L'indépendance belge

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s.n. 1915, 26 August. L'indépendance belge. Konsultiert 28 April 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/q52f767c91/
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S6ême année. No, 201 f L INDÉPENDANCE ROYAUME-UNI : ONE PENNY- M17I fI? DEiLIv1!i. CONTINENTS 16 OENTIME6 administration *e3? redaction : bureaux a paris : ,, MnTq q smî T TWS ï Tl-dor nousa tudor st. london^ e.c. u- FLACB DE, 3^ *°5 ySEet LONDRES, JEUDI 26 AOUT 1915. abonnements. 16 mois! 17 shillings.} Conservation par le Progrès. IELEPHONE: CJTY 3960. TELEPH.: ; 238-75. > 1 an, 32 shillings. ' V 1 SOMMAIRE. LA SITUATION : Combats sérieux dans les Dardanelles.—Pro* grès importants.—La retraite russe. — L'investissement de Brest» Litowsk.—Les Allemands franchissent la Narew en deux endroits.—La situation dans les Balkans.—Nouvelle offensive austro=al!emande contre la Serbie.—Les Etats=Unis et l'Allemagne. La guerre à Louis XIV.—Jean Bai y. Le péril russe.—M. Lettre congolaise.—Robinson Crusoe. En ces temps de douleurs et d'espoir. —C. R. Billet Parisien.—Jean-Bernard. Les Allemands à Louvain. Notre vaiHante armée. En Belgique. Au Queen's Hall.—G. V. Les embusqués:—X. . Echos. Nécrologie. Etc. f LA SITUATION. Jeudi, midi. Le Press Bureau vient de publier un Joug; communiqué relatif aux opérations dans les Dardanelles. Il en résulte que des combats sévères et continuels ont !ieu depuis la pointe sud de la presqu'île de GaSipoli jusqu'à la Baie de Suvla, où firt effectué le dernier débarquement. Quoicfu'aucun résultat décisif n'ait <étc atteint, les attaques d'Anzac et de Suvla ont permis de gagner suffisamment de terrain pour rendre possible une liaison ininterrompue entre les deux corps de débarquement sur un front de plus de vingt kilomètres. Les pertes britanniques sont sérieuses : moins importantes, cependant, que ceHes de l'ennemi, et le terrain gagné est considéré comme étant d'une grande valeur. Avec une grande f rancir se le communiqué ajoute que " malgré l'importance considérable du terrain gagné, l'objectif final n'a pas encore été atteint et de nouveaux efforts, sérieux et coûteux, seront nécessaires ' avant qu'une victoire décisive fie soit acquise." II semblé que l'attaque partie de Suvla ne fut pas conduite assez rapidement, ce qui eut pour résultat que les hauteurs dominaïitès enlevées par les troupes australiennes du côté d'Anzac durent être abandonnées. Une nouvelle attaque livrée le 21 août n'eut de succès qu'à, gauche des positions d'Anzac . Sur le front oriental, les Russes sont toujours en retraite, mais l'avance des troupes allemandes est sensiblement moins rapide. Les difficultés du terrain et le manque de communications rapides commencent à produire leurs effets, et il suffirait de quelques jours de pluie pour modifier la situation au profit de nos Alliés. A en croire le communiqué de Berlin, les troupes austro-allemandes ont forcé les positions avancées au sud-ouçst de Brest-Litowsk, obligeant les Russes à se retirer clans la zone intérieure de*s forts. Simultanément, les forces ennemies sont apparues au nord de la ville, et l'investissement de la place se poursuit activement. D'autre part les troupes du prince Léopold de Bavière sont sur le point d'occuper Biaiystok, dont l'évacuation par les Russes doit être achevée à l'heure, qu'il est. La chute d'Osso^iec devait en ' effet décider du sort de cette ville, A l'est de Tykocin les troupes du général von Scholtz ont traversé la Narew en même temps que celles de von Gallwitz la passèrent plus au sud. Les troupes g russes d'arrière-garde, qui avaient pour mission de tenir jusqu'à l'extrême limite le chemin de fer Biaïys-tok-Brest Litowsk se sont retirées par lès embranchements de Vitebsk et de Smolensk. La forteresse de Grodno va entrer prochainement dans la sphère d'activité. Dans les milieux militaires russes la situation est envisagée avec confiance, et le grand-duc Nicolas n'attend qu une occasion propice : l'essoufflement momentané de l'assaillant, pour placer sa riposte. Sur le front occidental l'artillerie a été très .active en Artois et en