L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1916, 21 April. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Konsultiert 26 April 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/fx73t9fb7h/
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génie Année N®. 546 S cents rlO Centimes» Vendredi 21 avril 1916 L'ECHO BELGE L'Union fait la Force, Journal quotidien du matin paraissant en Hollande Belge est notre nom de Famille. Toutes les lettres doivent être adressées ou sureau de rédaction: N. Xi. VUOtiiSURGWAL 234-240, AMSTERDAM. Téléphone: 2797. Rédacteur en Chef: Gustave Jaspaers. _ , . „, . i Charles Bernard, Charles Herhiet, Comité de Rédaction: ■ „ , ' ,, „ _ , ( René Chambry, Emile Painparé. Pour les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser à l'Administration du Journal: N.Z. Voorbnrgwal 334-240, Amsterdam Téléphone: 1775. Abonnements: Hollandefl.l.50 par mois. Etranger H.2.00 par mois Annonces! 15 cents la ligne. Réclames: 30 cents la ligne. A un fil L'Allemagne .peut indéfiniment mettre à l'épreuve la patience des neutres sans craindre de la lasser. Jusqu'ici, même, on avait l'impression que l'Amérique ne se lasserait pas plus que les autres et que c'est à coups de machine à écrire que le président Wilson réglerait toutes les difficultés. Tout en procédant avec méthode à ses assassinats en grand, l'Allemagne, qui a des raisons de ménager une grande république de 75 millions d'habitants, encourageait le président Wilson dans sa guerre de papier. L'Allemagne sait agir, oui, et avec la dernière brutalité. Mais elle bavardo volontiers. Se» légistes se plaisent dans les^ disgressions prolixes et obscures et son administration a trop les qualités et les défauts de son état pour ne pas aimer la paperasserie. Ainsi elle menait une double campagne de destruction et de discussion, ses sous-marins continuant de torpiller, ses diplomates continuant de couper dès cheveux en quatre, comme si entre les deux il n'y avait pas le moindre rapport. Les faits sont une chose; les paroles et les écrits en sont une autre et, depuis le 2 août 1914, nous savons le cas que l'Aile-magne en fait. La conception allemande n'est cependant paa la conception américaine. Les Américains, s'ils parlent beaucoup, ne parlent pas pour ne rien dire et si leurs discours sont longs ils ont le grand mérite de conclure. C'est à cette conclusion que nous sommes arrivés maintenant. Dans sa dernière note, le département des affaires étrangèrés de Berlin tirait argument de ce que l'amirauté anglaise avait manifesté l'intention d'armer pour leur défense les navires marchands. En ce cas, disaient les Allemands, ces vaisseaux prennent le caractère de vaisseaux de guerre et nous pouvons les couler sans avertissement préala-ble. Interprétation avec laquelle ni le bon sens, ni le peuple américain ne peuvent se montrer d'accord. Un navire, uniquement armé pour sa défense, et ceci peut se reconnaître à ce qu'il est armé en retraite et non en chasse, c'est-à-dire qu'il ne porte de canons qu'à l'arrière, un tel navire n'est pas une unité de combat. Mais voyez avec quelle brutalité la marine allemande s'amuse à pat*3-uger d^-ns les toiles d'araignée si péniblement tissées par la Wilhelmstrasse I Le ,,Sussex", qui ne porte aucun canon, pas plus pour la défense que pour 1 attaque, est traîtreusement frappé par une torpille^ Le cas est flagrant, si bien qu'il ne reste à l'Allemagne qu'à prendre son refuge dans le ménsonge. Elle déclaré que ce n eet pas un sous-marin allemand qui a frappe le ,,Sus-sex". Misérable subterfuge qui aggrave encore le cas de l'agresseur. On retrouve aussitôt les débris de la torpille allemande dans l'épave du „Sussex" et il est prouvé qu'après avoir délibérément violé sa promesse de ne plus côuler de vaisseaux marchands non armés, l'Allemagne, par surcroît, a voulu tromper l'Amérique. Dès ce moment, l'honnexir même du peuple américain était engagé. Le président Wilson l'a senti. Même s'il avait