Le courrier de Bruxelles

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s.n. 1914, 27 Januar. Le courrier de Bruxelles. Konsultiert 20 Mai 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/1c1td9p655/
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/ Mardi il janvier !9Ii ABONNEMENTS a fabàh si» sois trois non feEI-GîQUB . . flr. 10.00 5.00 2.B0 HOLLANDE. . | ^920 9.60 4.80 LUXEMBOURG .\ PNION POSTALE, 30.00 15.00 7.50 5 CENTIMES tu suppléments ne «ont pas mis en tant* TÉLÉPHONE SABLON 175» LE COURRIER DE BRUXELLES 53* anaSe. — iV 27. ~~ "■1 1 BUREAUXs A BRUXELLES : 52, rue de la Montagne A PARIS i 30, rue Saint-Sulplce, 30 5 CENTIMES Uu supoiâments ne sont pas mis an vent* TÉLÉPHONE SABLON 175» La franc-maçenfterie est un non-sens, "Le caractère de société secrète qu'a toujours eu et oue conserve encore aujourd'hui la Franc-Maçonnerie est un véritable non sens au milieu de nos libres institutions, si «lie n'est pas une conjuration antisociale ou antireligieuse. Dans les Etats, armés de privilèges, et où pouvait dominer parfois le bon plaisir des chefs absolus, 011 pouvait comprendre l'existence de sociétés qui se cachent pour exercer leur action, action bonne ou mauvaise selon le but qu'elles poursuivent. Mais aujourd'hui et particulièrement dans notre société, dans notre Etat belge, où toutes les associations sont libres où toute action sociale, religieuse, politique, peut librement b:exercer on no comprend pas l'existence rie sociétés secrètes. Elles peuvent exister, ne développer, en plein jour, pourquoi se Cacher ? »Si elles poursuivent un bon but, un but avantageux à leurs concitoyens, honorable, (bienfaisant, elles ont tout intérêt à le montrer et à se montrer en même temps. La publicité, la notoriété aide l'action qu'on veut légitimement exercer, pourquoi l'éviter avec tant de soin ? *** Pourquoi rechercher l'ombre si l'on agit 'Jbien ? Serait-ce par modestie ? Les maçons n'oseraient l'alléguer sans rire et faire rire. On peut être une société modeste, qui ne fait pas de bruit, sans être une société secrète. La modestie est une vertu individuelle, intime, qu'on peut conserver tout en existant, tout en agissant en plein jour. Dans la Franc-Maçonnerie, tout est mystère. Il y a des rites mystérieux, des publications qu'on cache, des réunions toujours fermées au public, des adeptes inconnus.On poursuit un but qui n'est connu que par des indiscrétions, qu'on nie en toute occasion, quand on a intérêt à se tenir à couvert ou à lie pas effrayer les timides, ou à tromper l'adversaire. Une société -qui se cache de cette façon, nu milieu de toutes les libertés publiques, doit être réputée dangereuse, elle ne saurait légitimer le mystère dont elle s'entoure. tlîïe' Preuve' encore de ses intentions ténébreuses,^ c'est l'acharnement avec lequel elle poursuit ceux qui révèlent ses actes, ceux qui font la lumière sur ses agissements. Nous en sommes tous témoins aujourd hui, et l'hostilité, qui poursuit nos amis de la ligue anti-maçonnique — qui n'agissent pas dans l'ombre, ceux-là — n'a pas d'autre raison d'être. ♦ * * On a allégué l'existence, l'exemple des ordres religieux. Mais leur existence est parfaitement connue, elle est entourée de grand jour; leurs membres sont connus, tous personnellement. Ils agissent à découvert, trop même, d'après leurs adversaires ! Leurs règles, l'objet spécial dont ils s'occupent dans la société chrétienne sont connus. Leurs publications, leurs journaux, leurs revues sont, ou peuvent être, dans toutes les mains. Ne reçoivent-ils pas des postulants, des novices qui peuvent se faire instruire de l'objet de chaque institut, puis en sortir encore. Rien dans toute cela ne ressemble à une société secrète, à la Franc-Maçonnerie; nous ne connaissons qu'un© confrérie de la même lamille," c'est celles des anarchistes ! et il Y a d'autres ressemblances encore entre les deux. I !'H»il09 Sstiioiipe Ê BruxBilos. L'Association Catholique de l'arrondissement de Bruxelles s'est réunie dimanche, en assemblée générale, sous la présidence de M. Nerincx. Au bureau prennent place MM. Dupret, De-coster, Wauwermans, Leyniers, T'Kint, De Bue. M. le président rend hommage an zèle de M. Van Yjperseele de Ôtrihou, vice-président démissionnaire. M. Renson est élu vice-président en remplacement de M. Van Yperseolo. M. Dewinde, secrétaire, fait l'historique des travaux accomplis par l'Association depuis les dernières élections, pour maintenir les positions acquises et les fortifier. On a constitué une Commission de la police rurale, sous la direction do M. De Buo;^ un groupe de propagandistes et un Comité de presse que dirige M. Wauwermans; une Fédération des conseillers catholiques, présidée par M. E. Dewinde, etc. M. le secrétaire se plaint de ce que les « hauts bonnets » du parti favorisent. souvent, leurs adversaires