Argonne. Dans les Yusges les Français ont pu organiser les positions conquises la veille sur le Barrenkopf sans être inquiétés par l'ennemi. Un aéroplane français bombarda la gare de Lorrach (Grand-Duché de Bade) tandis qu'un "Aviatik" lança quelques bombes sur Vesoul. Plus sérieux fut le raid effectué par un aéroplane autrichien sur la ville de Brescia, où six civils furent tués et de nombreux autres blessés. Dans le Trentin les troupes du général Cadorna ont occupé une crête dominant la vallée de Strino et repoussèrent ensuite une violente attaque, enenmie. Dans l'Ifonzo, particulièrement autour de Tolmino, Iç duel d'artillerie se poursuis acharné-, ai ec une supériorité marquée, au profil de ftOs alliés. De graves nouvelles arrivent des Balkans, où lès Austro-Allemands déployent des efforts inouïs pour faire pencher la balance en leur faveur. Le correspondant du " Times " à Bucarest parle d'une sérieuse concentration de troupes austro-allemandes le long du Danube, en vue, dit-on, de la nouvelle offensive projetée contre la Serbie. Celle-ci aurait lieu cette fois par la frontière orientale et les Allemands escomptent apparemment l'effet qu'un succès éventuel.de ce côté pourrait produire sur la Bulgarie.Celle-ci, toujours d'après le correspondant du "Times," serait, le cas échéant, mise en demeure de laisser passer le flot teutonnique faute de quoi elle subirait le sort de la Belgique ! On fera bien de n'accueillir cette information que sur Îc/a plus expresses réserves, comme d'ailleurs toutes les nouvelles relatives aux Balkans. La menace austro-allemande n'est probablement que du bluff, car à Beriin comme à Vienne on sait fort bien que ni la Roumanie ni 1a Grèce ne laisseraient écraser la Serbie et que toute tentative de ce genre déterminerait l'abandon de la neutralité des Puissances balkaniques que nos ennemis sont si anxieux—et pour cause—de voir maintenue. La p "esse parisienne publie d'intéressants détails au sujet du contre-torpilleur allemand cou'é dimanche à hauteur de Nieupprt par un contre-torpilleur français'. Il en résulte que le navire fra'nçais, quoique moins puissant que l'Allemand, attaqua oe.'ui-ci et réussit à le torpiller. Le commandant français demanda ensuite l'aide d'un torpilleur pour aider à sauver l'équipage ennemi, mais ce sauvetage fut paralysé par suite de l'intervention des batteries allemandes établies le long de la^côte. LA GUERRE À LOUIS XIV. L'uni des histoiriens les plus réputé: d'Allemagne, von Ranke, reçu à 1; cour de Bruxelles, vers 1867, y fut in terrogé sur les projets de l'Allemagm et sur le but des armements de li Prusse. — A qui donc, lui dit-on, entendez' vous faire la guerre? — A Louis XIV, répondit l'Allemand.Le mot est authentique. Emile Ban n|ng, l'un des meilleurs patriotes e^ 1 un des esprits les plus distingués df Belgique, qui le rapporte dans un mémoire fameux sur la " Défense de 1e lieuse," le tenait de Van Praet, qui fut de longues années durant, le ministre ei le conseiller privé du roi Léopold 1er e du roi Léopold II. I) ; Ce n'était pas une simple bou-i tade, mais, au contraire, Ranke cx- - primait ainsi une idée fixe. Dans un : discours prononcé à Munich en 1832, le i chanoine Doellinger commençait ainsi une étude sur la politique de Louis ■ XIV : " Lorsqu'au mois d'octobre 1870 deux historiens célèbres, Thiers et • Ranke, se rencontrèrent à Vienne, le premier demanda à l'autre : " A qui les Allemands, font-ils la guerre, maintenant que l'empereur est renversé? " "A ■ LouisXIV," répondit le savant alle- - mand. C'était en 1815, c'est encore, aujourd'hui, même après la bataille de la Marne la pensée des généraux, des hommes d'Etat, des publicistes allemands. Après la bataille de W aterloo l'état-major allemand dressa à Paris même une nouvelle carte de la France, lui 'retranchant tous ses agrandissements opérés depuis Richelieu, et l'on pourrait relire avec le plus vif intérêt, à ce propos, l'ouvrage de M. Sorel sur le " Traité de Paris de 1815." Le projet fut discuté de la manière 'a plus sérieuse. Wellington et Castlereagh redoutèrent, en affaiblissant trop la France, de la jeter dans les bras de la Russie, et l'empereur