L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1915, 22 Januar. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Konsultiert 02 Mai 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/rr1pg1jt5s/
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l«sr« Année S°. 9Ï. « ce.xt» no cemnues) Vendredi 22 Janvier 1915 L'ECHO BELGE Journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam L'Union fait la Force. Belge est notre nom de Famille. Toute» les lettres doivent être adressées au bureau de rédaction: N.z. VOORBURGWAL 234-240. Téléphone : 2797. Rédacteur en Chef : Gustave Jaspaers. ( Charles Bernard, Charles Herfaiet, Comité de Rédaction: ■! Gustave Peellaert, René Chamfary, ( Emile Painparé. Pour les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser à l'Administration du Journal: N.Z. VOOBBURGWAL 234-240. Téléphone: 177S. Abonnement ( En Hollande fl. 1.50 par mois, payable par anticipation 1 Etranger <1. 2.00 „ „ Les Marches. Dans un de ces beaux, nerveux articles que M. Maurice Barres donne à l'Echo de Paris, je lis le nom de Georges Ducrocq. Il a été nommé lieutenant sur le champ de bataille. Ah! copame je voudrais serrer la jnain de ce soldat. * En voilà un qui savait; il avait prévu ce qui arrive aujourd' hui. Par exemple il ne s'en était pas tenu à de vaines prédictions. Il avait assumé le rôle autrement fécond d'habituer les esprits à regarder le péril en face. Constamment il nous montrait la frontière de l'Est. Il ne disait pas seulement: de l'autre côté vit un peuple ambitieux et fort ; il convoite vos champs et vos vignes, prenez garde car le jour est proche où il reprendra le chemin de l'invasion que tant de fois déjà ont suivi ses hordes impétueuses. Non, Ducrocq disait: on se bat sur le Rhin. El il avait raison. De temps en temps ur incident dont s'emparait la grande presse oomme Saverne, épisode un peu plus reten tissant, d'une lutte de quarante quatre an. nées, apprenait au monde combien il disail vrai. Bientôt après les financiers retournaient à leurs tripotages et les politiciens à leurs sentines mais beaucoup de jeunes gena au coeur fort, à l'esprit sain, dégoûtés des sophismes des rhéteurs, continuaient d'écouter, frémissants, le bruit de la sourde bataille qui se livrait dans les marches de l'est. C'est le titre de la revue de Georges Ducrocq: Les Marches de l'Est, titre plein de sens pour qui connaît les leçons de l'histoire. Pas un de ses lecteurs, et le nombre croissait chaque jour, qui ne connut que depuis le temps où Rome fortifiait le Rhin et y établissait des colonies de soldats, rien n'était changé de ce côté et que les temps n'étaient point révolus des grandes migrations barbares. Mais ceux-là savaient aussi qu'il ne fallait point juger la France d'après les compte rendus des séances du Palais-Bourbon, ni des procès sensationnels dont la boue éclaboussait jusqu' à l'hermine des magistrats de la cour-suprême. Ils savaient combien fines étaient les qualités de la race et qu'elles n'avaient point dégénéré d tpuis le temps que le poète adressait son fl..'u: à la France immortelle. Marches de l'est, oui, et du nord aussi. Les événements ont montré combien Georges Ducrocq avait raison quand il disait que la Belgique, elle aussi, jouait le rôle d'un boulevard jeté en avant de la civilisation latine, destiné à contenir le flot de l'éternel envahisseur germain. Il répétait cette vérité profonde que l'existence de la B lgique était liée à un renforcement de la culture française battue en brèche au nom d'un régionalisme peut-être fécond au point de vue de l'éducation populaire, mais dont l'étroitesse politique n'est que trop évidente ao j mrd'hui. Et déjà c'était un soldat, un soldat de la bonne cause, venu en soldat dans notre pays comme il allait en soldat dans les provinces annexées, cette fois, assez; récente où je le vis à Anvers. Il y était venu pour s'informer, inquiet de ce qu'on disait de cette pénétration allemande en Belgique où il sentait une menace pour son pays. Nous vîmes beaucoup de gens, ce qu'on appelle des personnalités", politiciens de l'école de Pangloss dont le béat optimisme avait quelque chose de touchant. On n'en put rien tirer si ce n'est que la France était un grand pays et que l'Allemagne en était un autre. Ah î l'Allemagne .... On ne savait pas que la fascination qu'elle exerçait alors ressemblait à celle de ces grands reptiles qui attirent leur proie avant de se jeter dessus. Il u'y eut que M. Pol de Mont qui refusa de nous recevoir .