plus que leurs amis. Il faut que cela cesse. (Approbation.) Il insiste sur la nécessité d'un pointage minutieux des listas électorales. Nous avons, cette année, introduit 813 recours en augmentation de suffrages : 738 ont été accueillis. Ainsi, nous avons obtenu 274 vois en plus pour la Chambre, 253 pour le Sénat et la Province, 210 pour la commune. (Appl.) Malheureusement, l'apathie des associations de l'agglomération fait que nous n'avons pu introduire quo 98 recours en radiation. Chez les libéraux, très actifs cependant, on n'a pu introduire que 42G recours, dont 44 contre des prêtres : il y en a 20 de Molenbeek, qui sont d'ailleurs parfaitement en règle. L'agent de l'Association libérale a reclamé aussi contre environ 120 libéraux de la campagne (hilarité) et 77 contestés. On no conteste donc sur nos listes dites <r frauduleuses » que 156 électeurs, sur 230,000! Voilà comment les catholiques sont des fraudeurs 1 (Rires et appl.) La vie de l'Association devrait être plus active. Dos comités locaux devraient renseigner les comités cantonaux sur les vœux des habitants. 11 faut recruter do nouveaux membres, par la propagande individuelle : nous devrions être 20,000, nous disait M. Beernaert. . 11^ faudrait quo, clans chaque commune, on abolît les discussions entre catholiques, souvent suscitées par les nominations de bourgmestres. De 1882 à 1884. on travaillait autrement qu'aujourd'hui! Cependant, malgré nos plaintes, je puis considérer que la situation du parti dans l'arrondissement ae Bruxelles, est au moins aussi bonne qu'en 1912. Nous pourrons, vu la main-mise des socialistes sur les libéraux, conserver peut-être les flottants. Mais il faut travailler! (Appl.) M. De Bue fait observer, en ce qui ooncerne les modifications réclamées aux statuts, que les Associations communales rurales considèrent comme impossible une révision. Assche et Bruxelles ont saisi le "Comité directeur de projets. Toutes les Associations cantonales ont donné leur avis. Ï1 11'est pas possible de reviser encore les statuts de notre Association, qui no connaît pas de bulletins de défaite. Le Comité de presse pourrait répondre du tac au tac au journal circulaire des libéraux, par des articles circulaires envoyés du centre. Nous eu serons heureux. M. Dewinde. — Ce sera fait. M. "Wauwermans. — Tous les canards danseront le cancan! (Rires.) M. De Bue. — Quant à la Commission des XXXI, j'eâpère qu'elle n'aboutira pas. (Rires.) J'en suis même à peu près sûr. (Nouveaux lires.)Et revenons-en, purement et simplement, au projet d'unification. (Très bien.) L'orateur, en réponse à M. Dewinde, rappelle qu'il y a d'autres cercles, dans les communes, qui font énormément de bien, sans quo tous leurs membres soient pour cela embrigadas dans notre Association politique. Croyez bien que le travail so l'ait fort bien sans cela. Il ne s'agit pas do sociétés neutres. Nous avons des « filiales » puissantes! La situation cantonale et provinciale est bonne. Lo mieux est l'ennemi du bien ; contentons-nous du bien. (Appl.) M. Van Heemeren (en fl.), appuyant,Ies observations d'un autre membre, estime que les sénateurs et représentants devraient se tenir plus en rapport avec la masse électorale. Or. les voit, parfois, aux soupers ; et les ouvriers ne les reconnaissent pas : ils devraient, plus souvent, venir donner des conférences, former ainsi des propagandistes volontaires. Il est, do plus, très juste de%dire qu'on ne doit pas favoriser nos adversaires au détriment de nos amis Il signale-que des milliers d'ouvriers, qui prennent leur tram à la gare de Schaerbeek, reçoivent des feuilles anticléricales. On ne voit pas nos journaux entre leurs mains. La propagande doit être plus systématique, plus régulière. (Appl.) M. E. Dewinde. — Aux dernières élections, nous avons gagné 21,000 voix, alors que nos adversaires z'éunis n'en gagnaient quo 14,000. Voyons quel sera notre principal adversaire en 1916. D'un article très fouillé de M. Ch. Fer-rier, concernant tous nos cantons, il ressort à toute évidence que nous devrons surtout nou6 en prendre aux libéraux. C'est à Molenbeek et à Uccle qu'on a perdu du terrain. Dans les autres communes, nous avons, surtout, gagné des voix parmi les flottants et les nouveaux électeurs. Ils ont voté pour nous en 1912. Que nos adversaires no nous les reprennent pas en 1916. Comment les garder? A la campagne, nos amis ont le grand avantage d'avoir les œuvres agricoles. La Fédération démocratique, notre alliée, a le grand mérite do ses œuvres sociales. M. T'Kint.