Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique

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s.n. 1917, 14 November. Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique. Konsultiert 01 Juli 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/q52f767j0m/
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QUATRIEME ANNEE. -» = N° 2017; X-îe Numéro î ÎO centimes MERCREDI 14 NOVEMBRE 1917. ■* . PARIS 3, Place des Deux-Écus, 3 Téléphone j Central 33-04 PUBLICITÉ S'adresser à l'Administration du Journal Les petites annonces sont également reçues à la Société Européenne de Publicité, 10, rue de la Victoire, Paris, qui en a le monopole pour Paris. LE XXE SIÈCLE LE HAVRE 28ter, Rue de la Bourse, 28tw Téléphone \ 8^ Beign ABONNEMENTS F/ance 2 fr. 50 par mois — 7 fr. 50 par trimestre Angleterre .. 2 sh. 6 d. par mois — .. 7 sh. 6 d. par trim. Autres pays. 3 fr. par mois — . 9 fr. par trimestre QUOTIDIEN BELGE Directeur : Femand NEXJRAY De Bismarck à Mailing PAR Jacques BAINVÏLLE Le comte Hertling a réussi dans l'exé-ution de la première tâche qu'il était hargé d'accomplir. Il a rallié la majo-ité du Reichstag au gouvernement. En btenant le concours de deux députés n vue qui deviennent ses collabora-surs, un progressiste, von Payer, et un ibéral-national le Dr Priedberg, il a ra-euni le système gouvernemental tout f n évitant d'introduire le régime parle- j aentaire. Le Reichstag est content et i ïuillaume II aussi. L'assemblée reçoit 1 .ne1 satisfaction tangible sa'ns que les ( nstitutions soient changées, sans que 1 autorité impériale soit atteinte. C'est 1 .n véritable tour de force politique. Sans doute, il aura été puissamment j idé par les événements de la guerre. ] !n Russie d'abord, en Italie ensuite, le , omte Hertling a trouvé de précieux ad- i uvants, pour résoudre un problème qui ] laraissait presque aussi difficile que ') elui de la quadrature du cercle. Un ) peuple est toujours disposé à faire cré- 1 lit au pouvoir au moment où il gagne ! ies batailles. Il n'en a pas moins fallu ; u nouveau chancelier de la subtilité et ' lu savoir-faire. Guillaume II peut se Jatte? d'avoir mis la main sur un ha- ! jile homme. j Ce qui, pour l'évolution et pour l'ave- , lir de la politique allemande, est par- i -iculièrement intéressant, c'est que cet i îomme habile appartient au parti du c Centre. Le comte Hertling vient (Tépar- s ;ner à l'Empire une crise intérieure qui 1 uirait pu être grave. Il a adapté aux •irconstances présentes et à un état d'es- j >rit nouveau la constitution que Sis- < narck avait forgée. Un catholique, et, 1 [ui plus est, un catholique issu du par- ' icularisme bavarois, sauvant l'œuvre | le Bismarck : personne n'eût hasardé ' me hypothèse aussi paradoxale lorsque, 3 [ans les temps bismarçMens, le parti i lu Centre était traité en ennemi public. 1 Telle est pourtant la réalité du jour. Jismarck avait fait l'unité territoriale j t politique de l'Empire contre les ca- : holiques. L'Histoire dira peut-être que i on unité morale a été achevée par le ; omte Hertling. ; i i La montée lente des catholiques aile- , nands qui a fini par donner à l'un des eurs, avec le premier poste de l'Em- i nre, la haute situation de conciliateur l t d'arbitre, est un des phénomènes les i >lus remarquables de l'Allemagne con- ( emporaine. Il est dû, pour parties éga- i es. à la politique du Centre et à l'esprit I jolitique du gouvernement. Dans les années qui ont immédiate- 1 nent suivi la guerre de 1870 et la fon- < lation de l'Empire, Bismarck avait con- t idéré le catholicisme allemand comme t m danger à cause de 'ses sentiments i larticularistes et de ses sympathies 1 jour