Le soir

2123 0
close

Warum möchten Sie diesen Inhalt melden?

Bemerkungen

senden
s.n. 1914, 17 August. Le soir. Konsultiert 26 April 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/zp3vt1hn4j/
Text zeigen

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software

ABONNEMENTS LE SOIR est distribué dans tout* l'agglomération bruxellois* (rez-de-chaussée) contre ta 0.30 par mois. Abonnement d'étage : fr. 0.60 par mois POUR TOUTE LA BELQIQUE : i mois, fr. 2.25 ; 6 mois, fr. 4.25 -, 1 an, 8 fr, O/i t'abonne à tous les bureaux de poste et r jx faveurs en tournée GRAND-DUCHÉ : S mol», fr- 4.50 *, 6 mois, fr. 8.50 ; 1 an, 16 fr. HOLLANDE : 3 mois, fr. 3.00, 6 mois, fr. 11.50; ! an, 22 fr. UNION POSTALE : 8 mois, fr. 7.50, 6 mois, fr. 14.50; 1 an, 28 fr. TIRAGE : 180,000 EXEMPLAIRES 'i ——°— LE SOIR Chaque jour de 8 à 16 pages BUREAUX : PLACE DE LOUVAIN, 23-25, BRUXELLES Deux éditions : AB à 3 h. et B à 6 h. INSERTIONS ; AGENCE ROSSEL, 29, place de Louvain (Troursnborfl) Suooursalo : 68, Marohè-aux-Herbos Petites annonces (1 à 3 lignes). « , .fr. t.OO La petite ligne . . t » • 0.40 Faits divers (Impartie), la ligne. • • » 6.00 (2m« partie), 4.00; (3®* partie) • • • 3.00 Sport et Réparations Judiciaires. • S • 3.00 Nécrologies, la ligne ...*••» 2.00 Réclames après les Nécrologies . . » • 1.60 . . ( Annonces : A 591 TELEPHONES { Administration : A 4738 [ Rédaction: A 190 et A 3549 Pour la France, l'Angleterre et les Etats-Unis, les annonces sont reçues exclusivement à la Sooi&tà Européenne de Publlolté, 10, rue de la Victoire, Paris, et 1, Snow Hlll, Londres, E.C« Calme sur le front belge. ~ Victoire française à Dinant LES JOURNAUX NE PARAISSENT PLUS QU'A 6 HEURES DU SOIR Les journaux ne paraîtront plus qu'en une seule édition à 6 heures du soir, en vertu d'une décision prise par le lieutenant-général Clooten, commandant la province de Brabant. Le "SOIR " sera distribué dans la soirée à nos abonnés, comme auparavant. A NOS VENDEURS DE PROVINCE Le "SOIR" ne paraissant plus qu'à 6 heures du soir, nous faisons parvenir à nos vendeurs de province le nombre de journaux que nous jugeons nécessaire. Ils voudront bien nous prévenir immédiatement s'ils désirent le voir modifier. AUJOURD'HUI C pontimOQ le "SOIR" se vend J UOllIlilSOd Une victoire française à Dinant La défense des ponts de la Meuse YVOIR-DINANT-ANSEREMME La gare de Dinant bombardée De l'envoyé spécial du « Peuple » : Dinant, 15 août. Des combats d'escarmouche se livrent depuis dix jours sur la rive droite de la Meuse, entre . v*-n;r et. Anseremme , lia n'empêchent pas les pêcheurs à la ligne de taquinei le poisson. Hier après-midi, un escadron de dragons français a été décimé dans le bois de Custinne. Des Allemands, postés des deux côtés de la route, canardèrent nos amis. Environ SO restèrent sur le terrain. Les autres, à 23, arrivèrent vers 1 heure à Dinant. Ils ne paraissaient pas le moins du monde émotionnés et considéraient cela comme un simple Incident. Le soir je me promenais sur le quai de la rive gauche en face de l'hôpital, suivant les évolutions d'un aéroplane français, lorsque, tout à coup, vers 5 h. 30, des coups de (usil suivis du crépitement des mitrailleuses se firent entendre du côté d'Anseremme. En même temps, le bruit courait qu'une forte colonne de uhlans descendait du Froidvaux. 11 semble plutôt que ces cavaliers allemands venaient de la vallée de la Lesse, qui aboutit au pont d'Anseremme. Quant à la force ennemie, j'ignore encore quelle elle était, car il faut en rabattre des évaluations chiffrées des Dinantais, qui sont quelque peu Marseillais. Le feu persistant, je me décide à aller voir ce qui se passe. Je me dirige vers Anseremme, gardant la rive gauche. Deux ou trois coups de canon, très lointains, se font entendre, indiquant que l'avant-garde ennemie approche. Cependant, au pont d'Anseremme, les ml trailleuses françaises continuent à cracher leur mitraille, balayant sans doute les Allemands