— Elle n'en a pas une. M. E. Dewinde. — Les dirigeants sont les mômes. Et le grand mérite do nos deux députés, devohùs. ministres, est d'avoir promu ces œuvres-là. (Mouvements divers.) Nous avons gagné 14,500 voix dans l'agglomération. Il faut les garder, on travaillant les électeurs. Comment? C'est difficile. Car nous n'avons pas, pour la classe moyenne, d'où viennent ces voix, les œuvres agricoles et sociales. N'abandonnons pas l'examen des questions po-litiques? au profit exclusif des considérations économiques. Créons une section d'étude des projets intéressant la masse; et que ces projets soient présentés u la Chambre, par nos députés, qui forment le septième de la représentation catholique. Quo ce soit un travail constant, et non pas un travail commencé 3 mois avant les élections et chômant ensuite 3 ans et 9 mois. On nous soumet aujourd'hui, en assemblce générale, le.s deux vastes questions de la police rurale et do la petite bourgeoisie. MaÎ6 c'est un monde! Le Comité d'études pourrait soumettre, à nos votes, des conclusions nettes, qui nous permettraient do mener une active propagande. M. E. Dewinde regrette que nos mandataire* au Sénat et à la Chambre défendent très mollement nos désidorata concernant l'unification des lois électorales. Est-ce parce que six de nos députés sur neuf sont de la campagne ? L'un d'oux serait même hostile à la R. P., votée par nous! Eh bien, ce n'est pas un intérêt de clocher villageois qui doit faire sacrifier les vaillants conseillers de la partie urbaine, à qui l'on doit les victoires de 1911 et 1912. (Appl.) Notre douzième siège dépend du point de savoir si la loi électorale sera revisée ou non.Dans l'agglomération, nous no voulons plus d'élections communales sous lo régime actuel. (Très bien.) Les élections de 1915 seraient, sinon, un écrasement définitif du parti. Nous serons uéfe-nestrés partout. Et si vous nous écartez de nos tribunes quotidiennes des communes, craignez de ne plus nous trouver bien enthousiastes en vue,de l'élection léçislativo de 1916. Donc, pas d'élection communale sous le régime actuel. Si le temps manque pour faire les élection» communales en 1915 sous un régime nouveau, qu'on proroge les mandats actuels d'un an. Mais nous on avons assez d'attendre la R. P. intégrale. (Appl. prol.) M. Leyniers expose que les œuvres de la Centrale sociale sont absolument distinctes do la politique, et de la Fédération démocratique. Il insiste sur ce point que la Centrale sociale fait appel à tous les concours dévoués et n'entend, ni de près ni de loin, s'occuper de politique. M. Do Bue, vu l'heure avancée, demande^ la remise do la suite do l'ordre du jour à huitaine. M. le président. — A huitaine, ce sera difficile. Lo Bureau fixera la réunion à un jour très rapproché. La séance est levée à 5 heures. L'envers du froid... Hier, au Bois, que je traverse vite et droit, allant à Boulogne. Il gèle... La terro. résonne dur sous les pieds. Les arbres sont }îoudrés,;v frimas, erfc il y a des coins tjo cristallisations exquises... des coins seulement... Car je n'ai jamais vu, en semaine, autant de monde ici. Partouft des braseros... partout de bonnes têtes rouges et barbues de marchands de rotor-ions ; partout des grosses mémères emmitouflées offrant leurs petits pains bis à la. foutle ; mais cette fois ce n'est ni pour les poissons ni pour les canards... Car, enfin, le lac est gelé!... Et on y est accouru en vitesse. Les bords en sont cerclés d'une double ligne <le lourdes autos qu'on soigne comme des poulains de luxe. On a jeté sur des radiateurs des couvertures de laine pour empêcher l'eau de se congeler ; les chauffeurs se carrent en des fourrures antarctiques et, tout en battant la semelle, car ils ont froid malgré leurs leggins et leurs molletières, ils promènent sans cesse lui regard d'envio sur la grande coupe blanche bordée d'or fauve, où s© piquent de mobiles petits points blancs et rouges, verts et noirs... — Tu 110 vas pas « skatinger... »? soupire l'un h côté de moi. — Hélas!... répond le collègue. Points blancs et rouges et verts et noirs... 11 ne gèle que depuis huit jours, et déjà on arbore dos toilettes appropriées. On se croirait à Saint-Moritz ou à Grindelwald... Voici un traîneau, suivi d'un virtuose, un professeur, probable, qui, habillé en dompteur, décrit pour la galerie des « 8 » agaçants et gigantesques... Puis, des fillettes timides qui s'ac-crochent à papa., déjà pas "très solide... des familles entières qui font du «sur place» et rient d'un rire inextinguible... des débutants qui marchent courbés comme des chouettes entéri-teuses, et l'inévitable « bûcheur », au fond de culotte enneigé, qui se cogne de-ci, de-là, et se ramasse sans cesse sous les yeux ravis d'utn public cruel. .