l'Autriche, encoré suspecte de vou- i oir prendre sur la Prusse sa revanche ; le Sadowa. Windthorst n'était- pas seu- ( ement un « ultramontain ». Il était ; : guelfe », c'est-à-dire partisan de la < lynastie hanovrienne détrônée par la j 3'russe, au mépris de toute légitimité. < sn 1866. En ce temps-là, l'ambassadeur j rançais à Berlin était M. de Gontaut- < Biron, un grand seigneur conservateur < ;t que Thiers, avec beaucoup de juge- 1 nent, avait choisi pour représenter la t France. Les catholiques allemands, provoqués et persécutés, étant en conflit < tvec Bismarck, se' tentaient, par la < ortie dés choses, portés à rechercher ] 'appui de M. Gontaut-Biron. Plus d'une ] rois Windthorst fit transmettre des < tvis secrets à l'ambassade de France. i Il est difficile de traiter les catholi- -i îues et l'Eglise plus mal et plus igno- : ninieusement que Bismarck ne l'a fait i Dar le Kultutharn-pf. Non seulement il : était en prison ou il exilait les prêtres < it les prélats les plus illustres, mais sncore il cherchait à organiser des schismes comme celui des « vieux-ca-,holiques » dirigé par le théologien Dœjlinger. Le bras droit de Bismarck, lans cette campagne, était Falk, son ninistre des Cultes, qui restera comme m type d'exécuteur des œuvres anti-iléricales. De 1870 à 1878, une guerre ■eligieuse de la plus haute intensité a iévi en Allemagne. ♦ Elle s'arrêta brusquement lorsque Bis-narck estima qu'il n'avait plus intérêt : l la poursuivre. Il avait obtenu de la France le rappel de M. Gontaut-Biron. j Autriche passait l'éponge sur Sadowa < >t contractait une alliance définitive tvec ses vainqueurs de la veille. A l'in- : érieur de l'Allemagne, le particularis- i ne expirait. Bismarck, rassuré, devint i )on prince. Il n'hésita pas à aller à Ca- . îossa parce qu'il était un anticlérical i jccasionnel et non pas un anticlérical logmatique. 3 TOT * r De leur côté, les catholiques aile- : nands sortaient vainqueurs de cette ; utte. La résistance aux persécutions ivait trempé leurs caractère et leurs \ LES ÉVÉNEMENTS DE RUSSIE Les maxinalistes et les troupes il Ktrnnskg sut n prûsanci au «ims li Ptirtirafi Le Kremlin aux mains des révolutionnaires Certains journaux d'hier matin annon- soire. Un nouveau Soviet alors ? Pour rc- :açient que la contre-révolution était triom- tomber dans la confusion et la faiblesse ? )hante a Petrogra.de. Les forces de Kerens- 0n dit qu'il y a eu à Rétrogradé jusque iy auraient pénétré dans la capitale et les maintenant 800 morts. A Moscou il y <iu- riaximalistes seraient vaincus. Les dépê- raft 7qq victimes. :hes de la journée d'hier réduisent à de , . , noindres proportions l'incident qui a don- . a vente est que le gouvernement pro- îé naissance à ces bruits vmûh» P: a pas encore des forces suffisantes „ .... , . , pour rétablir son autorité et que les fe#- Quelques élèves-officiers, adversaires des cheyHjg n'en ont pas assez pour exercer la naximahstes, se sont empares de cinq au- leur_ En 0|Utrej les maximalistes sont d'une omobiles blindées et ont pendant quelques incompétence notoire en matière adminis- leures terrorisé les émeutiers par des tra^ve_ N'ont-ils pas voulu par exeitiple, 'aids^audacieux dans les rues de_la_ca.pi- prencira possession' du Central téléphonique. Faute d essence et après avoir efpuise qUe de ja capitale avec quatre jeunes filles eurs munitions, les. contre-révolutionnai- p0Ur assurer le service; or il y faut au •es assiégés au Central téléphonique, lu- Central téléphonique 3 équipes de 2,000 •ent se rendre. L equipée un peu folle au- téléphonistes chacune pour accomplir le •ait pu réussir a la condition d être ap- service iournalier ! >uyéa du