Le courrier de l'armée

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s.n. 1918, 20 April. Le courrier de l'armée. Konsultiert 18 Mai 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/8911n7z842/
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COURRIER DE L'ARMÉE paraissant les Mardi, Jeudi et Samedi Ce journal est destiné AUX SOLDATS BELGES ; chaque compagnie, escadron ou batterie reçoit dix ou quinze exemplaires français et flamands. Scènes de la Vie des Tranchées Retour au Cantonnement Sans doute. dans ce boyau, une longue colonne me précède. Pour moi, je n'ai dans les yeux qu'une masse d'obscurité immobile où j'ai peine à démêler un bloc ,sombre qui avance en oscillant, et dont je suis parç à pas la marche inégale, coupée de chocs'brusques. Le bruit des pas est assourdi, sur les planches mouillées où des mottes de terre s'écroulent chaque fois qu'un homme heurte le parapet. Des frottements, des cliquetis, des exclamations étouffées, des jurons, trahissent notre passage. L'odeur fade de la terre pt des eaux stagnantes nous oppresse. « Attention ! un fil... » i'ai à peine ea le temos de me baisser, sons le pends de mon sac qui glisse sur ma nuque et rn'en-zraîne. Je me redresse d'un coup de reins et, à 'demi-tourné, je tiens le fi! tendu jusqu'à ce qu'il soit repris par une main tâtonnante. Sournoise et rapide, une rafale de balles se jette sur nous. D'instinct, des têtes s'inclinent. La voix haute et régulière de la mitrailleuse s'éloigne. Le boyau ne cesse de tourner. Souvent, mon pied manque la planche qui marque la piste, et je dois le retirer d'un trou visqueux. L'ombre est si épaisse que mes yeux ne parviennent pas à distinguer le chemin ët que par moments je suis forcé 'de m'arrêter, tendant les bras comme un aveugle. Un peu plus tard, je vais donner sur la gamelle de mon compagnon. La file ne bouge plus. Qu'y a-t-il donc là-bas? Des questions partent, des voix s'inquiètpnt. Un obus vient de descendre en sifflant, à une cinquantaine de mètres, et d'arracher au sol un craquement qui nous a tous secoués. Aussi, les voix s'élèvent, plus dures, impatientes, tandis que le vent nous chasse au visage l'odeur sulfureuse de la poudre. Enfin, un mot voltige de bouche en bouche : « En avant ! » Nous croisons une compagnie de relève, qui a pris le parti de faire halte pour nous laisser passer. En tête, la silhouette du capitaine, dans son imperméable clair. Derrière lui, les hommes se sont affalés tout debout, leurs sacs appuyés contre jla paroi où la fusée allonge et fait glisser leurs ombres. Nous pressons le pas, profitant des dernières secondes d'éclairage et, tandis que l'obscurité renfermée nous aveugle, nous nous éloignons le long joes boyaux interminables, pris par l'attirance du frepos prochain, et laissant derrière nous tous ces •hommes qui s'en vont vers le risque. Nous n'avons pas encore quitté la région de la mort. D'étranges bouffées remplissent "le boyau. 'Nos pieds trébuchent sur des sacs écroulés, les foulent, gravissent des monticules de terre, glissent dans des fosses imprévues. La flamme d'une explosion lointaine nous fait entrevoir les plaies Ides parapets. Et nous continuons à marcher vers cette région du ciel qui s'illumine par instants comme un plafond de forge. . Nous débouchons dans une ligne de tranchées transversales. Nous en suivons pendant quelques 'minutes, heurtant toute une cohue de t.availleurs et d'hommes de corvée, la piste cimentée. Des wagonnets assourdissants roulent sur leurs rails. Puis nous nous engageons sur une passerelle qui erre sans fin à travers la plaine herbeuse, enjambant des canaux endormis près de grands masques aux toiles déchirées. Des obus passent très haut, avec des cris de chats sauvages. Leur descente tournoyante et sourde se brise avec colère, loin devant nous. La passerelle s'allonge toujours. Nous la suivons en silence, attentifs aux écarts du tir ennemi, cherchant à voir si c'est sur notre chemin que les obus