N° 7. 1 Féviier 1917. Entre Nous Onder Ons Anciens élèves du Collège N. D. d'Anvers. Oud-leerlingen van het O. L. V. College Antwerpen. Maria, Mater gratiœ Tu nos ai hoste protégé. j. o AH ! les délicieuses lettres de nos ai.ciei s! Je vous les lirais toutes, si c'était possible.Vous verriez cequ'ellescontiennent de courage, d'éaergie, de souffrai ce vaillante, de cette poésie vraie et virile qui se dégage d u .e vie toute de sacrifice, d'immolation... Vous en auriez, comme moi, le cœur tout heureux et rajeuni. Le Passé! Mot magique. Il ramène notre pensée loin en arrière. Nos souvenirs reconstituent les éléments d'un bonheur perdu. Nous nous accrochons à des parcelles que nous voyons flotter encore a la dérive, et nous tâchons de leur donner une consistance, une durée qn'ils n'ont pas Que de belles idées surgissent alors, que de belles initiatives ! «Entre nous» est né ainsi et l'inscription qui pour la première fois est inscrite sur son frontispice a jailli de la même source. Un de nos lecteurs les plus distingués n <us écrivait : «Puis je à l'occasion du changement au journal, vous suggérer une idée qui m'est venue, il y a quelques jours : c-est d'inscrire en dessous du titre l'invocation qui se trouve ^ravé'3 sur la porte de l'église du collège : Maria Mater gratias Tu nos ab hoste protège. Nous ne devons pas perdre de vue le but du feuillet et cette invocation répétée par tous ceux qui le liront ne peut qu'attirer sur eux la protection de la Mère de grâce.» Vous rappelez-vous la «Mère de grâce» la petite statue au premier étage ? Je pourrais en parler longuemet ; mais je m'efface: un de nos jeunes poètes a mieux dit que moi : Sonnet a N. D. de Grâce. La Vierge au manteau bleu piqué d'étoiles d'or Tenait sans fin l'Knfant dans un pli de sa robe, Et l'Jfnfant gui tenait en main un petit globe, Bénissait sans cesser, rebénissait encor. Et quiconque passait au coin du coi ridor Près du socle de bois et du Groupe — que l'aube Déjà le caresse, ou que l'ombre le dérobe — Sentait levé sur lui le bras de l'Enfant Fort Et sur lui un regard très doux, de Mère, Se reposer, pacifiant. On se signait Avant de s'en aller de ce coin de lumière, Les yeux plus clairs, le c gf plus pur, l'âme en paix. On les voyait qui lier, ces yeux que rien ne voile, L'ombre claire du manteau bleu piqué d'étoiles. Jean Bert. NOS MORTS. Quelqui s détails sur la mort de JOSÉ TlKCHANT, caporal aux carabi iers. Le 6 septembre igi5 un bombardement de 6 heures raga par dessus les lignes belges. José Tmchai t était dans son abri avec un camarade quaï.d un obus boche tomba à 1Y tré de 'abri, ■ t il fut tué net par le déplacement d'air, et son camarade fut, je crois, grièvement blessé. Un second obus tomba sur i'abr qui s'écroula, en terrant Jo.é. Le poste de secours fut bientôt à l'œuvre et on tira le corps de José des débris. Le docteur qui l'examina ensuite nous dit qu'il a dû être tué sur le coup. Son régiment, où il était aimé lui fit ks derniers hommage s, et on l'enterra à côté de son camarade au cimetière militaire de Caeskerke. La famille de José Tinchant reçut les deux décorations qu'il avait méritées: la croix de guerre et de chevalier de l'ordre de Léopold II, pour avoir sauvé la vie à plusieurs camarades du premier carabiniers.

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