dehors. Mais las troupes fidèles ' , * ' tu gouvernement ne peuvent encore être . e . ^ el? long SUI* <;s S®™* qui vea- uix portes mêmes de Petrograde, pL organiser un pays de 130 millions „ . , , ... d habitants. La tamine regnerait déjà, Cependant un membre du parlement bri- dit-on a Petro°rade anniq.ue— qui n'est autre que M. Piamsay ' ® PERCY. dac Donald — a reçu une dépêche de Ke- 'ensky.lui-même, annonçant sa rentrée en „e_ vainqueur à Petrograde. Une dépêche te 0N SE BAT DANS MOSCOU laparanda (frontière russo-suédoise) con- Rétrograde, 12 novembre. 15 h- 40. irme la nouvelle; seulement on nous dit . . ° . • lue la victoire du gouvernement provisoire ^Suivant des renseignements du Comité serait de samedi; il semble qu'on aurait dû révolutionnaires, les troupes de Kerensky a connaître plus tôt. sont toujours au nord de Tsarkoie-Selo. , , , ' . Les rails de la voie ferrée ont été enlevés D autre part les maximalistes telégra- vers Pétrop-rade. ihient ou'ils sont, eux, maîtres à nouveau 17„ ' . Ip In ville On voit la confusion II est uro En 9e ^ concerne Moscou, contraire- P axass; Ï œma époïid le mieux .i ses désirs grossissant aurait été informé à 4 heures du es faits favorables, omettant de parler des 'natin da le <( Diel Naroda », que le mou- ■checs. Il faut donc attendre.^ La viçtoire vernient du goviet était réprtoié. Cepen-, 'e iesie liés probable on dit que dant des jiouvelles antérieures, de niêm^ \orni o..i et KeEensk-y se sont reconciUeSy.iùihonça,ieht qu'après la prisé du un apportant a 1 autre le secours de ses Kremlin par les troupes du colonel Ria- îaeies cosaques. jes combats continuaient. Il y aurait Malheureusement, un nouvel indice d'à- là-bas près de sept cents victimes. îarchie apparaît. Les cheminots, d'abord Dans la région du Don, l'ataman des ivec Lenine, refusent leur concours aux cosaquies Kalédine aurait tous les pou- naxima.listes comme nous l'avons dit hier, voira" jusqu'à Tsaritsine ; la ville de Ros- dais par contre ils mettent des conditions tof serait soumise à son autorité. Le gé- i leur ralliement au gouvernement de Ke- néral Kalédine aurait offert à M. Kerensky ■ensky. Ils exigent un compromis entre les de venir à NovotcKerka.sk pour organiser naximalistès et le gouvernement provi- le pouvoir, soutenu par les cosaques. dées. Leur placet leurs garanties poli- | A QÂIMT ÂI D57DT iques, leurs appuis, ils ne les cherche- I -ALdOE^iV | 'aient plus dans le particularisme et ïans les petits Etats. C'est dans le cadre . cai^-ps amees-cc nème de l'Empire qu'ils allaient les A ^««nte-adresse rouver. _ Le jeudi 15 novembre, à 9 heures, aura Le Kulturkâmpf était sur le point de lieu devant le ministère des affaires étran-inir lorsqu'un certain nombre de sa- ffères à Sainte-Adresse la cérémonie du -ants et de députés catholiques, près- salut au drapeau. Les Invalides et leur munie tous des jeunes hommes, fondèrent 1a ch°ral(r et la musique me société qui prit le nom de Gœrres : u ' y Prenclront Pai'{-larmi eux, se trouvait le comte Hert- UA J1}1"1» un «Te Deum » solennel sera ing qui en est encore le président. ^ en paroissiale de Sainte-lœrres, dans la première partie du <.IX° siècle avait été le grand remueur A RQUEM 1 idées du catholicisme germanique. _I1 x;n « Te Deum » solennel sera célébré ivaii represente à la' fois 1 ieudi, à 3 heures, en l'église cathédrale de pieuse et l'idée nationale, le réveil a une Rouen, par S. F,m. le cardinal Dubois, .radition allemande qui remontait au Cette solennité officielle est organisée sur ielà de la Réforme, une sorte de pan- l'initiative du lieutenant général chevalier germanisme catholique, avec toutes les de Selliers de