La chronique: gazette quotidienne

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s.n. 1918, 10 November. La chronique: gazette quotidienne. Konsultiert 15 Mai 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/3775t3hf18/
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DIMANCHE 10 NOVEMBRE 19Î8. mu iiwMiiiiiiiiBii.-iratnifw-rM-nivmnnnTrMiTTiffmYgMrTfTSîffffB* LE NUMÉRO : 10 CENTIMES ii»ihimiii«iii—Mrmran 51« ANNÉE. : LA CHRONIQUE bureaux: "*l,Rue de Mogador, 31 PARIS 9») JOURNAL D'UNION BELGE téléphonesi CENTRAL 30-13 GUTENBERG 67-93 ABONNEMENTS : France et Colonies Un an V fr. 50 Autres Pays ÎO fr. » Ahouaernents Militaire».. 5 fr. » Journal Quotidien à Bruxelles DIRECTEUR : Frédéric ROTIERS ( Jean d'ARDEME REDACTEURS EN CHEF j îéoB soUGSJEIVET Journal hebdomadaire à Paris pendant la Guerre j PUBLICITÉ : Aiix Bureaux du Journal 31, Rue de Mogador FRANCE ET BELGIQUE CONTRE LES MALENTENDUS FUTURS L'avance des troupes belges refait la Belgique; le gouvernement belge ne tardera pas à suivre les troupes et le roi ; les citoyens suivront avec toute la rapidité qu'on leur permettra. Ainsi tous ceux qui ont représenté la Belgique libre pendant quatre ans quitteront la France dont ils ont partagé la vie, au foyer de qui ils se sont assis en hôtes respectés et clairvoyants. Ce séjour à l'étranger les aura instruits ; ils emporteront des opinions diverses et si nous sommes convaincus qu'ils seront unanimes à louer le soldat, le peuple, l'ensemble de 1 Etat français qui fut l'âme agissante et souffrante de la coalition antiboche, nous n'oserions croire qu'ils ont admiré indistinctement tous les rouages de l'Etat français. Il en sera de même des Français quand ils connaîtront après la guerre cette Belgique qu'ils ignoraient trop; la critique clairvoyante, utile et bienveillante d'un peuple voisin, c'est une façon de vivre, fraternelle, avec lui en profitant de ses exemples et de ses écoles. Encore faudra-t-il, désormais, éviter tous les malentendus. Si les concierges de Paris ont longtemps cru qu'il fallait traverser la mer pour aller chez les Belges, trop de Belges ont cru que la France se résumait dans le casino de Nice et certaine maison luxueuse, tenue par un illustre mastroquet rue Royale à Paris. Ces erreurs ne sont plus à craindre. Il peut en rester d'autres, les plus graves, celles qui, dès l'école, sont déposées dans de jeunes esprits par ceux qui devraient les éclairer. L'école, l'université en France et en Belgique, gendarmes de l'Histoire et de la Sciencese doivent d'écarterles erreurs et les notions inexactes funestes aux deux pays. * Expliquons-nous par un exemple. Un de nos amis nous a envoyé du front, un livre de M. Ch. Moeller « Histoire contemporaine de 3850 à 1890. »M Moeller, actuellement directeur de l'Institut historique de Rome a des sympathies qui vont vers son pays d'origine. Cela n'a pas besoin d'excuses, cela s'explique. La Belgique d'avant la guerre avait le droit et peut-être le devoir de répartir également ses sympathies entre ses deux puissants voisins, mais désormais il deviendrait fâcheux que fussent mis aux mains de la jeunesse des livres qui — sans contrepoids critiques — continssent des jugements tels que ceux de M. Moeller. aux pages 133, 135, 143,142, 147, 149 etc, etc.,deson livre et dont voici les échantillons. 