qui se présentent devant le pont. J'étais arrivé à 600 mètres du lieu du combat, lorsque je reçois le baptême du feu. Un train de voyageurs venant de Givet passait. Les Allemands, postés dans les bois, sur le versant de la rive droite, tiraient dessus, juste à hauteur du point où je me trouvais, à une trentaine de mètres du rem blai du chemin de fer. Les balles sifflaient au dessus de ma tête. Je cherche un abri et j'en trouve un excellent. Un homme qui me suit, porteur d'un matelas, le dépose à terre, et nous nous abritons derrière. Mais le train ayant passé, le tir cesse. Il paraît que quelques balles ont troué les wagons, mais personne n'a été atteint. Cette alerte passée, je juge prudent de retourner sur mes pas et de regagner Dinant. J'y arrive vers 7 h. 30. J'apprends que l'attaque du pont d'Anseremme a été repoussée et qu'il y assez bien de blessés allemands couchés sur la route. Je ne sais pas exactement quel a été le nombre des pertes ennemies,mais elles sont peu importantes, sans doute, car il ne s'agit encore que de combats d'éclaireurs. Quant aux Français, dans ces petites escarmouches, ils ne perdent jamais un homme. J'avais retenu une chambre dans un hôtel de la rive droite, mais en voyant la situation, je crus prudent de ne pas passer la Meuse et de loger à l'Hôtel de la Gare, décidé à reprendre le premier train pour Bruxelles par TamineS; afin de mettre en règle mon passeport insuffisant.Je me levai à 5 h. 30 et j'allais déjeuner lorsque le canon se fit entendre, formidable. Je vais voir dans la cour ce qui se passe, lorsque j'entends des obus passer, avec un sifflement sinistre, à 10 ou 20 mètres au-dessus de moi pour aller éclater avec fracas sur la montagne, entre la gare et une villa, située à quelque cinquante mètres plus haut. Je déjeune cependant en compagnie de M.Outer,professeur à l'Athénée royal d'Ixelles. Mais plusieurs obus étant tombés à 20 mètres de l'hôtel, dans la station, nous nous réfugions dans la cave, avec l'hôtelier, sa IIIUII» UVIIIMHI MVU femme, ses enfants, un monsieur et quelques dames de Dinant qui avaient cru prudent de venir passer la nuit. Bien nous en prend, car à peine sommes-nous dans les sous-sols qu'une bombe pénètre dans l'hôtel avec un épouvantable fr.x.;eu., .jUV. Uûi. rte vitre venait tomber jusque dans les escaliers de la cave. Ce fut pour moi, après le baptême d'hier, la confirmation du feu. Quoique très impressionnés, — on le comprendra, — songeant aux nôtres, redoutant un incendie, nous gardons notre sang-froid, M. Outer, l'hôtelier, ie garçon et moi. Je continue 5 à fumer tranquillement ma pipe, attendant avec résignation les événements, tandis que les femmes pleurant et récitent à haute voix des Ave Maria. Une vingtaine d'obus éclatent ainsi dans ce cercle dangereux, puis la voix du canon cesse. On n'entend plus que quelques coups de fusil. Nous décidons alors, M. Outers et mol, de quitter l'hôtel et de gagner la montagne. Nous longeons les maisons, et nous nous dirigeons vers Bouvignes. Quelques balles venant des hauteurs de la rive droite où se trouvent les éclai-reurs allemands sifflent encore à nos oreilles, et nous atteignons enfin, sains et saufs, un chemin privé qui conduit à la villa de M. Ber-? naert, un industriel gantois, actuellement en 1 villégiature. Nous rencontrons des Français. 1 Nous causons avec ces soldats. Ah! quels caractère ! Quel calme I Quelle confiance ! 3 « Nous allons leur en envoyer des pruneaux 1 Qu'ils viennent ! » nous disent-ils. On les croirait à la fête I Nous quittons ces braves en leur souhaitant [ bonne chance, et nous nous dirigeons vers le J château. Nous allons nous mettre à un « point de vue » du parc pour voir ce qui se passe vers * le pont de Dinant. Mais quelques balles égarées ' ayant sifflé autour de nous, nous croyons pru- * dent de nous retirer et de poursuivre notre * route vers Sommière. Il pouvait être alors ? 