La Flandre libérale

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s.n. 1914, 20 Januar. La Flandre libérale. Konsultiert 26 April 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/1z41r6nm6z/
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I MSâ -LL-' innée — Mardi 20 Janvier 8914 QUOTIDIEN. - 10 CENT. |»»ani«iwgiw»lllWliiaiw i»IW1»«WWWrw»WWlwiWHi wiwi i iii^BIIIWIM 11 y>— 8. 20 — Mardi 20 Janvier 1914 LA FLANDRE LIBERALE A.BOJYIVEM3EIVTS 1 mois. 8 mois. I mais. 1 sa. BELGIQUE s Fr« 2.0C 4.00 8.00 16.00 UNION POSTALE : Fr. 3.75 9.00 18.00 36.00 On t'abonna au bureau du Journal et dans tous les bureaux dt posta RÉDACTION, ADMINISTRATION ET IMPRIMERIE GAND, 3, RUE DU NOUVEAU BOIS, 3, GANÛ ABONNEMENTS ET ANNONCES : =■= RÉDACTION — Téléphone 32 Téléphone 13 AJVIV ON CES Pour la ville et les Flandres, s'adresser au bnreaa iu journal. — Pour le reste du pays et l'étranger, s'adresser & l'Office de Publicité, rue Neuve, 36, à Bruxelles. js flamingants et la loi scolaire —— L'amendement Deibeke |àChambre est saisie, on le sait, 3 amendement au projet de loi sco-déposé par M. Deibeke et quel-j'ultra-flamingants. Cet amende-d est ainsi conçu : [ne seconde langue ne pourra être en-®te qu'à partir de la cinquième an-J'études et 1© temps consacré à oet en-aemenfc ne pourra, dans aucun cas, | pris sur le minimum d'heures fixé {l'enseignement des matières énumé-, a l'article 4 de la loi de 1895, tel j[ est complété par l'article 12 du ijet. il langue, dont il devra être fait usa-comme langue véhiculaire dans une à, sera celle de la majorité des en-jjsqui la fréquentent. Cette langue jk pendant toute la durée des étu-; ]i langue véhiculaire pour l'ensei-de toutes les matières, ainsi que ;î les répétitions. ; ne pourra être fait usage de la se» :ï langue comme langue véhiculaire pour l'enseignement de cette secon-tague par la méthode directe. Jas les communes de Bruxelles, Lae-ij Schaerbeek, Saint-Gilles, Saint-jf-ten-Noode, Ixelles, Etterbeek, Mo-iti-Saint-Jean, Anderlecht, Foresfc, ;(rmael-Boitsfort, Comines, Enghien, :agnement est donné aux enfants de line néerlandaise dans des écoles ou jdes classes où cette langue est la ;a véhiculaire ; pour les enfants de àe française, il l'est dans des écoles isolasses où la langue française est «te la langue véhiculaire pendant :t la durée des études. directeur de l'école déterminera lui-t la langue de l'enfant en le ques-:unt directement et en s'entretenant «bi. i« directeur d'une école ne peut y ad-sjt un élève parlant habituellement 'autre langue nationale que celle qui iji de langue véhiculaire, s'il existe i la même commune une école où «ignement se donne dans la langue ! tet élève. Toss les ans, les inspecteurs de l'cn-ipement adressent au ministre un rap-«t sur l'application des dispositions i précèdent. ta disposition principale, essentielle cet amendement, — la seule it nous entendions nous occuper au-ïhi, — a pour objet, on le voit, interdire dans toutes les écoles com-aleset dans toutes les écoles sub-fs, c'est-à-dire en fait, dans toutes «oies primaires du pays, l'ensei-®nt d'une seconde langue, avant aouième année d'études. est-à-dire qu'en pays flamand on fflirra apprendre aux enfants le pis, que lorsqu'ils auront atteint de 12 ou 13 ans ; on ne pourra «rapprendre que pendant un an, une langue étrangère, et cet ■ïnement ne pourra, en -aucun cas, Pns sur le minimum d'heures fixé 'Moi pour l'enseignement des Ss matières. Il devra donc faire Wun cours supplémentaire. ■« sera de même en pays wallon, ■l'enseignement du flamand. ; ' profit les enfants pourront-ils ■■■'le cet enseignement ainsi don-Pucùn. En fait, c'est la suppres-P®la connaissance du français -oie scolaire, en pays flamand, ^ connaissance du flamand, en m*. Se manœuvre flamingante, F;®, comme le dit VInaépen-■ Aujourd'hui, ce que l'on a vu ... 