11 s'agit de la dépèche d'Ems : soi-disant insulte dit M. Moeller, qui aurait été truquée par Bismarck ; si elle a été truquée à Berlin, elle a été escamotée à Paris. En réalité les français ont manqué de sang-froid et les historiens qui vont répétant l'inwosture de Bismarck, le guet-apens de Bismarck ne l'ont pas tout à fait recouvré aujourd'hui.Ailleurs — nous nous bornons à citer : L'enjeu de la France en 1870-71 ne pouvait êtr? que la Belgique... Ce qui est fini (après l'empire) ça a été pour la Belgique le péril français, qui depuis dix-huit ans, etc... Sain.t-Cloua détruit accîdentellemenl par l'artillerie du fort Valérien (on sait que Saint-Cloud fut brûlé par les boches),.. Cette amputation (de l'Alsace-Lor-raine) n'entamait qu'un sdl autrefois germanique que la conquête avait rendu français mais que la nation allemande venait de racheter du meilleur de son sang. Nous ne reproduisons pas certaines injures vraiment trop grossières de M. Moeller à l'Italie. Bornons nous «signaler qu'il blâme avec une ironie qui n'est ni belge ni française et Déroulède et les manifestations «puériles » des Français à la statue de Strasbourg et que the last not the teast il n'hésite pas à déclarer que si la France persiste à revendiquer après le traité de Francfort des provinces perdues, c'est en dépit des engagements les plus sacrés. Un tel livre, à l'heure actuelle, est mal faisant; nous le signalons à M. le ministre Poullet. r * i * & Ce livre de M. Moeller, nous en parlions l'autre jour à M. Neuray, directeur de la Nation belge ; il le connaissait et professait à son égard les sentiments qui conviennent. Mais il nous signalait immédiatement un livre qui se trouve dans certain lycée de Paris, nettement injuste envers la Belgique, spécialement Léopold II, plus inintelligent, plus incompréhensif peut-être encore qu'injuste. Car, entendons-nous, on ne peut demander que les deux peuples, français et belge, s'admirent désormais imperturbablement jusque « dans leurs verrues », non, mais qu'au moins les pions, s'arrogeant juges définitils, ne les empoisonnent pas par des arrêts hâtifs, de parti-pris, et non documentés.r* i * * Le remède est peut-être simple. Belges et Français, qui se sont appréciés pendant la guerre, ne doivent pas se séparer sans prévoir qu'on essaiera de les brouiller. Faut-il compter exclusivement sur les hommes de gouvernement pour parer au danger? Non, certes. L'exis-ience simultanée et la diffusion des deux livres dont nous venons de parler le prouve. Créons-donc l'organisme qui fait défaut. Une association d'hommes de lettres, de professeurs, de journalistes, d'hommes politiques, qui de Bruxelles à Paris et réciproquement, serait attentif aux publications scolaires el universitaires et les signalerait éventuellement aux autorités compétentes. Quelque chose qui survivrait aux comités de propagande créés pendant la guerre. La propagande belge et la propagande française pourraient s'entendre là-dessus et créer une œuvre durable et bienfaisante. Encore une fois il ne s'agit point, Belges et Français, de s'admirer de parti pris; il faut simplement ne pas permettre au premier pion venu de brouiller les sentiments des deux pays, sous prétexte qu'il a, lui, des rancunes — d'origine douteuse — et qu'il veut, en éditant un imprimé à 3 fr. 50, gagner quelque monnaie. Libre à lui de vendre son papier, mais qu'au moins ce ne soit pas à la jeunesse studieuse dont dépend l'avenir des deux pays. Léon SOUGUENET. I' ■ Faits menus, menas propos CE QU ON FERA BE LUI r. a moins que ses loyaux sujets, ses doux et honnêtes Boches ne le déchiquètent en petits morceaux, Gqi lia unie II va nous rester sur les bras, soumis, démis, aplati et déconfit, Joli cadeau à faire à une coalition* Car il semble que nous ne sommes pas d'accord sur ce qu'on fera de lui. Sainte-Hélène ? Ah non ! et nous ne com-i prenons pas les Français qui voudraient assimiler, au moins par le dénouement, la carrière de Guillaume à celie de Napoléon... C'est la haine qui les guide. La haine, c'est un levier excel'ent