Moranville, inspecteur géné-lutrances du pangermanisme. Le nom ral cîe l'armée belge. le Gœrres était un programme II vou- A BL0,g NANTF{s „ .MO-R« ait dire que le catholicisme allemand ° NANfî-- ANGER^ Lllait se nationaliser et s'impérialiser. Le samedi 17, au théâtre de Blois, à C'est ce qu'il n'a pas cessé de faire, 8 h 1/4 du soir, grande manifestation or-în effet, depuis 1878 jusqu'à l'élévation ganisée par le Comité des réfugiés belges et l'un des siens au poste de Bismarck. les autorités locales. Discours de M. Paul ^es catholiques ont pris peu à peu leur s.effera, ministre des Chemins de fer, Ma-^lace dans l'Etat. Cette place, ils l'ont n"e; Postes et Telegraph.es. ;onquise par leur influence, par leur Dimanche 18, salle des fêtes de Nantes. ,ravaiî, par leurs idées. Réformateurs DiSCours de M. Segers et concert. ;n matière sociale, ils ont été les colla- Lundi 19, à 20 heures, salle des fêtes sorateurs et même souvent les guides d Angers, tête avec le concours de la mu-i'un pouvoir qui naguère les avait mis !YCr t i Préfectui'e organisée par iors la loi. C'est ainsi que le président e omi e e Disc0urs de M. Segers. le la « Société Gœrres » qui, vers 1875, : A ANGERViLLE-E-'ORCHER n'avait pas pu être nommé professeur parce qu'il était classé comme « ultra- .A l'occasion de la fête du Roi, les offi-montain » est devenu, en 1917, chance-, Fierf et le personnel de l'H. M. B. des Relier de l'Empire landes ont organisé une séance musicale Il n'v '4 iiiiinnrrH'hiii mw <rn.n rl'iflpn et httéraire qui a eu lieu le dimanche 11 lit" irKermLIsme' aLdcS ™ liques et celui des autres Allemands. —~~~— Du'il soit Evangélique ou qu'il s'affuble ... „ _• ;omme jadis, du nom de « romain », AU-DESSUS DES FLANDRES l'Empire germanique sera toujours ab- sorbant ; Gœrres le voulait étendu jusqu'au Rhône., embrassant toute la ï-'AVIATION BRITANNIQUE BOMBARDE VIeuse, et le comte Hertling, à son tour, AVEC SUCCES L'AERODROME n'est pas un ennemi, des annexions. Le DE VLSSSEGHEM Centre, à cet égard, ne se distingue pas Londres, 13 novembre-ies autres partis et il a les mêmes res- L'Amirauté fait paraître le communiqué nonsabilités qu'eux dans la guerre : il j suivant : n'est nas étonnant que les sucesseurs de TJ- ». „-i- 4 . .. . • ,)„a mil o'miT^laioTit w^nrHtwot Lundi après-midi, notre aviation navale ies juste3 qui s appelaient Windthorst aopéré un raid d.e bombardement sur l'aé- du Mallinckrodt ûi6nt Cbié d limpéiis.- rodrome de Vlisspshem isme ambiant. Le Centre n'a plus de Les ^èctili ^ tombés sur les objec. Datons. Mais, par son e..prit politique, tifs désignés. La visibilité était relative- oar les services rendus, par son dévoué- ment bonne malgré le brouillard. ment a l'Etat, il a réussi à donner à 1 un cours de nos opérations de patrouilles siens la place de Bismarck et à *se les, plusieurs engagements se sont pro-jûbbrdonner l'anticlérical Falk dans la cluits avec l'adversaire et un avion de re-nersonne du libre-penseur von Payer connaissance ennemi a été abattu en ït du libéral Frièdberg. flammes. Tous nos appareils sont rentres mdem-Jaccjiues BAINVILLE. nés. (Radio.) Les influences iocta en Argentine et ailleurs On annoncé que M. Auguste Melot. puté de .Namur, va être nommé ministre de Belgique à Buenos-Ayres en remplacement de M. -Renoz, transféré à La Havane. La « Métropole » (n° du 9 novembre) fait remarquer à ce propos que M. Renoz ne comprit pas toujours de façon fort heureuse son rôle de défenseur des intérêts belges en Argentine. M. Renoz, écrit notre confrère, est ce ministre qui innova dans la carrière en acceptant la présidence d'honneur d'une Chambre de commerce qui était, en fait, un trust de personnalités