Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique

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s.n. 1917, 28 Mai. Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique. Konsultiert 01 Juli 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/pz51g0k73n/
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<3* apj-NEiï. — série nouvetre.^ in* 9it ïje Numéro ; 10 centimes (?> centimes au Front) LUNDI 28 MAI 1917. REDACTION ET ADMINISTRATION 3, Place des Deux-Ecus, 3 PARIS Téléphone : Centra! 33-04 BUEEâ'JX AU HAVRE : 28'", Hue de la Bourse, 23*" LE HAVRE Téléphone : 64 Beige DIRECTEUR Fernand NEDRAY LE XXE SIÈCLE Quotidien belge paraissant au Havre et à Paris ABONNEMENTS ÊrarsCe 2 fr. 50 par mois » 7 fr. 50 par trimestre. ftngieterre. 2 sh. 6 d. par mois. » ... 7 eh. 6 d. par trimestre. Autres pays 3 fr. — par mois D 8 fr. — par trimestra. PUBLICITE S'adresser à l'Administration du Journal Les petites annonces sont'également reçues à la Société Européenne da Publicité, 10, rue de la Victoire, paris, nui p.n a Le manonnlp. •nnur Paria LA GUERRE VUE DE LONDRES Encore l'organisation (De notre correspondant.) Le 26 mai 1917. Oui, encore ça, après trois ans d< guerre ! Encore ça qui manque, et qu'or n'arrive pas à établir. Cu ne vous étonnera pas, vous qui lisez chaque jour dans le: journaux d'âpres critiques de l'organisa tion ou de la désorganisation révélées dans divers domaines, en France. Souvent vous lisez auissi l'éloge de l'Angleterre, d< son esprit pratique, de son travail formi dable, de ses limitations volontaires.. L'Angleterre a bon dos, lorsqu'il s'agit d( piquer d'émulation les Français. Plût ai Ciel que la réciproque fût vraie ! N'exagérons rien. Reconnaissons la no blesse incomparable avec laquelle l'Angle ■terre s'est comportée, depuis le début dt la guerre. Reconnaissons F immensité d( son effort. Mais ne croyons pas, — iw croyez pas, grâce au mirage de la dis tance, — que tout soit parfait dans ce' effort. Il a produit d'innombrables heurts 11 a gaspillé de précieuses forces. Ces* la tâche, non de demain — demain serai trop tard — mais d'aujourd'hui, de remé dier à ces graves défauts. r.v Lorsqu'on décembre dernier le ministère Lloyd George fut constitué, on s'accorda è reconnaître comme plein de promesses l'appel au pouvoir de deux hommes d'affaires : M. Neville Chamberlain et Lo.rc Devonport. Il est curieux de constater que les dens plus grosses déceptions ont précisément été causées par eux. ' Le « ministère du service national », dirigé par le premier, a été un raté « record ». Il n'a rien fait — que créer un millier de nouveaux officiels f C'est l'échec complet, reconnu, irréparé sinon irréparable.Lord Devonport avait dans ses attribution le contrôle de l'alimentation. Il l'fi borné à des restrictions de vente et des limitations de prix qui, ou bien ont fait disparaître les denrées, ou bien les .ont mises à la portée des riches en en privant les pauvres. Certes, on condamne à cent livres d'amende un riche propriétaire qui nourrissait de blé ses porcs et ses pigeons ; à deux livres, une femme qui donnait chaque jour ■un kilog. de pain à ses chiens ; mais on fait queue chaque jour devant les magasins pour avoir du sucre et des pommes de terre; ceux qui n'ont pas le temps de faire queue n'en ont pas. Et chaque jour on trouve du pain dans les poubelles. Partout, désordre et inorganisation. Le dernier ordre (lisez « conseil », car nulle sanction n'existe) de Lord Devonport fixe 'à 4 i livres par semaine et par personne ia ration de pain; les affiches • officieles la fixent à 4; les communiqués des journaux à 3 On nous menace* d'une pénurie de viande. Mais