'audacieux jusqu'ici. Et, si parjure pouvait être adoptée, ce ; ,»ur nos populations flamandes l'œuvre la plus néfaste qui se j'®8 concevoir. ?a sans doute intérêt, et intérêt ^érable pour les Wallons, à con-.te,e flamand. L'ignorance du fla-rend, en effet, l'accès de la ™ pays, sinon impossible, au N difficile. ? corabien plus considérable est nos populations flamandes "Mre assez de français, pour le j iljudre et le parler un peu. itl/'i? V^ic, qui combat l'amen-je „.,~elbeke — comme du reste le . /:,ecle et le Journal de Bruxelles ift'J Marquer avec justesse, que Mncor? .^e ^.ercl6 commercial de ... plaignait de la difficulté qu'é-ifl81 es commerçants et les indus-!',t(VC no^re ville à recruter des em-te,:„^ar suite de l'insuffisance de t]e^iD0pen^ c^u français dans les ton/ nc*- Il reconnaît que pour J p masse des Flamands, tout au V,,paiiS les.villes. l'ignorance de ty tr®nçaise est line cause d'in-infériorité économique et I il ajoute, en termes auxquels nous ne pouvons que souscrire: "Epargnons à nos enfants cette détresse". Une connaissance tout à fait insuffisante du français n'est donc pas seulement pour nos populations flamandes — comme l'ignorance du flamand l'est pour nos populations wallonnes — une cause d'infériorité en dehors de chez elles. Elle l'est, — c'est un fait qu'il est impossible de contester,. — elle l'est dans leur pays même, en pays flamand. Et combien davantage ne l'est-elle pas pour tous ceux, et combien ils sont nombreux, qui sortent des étroites limites du pays flamand. Au point de vue économique, au point de vue du pur intérêt matériel, le Bien public a donc cent fois raison de le dire : Epargnons à nos enfants cette détresse. Et au point de vue du développement intellectuel do nos populations flamandes, la détresse serait-elle moins grande? Dieu nous garde de médire des efforts que font un certain nombre d'hommes épris de la langue flamande pour entretenir et développer le culte de cette langue. Mais on ne saurait soutenir avec quelqu'apparence de vérité, qu'elle est dans l'état actuel de notre civilisation et de nos mœurs, la langue "véhiculaire" des idées de liberté et de progrès que nous devons nous efforcer de faire pénétrer dans nos populations flamandes. A ce point de vue l'amendement Deibeke est aussi sinon plus néfaste encore qu'au point de vue économique. Espérons, pour l'avenir et la prospérité du pays, que la Chambre en fera bonne justice. Eglises de France et d'Afrique Nous venions de lire le nouvel article de M. Maurice Barrés — ce n'est pas le dernier — sur ''la grande pitié des églises de France". Nous nous étonnions encore de voir comme ce brillant écrivain, qui porte un si tendre amour aux vieilles pierres des vieilles églises, fussent-elles laides ou insignifiantes, semble peu préoccupé de la détresse de la religion, qui jadis animait les fidèles de ces églises.Le Bien public nous tomba sous la main. Nous y vîmes que cet état d'âme, ' qui nous surprenait chez l'académicien français, n'a rien d'exceptionnel. On le retrouve, non seulement chez nous, chez les membres de notre clergé, mais jusqu'au centre de l'Afrique ! Le pieux journal de l'évêché de Gand nous apprend que Mgr Huys, évêque du Congo oriental, vient de publier un rapport au sujet de 'la situation des missions confiées à ses soins. Mgr Huys parle avec attendrissement des soldats noirs catholiques. Oh ! Les soldats catholiques « ne sont pas tous éga-" lement vertueux". Mais ils sont si "fortement attachés à la religion!" Us le prouvent par le fait: "Dans leur " camp, ils construisent une chapelle !" N'est-ce pas admirable? Et oe qui est plus admirable encore, ces pauvres diables construisent cette chapelle "à leurs ■propres frais!'1 Comme ces militaires nègres sont plus civilisés que les compatriotes de M. Barrés ! Ceux-ci laissent tomber en ruines leurs églises désertées. Ni l'Etat, ni les communes, ni les fidèles — il doit en rester encore — ne veulent prendre à leur charge la peine et la dépense de les entretenir, de les