„Moi, me laisser i® °,rviewer, répondre à des enquêtes? Faites vos articles vous-même î" Que cachait cette mauvaise humeur? Nous nous consolâmes en allant nous promener au port. Rien que des navires allemands, des enseignes de cabaret en allemand, des filles à matelots allemandes. Mais ce peuple, ce peuple libre, fort, ces cas aux maina d'athlè tes, ces femmes qui riaient de leurs trente deux dents, ce peuple violent et débonnaire, dont on ne sait s'il est plus ardent au travail qu'au plaisir, celui-là était bien flamand comme était flamand ce beau coucher de soleil qui peignait en écarlate tout le ciel par dessus l'Escaut — »Pas plus les Allemands que les rhéteurs n'auront de prise là-dessus, dis-je à Ducrocq. Ceci balayera cela." Charles Bernard. La Misère^ en Belgique. Un Gomité National Beige de Secours et d1 Alimentation* Nous recevons de Me Laurent Fierens d'Anvers la, communication suivante: ,,Voiei les indications relatives à Voeuvre dont M. Oscar Van d*r Molen, M. Henri Maijer et moi-même nous nous occupons en ce moment en Hollande. Le comité national (belge) de secours et d'alimentation recrute des fonds parmi les Belges, tant ceux qui sont demeurés en Belgique que ceux qui ont émigré. Si importants que soient les secours déjà reçus de toutes parts, ils-ne peuvent suffir à contrebalancer la misère extrême qui sévit sur tout le territoire et croit de jour en jour. Certaines régions du pays sont affligées de la famine, au sens précis du mot. La conscience de cette terrible situation a ému les populations proches .de ces faits, à tel point qu'à Anvers, en une huitaine de jours, nonobstant la situation économique déplorable et le petit nombre d'habitants fortunés présents, ^00,000 francs ont été recueillis et que des rues exclusivement populaires, comme la rue du Couvent, pour citer un exemple, ont contribué aux collectes-pour près de 1200 francs. Tout cela s'est passé ces derniers jours. Il importe que les Belges qui se trouvent en Hollande connaissent toute l'étendue de la misère et fassent, eux aussi, les sacrifices extrêmes que commandant, non seulement la solidarité et l'union entre nationaux, mais surtout l'extrême nécessité. Il est peut-être permis de rappeler que le Comité National alimente toute la Belgique, que les ressources apparentes importantes. qui lui sont échues ces derniers tevips constituent son fonds de roulement, que celui-ci doit demeurer intact, sous peine de. voir suspendre ses opérations et de priver la Belgique du nécessaire. Le Comité est le seul organisme agissant avec une compéteroce certaine, vu sa composition, et assure de l'efficacité par suite de la protection que lui accordent les Etats-Unis et VEspagne, Il est donc nécessaire de lui procurer constamment d'importantes ressources nouvelles. C'est là l'objet des collectes actuelles en Belgique, en Angleterre et en Hollande. Ici s'est organisé sous la présidence d'honneur de M. le Baron FaUon, un comité qui comptera des membres belges dans lès principaux centres de résidence de nos nationaux en Hollande et qui recueillera par des démarches personnelles la, contribution des Belges. La vice-présidence est assumée par trois vice-présidents, dont l'un déjà désigné est M. l'Avocat Auguste Dupont, résidant "à La Haye. Le secrétariat sera assumé par une séYie de personnes et son organisation m'est confiée. Déjà les membres d<u comité local sont en activité à Rotterdam. Ce sont M.M. Ciselèt, Danco, Hargot et Scheidt Van den Abeel-e. La présidence générale sera occupée par une personnalité encore à désigner. L'organisation sera centralisée à La Haye; temporairement les communications peuvent être adressées Steynstraat, Jf, à Arnhem ." • • • Nous Croyons qu'il est inutile d'ajouter un mot à