La liberté

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s.n. 1918, 05 Dezember. La liberté. Konsultiert 04 Mai 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/7659c6t00b/
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JEUDI 5 DECEMBRE 1918 DIX CENTIMES LE NUMERO 1are ANNEE N° 1T Adresser toutes les lettres et communications à M. Joseph De Geynst Directeur de La Liberté Courte rue Neuve, 28, Anvers PUBLICITÉ s S'adresser s v J8, Courte rue Neuve, à Anvers LA LIBERALÉ Journal quotidien du soir ..i — ■ r,m— —w—— ii ii.' .1 - ...w| -t"-.' " <1 p' ^ t.m'■ 1 1 v httfcwr--«t-.»v»*.■ i vuyii.'.l jik <)'■■»■ -r'-'.n .... ———.. ,■». . _ . . . . . APONNEMBNTS » !Un an. . . fr. 12.00 Six mois . , « 6.50 Trois mois . 3.50 iUn an. . , fr. 15.00 Six mois „ . » 8.50 Trois mois . . 5.00 Etranger : France, Angleterre, Allemagne et Union postale : par trimestre ..... fr. 9.00 ■■■■■■i—!■-= Journal admis par la censure POUR NOS JEUNES GENS ■ Voici quatre ans que les Universités Belges ont fermé leurs portes, et que tout /enseignement supérieur est aboli en Bel-gique.Les professeurs 9e noê Universités, inspirés par un sentiment de patriotisme et d'indépendance, ont refusé de donner 'des cours sous l'occupation ennemie. De ,'plus il eut été impardonnable de favoriser les jeunes gens .restés au pays et qui ' n'étaient pas en âge de servir au moment delà déclaration de guerre. On n'eut pas "compris en effet que, pendant que leurs ' camarades défendaient le pays, la jeunesse restée en Belgique fut favorisée et ait pu continuer ses études. Mais les années passent, et nous nous 'trouvons devant un problème difficile à résoudre: c'est celui qui consiste à pour-\voir le pays des hommes, qui, dans tou-Jtes les carrières, devront contribuer, par [leur savoir et leurs aptitudes au travail, !à la reconstitution du pays. Aujourd'hui 'il est absolument indispensable que tous 'ceux qui ont la responsabilité du pourvoir, s'occupent de la réouverture de nos Universités. La jeunesse a peut-être désappris le travail. Elle a joué un rôle glorieux,mais il importe que l'on songe à l'avenir; il nous faut des ingénieurs, des medecins, des techniciens, car il est indispensable que la nation ait à sa disposition les hommes capables de la conduire vers les nouvelles destinées qui l'attendent. L'enseignement Universitaire doit être réorganisé en raison des besoins nou- i .veaux chi pays, et il doit tenir compte désormais des exigeances, d'un avenir influencé par les transformations qui s'opéreront dans tous les pays, dans les divers domaines de l'activité économique et sociale. Il faut espérer que les Universités feront en sorte que leurs cours puissent ' reprendre à bref délai, en tenant compte 'évidemment de la nécessité de l'armistice et de la situation créée aux jeunes gens ' qui sont sous les drapeaux. Il doit y avoir moyen de trouver une solution de nature à satisfaire tous les intérêts en cause. Notre pays doit pouvoir jouer un rôle Bans l'avenir et les Universités doivent contribuer à fournir, au plus tôt, à la nation des hommes capables de coopérer ' à l'œuvre de la rénovation nationale. Il faut prendre des mesures rapides et ne se laisser guider que par les nécessités de l'avenir! Revue lie la Presse belge Le meeting des trois ministres «L'Etoile Belge», s'occupant du meeting qui doit avoir lieu à la Maison du Peuple de Bruxelles et auquel doivent assister les trois ministres socialistes, dit notamment: «C'est qu'il ne s'agit pas seulement de savoir quelle est la signification pratique de certaines phrase^ du programme gouvernemental: l'occasion nous parait bonne encore pour amener les trois ministres socialistes à s'expliquer sur l'article publié par le «Peuple» et consacré à la lutte des classes. Cet article renferme aussi quelques points obscurs, et pour peu que ces messieurs soient en veine d'explications, Ils pourront faire d'une pierre deux coups. Comme ministres, ils expliqueraient les déclarations du gouvernement, et comme membres lu conseil général du parti ouvrier, ils expliqueraient le manifeste sans signature publié dans le «Peuple». Au sujet de la revision constitutionnelle De la «Libre Belgique»: «Beaucoup s'effrayent de ce qu'on ait paru prévoir que les reformes annoncées en matière électorale pussent se réaliser par un coup l'Etat, en passant outre aux prescriptions formelles de la Constitution. Rien n'est plus légitime que ce souci. On ne peut demander à des mandataires publics, dont la bonne volonté est manifeste,mais . dont le loyalisme est inébranlable, de violer le serment solennel qu'ils ont prêté au seuil de leurs fonctions. Quand on songe qu'à respecter un aussi légitime scrupule on ne compromet rien du programme proposé, on doit reconnaître qu'il y , aurait folie à vouloir brusquer les consciences ■justement alarmées, au risque d'exposer le succès d'une entreprise à laquelle le bon vou- i loir de tous est prêt à coopérer. , L'union patriotique prêchée de si haut, qui s'est manifestée durant la guerre par de si 1 émouvants témoignages, et dont le souffle < bienfaisant passe dans la presse entière et dans nos assemblées, trouvera aisément, mous . In avons le ferme espoir, la solution de forme Qui doit assurer le respect nécessaire de notre j 1 ■•acte fondamental.i ! ) l [long de la Presse Étrangère A propos du *8yag© de M. Hoower De Sylvain Bonmariage dans «La Démocratie Nouvelle» : «Voici déjà quelques mois les Alliés décidèrent de mettre toutes leurs ressources en com-mum pour constituer un Iront économique qui, par son unité, serait susceptible d'être une arme redoutable: aussi redoutable pour l'offensive que le blocus l'avait été pour la défensive. La signature de l'armistice est venue rendre cette arme inefficace... Mais il ne faut pas que les efforts qui ont servi à sa constitution deviennent inutiles. D'un commun accord le principe a été adopté entre les Alliés que le bloc économique, ne pouvant, plus, à présent, servir à la guerre, serait utilisé pour parer à la très grave crise européenne qui menace de 3'aggraver tous les jours. Toute initiative a été fort justement laissée au gouvernement américain pour arrêter les dispositions générales nécessaires, et ce n'est que justice, puisque ce sont les Etats-Unis qui vont ravitailler l'Europe.Bien entendu, il sera pourvu aux besoins de : chaque peuple dans l'ordre suivant: 1. Les Alliés; 2. les neutres; 3. les ennemis, et dans la mesure où ces derniers se soumettront et rempliront scrupuleusement les conditions de l'armistice. Ces événements, ces considérations et l'étude les moyens propres à réaliser l'entreprise gigantesque par laquelle les Alliés, après avoir sauvé le monde, veulent le faire revivre, ont amené M. Hoover, ministre américain du ravitaillement, parmi nous. Le voyage de M. Hoover est donc un voyage d'observations, d'étude et de décisions. Il est parfaitement compréhensible que cet éminent homme d'Etat se tienne un peu en marge de la vie publique. Son œuvre considérable le réclame en entier.» LudendoHf De «Aux Ecoutes»: Ludendorff n'était pas seulement un stratège de valeur. Il avait l'âme d'un joueur. Et il a joué la guerre comme une partie de poker. 11 connaissait déjà, au moment de ses grandes offensives du premier semestre 1918, l'infériorité de ses cartes. Il a bluffé, persuadé' que le bluff lui amènerait la victoire. Mais ce joueur a manqué tout à coup d'estomac, le jour où ses forces physiques l'ont tra-ii. Ce fut lui qui déclara au prince Max de 3ade que la partie était perdue à l'ouest et que .'armée allemande courait à un désastre si on le demandait pas tout de suite un armistice, ^e prince Max en fut le premier surpris.Quand Ludendorfl, pâlo et tremblant d'émotion, lui ït cet aveu pénible, le nouveau chancelier — ;1 venait de prendre son poste — le regarda longuement et fit: «C'est bien. Je ne m'atten-iais pas à cela de vous!» Un peu plus tard, le prince Max confiait au ;omte Westarp, chef du parti conservateur: (Ludendorff n'est pas l'homme que nous croyions. Il nous a tous trompés!» Le comte West-irp lui répliqua: «Et Hindenburg?» — Hindenburg a été aussi trompé! répondit .e Prince. Lorsque Max de Bade fit la même confiden-:e à Scheidemann. celui-ci haussa les épaules ;t répondit simplement: — Je m'en étais toujours douté. Cependant Scheidemann, en avril 1918, faisait le plus grand éloge