, l'artillerie a été f plus active. e2f Armées du général-colonel von Boehn : Bii Par des contre-attaques locales, nous mi avons repris les éléments de tranchées qui Be étaient restés entre les mains de l'ennemi Sa lors des derniers combats livrés au sud de ref Viiler6-Guis!ain et à l'est d'Epehy. A cette ro occasion, nous avons fait des prisonniers ; ca' en outre, nous avons repoussé des contre- de attaques ennemies. Entre le ruisseau on d'Omignon et la Somme, le duel d'artillerie va est redevenu plus violent le soir. Le lieutenant Rumey a remporté sa 41° no victoire aérienne. PÇ Auprès des autres groupes d'armées, pas ni d'opération particulière à signaler. ba Grande activité de reconnaissance en i Champagne. *** i65 Berlin, 24 septembre. — Officiel : aa Sur le théâtre de la guerre de la Méditerra- ne née, nos sous-mrains ont Coulé 20;000 tonnes ra: brut, dont un vapeur français 'transportant des troupes," coulé a proximité dé la côte fran- 1 çaise. 1 *** "1C Sofia, 22 septembre. — Officiel : de A l'ouest du lac d'Ochrida et dans la'Cer- ca( vena Steaa une vioiente canonnade ennemie tac a duré un certain temps. A Perister et au nord s° de Bitolia, nous avons repoussé de forts déta- • chements après un corps à corps et avons fait mi des prisonniers grecs et français. A l'ouest de hr la Czerna, nos bataillons ont soutenu de vio- Pé lents combats avec des forces ennemies im- P1' portantes pour la possession de la hauteur v'a qui se dresse au sud de Troiotzi et de Drenow Dans le but de rectifier notre front dans l'an- P*1 gle que forment la Czerna et le Vardar à leur confluent, celles de nos troupes qui s'y trou- tei vaient installées ont été repliées dans de nouvelles positions au sud de Prilep et au sud de de Doiran. Ç.° *** ^ Constantinople, 22 septembre. — Officiel : Sur le front en Palestine, les mouvements que nous avons commencés sur le Jourdain s'effectuent aussi avec une méthode complète. Nos arrière-gardes opposent partout une vaii-lanto résistance. Près de Kartal, nous avons descendu à coups de mitrailleuse un avion qui faisait partie d'une escadrille aérienne ennemie qui a fait son apparition à la côte de PAnatolie la nuit du 21 au 22 septembre. Les p8 aviateurs — un capitaine et un lieutenant an Si, glals — ont été faits prisonniers. Près d'Ari- dé Burnu, un second appareil ennemi est tombé pi entre nos mains avec ses occupants. j-j Sur les autres fronts, pas d'événement im- ra portant à signaler. Ve » y j,,,,.': CC ComïTîiiniqLés des armées alliéos di Paris, 23 septembre. — Officiel de 3 heures : Dans la région au sud de Saint-Quentin, ne nos troupes ont poursuivi leur avance hier en gr fin de journée et dans la nuit. Nous avons pé ai nétré dans le bois au nord de Ly-Fontaine, es enlevé le fort et le village de Vendeuil et di poussé sur ce point jusqu'à l'Oise. l'I Nos reconnaissances ont fait des prisonniers tr au nord de l'Aisne et en Champagne, vers la Butte-du-Mesnil. Nous avons repoussé des coups de main ennemis au nord de la Vesle et dans les Vosges. h£ *** Ja Paris, 23 septembre. — Officiel de 11 heures • et Rien à signaler au cours de la journée, sauf ni au sud de Saint-Quentin, où nos éléments ont ili atteint l'Oise entre Vendeuil et Travecy. pl Aviation. — Le sous-lieutenant Hérisson a abattu deux avions le 18 septembre; ce sont les 10e et 11® victoires de ce pilote. **» Paris, 22 septembre. — Officiel de l'armée Pc d'Orient : m Les succès obtenus par les armées alliées en ai Macédoine prennent le caractère d'une grande pc victoire. La progression rapide des armées pl franco-serbes, au centre, vers le moyen Var- di dar, a entraîné sur tout le front de 150 kilomètres compris entre Monastir et le lac de qi Doiran, la retraite précipitée des armées emie- su mies que poursuivent vigoureusement tous les te contingents alliés. Au nord-est de Monastir, ti< la ligne Mogila-Kanatlartsi-Kaliani a été at- d< teinte, tandis que plus au nord les troupes serbes marchent sur Prilep et le col de la Ba-bouna, bordant le Vardar de Gradsko à Demir-Kapou et ont même jeté des éléments sur la Si