les restaurants offrent des menus à sept plats. Et une grosse maison de la place publiait la semaine dernière, dans les journaux, une annonce offrant en vente cent cinquante mille jambons, de 10 à 20 livres chacun, sans limitation de quantité par acheteur. Les journaux donnent des conseils, par quoi en peut juger le public auquel ils s'adressent : « Ne jetez pas les restants de viande. On peut en faire du hachis. — Ne jetez pas les os : on peut en faire du bouillon. — Ne jetez pas la graisse : elle peut servir à faire les fritures, ou à allumer les feux. » Des continentaux, lisant ça, liront. C'est l'A, B, C d'une ménagère de dix ans, chez nous. Mais pas un ordre net, pas une décision ferme. Lors de mon dernier article, on imprimait les cartes de pain. On les imprime toujours ! On n'en sortira pas, tant que chique ha- I habitant n'aura pas reçu sa carte de pain qui lui permettra d'aller chercher, tous les lundis, ses quatre livres ou ses trois livres et demie .pour la semaine. Ça réglera la question de consommation, — et ça libérera des milliers de jeunes gens, beaucoup mieux à.leur place au front que dans des boulangeries ou des voitures de distribution. va Dois-je, à cet égard, parler de la dernière grève ? Qu'une grève éclate en ce moment, c'est pénible, c'est invraisemblable. Mais combien ce Fest plus quand on songe qu'il ne s'agit pas d'une question de salaires, d'une dispute entre patrons et ouvriers. La raison première est celle-ci : le droit qu'ont voulu conserver les ouvriers de désigner eux-mêmes, au lieu de laisser désigner par ! les tribunaux, ceux d'entre eux qui doivent 1 répondre à l'appel des armes. L C'est ahurissant. • Ce qui ne L'est pas moins, c'est la façon " dont la grève a pris fin, dont l'accord final 1 s'est rédigé. Il porte que les ouvriers ex- ■ périmantes engagés dans des travaux de ; guerre seront « protégés contre le recrute- ■ ment »(sic). <c Protégés » contre le suprême devoir et le suprême honneur ! * Les mêmes dont les frères se font tuer à [ Bulecourt, à Gaza, à Samarra, sur le sur le Carso ! On croit rêver, — et l'on ne peut môme pas essayer de comprendre. t * 1 « *! Peu d'affaire allemandes ont été liquidées.Les banques allemandes, plus ou moins sous séquestre, continuent toujours à tra-| vailler, avec des chefs de départements allemands. Des milliers de Boches sont en liberté, vaquant à leurs ocupations, mangeant avec la double volupté de la goinfrerie et dn patriotisme les vivres qu'on tente de rationner aux Anglais et aux Alliés. Trente-cinq mille <\bjecteurs de conscience, n'acom, plissant aucun service de guerre, murés dans leur couardise, ternissent la gloire des deux millions de braves qui combattent, en Occident et en Orient, pour l'Empire britannique. Tout ce que je dis là, l'opinion britannique le pense. Elle est lasse de voir tant de sacrifices j gâtés par quelques égoïsmes ou par un inguérissable rond-de-cuirisme ; elle veut la victoire, et est prête à tout-pour l'obtenir, — à tout-ce qu'on lui démanxiera : et elle veut qu'on le lui demande. Longtemps, on a attendu, au pouvoir, une tête et un bras. On les a aujourd'hui. C'est beaucoup, mais ce n'est pas assez. Il faut encore que la tête commande et que le bras agisse. GUTT. ■■ . HVVk Y . .... I. ...... LES FRANÇAIS repussent trois untre-attamiss 14 heures. Une tentative des Alllemands sur nos tranchées au nord du Moulin de La.ffa.ux a échoué sous nos feux. Dans la journée du 26 mai, nos pilotes ont abattu quatre avions allemands. Nos groupes de bombardement, dans la nuit du 26 a.u 27 mai, ont lancé trois mille trois cents kilos de projectiles sur des établissements militaires et des usines de l'ennemi. Les terrains d'aviation de Colmar et de Sissonne et les organisations allemandes de la région de Laon ont reçu également de nombreux projectiles. 