pendant la guerre, mais c'est aveugle. La guerre finie, la haine doit faire place & un sentiment plus calme; la vengeance, comme le veau, doit se manger froide. Et si On veut que la vengeance soit une bonne réparation, une bonne garantie, il faut y appliquer, derrière des bésicles nettes, un regard tranquille et lucide. Or, on voit bien que Guillaume l'agité brouille la vue d'un tas de gens: à côté d'une ile déserte, certains lui préparent un pal, cependant que quelques-uns veulent le consacrer à la confection de chaussons de lisière dans une prison française, d'autres le dévouent au hard labour dans une prison anglaise. On ne peut pas mettre ces gens d'accord en combinant toutes leurs inventions : empalé dans une île déserte, Guillaume confectionne des chaussons de lisière. Ce serait une grande moralité. Mais j'ose dire que cette vengeance serait stérile et l'heure ne sera pas après la guerre aux sports désintéressés. Il faut la vengeance qui rapporte. Il faut que Guillaume rende, en tous les sens de ce simple mot, rende ce qu'il a volé, ce qu'il a mangé, ce qu'il a sali... Il faut qu il travaille comme toute l'Allemagne à la réparation. J'ai une idée, je la livre : I envoie Guillaume au cinéma. Guillaume « tournera », je crois que c'est comme ça qu'on dit, des films. Il jouera devant la mécanique les plus beaux rôles de son répertoire ; il jouera avec le costume préparé pour l'entrée à Paris, pour l'entrée à Nancy ; il mimera la scène « je n'ai pas voulu cela » ; on le verra pleurant sur Lou-vain (mon cœur saigne !), télégraphiant à VVilson, à Kriiger ; la main sur le cœur, il jurera qu'il fait une guerre défensive. Et je vous garantis que Guillaume au cinéma fera des recettes qui entreront dans le compte des réparations. Mais, dites-vous, et la vengeance? Guillaume ne sera pas châtié. Minute ! voici: le nom de Guillaume sera inscrit sur l'affiche en tout petits caractères. J'avoue que ce sera cruel. Il y aura danger qu'il n'en c.. irteure.MaisbalilTant pis. Il faut tout de même bien que la justice ait son jour. BOB. LA SITUATION POLITIQUE Le discours de M. Clemenceau « La Conférence de Versailles a terminé ses travauxj elle a établi les termes d'un triple armistice pour la Bulgarie, pour la Turquie et pour l'Autriche. Ces trois armistices ont été acceptés ; les trois appuis indispensable à l'empereur d'Allemagne pour continuer la guerre lui font aujourd'hui défaut. » C'est ainsi, que M. Clemenceau résumait la situation politique et militaire dans le grand discours dont il accompagna la communication des conditions de l'armistice autrichien. On ne peut donner de la situation une définition plus nette. Cette fois, dans toutes les éventualités^ l'Allemagne était perdue : Aussi, fut-ce un véritable chant' de triomphe que 'le discours du Président du Conseil1, et jamais orateur m'obtint un succès aussi émouvant. Il n'y a pas bien longtemps, il y a quelques mois à peine, je me souviens du discours qu'il prononça lorsqu'il prit le pouvoir : « Je suis vieux, disait-il, ma carrière est finie, voulez-vous de mes derniers jours ?» A ce moment, la situation paraissait presque désespérée : on s'abordait avec des mines sinistres dans les couloirs du Palais-Bourbon ; les mauvaises nouvelles succédaient aux mauvaises nouvelles et ceux qui, secrètement s'étaient toujours préparés à jouer la carte de la délaite, se disposaient à faire leur jeu. Quel chemin parcouru depuis ! L'homme qui a pu dire cette semaine : « Les trois appuis indispensables à l'Empereur d'Allemagne pour continuer la guerre lui font aujourd'hui ' défaut, » a droit à quelque mouvement d'orgueil. Mais M. Clemenceau semble avoir dépassé l'orgueil, du moins l orgueil du moment. Son souvenir va bien au-delà de ces quelques mois. Qu'es|!