7 h, 30. A ce moment commença vers la passerelle de Bouvignes un feu nourri. Aux coups de fusil des Allemands ripostaient les flingots 1 et les mitrailleuses françaises. Ce fut, sans intermittence, une pétarade soignée, tandis qu'au même instant, quelques obus allemands s'abat-1 raient dans la direction de Dinant, et que l'ar-» tillerie française, placée sur les hauteurs de la rive gauche, ouvrait elle-même le feu. De la ferme de Meez, où nous étions allés nous rafraîchir, nous dominions parfaitement ie plateau qui s'étend sur les hauteurs de la rive droite par où se fait l'invasion allemande. Nous t distinguions très clairement les routes que vent suivre bientôt les grosses masses ennemies, se t déroulant en rubans blancs, de Ciney, Lisogne, > Loyers, Evréhailles, vers la • allée, de même 1 que les Fonds de Leffe et autres chemins aboutissant au faubourg de Dinant. Nous apercevions aussi distinctement les fantassins allemands s'éparpillant en tirailleurs ? dans la plaine, pour se réfugier dans le petit ? bois de sapins d'où, à la lisière, ils tiraient sur ? les Français défendant la passerelle de Bouvi-e gnes. et dont les mitrailleuses ne cessaient de 'donner. Nous partons par Sommière vers Falaën. Et le canon tonne toujours. Que sera-ce tantôt, que sera-ce surtout de-? main ou après ? Car il ne s'agit encore ici que 5 de combats d'éclaireurs, pas même d'avant-t garde, je pense. Sur toute la plaine qui s'étend vers Lisogne, on ne voit pas encore de grosses masses d'ennemis. Mais l'avant-garde est proche. et le gros de l'armée la suit. Qu'elle viennel t Avant de passer la Meuse — s'ils la passent — e des milliers et des milliers d'Allemands joncheront le sol, et les formidables forces fran-5 çaises achèveront leur déroute. i M. HAMBURSIN. nous reiugions aans la cave, avec î notener, sa * Confirmation de la victoire française LA LEGATION DE FRANCE A BRUXELLES A REÇU LA CONFIRMATiON DE LA VICTOIRE REMPORTEE A DINANT PAR LES TROUPES FRANÇAISES. LES ALLEMANDS, VENUS EN FORCE ET AVEC QUANTITE DE MITRAILLEUSES, ONT ATTAQUE LES POSITIONS FRANÇAISES. LE COMBAT A ETE DES PLUS VIFS. L'ARTILLERIE FRANÇAISE, ENTRANT EN ACTION, A BIENTOT DECIME LES ALLEMANDS. NOS ALLIES OCCUPENT A CE MOMENT LES DEUX RIVES DU FLEUVE. * î o 9 S • s,»... « _ ,t Voir plus loin nos Dernières nouvelles COMMUNIQUÉS OFFICIELS SAMEDI Ci le communiqué transmis le samedi 15, à 9 heures du soir, à la Presse : La situation de notre armée est toujours fort bonne. Les combats qu'elle a menéa victorieusement contre l'ennemi ont encore relevé son moral. Dans leur ensemble, les dispositions .tratégiques sont telles que nous pouvons nous attendre à faire face, dans des condition avantageuses pour nous, à une attaque de l'adversaire, f, Toutefois, il n'est pas impossible qu,; nous ne devions résister qu'à très peu de i monde. Notre état-major a pris les dispositions nécessaires pour parer aux diverses éventualités. - Il ne faut pas s'alarmer si l'on entem par-ci par-là des détonations : on fait partout des destructions à l'aide de la poudre et l'on prend facilement le bruit de ces détonations pour de3 coups de canon. I II y a eu aujourd'hui en divers endroits contact entre Français et Allemands : l'avantage est resté aux premiers. Nos alliés ne sont plus loin de nous. Nos forts tiennent toujours et font le plus de mal possible aux Allemands. Un des commandants de nos forts a eu les cuisses traversées pr. . des balles et il continue son service en fauteuil roulant. Les récits des combats sont plein de traits d'héroïsme de la part des nôtres dans lesquels on peut avoir pleine confiance. MESURES DE POLICE L'autorité militaire fait exécuter, dans les environs de Bruxelles, des travaux de retranchements, principalement dans les grandes artères de communications interurbaines.Ce ne sont là que de simples mesures de police. Ces travaux pourraient aussi servir, le cas échéant, à arrêter des groupes égarés de cavaliers allemands. M iiBÉB te opniois DIMANCHE Ce soir, à 4 h. 1|2, le