brusquement rompu toute relation avec un pays assez peu soucieux de sa dignité et de celle des nations avec qui il entretient des relations amicales pour agir de la sorte, l'Américain le plus pacifique n'eût rien trouvé a y redire. Mais Wilson, tout en sauvegardant la dignité de la nation, veut pousser à 1 extrême la patience et la longanimité qui sont toujours permises aux forts et c est à 1 Alle-magne qu'il Jaisse le soin de décider de la paix ou de la guerre. Et, pour bien marquer l'importance de la derniere note qu'après tant de pourparlers infructueux il s» décide à envoyer à Berlin, il prend La résolution de la soumettre au Congres. Cependant, d'après la Constitution des Etats-Unis, le président en matière de politique extérieure a des pouvoirs très étendus. Wilson aurait pu se passer de cette consultation. Mais l'élu d'un parti, même là où il représente la nation et parle en son nom, se doit de s'assurer du concours de toute la nation dans les actes graves où sont engages ses intérêts les plus sacrés. Evidemment, l'honneur des Etats-Unis est une chose avec quoi ne transigent ni les républicains, ni les démocrates. "Toujours était-il intéressant d'en faire une démonstration eclatante comme celle qui vient d'avoir lieu avant-hier. . „ , , La note envoyée à Berlin a été redigee du Consentement de tout le peuple américain qui est prêt à en accepter toutes les conséquences. Qu'un sous-marin allemand oom-mette encore un seul attentat sur un navire marchand ayant des citoyens américains à bord, et les relations diplomatiques seront rompues. Ceci équivaut à F obligation pour l'Allemagne de renoncer à sa guerre de sous-marins. De quel côté penchera son choix? Nous ne pensons point que la sagesse l'emporte dans les conseils de^ Guillaume II. La nature des dernieres motions présentées au Reichstag montre assez que l'Allemagne a mis dans ses pratiques d'assassinat sur* mer ses suprêmes espérances. Elle n y renoncera pas. Cependant la rupture des relations avec les Etats-Unis^ peut rapidement conduire à des hostilités declarées ? Les Allemands ne craignent point une intervention armée de l'Amérique qui ne pourrait jamais se produire que dans un temps fort éloigné. Quant à la marine des Etats-Unis, son appoint est inutile à la flotte anglaise qui, à elle seule, tient la flotte allemande enfermés à KieLCe raisonnement peut être juste ; en partie. Il démontre en tous cas que les Allemands, une fois de plus, font abstraction des forces morales et que, depuis le début de la guerre, ils n'ont rien appris. Ce sont ces forces morales qui les vaincront. Charles Bernard. // y a un an 21 avril 1915. En Belgique, près de Zwartelen, à la cote 60, les Anglais repaissent une contre-attaque allemande sur les tranchées conquises Vavant-veille. D'autres entreprises ennemies sont enrayées à Ville-sur-Tourbe} à Bagatelle, dans les bois d'Ailly, de Mortmare et Le-Prêtre, à l'est de l'Ilartmanns'ivillerkopf. Une tramchée allemande est Conquise au nord de Flirey. Raid d'aviateurs alliés: les Belges bombardent l'arsenal allemand de Bruges; les Français jettent leurs projectiles sur le quartier de Vétat-major du général von Strantz. Front oriental: attaques autrichiennes repoussées dans les Carpathes. Bielostock est bombardé par des avions allemands. wm e ■ m Les „Pipers" écossais. Du fond de la rue principale de la petite ville vient un son geignard qui domine le roulement monotone du charroi eux les pavés, et se précise bientôt en une mélopée familière: la musique d'un régiment écossais débouche sur la place et l'égaie soudain de la mélodie un peu aigre, mais bien rythmée, de ses ,,pipers". L'uniforme des hommes met d,es teintes gaies dans la grisaille d'alentour, et tous les yeux se tournent vers ce spectaclo théâtral et réaliste en même temps. L'air commencé finit en quelques gémissements d'outrés dégonflées, et le sergent-major range ses hommes eu cercle ; ils sont là une cinquantaine de solides gaillards, coiffés de la toque de drap