>cç que quelques mois pour ce vieil homme ? Son souvenir le reportait naturellement cinquante ans en arriéré*. Ce n'était pas le vainqueur de 1918 quii .parlait, c'était le survivant de 1871, l'un des deux derniers; — l'autre est M. de Freycinet — de ceux qui protestèrent à Bordeaux, et qui, votant la proilongatio.il de Ca guerre, 1* « autre » guerre, alors que la victoire était impossible, sauvèrent l'honneur et préparèrent la revanche. Mais ce qui fait de ce discours un grand acte politique, c'est que, tout en rendant aux alliés de la France un magnifique et juste hommage, M. Clemenceau a fixé en quelques traits définitifs le rôle du pays qui a été jusqu'au bcjjt l'âme de la coalition.Et celle-ci vient d'obliger l'Allemagne à dèmander grâce à son tour. F ' L. DUMONT-WILDEN. ♦ ; LE DRAPEAU BLANC Nous vivons l'instant le plus émouvant de cette tragique histoire avec l'instant qui précéda 3a déclaration de guerre. Porteurs du drapeau blanc des capitulations les plénipotentiaires allemands (au moment où.on tire notre journal) sont au quartier général du maréchal Foch. Quelque soit le résultat de la conversation — nous savons quel seira le résultat de la guerre — contemplons ce spectacle, l'Allemagne, la grande Allemagne vaincue. Sans mesure dans la victoire, elle est sans dignité dans la défaite ; elle ne peut se retenir en annonçant ses envoyés de demander tout de suite une suspension d'armes, dans « l'intérêt de l'humanité » ! C'est vraiment tragique et bouffon. L'Allemagne étonnera le monde par sa baése.sse — même si un sursaut d'orgueil la relève un moment. Certes nous l'avions prévue telle pour le jour de la défaite. Mais cette défaite elle-même, avouons-ls aujourd'hui, nous l'avocs attendue pendant quatre ans plutôt en vertu d'un acte de foi, d'une confiance mystique dans la force de notre cause que d'une science sûre, d'un raisonnement basé sur des faits. Oui si nous faisions le total des hommes de la coalition nous nous savions les plus forts, mais il fallait tenir compte des faiblesses inhérentes à toute coalition, éparsè, disjointe, avec des buts divers parfois contradictoires et sans un centre de volonté... Nous avons pu croire parfois 1a. Belgique et la -Serbie, la Russie et la Roumanie également annihilées. Mais qu'étaient ces motifs d'espérer ou de désespérer, il y avait, au-dessus de tout l'effroyable prestige de l'Allemagne, un mélange de grandeur et de bluff «fui écrasait l'univers de son ombre. Moins de quatre mois ont Suffi ! Comment cela s'est-il fait ? Ou pousserait ici tous les cris étonnés et éloquents de Bos-suet qui d'ailleurs nous indiquerait la main de Dieu dans l'ébranlement du .monstre tifanique do fer et d'airain. E,t par moments on s'explique" que les croyants aient cru au miracte Nous nous avons vu plus simplement la foi tenace des peuples attaqués dans la justice de leur cause, l'entêtememnt dont les Belges et leur roi furent un exemple, un refus général d-e consentir au crime des forces morales qui furent lies aux forces matérielles par un Clemenceau et un Foch. Et que les tyrans — peuples ou rois — soient instruits, rois en fuite,1 rois morigénés durgment par leurs peuples, on peuples déchus condamnés aux longues réparations.Malgré les deuils innombrables, ces jours de novembre 1918 éclairent l'histoire et réconcilient avec la vie. >-«»•»-< — ÉCHOS a la rpoùtièfe belge La marche victorieuse des armées anglaises rencontre de Valenciennes à Bavai ce qu'on peut appeler une dent belge, car la frontière a volontiers là-bas, le dessin d'une scie avec des dents. Bans cette dent il y a un coin de Belgique