tombent. Nous traversons des carrefours solitaires où le Tent siffle autour des trous d'obus. Un poteau penche sa plaque indicatrice déclouée, en face de la désolation muette des rideaux de branchages. Soudain, des éclairs bondissent. Une nappe de clarté s'étale horizontalement, faisant saillir la moindre broussaille. Elle s'éteint et rejaillit enco-fp. Des lignes' d'arbres effarés se dressent. L'eau > ■ fossés est pailletée d'or. Des reflets éclaboussent nos fusils et nos cas- M. Pcinoaré et ia général Foch au front belge M. le président Poincaré, conduit par le Roi Albert et le prince Léopold de Belgique, a visité mercredi plusieurs établissements militaires du front belge. Le même jour, le général Foch est venu rendre visite au lieutenant-général Giliain, le nouveau chef d'état-major de l'armée. L'Exécution d'un Traître Après les dernières révélations qui avaient reculé de quelques jours l'échéance fatale, justice est faite : Bolo a été exécuté mercredi matin. Après l'accomplissement des formalités habituelles, le condamné a été conduit en automobile à Vincen-nes. Lecture de la sentence de condamnation à mort est faite à 5 h. 5ti. Très pâle, mais toujours très calme, Bolo se laisse bander les yeux sans prononcer une parole. Puis le lieutenant Audiger, qui commande le peloton d'exécution, composé de douze hommes du 28* chasseurs, fait un signe. Le peloton fait feu et le condamné s'abat, la tête et le cœur traversés de part en part. ques. C'est un fhmboiement irrégulier, une succession de flammes qui se poursuivent l'une l'autre, nous faisant à chaque fois ciller des paupières. Nous traversons la cour d'une grande ferme. L'ossature des toits se découpe sur l'horizon. Après la tempête d'une dernière salve, nous entendons des éclatements étouffés par la distance renvoyer leur écho à l'orage dont l'air est encore agité. Au signal d'un coup de sifflet, là faligne nous jette sur les talus du chemin, pêle-mêle, couchés, accroupis, appuyés sur nos sacs. Nos épaules oublient une minute l'étreinte suppliciante des courroies. Des propos fébriles se croisent au hasard et se heurtent. Nous sommes hors de la zone maudite. Demain, nous pourrons voir des maisons et des jardins. Et c'est avec plus d'entrain que la compagnie se remet en marche. On dirait qu'elle est réveillée. Des cris jetés accrochent des rires et les font sonner comme des grelots. En file indienne, nous prenons des sentes vagues, à travers des champs où nos semelles ont peine à se dégager de la glèbe. Devant les barrières des prairies, nos pas clapotent dans des flaques d'eau. Nous contournons des fermes, où des lumières glissent entre les planches des granges. Dans l'ombre plus noire sous les grands arbres, nous longeons des mares immobiles au reflet mystérieux. Enfin, le pavé d'une route résiste à notre pas. Des voix crient : o Serrez ! Serrez ! » L'allure devient plus rapide. Sans tourner la tête, nous nous déplaçons péniblement à l'appel violent des camions automobiles.Nous traversons la place d'un village abandonné. Un clocher obscur se perd dans le ciel vague. A ses pieds dorment des tracteurs à larges roues, cuirassés de bûches. Le grouillement imprécis de la route augmente. Des cavaliers nous éclaboussent. Leur silhouette dansante est happée par la nuit. Les voitures rebondissent avec fracas. Leurs conducteurs casqués excitent les atte-» lages. Les baraquements que nous rencontrons allongent vers nous des rais de clarté. Des phares d'automobiles font glisser leurs larges cônes de lumière, dont 1a base fond dans la pénombre. Nous avançons, étourdis de cette agitation retrouvée. La fatigue commence à tasser notre contentement et nous allons sans plus causer, d'un pas monotone qu'une hâte instinctive presse comme celui d'un troupeau vers la ferme. Quelle autre vision surnage sur l'eau dormante de nos cerveaux, que celle de la baraque où nous allons bientôt nous engouffrer ? Elle s'allongera, toute vide sous l'œil falot de la lanterne qui