de Ludendorff. Et le seul homme — peut-être — en Allemagne qui ne croyait pas en Ludendorff, c'était von Kuhl-mann, qui disait déjà: — Ludendorff est un joueur. Et ses atouts sont trop maigres. I f Les Compagnies Anglaises e! le Port d'Anvers ; LA CUNARD LINE. Nous apprenons que la grande compa- i gnie anglaise de navigation,la Cunard Li- 1 ne a décédé de venir installer à Anvers un service de navigation entre la Belgi- . que et les grands ports des Etats-Unis. La puissante compagnie viendra en < réalité remplacer en notre ville le Nord-deutsche Lloyd. ( Il va sans dire que cette nouvelle causera dans le monde maritime d'Anvers et aussi dans tout le pays une vive satis- 1 faction. La décision prise, par la Cunard Line , 3st un événement doiit la portée est considérable au point de vue de l'avenir de notre port. Le pays entier s'en réjouira. Nos Echos i La marche en avant de nos troupes Dans la journée du 3 les troupes belges continuant leur progression vers .e Rhin ont atteint la ligne Jako.rath, ; [mmerath, Garzweiber, Otzenrath, Ju-.iers.^ l'Hôtel-de-Ville d'Anvers Contrairement à ce que l'on a-annoncé, ;e n'est pas lundi prochain que le Conseil : Communal procédera à l'élection des suc-;esseurs de MM. L. Franck et Albrecht tux fonctions scabinales. On se bornera lundi à prendre acte- des ieux démissions.Ce n'est que huit jours : dIus tard que seront nommés les deux louveaux échevins. j! Le premier bateau d'Angleterre Il est arrivé mardi matin, et ce fut' naturellement tout un événement. C'était le « Marylebone » de la ligne d'Harwich. Attendu depuis lundi, il n'est arrivé que le lendemain, vers il heures, et a été amarré au Quai Yan Dyck. Il avait à bord quelques personnalités connues, entre autre Sir Cecil Hertslet, l'ex-consul général de la Grande-Bretagne à Anvers, M. A. F. P. Hayman, directeur de la Compagnie du Gaz, M. G. Hall, le courtier de navires, M. Pain, le représentant de la ligne Harwich, qui était allé à la rencontre du navire, l'abbé De 3trycker, secrétaire du cardinal Mercier. M. Strauss, échevin, était sur le quai, pour saluer Sir Cecil Hertslet. Le soir il y eut une réception à bord, à laquelle assistaient Sir Hertslet, M. Pain, le bourgmestre Do Vos, l'échevin Strauss, M. Lane et Hall. Des toasts Eurent portés par le bourgmestre, p^r 3ir Cecil Hertslet ; par M. Pain, par M. Strauss, par le capitaine. On but îu Roi, à la Reine, à l'armée, au port l'Anvers, au Consul. Ce fut une charmante soirée.^ La consommation du Gaz La Compagnie du Gaz insiste vivement auprès des consommateurs pour qu'ils réluisent au plus strict minimum leur consommation de gaz. Cette mesure est indispensable pour prévenir la suspension le la fourniture du gaz à certaines heures lu jour, comme c'est le cas à Bruxelles et ailleurs, ce qui cause de grandes perturbations dans tous les milieux. La Compagnie du Gaz compte donc sur le bon sens du public pour observer cette recommandation, rendue nécessaire par la pénurie du charbon et les énormes difficultés de transport créées par la situation actuelle. Au Consulat d'Angleterre Sir C. Hertslet, qui fut à Anvers, consul général de la Grande Bretagne, vient de rentrer à Anvers, où il a laissé le souvenir d'un Jîomme aimable et serviable entra tous. Sir C. Hertslet, après une brillante carrière, toute entière consacrée au service de son pays, — et aussi au service de la Belgique pour laquelle il a montré tant de sympathies — est revenu parmi nous avant de prendre sa retraite. Il a tenu à revenir à Anvers pendant quelque temps et d'y procéder à l'installation de son successeur. Sir C. Hertslet recevra, aujourd'hui, jendi, au Consulat, les autorités Anver-soises.Les prisonniers alliés Voici quelques détails, empruntés à m confrère parisien : Le total des prisonniers à rapatrier s'élève a 844.000, dont 464.000 Français.170.000 sont à l'ouest du Rhin. Ce : ;ont la plupart de ceux qui ont été jeté ;ur les routes et nous arrivent à pied, lans un état de détresse lamentable. Un service de camions automobiles aussi ^apide et copieux que possible, avec tous es médecins et toutes les provisions de 'avitaillement nécessaires, vient d'être organisé. 