% Et puis, il y a les autres... Ceux qui, dédaignaux des regards, aiment pour lui-môme le fin patin d'acier. Ils l'aiment pour les ailes qu'il donne... pour lo vent froid qui mord la figure... pour le brouillard amer qui descend sur les bois et qu'on traverso comme une flèche ou une appa rition... { Ceux-là s'on vont, tantôt seuls, tantôt eu c groupe restreint, vers les rives solitaires qu'en- , douille déjà la nuit commençante... ils passent 7 les mains tendues en coupe-vent, ou réunies derrière le do3, la port-rino fendant l'air comme la . proue d'un navire. ; Ils vont... ils glissent dans le silence apaisant e d'un monde irréel, ne tenant plu* au sol que par le mince tranchant d'acier... Ils se jouent sur , ce miroir uni qui fléchit parfois à leur passage, ) ajoutant à leur joie profonde le frisson du dan- 1 ger... 1 Ils vont... ils glissent comme dans un rêve,.sin- 1 yant toutes les fantaisies de leur invagination, 1 ivres d'espace, de silence et de liberté... { Les promeneurs partent, les débutants se sont c lassés, le bois est désert, ils glissent encore, fer- ^ vents et muets, devenus étranges sous cette lune - qui vient d'émerger des nuages, et déverse au- c tour d'eux la lumière frigide d'un décor astral... T Et quand .enfin, il faut partir, ils se disent,en I se serrant la main: «Pourvu que demain,il gèle 1 encore! » £ 1 Ce soir-là, je suis revenu par les boulevards 1 extérieurs, emportant dans mes yeux la vision ï de cette joie same. Mais elle fut bientôt troublée par une impies- 1 s ion toute autre. r, Les patineurs sont exaucés, le froid se, fait ] plus vif, le thermomètre descend à — 6. puis à „ -7. r Je vois encore des chauffeurs; mais ceux-là . n'ont plus les peaux opulentes dos autres,. Une petite bouquetière, aux mains bleuies et c tremblantes, offre des fleurs sur le coin du trot- t ,toir, et sa voix grelotte sans conviction: — Du beau mimosa, Mesdames!... g J'avance*, et les quartiers se font noirs, pro- y saïques, utilitaires, hostiles. # c Ce n'est plus lo vent triomphal, revigorant de .. sa rude caresse les heureux du jour, c'est la ">ise ' mauvaise, sournoise, qui déçoiti'e au coin des , rues, enrhume et tue. Le trottoir s'encombre, les bruits se multi- ^ plient, une poussière glaciale vous poisse les lia- s bits. # r Je croise maintenant des hommes affairés,des c gens hâves aux pardessus étriqués, des ouvrières [ aux bras coupés par de lourds paniers de linge... f Des employés de magasins toussent devant d'in- V humains étalages extérieurs... Des femmes en cheveux courent aux provisions, un bébé cra- j, moisi sur les bnas ; et, au bas de la butte, un 1 charretier jure contre ses maigres chevaux au poil rouillé qui fument de sueur et glissent des 1 quatre pieds.., f *** . c Et avant de monter chez moi. j'ai pris, rue } < d'Orsel. un raide escalier, troisième cour, bâti- t ment G, où j'avais un malade à voir. t Une corde grasse y sert de rampe. Au fond d'un couloir, j'ai poussé la porto n° . 14, et j'ai trouvé un mari couché, crachant ses j poumons dans une tasse ; une femme jeune en- ' core collait contre le verre de lampe î> pétiole f les petits bas de son bébé pour les chauffer; r deux autres enfants dormaient sur un tas de I papier, et c'était un sac à charbon vide qui ser- <; ra.it de couverture. _ ( Car la cheminée était noire et sans feu. Car le porte^momiaie était vidé, bien qu'on eût porté la veille, au Montde—Piété l'anneau de ' mariage, la dernière paire de draps et Un pa- t | quet de morceaux. _ 1 Et, d'une voix où l'on sentait qu'elle avait c froid jusqu'au fond des moelles, la jeune femme 2 ramenant sur elle un vieux fichu, s'écria: — « Pourvu quo demain il ne gèle plus!... » ] *** 1 C'était juste le contraire de la parole enten- ; due deux heures auparavant. c Mais je venais de traverser toute la société r et j'arrivais de l'autre côté. Je pensais^ alors au rôle splendide du prêtre qui va et qui vient d'un pôle à l'autre de cette s société, du riche à l'indigent, de l'heureux au 1 misérable. _ P Et non pour les exciter, mais pour les mêler... c pour dire au riche: a Ce froid quo tu aimes et f que tu as le droit d'aimer, comme il fait souffrir chez moil... Cette glace que tu frappes de . ton pied vainqueur, si on pouvait l'étreindre,les | larmes des pauvres en jailliraient!... » Et jpour répondre à l'indigent: « On sait, là- t bas, que l'hiver est dur aux pauvres gens, on C] va venir vous voir, et, en attendant, voilà déjà s ce qu'on m'a donné pour vous. » i Et, en effet, j'ai tiré uaie belle pièce de vingt francs que j'ai mise dans la petito main de l'enfant... vingt francs de chaleur et de lait chaud, et qu'un des patineurs m'avait donnée. Et comme la mère me demandait: e — Qui est-ce ? Je lui ai indiqué, par-dessus la dégringolade j des masions, l'autre côté de Paris... là-bas... très loin... où habitent ceux pour qui même le froid est un plaisir de plus... (« La Croix »). Pierre l'Ermite. « . g Hoirie as !M-|imifcti8. s De la troisième conférence de M. Gustaive ( Gautherot à l'Institut catholique sur : « l'Agonie de Marie-Antoinette », l'« Univers » extrait • ces lignes, qui retracent une des journées les plus douloureuses de la tragédie royale : Le 13 août 1792, à six heures du soir, la .... , r amille royale fut transportée au Temple lans une grande voiture, où prirent égaleront place la princesse de Lamballc, Madame de. Tôurzel et*sa fille Pauline, le « rninicipal Colonges, le procureur de la Commune Manuel et le maire Pétiou, —-'ignoble Pétion du retour de Varennes. _Au sor.tir des Feuillants, les « fédérés » j t la populace hurlaient, selon la consigne : ; Vive la natioii! Vive la liberté! » En qu- j re, raconte la duchesse de Tourzel, « les ] □jures les plus sales et les plus grossières ; Le cessèrent pas un instant pendant toute ] a route. Pour plaire à cette multitude ef- < renée, Manuel commença par faire arrê- ( er la voiture du roi à la place Vendôme t de manière qu'elle se trouvât comme 1 oulée par les pieds du cheval de la statue 1 levLouis XIV, qui a/yait été renversée demis deux jours... Puis, apostrophant Sa Majesté avec la dernière insolence: « Voi- ] à, dit-il, Sire, comment le peuple traite es rois. — Plaise à Dieu, lui répondit le : ►rince avec calme et dignité, que sa tueur ne s'exerce que sur des objets inanimés ! »... Rappelons ici que, des le 10 août» dans a, grande salle de l'Hôtel de Ville, on . rva-it abattu les bustes de Bailly, de La "ayette, de Necker, de Louis XVI, de ( tous ces charlatans de patriotisme, note 1 3 procès-verbal, dont la présence blesse ] ss yeux des bons citoyens ». Les membres ^ e la a Section Henri IV » étaient venus ^ éclarer que « les vertus <re Henri IV les 1 •vaient arrêtés, quelque temps; mais on 'était souvenu qu'il n'était pas roi con-titutionnei. On n'avait vu que le despote, \ t soudain la statue était tombée ». On t /Vait dès lors commencé à promener le < marteau sur tous les monuments publics et f 1 piller les églises: comme « on peut trou- ; er de grandes ressources pour la défen- : e de la patrie dans la foule de tous les si-aulacres qui ne doivent leur existence * [u'à la fourberie des prêtres et à la bon- ] omie du peuple, tous les crucifix, lutrins, É nges, diables, séraphins, chérubins de ironze seront employés à faire des ca- i on s » ; « les grilles des églises serviront à 1 aire des piques »... t Le cheminement du carrosse dura deux ] eures et demie. Sur les boulevards, on le aisait arrêter de temps en temps: des < .yeux étincelants de fureur » obligeaient Ianuel et Pétion à passer la tête à la por-ière pour prévenir de suprêmes atten- \ ats. î Lorsqu'on arriva au Temple, « tout était f lnmine, jusqu'aux , créneaux des murail- 1 ds et des jardins » : n'était-ce pas grande 1 ste pour le peuple ! Dans le grand salon c u Palais (celui que nous représente, au < /ouvre, l'élégant tableau d'Olivier: la t Princesse de Conti au Temple), attendaient les dictateurs de la Commune: « le h a peau sur la tête vêtus du costume le plus sale et lé plus dégoûtant », ils raitèrent le roi avec « une insolence et ne familiarité révoltantes ». Un d'entre ux, couché sur un sofa, lui tint d'étran-es propos sur le bonheur de l'égalité : 1 Quelle est votre profession? lui demanda < 3 roi. — Savetier, répondit-il. » Etait-ce 1 3 futur « gouverneur » du Dauphin? On^ servit un grand souper auquel les aptifs touchèrent à peine, « pour la forme :. Le Dauphin s'endormit en man- J eant sa soupe ; Mme do Tourzel le mit sur ^ es genoux, puis, vers onze heures, cou- 1 ut après un municipal qui, par une lon-ue galerie voûtée, à la lueur des torches, * m portait rapidement l'enfant vers la pe- • ite tour. J La Reine, angoissée, ne put aller l'y re- j jindre qu'à une heure du matin. Des sen- ; inelles veillaient à chaque étage: c'é- j aient raconte Turgis, des « Marseillais » ui ne cessèrent de chanter en voyant pas- 1 er Marie-Antoinette et durant toute la uit: Madame monte n sa tour < Ne sait quand descendra. £ $Te vous l'avais-je pas bien dit? » dit, ] n entrant, la reine à Mme de Tourzel... ( Mm© Elisabeth dut passer la nuit avec s 'auline de Tourzel et Mme Navarre dans t ne cuisine d'une affreuse saleté et don- t ant sur un corps de garde. Les commissaires de la Commune allé- 1 ont cependant avertir l'Assemblée «qu'ils l .vaient procuré à Louis XVI et à sa famil- 3. tous les égards dus au malheur, et sur- t out à un roi, et qu'ils avaient de concert 1 vec lui. donné tous les ordres nécessaires 'J our qu'il soit convenablement et commo-ément logé ». L'hypocrisie de ce verbalisme était la ç ernière marque de condescendance que ' 3s geôliers de la famille royale devaient 1 ai fournir. 