tenir debout. Parlez-nous de ces braves nègres, « qui ne sont pas tous également vertueux », mais qui construisent des chapelles neuves, à leurs frais! Voilà des cathodiques ! Des vrais ! Des purs ! Aussi n'est-il pas rare qu'ils instruisent leurs compagnons païens. "Us résistent au respect humain". Au centre de l'Afrique, il faut avouer que c'est beau ! "Us méprisent les railleries et les " mauvais conseils... des autorités euro-" péennes. Il est même arrivé que cer-" tains d'entre eux fussent persécutés à " raison de leur foi, qu'ils veulent pon-" server et transmettre à leurs enfants". Ah ! comme ces noirs "peu vertueux" peut-être, mais qui bâtissent des chapelles "à leurs frais", sont supérieurs à notre foule européenne, soeptique et indifférente ! Mais quels sont îles sauvages, les païens, les infidèles qui persécutent, à cause de leur foi et de leur zèle bâtisseur, ces braves catholiques? Vous n'avez pas deviné 1 "Il va sans dire que ces " persécutions sont imputables à la '' franc-maçonnerie 1 " iiiMMUninwnM—wmmiiPiiimiiiiiiiwmiiasagaBBi— Ces francs-maçons sont partout les mêmes ! Et décidément, la mentalité du catholique est aussi la même partout, depuis la Chambre des députés de France jusqu'au fond du Congo oriental. Construisez des églises, défendez votre chapelle, c'est l'alpha et l'oméga de la religion. Echos & Nouvelles La are eislen de Lêopeiill Les créanciers de la princesse Louise se sont mis d'accord pour signer un arrangement en vertu duquel ils se' partageront une somme de quatre millions et demi. Les signatures définitives seront échangées cette semaine, et, par le fait, le recours en cassation formulé par la princesse viendra à tomber. 99. Brlfaut se tiéfesfl Le Brifaut dea casseroles antimaçonniques plaide sa vilaine cause dans son "Bulletin". La réplique, comme le soulier de l'Auvergnat, tient de la "pla-che". Vingt-sept pages de texte serré, rien qua ça. La pauvre casserole défoncée dirige ses plus vertes attaques contre le "Journal de Bruxelles", l'organe "qui n'a. de vitalité qu'à certains l'ours, en raison des inspirations qui n& sont pas de. lui". Dans l'affaire Detry, le député de Di-nant confesse ses torts. C'est un peu1 tard. Il s'excuse en disant qu'il n'est pas seul à commettre des bévues de l'espèce.### Les petits bistflees Si la cherté de l'argent est une cause de grands tracas pour notre gouvernement, elle lui procure d'autre part un supplément appréciable de recettes. Car l'Etat touche une part importante des bénéfices réalisés par la Banque Nationale. Or, ces bénéfices sont d'autant plus forts que le taux de l'escompte a été plus élevé dans le courant de l'année.Depuis 1S09 -— année où la moyenne du taux de l'escompte a passé de 3.12 p. <3. à 4.13 en 1910, puis 4.15 en 1911, ensuite 4.41 en 1912 et dépassé 5 en 1913 — la part de l'Etat a sauté de 2,816,755 francs à 6,017,423 francs pour 1910, à 6,356,919 francs pour 1911, à 8 millions 278,230 francs pour 1912 ; et elle atteindra pour 1913 la coquette somme de 11 millions environ. C'est tout de même une jolie goutte d'eau dans la mer. Les psrfiims Le vieux Plutarque a célébré le sens de l'odorat comme une source de jouissances intenses. Les parfums des bois il l'aube, d'un jardin en fleurs, de beaux fruits murs nous réjouissent autant que leurs couleurs, leurs formes, la lumière gui les baigne. Aussi les parfums sont-ils très recherchés pour les sensations agréables qu'ils procurent, qu'ils soient naturels ou composés par l'industrie humaine.Us peuvent aussi rendre des services éminents. Des reeherchesi faites à l'Institut Pasteur, à Paris, ont amené à la constatation que certaines essences éthé-rées détruisent les bactéries. Notamment les germes de la fièvre jaune peuvent être rendus inoffensifs par ces émanations. Los huiles essentielles extraites des fleurs de l'œillet, du géranium, ds la verveine, de la lavande, du pogostemon (patchouli), de l'angéli-que, de