53 heures. En Champagne, après un violent bombardement, l'ennemi a lancé, ce matin, deux attaques, l'une sur le Téton, Vautre à l'est du Téton. Il a réussi temt d'abord à pénétrer dans nos lignes. Nos cantre-atta-ques nous ont rendu la totalité du terrain perdu. Dans l'après-midi, une troisième attaque précédée par une forte préparation d'artillerie,a été déclanchée sur le Casque. L'ennemi a été immédiatement rejeté. Grande activité d'artilerie en Champagne.Journée calme sur le reste du front. Tous unis contre l'Allemagne «HE ARMÉE POLONAISE va êlre créée On envisage actuellement la création d'une armés polonaise en. France. Cette « armée polonaise » réaliserait la concentration et la fusion de 'tous les éléments polonais existant non seulement en France, mais chez tous les alliés, et qui combattraient sur le front occidental sous le drapeau polonais, pour la reconstitution intégrale de l'ancien royaume de Pologne. Le projet, à l'étude depuis longtemps, est à la veille d'être réalisé. lies effectifs de cette armée peuvent être importants, car les Polonais, qui sont quatre millions aux Etats-Unis et qui s'étaient abstenus de combattre parce qu'ils n'avaient pas une confiance complète dans les promesses du régime impérial russe, sont maintenant décidés à entrer en ligne. LA DÉCISION 09 BRÉSIL est immiBCîîîe M.' Azeredo, président du Sénat fédéral brésilien, vient d'adresser à M. Graça Arànha, ancien ministre du Brésil à Paris, une dépêche où il déclare notamment : La déclaration de guerre sera probable-, ment votée après ou avec la déclaration de; solidarité avec les Etats-Unis, proposée à la Chambre fédérale des députés. J'espère que nos amis seront contents. Il est tout à fait probable qu'une décision immédiate sera prise. — ■■■ .-wvw\- « -- Aux Etats-Unis, une tornade a balajré de nombreuses villes du sud de rUllnois, causant, des perles de vies et des dégâts matériels considérables. Le nombre des morts serait d'une centaaie. La ville de Màtfoon a le plus souffert. L'aide des iiats-ïïais La guerre aérienne. — Un programme complet d'action. — La construction des navires marchands M. Alan R. Hawley, président de l'Aéro-Club d'Amérique, annonce qu'à la suite d'un meeting tenu à Washington et auquel assistaient des fonctionnaires des services aériens de l'Etat, de l'Aéro-Cluib, etc., il a été décidé que les Etats-Unis doivent frapper l'Allemagne par la. voie de3 airs. En même temps, les Etats-Unis font l'impossible pour aider de tout leur pouvoir les Alliés, conformément à la formule donnée par le correspondant américain de l'agence Reuter : L'Amérique confiait par le détail les besoins des Alliés, et les Alliés çojiKaissent les ressourcés de l'Amérique et jusqu'à quel point elles sont disponibles pour permettre aux Etats-Unis de coopérer avec les Alliés de la manière la plus propre à conduire au succès. Apprenant particulièrement cette formule à la France, le lieutenant-général Perching a déclaré : ci La saignée du peuple français réduit sa puissance de combat. Tout le poids du succès, bientôt, va retomber sur les Etaits-Unis. » A une réunion d'un millier des plus grands usiniers des Etats-Unis, le colo-n.el Gœth&ls a déclaré qu'il avait pris l'engagement de faire construire en dix-huit mois une flotte en acier de trois millions de tonnes. « M'aiderez-vous ? » leur a-t-il demandé■Comme un seul homme, les mille usi: niers présents se levèrent et, par acclamation, en firent solennellement la promesse. ■ - Des troubles AURAIENT 