ministère de la guerre nous remet le communiqué officiel suivant : t " La situation générale n'a pas changé depuis le dernier communiqué. „ Devant nous, on ne signale aucune masse importante de troupes allemandes. Notre armée n'est en contact direct avec l'ennemi en aucun point de son front. ^ „ Dans i'enseml&af on a l'impression d un 1 arrêt momentané dans les opérations A la frontière franco-allemande Succès de nos alliés. - Les Français ont repris Thann. - Des aéroplanes français ont lancé des bombes sur Metz. Bruxelles, 16 août. — Communication de la légation de France : L'attaqua brusquée qui devait se produire par la Belgique et se terminer par une marche Immédiate sur la France a échoué oomme l'attaque brusquée des Allemands sur Nancy, A la suite de ces échecs, la mobilisation et la concentration françaises ee sont effectuées avec une régularité parfaite. Les mouvements de nos troupes sont bien coordonnés avec ceux de nos alliés. Le corps expéditionnaire britannique a débarqué. Dans la Manche, l'Atlantique et la Méditerranée, la maîtrise de la mer nous est assurée complètement. Des mines ont été. dit-on, immergées par les Allemands dans la mer du Nord. La France et ses alliés se ravitailleront certainement et facilement. Les troupes françaises d'Afrique ont été transportées en France sans aucun Incident. Le gouvernement français, comme le gouvernement belge, a expressément recommandé aux populations civiles de ne pas prendre part aux hostilités. Tous les cas de participation de la population civile aux hostilités signalés par les Allemands sont faux. Dans les Hautes-Vosges, les Allemands reculent et nos troupes continuent leur mouvement de progression. Elles ont brillamment enlevé plusieurs villages, dont ceux de Blamont et de Cirey. De3 colonnes allemandes, comprenant un corps d'armée bavarois, se sont repliées, laissant des prisonniers, des blessés et des morts. Nous avons repris Thann. Le général von Deimllng aurait été blessé, assurent les prisonniers. Nous avons pris un drapeau allemand et un nouvel aéroplane. Les avions français ont Jeté des obus à Metz sur les hangars Zeppelin. AUX CIVILS Le ministre de l'intérieur recommande aux civils, si l'ennemi se montre dans leur région: De ne pas combattre ; De ne proférer ni injures ni menaces ; De se tenir à l'intérieur et de fermer les fenêtres afin qu'on ne puisse dire qu'il y a eu provocation ; Si les soldats occupent, pour se défendre, une maison ou un hameau isolé, de l'évacuer, afin qu'on ne puisse dire que les civils ont tiré ; L'acte de violence commis par un seul civil serait un véritabïè crime que la loi punit d'arrestation et condamne, car il pourrait servir de prétexte à une répression sanglante, au pillage et au massacre de la population innocente, des femmes et des enfants. 'TVYTTYTVTTTlïTTITTfHI»VTTYVTTTVV *VfTTTYY»¥»TT»»T¥TTT* ..IlirTfT . Un appel au patriotisme • des Belges \ Payons nos contributions ? Dans les circonstances actuelles, c'est n un devoir patriotique pour les contribua- p bles belges de verser au plus tôt leurs im- £ positions, sans même attendre l'expira- 'r tion des délais légaux et les échéances s ordinaires. ® Parmi les innombrables besoins de t l'heure présente, il suffit de considérer i' la solde et le ravitaillement des troupes et l'indemnité allouée aux familles des s soldats. Le gouvernement est convaincu que cet JJ appel au patriotisme des contribuables u sera entendu et qu'ils y déféreront avec s empressement. c La Reine à Sa Maison du Peuple s de Bruxelles e Grand émoi, samedi, vers la fin de l'aprês- ' midi, dans le quartier de la Maison du Peuple. . La reine Elisabeth est venue, sans cérémonie ? ni protocole, rendre visite aux 40 blessés héber- e gés à l'ambulance du local socialiste. ^ , La Reine, reçue par le citoyen Octors, a visité toutes les salles de l'ambulance ouvrière. r Très simplement, elle a dit toute sa gratitude g aux camarades administrateurs de notre Mai- c son