100.000, dont 40.000 Français, sont lans l'Allemagne du Sud. Ils reviendront par voie ferrée, par la Suisse, à raison de 15.000 hommes par jour. Tous seront m France d'ici cinq ou six jours. 574.000 prisonniers, dont 331.000 Français, sont internés dans l'Allemagne . lu Nord. Ils reviendront par mer. Les ports d'embarquement sont Kœnigsberg, Dantzig, Stettin, Hambourg, Brême-sur-Dder, Rotterdam. Les ports de réception m France seront Dunkerque. Le Havre, Cherbourg, Saint-Malo et Brest. On es-Dère rapatrier 15,000 hommes par jour. La Patrie Belge Le second n° de la revue hebdomadaire «La Patrie Belge» vient de paraître.Il contient la suite des lettres adressées ï son frère par M. Max, bourgmestre de Bruxelles, pendant sa captivité de 4 ans m Allemagne. Ces lettres sont admira-Dles de forme et de fond. La revue publie des articles d'actualisé. Elle consacre un article aux avocats îui, pendant l'occupation, ont défendu .es Belges devant les tribunaux allemands; un dramatique récit d'un condamné à mort; une étude sur la vie économique après la guerre; une semaine belge et une semaine internationale. Le luméro comporte 24 pages grand format. : La «Patrie Belge» publie deux super-oes dessins de Flasschoen: le départ des vaincus et l'arrivée des vainqueurs. Le prix du n° est de un franc. Celui de .'abonnement est de 25 francs par an. Bureaux de la revue boulevard Lam-3ermont 460 Bruxelles). [. Pour les démobilisés français Le sous-secrétrire d'Etat français à la guerre, a adressé au maréçhal commandant en chef et aux généraux, une circulaire^ d'après laquelle les hommes démobilisés auront droit à un vêtement civil, une casquette, deux paires de chaussures, deux chemises, deux caleçons, deux mouchoirs, un chandail, un bidon, un quart,. A titre de mesure transitoire, les hommes de la classe 90 auront le droit de toucher une somme de 52 francs au lieu et place des effets de drap à échanger, s'ils présentent des effets civils leur permettant d'abandonner immédiatement tous leurs effets militaires, sauf ceux des 1 ot 2 susvisés. Cette somme de 52 francs comprend l'indemnité pour les effets et les frais de transport par colis postal des eiïets civils qui leur auront été adressés. Néanmoins, les hommes de la classe 90 qui n'auront pu se procurer en temps utile les vêtements civils nécessaires seront autorisés à rentrer chez eux en uniforme ; ils devront renvoyer à leur dépôt dans un délai de huit jours leurs efiets militaires en drap ; ils auront alors droit à l'indemnité de 52 francs qui leur sera payée par mandat-poste dans un délai de 30 jours après la date d'expédition des dits effets. Arrivée de M. Hoover M. Hoover, le ministre américain .du ravitaillement, arrivera à Bruxelles samedi prochain.Il sera reçu à 3 heures par le Conseil communal auquel se joindra le Conseil d'administration de l'Université libre . La reprise des affaires Une opinion M. Emile Delannoy, président de la Chambre de Commerce de Bruxelles, fait la déclaration suivante'au sujet 3e la reprise des affaires: Le commerce ne pourra reprendre que lorsque les approvisionnements arriveront dans le pays, car tous les stocks sont épuisés, comme vous le savez. Quand ces arrivages se feront-ils? Nous l'ignorons complètement. , Il y a à l'étranger des stocks, mais comment nous arriveront-ils! Mystère. Nous ne savons rien de ce que le gouvernement compte faire, mais nous sommes convaincus qu'il examine la question. Comment les achats se feront-ils, quel régime adoptera-t-on? En principe nous sommes partisans de la liberté la plus large, mais nous souhaitons que des mesures soient prises d'urgence pour ce ïui concerne l'alimentation, le vêtement et la chaussure, pour empêcher l'accaparement, la création de grosses fortunes. Il faudrait créer les unions professionnelles, des coopératives 3'achats pour les articles de première nécessité, et fixér des prix maxima, car l'équilibre Je l'offre et de la demande n'existant plus i'agiotage reprendrait de plus belle. Ces groupements distribueraient les marchandises importées à tous sans avantager personne. A un autre point de vue,nous voulons pren-3re énergiquement la défense des classes bourgeoises pour lesquelles