Alexandre, cédant aux instances du duc de Richelieu, trancha la question en refusant sa signature. Ainsi les Allemands, les Autrichiens et les Hollandais durent se contenter du "statu quo" de 1790. Mais l'Allemagne n'oublia pas son programme. La paix de Versailles n'en réalisa que la moitié. D'un cœur ardent, Les publicistes allemands voulaient qu'on achevât l'œuvre d'un coup. La moitié réservée du plan n'est autre que le département du Nord. Qu'en ferait donc l'Allemagne, non-limitrophe de ce côté Dès 1885, Emile Banning répondait à cette question au cours du mémoire cité plus haut et qui constitue la page la plus clairvoyante, la plus nettement positive, la plus extraordinairement prophétique sur le différend franco-allemand — page qui ne fut ni comprise, ni même lue dans notre infortunée Belgique, hélas! "L'Allemagne, écrivait-il, aura l'avance de la concentration de ses forces au moment de l'ouverture des hostilités ; elle a un puissant intérêt à passer par la vallée de la Meuse. Si les Français lui fournissent un motif, elle entrera en Belgique comme garante de notre neutralité; si tout prétexte lui fait défaut, elle invoquera d'impérieuses nécessités militaires." A trente ans de distance, Banning traçait ainsi le thème du discours de M. de Bethmann-Hollweg. Qu'arrivait-il, pour la Belgique? Restée neutre et passive, ou même alliée des Allemands, elle serait à leur merci, en cas de victoire. On se gênerait d'autant moins avec qui l'on aurait une compensation à lui donner —-ce fameux département du Nord —en échange des provinces belges placées à l'est de la Meuse. Dès lors le plan de 1815 serait réalisé, la France frappée au cœur et réduife pour longtemps à "l'impuissance." La Belgique, composée de quatre millions de Flamands avec deux millions de Wallons, deviendrait un Etat essentiellement germanique et subirait, sans résistance, l'ascendant du grtftd empire allemand." Grosses et fortes paroles, qu'il me sera permis de soumettre à la méditation de ceux qui rêvent d'une Belgique germanique, agrémentée de trois millions d'Allemands rhénans ! Si, de 1870 à 1890 ou 1895 le courant français vers le Rhin avait fait place au courant allemand vers la Meuse, depuis vingt ans les appétits allemands s'étaient exagérément gonflés. C'est toute la Belgique, et le Nordquel'on rêvait d'anftëxer, sans compter les autres conditions d'une paix imposée à Paris. Aujourd'hui encore, on a vu que certaines classes n'ont pas renoncé à l'espoir d'une paix de ce genre. Ainsi c'était pour nous une condition d'existence que d'assumer l'obligation tracée par Banning quand il disait que la Belgique avait "le devoir international de servir de rempart entre la la France et l'Allemagne." Banning fut-méconnu et le roi Léopold II lui-même, malgré de retentissants appels, ne put voir créer l'armée qui aurait fait de la Meuse une tranchée inexpugnable. Néanmoins, le prestige du nom belge a été préservé et l'honneur est sauf, grâce à l'héroïsme de notre Roi et de notre petite armée et au courage de nos populations civiles. Sanction a été,donnée à notre neutralité. Mais pour enlever définitivement toute envie de' recommencer la guerre à Louis XIV, nous demanderons une armée mieux en rapport avec le chiffre de notre population, avec notre richesse et avec l'étendue de notre devoir international, une armée qui nous permette de défendre efficacement la Belgique actuelle augmentée des cantons wallons, qui nous furent enlevés e«-1839 pour faire un "compte d'âmes." Et si la Hollande et la Suisse tirent dt: notre catastrophe la leçon qu'elle fait éclater à tous les yeux, la fédération des Etats-tampons, considérée hier comrnc une utopie, sera faite en un tour de main. En attendant l'ère hypothétique du désarmement ou de la limitation des armements, ce sera le meilleur moven d'assurer la paix. ' JEAN BAR Y. LE PERIL RUSSE. Les Allemands nous ont-ils assez rabattu les oreilles des dangers que nous font prétendument courir les visées pan-slavistes t M. de Bethmann-Holhveg est encore revenu sur cette menace dans le discours qu'il a prononcé le 19 août dernier et qu'il a terminé comme suit: " Nous tiendrons bon jusqu'à