rive gauche, du fleuve. Dans la vallée du Var-dar, les troupes alliées ont dépassé la ligne 0j; Koynsko-Gurincet, sur la rive droite; sur la vj rive gauche, elles se sont emparées de Gew- n, geli et de toute la première position ennemie jusqu'au lac de Doiran. Les arrière-gardes bulgares s'efforcent de ralentir la poursuite. Sur les routes de la région de Monastir-Ki-cevo-Prilep, les colonnes bulgares refluent dans un désordre indescriptible, mitraillées et bombardées sans répit par les aviateurs alliés. bJ De nombreux villages et dépôts sont en flam mes. Des prisonniers, des canons et une gc énorme quantité de matériel de guerre dont le cr dénombrement n'a pu être fait sont tombés ^ entre les mains des Alliés. Ceux-ci ont en par- ^ ticulier capturé sur la voie ferrée du Vardar des locomotives, trois trains complets et deux-pièces à longue portée sur trucks. En maints endroits, des éléments bulgares démoralisés se sont débandés en jetant leurs armes. Aux ni dernières nouvelles, la progression continue *? sur tout le front d'attaque. «** se Londres, 23 septembre. — Officiel : cc Nos troupes ont exécuté pendant la journée ja d'hier et pendant la nuit d'heureuses petites opérations sur certains points du front. Nous avons conquis l'après-midi un puissant ouvrage de défense allemand près de la route m de Ronssoy à Bony; l'ennemi y avait résisté &l avec acharnement toute la journée ; 80 prison- je niers sont restés entre nos mains. Plus tard té dans l'après-midi, nous avons repoussé à coups de mitrailleuse des contre-attaques ennemies venant de la ferme de Gillemont; les Allemands ont subi de lourdes pertes. D'autre part, nous avons progressé la nuit JJJ dans la direction de la ferme de Tombois après nous être battus durant de longues ^ heures. Plus au nord, nous nous sommes em- P£ parés d'un certain nombre de tranchées éner-giquement défendues et d'ouvrages de défense établis près de Sœur, au nord-ouest de Vendhuile; nous avons fait quelques prison- m niers Une heureuse attaque exécutée la nuit au sud de Villers-Guislaln nous a aussi valu une centaine de prisonniers. A l'est de Ga-vrelle. nous avons progressé sur un front d'en- lo viron trois quarts de mille et fait 60 prisonniers. at Au commencement de la nuit, les Allemands sa ont attaqué près de Berchaucourt, sous la pro- nt tection d'un violent feu de barrage; ils ont te pénétré à un endroit dans notre ligne. Une si< contre-attaque immédiate de nos troupes a bl complètement rétabli notre situation. re Au cours d'une heureuse opération locale exécutée ce matin, nous avons enlevé un J* point d'appui allemand au nord-est d'Epehy ; 1 l'ennemi l'avait défendu avec acharnement pendant les trois derniers jours. Au nord de cet endroit, une contre-attaque ennemie a f1 réussi ce matin à pénétrer sur un point dans ] nos positions, où un détachement ennemi est r encore fixé. Par ailleurs, la contre-attaque a p été repoussée. c * s *** Londres, 22 septembre. Officiel de l'armée de Palestine : Le 21 septembre, à 9 heures du soir,, en exécutant un mouvement tournant près de t Birafour, notre aile gauche a atteint, à 5 milles au nord-est de Tutkeram, la ligne Beisdejan (5 milles au sud-est de Nablus)-Samarin-Biraifour. Cette opération a ainsi refoulé des troupes ennemies à l'ouest de la route de Jérusalem à àNablus contre notre cavalerie qui opérait au sud de Djenm et de Beisan. Les autres colonnes ennemies ont vainement essayé de s'échapper vers la vallée du Jourdain, dans la' direction de Jisreddanui, qui était encore occupée par nos troupes ; l'ennemi a subi de lourdes pertes sous le feu de nos aviateurs qui n'ont cessé de le mitrailler et de le bombarder à faible hauteur. Près du lac de Tibère, nos détachements de cavalerie ont occupé Nazareth, ainsi que les ponts et les routes traversant le Jourdain, près de Jisreddami. Jusqu'à présent, nous avons compté 18,000 prisonniers et rassemblé 12Û canons ennemis. *** Rome, 23 septembre. — Officiel : Violentes canonnades sur certains points du front de la Piave. Sur le reste du front, feu de diversion. Dans la vallée