aucun organisme n'e-ïiste, et dont on semble oublier les intérêts. Quand les marchandises nous arriveront-el-[esî je ne pourrais fixer une date. Tous les iransports servent, actuellement aux besoins les armées, aucune licence n'a été accordée iusqu'ici à des particuliers ou à un groupement quelconque. Quant aux produits indigènes, la plupart des industries étant hors d'état de travailler, les marchandises du pays n'arriveront pas plus ;ur le marché que les produits exotiques.Tou-«fois, il faut que le gouvernement prenne immédiatement des mesures pour faire une dis-:ribution équitable des produits que l'on trouvera et fixer aussi des prix maxima. C'est notamment le cas pour les tabacs cultivés dans le pays. Attendons donc et espérons. La Reddition d'Anvers Un récit de M. L. Franck (suite) Voir le no précédent Au Quartier général Nous avons laissé le général von Beseler au moment où, au couvent de Tildonck, il dit aux représentants de l'autorité civile d'Anvers, sa stupéfaction de n'avoir pas à traiter avec un général. — « Eme solche Festung! und Kein General !...» Poursuivons le récit de M. Franck ; « Le général, après quelques instants, se maîtrise. Il croit a une feinte, à un guet-à-pens. Et il déclare : — Nous ne pouvons perdre plus de temps... Je propose que l'un d entre vous retourne à Anvers — les _ autres resteront ici — et ra-mène un offioier muni de pleins pouvoirs... Je réponds : — Général nous sommes venus ici 'ensemble, sous la protection du drapeau blanc. Nous resterons et nous repartirons ensemble. La solution que vous proposez entraînerait, 3'ailleurs, une grande perte de temps.L'htv-manité, le souci de préserver des trésors d'art s'opposent à ce quo nous perdions un moment de plus. L'émotion m'avait gagné. J'insistai en mots pressants et qui sejublaieni faire impression. Lie général prononça : — J'ai fait arrêter le bombardement lors :1e votre entrée dans les lignes. Ces mots nous apportèrent un profond sou-agement. En les proncr.çant.ie général s'était levé brusquement, et, sans rien ajouter, il sa retirait en compagnie de trois officiers. Mais nous respirions. C'était la première minute de détente dans cette journee tragique. Le bombardement était interrompu! Notre devoir était maintenant de gagner le plus de temps possible, tandis que notre armée accomplissait sa retraite. Après quelques moments, le général revint Et il dit, s'adressant à moi : — Monsieur le président, je vous donne raison. J'ai envoyé moi-même dos parlementaires dans la ville. J'espère qu'ils reviendront sans avoir été inquiétés... Sinon, ce serait terrible. Si, effectivement, — il pesait ses mots, montrant qu'il doutait de notre sincérité, — si effectivement ils ne trouvent point d'autorités militaires, nous reprendrons cette conversation cet après-midi à Contich. ,Un bref salut, et le général von Beseleer nous quitta. A Contich Vers 3 heures et demie, après avoir été gardés au quartier général, nous fûmes conduits à Contich, dans une petite villa de type anglais, enveloppée de vigne rouge et dominant le plateau. Nous retrouvâmes là le général avec un homme, dont le rôle fut considérable plus tard en Belgique : le baron von der Lan-eken, représentant du ministère des affaires étrangères de l'Empire. Le général nous accueillit par ces mots : — En effet; il n'y a plus d'autorités militaires à Anvers. Une pareille forteresse ! «Eino solche Festung!...» Il était évident que le général ne pouvait se faire à l'idée de traiter, en de pareilles circonstances, avec des simple bourgeois. Après des négociations concernant le traitement réservé aux gardes civiques, les réquisitions, le maintien de la police, on nous présenta un projet de rédaction par lequel les délégués de la ville s'engageaient à rendre les quelques forts de l'enceinte qui tenaient encore. Nous nous récriâmes, refusant de nous mêler à cette affaire d'ordre militaire. Le baron von der Lancken intervint alors, Il suggéra une rédaction acceptable. La villa n' intervenait que pour fournir des véhicules qui conduiraient des notables, considérés comme otages, en compagnie d'officiers allemands, vers les forts. Nous insistâmes encore pour^ qu'il ne