'ÉCLATÉ A BRUXELLES ' Selon une dépêche d'Amsterdam à l'agence Central News de Londres des troubles sérieux, causés par la disette, ont . éclaté dimanche dernier à Forest, le faubourg de Bruxelles. La fouie s'est battue avec la ; police. La police allemande à cheval a fini par j disperser les ém eu tiers. Les dégâts matériels, qui furent considérables, sont évalués à 300.000 francs (Sous réserves.) Lee Événements de Russie Contre les socialistes extrémistes. — Le règlement des affaires extérieures et des questions diplomatiques Un incident significatif a eu lieu au congrès des représentants des soldats du frant qui s'est réuni à Pétrograde. Plusieurs délégués ont demandé à Zinovie, qui représente, dans le comité exécutif présidé par Tcheidze, la tendance Lénine, de ré pondre à ces questions : 1° Lorsque l'ennemi arrose de ses obus nos tranchées, faut-il que les soldats restent passifs? 2°- Devons-nous, au moment même où la sécurité du pays est menacée, aggraver les difficultés de la défense par une propagande inspirée -dti-principe-de la lutte deS< classes ? — . Zhiovief n'a su répondre à ces questions précises que; par des mots vagues et* par des explications -embarrassées. Aussi a-t-il été hué par l'auditoire. Au congrès des officiers,, les extrémistes n'ont pas eu une meilLaurc presse. Le colo-, nel Fou lis, prenant la défense du général Alexeïef contre une attaque d'un organe, révolutionnaire:, a dit : « Le général Alexeïef a parlé comme un soldat et non comme un politicien, en déplorant l'état dangereux dans lequel se trouvent le payé 'et l'armée, par siute de certains ordres émanant des révolutionnaires. » Toutes les questions de la politique internationale seront dorénavant discutées par le nouveau comité des affaires étrangères, .dont feront partie, avec le ministre des affaires étrangères, M. Tcrestchenko, le prince Lvof, M. Kerensky et un autre représentant du groupe socialiste, probablement .Mj Tseretelli. . Le comité examinera avant tout la question des changements à apporter dans le personnel diplomatique de la Russie dans les pays alliés. Pour le moment, on a renoncé à envoyer M. Sasonov à Londres; pour cette ambassade, on prononce maintenant le nom de M. Guckof. WWW ■ - • — ïî est joli l'enquêteur... Le Nieuwe Rolterdamsche Courant reçoit d'Allemagne la nouvelle que le docteur Ivers vient d'être condamné à neuf mois de prison pour extorsion de fonds. C'est le docteur ïvers qui avait été chargé par le gouvernement impérial de mener un grand' nombre d'enquêtes sur les prétendues atrocités belges. Son témoignage se trouve reproduit dans le bulletin des enquêtes officielles allemandes sur la prise de Louvain. Le tribunal allemand qui a prononcé sentence déclare que le docteur Ivers est un homme taré, alcoolique et morphinomane. Encore une ïelle jonraês ' ponr les armes italiennes 1,150 prisonniers » Sept canons Caslignavizza pris, puis perdu Ptome, 27 mai. — Officiel. Pendant la quatrième journée de la violente bataille sur le Carso, nos troupes onf élargi, par de nouveaux efforts, les positions conquises à l'extrême sud du plateau' et\ maintenu la possessioii de tout le terrain gagné ces jours derniers dans les autres secteurs. Le duel d'artillerie a duré avec violence depuis l'aube jusqu'au soir, sur I tout ce front d'attaque. \ Dans l'après-midi, entre Jamiano et la mer, noire infanterie a avancé par bonds sucessifs au delà du chemin de fer de Mo,n-falcotie d Duino, dans la région au nord-est de San Giovanni et conquis la hauteurj de la cote 145, au sud-est de Medeazza; puis s'est établie à quelques centaines de mètres du village. Au cours de l'action, quelques-uns de