du Ledro, nos détachements ont repoussé des patrouilles et attaqué un avant-poste ennemi; plusieurs prisonniers sont restés entre nos mains. Sur le haut plateau d'Asiago, des détachements français ont prononcé ce matin une brillante attaque à l'est du Sisemol ; ils ont pénétre dans les lignes ennemies à une grande profondeur, détruit ou endommagé ses travaux de défense, infligé des pertes aux Autrichiens en un corps à corps acharné et ramené plus d'une centaine de prisonniers, dont trois officiers, ainsi que cinq mitrailleuses dans leurs positions. Un petit détachement britannique a ramené des prisonniers tombés entre ses mains au cours d'une hardie attaque exécutée dàns les lignes ennemies au nord,d'Asiago. Deux avions ennemis ont été descendus au cours de combats aériens. ■■iimiiMi ■■ ■ e< Dépêches Diverses ^ "" cc Berlin, 24 septembre : st De la Germania • ir — Comme les autres partis du Reichstag, le rr parti du centre a aussi délibéré hier sur la N situation politique. Nous apprenons qu'il a a décidé à l'unanimité de s'abstenir de toute q propagande dirigée contre le chancelier de ci l'Empire. D'autre part, le centre ne s'oppose- p rait pas. à l'entrée des socialistes dans le gou- q vernement. La s'tuation politique peut être d considérée comme s'étant essentiellement v éclaircie, étant donné qu'aucune majorité de h gauche ne peut Çtre réunie sans le concours é; du centre. » ' C; La National Zeitung apprend que le parti f; national - libéral défend toujours le programme Hertling-Payer-Friedberg et ne voit p aucune raison de modifier son attitude. Il ci est notamment convaincu que les manœuvres ii dirigées en ce moment contre le chancelier de l'Empire échoueront devant l'attitude de la très grande majorité du centre. K *•** Bucarest, 23 septembre : Après un interrogatoire qui a duré plusieurs 1 heures, la commission d'enquête qui opère à Jassy a ordonné hier l'arrestation pour fraude et faux en écritures du lieutenant-colonel Sta- a niceanu, ancien chef de cabipet du général Iliescu, devenu ensuite chef d'état-major et p plus tard chef du grand-quartier général. S Londres, 23 septembre : Du Daily News : . — Onze mille ouvriers mineurs ont quitté l'armée pour retourner au travail et treize v mille autres ouvriers seront encore renvoyés aux charbonnages. Toutefois, parmi les troupes qui se trouvent en Angleterre, il n'y a q plus d'ouvriers mineurs spécialistes, c'est-à-dire ceux qui abattent le charbon. e Le contrôleur des charbonnages est d'avis v qu'une catastrophe sera évitée par les me- P sures rigoureuses qui seront prises pour limi- t] ter l'emploi du combustible, mais la popula- C tion souffrira malgré tout terriblement pen- p dant l'hiver. » d *** t; Londres, 23 septembre : d On s'attend pour la réouverture de la ses- sion parlementaire, le 12 octobre, à la promul- e gation d'un arrêté royal établissant le service a obligatoire en Irlande. Ce décret entrerait en e vigueur dès le mois d'octobre si le Parlement ne s'y oppose pas. p *** r La Haye, 23 septembre : A Les British News apprennent de Londres 6 qu'on est d'avis, dans les milieux bien infor- s més, que la dissolution du Parlement ne doit b pas être attendue avant janvier 1919. Ceci sem- h ble démontrer que les difficultés résultant de s l'établissement des nouvelles listes électorales f; sont beaucoup plus grandes qu'on ne Pavait y cru. De plus, la situation militaire rendra très P difficile la participation des militaires aux v élections. p *** d La Haye, 23 septembre : \ Les cheminots hollandais ont tenu une rêu- v nion à Amsterdam. Les esprits y étaient très p montés contre les défauts du ravitaillement, y Certains assistants ont fait entendre des me- r naces et ont exigé la grève. Finalement, l'assemblée a voté des résolutions invitant les compagnies et le gouvernement à améliorer f; la situation. g **• s< La Haye, 23 septembre : q Les journaux annoncent que le gouverne- d ment déposera incessamment un projet de loi a augmentant les tarifs postaux. La taxe des l< lettres et celle des imprimés seront augmen- d té es. Madrid, 23 