telles que MM. Bunge, Born, Braght, Kreglinger, etc. Cette société..., pardon, cette Chambre de commerce a des... succursales à Londres, Paris et Amsterdam ; ce qui, combiné avec l'installation de la compagnie belgo-holdando-boche Produce and Warrants dans nos consulats, bloque complètement les marchés die l'Amérique du Sud. La « Métropole »> remarque que l'état, d'esprit de certains milieux est parfois déconcertant dans ces pays lointains. Et elle en donne un trait typique : Il fut fondé, là-bas, dès le début de la guerre, un comité de secours aux Belges. Cette société « pro Belgica » a, pour président d'honneur, Mme Charles Benoz, femme du ministre, ce qui est fort bien. Ce qui l'est moins, c'est que la présidente d'un comité de dames belges, soit Mme Debruyn, née Mantels, est allemande de naissance. Ce qui, caractérise enfin la mentalité « bel-go-ar,gentille », c'est de voir accepter, dans ce même groupement, M. Alfrudo Hirsch, l'homme de confiance de MM. Bunge et Born, sujet allemand, naturalisé argentin quelques jours avant la guerre. S'appeler Alfredo et Hirch et se fourrer dans un comité belge, voilà, .qui concrétise mieux que toutes les descriptions ce qu'est le patriotisme d'affaires- Si vous voulez savoir pourquoi M. Théodore Kreglinger est directeur du ravitaillement de l'aimée belge, allez en Argentine. Notre confrère de Londres fait œuvre louable en traquant les influences allemàn des où qu'elles se trouvent. Nous tenons à lui dire qu'il nous trouvera sans réserve î, ses côtés pour l'aider dans cette tâche patriotique. Ses efforts courageux nous ré- i naguère des erreurs dont l'ennemi seul eût pu profiter. " ' ' »VVWW" ' " « LA PAIX SANS ANNEXiONS... » Le programme cFim ami do kaiser Von Tirpilz veut à tout prix garder la Belgique L'amiral von Tiipitz, qui jouit toujours de l'amitié personnelle de l'empereur Guillaume, a prononcé samedi, à Munich, au nom de la Ligue de la Patrie allemande, un discours dont, nous extrayons ces passages édifiants : — Le point le plus important de la guerre mondiale, c'est toujours nos rapports futurs avec l'Amérique et l'Angleterre Il est évident que ce n'est plus l'Angleterre mais l'Allemagne qui doit être la puissance protectrice de la Belgique. Si la question belge n'est pas résolue dans ce sens, notre situation mondiale serait perdue ; notre commerce et notre industrie périraient Nous avons besoin de créer de nouveaux débouchés à notre peuple. Un peuple de soixante-dix-millions d'âmes comme le peuple allemand ne peut pas être nourri exclusivement par la mère-patrie ; il lui faut de l'air ; s'il n'en était pas ainsi, nous ne serions que des esclaves salariés de l'anglo-américanisme, nous serions 1' « engrais » des autres peuples C'est la Belgique qui constitue la garantie militaire dont nous avons besoin contre la France et contre la Grande-Bretagne. a La Belgique doit être incorporée à l'Allemagne économiquement et militairement » Nous ne pourrions pas forcer une seconde fois notre passage à travers une Belgique neutre Si nous fortifions systématiquement la côte des Flandres, l'Angleterre réfléchira avant de nous attaquer de nouveau. Nous aurions tort dé croire que. nos sous-II est indéniable en effet que nos ennemis laquelle nous avons droit vis-à-vis. des Anglais.Il est indéniable en effet, que os ennemis trouvent sans cesse contre nos submersibles des moyens de défense toujours nouveaux et toujours plus efficaces. C'est en Belgique que réside la seule et véritable compensation économique que. nous pourrions recevoir pour les pertes considérables que nous avons subies et dont nous ne nous faisons pas une idée assez exacte. Une paix sans indemnité