no$ hardis détachements ont poussé jusque sur les canons enoiemi et se sont emparés d'une batterie de campagne, composée de six canons, ainsi que d'une grande quantité de munitions. Ils ont capturé en outre -872 prisonnierss dont 34 officiers. Au nord de Jarriiano, les attaques et les contre-attaques, soutenues par les tirs d'artilerie, se soyit succédé avec violence, pendant toute la journée. Nous avons ren-, forcé nos positions d'occupation de la hauteur à l'est de Boscomalo. Nous nous som-< mes portés en avant au delà des maisons de Castagnavizza, mais les tirs incessante de concenlratio/i effectués par les nombreuses batteries ennemies, nous ont obligés à évacuer le village. Nous nous sommes établis sur le côté occidental. Des actions intense de Vartillerie ont eu lieu dans la zone à l'est et au nord de Go-rizia. Nos batteries ont bombardé les conques de Gargaro et de Britovoh centres' de ravitaillement pour l'ennemà. Dans le secteur de Plava, l'infanterie de la brigade Vdîne (95° et 96° régiments) a conquis d'assaut les hauteurs de la partie supérieure du valon de Palliovq, reliant ainsi nQlTe li'gné Oai Monte 'Cnceo à celle\ établie $iir-l(v cote"303. tto^ c&>ons cap-j luré, pendant celle opération, 338 prisonniers, dont .10 officiers, 1 canon, 2 lance-bombes et 6 mitrailleuses. Nos avions ont renouvelé hier leurs bombardements sur l'arrière die front ennemi. La gare de Sanla Lucia di Tolmino a été directement atteinte. Tous nos aviateurs sont rentrés à leur base. Dans un combat aérien sur Britovo, un avion autrichien a été abattu; un autre, atteint par nos tirs, est tojnbé en flammes près de Vertoiba. Une note officieuse ajoute que les troupes d'offensive ont dépassé la ligne de chemin de fer de Monfalcone à Trieste. Les récits des prisoniers font connaître qu'entre le 14 et le 25 mai,, plus de 50.000 Autrichiens ont été mis hors de combat. L'ennemi cependant reste' encore formidablement organisé. Les troupes hongroises, notamment, font preuve d'une résistance acharnée. Sur le front de l'Isonzo, environ 2.00Û bouches à feu sont braquées contre les Italiens et les renforts continuent à arriver du front russe. Deux avions autrichiens ont été abattus le 27,dont un par le lieutenant Ruffo di Ca-Iabria, qui a remporté ainsi sa neuvième victoire. LES FAUBOURGS DE TR3ESTE BOMBARDÉS Une action navale dirigée contre les faubourgs dé Trieste a eu des résultats très efficaces. Le bombardement a mis le désarroi parmi les mLlliers de soldats et d'ouvriers occupés à des travaux de fortifications. Le commandant die la place lança de pressants appels à Laybach et à Vienne pour réclamer des renforts, parce, qu'on croyait que les Italiens allaient tenter un débarquement. FEUILLETON DU « XX* SIECLE ». 29 Le Maugré PAR % Maurice des Ombiaux XIV ♦— Suite — Si l'on avait une affaire épineuse, le hieunier, qui était plus instruit que les pay-Bans, donnait un conseil, disait le droit de chacun, indiquait la manière de procéder.Son avis avait souvent empêché de recourir à la juridiction baillive .et an tonifie ; les adversaires s'étaient accordés, ayant pleine confiance dans ses conseils. iDe plus, le meunier avait été plusieurs fois mayeur et, dans les villages, le mayeur n'a-t-il pas remplacé le seigneur d'autrefois ? Il est vrai que cette fonction lui avait été enlevée dès qu'on l'avait soupçonné de fomenter le maugré et de donner aux rustres en révolte contre la loi et les propriétaires, l'appui de son autorité. Mais il avait conservé le même prestige auprès des laboureurs et la sympathie de tous les villageois. Il continuait Avec autorisation des éditeurs Calmann-Lévï, Me AuJbftr. 