ce que la route devienne libre pour la nouvelle Europe libérée des intrigues françaises, de la soif de conquête moscovite et de la tutelle de l'Angleterre." Il sera intéressant de savoir ce qu'en pense M. de Wesselitsky. D'après lui, il n'y a pas de Pansla-vistes. La légende des Panslavistes est une invention des Allemands destinée à ameuter les nations occidentales contre la Russie. Le mot même n'est pas employé en Russie, sauf dans des citations d'écrivains étrangers. Aucun Russe n'a jamais voulu là réunion des autres Slaves à la Russie, et jamais une agitation n'a été fomentée dans ce but par les Russes dans des pays slaves. L'unique ambition des slavophiles est de préserver les petits Etats slaves de l'absorption par l'Allemagne. C'est là leur crime aux yeux des Allemands, et ceux-ci ont adroitement réussi pendant longtemps, notamment auprès des Anglais et des Français, à faire passer ces champions des petites nationalités pour les ennemis de la civilisation et de l'humanité. Les Slavophiles, qui n'ont rien de commun avec ces prétendus Panslavistes imaginés par les Allemands ont encore une autre aspiration ; celle de voir la Russie nationalisée, c'est-à-dire libérée du joug allemand. Qui pourrait les en blâmer? Et qu'ont ces aspirations de commun avec " la soif de conquêtes-" que leur imputent les. Allemands... auxquels même si. la chose 'était écrite, on serait en droit de rappeler l'apologue de la paille et de. la poutre ! Le texte de la déclaration de guerre russe rétablit la véritable situation. Elle déclare que la Russie va se battre, non seulement 'pour elle-même, mais pour ses frères, les autres Slaves. Mais une guerre de libération des Slaves ne pourrait marcher de pair avec la domination sur des Slaves non-Russes. C'est pourquoi la proclamation du commandant en chef a garanti l'unité nationale et l'autonomie des Polonais. Le loyalisme des Finlandais, à l'occasion de la guerre, contribuera au règlement dans un sens favorable de la situation de leur pays vis-à-vis de l'empire russe. Tous les hommes politiques russes sont actuellement d'accord pour rejeter tout accroissement d'éléments hétérogènes dans la Russie propre comme opposé à l'intérêt national de la Russie. Ils considèrent; l'existence d'une Finlande et d'une Pologne autonome comme indispensables. C'est la meilleure garantie en faveur du maintien de ces autonomies et contre l'annexion par la Russie de territoires habités par une population non-russe. La seule annexion qui pourrait être approuvée est celle de la Galicie-Orientale et de la Bucovine-Oc-cidentale, parce que ces territoires sont occupés par la branche petit-russienne de la race russe. Cet accroissement de territoire serait plus que contrebalance par la séparation de la Pologne. L'accès libre de la mer dans le sud est une condition vitale du développement économique de la Russie. Le jour est proche, croyons-nous, où ce desideratum sera réalisé. Dans le nord, des intrigues allemandes ont réussi à créer une panique en Suède à propos d'une invasion imaginaire de la part des Russes. Les Suédois, gens sérieux, n'ont pas tardé à reconnaître le défaut de fondement de ces appréhensions.Lorsque la présente guerre aura donné satisfaction aux légitimes aspirations de la Russie, celle-ci fermera définitivement le temple de Janus, pour se consacrer entièrement à l'exploitation des inépuisables richesses que renferment ses territoires et à son développement intellectuel et politique. Voilà ce que les Allemands essaient vainement de cacher, en accusant les Russes, tantôt de "soif inextinguible de conquêtes" et tantôt de barbarie. 11 y a entre le "pangermanisme" et la "slavo-philie" cette différence que la première signifie l'assujettissement de toutes les nations à l'Allemagne, tandis que la seconde ne \ ise que la libération de tous les Slaves, y compris les Russes, du joug allemand et leur développement harmonieux à côté des Latins et des Allemands ers un progrès durable. Le choix entre ces deux nations n'est pas difficile à faire. M. LETTRE CONGOLAISE. Remembrance.—Naples ovationne les Belges.—Vers l'Afrique.