économique tangible équivaudrait à un succès de l'anglo-amén* canisme. La possession d'Anvers et,, de son hinterland est nécessaire à notre commerce ; nous ne pouvons pas non plus renoncer aux trésors naturels que renferme la terre des Flandres.» Ce qu'on vient de lire reflète le sentiment de l'immense majorité des Allemands. Les uns, comme von Tirp-itz, osent l'avouer crûment. Les autres dissimulent, soit qu'ils espèrent de la fourberie ce que la force n'a pu leur donner, soit qu'ils ajournent à une autre guerre la réalisation de leur rêve de domination. M. Asquith disait hier à un rédacteur de l'« Observer » que la paix doit être « quelque chose de plus qu'un répit qui permette seulement de respirer ou un entr'acte passager. » Les déclarations de von Tirpitz viennent à point pour montrer que c'est bien cette caricature de paix que l'Allemagne offre au monde. . —— WWV1 ■ ■ . . . — » — Le ministre des postes annonce que dès que la situation militaire le permettra, .des services de poste aérienne seront organisés entrf* les diverses ranitales de J'Eurone. AIJ PARLEMENT FRANÇAIS M. PalDlevÉ fait connaître les résultats des entrevues de Londres et de Rapalln Le Cabinet est démissionnaire La Chambre et le Sénat français ont entendu mardi après-midi, lecture d'une déclaration faite par M. Painlevé au nom du gouvernement et dont voici le texte * Les graves événevients qui se sont pro-îuits ces dernières semaines imposent av Gouvernement le devoir d'apporter aua deux Chambres cette déclaration D'une part, les extrémistes, de Pétrograde se sont provisoirement rendus maîtres de la ville et, bien que les dernières nouvelles donnent lieu de penser que le Gouverne^-ment provisoire a pu rétablir son autorité, les répercussions d'une telle secousse se feront sentir quelque temps encore.. D'autre part, la liberté relative que les armées russes laissent aux armées allemandes du front oriental •a permis à celles-ci de-détacher contre l'Italie un certain nombre de divisions. Le front italien di> nord-est a été enfoncé dans des conditions qui demeurent obscures : la seconde armée italienne qui, quelques semaines plus tôt, remportait sur le pla.teau de Bain-sizza une brillante victoire, subissait dam une doidoureuse retraite des pertes considérables. La Vénétie était ouverte à l'invasion.Cette situation grave et inattendue appelait des mesures immédiates. Dès la première heure, sans même attendre aucun appel, des troupes françaises accouraient et venaient prendre place sur It front italien, dans un mouvement dont le rapidité et la précision ont frappé d'admiration tous ceux qui l'ont pu constater. Aujourd'hui, ce sont des contingents, an-(liais qui se déversent au delà des Alpes. On ne veut mieux résumer les mesures prises qu'en disant que dès l'instant où U une minute na été perdue. Toute ta nation française veut sauver t'italie Ce fut là une nouvelle occasion où se sont affirmées la fermeté d'âme et le claii juqement de la nation. Ni au front, ni à Varrière, aucune récrimination ne s'est fait entendre, parce que la France, encore envahie, envoyait au delà des Alpes des mil liers de ses enfants. Tous ont compris ciu'en agissant ainsi elle n'accomplissàii pas seidement avec loyauté, avec élan, set devoirs d'alliés, mais qu'en donnant ses soldats pour combattre dans ces région: d'Italie, où chaque nom évoque quelque qlorieuse victoire, elle défendait en avant ses propres frontières. Les nations dont les armées ont la garde du vaste front occidental, étendu de la met du Nord jusqu'à l'Adriatique, ne pourron remplir cette tâche immense qu'e par une étroite union dans leurs desseins, que pat une intime liaison de leurs