L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1918, 15 Dezember. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Konsultiert 01 Mai 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/8911n7zq21/
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15cmc Année N°. 1513 et 1514 S cent Dimancne is et lun^i 16 aecemory^ig L'ECHOBELGE L'Union fait la Fflrce. Journal quotidien «Sas malin paraissant en HoSIande Belga est notre nom de Famille. I Toutes les lettres doivent être adressées au Pédacterir (.„ chet- Gustave JasDaers. Abonnements: Hollande II. 1.50 par mois. Etranger fl. 2.00 par mois. Pour les bureau de rédaction : N. 25. VOORBUKGWAl, 234—240, I " milliaires au iront et les militaires internés en Hollande fl. 0.7S par mois payable ^MSTERDAM. Téléphones: 2797 et 1773. J Comité de Rédaction: Charles Bernard, René' Chambry. par anticipation. Annonces; 15 cents la ligne. Réclames: 30 cents la ligne. Fin d'exil P. P. c. Nous rentrerons un soir d'hiver! Et, tandis que nous songeons à ce départ, entre chien et loup, sans lumière, pour épargner lé gaz rare et cher, autour de nous, dans les grisailles associées du brouillard et du crépus cille, l'ombre se peuple de fantômes et de visions.^ Nous repensons à ce jour lointain, ce premier jour de la guerre, suivi de 1560 autres jours terribles, douloureux, tragiques que nous avons vécus. Sur le théâtre de notre imagination, pêle-mêle et dans une sorte de confusion, apparaissent les figurants de la grande épopée, nps soldats coitv^rts de sang et de boue, Bsthmann-Hollweg qui ment, Joffre paternel qui recule pour gagner la premiere bataille de la Marne, Hindenbuçg hérissé de cloug, Ludendorff hargneux tel un chien enragé, le kronprinz grotesque et hideux, Miss Cavell qui glisse dans son sang*, Clemenceau pathétique, et Guillaume, aujourd'hui découronné, qui commanda tous les crimes. Nous revivons les longues angoisses de l'invasion impitoyable, de Verdun menacé, des hivers douloureux, de la suprême ruée des brutes allemandes sur la Somme et sur la. Marne. Chose étrange, malgré la victoire, ce sont les souvenirs des heures cruelles qui sont les plus vivants dans notre mémoire. Dans la mélancolie de ces jours de décembre, comme enténébrés de deuil, nous nous demandons, dans l'hypothèse que tout fût à recommencer, si nous referions ce que nous avons fait. Quels Belges ont eu raison? Ceux qui ont fui l'invasion, ou ceux qui patiemment en ont supporté toutes les horreurs? Un penseur français, Vauvenargues je qrois, a dit que la guerre n'est pas si onéreuse que la servitude. Nos compatriotes ont subi une servitude 4e 52 mois qui rappelle les pires tyrannies de^ époques barbares. » Nous avons beaucoup souffert, mais nous avons échappé aux supplices que la Kultur imposa à nos frères de Belgique. En revanche, nous avons pâti d'une souffrance particulière, classée par l'antiquité parmi les pires : l'exil. Noua na savions pas ivant* 1914 ce que c'était. Nous ne connais->i(fis l'exil que de nom, par les auteurs *rëos ou latins. Victor Hugo en avait parlé m termes lyriques. L'exil, c'était pour nous un sujet littéraire, matière à amplification, substance de rhétorique. Est puis un jour, brutalement, au son du ;anon, à la lueur des incendies, dans les cris ies Boches hurlant leurs chants de mort et eurs devises d'assassins, nous avons gagné a frontière et nous nous sommes réfugiés, >ù nous sommes encore, après d'intermina->les mois, des années qui semblent avoir des nilliers de jours! Nous savons à présent ce qu'est l'exil ! SIous avons été déracinés du sol de la patrie, •t transplantés dans une autre terre, une erre étrangère. Les pauvres petites plantes te no3 jardins souffrent visiblement lors-îu'on les déplante. Il en est qui, malgré les oins les plus minutieux, dépérissent et meu-ent, beaucoup d'entre elles ne résistent pas l'arrachement; la plupart ne repoussent amais aussi belles, dans le sol nouveau, que lans la terre originale. m Pensez à ce qui advint du roseau puissant ue nous sommes, de la noble plante humaine, qui sent et vibre, qui pâtit, qui leure, qui s'émeut, qui est une âme frémisante, un coeur, une pensée. Encore 6i nous avions cherché un refuge liez nos alliés, chez oeux qui pensaient omme nous au 6ujet des faits et des hom-îes de -cette guerre"! Je ne veux pas faire