du Peuple. Au dehors, à son départ, des centaines de femmes l'ont ovationnée. A cette note du Peuple, ajoutons une anec- r dote touchante : la Reine venait de partir, lors- ^ qu'un blessé, Louis Croquet, qui va retourner y au front, manifesta le regret de n'avoir pas a prié la Reine de lui faire obtenir une autorisation pour aller embrasser sa femme. s — Elle va être mère»dans quelque temps et u qui sait si je la reverrai jamais. a Aussitôt on courut ; la Reine allait monter en voiture. On l'Informa du désir de Croquet. Avec ' la meilleure grâce du monde la Reine revint sur c ses pas, et accourut au lit de Croquet, qui, très t ému, formula sa requête. La Reine lui promit de faire tout ce que i dépendait d'elle, pour que le vaillant soldat pût aller embrasser sa femme, avant de re- ; joindre à nouveau son poste de combat. ^ ; A la gloire de Brialmonl Un excellent article d'Edmond Picard à la i mémoire du glorieux constructeur des forts de Liège : Avec le général Léman, soudain révélé opiniâtre, pénétré et éminent stratège, qui eut la , direction .périlleuse /et lieuryi'£f dn j':-, îerrîîçle 1 où il a splendidement gagné la partie, où le chef fut cligne de ses compagnons d'armes et ceux-ci dignes de qui les commandait, il est une autre grande figure qui surgit en Fantôme, i et vers laquelle tout cœur belge doit diriger ses souvenirs et sa reconnaissance. Il s'agit de Henri Brialmont, qui combina le système de défense des forts de la Meuse. Peut-être que ceux qui, comme moi, furent les contemporains de sa vie laborieuse et parfois tourmentée par la méconnaissance d'une supériorité qui permet de dire que ce puissant « fortiflcateur », né à Venloo en 1821, égala Vauban par son génie; peut-être, dis-je, qu'ils l'ont vu en apparition, surgissant dans les ombres des deux nuits terrifiantes du plateau de Herve, dressé au-dessus des feux et du fracas des canons, assistant muet au premier essai du formidable et ingénieux organisme militaire, son chef-d'œuvre. Chef-d'œuvre mutilé, car si on l'avait exécuté intégralement, il y aurait un fort à Lixhe, seul endroit où maintenant peuvent passer les gros charrois prussiens, et un fort central au lieu d'où l'on a pu bombarder Liège. Mais il a fallu concéder quelque chose aux braillards de l'époque. ❖ & X Je me souviens des discussions acerbes qui furent menées quand son système des forts de la Meuse fut soumis à nos Chambres. Ai-je besoin de rappeler qu'immédiatement cet admirable projet devint l'aliment d'une querelle de partis qui ne le cède pas, comme type des puérilités auxquelles s'attachent les politiciens, aux débats sur l'utilité et la portées commerciales du chemin de fer du Bas-Congo, si niaisement combattu. Brialmont reçut sa large part de coups et d'outrages de la part des antimilitaristes et de ceux qui, alors et depuis, ont tenu pour gaspillage toute dépense destinée à préserver la Belgique des dangers du dehors. Ah l ce qu'ils doivent présentement comprendre qu'ils n'ont plus à oser montrer sinon leurs personnes, au moins leurs désastreuses doctrines t Ah 1 ce qu'ils doivent, trop tard, percevoir, ces prêcheurs d'économies, qu'un budget de guerre n'est qu'une prime d'assurances contre la catastrophe d'une invasion et le malheur suprême d'une perte de l'indépendance nationale ! Une prime, oui, une prime, qui, pour nous, eût été moins chère dans le total de ses an- < nuités que les dépenses faites «maintenant pour tenir tête à un ennemi qui nous croyait mal armés, et que les dévastations que cet ennemi et nous-mêmes avons accomplies dans le cruel Phénomène de la Guerre, qui nous secoue. Récit d'un défenseur de Liège C'est tout à fait là-bas, à la périphérie de l'agglomération bruxelloise, dans une ambulance installée sur le plateau salubre de Fo-rest, à l'orée de ce merveilleux parc Duden, où il fait si bon aller, en ce moment, se reposer des émotions qui mettent à l'épreuve nos pauvres nerfs. Dans cette ambulance de nonante