armées, que par la mise en commun et l'ajustement harmonieux de toutes leurs ressources. Le programme du Gouvernement, que U Parlement a bien voulu approuver il y c deux mois, disait, en parlant des Alliés te Combattants d'hier ou d'aujourd'hui, ras » semblés par la même cause sacrée, il fait, » qu'ils agissent comme s'ils constiluaiem » une seule nation, une seule armée, ut » seul front. Puisque, la défaite ele l'un se » rait la défaite de tous, puisque la vie » toire sera la victoire de tous, ils doite/i » mettre en commun leurs hommes, leun » armées, leur argent ». Ce programme, nous nous sommes effor cés de le réaliser dès le premier jour. Nom V avons donné tous nos efforts, car c'es de sa réalisation, par nous ou par d'autres que dépend la victoire Ces dernières semaines n'ont fait qu< rendre plus pressant encore notre devoir. Le « Conseil supérieur de guerre » interallié Voici les résultats que nous avons oble nus afin de réaliser l'unité d'action mili taire : l'Angleterre, la France, l'Italie son tombées d'accord pour créer un Comité interallié qui recevra le nom de « Consei Supérieur de Guerre ». Noïis ne doutons pas que les Etats-Unis dont les troupes sont appelées à combatlrt sur le même front, n'apportent à ce Con seil leur adhésion. Pour les autres fronts d'autres népociations sont éventuellemen à poursuivre avec la Russie et le Japon. Le Consei a pour objet, non pas de diri aer dans le détail les opérations militaires mais de définir la politique générale dt guerre et les plans généraux de<s Alliés er les adaptant aux ressourcés et moyen, dont ils disposent, de façon à assurer à ce: moqens le plus puissant rendement. Il comprend deux représentants de cha que gouvernement et se réunit normale ment en France au moins une fois pa-, mois. Il s'appuie s.ur un état-m.ajor intér allié ' permanent qin est à 1a. fois son or pane central de renseignements et son con seiller technique. Les décisions d'un tel conseil ne sont en tachées d'aucun particularisme, elles em brassent l'ensemble des champs de ba taille ; elles• devront être ratifiées par le: gouvernements respectifs, et déjà nou: avons entendu l'objection■ : c'est un com mandement unique qu'il nous faut, et nor un comité consultatif. Si un commandement unique est un jow, possible, il axira besoin, pour s'exercer d'un état-major interallié identique à celui qui vient d'être créé, peut-être même le fonctionnement du Conseil Supérieur de Guerre arrivera-t-il à instituer, en fait, sans le dire, cette unité de commandement, ce qui vaut mieux que d'avoir le mol, sàns avoir la chose. ^ En définitive, la création de ce « Conseil ' '• Supérieur de Guerre » est considéré par les gouvernements anglais, et italien cvmme ' un immense progrès que d'autres peuvent suivre. Le langage de toute lettr presse témoigne que les Italiens ont puisé dans cette création un puissant motif de réconfort. «-Et quant au jugement anglais il se résume en celui de Lloyd George : « Le particularisme a fait durer la .guerre; la solidarité l'abrégera ». L'extension du front anglais La déclaration examine un autre problème du domaine militaire, un de ceux qui doivent solliciter le plus vivement l'attention du Parlement.' à savoir l'extension du front anglais. « Un premier accordevient d'être établi entre les deux commandants en chef et sera exécuté à une date très prochaine qu'il serait inopportun de préciser. D'autre part, la victoire de l'Aisne, une des plus brillantes de cette guerre par la rectification de notre, front, et l'amélioration de nos positions rend disponibles encore quelques divisions. Mais tout le monde dans cette assemblée comprend qu'à l'heure où nous