—A bord du "Comrie Castle." " Une dernière guerre! Hélas, il la faut! Oui.' *■ L'Année Terrible. En vue de la Crète—août 1915. Aujourd'hui, jour anniversaire de la Grande Guerre, un Marconi annonce le "Te Deum" de Saint-Paul, avec le Roi, les.princes, les ministres. Rien n'y manque. Modestement, sur le pont des 2e classes, un révérend pasteur, installé devant un drapeau anglais, chante les cantiques pieux déjà entendus et illustrés par Andrau. Les officiers du bord' sont là, les passagers, les Belges, les Portugais. C'est un chœur général montant \ ers le Ciel, lui demandant appui et courage.Cette longue année de guerre a passé comme un rêve. Un vilain rêve, certes, mais le réconfort des belles choses vues est là donnant : grandeur au passé, espoir en l'avenir. Ah ! la drôle d'année que ce fut là ! En août 1914, en pleines vacances, chacun se lance' dans la mêlée et ce sont les sublimes journées de Liège, la fin de Namur, la retraite d'Anvers. Qui dira tous les navets mangés dans les champs, pour se rafraîchir lors des longues promenades de Willebroeck à Eppcghem, de Se'zaete à Bruges et en d'autres courses folles autant qu'épiques où la bonne humeur des hommes n'avait d'égal que leur confiance. Que de nuits passées à la belle étoile, dans les bois frais qui sentaient bon la noisette, la joie de vivre, les souliers de cuir échauffé. Et le matin, sous le ciel clair, le café chaud, les biscuits croquants, ramenaient la belle humeur de la jeunesse que rien ne peut abattre, qu'un rien fait vivre, vibrer, espérer. Puis, encore la vie des tranchées, les shrapnells éclatant tout près, l'habitude venant et les plaisanteries lancées quand même,tandis que la mort volait en éclats, venant de partout : partout autour de nous sans émouvoir personne. Les hommes perdaient jusqu'à l'habitude de se garer de l'obus meurtrier. Enfin, voilà l'Yser, si petit et si grand. Un mince ruban comme celui avec lequel Lamartine arrêtait les émeutiers de juillet. L'Yser, pauvre fleuve sans im portance, une paille. Le grain de sable de Cromwell. Délicieusement me revient à l'esprit cette simple phrase naïve du manuel de géographie élémentaire de Du Fief. " L'Yser... pet't fleuve sans importance." Bon Du Fief! Tu as dû te retourner dans ta tombe, car, toi aussi, bon patriote, tu aurais fait ton devoir. C'est égal, c'est vexant tout de même de voir ce " petit fleuve sans importance" devenir la pierre d'achoppement, la barrière infranchissable où l'Allemand se casse le nez, perd pied et s'en va laissant sa charogne à vau-l'eau. Ah ! la pourriture des eaux en décembre, quand le réveillon, le gai Noël aurait si bien appelé les gens chez eux. La neige tombait, Oude C a pelle en ruines ressemblait à un g-rand catafalque blanc. Et dans les caves aux plafonds délabrés, on fetart quand même la venue de ce Sauveur si lointain, unissant ses vœux en une marche à l'Etoile trop longtemps attendue, dont Bruxelles, Liège, et N i-mur seraient le but aimé. Et le printemps est \enu, sous le feu des canons, parmi les fumées asphyxiantes des obus puants des Allemands. Notre belle Flandre s'est mise à verdir, chantant partout dans - ce beau pays, où l'âme de Guido Gezelle s'en vient voleter encore. La jolie route d'Ypres à Furnes, si pleine en mai d'églantiers en fleurs, les petits oiseaux faisaient leurs nids tout comme si la mitraille ne tombait pas et la prudente hirondelle, sans souci des marmites et des bombes, s'installait gaiement dans les tranchées de Dixniudc, parmi les décombres et les ruines. Maintenant, voguant entre le ciel et la mer bleue, devant ces côtes grecques si pleines de glorieux souvenirs, c'est une revue infinie de choses douces et lugubres, de monstrueuses tragédies, de dévouements cachés. Tout se tasse, tout se fond et le chant des matelots monte au ciel, très pur, insouciant, comme si l'Europe n'était plus un enfer. A Naples, la semaine dernière, même impression de confiance et de sincérité.

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Dieses Dokument ist eine Ausgabe mit dem Titel L'indépendance belge gehört zu der Kategorie Liberale pers, veröffentlicht in Bruxelles von 1843 bis 1940.

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