l'oranger, du citronnier, du jasmin, de la tubéreuse, ont été trouvées très actives. Après peu d'heures, parfois après peu de minutes, ces parfums tuaient les bactéries. Pour certains germes le contact devait durer des jours pour être efficace. Les résultats obtenus à l'Institut Pasteur concordent avec une série d'expériences du professeur Gustave Jaeger, dont rend compte dans le périodique •'.Monatshlatt" le proîesseur Endrisz. Du reste, il avait déjà été observé que la tuberculose est très rare dans les régions où les fleurs se cultivent en abon dance. Les émanations des fleurs ne seraient pas étrangères à ce fait. D'autre part, les ouvriers travaillant dans les laboratoires des grandes fabn ques de parfumerie sont rarement atteints par des maladies des voies respi ratoires. Il est assez probable que l'usage de ' parfumer fortement les étoffes, les tapis, comme on le fait en Orient et aux Indes, où le "pogostemon" est surtout employé, est basé tout autant sur l'hygiène que sur la nécessité de préserver les tissus d'insectes destructeurs. En dehors des parfums certaines odeurs fortes préservent des microbes pathogènes, telles les odeurs d'huile, de graisse. La statistique prouve que les ouvriers des fabriques de goudron, de bitume, d'asphalte, .sont atteints dans une moindre proportion que les autres travailleurs par les maladies en général. *** Mélingna eit msrt deox fois Gaston Mélingue, le peintre français qui vient de mourir, était fils de l'illus- ' tre comédien Mélingue, l'idéal Lagardè rô du "Bossu", le héros de tous les drames de Dumas oère. et de tous les méloi à la mode vers le milieu du dix-neuvième siècle. Mélingue, le comédien, était en même temps sculpteur: dans "Benvenuto Celli-ni" il ébauchait chaque soir une statuette. Tout naturellement ses deux: fils furent des artistes : ils faisaient de la peinture historique, erand format, et tous deux remportèrent leur plus éclatant succès au Salon de Paris de 1877, l'un avec: " Un dîner chez Molière à Au-teuil " ; l'autre avec " le Matin du 10 thermidor an II c'est-à-dire " les Derniers moments de Robespierre ". Pour certains dictionnaires, Gaston Mélingue était déià mort en 1889: on l'avait confondu; avec son frère Lucien. Et voici qu'il meurt pour la seconde fois. >—«®e«—< L'Evangile à la Chambre —*— Nous avons reçu cette lettre : Monsieur le rédacteur en chef, Permettez-moi d'ajouter quelques réflexions au très intéressant article que la « Flandre libéral© » du 16 courant a consacré au ca3 de MM. Daens, Mahieu, Lefèbvre et Nobels, manifestant une bruyante indignation parce qu'ion leur faisait connaître un texte de l'Evangile. Ces messieurs ne peuvent nas même exciper de leur soumission aux volontés de l'Eglise pour justifier leur ignorance en matière scripturaire : en effet, la lon_ gue période pendant laquelle il a été interdit aux laïcs de lire l'Ecriture en langue vulgaire, a pris fin sous le pontifica-t de Léon XIII. En 1889, le grand catéchisme de Malines déclarait _ encore (p. 24) qu' « il est défendu aux simples fidèles de la lire (l'Ecriture) sans permission, en langue vulgaire ». Mais le pape ayant jugé sans doute qu'il était par trop choquant d'interdire aux fidèles_ la connaissance des écrits « qui ont Dieu pour auteur », comme on leur interdit les œuvres d'un Voltaire ou d'un Renan, le texte du catéchisme de Malines fut modifié de la façon suivante dans _ l'édition de 1901 : « Il est défendu de lire l'Ecriture sainte en langue vulgaire dans des traductions non approuvées ». Il faut croire que no» députés catholiques n'ont jamais lu le catéchisme de 1901, et n'ont jamais entendu -narler de la traduction française approuvée par le Saint-Siège : celle des abbés Glaire_ et Vigouroux (Paris, Roger et Chernoviz). Bien plus, il faut croire qu'ils n'ont pas beaucoup de littérature, et ne connaissent pas le fameux article dans lequel Brunetière prétend démontrer la faillite de