septembre : s Le ministre Cambro a saisi le Conseil des s ministres d'un projet prévoyant la reprise par t< l'Etat de tout le réseau des chemins de fer espagnols. Ce projet a été adopté en principe q par le Conseil. *** il Madrid, 23 septembre : u M. Thierry, ambassadeur de France, est ti mort. h Cologne, 23 septembre : n On mande de Berne à la Gazette de Cologne : a — Des troubles ont éclaté à Calcutta; ils s auraient été provoqués par un article offen- c sant pour les musulmans paru dans un jour- v nal anglais. Les troupes ont été forcées d'in- t] tervenir; il y a eu un musulman tué et plu- r« sieurs blessés. Le calme n'est pas encore réta- n blî et les rues sont toujours gardées militairement. ». n [ PETITE GAZETTE Lenteurs postâtes Quelqu'un, ce matin, est venu se plaindre à1 moi du temps que mettent aujourd'hui les lettres à parvenir à destination : — C'est à ne pas croire, Monsieur I J'étais lundi dernier à Namur. J'y ai écrit, à l'un de mes correspondants d'ici, une lettre à laquelle j'attachais de l'importance. Inquiet de ne pas recevoir de réponse, trois jours pleins s'étant passés, je m'amène ici à pleine vitesse de locomotive. Or, Monsieur, ma lettre n'était pas arrivée 11 !... —- Combien de points d'exclamation dois-Je mettre au bout de cette constatation ? — Au moins trois, Monsieur. — C'est bien ce que j'ai pensé, et j'en ai mis trois. Vous pouvez être tranquille : le compte y est... Mais que voulez-vous qu'à cela je fasse, ou même la bonne ? Nous, vivons en un temps où la plus grande patience s'impose et même où tels faits se passent que la sagesse commande de ne pas essayer de comprendre. Quand je vous aurai dit que toutes les lettres doivent passer par la censure, ce que vous savez de reste, en serez-vous plus avancé ? Et sachant cela, ne m'en voudrez-vous point si Je m'avise de vous citer l'une ou l'autre des fables du bon Monsieur de La Fontaine, en laquelle précisément vous pourriez trouver un utile enseignement ? Voyez-vous, mon cher Monsieur, le mieux est de ne se faire,, poux pareilles choses, de la bile qu'au minimum. Au surplus, moi qui vous parle, je connais un Monsieur qui a vainement attendu pendant vingt-trois ans une carte postale que son patron lui avait expédiée de Suisse... — Pas possible 1... Et cette carte a fini par arriver ? — Elle a fini par arriver, Monsieur, car, ne l'oubliez pas, tout arrive... » Et je racontai à mon interlocuteur l'histoire qu'il attendait. Voulez-vous la connaître à votre tour ? La voici : Le 8 août 1895, le patron de M. Lombart, domicilié à Gosselies, où il est encore domicilié à l'heure qu'il est et à la même adresse, lui envoyait de Suisse une carte postale par laquelle il lui transmettait des instructions relatives à l'exécution d'une affaire d'importance. La carte, portant le cachet de Carasp-Kur-haus, parvint à Gosselies trois jours après, mais pour quelque raison qui, à travers les âges, restera selon toute vraisemblance ignorée, elle ne fut pas remisj à son destinataire. Sans doute dormit-elle pendant des années dans quelque fissure de boîte aux lettres, à la poste de Gosselies même. Si est-il qu'en 1915, c'est-à-dire vingt ans après, comme s'exprime le père Dumas, cette carte fut expédiée à Han-nut. Elle porte, en effet, le cachet postal de cette charmante localité, sise, comme vous savez, dans la province de Liège. Ce qu'elle a fait à Hannut pendant trois ans — car elle y, est restée pendant trois ans — nouveau mystère, Monsieur. Ça ne l'a du reste pas empê-I chée de revenir à Gosselies, après avoir été I congrûment visée par la Post Ueberwachung. stelîe de Liège et d'avoir été enfin remise ès-mains de son destinataire le 10 du présent mois, entre 7 et 8 heures du matin (H. P.). Notez, Monsieur, que l'expéditeur de cette carte, que j'ai vue et palpée pas plus tard qu'hier, est mort en 1899, sans avoir jamais cru, probablement, que M. Lombart ne Pavait pas reçue en temps voulu, et que M. Lombart, qui, à l'époque où elle fut expédiée, était sans doute un fringant jeune homme portant cheveux noirs et "bouclés, est aujourd'hui un