cet appel. Tous les Belges auront à coeur de contribuer, dans la mesure de leurs moyens, à l'oeuvre patriotique dont les grands traits sont rassemblés ci-dessus. Il ne faut pas que les Allemands puissent s'enorgueillir d'avoir affamé notre pays. Nos soldats sur V Yser, conduits par le plus noble des Rois, composent en ce moment un rempart infranchissable r Secondons leur effort en permettant aux Belges civils qui sont momentanément entre les mains de nos vain- ; queurs provisoires d'attendre avec patience ; l'hsure où le rempart se mettra en mouve- | ment pour refouler graduellement vers ses frontières Venvahisseur. Les uns donneront leur sang, les autres leur or. Cette solidarité triomphera de la foret lu plus redoutable. . En Beigique. A Bruxelles. Les troupes allemandes ont reçu l'ordre d'épargner leurs munitions de guerre et de ne plus tirer qu'en cas .de haute nécessité. » » * Le gouverneur militaire fait savoir que les musées de Bruxelles seront accessibles sous peu au public. Ceci, a-t-il déclaré, pour que les soldats allema.nds( ?) et la population belge puissent poursuivre leurs études artistiques. * * * Les boulangers qui cuisaient des. crami-ques et des pains de luxe et les vendaient à des prix ridiculement.élevés, ont été avertis par L'administration communale qu'ils avaient à cesser ce petit trafic trop lucratif! Ils risquent, outre un procès-ver bal, les mesures rigoureuses que ne manquerait pfcs de prendre contre eux le Comit.é National .d'Alimentation. A Anvers. Les commis-voyageurs sont terriblement atteints par la guçrre. La grande majorité d'entre eux ne gagnent généralement pas assez d'argent pour faire des économies, en vue des jours mauvais. Ils sont donc parmi •les premières victimes de la situation actuelle, qui paralyse tout commerce. Un comité s'est formé pour leur venir en aide, discrètement. Il ne leur a pas été remis d'argent, mais ils sont invités chaque jour à partager le dîner de quelques bourgeois généreux. Le comité fait une active propagande pour cette oeuvre si intéressante. M. O. Pichler, du marché aux Oeufr, s'occupe activement de grouper les personnes qui voudraient venir eu aide à ceifc^e catégorie de travailleurs. La particularité du comité est qu'il ne recueille pas d'argent": il ne demande que dés vivres et recherché les personnes susceptibles d'offrir à dîner a ceux que la faim tourmente. • # « M. Flor Burton, directeur de la ,,Nieuwé Gazet", a adressé à l'„Indépendance" une lettre qu'il nous paraît intéressant de mettre sous les yeux de nos lecteurs. Elle traite do la réapparition de son journal, ensuite de la. Commission Intercommunale et met au point ces deux questions» M. Flor Burton dit ceci, notamment : Si votre correspondant ignore que- la ,,Nieuwe Gazet ' paraît à Anvérg en l'absence de son directeur, qui se trouve à Londres, de son rédacteur en chef et de son secrétaire de rédaction, qui sont à Amsterdam, et se trouve par conséquent dans la même situation que le journal de mon ami Julius Hoste, la présente mise au point me permettra je l'espère de ne plus devoir revenir sur la réapparition de la ,,Nieuwe Gazet". Celle-ci a reparu par ordre de MM. Louis Franck et Van der Molen, avec une rédaction de fortune (ou plutôt d'infortune).Le second passage que je vous prie de me faire le plaisir de pouvoir rectifier— par respect pour la vérité—est celui-ci : (Il s'agit de la constitution de la commission intercommunale.) ,,M. l'échevin Strauss, dans le but de tranquilliser la population apeurée par le départ prochain du gouvernement, proposa la. constitution d'une commission consultative pour les 77 communes de la position fortifiée d'Anvers et composée des élus de l'arrondissement, sénateurs, représentants et députes permanents., que M. Devos eût présidée Communication de cette décision du collège fut donnée le lendemain au conseil communal, réuni officieusement. Il avait été convenu qu'elle ne soulèverait aucune discussion. Or, il en fut tout autrement; cette idée, qui était excellente cependant, fut abandonnée. Et la solution que l'on connaît, a prévalu. Ce même dimanche, à une nouvelle