de peine à beaucoup e braves gens d'ici qui nous furent sympa-iiqufes, secourahles et bienfaisants, mais nfin nous avons 6ubi l'exil chez des neu-re«.Marcel Chossat, dans un livre chrétien ir La Guerre et la paix, écrit ceci: ,,En droit international, un neutre est, ar définition, un être collectif ou indivi-uel qui, ou bien professe ne rien savoir de t justice ou de l'injustice des belligérants b vaque tranquillement à ses affaires; ou ien, tout en prononçant au fond de son âme ir la question de justice, estime qu'il est, our diverses raisons, de son devoir ou de >n intérêt de se tenir à l'écart du conflit.'' Nous avons vécu en Hollande, en contact uotidien avec des neutres de ces deux sor-îs. Je n'insiste pas. Je reconnais que les victimes de la guérie, s exilés notamment, ont été bien accueil-es en cette terre hospitalière. ' J'ai pensé à tout cela, et à bien d'autres ijets douloureux, ce-soir de décembre, au •epuscule, tandis qu'au dehors le brouil-,rd se fondait en pluie et que les larmes Abordaient de nos paupières. Mais enfin l'exil touche à son terme, ous allons partir. Avant la guerre on di-,it: Partir, c'est mourir un peu. Aujour-'hui partir, ce 6era revivre. Faisons donc nos malles, sans y mettre op d'objets et surtout de ces objets que la >uane nous reprocherait d'y mettre; mais >ut de même en y mettant par exemple le chose que nous avons trouvée chez nos nis les neutres, et qui s'harmonisait avec >tre sensibilité exaspéree par quatre an-îes de tristesses, je veux dire quelques-uns ;s dessins vengeurs et corrosifs de Louis aemaekers, par exemple l'album paru lufrre semaine sous ce titre:*,,Hun Reke-ng". Mettons quelques douzaines de ces ;ssins, si.beaux et si peu coûteux, dans no-6 valise, pour les montrer à nos amis, pour 3 populariser en Belgique et pour alimenter ttè haine du boche qui ne doit pas mourir ma nous et <aue nous devons léguer à »os enfants comme une sauvegardé de leur ave nir*. ^ Paul Demade. (Auger de Busbeck), A titre d'adieu aux lecteurs, devenus, je l'espère, des amis, j'abandonne sans regrel un pseudonyme que la prudence m'avait imposé, parce que le Boche, qui salissait nos foyers, détenait des otages susceptibles de ' pâtir de ce que nous écrivions ici. Lec feuilles d'Outre Rhin ont aboyé furieusement aux trousses d'Auger de Busbeck; des espions ont rôdé, maintes fois, autour df notre asile; un ambassadeur d'Allemagne lui-même, qui collectionnait l',,Echo belge", avait insisté pour qu'on sévit contre l'audacieux que nousétionfe et demandé qu'on nous reconduisit à la frontière, où les spadassins de Guillaume nous eussent cueilli avec joie, pour nous faire connaître les délices du camp de concentration. Le cauchemar s'est mué en victoire, et le pseudonyme) même transparent, n'a plus de raison d'être. L «a t CSiieone Un lecteur nous écrit: La Hollande prend des mesures sévères pour que rien ne sorte de chez elle; d'après Belga, correspondant de ,,L'Echo Belge", a Roosendael, les formalités de la douane sont compliquées et sévères. Rien, absolument rien ne sort de Hollande: le gabelou est féroce. Lâchons le mot, en prpcédant ainsi, le Hollandais se rend égoïste; il connaît les souffrances de la Belgique, les privations auxquelles tous ses habitants sont astreints depuis 4 ans, il sait que le ravitaillement de notre pays est encore précaire, et il pousse la férocité jusqu'à nous interdire de porter un peu de savon, un peu de cacao, à ceux qui là-bas seraient heureux de se dégraisser, de prendre une douceur. Que la Hollande tienne ses frontières de l'Est hermétiquement closes, cela se comprend ; elle y est obligée de par ses contrats avec les alliés. Cette mesure avait sa raison d'être pour la Belgique lorsque les Allemands s'y trouvaient; en ce moment elle est vexatoire. La Hollande, riche encore en toutes choses, cheptel, volailles, beurres, graisses, lait, oeufs, fromages, légumes, cuir^, tabacs, chaussures, étoffes (voyez les magasins, ils sont tous bourrés jusqu'au plafond) devrait être généreuse. En Belgique plus rien de tout cela n'existe. La Hollande aurait agi loyalement en prévenant les ÎSelges, dès leur arrivée ici, qu'ils ne. pouvaient rien acheter; en ce moment ces derniers ont dépensé leur argent, fait des ^ichats en confiance et ils ne peuvent rien emporter si ce n'est un peA de