d'un pittoresque charmant ; c'est minuscule et parfait, des bois, une rivière babillarde, de lourds et hauts rochers où se rompt le courant de la rivière. Cette rivière c'est la Honnelle, le rocher c'est le Caillou qui bique, tout un coin ravissant d'Ardenne qu'on découvre avec étonnement dans cette région qui a plus de grandeur que de charme. Il avait séduit Emile Verliaeren, qui partageait sa vie entre Saint-Cloud et le Caillou où il avait un ermiitage; il y vivait familier avec tous, avec son voisin l'aubergiste Laurent, et accueillant les amis qui le venait voir. La gare du Caillou était la plus accueillante de Belgique, parce qu'elle^ n'avait ni bâtiment, ni personnel. train arrêtait en plein bois et vous cueillait où vous déposait. Même à New-York, on n'a rien de mieux comme gare. Nous irons en pèlerinage au Caillou vénérer le .souvenir de Verhaeren, Il y trouvait un repos, plus digne que là où on l'a enterré avec une ostentation qui était ioin de ses goûts. Les installés Et voilà qu'il va falloir se remettre en route. Nous connaissons des gens qui ont été regarder la gare du Nord : c'est par là qu'on s'en ira. Cette bonne vieille gare avec ses « postures » sur son toit, on y était autrefois un peu chez soi. La langage belge y résonnait à heures fixes, comme le langage parigot à Ja gare du Midi à Bruxelles. Donc 011 s'en ira. Et voyez comme l'humanité est bizarre, ce 11e sera pas sans un petit pincement de cœur. Il faudra qu'on soit ail moins à Feiisnies ou à Erquelines pour être tout h Ja joie. C'est que malgré tout, on s'était « installés » ; malgré tout on faisait à Paris des projets à quelque échéance. Le Belge a toujours eu be'soin de créer une atmosphère belge autour de lui. Au début de la guerre, il en eût un qui, à Londres, prétendit faire de la gueuze-lambic, sous prétexte que l'eau de la Tamise avait exactement les* mêmes qualités que l'eau de la Senne. À Paris, il y a des stim'tneies, des caberdouches et des boîtes à faro (?)... toute la « grande vie* » de là-bas quoi... Des Branscleers avaient réussi cd home, des choesels, et desi ménagères gantoises avaient perpétré des waterzœï. Nous savons des Liégeois qui méditaient pour Noël des bouquettes avec du vin chaud. La paix, comme la guerre, quand ça éclate-, ça bouscule bien des projets. stataes Les Anglais sapt à Condé. De Condê (France) à Mons (Belgique) s'étend, impitoyablement rectiligne, 1111 canal. A une de ses extrémités il y a le beffroi de Mons, à l'autre l'église de Condé. On roule de l'un à l'autre à bicyclette comme sur un billard au long du chemin de halage. Condé, la plus... calme des petites villes françaises corsetées par Vauban, a pourtant produit deux gloires dûment statufiées. L'une c'est M. le général Poilloue de Saint-Mars, dit le père du soldat et fameux, il y a vingt ans, par le pittoresque de ses ordres du jour. L'autre c'est Mlle Clairon, de qui Maurice Quentin de la Tour, le pastelliste incoipparable dont Saiiît-Quentim gardait l'œuvre, a immortalisé le spirituel sourire. Le général, la comédienne, du haut de leurs socles de marbre, veillent dans la cité déserte et qui ne sait plus bien quels furent leurs rôles, au point que parfois on se trompe, surtout à cause du nom guerrier de l'actrice. 