3. Paris. à renseigner sur leurs droits les paysans et était devenu l'âme de la résistance. 11 avait lutté pour la Roncière que les siens cultivaient ; ils habitaient chez lui depuis due les Cassour avaient pris leur place. Le. bail du moulin venait d'expirer. Mi-co n'avait fait aucune offre au régisseur du prince d'Antoing et celui-ci n'avait pas donné signe de vie au meunier. Malgré l'aventure des fermes de )a Houssière, de la Huchette et de la Roncière, Mieo croyait encore que l'on n'oserait pas l'évincer, tandis que le régisseur attendait ses propositions pour le'réduire à merci. Les propositions ne venant pas, Clovis Mico reçut une lettre lui disant que sa location ayant pris fin, il était prié de passer par la régie d'Antoing pour y faire connaître ses intentions. La colère fut mauvaise conseillère, il répondit par une missive teintée' d'insolence où il réclamait ne réduction d'à peu près un tiers du fermage pour s'engager à un terme nouveau. Espérait-il intimider le propriétaire par cette attitude ? voulait-il jouer quitte ou double, ou contre-balancer, par une offre peu élevée, des prétentions exagérées de son bailleur ? Toujours est-il que son calcul fut défectueux. Demander une diminution de loyer, c'est abandonner le système de la redevance fixe qui est la thèse même du mauvais gré, c'est reconnaître au propriétaire le droit, contesté par les paysans depuis des temps immémoriaux, d'augmenter le fermage. Cela n'échappa point ou régisseur qui ne s'attendait pas à pareille aubaine ; il s'empressa de prendre ses avantages ; d'abord il fit connaître à Mico que, ne pouvant agréer ses conditions nouvelles, il le priait de déguerpir à bref délai, puis fit connaître par voie d'affiches que le moulin était à louer. Cïovis en ricana ; se croyant assuré du dévouement de tout le village, il disait que jamais personne ne lui succéderait contre son gré. Et loin de chercher à entrer en conciliation, il fit ce qu'il fallait pour rendre l'accord impossible. Assigné en déguerpisse-ment, il ne daigna pas répondre ; aussi ne fut-on p.as trop étonné quand on vit l'huissier arriver avec la force armée pour expulser du vieux moulin à vent portant haut sur le pays l'orgueil de sa tour empennée, l'homme qui se considiérait là comme dans le fief* qu'il avait reçu d'une longne lignée d'aïeux. S'il avait cru que le bourg se soulèverait., comme cela s'était vu jadis, pour le défendre, il s'était trompé. Il n'y eut aucu-une tentative de résistance. Lui-même se garda bien d'esquisser le moindre geste de révolte en constatant que le seul effet de ce geste serait de l'envoyer pour quelque temps à la prison de Tournai. Sans mot dire, un mauvais rire aux lèvres, ce hautain paysan au nez crochu, à l'œil vif et sombre, chargea sur ses chars ses vieux meubles qui avaient vécu avee tous les siens, qui* avaient été faits pour s'emboîter dans telle encoignure, pour se placer entre le mur et la haute cheminée, la porte et la fenêtre et qui, semblant faire corps avec la brique ou "la pierre même, composaient à l'intérieur une âme familiale. L'homme pour qui chaque daiMe, chaque croisée, chaque solive était un souvenir, ne broncha, pas en déménageant ses dresses, ses commodes et le vieux lit branlant où lui, son père, son grand-père, son arrière-grand-^)ère et tous les autres avaient vu le jour, où on les avait couchés lorsque la vie les avait abandonnés, tandis que le vieux chien, après avoir donné à aboyer ce qui lui restait de voix, regardait son maître d'un œil inquiet où roulaient de grosses larmes. L'opération dura jusque fort avant dans d'après-midi." Les chars attelés, les bêtes î'assemblées, on descendit le chemin. Avant de