confiture, de quoi se satisfaire à un déjeuner, des vins que nul ne songe à prendre avec soi, une once d'épices, etc. La Hollande ne peut prétexter le manque de vivres chez elle; elle vient de mettre les stocks formidables d'approvisionnements de ses places fortifiées à la disposition de sa population. Et puis, en admettant que la guerre. ait encore duré un an, elle aurait, pendant ce laps de temps, nourri, habillé et chaussé tous les Belges réfugiés chez elle; comme ces derniers quittent la Hollande beaucoup plus tôt, elle réalise une énorme économie de vivres, de vêtements et de chaussures. Alors pourquoi ne prend-elle une mesure large, en laissant rentrer les Belges chez eux sans les molester à la frontière ou ailleurs? Tout le monde est sans doute <*ans mon cas : je possède quelques petites réserves de sucre, d'allumettes, etc., qui existent depuis longtemps dans tout ménage prévoyant, même chez les Hollandais; ^ia femme a lait des confitures; elle a acheté des mouchoirs et des chemises pour sa soeur, qui a été complètement dépouillée par les Allemands. A un moment donné, même comme réfugié, il faut renouveler sa garde-ro)?e; je me suis donc fait confectionner un nouveau costume, que je viens de recevoir. Devrai-je bazarder tout cela? Ce serait tout simplement odieux. Il est à noter qu'en me procurant ces diverses choses j'ai fait vivre le commerce hollandais, et qu'en les emportant en Belgique je ne retire rien de la circulation. Je ne prive donc personne de son nécessaire. Le gouvernement hollandais ne viendra pas .maintenir jine mesure inique, injuste à l'excès; il ne voudra pas irriter inutilement les Belges qu'il a accueillis si charitablement en 1914. Notre gouvernement, aidé de ses alliés, ne pourrait-il faire une démarche décisive et rapide à ce sujet auprès des autorités hollandaises?Nous avons été turlupinés, pressurés et pillés par les Allemands pendant 4 ans; qu'on nous laisse maintenant la paix. J. P. —. m m, m\ . // y a un m 16.décembre 1917 ; Les ^Britanniques font une attaque réussie au. sud de V illers-Guis-lain et améliorent leur position à Vest de Bullecourt. Les Français enrayent une tentative ennemie dans la contrée de Juvin-court et remportent un succès local vers Gernay. Les Italiens infligent un échec sanglant à l'ennemi sur le mont Solarolo. La Constituante se réunit au ' Palais de Tauride. Un des membres est arrêté par les maximalistes. 16 décembre 1917: s Les Britannique5 repoussent une attaque allemande au nord du Bois du Polygone et remportent un succès local près du Polderhock. , Un important discours de Lloyd George sur la situation en Russie. Sa confiance dans le césultat fjnqJn En Belgique. Ceux dont il faut parier. Histoire émouvante et dramatique des origines de la „Libre Belgique" clandestine, ' Maintenant que l'oppresseur abhorré a quitté notre sol, les vaillants patriotes qui, avu risque de leur vie, publiaient clandestinement ,,La Libre Belgique" au nez et à la barjje du boche, p tu vent parler librement. Un de nos confrères, M. P. Delandsheere a eu l'heureuse idée d'interviewer M. Van Doren, qui fut la chevillo ouvrière de ce journal lorsque celui-ci s'imprimait encore à Bruxelles avaut que les circonstances l'eussent forcé à déménager à Anvers. C'est M. Van Doren qui s'improvisa imprimeur afin d'assurer la vie à cet organe qui aida puissamment à encourager nos compatriotes dans le malheur et organisa cette sublime résistance des civils belges qui fit l'admiration du monde entier. On ne lira pas sans émotion le passage. suivant du récit que M. Delandsheere publie . dans le ,,XXe Siocle", de Bruxelles. ■*> Comment M. Van Doren s'établit imprimeur, Je regardai le mari et la femme. Ils frémissaient encore au rappel des dangers qu'ils avaient affrontée et des larmes leur^venaient aux yeux. Van Doren continua: ,,Après avoir installé l'atelier de composition avenue Verte, je songeai à supprimer l'impres-sion de la ,,Libre Belgique*5 qui se faisait encore dhez Allard. Je demandai à M. Jourdain les fonds nécessaires pour acheter une machine à 1 pédale et je l'installai à Molenbeek, rue Van der Stichelen, dans ma fabrique, au fond du jardin. Comme mes ouvriers venaient encore travailler de temps à autre, il s'agissait d'opérer à leur insu. Je commandai aussitôt le bois nécessaire pour séparer , en deux mon atelier et je me mis à faire le menuisier. Pour donner aux hommes un semblant de raison à cette installation, je fis transporter dans une de ces salles le6 meubles de la maison de devant, prétextant que j'épargnerais ainsi les contributions dont j'aurais été' redevaible pour l'occupation du bâtiment /principal.. J'installai ma machine à imprimer derrière la cloison et je déclarai au personnel qu'étant en morte saison nous ne travaillerions plus que jusqu'à 4 heures. Çn composait en tas d'alerto 'à "Woluwe et on l'imprimait à Molenbeek; Pour le transport de la composition, j'avais fait faire doux petites boîtes qui, garnies, pesaient chacune une vingtaine de kilogs. Aussi, quand je montais sur le tram avec des paquets si lourds pour un aussi petit volume, j'étais fréquemment l'objet de la curiosité des voj'ageurs. 11 s'est produit souvent, au cours de ces déplacements, des incidents amusants. Un jour notamment, 'Louis Allard transportait 4,000 ,,Libre Belgique'5; il fut fort obligeamment aidé par. 1 des soldats allemands qui lui placèrent le volumineux paquet sur l'épaule! C'est dans le courant du mois d'avril 1915 que j'installai son imprimerie rue Van der Stichlen. Un matin, l'abbé Demoor reçut la visite d'un individu se disant envoyé du ! Havre et chargé d'entrer en relation avec les ' éditeurs de la ,,Libre Belgique". Comme il flairait un espion, il lui déclara qu'il ignoraitr le'nom du directeur de l'organe clandestin, mais qu'il allait s'informer. Il le renvoya donc en lui disant de revenir quelques jours plus tard. Mais il demanda à une dame de bien vouloir filer l'individu, le jour où il viendrait 1 au rendez-vous fixé. Lorsque le personnage revint, le vicaire lui confia que la ,,Libfe" devait être faite par un groupe d'avocats et que s'il patientait quelques jours encore il serait possible do lui donner, peut-être^, des renseignements plus précis. L'individu se rendit a.u ,,Palace Hôtel" où on le vit rejoindre d.es officiers teutons. Il était évident, dès lors, qu'en nous soupçonnait. L'abbé, qui ne se sentait pas en sûreté, alla voir Son Em. le cardinal et lui demanda l'autorisation de rejoindre le front. Nous décidâmes de ne plus nous'voir avant son départ. A partir de ce moment, je fus extrêmement bousculé. L'affaire prenait une extension de plus en plus grande. Il me fallait absolument %une autre machine. J'achetai celle de l'imprimeur Allard. Mais comment l'introduire dans la fabrique sans éveiller l'attention des ouvriers? Pourx résoudre la difficulté, j'ordonnai de démonter la machine et de mettre les pièces dans des caisses. Je voulais être seul pour les recevoir et les transporter. Au jour fixé, le camionneur m'apporta les caisses mais, contrairement aux instructions données, l'imprimeur n'avait démonté' qhe quelques pièces et la voiture m'arrivait avec un • colis pesant au moins 600 kilogs! Je me mis en devoir de décharger avec l'aide du conducteur, mais la caisse était trop lourde; elle faillit m'écraser et, n'ayant pas la force de la soutenir, je dûs lâcher prise. La caisse tomba du camion. Quand on l'ouvrit, on constata que la machine était cassée. Je jouais de malheur. Mais je ne perdis pas courage, je démontai les pièces une à une, les transportai au. premier étage où je parvins à la remonter et a la réparer au moyen de tuyaux à gaz. Mais ma femme ayant manifesté quelques inquiétudes au sujet de la présence dans mes ateliers de cette machine à imprimer, je décidai de la cacher. Mon atelier se prêtait à merveille à l'établissement d'une imprimerie clandestine. Il se composait d'une pièce régulière ayant comme annexe un triangle de 4 mètres sur 2 -faisant enclave chez le voisin. C'est là que j'installai ma machine, juste au-dessus du moteur à gaz du rez-de-chaussée, où l'on accédait par une petite trappe que l'on refermait après le tirage. Mais mon voisin était un Allemand et il fallait empêcher à tout prix qu'il entendit le bruit du moteur. Dans ce dessein, je fis faire des matelas épais que j'appliquai oontre le mur mitoyen. Il s'agissait ensuite d'emmurer la machine. J'achetai une truelle, un marteau, un breekyzer, et je me mis à l'oeuvre. Pour ne pas attirer l'attention de mes voisins, je fis chercher par petites quantités des briques et/du ciment. Il faut vous dire que j'avais pour voisin