noir bordé de carreaux rouge et blanc, la nudité des genoux noueux faisant une tache rose entre les bas à losanges multicolores et les mille plis reotilignes de leurs : jupons de tartan rouge, vert et jaune. La foule des soldats et des civils bien vite les entoure. Au centre du cercle, sur une pile de capotes ,s'est couchée la chèvre du régiment; elle prend l'air digne et aisé des jolies femmes habituées aux égards. A côté d'elle se rangent les trois joueurs de grosse caisse, revêtus d'un tablier fait d'une peau de léopard; la caisse de leur instrument revêtue d'armoiries compliquées est peinte de couleurs si fraîches qu'on la croirait sortie de quelque vitrine de musée. L'orchestre est formé de trente joueurs <îe cornemuse et de quinze joueurs d.e tambours. Au signal donné par le chef, les tambours roulent, et les cornemuses se gonflent plaintivement sous Faisselle du joueur, dressant comme une crête les cinq tuyaux d'ébène et d'ivoire ' tourné que relie un ruban de soie assorti au tartan des jupons. Un souffle de vent qu'on croirait sorti des outres agite les oriflammes en mignature et les rubans des toques, et enlève le rythme aigrelet de la musique surannée. Superbes -et graves, les grosses-caisses scandent le chant flûté des cornemuses de coupa sourds ; leurs longs bras armés die la masse s'agitent en cadence et exécutent entre deux coups des moulinets et des chassés croisés savants. Le morceau expire en plaintes et en gémissements. Au fond, n'est-ce pas un rite qu'ils accomplissent là? Ils évoquent le souvenir des montagnes natalés, des lacs brumeux et des bruyères solitaires, et cette évocation aide les initiés à supporter courageusement l'exil. En voyarrc les ,,pipers" écossais arpenter les abords des camps et . en entendant leur mélopée traînarde brodant son thème mélancolique sur la basse lointaine des canons, j'ai cru assister au défilé, lointain des prêtres des savoureuses traditions britanniques. Robotte-Delmer. ;— La cruauté allemands M. Maurice Barrés a publié récémment, sous ce titre, un article, dont nous extrayons ce qui suit: ,,Je donne à la commission d'enquête, à MM. Payelle, Molland, Maringer et Paillot, un document que j'ai en ma possession contre les Allemands à Gerbeviller. Il jette un complément sinistre de lumière sur ces âmes de ,,grands civilisés". Mais d'abord que vaut-il et comment se . trouve-t-il dans mes mains? Il m'est transmis par un compatriote lorrain qui m'écrit: ,, Je sors de Gerbeviller. Je suis allé demander à soeur Julio les clefs de l'église pour la visiter. ,;Elle m'a parlé d'une nouvelle découverte qu'elle venait de faire, et, comme elle n'osait • pas vous écrire, je l'ai priée de me confier ses notes, aveo promesse de vous les faire parvenu ,,C'est une note autographe de soeur Julie. Sans y changer une virgule, je la verse dans le dossier de l'histoire qui n!en possède pas de plus accablante à la charge de la culture allemande: ,,Le 24 août 1914, les Allemands ont fusillé quinze civils de Gerbeviller, par groupes de cinq, au lieu dit ,,la Preslo", environ à un kilomètre de Gerbeviller, sur la route de Lunéville. ,,Pendant les préparatifs de l'exécution, le général Clauss, commandant le 60e régiment d'infanterie de Bavière, était assis sous un gros frêne, pr^'s d'une table sur laquelle se trouvait du Champagne, à peu près à trente mètres du but de l'exécution : et il avait donné l'ordre de commencer le feu au moment où il lèverait son verre. ,,L'ordre fut exécuté. „C'est un soldat allemand qui a donné ces détails à M. Nicolas Rozier, conseiller municipal à Gerbeviller, le 24 août 1914, le jour même du feu et sang dans notre malheureux pays. Soeur M, Julie. Gerbeviller, 14 iuia 1915. En Belgique. La vie chère La yie n'est pas seulement ahère dans la. capitale et dans les principales villes belges. Elle devient impossible. Et voici qui vient à l'appui de nos affirmations: ce sont les quantités de marchandises mises à la disposition des habitants d'Evere. Sucre