1 > Alors on vous explique : — Voilà la statue du général Clairon. Voici le buste de Mlle Poilloue. Les distractions ne sont pas fréquentes à Condé. Gastronomie internationale Voici les Anglais dans la forêt de Nou-vion, au sud de la forêt de Mormal et à Nouvion même ou comme on dit, au Nou-vion.Le Nouvion-en-Thiérache avec sa forêt ' où pullulaient les faisans du duc de Guise était un. endroit bien connu de tous les gastronomes du pays de Mons, à cause de certaine auberge fameuse par sa cuisine. A mi-chemin de Saint-Quentin à Mons, le Nouvion recevait par automobile les visites des habitants des deux villes. On y faisait des repas qui, l'imagination aidant, étaient incomparables. Le Nouvion avait une autre célébrité, c'est le pays natal ,de M. Ernest Lavisse, qui y a encore sa maison et qui chaque année rehaussait l'éclat de la distribution des prix à l'école du village, par un discours que la grande presse reproduisait. Nous eûmes une année la bonne fortune d'emîendre l'éminent académicien. Ce fut . un régal littéraire avant 'l'autre, / PROJET DU NOUVEAU BLASON POUR LA VILLE DE BRUXELLES Ochs a estimé que de blason symboli- < que de Bruxelles méritait d'être, quelque 1 peu remis au point. Assurément nous ne voulons pas du tout douter que notre vieil : archange communal, l'excellent Saint-Mi- j chel, a, du haut du ciel sa résidence offi- i ci elle, ou, du haut de la flèche de Saint- Michel son petit pied-à-terre — ou en l'air I — bruxellois, veillé sur les destinées de la 1 ville et de la patrie pendant les quatre ] ans. Dans l'espèce nous devons constater 1 pourtant que le rôle classique de l'ar- ) :haugc écraseur de dragon a été tenu à nerveille par le soldat belge. 11 apparaît donc que Saint Michel, à ses tccessoires un peu anciens, peut très bien oindfre désormais l'uniforme de d'armée» >elge. Quant 'au dragon — nous en demandons lardon à toutes les sales bêtes de la my< hologie, de l'apocalypse et de la légende ■— nais il nous paraît que le casque et la..-igure du Kaiser boche lui conviennent à nerveille. Contfe l'iUministfation Hôtes de !a France nous ne voudrions pas dire du mal de l'administration française. Cependant, il est des Français qui se permettent d'eji dire et non des Français, des moindres. L'un est M Louis Marin, député de Nancy et ni plus, ni moins que rapporteur général du budget. M. Louis Marin est un ami de la Belgique, qu'il connaît ; iH vint à nos réunions franco-belges; nous inous souvenons du discours un peu prophétique qu'il prononça à Mons, au banquet qui suivit 'l'inauguration du monument de Jemmapes. Nous supposons donc qu'il connaît l'administration belge, l't nous sommes convaincus qu'il n'en voudrait pas dire de mal. Cependant, nous voulons citer son réquisitoire qui ne s'applique évidemment pas à la Belgique, que nous ne nous permettrions pas d'appliquer à la France. Supposons qu'il s'applique à la lune. , •Le temps est aujourd'hui valeur si dédai-gnee par les administrations .publiques que les mœurs et Iles 'habitudes des bureaux s'imprègnent de son mépris ; Ces règlements officiels eux-mômes font une règle"— ou tout au moins i une tradition affichée, — 'de .l'oubli de son importance.En ce moment, nous ne parlons pas, naturellement, du souverain mépris qu'ont les bureaux pour le temps des individus, soit des simples citoyens ou administrés qui représentent « le public », soit aussi des'agents eux-mêmes qui- composent îles services. Ils gaspillent (férocement le temps du public. .Comme ils n'ont souci ni de la dignité, ni du confort de6 citoyens ou des contuibuaKes qu'ils exigent d'eux les démarches et les efforts les plus inutiles, que de tous ces éléments, le temps est le moins .palpable, on ne s'étonnera nas qu'il soi-t le plus négligé. Dans les souvenirs des tares administratives de l'arrière pendant la guerre, personne n'oubliera, par exemiplie les files interminables des femmes de nos héroïques mobilisés ou des malheureux réfugiés, toutes condamnées non seulement à subir, debout et -pressées sur les trottoirs à la porte des .percepteurs de Paris, le gel, la pluie, les brimades, les réflexions