partir, Mico avait dû payer les frais de records en beaux deniers comptants, sous «peine de se voir retenir son itiéùMe en garantie. Il quitta d'un cœur sec les lieux qui l'avaient vu naître. Le cortège descendit la côte et prit la grande route pour gagner le hameau situé au-delà du canal. En défilant devant les -hêtres séculaires, s'il se retourna vers le vieux moulin "pensif dont les bras, pareils aux ailes desséchées d'un grand coléoptère, restaient immobiles au sommet de la butte, ce ne fut pas pour s'attendrir en songeant à tout le passé qu'il laissait derrière lui, à l'âme du fo,yer, à la flamme de l'âtre dont les murmures. éyoqaient la voix de-sa femme èt de ses enfants morts, il n'eut pas une seconde d'attendrissement ; ses vieilles épaules fatiguées d'avoir porté les sacs de grains et les sacs de farine ne fléchirent pas un seul instant, car c'était de haine que sa poitrine se gonflo.it ; la mâchoire crispée, c'est d'un œil menaçant qu'il regarda la demeure qu'il abandonnait et en lui montrant le poing. Sa haine allait des gens aux choses, dont il oubliait le vieux compagnonnage, on eut dit qu'il leur reprochait de ne s'être' pas insurgées contre les envahisseurs, de ce qu'elles- allaient abriter, avec la même indifférence, les nouveaux maîtres qiî'on leur imposait. Cette haine lui donnait une étonnante verdeur, une jeunesse nouvelle. Le nez droit, la tête rejetée en arrière, le nez crochu descendant vers le menton en galoche, l'œil ardent et sombre, il semblait défier le pays tout entier, comme le guerrier que les hasards d'une bataille ont vaincu aujourd'hui, mais non teirrassé, et qui compte prendre sa revanche dès que s'offrira l'occasion de combattre. Quoiqu'on lui donnât tort d'avoir enlevé an maugré cette apparence d'ancien droit qui était toute sa force, on ne pouvait s'empêcher d'admirer sa fière contenance, à ce vieux chef de Jacquerie i La terreur qui planait sur les fermes et les terres sejnblait condensée en Lui, elle l'enveloppait à la fois de lumière et de ténèbres ; il marchait parmi ses meubles, ses chars et son bétail comme dans une brume de légende Près du pont, Eîeuthère qui n'était plus sorti depuis les jours, le rejoiignit ; "sa maigreur était extrême, les cheveux lui tombaient plus longs sur les épaules, noyant les bouts de la moustache pendante. lis se parlèrent avec animation. Sur le fond sombre du bois qui' se développait de l'autre côté du canal, leurs figures étranges parurent surgir du fond des âges, • ( A suivre). Maurice des OMBIAUX. ÏÏltfflpiM àe l. filerve® SUR LES BUTS DE GUERRE Le ministre Vandervelde vient d'^ressey au Havre, de Rétrograde, le télégramme suivant : Les journaux français annoncent que-j aurais adhéré à la lornïule du gouvernement russe de la paix sans annexions xii contribûi tiens. • Nous avons déclaré que les socialistes-<fè tous les pays admettaient cette formule, eu tant qu'excluant les annexions contre la volonté des populations et les pénalités qui seraient imposées par le vainqueur au vaincu. Mais nous avons revendiqué "hatLteinenî, pour la Belgique la réparation intégrale des dommages causés. Et proclamons que la libération, des^territoires comme le Trentin et l'Alsace-Lorraine ne sont pas des annexions, mais des désan-nexions. — Signé ; Vandervelde. » 1 1 1 ■ WWW ■ 1 I '■» «M SU SI SUIS S FOŒS p'aea lies le raid tit ve»tMi B.A VERSION ENNEMIE Amsterdam, 27 mai. — On mande offi. ciellement de Berlin : Vendredi. — An cours d'un raid réussi, nos escadrilles de l'air ont jeté dés bombes sur Douvres, Folhestone et la côte sud de l'Angleterre. . ; Des -cols, d une grande distance dans l'intérieur du pays, ont également obtenu