scié à fr. 0.94 le kilo, à raison de: 1 à 3 -personnes, 500 grammes; 4 à 6 personnes, 1,000 grammes; 7 à 10 personnes, 1,500 graammes ; de la graisse, à fr. 2.30 le kilo, à raison de 1 à 2 personnes, 250 grammes; 3 à 4 personnes, 500 grammes; 5 à 6 personnes, 750 grammes; 7 à 8 personnes, 1,000 grammes; 9 à 10 personnes, 1,250 grammes. On y fait également le débit de farine à fr. 0.55 le kilo, farine de maïs à fr. 0.50 le kilo, haricots secs à fr. 0.80 le kilo, haricots verts à fr. 1.25 le kilo, porck and beans à fr. 1.30 la boîte, vinaigre à fr. 0.45 le litre et savon en poudre à fr. 0.18-le paquet. D'autre part, aux magasins communaux de Schaerbeek, on annonce une mise en vente de sucre cristallisé à fr. 0.76 le kilo. Ce sucre est réservé 'uniquement aux personnes qui se présenteront munies d'un certificat médical. Il sera délivré à raison d'un kilo par malade. On le voit: il faut être malade pour se procurer un kilo de sucre à bas prix ! A Evere, les prix semblent à la portée de toutes les bourses. Mais combien de kilos c5e graisse, par exemple, à la disposition des habitants ? Quelques-uns ! C'est à la suite de la disette générale que la commune de Molenbeeik-Saint-Jean a fait afficher l'avis suivant: .,,11 est rappelé au public qu'il est strictement défendu d'effectuer des achats pour le compte de tiers ou de revendre ses denrées. Il est également interdit de donner <3 es renseignements inexacts au sujet du nombre de personnes composant le ménage, de prêter ou de céder la carte de ménage à d'autres personnes. Tous ces faits seront sévèrement réprimés."La viande, outre qu'elle est rare, se paie un prix exhorbitant, à cause des manoeuvres des trafiquants qui maintiennent les prix à la hausse. Au dernier marché, le quart environ du bétail exposé en vente n'avait pas trouvé preneur. Il était important de connaître le résultat de la présente semaine. Le bétail s'est à nouveau raréfié sur le marché. 768 bêtes ont été offertes. On est donc revenu à la situation de la quinzaine précédente. Les acheteurs ont dû une fois de plus -passer tous les fourches oaudines des vendeurs. Plus de 100 bêtes n'ont pas été vendues. Les prix ont varié entre fr. 2.70 et 3.30. La'haïu&se a été générale. Au dernier marché des veaux, on a traité de fr. 2.75 à 3.90. Il semble que les accapareurs réussissent encore à faire la pluie et le beau temps. A Bruxelles (De notre correspondant particulier.) Le bureau des passeports, pour l'étranger, placé Royale, se montre d'une avarice rare. On ne délivre guère plus d'une douzaine de passierscheinen par jour et encore, les Allemands ne les remettent-ils qu'à des personnes connues ou qu'ils font suivre pas à pas, ou encore auxquelles ils réclament une caution qui atteint fréquemment dix ou quinze mille francs. La situation devient donc réellement pénible et nombreux sont ceux qui ne savent plus de quel bois faire flèche. Nous man- , quons tous d'argent... et de produits alimentaires, ce qui est probablement plus grave encore. C'est ainsi qu'il est impossible d'acheter des pommes de terre. Les magasins communaux font savoir qu'ils en mettent certains stocks à la disposition du public, mais ceux-ci ne peuvent satisfaire qu'une partie minime de la population. Encore faut-il avoir des cartes spéciales pour participer à cette distribution et s'armer de patience, car fréquemment on doit attendre une demi-journée sous la pluie pour acheter deux kilos de tubercules. Cependant, bon nombre de particuliers et de commerçants en ont de grands approvisionnements dans leurs caves ! Mais, ne les ayant pas déclarés ainsi que les administrations communales le leur avaient commandé, ils n'osent plus ni les mettre en vente ni même les donnes. Et voilà que la pourriture attaque les précieux tubercules inutilisables ! Avec de l'or, même, il serait impossible de trouver dix kilos de pommes de terre, deux kilos de. beurre ou une douzaine d'oeufs, certains jours, car il y a souvent disette complète. Rien n'est