réunion du collège, on apprenait que MM. Devos et Franck , l'avaient soumise à l'approbation du gouvernement, et les événements se précipitèrent " | J'ai repris un peu loin l'alinéa pour la clarté de l'objet en discussion. Il n'y a en somme que la dernière phrase qui Soit de nature à tromper le lecteur. Si je me permets d'insister, mon cher confrère, c'est qu'il y a deux couloeuvres qu'on veut absolument faire avaler aux An-versois : lo. Que la Commission intercommunale a,- par ses discussions juridiques, obtenu du général von Beseler des conditions de reddition d'une extraordinaire magnanimité. Si les nouvelles reçues depuis la reddition de la ville n'étaient venues infirmer cette allégation, l'histoire de la reddition racontée dans ,,l'Indépendance" du 28 novembre, je crois, avec les cinq minutes accordées pour la signature ,,ne varietur" des conditions de reddition et le déjeuner, historique celui-là, qui suivit, en auraient fait justice. 2o. Que la Commission intercommunale fut instituée avec l'assentiment du gouvernement.Lorqu'une première fois fut posée par ,,l'Indépendance Belge" cette question: De qui la Commission intercommunale tient-elle ses pouvoirs, ou plutôt les pouvoirs qu'elle s'est arrogés? un correspondant, qui défendit longuement dans vos colonnes ses amis de la commission, répondit: ,,Des notables de la ville se réunirent, formèrent une commission et offrirent la présidence à M. Franck, qui accepta. Cette constitution fut notifiée au gouvernement." Cette constitution ,,fut notifiée au gouvernement."Le rôle joué par la commission intercommunale a été trop importa-lit pour, que des légendes ne soient pas immédiatement réfutées.Voici, au sujet de sa nomination, ou de ,,l'accord du gouvernement", ce qu'écrivait M. le Ministre Carton de Wiart, en date du 26 octobre, à l'un de nos amis. J'ai sa lettre sous les yeux: ,,La commission intercommunale dont vous me signalez la propagande n'est à aucun titre une émanation du gouvernement."Ceci me semble .assez clair. Excusez-moi, mon cher confrère, d'avoir été un peu long, Et croyez-moi bien vôtre FLOR BURTON, Directeur de la ,,Nieuwe Gazet". * * * Un grand.nombre de caves sont inondées. Ceci, dans toute la ville, conséquence des inondations du Dam, de la Porte du Schijn, etc., dont nous parlions dans notre numéro d'hier. Les Allemands sont incapables de faire fonctionner convenablement les écluses. De là par ces temps de fortes pluies, des inondations qui ont atteint jusqu'au coeur de la ville. • • * La viande es't à un prix raisonnable. On peut obtenir du pétrole à 0.70 le litre, prix plutôt bas. Trois des cinq chocplateries de la métropole ont dû fermer leurs portes, faute de matières premières. La. fabrique De Roubaix a dû également cesser le travail, par manque de stéarine. * * * Il y a énormément de pauvres. 1 A Liège. On écrit de Liège au ,,Courrier de la Meuse" que.le lundi 11 courant, un homme se présenta chez Mr. le baron de Calwaerfc, vice-consul de Grèce, à Liège, sollicitant un secours matériel pour se rendre 'en Hollande.. Le domestique fait part de la chose à Mr. de Calwaert qui remet deux marcs au solliciteur. Le lendemain, trois soldats allemands se présentent chez Mr. le baron en exhibant un ordre de perquisition. Mr. de Caiwaert leur demande de quoi il est soupçonné... On lui répond qu'il est accusé d'avoir organisé chez lui un bureau de recrutement pour les soldats belges. S'il en est ainsi, répondit-il, vous pouvez fouiller dans toute la maison. C'est ce qui fut fait. Tout fut minutieusement examiné, y compris la chancellerie du Consulat de Grèce. ' Inutile de dire que cette perquisition n'aboutit à rien. Les Allemands le reconnurent, mais ajoutèrent qu'ils étaient porteurs d'un mandat d'amener aux noms de Mme le Baronne de Calwaert et du domestique. Malgré tout ce que put dire Mr. de Cal'vyaert sur l'iliogisme d'un tel mandat, malgré. toutes les démarches tentées pour obtenir la liberté de Mme de Calwaert éventuellement en se substituant à elle, rien n'y fit; Mr. de Calwaert eut beau faire remarquer que s'il y avait un fond de vérité dans l'accusation, lui seul était coupable, puisque chef de la maison,.et non sa.femme, ni à plus forte raison un mercenaire. Rien n'y fit. Les Allemands répondirent qu'ils étaient certains de ce qu'ils avançaient, qu'ils avaient envoyé eux-mêmes l'homme qui vint demander du secours, etc. A l'heure actuelle, vendredi soir, Mme de Calwaert et son domestique sont toujours retenus à la prison St.