1 til-al-a Ph m M & » B & w L'hygiène mentale en Amérique. — Le gouvernement des Etats-Unis s'occupe de 'hygiène mentale du peuple. Il vient de >ublier une circulaire où il met en garde es citoyens contre le soupçon, la sensibi-ité, _ la solitude, l'anxiété, la crainte, les soucis, le surmenage, la surexcitation et e découragement comme états mentaux ïuii peuvent déterminer une débâcle. La ïiiçulaire dit: « Il faut combattre le3 rêverie® du jour, ît si une personne s'ennuie, elle « devrait lire ses soucis à un autre pour délivrer »on esprit ou bien procéder à 1111 inven-:aire mental » qui montrera les choses sous eur vrai jour, afin qu'une pensée ne devienne pas une obsession conduisant à la 'olie. » Nous ayons cela dans la religion catîïo- ique, et cela s'a.p<pellc la confession. • A la Société Nationale (l'agriculture do irance. — M. Méline, ancien président du onseil des ministres de France, ancien mi-listre de l'agriculture et l'un dos écono-nistes les plus autorisés dans les questions igricoles, vient de présenter à la Société Nationale d'agriculture de France le « Lire d'Or » du village moderne.. On lit dans son rapport: Les comités organisateurs ont eu l'heureuse dée do ressusciter le village moderne sous tous es aspects, avec toutes ses séductions, tous ses enseignements, dans le superbo ouvrage que j'ai ous les yeux. La partie scientifique ex, pratique 1 est traitée avec un soin minutieux, une con-iCience parfaite j rien n'y est omis et sur tous es points les précisions sont remarquables. Pour :clairer lo tout, il y a une profusion de clichés pii permettent à ceux qui n'ont pas eu lo >onheur de contempler le Village Moderne de l'en faire l'idée la plus exacte. Dans une préface très remarquable, M. lo déni té Tibbaut, président du conseil supérieur do 'agriculture, a éloquemment déduit la philosophie de cette grande oeuvre agricole et fait essortir tous les avantages qu'on pourrait re-irer de l'embellissement do la vie agricole pour «njurer la crise désolante de la désertion des ampagnes qui sévit presque partout. L'édition flamande de ce magnifique ou-rage vient de sortir des presses de M. Goe-Qaere, rue de la# Limite, 21, Bruxelles.Elle :st d'un style soigné qui fait le plus grand lonneur aux auteurs et aux traducteurs-^es populations flamandes leur seront re-. onnaissantes de cotte magnifique publiât-ion qui perpétue le souvenir d'une si in-éressante et utile entreprise. LA VILLE La Ligne Belge de Propagande pour attirer les visiteurs étrangers vient de changer son siège sooial et de transporter ses >éna-tes au S9, boulevard du Nord. A l'Emulation. -- Le cercle catholique do Bruxelles a donné, samedi soir, dans la grande salle de « Patria j>, un bal fort ani-aé qui a eu le succès le plus vif. On comptait plus de trois cents jeunes ;ens et jeunes filles. Les toilettes étaient avissantes ; sous la féerie des lumières, bi.-oux et pierreries jetaient mille feux. A minuit, le bal a été interrompu et l'on ; joyeusement soupé. Il a repris ensuite vec un nouvel entrain et s'est prolongé usque fort ayant dans la nuit. L'organisation de cette fête si compléteront réussie fait grand honneur au comité. Les orgues de la collégiale des SS.-Mi bel et Gudule, qui remontent à plus d'un iècle, sont très détériorées. Un technicien ^ déclaré qu'une dépense de 15 à 20,000 rancs serait nécessaire pour la mise en tat de ces orgues, mais que cette réfection erait à déconseiller, car elle ne serait quo rès provisoire, et qu'il serait préférable te renouveler le jeu complet des tuyaux. D'après le devis le mieux conçu, la dépense nécessaire à cet effet devrait être valuée à 60,000 francs. La Fabrique^ d'église demandait une in-ervention, mais le collège échevinaî a émis 111 avis défavorable, dit la z Chronique dcB 'ravaux Publics ». Les nouvelles perceptions des postes de >chaerbeek 3 et Schaerbeek t, sises respec-ivement avenue Jean Stobbaerts et ave-111e Sleeckx, fonctionnent depuis le 24 janvier. FEUILLETON DU 27 JANVIER 1914. Ml SOLEIL GOUCHAN par Mathilde Alanic. A Paris?... Hum! Mmo Alibe-rt n'y ava pas encore songé...Elle éloigna l'objection 1 — Bah ! on verra bien... Peut-être ce mo: sieur si compatissant pourra-t-il s'en cha ger, alors. A propos, savez-vous qui c'est Au portrait, la mère Mérot redressa li épaules et j 'issa le nez d'un air entendu. — Pardi! C'est M. Dantin père. U est r venu de chez sa fille do Niort, depuis ur semaine. — Oh! oroyez-vous? fit Mme Alibert, d bitative. Je suppose plutôt, aux allures, 1 officier en retraite... — Mais qu'il l'a été officier, M. Danti avant de prendre la suite de la scierie d'épouser sa cousine!... U avait été dé, blessé par les Arabes, et décoré, et pis e core décoré ici, pour avoir sauvé deux e fants dans un incendie, justement la fille peu près innocente qu'il a prise à son se vice par charité... Y a point meilleur sur terre... Ça, on peut le jurer... — Peut-être ! accorda négligemment Mn Alibert. Elle ne déniait pas l'aspect respectable avenant de sa nouvelle connaissance. Apr tout, le fils ne devait pas faire tort au pen Elle observa avec intérêt Fidèle lapant 1 fond d'assiette et broyant des os entre s mâchoires robustes. Puis, tressaillant 1 con des cloches de l'Angélus : — Mon Dieu ! fit-elle, reprise d'inqui tude. Les jeunes filles se font décidémej attendre . J'espère qu'il ne s'est rien pr duit de fâcheux... Heureusement, Mme Alibert ne jouissa pas du don de seconde vue. Car elle eût fr m n t wn». ^ rni de crainte et bouillonné de courroux... I était advenu des choses immenses aux deu:j promeneuses... [ VII Par ce joli matin gris, égayé d'une pro messe de soleil, ç'avait été une flânerie dé hcieuse de suivre le chemin fleuri, entre h it bois et la rivière, jusqu'au moulin qui ron ronnait sous l'ombre des ormeaux. La mis 2- sion sérieuse remplie près de la meunière r- des arrangements conclus pour des livrai ' sons régulières, de beurre, d'œufs fi;ais, d< îs volailles, Geneviève, m., rdue par l'espri d'aventujre, avait demandé s'il était possi 3- ble de revenir à Malvaux par une autr< 1e route... Parfaitement possible^.. Après une prairi< 1- et un bout de mauvais chemin, les demoi n selles trouveraient une « gripette » qui le mènerait au viaduc grand'route d^ Poitiers., a, Elles traversèrent la prairie, émaillée d st bluets, de nielles et de coquelicots, et s'en jà gagèrent dans l'adorable mauvais petit che a- min, entre des haies de sureaux et d'églan n- tines. - Adrienne, folle comme un caniche ei à liberté, courait, sautait, cueillait des fleurs r- émoustillée par les souvenirs de son cnfanc la campagnarde. — On n'en cueille pas comme ça dans le îe rues de Paris ! disait-elle, reniflant sa gerbe Les branches de ronces se rejoignaient 3t formant berceau; des ajoncs, des genêt 2s remplissaient le chemin, effondré d'ornière î! et semé de pierrailles. Les jeunes fille in marchaient avec allégresse, enchantées d< ?s cette sauvagerie. Subitement, le sentier s'a »u cheva en cul-de-sac, enserré par le tailli: inextricable. é- — Nous avons manqué la « gripette » it dit Nivette, désappointée. Revenons sur noi 3- pas. Mais ce trajet en retour leur parut long e; it fatigant. Geneviève avisa soudain un grou S* pe de toitures rouges, au delà d'une vast< [ prairie, à travers une percée de la haie. : — Une grande ferme. Donc, un chemin derrière ce rideau d'arbres. Et la route à proximité. Allons par là! Elles franchirent talus et fossés, en s'é- i corchant aux épines. Et, plongées jusqu'aux . épaules dans les hautes avoines, elles s'a-. vancèrent, l'une derrière l'autre, étendant j î les bras dans un mouvement de nage. Le 1 . soleil chauffait, déjà haut dans le ciel. Et! . Nivette, à chaque pas,sentait son cœur trembler, en songeant aux bêtes rampantes, qui ' devaient pulluler sous# ces ondes vertes. ; — Et si c'était la rivière derrière les ar- ] t bres, au lieu d'un chemin? dit Adrienne, . comme elles ap. ochaient. î Non ! Cela ne pouvait être. Ce serait trop terrible ! Et ce « terrible » re réalisa. Les î deux jeunes filles, haletantes et effarées, - se virent au bord de l'eau profonde, der-3 rière laquelle se dressait la Ferme. Et per-. sonne ne répondit à leurs appels. Sans dou- 2 te le personnel travaillait aux foins,en quel-. que autre partie du domaine. — Mam'selle, j'vois qu'une chose : faut - retourner par le moulin ! déclara la sou-1 brette. , Et,'bravement, prenant les devants, elle ' 3 remonta le sillon qui marquait leur passage. Geneviève suivit, gémissant des remords 3 ( son imprudence, prête à pleurer d'acca-. blement... Elles étaient si seules, si petites, , submergées dans cet immense lac d'her-3 bes!... Personne à portée de les entendre, 3 de les secourir... Chaque fois qu'elles po-3 saient le pied sur le sol inégal, elles ris-î quaient l'entorse, ou pis encore, l'étreinto - visqueuse et froide d'un reptile, se tordant ; autour de la cheville... Affreuse hallucination!... La place de la Concorde, de ce coin I sauvage, à. cette heure, lui apparut un lieu 5 sûr, tranquil.e et enviable. Enfin, saines et sauves, les deux jeunes filles atteignirent le ; talus et se retrouvèrent dans lo chemin • creux. Tant bien que mal, elles s'orientè-> rent vers le moulin, résignées à reprendre leur première route. Mais, comme un Peau- n Rouge tombant en arrêt devant une piste, Adrienne pointa son nez futé vers un rai- v dillon, escaladant le coteau. Cl — J'parie quo 'ylà la « gripette » de la c meunière. Hé! oui! Tenez, mam'sellel En haut, regardez le viaduc!... P — « Ail right! » fit joyeusement Gene- r' viève. Montons vite. L'une aidant l'autre, s'accrochant aux ha- S( liveaux et aux genévriers de la pente, elles a arrivèrent bientôt à la crête de la butte, d s us la voûte humide des arches. Essouf- fiées et en nage, elles descendirent au pas r: de course le chemin élargi, puis hésitèrent d de nouveau à une croisée de sentiers, rayon- t; nant par la futaie. P Mais, à travers les arbres, des ombres indécises s'agitaient dans une clairière voisi- v no, où résonnaient des bruits de voix et de V cognée et l'ébrouement d'un