plus pénible à constater et quelqu'étrange que ceci puisse paraître, ce manque constant de vivres a, sur le moral de certains, une fâcheuse influence. Ils ne trouvent plus l'énergie nécessaire à la réaction. Ils deviennent une proie facile à la neurasthénie. La population infantile souffre particulièrement de la disette et la mort moissonne, à larges coups de faux, depuis le com- • mencement de cette année. ' < Et cependant, malgré les privations, malgré les souffrances, nonobstant quelques défaillants, le sentiment général est calme et < confiant. On souffre sans trop se plaindre. J i Le inépris du Boche et la haine qu'on en a [ont grandi avec cette guerre qui s'éternise ; et à la suite de laquelle nous sommes tous plus ou moins réduits à une situation voisine de la misère. Mais une pensée accordée à nos poilus et voilà tout de suite la confiance revenue, avec le courage, dans nos coeurs ulcérés. Nous nous réjouissons et nous puisons notre force de résistance dans l'attitude même des soldats ennemis qui semblent de plus en plus découragés. Finies les inscriptions sur les wagons ,,vers Calais" ou ,,vers Paris". Finis les beuveries, les brutalités inutiles en plein public, les chants de joie, d'espérance ou de triomphe. Ils sont là à quémander une parole, un regard qui ne soient ni une injure, ni du mépris. On sent qu'ils voudraient parler avec nous, essayer de devenir nos amis. Parbleu ! Les cartes ont changé, la chance tourne. Et, vraiment, il faudrait être le dernier des derniers pour oublier et leur pardonner. Aussi est-il rare qu'un dégénéré s'abaisse à écouter leurs doléances et leurs excuses. Notre haine nous bourdonne aux oreilles et empêche que nous les entendions. Commencement d'un châtiment qui durera des siècles pour cette race teutonne» à jamais maudite. La troupe d'occupation est réduite à son expression la plus simple. A part les fils à papa, embusqués dans toutes les ,,Cenfcra-len" créées par l'activité sénile d'un von Bissing, il n'y a, comme militaires actifs, que le strict minimum. Et ce minimum est encore trop pour nos coeurs de Belges. Les soldats sont logés dans les casernes, les officiers chez certains bourgeois ou dans des maisons particulières, réquisitionnées pour les recevoir. Beaucoup de supérieurs ne cachent pas leur ennui de voir la guerre s'éterniser. Ils rêvaient, ces conquérants, une promenade militaire de six mois, au bout desquels, chargés de lauriers et de gloire, ils seraient retournés en Allemagne, ayant asservi le monde. Et voilà qu'ils n'ont pu, depuis près de deux ans, passer l'Yser! Quelle déception ! Et combien nous avons lieu de nous réjouir de cet échec sanglant. Déjà, ils ont abandonné les hangars à dirigeables d'Etterbeek et de Berchem-Ste-Agathe. La visite que leur rendirent nos avions a suffi à les dégoûter de remiser leurs Zeppelins dans ces boîtes gigantesques, excellents point de mire. Ils les ont donc logés depuis à Cognelée, près de Namur. C'est plus sûr. Ces jours derniers, on a remarqué un trafic inusité dans les convois de trains. Ceux-ci sont tous dirigés vers Hal, d'où on les envoie dans la direction du Hainaut. Les gens aisés, tant en ville qu'aux environs, réduisent à présent de plus en plus leurs dépenses, soit qu'ils sont gênés momentanément, soit par esprit de charité. Quant à la lecture des journaux embochés, elle a de moins en moins de succès. Les journaux alliés qui nous parviennent sont rarissimes, mais on en trouve encore en cherchant bien. Et puis, même sans nouvelles des nôtres, nous restons inébranlablement confiants dans le succès de nos armes. Nous avons vu, nous souffrons, nous gardons l'espérance. Ni von Bethmann-Hollweg, ni von Bissing, ni même le kaisser ne pourront faire jamais que notre patriotisme ne reste pas vivace, ardent et fort! C'est une victoire que nous obtenons chaque jour sur nos ennemis, — une vraie victoire morale et qui nous coûte fort peu. * * * Le projet de construction du Palais des Fêtes que la Ville a décidé