dessine au plafond l'ombre confùse de la charpente, et dont la lueur caresse le débordement clair de la paille épaisse et douce, "de la paille qui nous attend pour bercer notre repos sans rêves. Robert Vivier. A Travers tout L'anniversaire de la naissance du P«.oi a été célébré dans toutes les villes suisses par nos comptrio-tes : A Genève, à Lausanne, à Berne, partout il J eut des réunions nombreuses où furent glorifies nos souverains et notre armée et auxquelles pri* rentpart des personnalités helvétiques. * * # ' Mme la duchesse de Vendôme, princesse de Belgique. a fait parvenir aux bienfaiteurs qui lui ont donné leur collaboration pour l'œuvre des convalescents de Cannes dont elle est. la généreuse fondatrice, un hommage d'une remarquable délicatesse. Il se compose d'un luxueux album où sont réunies des photographies de l'hôpital désigné sous le nom de « Villa Saint Jean ». La première page renferme un magnifique portrait de la sœur de notre Roi, que rehaussent les médaillons de nos Souverains. **» Vendredi s'est réuni à Sainte-Adresse le Comité de guerre : bientôt après se tenait une réunion # plénière du Cabinet à l'Hôtellerie, sous la présidence du baron de Broquevilîe, ministre de la Pie-constitution nationale. * Notre compatriote. le commandant Moureau, da steamer Haelen. fait prisonnier naguère, vient de s'évader d'Allemagne. Le Haelen était au service de la Commission for Pielief quand il fut capturé par les Boches, qui voulaient s'approprier ainsi sa cargaison. Ils jetèrent en prison son équipage sous un mensonger prétexte. * & % Le major CorniL des carabiniers, a été nommé directeur générai du personnel et du recrutement , au ministère de la guerre, en remplacement du lieutenant-colonel Huolet, qui a rejoint le front. $ * * Une matinée artistique sera donnée dimanche 21 avril, à 15 heures, à l'Institut des Invalides belges de Sainte-Adresse (Sous-Bretonne) : elle sera consacrée à l'audition d'œuvres classiques et de musique belge. Une délégation du Comité da commerce anglo» belge a quitté Paris cette semaine, se rendant à Londres ; elle sera reçue par les membres du Bel-gian Trade Committee. Ils examineront en commun les moyens propres à développer nos relations indostrieiles et commerciales avec la Grande-Bretagne. La délégation sera reçue par le lord-maire de Londres, qui offrira un lunch en son honneur. *** Le Parlement hollandais s'est occupé de no* réfugiés. Le chef du Cabinet, répondant à une interpellation concernant l'alimentation des réfugiés et des internés, a déclaré qu'environ 100,000 réfugiés belges se trouvaient en Hollande. Ils reçoivent les mêmes rations que les citoyens hollandais et on ne peut demander à la Belgique de fournir des vivres pour ses réfugiés. sfc*% Un Congrès des «. nationalités opprimées par l'Autriche-Hongrie » vient d'être tenu à Borne. Il comptait des représentants des nationalités assujetties à la domination de l'Autriche-Hongrie : Italiens, Polonais, Tchèques et Yougoslaves. Ils ont voté un ordre du jour réclamant pour les peuples le droit de constituer leur nationalité et reconnaissant en ia monarchie austro-hongroise un instrument de domination allemande et un obstacle à la réalisation de ce droit. Le ministre de l'instruction publique de France a visité, les écoles d'Alsace. Partout il a été frappé des résultats, obtenus par les instituteurs-soldats, qui. fjnt assumé la tâche d'apprendre le français a'<t?k enfants d'Alsace. Au bout de trois ans à peine, ip.s écoliers non seulement le parlent et le comprennent, mais encore l'écrivent avec pureté. , C'est là une des formes de leur affection à la patrie, à laquelle ils sont revenus après une brutale séparation 20 Avril 1918 ÎXnm&vo 566

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Dieses Dokument ist eine Ausgabe mit dem Titel Le courrier de l'armée gehört zu der Kategorie Oorlogspers, veröffentlicht in Anvers von 1914 bis 1940.

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