-Léonard et on n'a pas permis à sa mère de lui rendre visite. La seule chose qu'elle ait pu obtenir, a été de lui envoyer une valise contenant quelque linge. * * * Depuis lundi se trouve également sous les verrous à la. prison St.-Léonard le vice-consul d'Italie à Liège. Il est au pain sec et à l'eau et ne peut recevoir aucune visite. Il est accusé d'avoir rapporté de Maestricht une lettre. Sa maison a été complètement fouillée et malgré les remarques qu'il a faites concernant la chancellerie du Consulat d'Italie établie en sa demeure, celle-ci a été complètement inventoriée et toutes les pièces ont été examinées. Mr. le -*ice-consul d'Italie devait passer en conseil de guerre mercredi à 5 heures, mais à 4 heures, la légation d'Italie à Bruxelles télégraphia à la Kommandantur de Liège, qu'elle s'opposait au jugement avant que toutes les pièces du dossier ne lui aient été communiquées. On n'a pas osé passer outre et l'affaire a été remise. En attendant, le vice consul est toujours en prison et^ au même régime. Plusieurs habitants ont été frappés d'amendes par ce qu'on avait trouvé des journaux prohibés dans leurs maisons. Le 19 janvier, huit pièces d'artillerie capturées aux Français sont arrivées ici, ainsi aue 80 soldats français grièvement blessés. A uano. Il y des individus qui ont éperdu tout contrôle sur eux mêmes. Après la trahison de quelques professeurs anversois qui ont accepté de reprendre leurs cours à l'Ecole allemande sous le contrôle de Doktor Gas-ter, dont nous avons montré la jolie attitude (!), au lendemain de son départ d'Anvers et à la veille de son retour dans la métropole, il se trouve qu'un jeune professeur de l'Athénée Royal de Gand, sert de traducteur à la Kommandantur ! Et ce qui est pis, c'est que des fonctionnaires ont accepté d'être fidèles au Gouvernement allemand. Ils sons peu nombreux,- par bonheur, mais à l'heure, du règlement des comptes, il n'est personne qui n'aura oublié une conduite aussi lâche. Ces quelques individus seront cloués au pilori. A Fur ânes. Fréquemment, tombent sur Furnes, obus ou bombes. Les buts sont habituellement la gare, le pont de Nieuport et l'usine à gaz. Un grand nombre de personnes qui habitaient aux environs de ces endroits particulièrement menacés s'en sont allés loger de l'autre côté de la ville. * * * Le mouvement à Furnes est intense, ainsi qu'on peut l'imaginer. La circulation a dû être réglementée. Les Furnois sont spectateurs journellement de colonnes de prisonniers allemands - qui vont être conduits en Erance, de convois de blessés, souvent aussi de morts! On a dû exproprier quelques jardins qui servent actuellement de cimetières.* * * La jour de Noël, la ville a été bombardée de 7 à 83^ heures du soir. Un obus est tombé sur la villa de M. Dryon. Madame Dryon a été blessée (elle se trouve . actuellement à l'hôpital),'tandis que son enfant, à côté d'elle, n'était pas atteint. D'autres projectiles sont tombés sur la brasserie van den Straete, sur le jardin de l'usine à gaz, devant la porte de l'immeuble habité par M. Camille Lepars et place de la gare, près du café tenu par M. Victor Vlamynck. Ce dernier obus occasionna de sérieux dégâts, tua neuf personnes et en blessa un grand nombre. • • •. Le 26 décembre, un aéroplane qui sur-v -lait la ville a laissé tomber six bombes. Elles sont tombées : sur la maison de M. Louis Pil, près du canal de Nieuport, chez M. Léopold Cartier, dont le bureau a été détruit. * * * Le 23 décembre, un obus a éclaté devant la porte de l'arrière maison qu'hal ite M. Jules Pil, dont l'enfant a été légèrement blessé aux doigts. y * • Le 5 janvier, c est la corniche, du toit de M. Fagnart qui est enlevée. * * * Le 6 janvier, c'est encore la maison de M. Léopold Cartier qui est