de face un autre Allemand, un officier. J'étais donc fort mal entouré et je devais procéder avec une extrême prudence. Je fis chercher les matériaux par Théodore Planeade, un homme sûr, qui, certain jour fut arrêté, condamné à ans de prison et qui mourut en Allemagne. Ce brave garçon désirait rejoindre lo front, mais il était de santé trop débile. Je j l'avais installé comme gardien dans ma fabri-! que et mis au courant de tous mes travaux. Il me' fallut plus de trois semaines pour faire mon mur, mais il était solide et- les Allemands ont pu grand peine plus tard à le démolir. Il était impossible de soupçonner quoi que ce soit de ce I I qui se passait chez moi Devant le mur j'avais I I placé des meubles. On entrait dans ma, .caohette | par une petite trappe, ainsi que je l'ai dit, et on la recouvrait pour la masquer de vielles ferrailles, de cartonnages, etc. Au bout d'un mois, men travail était terminé. Mon imprimene était si petite, que, nous pou-" ■»-ions à peine nous y tenir à trois. l'imprimeur, ITiéodor et moi. C'est au cours de mes voyages de la rue Van der Stichelen à Woluwe que j'eus l'idée de publier le portrait du gouverneur général von Bissing tenant en main un exemplaire de la .,Libre Belgique". J'allai trouver un de mes amis, Pierre Van Werveke, et lui demandai de me procurer un portrait du gouverneur. Ce fut un ami do Van Werveke qui se chargea de ,,truquer" la photographie conformément à mes indications. J'étais impatient de voir le journal ; quand il parut, il obtint un succès complet. Une grande joie. A quelque temps de là. je devais éprouver encore une grande joie. Les fêtes nationales approchaient, et j'eus l'idée de convoquer la population 'bruxelloise à Sainte-Gudule. Ce fut la plus belle manifestation patriotique que l'on pût imaginer. Les assistants entonnèrent la Brabançonne". Toute l'église, transportée d'enthousiasme, chanta l'hymne national et le chant ,,Vers l'Avenir". Je gardo de cette journée un souvenir inoûbliaibîe. Un jour, le P. Dubar me fit appeler et me dit que notre secret était en partie découvert. Une personne employée au collège des Jésuites soupçonnati notre organisation et je pus me convaincre que nous n'étions plus en sécurité à Woltnve. Comme je ne voulais pas exposer à une arrestation M. Allard qui avait une nombreuse famille, je changeai d'imprimeur. Le P. Dubar me servit d'intermédiaire dans ce but. Aidé des frères Allard, j'emballai tout le matériel de l'Avenue Verte dans deux caisses qeu nous livrâmes un soir à Baucq. Celui-ci les déposa chez un de ses olients de la rue d'Arlon et me remit les clefs de cette nouvelle cachette. Nouvelles tribulations. C'est sur ces entrefaites que Baucq fut arrêté J'appris cette triste nouvelle le lendemain du jour où les Boches lui mirent la main au collet. Depuis deux jouiu, mon beau-frère et moi, nous l'avions prévenu que des espions godaient devant sà maison; il refusa de nous croire et nous traita même de ,,froussards". Nous lui avions livré quatre mille Libre Belgique ; ce furent ces nifméros que la fillette de ce glorieux martyr lança par la fenêtre pour sauver son père ; mais ils tombèrent malheureusement sur la tête d'un des argousins de von Bissing placé en surveillance dans le jardin de la maison. Nous allions entrer dans l'ère des tribula-lations et celles-ci allaient se succéder presque coup sur coup. Depuis l'alerte de l'Avenue Verte pendant le procès Baucquet je n'avais pas perdu du temps. Le livre „J'accuse" avait paru et je m'étais dit que ce livre pourrait faire un bien immense si on parvenait à le répandre davantage. Je demandai à M. Jourdain les fonds nécessaires pour le publier en supplément dans la Libre. Il ne partageait pas mon enthousiasme, mais j'insistai et je pus annoncer la publication de l'ouvrage dans le numéro 50. Pendant que je préparais ce travail, je n'avais pas oublié le succès qu'avait obtenu le portrait de von Bissing et je* préparai un 1 numéro sensationnel. Pour le jour des morts, j'imaginai Je représenter le kaiser aux enfers. Je chargeai Van Werveke de se procurer une .gravure du célèbre tableau de Wiertz et d'en faire faire le ,,truquage" comme pour le portrait do von Bissing, Je ne devais pas jouir de ce succès. Après l'exécution de Baùcq, j'allai trouvé le curé de ma paroisse et lui révélai que j'étais