lits, un seul soldat, jusqu'ici, a été amené, il y a deux jours. Il n'a reçu aucune blessure; mais après dix jours, il est encore fiévreux et affaibli, et il n'a pu prendre que du lait. Ce brave garçon est un Wallon de Jodoigne, ouvrier métallurgiste, qui, depuis longtemps déjà, habitait Roubaix, où il a laissé une femme et deux r petits enfants, et ses beaux-parents septuagénaires. Il venait de sortir de l'hôpital de Roubaix, où il avait passé quatre mois, et cherchait du travail quand la feuille de mobilisation vint le toucher. Il eût pu, convalescent, dénué de tout, rester en France, auprès des siens. Eh bien I non. Il voulut partir immédiatement. Dix-sept hommes de sa famille: frères, beaux-frères, etc., ont été rappelés sous les drapeaux, en France et en Belgique. Raymaeckers fait partie du 12m" de ligne qui, comme on sait, a reçu le premier choc devant Liège. A Visé, son bataillon descendit pas mal d'officiers et de uhlans apparus de l'autre côté de la Meuse. Dans la nuit qui suivit, il soutint pendant des heures le dur combat devant le j - Xgrt de £ontisse. Ecrasés par le nombre, nos raillants soldats durent finalement se retirer ;ur Milmort et Herstal. Raymaeckers défaJLl-ait, se traînait péniblement. A un moment lonné, il vit qu'il ne pouvait plus suivre ses ;amarades. Il se coucha à plat ventre entre leux champs de seigle et fit le mort. Bientôt, lerrière les troupes belges, qui battaient en •etraite en faisant le coup de feu, les Alle-nands passèrent la route. Raymaeckers se releva ensuite et, le corps penché en deux, à travers champs, il descen-lit dans la vallée, prenant une ligne plus ïourte que les Allemands, et espérant ainsi ■ejoindre à temps les nôtres. Les balles belges sifflaient à ses oreilles. On devine par quelles ingoisses passa le malheureux. Ayant rejoint >es camarades, ce malheureux, épuisé de fa-igue, dut encore faire à pied dix kilomètres, usqu'à Rocourt. Là, il tomba évanoui. On le ransporta à Waremme, où il fut soigné pen-iant quelques jours, et d'où il fut dirigé ensuite sur Bruxelles. Nous essayons d'obtenir de ce brave quel-iues précisions, quelques détails précis. Le nalheureux répète machinalement, comme en in rêve, les yeux fixes : « C'est horrible, la' juerre ! Combien va-t-il encore en tomber ? Sur a route de Herstal, je devais marcher sur des cadavres, des cadavres allemands surtout. C'est I peine si j'ai vu quelques uniformes belges >ur cette route. » Nous demandons enfin à cette homme quelle ;st la première impression que lui firent les ;roupes allemandes. « Nous étions sous le fort de Pontisse, quand lans la nuit, nous entendîmes une musique étrange. Ils tambourinaient sur leurs tambours :t aussi sur le cuivre des clairons et, criaient i Deutschland ! Deutschland J » Voilà qui est bizarre en vérité. Le brave Ray-•naeckers a-t-il entendu cela? Ou n'a-t-il pas lté victime, tout naturellement, d'une hallucination ? Les heures grises A l'aube elle est partie, vêtue de sa robe noire des dimanches, emportant des provisions ians un grand panier. Elle a difficilement trouvé place dons le premier train, tout encombré le voyageurs. Trois jours avant elle a reçu une lettre de son fils, lui disant qu'il était cantonné dans in petit village des environs de Louvain. Elle i voulu le revoir. — Vous ne parviendrez jamais à le retrouver, Lui ont répété vingt fois des voisins. Les régiments se déplacent tous les jours. Personne ne pourra vous renseigner... — Bah 1 Je veux tout au moins essayer... Elle est partie- Arrivée à Louvain, après quatre heures pas» sées en wagon, elle s'est informée auprès d'officiers et de soldats. Aucun d'eux ne pouvait lui ionner d'indication précise. Aucun ne savait si « son » régiment était encore dans le petit village dont son fils lui avait donné le nom. Découragée, elle s'est assise à la terrasse d'un café, et elle s'est mise à pleurer. Un officier, attablé non loin d'elle a eu pitié de sa détresse. — Allez toujours