homme de mon âge, plutôt gris de poil. Son épatement, quand le facteur lui a remis cette carte et qu'il a reconnu l'écriture de son défunt patron !... Mais vous voyez que tout arrive... Le correspondant auquel de Namur vous expédiâtes cette lettre dont tout à l'heure vous me parliez est jeune ? —- Il frise la trentaine, Monsieur. — Fasse néanmoins la Providence que votre lettre ne lui soit pas remise aux environs de 1950, avec des cachets de Hannut ou d'ailleurs et, en sus, le cachet de quelque autre Post Ueberwachungstelle... — Vous croyez que la guerre?... — Je n'en sais rien, Monsieur, n'étant pas dans les secrets de Dieu » Il m'a paru que mon homme s'en allait un peu consolé : consolez-vous de même si vous attendez des correspondances qui, en cours de route, ont subi un léger ou même un considérable retard... Vendez à gros prix vêtements, tentures, fourrures. 13, ruo Philippe-de-Champagne, à Bruxelles. 52753 Civilité puérile... et honnête, disent les manuels de savoir-vivre. Sous ce titre doit se classer un petit problème qui s'est présenté ces jours-ci entre voyageurs dans une voiture de tram. Celle-ci était naturellement bondée. De plus, elle appartenait à la ligne de la rue de la Loi, où le public est mélangé à l'extrême, composé de ruraux et campagnards d'Auderghem, de Watermael et de Boits-fort, dont les façons parfois rustiques sont en conflits fréquents avec les manières averties des habitants' de la rue de la Loi et des artères adjacentes. Donc, la voiture en question roulait à plein chargement. Elle allait arriver à l'arrêt du boulevard. Un monsieur entre deux Ages, assis dans la voiture motrice, et qui était si serré à sa place qu'il avait presque sur les genoux deux voyageurs mâles debout devant lui, se disposait à quitter la banquette. Mû par un remords, par une sympathie tardive—que sait-on ? — il voulut faire profiter de sa place une darne aux yeux bleus et charmants qui se trouvait à l'autre extrémité de la voiture, où elle n'avait pas trouvé de place assise. C'était un peu tard, peut-être,et il n'y avait plus guère de politesse à offrir une place qu on quitte. Vous croyez deviner l'aventure et vous vous réjouissez déjà de l'humiliation supposée du monsieur auquel la dame aux yeux bleus aurait refusé la place avec un regard méprisant... Non, ce fut beaucoup plus imprévu. Lorsque le monsieur bien intentionné eut fait signe à la dame et qu'il eut à moitié soulevé de la banquette son postérieur, il; se sentit poussé de côté par le monsieur qu'il avait eu presque 6ur les genoux pendant la durée du voyage. Et celui-ci, qui avait saisi le geste d'invitation à la dame lointaine, prenant son ton le plus courtois, dit au monsieur entre deux âges : — Pardon, monsieur, vous confondez ! » Et ce disant, il se mettait en posture de s'emparer de la place aussitôt que le monsieur en aurait totalement enlevé son postérieur.— Je confonds quoi ? demanda-t-il. Je quitte ma place et je l'offre à madame... — Pardon, monsieur, reprit le partenaire insistant. Vous avez loué cette place pour un trajet déterminé. Vous êtes à destination, voue la quittez. Vous n'êtes pas titulaire de la place. Vous n'avez aucune prorogation. Votre place retombe dans le domaine public. Et je la prends.» Cette riposte d'un genre assez nouveau dans les trams interdit les voyageurs, et surtout le receveur qui se demandait dMà comment il allait résoudre le diffétend ; la voiture semblait en avoir perdu son électricité ! Plus rien ne bougeait. Le receveur restait le bras levé, le cordon du timbre en main. — Et que faites-vous de la politesse ? demanda le monsieur interloqué et qui, lou- JOURNAL QUOTIDIEN — Le Numéro • 15 Ci intimes 5* Année. — ' | ^ ^ ______ PRIX DES ANNONCES : Rîercrerfl 25 Sepiemfepe 1918 PRIX OES ABONNEMENTS : .

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Dieses Dokument ist eine Ausgabe mit dem Titel La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie gehört zu der Kategorie Gecensureerde pers, veröffentlicht in Bruxelles von 1914 bis 1918.

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