l'auteur de la ,,Libre Belgique". Je le priai de célébrer un service funèbre à l'intention de mon collaborateur infortuné et j'allais faire le nécessaire pmir publier la lettre de faire-part, lorsque, un jour, en rentrant chez moi, ma fille Mariette m'annonça qu'un de mes voisins demandait à me voir de toute urgence. Je me rendis à cet appel. II me déclara qu'il ignorait si je m'occupais de l'une ou l'autre oeuvre prohibée, mais qu'il avait en avec un individu fréquentant la „Komman-ttontur" un entretien au cours duquel il avait été question de moi et de diverses autres personnes. Ce personnage lui avait demandé entre autres choses' s'il ne connaissait pas un M. Van Doren et, sur sa réponse affirmative, lui avait dit de ne pas-le fréquenter. J'affirmai que je ne m'occupais d'aucune oeuvre suspecte et que j'avais pour cela d'excellentes raisons, étant père tl'une famille nombreuse. Mais je lui demandai néanmoins si les personnes dont on lui avait parlé avaient été arrêtées. Il me répondit affirmativement. Je sortis de cette conversation assez ému et je redoublai do vigilance à l'égard des espions. Nous en vîmes plusieures circuler en groupe dans nos parages. Cettte surveillance me visait-elle ou était-elle exercée dans lo quartier à la suite de l'exécution de Bauoq? Je l'ignore'. Toujours est-il qu'un jour, en rentrant chez moi, j'aperçûs en face de ma maison un individu de mauvaise mine qui me dévisageait. Il pénétra en hâte dans une maison voisine, en ressortit aussitôt avec un vélo et s'en alla rapidement. J'en conclus que cet homme 6e rendait à la ,,Ivommandantur" pour informer la police que je me trouvais chez moi. Je fis prévenir mon gardien de la rue van der Stichelen et me réfugiai à Louvain chez Mme Maindiaux, une personne que j'avais connue chez l'abbé Demoor et qui m'avait fort obligeamment offert l'hospitalité- en cas d'alerte. Je fis avertir ma soeur et lui laissai une lettre pour ma femme lui annonçant ma fuite. Je partis à midi par la chaussée et arrivai à Louvain à 5 heures du soir. J'y fus accueilli par la famille Maindiaux avec le plus ^rand empressement. J'avais choisi le bon mo-mentpour disparaitre. Le numéro 50, qui était sous presse, publiait le portrait du kaiser aux enfers, il annonçait la publication' de ^J'accuse" et mettait les Allemands au défi de me découvrir. Ils auraient trop triomphé vraiment s'ils avaient pu me prendre à ce moment. A Louvain. A Louvain, je me transformai en Américain, le visage complètement rasé, les cheveux plaqués et séparés par une ligne correcte. J'étais méconnaissable. De temips à autre, j'envoyais à Bruxeilles Maurice Maindiaux. J'appris par lui combien le service funèbre de Baucq avait 6to émotionnant. Après quinze jours, le numéro 50 avait paru ainsi que le 51 dont j'avais fourni (^'avance la ilîatière. Je reçus à ce moment une lettre de ma femme m'informant que tout paraissait calme et que les espions ne §e mon traient plus. Je rentrai à Bruxelles sans tarder, et j'arrivai à temps pour continuer la publication du journal. Le P. Dubar avait assuré celle du numéro 52. Tout avait donc marché normalement, sauf que mon (imprimeur occasionnel, M. Diongré, refusait de faire paraître ,,J'accuse" et que nos intermédiaires refusaient d'assurer da cission de le distribuer 1). P. Delandsheere. 1) M. Van Doren nous fait observer que les notes dont nous citons des extraits sont également aux mains de M. l'avocat Van de Kerchoivé. M. Van de Kerchove — alias Fidelis — bien connu des lecteurs de la Libre Belgique — qui a été comme tel condamné à 15 ans do travaux forcés, a été chargé d'écrire -l'histoire complète de ce vaillant journal. — ^ 11 L"Ârrrsistice. Lo traité d'armistice est prolonge pour un mois. TREVES, 13 décembr^. (Wolff.) Le traité d'armistice a été prolongé ce matin, à 11J heures, dans le wagon-salon du maréchal Foch à Trêves. Le texte de l'accord est le suivant: Les soussignés, pourvus de» pouvoirs accordés pour signer le traité cL'armistice du 11 novembre 1918, ont conclu l'accord suivant:1. La durée de l'armistâce conclu 'le 11 novembre est prolongée d'un1 mois, jusqu'au 17 janvier 1919, à cinq heures dp l'après-midi. Cette prolongation d'un mois sera étendue, sous la réserve de l'approbation par le3 gouvernements alliés, jusqu'à la conclusion d'une paix préliminaire. 