là-bas. Le régiment y est peut-être encore... Elle est sortie de la ville. Elle a gagné la campagne Couverte de poussière, elle a parcouru des kilomètres, et encore, et toujours. Com-mont a-t-Pl'.e réussi après tant de détours à. atteindre le village où le regiinent a séL* nouveaux cantonnements. Elle ne pourrait guère l'expliquer. Ne sachant pas un mot de flamand, elle se bornait à redire inlassablement le même nom, et elle s'orientait suivant les gestes des paysans. Enfin, voici des groupes de soldats, et tous portent sur leur bonnet de police le signe dis-tinctif qu'elle a immédiatement reconnu. Et elle leur a demandé s'ils ne pouvaient pas lui indiquer où était son fils. — Tenez, le v'ià là, vot' fteu. Il est occupé à creuser une tranchée avec les hommes de sa compagnie. Elle s'est approchée, mais immédiatement une sentinelle l'a arrêtée. Longuement elle a dû parlementer. Le factionnaire l'a renvoyée à un caporal. Celui-ci en a référé à son sergent, qui a transmis la demande au lieutenant.L'ennemi est loin, et l'officier songe aux in* quiétudes de sa propre famille. Il accorde l'autorisation sollicitée. Alors ce sont des embrassades, des cajoleries, comme lorsqu'il était un tout petit garçon. Elle lui a apporté des œufs durs, du jambon, des tartinej^une bouteille de vin... — Tiens mange donc! Tu dois avoir faim. . Mais il refuse doucement. Tantôt, plus tard, il veut partager les vivres avec ses camarades. II lui parle des longues marches qu'il a faitesK de la bonne humeur, de l'entrain, de la camaraderie régnant parmi tous les compagnons d'armes, officiers et soldats. Il s'informe des nouvelles de la guerre, des résultats des batailles livrées, puis la conversation languit: Tous deux se taisent. Us se regardent. Il ressent une émotion qu'il n'ose pas exprimer. Elle songe aux batailles prochaines. — Allons ! m'an. Faudra vous in aller, l'ser-gent fait signe de revenir. Ils s'embrassent. Ils se quittent. Elle n'est déjà plus qu'une petite tache noire &ur la rou« te grise. Et, en agitant son bonnet de police, il lui crie réconforté: — A bientôt 1 A bientôt ! Suppression de la distribution des postes Anvers, 16 août. On annonce que le service de distribution des postes a été suspendu pour trois jours à Anvers. Le ravitaillement de Bruxelles Nous avons voulu nous rendre compte de visu de la qualité des denrées alimentaires que la ville de Bruxelles met en vente pendant ces jours troublés dans les magasins de l'Abattoir Communal, et nous nous y sommes rendu ce ' matin. Nous avons pu constater par nous-mêmes que tout y est de premier ordre, contrairement à ce qu'on aurait pu supposer pouc une vente en masse, à si bas prix; le beurra des Flandres, très gras et très fin, est d'incontestable provenance ainsi que les œufs qui arrivent directement des meilleures fermes flamandes, et sont d'une exquise fraîcheur. Des tas énormes de superbes choux verts et rouges — les couleurs de la cité 1 — s'étalent majestueusement à côté de montagnes de carottes et d'énormes entassements de sacs d'oignons dorés et d'appétissantes pommes de terre. A côté, au magasin des farines, six mille sacs sont à la disposition des intéressés; un délégué de la Croix-Rouge vient d'en acquérir cinq cents pour les besoins de nos ambulances.La Croix-Rouge s'est aussi assuré la production exclusive de cent hectares de cultures maraîchères qui pourront journellement fournir une incroyable quantité de légumes irais; d'autre part toutes les provisions de denrées de conserve sont faites, et le ravitaillement en viande, beurre et œufs est assuré. La population bruxelloise, comme les hôtes de ses ambulances, peut donc être rassurée. NL l'une, ni les autres ne manqueront de rien, et la sage prévoyance des pouvoirs publics les a mis à l'abri des spéculations malhonnêtes. 28» ANNÉE LUNDI 1" AOUT 1914. ÉDITION AB 11 I W—BMB—1B1——M——MM—I ■■!«!

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Zufügen an Sammlung

Ort

Zeiträume