cheval. Nivette ti fonça de ce côté. — La plus courte direction pour aller à t< Malvaux, s'il vous plaît, messieurs? deman- s; da-t-elle aux bûcherons, de sa plus douce n voix, une voix capable d'attendrir des can- h nibales. ... s L'un des hommes qui toisaient un tronc n abattu se redressa d'un sursaut. Geneviève, saisie, s'appuya à un chêne. Michel Dantin e venait vers elle rapidement. — Vous, mademoiselle, jusqu'ici?... li Il n'était pas moins rouge qu'elle pouvait ti l'être. Le souvenir de dix rencontres muet- d tes, autour de la fontaine des Fées, les em- 0 barrassait également. Geneviève, d'un effort de pudeur, vainquit ce trouble et ex- b pliqua : h — Nous nous sommes perdues entre le s< moulin de la Touche et le viaduc. Faut-il d beaucoup de temps pour retourner à Malvaux l v — Une petite heure sans flâner... ri Les deux jeunes filles se regardèrent, ter- g ïifiées. # v — Que va dire madame? eoupira Adrien- r< e. II est midi tout à l'heure, je suis sûre. — Midi moins dix! renseigna Michel, mais □us pouvez être à Malvaux dans un quart 'heure... J'y rentre moi-même, et j'ai ma s-rriole... Nivette, collée à son arbre, tardait à ré-ondre. Adrienne tira la jeune fille par sa ^be. Le long ruban de route, blanc sous le el de feu..., c'était à donner le vertige d'y >nger... On n'allait pas refuser la bonne ubaine! D'ailleurs, M. Dantin -détachait éjiL le cob alezan qui brout; !t des pousses încfres et l'amenait par la bride... Mlle Fé-. er, comme une somnambule, inconsciente c ses gestes, se trouva hissée sur le siège, mdis qu'Adrienne prenait glorieusement ossession de la banquette adossée... Et, à sa droite, Nivette sentit bientôt,tout 3isin, le bras du conducteur de l'équipage, n claquement de lèvres et le cheval par-t, à un trot vif, par l'avenue forestière. Geneviève, raide et rencognée, n'osait îurner la tête vers son compagnon. L'air, ituré d'essences balsamiques, passait la tême caresse tiède sur leurs visages. Lo si-:nce, cn/dencé par le martèlement des fers îr le sol, finit par devenir horriblement gê-ant.Alors, ils parlèrent— au hasard, d'abord, t de n'importe quoi — pour peupler le vide, uis leurs paroles, peu à peu, volèrent plus brement, joyeuses de jeunesse, de prin-ïmps et de soleil. Us en vinrent à causer 'eux-mêmes, s'interrogeant sans le vouloir fc se racontant sans y penser. ...Une Parisienne devait trouver Mal vaux ien monotone. — Mais non ! Nivette adorait 1 paix des champs, et chaque jour amenait >n contingent de petits événements et de istractions. Lui, Michel, confessait 6on horreur des illes, où il étouffait... Officier de territo-ale. Il connaissait, au long de l'année, l'a-itation des grandes manœuvres, avec cette te active, toujours par monts et par vaux, împlie du matin au soir d'obligations ur gentes. Uno ferme-modèle à surveiller, la scierie à conduire, les rapports commerciaux avec l'entrepôt de La Rochelle,les études, industrielles et agricoles nécessaires à ces diverses exploitations, lui laissaient peu d'heures pour ses récréations préférées : la pêche, la lecture... et la flûte... 11 faisait un peu de musique d'ensemble chez M. Carde-may, le juge de paix. En retour de ces confidences, il apprit les goûts de Geneviève et ses affections : la passion de la jeune fille .our le dessin et la dentelle d'Irlande, et l'existence du frérot Maurice, fantassin h Bordeaux, et celle de la maman absente,toujours présente au cœur et à la pensée... Alors; Michel parla de sa mère à lui, morte depuis trois ans, du grai d vide qu'elle laissait... Leurs voix s'abaissèrent, voilées d'émotion... Mais Nivette coupa court à l'entretien, consternée... Les premières maisons de Malvaux apparaissaient au bas do la côte...Vraiment, le trajet n'avait duré que l'espace d'un éclair... Et les appréhensions, écartées jusque-là, assaillirent son esprit épouvante...Que dirait Mme Alibert, en voyant revenir sa protégée sous l'escorte d'un garçon qu'elle tenait pour suspect et gardait à distance ? Comment jugerait-elle cette équipée ? Ne s'en offenserait-elle pa.. comme d'une sotte bravade ? A cette idée, Nivette perdit complètement la #ête... Déjà, les arbres de la^ route dépassés, la voiture atteignait le faubourg. Michel Dantin saluait, de porte en porte. Les ,u< ns, assemblés pour le repas de midi, tendaient le cou vers la carriole, par les fenêtres grandes ouvertes. Un forgeron, qui mangeait sur un banc, le plat au creux des genoux, oria, la bouche pleine : — Bien du plaisir, la jeunesse ! Nivette, de plus en plus malheureuse, effleura le bras du jeune homme. CA suivre.)

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Dieses Dokument ist eine Ausgabe mit dem Titel Le courrier de Bruxelles gehört zu der Kategorie Katholieke pers, veröffentlicht in Bruxelles von 1861 bis 1914.

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