d'ériger sur les terrains du quartier Isabelle transformé est terminé. Les plairs, très complets, comprennent l'édification d'une grande et d'une petite salle de concert, de salles de réunions, de locaux pour sociétés, de grandes salles d'exposition, le tout communiquant avec le vieil hôtel Ravenstein. # * * L'administration communale d'Ixelles vient d'ouvrir un nouveau magasin de denrées alimentaires dans une dépendance de la maison qo. 33 do la rue Mercelis. A Anvers Un journal paraissant au pays publie la chronique judiciaire suivante, très curieuse : Le 9 octobre 1914, jour de l'entrée de ['armée allemande à Anvers, un incendie iétruisit complètement la villa de M. Van Kemseke, brasseur à Zwijndreoht (Tête de Flandre). La canse réelle de ce sinistre ne put être déterminée. La Compagnie d'assurances avec laquelle ie propriétaire de l'immeuble avait contracte refusa do régler l'indemnité prévue par la convention. Se basant sur une ies clause» de la police, elle prétendit que t'inçendie avait été occasionné, soit directement, soit indirectement, par un fait de guerre, et que son assuré, pour être indemnisé, devait établir que le sinistre n'était point une conséquence indirecte ou directe ie la guerre. Le litige fut déféré à un conseil d'arbitrage. Les arbitres respectivement désignés par l'assuré et par la Compagnie d'assurances, Mes Van Alphen et Vaes, du barreau d'Anvers, ne purent se mettre d'accord. Le pîvemier était d'avis que la Compagnie n'indiquait pas un fait de guerre matent qui fût la cause indiscutable de l'in-îendie ; le second exonérait l'assureur pour j le motif que la situation anormale où l'on 1 s'était trouvé devait être considérée com m une conséquence de la guerre et comme l cause indirecte de l'événement. En présence de cette divergence, il échéad de recourir à un tiers-arbitre. Me Coos€ nuans, du barreau de Bruxelles, fut consti tué en cette qualité. Celui-ci se rallia à la thèse de l'assureur Appel fut interjeté de la décision qui pré valait. La' Cour, qui vient de statuer, n'a pa admis ce système que Mie De Bruyne, plai dant pour l'appelant, contre Me Walton avocat de l'intimé, avait qualifié d'inéqui table pour des assurés placés dans une si tuation d'infériorité par une stipulation dé pourvue de clarté et prêtant à des aipprc dations différentes. Elle a réformé la sen tence arbitrale dont il s'agit; elle a jug que l'assureur, demandeur sur exception avait à établir un rapport direct de causa lité entre un fait de guerre précis et le si nistre: la Compagnie, ne fournissant pa cette preuve qui lui incombait, a été décl'a rée responsable des conséquences de l'in cendie. Cette décision importante est la premier qui soit intervenue au sujet d'un sinistr arrivé pendant la guerre actuelle. Il est utile de spécifier le texte de 1. clause litigieuse. Ceillle-ci, rédigée en fia miand, peut se traduire ainsi: ,,La Com pagnie ne répond en aucun cas des inceu dies ou dommages quelconques, causés soi directement soit indirectement par guerre invasion, etc." L'intâméa soutenait qu'elL devait seulement établir le ,,fait" de guerr-pour être exonérée. Telle n'est pas, dl l'arrêt, la portée de la stipulation dont i s'agit; le mot ,,veroaraa»aikt", qu'on peu traduire soit par „causés" soit par ,,ooca sionnés", suppose ufne relation de cause ; effet entre la guerre et le sinistre: ,,le sinistres causés par une guerre", cela si jsfnifie ,,ceux qui trouvent dans cette guerr< leur origine et leur cause". En prétendant qu'elle ne serait pas tenue, la Com' pagnie opposerait une exception au prin cipe général de responsabilité, exoeptioi dont elle aurait à démontrer le fondement car la prétendue clause d'exonération, pa* plus que ne le fait l'article 19 de la loi. ne suspend d'une manière générale la responsabilité de l'assureur en temps de guerre et il devrait répondre de l'incendie, tant que la cause réelle en resterait inconnue Les mots ,,directement ou indirectement'1 ne sauraient donner à la clause