2. L'exécution des conditions du traité du 11 novembre, pour autant que celles-ci soient encore incomplètement réalisées à présent, 6era poursuivie et complétée durant la période du prolongement de l'armistice d'après les prescriptions stipulées, d'accord avec les instructions du commandement supérieur des alliés, par la commission internationale d'armistice. 3. La condition suivante est ajoutée au traité du 11 novembre 1918: Le commandement supérieur des alliés se réserve dès à présent le droit, s'il le juge nécessaire et afin de se créer de (nouvelles garanties, d'occuper la zona neutre sur la rive drôite du Rhin au nord de il a tête de pont de Cologne jusqu'à la frontière néerlandaise. Cette occupation sera annoncée par le commandement supérieur des alliés six jours à l'avanoe. Trêves, 13 décembre 1918. (s.) Foch, A. H. Womyna, Erzberger, A. Qberndorff-, von Winterfeldt, von Selow. La clause prescrivant la prolongation du traité jusqu'à la conclusion de la paix préliminaire ainsi que celle prescrivant l'annonce de l'occupation de la zone neutre, depuis la tête de pont de Cologne à la frontière néerlandaise, fut introduite dans le traité sur la proposition d'Erzberger. Au début de la séance le maréciial Foch annonça, au nom du contrôleur américain pour les vivres M. Hoover, que les navires avefc un tonnage total de 2.5 millions de tonnes qui se trouvent en Allemagne doivent être placés sous le contrôle 'des alliés pour l'approvisionnement de l'Allemagne. Ces navires resteront la propriété de l'Allemagne et pourront Stre pourvus d'équipages allemands. L'approvisionnement sera réglé par deux commissions. La première sera chargée de l'achat et la seconde de la répartition des vivres. Finalement on s'occupa de la question de la livraison du matériel roulant et des prisonniers coloniaux dans l'Est-Africain". Le maréchal Foch quittera Trêve cet après-midi à 2 heures. I^es délégués alliés et allemands partiront également aujourd'hui.Les troupes américaines passent le Rhin. (Communiqué officiel) LONDRES, 13 décembre. (Reuter.) La 3me armée américaine a passe 1$ Rhin et a occupé la tête de pont de Coblence. La ligne attointe par ies Britanniques au delà du Rhin. (Communiqué officiel) LONDRES, 13 décembre. (Reuter.) Nos a vaut-garde^ passèrent hier le Rhin et commencèrent à occuper la tête de pont de Cologne. Vers la soirée elles atteignirent la ligne générale Oberkassel-Siegburg-Odenthal-Opladen.La situation à Cologne. LONDRES, 13 décembre. (Reuter.) Le correspondant particulier de Reuter près de l'armée britannique en Allemagne mande de Cologne «n date du 11 décembre: L'entrée des Anglais à Cologne se poursuit. Sur la Wilhelmplatz on entend le son de la cornemuse et la police est faite par des militaires. La population est très paisible et fait preuve de la plus grande politesse. Il y a beaucoup de chômage ; 5000 ouvriers environ doivent se trouver sans travail. Plusieurs d'entre eux sont des soldats démobilisée qui ne possèdent que les cinquante marks qu'ils touchèrent lors de la démobilisation. En rapport avec la crise des vêtements il fut impossible de les pourvoir tous d'un nouveau cofnplet. mais ils peuvent conserver leur uniforme à condition d'en enlever tous les signes distinctifs. Partout on entend le cri de: Los von Berlin. Le retour de la flotte américaine. WASHINGTON, 13 décembre. Daniels, secrétaire d'Etat pour la marine, annonce que tous les .navires de la flotte américaine qui se trouvent en ce moment d^ns les eaux européennes, y compris les escadres de dreadnoughts, retourneront dans les eaiix américaines et arriveront vers le 23 décembre à NewHÏorV La démobilisation. PARIS, 14 décembre. La démobilisation j des réservistés commencera le 2£ décembre. Au total 1.200.000 hommes seront démobilisés. ^ Les négociations de paix M. Wilson en Francs Son arrivée à Brest, BREST, 13 décembre. (Reut>ea-,) A 1\2.45 heures, le ,,George Washington", précédé par une grande escorte de navires de guerre alliés, entra au port de Brest. Deux heures après le président débarqua. L'arrivée du „George Washington" fut annoncée par des salves tirées par les batteries des forts français et quand le navire passa enLr* la double rangée de cuisassés et de croiseurs de nouvelles salves, cette fois-ci tirées par les pièces d© mariuo, éclatèrent.Dans