fût pas question des forts.Mais ie général, tout-à-coup, tira sa montre : —- Ces tractations, déclare-t-il, ont assez duré. Il est impossible, dans l'intérêt de mon armée, qu'elles durent davantage. Je vous laisse cinq minutes pour réfléchir. Mais je vous donne ma parole de soldat que, si dans cinq minutes vous ne vous êtes pas décidés, je fais mettre à l'abri les troupes allemandes qui sont déjà dans Anvers, et je fais recommencer le bombardement, jusqu'à ce qu'un plénipotentiaire militaire vienne me rendre les forts. , Et de nouveau, le général se retira avec son état-major. Nous eûmes une courte délibération. Et nous décidâmes de signer, sur l'assurance que nous donna le baron von den Lancken que pour l'exécution des stipulations du traité on n userait pas de rigueur. Mais j'étais préoccupé depuis quelque temps du sort de la garnison et de l'armement des forts. Si les commandants se décidaient à rendre ceux-oi, mais étant avertis trop tard, ils ne pourraient mettre l'armement hors d'usage, et sauver les troupes. C'est pourquoi, au moment où j'allais signer, je déposai la plume. Et je déclarai : — Ce que nous faisons n'est pas sérieux. — Pourquoi ? — Parce quo je connais les officiers belges. Si demain vous leur envoyez, sans qu'ils aient été renseignés, un officier, fût-ce avec des notables, aucun ne rendra son fort. Laissez-moi me rendre cette nuit, seul, dans les forts qui tiennent encore, et exposer la situation. Le baron von der Lancken nous dit qu'il allait consulter le général von Beseleer. Et au bout de quelques instants il vint nous annoncer que le général acceptait. Sur quoi nous signâmes. Il était alors six heures. On fit avancer notrô auto; nous nous remîmes en route vers Anvers, précédés et suivis d'afatos militaires. Notre impression en rentrant dans notre vieille cité occupée déjà, fut déchirante. La Grand'Place était envahie, les couloirs de l'Hôtel de ville étaient encombrés d'Allemands. A peine avait-on respecté le cabinet du bourgmestre. Le pauvre M. Devos, âgé de soixante-dix ans, était vaincu par la fatigue et l'émotion. Souffrant, il dut se retirer, en me prian* de le remplacer. Les forts Je rendis compte brièvement au collège éche-vinal du résultat de notre mission. Nous n'avions pas même en à rendre la ville, puisqu'elle était prise. Nous avions obtenu que fût arrêté le bombardement. Il s'agissait maintenant d'arriver aux forts de la première ligne, dans le Nord, où quatre ou cinq tenaient encore. Après avoir pris des mesures préliminaires en vue des prestations et après avoir fait convoquer les membres de la commission intercommunale, qui arrivaient un à un, j'annonçai que j allais partir pour les forts du Nord. Mes amis combattirent mon dessein, me conseil'èrent tout au moins de ne partir qu'au jour levant. Mais il n'y avait pas un moment à perdre. Je partis, accompagné de mon frère Antoine et d'un agent de poiice. D'Anvers au fort de Schooten, le plus proche, il y a, en ligne directe, quatorze kilomètres. L'auto mit trois heures à faire le trajet, au milieu des postes allemands et des obstacles de toutes, sortes. Dans la nuit, nous voyions brûler les fermes, les meules. Finalement, je parvins sur le terre-plein du fort. Je me fis reconnaître. Je fus reçu par le commandant, comte de Lannoy, officier très ferme, très cligne, que me fit, de même que son second, un ingéniée^ excellente impiession.Je lui exposai la situation, le laissant libre de prendre sa décision suivant ses instructions et les intérêts militaires. Il convint, d'ailleurs, qu'il n'y avait plus rien à faire. Je rentrai à Anvers, à 5 heures et demie du matin. J'avais pu constater que tous les forts de la deuxième ligne de défense étaient aux mains des Allemands. Et cela était, naturellement, tout à fait étranger aux effets du traité de Contich. Il était manifeste que ces ouvrages ne pouvaient pas se défendre isolément. A l'Hôtel de ville, je retrouvai les meminrea du collège et ceux de la commission interco*»-munale. Nous primes les mesures pour désigner les notables qui partiraient avec les officias allemands vers les forts. MM. Devos et Freà-

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