atteinte par les éclats d'une bombe tombée au milieu de la rue. Une cinquantaine de personnes suivaient les évolutions du Taube, lorsqu'il fut descendu. L'appareil vint s'écraser à vingt mètres de l'endroit où il avait laissé choir sa bombe. Personne, heureusement, n'a été blessé ce jour-là, a » » Le 7'janvier, nouveau bombardement de Furnes: 28 obus font explosion, les uns sur le toit de la maison qu'occupe M. Dambre, les autres dans le bureau occupé par M. Beinaert, consul de France, sur la cuisine de l'immeuble habité par M. Van der Velde et où huit ouvriers travaillaient, etc. Il y a, évidemment, d'autres dégâts matériels. Signalons aussi le fait qui s'est reproduit assez souvent de projectiles allemands qui n' éclatent pas. A * * » Les douaniers belges font service en West-Flandre, à la frontière française. 1 A Mons. Les gardes civiques ont dû signer la déclaration, dont nous avons publié le texte jadis, de ne plus porter les armes contre l'Allemagne et de signer dorénavant, à dates fixes, une liste de présence. Mais à Mons, il n'y a pas eu le même empressementqu'à Brux lies ou à Anvers, où le major d'un corps spécial se rendit à domicile ordonner à ses hommes de se rendre au plus tôt à l'appel de l'ennemi! Tous les gardes montois ont donc refusé avec indignation. II3 ont. été conduits en prison et, après trois jours de détention, se I gont résolus à signer, en déclarant toutefoiô unanimement que leur signature, en cette circonstance, ne les engageait en rien. Elle nous a été extorquée, disaient-ils; nous n'avons pas à nous engager. Notre signature sur les registres de la kommandantur n'a aucune valeur et, nous-mêmes, nous n'y attachons pas la moindre importance. Il y a eu d'importants mouvements de troupes, venant d'Allemagne ou revenant de l'Yser. On a pu juger ainsi de l'effet moral qu'exerçait un séjour dans les tranchées sur ces gros gaillards bedonnants de la landsturm qui pleuraient le coin du fou familial où l'on goûte, au moins, les douceurs de l'existence! La plupart de ces. so lats revenaient déprimés, affamés et vvaient besoin de quelques semaines de repos pourjretrouver leurs iorces. Les taxes sur ses absents. * v i ,,Le XXe Siècle" qui s epublie au Havre est bien placé pour interviewer nos ministres lorsqu'une occasion intéressante se présente. Tel fut le cas, notamment, pour lapplication des taxes sur les absents, qui inquiètent tant de Belges réfugiés^ à l'étranger. Aussi bien était-il utile de savoir ce que devaient faire les fonctionnaires provinciaux et communaux. Notre confrère s'est donc adressé au ministre de l'intérieur: M. Berryer. De divers côtés, on a demandé à notre confrère, comme à nous-même, quelle sera l'attitude du Gouvernement vis-à-vis des délibérations de conseils communaux établissant des taxes sur les absents. On se préoccupe aussi du sort des fonctionnaires provinciaux ou communaux réfugié» à l'étranger et rappelés dans le pays. Doivent-ils obéir aux ordres reçus? Si les corps constitués dont ils dépendent directement frappent •leur absence de révocation, que fera éventuellement le Gouvernement, juge d'appel ? Proposera-t-iï au Roi la confirmation ou l'annulation de la révocation? Toutes ces questions importantes étant d<#.Ia compétence du Ministre de l'Intérieur, notre confrère a cru opportun de demander directement à M. Berryer son opinion et ses intentions.M. Berryer, avec son urbanité coutumièrej n'a fait aucune difficulté à donner son avis. Il y a, a-t-il dit, trois catégories de personnes intéressées: il y a d'abord, les Belges en général, puis les fonctionnaires de l'Etat, et enfin les fonctionnaires des communes et des provinces. Parlons d'abord des Belges en général. Voilà donc de longs mois que les maux de la guerre, de l'exil ou de l'oppression étrangère pèsent lourdement sur toute la population de la Belgique. Ces maux se doublent souvent, pour les meilleurs citoyens, d'incertitudes, d'hésitations et de scrupules concernant la conduite à tenir dans l'intérêt même de la Patrie. C'est pourquoi je n'hésite pas à vous répondre que si le Gouvernement comprend le patriotisme des Belges qui