sommes, et en présence des événements militaires qui ■ se déceloppent, il ne saurait être question d'enlever du front de nouvelles classes. L'Allemagne tente un effort désespéré avec tous ses contingents disponibles, pour obtenir avant la fin de l'année une victoire grandiose qu'elle espértrait définitive. A ce suprême effort de l'ennemi, nous devons opposer le suprême effort de la France et de ses alliés sans abandonner une parcelle de notre puissance militaire. » L'approvisionnement des Alliés Ce n'est pas seulement dans le domaine ; militaire, c'est dans tous les domaines et, en particulier, dans le domaine économique, poursuit le président du Conseil, que 1» gouvernement s'est efforcé de réaliser la coordination systématique et la solidarité complète avec les Alliés. « Les négociations que nous venons de poursuivre avec le gouvernement britanni-, gue ont eu pour but d'asurer la pleine et ■ régulière coopération des deux gouverne-; ments pour l'approvisionnement des .deux ■ pays ainsi gue de l'Italie et des autres al• • liés européens. : VAngleterre et la France sont arrivées à • un accoril complet qui va immédiatement être mis à exécution. En vertu de cet accord, les pays alliés 'ne ■ formeront plus qu'un seul pays au point de ■ vue du ravitaillement en denrées indispen-. sables à l'existence. La collaboration américaine Ces considérations amènent M. Painlevé à faire ressortir l'importance du mouve-; ment américain en faveur des Alliés. : « Personne n'ignore les efforts quotidiens du gouvernement fédéral, sous la haute . impulsion du président Wilson, pour ap-: porter aux Alliés et spécialement à la ; France, l'aide non seulement militaire, mais économique de la grande nation américaine Nous avons la certitude aue là pro- > chaine conférence interalliée à laquelle VAmérigue a spécialement délégué son !-éminent représentant le colonel Housé, contribuera à réaliser enfin l'unité d'action sur le terrain économigue et financier. Et nous pouvons dire aujourd'hui que iet immenses ressources mises à notre dispo-. sition par l'entrée en guerre de l'Amérique . recevront leur emploi rationnel et querlet • t nations alliées pourront réaliser, dans le s plus bref délai, l'armement complet des ar-l mées nouvelles. » Après la lecture de cette déclaration, un > débat s'est engagé à la Chambre auquel ; ont pris part notamment MM. Abel Ferry, ' Lémery, Mil 1er and, Renaudel et Varenne. M. Painlevé a répondu aux interpella- • E teurs et la Chambre a finalement, approuvé les déclarations du gouvernement par 249 voix contre 193. M. PAINLEVE DEMISSIONNE \ Cette majorité était notoirement insuffisante pour permettre à M. Painlevé de ' continuer à gouverner avec les éléments de gauche. Avrès ce vote, les membres du Gouverne- *' • ment se sont réunis dans le salon qui leur ■ est affecté au Palais-Bourbon et ont rédigé ■ la lettre de démission du Cabinet. A 9 h. 45, M. Painlevé s'est rendu à l'Elysée, accompagné de la plupart de ses . • collaborateurs, et a fait part au président de la République de sa détermination. Le président ele la République a prié lei : membres du Cabinet d'assurer l'expédition : des affaires coureintcs. Les ministres démissionnaires ont quitté l'Elysée vers 10 h. 15, à l'exception de ceux faisant partie du Comité de Guerre. Le général Pétain étant arrivé peu après, , le Comité de Guerre s'est réuni- <

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Dieses Dokument ist eine Ausgabe mit dem Titel Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique gehört zu der Kategorie Katholieke pers, veröffentlicht in Bruxelles von 1895 bis 1940.

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