dont ï s'agit un sens et une portée autres ; les parties contractantes n'ont pu viser par là qu< tous incendies quelconques — que le feu soit mis directement aux; objets assurés ou qu'il leur soit communiqué du dehors, soit par les flammes d'un brasier voisin, soit autrement. Les parties sont renvoyées à l'audience pour s'expliquer sur le montant de l'indemnité due. Le demandeur l'évalue à la somme de 17,402 francs. A Gand Dans les voitures de tramway se trouvent des pancartes portant les mots ,,Spionen-gefahr", et prévenant les soldats de se méfier des oreilles indiscrètes. Les Allemands, inventeurs de l'espionnage, voient des espions partout. * * * L'Université flamande ne parvient pas à recruter son corps professoral. Le Hollandais Logeman a refusé finalement et les flamandiseurs n'ont pu mettre la main que sur deux besogneux, l'un boche, l'autre Luxembourgeois. C'est le fiasco Kolossal de cette université K.K. Les Allemands ont mis tous les professeurs en demeure de choisir entre une chaire à la ,,K.K. Flâmische Universiteit" ou la perte de leurs traitements. Ces honnêtes gens préfèrent n'être point payés que commettre une trahison. Et comme cette action les grandit! Voilà ce que les Boches, champions perfides de la cause flamande, appellent ,,délivrer les populations des Flandres du joug des Wallons". Or, la majorité des professeurs sont Flamands ! * » • Beaucoup de jeunes soldats sont arrivés. Nombre de cafés sont défendus aux militaires.A Namur Une Centrale des beurres vient de se constituer en notre ville. Elle a pris pour titre ,,Union namuroise des marchands et producteurs de beurre". Pour la province de Namur, son comité est composé comme suit : MM, Isidore Dave, président; Caganus, vice-président; Sylvain Marteau, secrétaire; Jean Collin, trésorier; Emile Gilles, Jules Delibouton et J. B- Deschamps, commissaires; Nestor Delange, laitier à Jauche, commissaire producteur. Pour être admis comme, membre producteur ou membre négociant, il faut avoir exercé le commerce de beurre avant le 1er août 1914 et être porteur de son droit de patente et de sa feuille de contributions. Au Pays Wallon Nouvel éboulement du tunnel creusé entre Lixhe et Woncik pour le chemin de fer Aixfla-Chapelle-Louvain. Les victimes sont au nombre de cinq. Vingt-cinq ouvriers ont été, d'autre part, blessés grièvement. Les victimes sont belges^ I È IE0DE1S&Z00N M Hofweg 11 LA HAYE. ! fit Costume : j&k sur mesure ; depuis f 27.50 ê ; L'Allemagne cl les flamands. Lo passage du discours de M. de Bethmann-^ Holhyeg relatif à la Belgique précise pour la ^ première fois d'une façon officielle oorament la 3 Politique allemande tend à exploiter dans tes provinces occupées la question des races et des 1 1/6 cJlanoelier de l'empire a dit que . 1 Allemagne ne peut ,,sacrifier à la latinité la race flamande si longtemps opprimée", et il | eis^. trouvé un socialiste impérialiste, M. Scheidemann, pour appuyer cette manière de voir en posant cette question hypocrite : ,Si » on facilite aux Flamands le développement de 3 leur culture propre, basée çur leur langue, je > demande: „Eest-ce violenceV Les Flamands : n'ont été opprimés en Belgique que par les l troupes impériales allemandes, qui ont massa-- cré des centaines et des centaines d'entre eux à Louvain et à Termonde; ils n'ont été victimes do violence dans leur pays que par le fait des représentants de l'empereur allemand qui, 5 agissant en son nom, ont dépouillé, persécuté, martyrisé les Flamands comme les "Wallons et s ont ordonné la destruction méthodique et implacable de villes flamandes, telles que Ypres, Dixmude et Nieuport. La misère, la. ruine et la mort, c'est là tout ce que l'Allemagne a fait connaître au peuple flamand; ce sont les seules choses qu'il tienne d'elle. IJès les premiers jours de l'occupation, la politique allemande s'est donné pour but do diviser les Belges. Alors que l'agression teutonne avait eu pour effet de réaliser spontanément l'accord parfait des deux