la science : « Après une visite au Va tican ». (Revue des Deux Mondes, janvier 1895). Ils y auraient lu ce qui suit à la page 114 : « ... Car il est écrit : « Si " quelqu'un vient à moi et ne hait pas ' son père et sa mère, et sa femme et ses " enfants, ses frères et ses sœurs, et mê-" me sa propre vie, il ne peut être mon " disciple ». Oui cela est écrit. Et il est " écrit ailleurs... Mais si la lettre de ces " paroles n'est pas développée par l'es-" prit de la tradition, quel effet ne pro-" duiront-elles pas sur un humble lec-" teur... 1 » Brunetière a raison : il faut tout l'esprit de la tradition, ou, en d'autres termes, toutes les ressources de la casuistique pour parvenir à persuader aux humbles lecteurs que nombre de textes bibliques, d'une moralité plus que douteuse, sont inspirés de Dieu. L'esprit de la tradition se manifeste, dans le cas présent, de la façonjsuivante : les abbés Glaire et Vigouroux donnent le texte de Luc, XIV, 26, comme ci-dessus (à deux mots près : Fils au lieu d'en-fants; âme au lieu de vie), et ajoutent en note : « Dans le style biblique, hair signifie très souvent aimeT moins ». Voilà une explication dont se contenteront les « humbles lecteurs ». Mais les lecteurs moins humbles demanderont qu'on leur montre un seul passage de l'Ancien et du Nouveau Testament, où le mot haïr soit employé pour : aimer moins, M. Daens et ses amis ne savent rien do tout cela. Mais lorsqu'il fut bien établi que M. Buyl n'avait nullement travesti la lettre dans laquelle un religieux cite le texte de Luc, c'est à ce religieux que M. Daens s'en est pris, l'accusant d'avoir employé légèrement le mot haïr. Accusation véritablement étrange, ce religieux étant couvert, non seulement par le texte grec de Luc, mais encore par le texte latin proclamé sacro-saint par l'Eglise : celui de la Vulgate. M. Daens, après avoir fait preuve d'une incomparable légèreté en accusant successivement un adversaire et un ami, rentre-ra-t-il enfin dans une saine armréciation des choses, et s'adressera-t-il cette fois à la vraie coupable? Nous le voudrions pour lui. Nous le voudrions d'autant plus que les manifestations inconsidérées de son irritation sont la preuve du trouble profond qui s'est emparé de lui, et qui l'a poussé à maintenii, en déoit de l'évidence scripturaire, que le Christ ne pouvait avoir conseillé à ses disciples de haïr leurs parents. Et tous les hommes qui ne sont pas aveuglés par le fanatisme religieux diront avec M. Daens que si le Christ est Dieu, il n'a pu dire pareille chose ; et que si l'Ecriture est inspirée de Dieu, elle n'a pu imputer pareille chose au Christ. M. Daens, devant qui l'on a soulevé un petit coin du voile qui lui cache toutes lés immoralités de la doctrine catholique, a fait, sans s'en douter, acte de critique et de moderniste. L'opinion personnelle qu'il a émise dans la séance de mercredi i'eût conduit au bûcher à l'époque de la toute-puissance de l'Eglise. Mais ce qu'il faut retenir des débats du 9 et du 14 janvier, c'est que les hommes qui s'attachent à détruire dans notre pays tout enseignement non confessionnel, et à supprimer en fait la liberté de conscience, ne savent rien de cette religion qu'ils imposent aux générations futures.Veuillez agréer, Monsieur le rédacteur en chef, l'expression de mes sentiments les plus distingués. L. A. MsoeM S propos fls la rstraite os Pl. Bson —W— UN PRÉCÉDENT M. Aeou, député de Tournai, se retire. Il déclare simplement, loyalement, honnêtement, que ses moyens ne lui permettent pas de rester député et que les travaux parlementaires l'empêchent d'exercer la profession dont il vit. Si le régime actuel est maintenu, dit-il, la charge de député ne sera plus accessible qu'aux personnes habitant Bruxelles, à celles oui vivent de leurs revenus ou à celles oui retirent de leurs mandats des bénéfices, .qu'il n'a, pour sa part, jamais recherchés. Il est certain que pour 4000 fr. par an, il est