sans y avoir été invités à raison de leurs fonctions, ou contraints par la destruction de leurs foyers, ont néanmoins quitté le territoire national souillé par la présence de l'ennemi, il comprend aussi celui des Belges que leur attachement au sol de la Patrie a retenus dans leurs foyers^ mêrne Sous le joug des envahisseurs. Jamais il ne pourra donner son approbation à des mesures administratives ou fiscales qui comportaient une pénalité ou un blâme à l:adresse des citoyens qui'ont voulu se soustraire à l'occupation allemande. Mais, d'autre part, le Gouvernement s© félicite de ce que, en grande majorité, les Belges auxquels les avantages de la fortune permettaient de .s'expatrier, se soient soumis volontairement à des humiliations, à des privations et des dangers pour ne pas laisser dans l'abandon les populations pauvres restées dans le pays< •— Et les fonctionnaires? •— Quant aux fonctionnaires de l'Etat, leur cas est très simple. Ils doivent se conformer aux ordres des administrations dont ils relèvent. Chaque département intéressé a établi et continuera à fixer les règles qui lui paraissent s'imposer à raison de la durée persistante de l'occupation. En ce qui concerne les employés communaux et provinciaux qui, eux, ne dépendent pas directement de l'Etat, je ne crois pouvoir mieux faire que de vous faire connaître le texte du télégramme que j'ai adressé, il y a quelques jours, ( un grand nombre d'employés communaux d'Anvers réunis en Angleterre. Ces employés m'avaient consulté en m'envoyant le télégramme suivant ; ,,Grand nombre employés communaux Anvers et faubourgs séjournant eu Angleterre, réunis à Londres, sont menacés révocation pour absence, ils considèrent rentrer les expose à prêter service aux envahisseurs et vous prient de leur faire savoir si dispositions ministérielles relatives personnel enseignant disant séjour à l'étrange rsans congé ne pourra en aucun cas entraîner révocation sont étendues aux employés communaux. S'ils rentrent et révocation maintenue, ils sont privés moyeus existence et non autorisés quitter Belgique." Je leur ai répondu en ces termes: ,,Employés communaux doivent, en principe, se conformer aux ordres dtes administrations communales dont ils relèvent. En le faisant, ils servent des autorités natiotoales et non l'occupant. La I051 relative à la stabilité des emplois communaux permettant recours au Roi en cas de suspension et_révocation, le Gouvernement peut avoir à juger en dernier ressort, sur pièces, et ne peut en conséquence statuer préventivement par une décision générale et absolue sans connaître toutes les circonstances de fait de chaque cas particulier." Ma réponse ne pouvait être différente. Il va d© soi que si j'impose, en principe, aux bourgmestres l'obligation 'de demeurer à la tête de leur commune, sauf des difficultés spéciales dont je connais des exemples, mais que quelques-uns seulement peuvent invoquer, la solution ne peut être différente pour lea fonctionnaires •communaux, leurs auxiliaires indispensables. 1 Par ailleurs, les administrations communales qui auraient pris des mesures contre des i fonctionnaires absents, ne devront pas hésiter à remettre leurs décisions en question quand elles 6e trouveront en présence du retour volontaire d'agents désireux d'obéir à leurs ordres de rappel. Tout parti pris de rigueur excessive des administrations communales amènerait fatalement dans l'avenir des révisions de leurs décisions. Je suis convaincu, a dit en terminant l'honorable Ministre de l'Intérieur, que ces indications très claires seront reçues av»2c intérêt | par de nombreux fonctionnaires encore hésitants quaait à leurs devoirs. Puisse même un écho de noire conversation parvenir jusqu'en nos malheureux pays erb apporter aux Belges de Belgique la conviction du Gouvernement que, dans des situations | diverses, tous — Belges du dehors et du dedans — ont fait, à de rares exceptions près. leur devoir, mais que rien ne serait plus fâcheux que' de !»?s voir, sans éléments d'appré- i ciation suffisants se juger les tins les autres. r — —

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