de bons résultats. (Fournier.) LA RÉCEPTION il giaéral Tontsir à Paris Le général Tombeur a été reçu dimar». che après?mtdi au. Foyer du soldat belge, Quai de Valmy, avee une émouvante sirn-P'icité, —; cette siinplicité qui sied,aux "ffe l'exil, et .Jq.rsse aux jours de.'lu tôofifinjsrex; "fïT poaqtê 4ès- ffîtafrèstations soîèwiaWMPPr' Les Eclaireuirs belges, d&ris leur coqucT t uniforme, font la haie dans la cour do l'hospitalière maison. Dans le hall fleuri se pressent les Belges, officiers, soldats et simples <c pékins.». Autour du colonel Dae-nen, organisateur de la manifestation, les lieutenants génériju'x Wangermée, ex-gouverneur du Kaltsaga, Guiette, : Rmwette, Bansart ; les colo^ieis Foucault, commandant la place belg'é de Paris ; de Quétbédo, commandant les œuvres militaires, belges"; le colonel Haneu&e ; le commandant Lambert, représentant la Légation belge et M-, Charles, chancelier do la légation-; le..lieutenant Fierens, éommandant le a Foyer du Soldat belge » ; le baron del. Marmol, les députés Brunet et Néven, M. Spée, Goiiffier, du Conseil des mines ; le lieutenant-colonel de BrGchowski, etc. Le général Tombeur est salué, par .une: vibrante « Brabançonne ». Tour à toujv MM. le colonel Haneuse, au nom de-? aff-ciens coloniaux ; le député Brunet, président dui « Foyer du Soldat » ; Neven, au nom de la Colonie belge ; le coeonèl Foucault, au nom de la garnison . belge de Paris, saluent le vainqueur de Tabora. Avec une heureuse concision, ils -flétrissent la déloyauté germanique,"étendant aux colonies le conflit européen ;'ilé»disent que les difficultés surmontées par notre armée d'Afrique, l'honneur dont la Belgique lui est. redevable. Ils évoquent, en termes émouvants les acclamations qui uniront, aux jours de.la victoire, le roi' Albeu't, vainqueur de l'Yser et les héros de la campagne africaine. Très émue, Mlle Dupont dit sa joie ef sa fierté à elle — n enfant de la terre..d'Afrique « — d'offres des fleurs au général Tombeur. Le général répond avec une brièveté toute militaire. Il s'efface, pour rendre hommage aux troupes sous ses ordres : aux étrangers qui ont combattu pour lai Belgique : aux soldats noirs ; aux porteurs mêmes, humbles artisans de la grande victoire.Comme l'a dit très justement un dcs.ora-teurs, toutes ces paroles venaient'du cœur. Et le cœur les entendait,le cœur de la Patrie, en cette assemblée où se coudoyaient les chefs de notre armée, les permissionnaires de l'Yser, les réfugiés de' Paris, et ces éclàlreurs, qui évoquent tous invinciblement l'image d'une Belgique consciente et maîtresse de ses destinées. .1 . VVWVt —■ "«■ LES BRITANNIQUES marquent de légers progrès tî h. 30. Nous avons 'exécuté, avec succès, la nuit dernière, un coup de main, au nord^oùest de Saint-Ouentin. L'ennemi a eu un certain nombre de tués et a laissé 18 prisonniers entre nos mains. Il n'y a eu, de notre côté, que: deux blessés. Une attaque locale effectuée à l'est di Loos a été repoussée. 20 h. 30. Une attaque locale nous a permis d'effectuer cet après-midi une nouvelle prO-iression vers Fonlaine-lez-Croisilles. - Ce matin, des engagements de patrouilles vers le Coieul nous ont valu un cer-'ain nombre de prisonniers. Troif appareils allemands ont été abat-'us hier en combats aériens. Huit autres :n( été contraints d'atl?rrir désemparé i. huître des nôtres ne sont vas rentrés.

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Dieses Dokument ist eine Ausgabe mit dem Titel Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique gehört zu der Kategorie Katholieke pers, veröffentlicht in Bruxelles von 1895 bis 1940.

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