désagréables, mais à perdre, dans ces pires conditions, une demi-journées de travail, pour ■toucher leur médiocre allocation : quatre années durant n'auront pas amené la plus légère amélioration Personne n'oubliera, dans toutes les dministrations, les courses inutiles, répétées, agents toujours absents, renvoyant d'un bureau à un autre, etc. Nos administra' tions ne seront démocratisées que lorsque le citoyen s'y ienira chfz lui ; au',elle lui don• nerimt. les moyens efficaces de se faire res. pecter quand on voudra le traiter en serf ma. lestable à merci ; qu'elles prêteront attention à sa dignité, à ses convenances, à son temps. 'Le temps des agents eux-mêmes, avons-nous dit. n'est pas mieux respecté : formailités inutiles qu'on leur impose, répétitions stériles de papiers, d'états indéfiniment remplis et jamais consultés, mauvaise distribution du travail!, méconnaissance des moyens modernes, comme la sténographie et le téléphone, etc... , fie ce .gaspillage des heures de la vie des individus, nous 11e parlons pas ici : c'est affaire à la réforme d'autres défauts de, nos administrations.ici, nous visons'spécialement le mép-rig -de la valeur du temps dans la marche dee sef-i vices : mépris aussi préjudiciable à l'intérêt) général du pays qu!:à l'intérêt particulier des citoyens ; mépris également révélateur de la, mauvaise organisation des bureaux, du manque de contrôle, que des habitudes naivranses do trop de fonctionnaires. Que l'administration respecte le citoyen '» son temps ! 1 sa dignité ! ! î II va un peu fort, M. le rapporteur général du budget. Cependant nous vivons dans un temps où on déboulonne les Kaiser et c'est «a fameux Kaiser, que M. Lebureau. , Le passé qui miefit Les noms qui reviennent maintenant dans -les communiqués du Nord sont des noms de plus en plus familiers, des noms cou-nus et que le destin avait fait si lointains, mais ils 'tintent comme le nom de la pa'ri» hii-même, Lamartine a dit : Pourquoi le prononcer, le nom de la patrie ? Dans son brillant -exil, rnon cœur en a Cvé&ù. Il résonne de loin dans mon âme attendrie Comme des pas connus oa la voix d'un ami. C'est tout le passé qui revient nous au geste de la victoire. Et que de souvenirs belges ne sont pa;; limités aux frontières ? Cette immense forêt de Mormal, dont la prise paraissait une gageure, elle était connue de tout le Borinage qui y avait des souvenirs ou des légendes. Au centre de la grande forêt Lotî/ruignol. un village de sabotiers avec un sanatorium qui, après échec, était deveu'i auberge, avait été au temps du Directoire le repaire de Moneuse, le brigand ail nez cro-chu. dont le nom sert encore aux mères boraines à épouvanter les gosses qui no sont pas sages. Moneuse, Mormal, source continue de récits horrifiques pour les Franco-Belles des deux cotes de la frontière. yfaachlffiïirit 'Ce nom sonne clair aux omllcs liégeoises. C'est eelui du rade pavs accidenté où les torrents coulent des fagues, entre les collines boisées et rocheuses, pays qui fut ravagé, au quinzième siècle, par les re'i-tres de Char! es-1 e-T éan.é.r a ire, à la suite du sac de Liège. Le due de Bourgogne avait à venger, sur cette malheureuse région, ''acte héroïque des six cents Franchiinon-tois qui avaient fa® faire avorter son entreprise contre Liège. Les ruines de la forteresse médiévale des seigneurs du pays, les marquis de Franchimont, se dressent encore près du bourg de Theux. au confluent de la Hoègno et du ruisseau de Spa. Les créateurs du « Groupement rétûo-nal de la province de Liège », institué récemment à Paris, ne pouvaient choisir un meilleur titre» . c,£ doat cous les félicitons, -

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