les rues chaque maison était pavoise aux couleurs américaines et françaises. Ce fut un spectacle extraordinaire. Presque tout le monde portait une cocarde ou un ruban aux couleurs américaines et sur les collines qui dominent le port la foule agitait des mouchoirs et des chapeaux. Les prisonniers allemands se trouvant à Brest présentaient un spectacle singulier. Ils attendirent le hôte important avec autant de curiosité que la foule, mais "les autorites cependant les obligèrent à se tenir à l'arrière-pian . Le président des Etats-Unis fut salué le premier par les ministres Pichon et Tard jeu, par M. Herbestal, bourgmestre de Brest, par le colonel House, par le général Pershmg et par le général Bliss. Pendant qu'il se rendit à la station le président fut vivement applaudi par la foule. Il partit immédiatement pour Paris. L'arrivée du président Wilson en France. PARIS, 18 décembre. (Havas.) Toute la presse française salue,_en termes chaleureux, l'arrivée du président Wilson en France. Plusieurs journaux ont demandé à des hommes éminents un article consacré à cet événement mémorable. Ainsi, dans ,,Excelsior", M. Boutroux, de l'Académie française, montre tout ce que le président de3 ^Etats-Unis a fait pour l'humanité. Il écrit notamment : ,,11 est des hommeo que l'on appelle grands parce qu'ils ont imposé au monde leur domination. Il en est'd'autres dont la grandeur est d'avoir servi religieusement une grande cause et d'avoir honoré l'humanité. C'est en ce second sens que la France acclame le grand président Wilson. Le président Wilson, alore que son peuple était neutre et pouvait rester neutre, déclara que, dans une humanité qui se prétend civilisée, la force ne pèut creer aucun droit, et que è'est le devoir de tout homme, jaloux de sa dignité d'homme, d'offrir ses biens, ses forces et sa vie pour anéantir la puissance malfaisante dressée contre la dignité humaine. Et, en union intime avec ses compatriotes, il jeta dans la balance le glaive des Etats-Uiïis." Dans le ,,Petit Parisien", M. Léon Bourgeois a écrit un article qui se termine par les mots: ,,Monsieur le président Wilson, vous avez, jusqu'ici, été l'énergique promoteur, l'infatigable organisateur des choses de la guerre; vous êtes, aujourd'hui, avec la même énergie, le promoteur et l'organisateur des choses d© la paisc. La France, éternel soldat de la liberté et du droit, est avec vous." La question du Libata à la cccférenco de la paix. PARIS, 13 déoembre. (Havas.) Du Caire : Le conseil administratif du Liban vient, à l'unanimité des membres chétiens des divers rites, de voter une adresse à la conférence de la paix pour solliciter la protection et la coopération de la France et l'extension des frontières du Liban suivant ses limites historiques et économiques. Uik délégation de sept membres a été chargée de porter ce document à Paris. L'Amérique n'exigera pas d'indemnités. BALTIMORE, 13 décembre. (Radio). Dans un discours prononcé au congrès commercial du sud, M. Daniels, secrétaire d'Etat pour la marine, déclara qi#'à la conférence de la paix les Etats-Usis ne demanderont as d'indemnités. Si les autres nations maintiennent l'arme-m^t, les Etats-Unis devront faire fie mêm«. Une déclaration du président Ador. PARIS. 13 décembre. (V. D.) Le nouveau président suisse, M. Ador, déclara à un correspondant du ,,Journal": La Suisse considère l'arrivée du président des Etats-Unis en Europe comme une garantie que la prochaine Société des Nations sera basée sur le droit, la ji^rtdco et le respect de la volonté des peuples. km aux Abonnés. Vu le rapatriement prochain nous avons décidé de créer des abonne, ments bi-mensuels. Les abonnés», tant civils que militaires, dont l'abonnement expire le 15 décembre et qui désirent continuer leur abonnement jusqu'au 31 décembre sont priés de bien vouloir nous faire parvenir avant le 15 décembre le montant de fl 0.75 pour les civils et fl 0.37^ [Our les militaires en un m?ndat ou timbres-poste. L'abonnement non renouvelé sera suspendu le 18 dûco^bre.

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Dieses Dokument ist eine Ausgabe mit dem Titel L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam gehört zu der Kategorie Oorlogspers, veröffentlicht in Amsterdam von 1914 bis 1918.

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