difficile à un député de province de renoncer à une profession qui lui rapporte davantage et pour laquelle il s'était spécialement préparé. Mais si cette profession est quelque peu) absorbante, il lui devient imnossible de remplir en conscience son travail parlementaire, en assistant à toutes les séances de la Chambre et des sections, aux séances du matin auxquelles on a recours quand l'ordre dui jour est trop chargé, et en s'acquittant enfin de nombreux devoirs inhérents, à un mandat public de cette importance. C'est oe que M. Asou a éprouvé par lui-même. Et il n'a pas hésité. Avocat de grand talent, pris tout entier par des occupations oui ne font sans doute qu'augmenter comme celles de tous les travailleurs de notre époque, il a préféré abandonner une fonction qu'il remplit jusqu'ici avec honneur et distinction plutôt que de succomber sous les besognes diverses et d'en arriver peut-être à les négliger toutes et à vivre dans un état de mécontentement continuel envers lui-même.L'excellent dénuté de Tournai donne ainsi un bel exemple de vertu civique. Il ne manque' pas de représentants du peuple au Parlement, qui, par pure gloriole ou pair cupidité, acceptent trente-six fonctions qu'ils se savent d'avance incapables d'exercer convenablement et qui ne se font aucun scrupule d'en retirer tous les petits profits, sans en acquitter aucunement les obligations. M. Asou les a vus de près à l'œuvre • il eftt pu les imiter, tout en brillant encore parfois, lui, à la Chambre, dont il était certes une des meilleures unités. Il lui eût été facile aussi de se lancer comme tant d'au très dans des sociétés financières, de prêter le prestige de son nom et de sa charge à des entreprises plus ou moins louches ou scabreuses, suivant des mœurs politiques aue les cléricaux n'ont fait que trop fleurir. Il y aurait trouvé de larges compensations pécuniaires aux pertes subies par l'abandon de sa carrière d'avocat, et sans qu'il prodùisît probablement le dixième du travail utile ^ue lui demande actuellement son étude. M. Asou n'est "as de cette trempe. En homme probe et droit, il ne transige pas avec ses principes et il agit selon sa conscience. Sa décision étonnera bien de ses confrère®! Elle n'en aura que plus de relief auprès des braves gens, et ses amis sentiront srandir encore devant sou geste de dignité rigide, l'admiration qu'ils ont pour oe caractère et les vifs regrets que leur cause son départ. Il est rare de voir des députés aban donner de la sorte leurs mandats par simples scrupules d'honnêteté. La démission de M. Asou a cependant un précédent, et à Tournai même. C'était un député de Tournai, en effet, cet Adelson Castiau qui traversa notre ciel politique comme une étoile brillante et éphémère. Orateur de très grand talent, patriote ardent, libéral aux convictions généreuses et profondément démocratiques, il était certes un digne précurseur du mandataire que les Tournai-siens perdent aujourd'hui. • Le moment nous paraît bien choisi pour rappeler le souvenir de ce parle- U «mmmnmm — lg mentaire d'envergure, dont l'éloquence n'a jamais été dépassée en Belgique, et qui aurait pu iouer un rôle da premier plan si les circonstances s'y étaient prêtées et s'il avait su tempérer d'un peu da modération ses idées si larges et si belles en théorie. M. Ernest Discailles, le distingué professeur émérite de l'Université de Gand, s'est attaché, il y a quelques années déjà, à sortir cette grandei figure de l'ombre où elle était tombée et où elle risque fort de retourner. Il publia en brochure, en 1878, une conférence sur Castiau, qu'il avait faite à Péruwelz six semaines avant la rentrée au pouvoir du dernier ministère libéral de 1878 à 1884. Cette brochure, devenue introuvable, fut reproduite, avec quelques ajoutes de M. Discailles, par les étudiants- de l'Université de Gand, dans leur Almanach de 1893. Ces jeunes s'étaient souvenus que Castiau fut pour eux un " ancien ", puisque ce fut à l'Université de Gand qu'il cueillit, à 21 ans, en 1825, son diplôme d'avocat. Il nous faudrait tout ce journal pour analyser l'œuvre si attachante de Castiau. Nous n'y pouvons songer. Bornons-nous donc à dire brièvement qu'il fit son stage politique aiu conseil provincial et à la députation permanente du Hainauit, où il passa huit ans, puis, qu'il fut envoyé à la Chambre par l'arrondissement de Tournai en 1845. Castiau ne tarda pas à émerveiller ses amis et même ses adversaires.L'enceint®. parlementaire retentit de mâleis accents, d& vibrantes professions de foi, de revendications généreuses défendues avec entrain, développées avec une superbe ardeur de conviction. Ce précurseur, dont tout le libéralisme belge devrait se réclamer, était déjà, il y a soixante-dix ans. partisan du suffrage universel, du service personnel, des lois sociales, de l'instruction gratuite et obligatoire ; on voit où© nos bons socialistes n'ont rien inventé. Mais Castiau était résolument anticollectiviste et anticommuniste, et il eut l'occasion de le proclamer avec énergie en combattant notamment l'exploitation en régie des chemins de fer par l'Etat. Toutes les grande® réformes que les cléricaux, contraints et forcés par les événements, viennent de réaliser en partie, toutes celles qui sont encore inscrites au programme de notre parti, Castiau les énonça et les développa devant la Chambre, durant les cinq années qu'il y passa. Et il est impossible de défendre ces grandes pensées humanitaires avec plus de feu et plus d'éclat qu'il ne le fit. Ses improvisation® enflammées resteront en cei sens des modèles qui méritent d'être pris en exemple par nos orateurs et nos tribuns. Pourquoi cet homme de valeur aban-donna-t-il la Chambre, où il jouait un rôle si beau? C'est une page en apparence paradoxale et peut-être la plus émouvante de sa vie. Castiau pécha par excès de sincérité. Il n'avait pas seulement le courage de ses opinions, mais il en poussait la rigueur et la logique à fond et pour tout dire il les exagérait. Il avait senti peu à peu que les idées à la défense desquelles il s'était voué corps et âme, étaient trop avancées pour le milieu où il s'agitait. Ses amis eux-mêmes se détachaient de lui ; pour rester fidèle à ses opinions, il lui arriva souvent de combattre les ministères libéraux aussi bien que les cléricaux. Et ce fut par excès de scrupules, comme peut-être M. Asou, qu'il prit la décision de B'en ail si. Voici du. reste comme il s'en explique dans la mémorable séance du 4 avril 1848. On était au lendemain des échauf-fourées stupideis et criminelles de Ris-quons-Tout et de Quiévrain. Castiau, après les avoir condamnées énergique-ment, continua en ces termes : " Plus que personne j'en suis désolé, car je ne vous ai pas fait mystère ; tous, vous connaissez mes sympathies pour les institutions républicaines ; je crois qu'après avoir traversé la monarchia constitutionnelle, le seul gouvernement possible, c'est le gouvernement républicain, c'est-à-dire le gouvernement du pays par le pays,_ l'application la plus large de la souveraineté nationale, la participation de la majorité des citoyens aux droits politiques, le principe de l'élection remplaçant le principe de l'hérédité. Je crois que plus qu'aucun pays en Europe, la Belgique est mûre pour la République.... Mais si je désire l'adoption du régime républicain (pesons bien ces mots), c'est à la condition que ce régime s'établira au nom de la souveraineté nationale ; car si ce régime devait être imposé par la violence de la minorité, croyez bien qu" je serais le premier à protester contre de telles oppressions! " Voilà, messieurs toute ma convic-

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Dieses Dokument ist eine Ausgabe mit dem Titel La Flandre libérale gehört zu der Kategorie Culturele bladen, veröffentlicht in Gand von 1874 bis 1974.

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