éléments dont se compose la nation et que l'unité morale du peuple entier s'affirmait glorieusement, l'Allemagne a cherché à réveiller d'anciennes rancunes et à rendre une ardeur factice à de vieilles querelles. Au lieu d'appliquer simplement les lois existantes, comme le stipule , le droit international pour les périodes d'oocu-pa.tion, elle a voulu résoudre par simple voie d ordonnances du gouverneur général les problèmes si complexes qui se posaient en Belgique avant la guerre dans le domaine des deux langues nationales. Elle a proscrit le français des provinces du nord ; elle a imposé le flamand, comme langue d'enseignement dans tes écoles; elle a voulu transformer la vieille université française de Gand en université flamande. Le but était de rallier par là les flamingants, sinon le peuple flamand lui-même, à la cause germanique et de créer une situation telle que la séparation administrative des provinces flamandes du nord et des provinces françaises de sud fût' un fait sur lequel il n'y aurait plus à revenir. Sachant parfaitement que la Belgique ne se résignera jamais à la conquête,^ n'abdiquera jamais sa volonté d'être elle-même, l'Allemagne a voulu la diviser irrémédiablement. De tout ce que l'oppresseur a. accompli dans les provinces occupées, c'est ce que les Belges lui pardonneront le moins, et il faut le manque de sens psychologique des Germains pour n'avoir pas compris qu'après l'épopée qu'ils^ vivent ensemble, Flamands et Wallons sont indissolublement unis dans l'orgueil commun de se sentir des Belges, et des Belges seulement. L'expérience faite à l'initiative du baron von Bissing ne peut lWsser aucune illusion aux Allemands à ce sujet. Quand il s'est agi de la transformation de l'université de Gand en université flamande, les chefs du parti flamingant eux-mêmes, qui traditionneLlement revendiquèrent cetto réforme, signifièrent au gouverneur général qu'ils 110 voulaient d'aucune faveur allemande pour les Flamands et qu'ils né se prêteraient pas à cette politique. Nous savons qu'on essaya même de faire comprendre au baron von Bissing qu'il compromettait dangereusement l'avenir do la cause flamande par l'affirmation de sympathies allemandes dont elle n'avait que fairo et qui répugnaient également à tous les Belges, j L'attitude de l'immense majorité des Flamands fut absolument loyale à oet égard, et le gouvernement de Berlin n'a trouvé d'autres complicités que celles de rares agitateurs sans autorité et 6ans crédit, dont l'inflluence est d'autant plus nulle qu'avant la guerre déjà on les considérait dans leur propre milieu comme de maladroits agents du pangermanisme. Si leur activité désordonnée a retenu quelque peu L'attention en Hollande, en Belgique même elle n'a trouvé que le silence et le mépris. Tout ce que l'Allemagne entreprendra dans cet ordre d'idées ne contribuera qu'à raffermir lo sentiment patriotique belge et à mieux faire comprendre le valeur de cette unité morale et politique par laquelle seulement un peuple constitue une nation. Quand la Belgique sera restaurée dans la plénitude de son indépendance et de sa souveraineté, les Belges régleront la question des langues, comme toutes les autres questions qui les divisaient jadis, dans oet esprit de justice et de liberté qui a toujours caractérisé les institutions d'un pays où le principe d'égalité eçt à la base de toute la vie publique. Qu'ils soient du nord ou du sud, les Belges ne veulent devoir l'ordre . de leur existence qu'à oux-mêmes et ils ne veulent d'aucune empreinte qui laisserait subsister chez cm*, une influence qui ne représenterait plus jamais à leurs yeux que de la haine, du sang et de la boue. [7,Lo Temps."] Roland de fterès.

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Dieses Dokument ist eine Ausgabe mit dem Titel L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam gehört zu der Kategorie Oorlogspers, veröffentlicht in Amsterdam von 1914 bis 1918.

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