Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire

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23 September 1915
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s.n. 1915, 23 September. Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire. Seen on 03 May 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/bz6154j22r/
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Jeudi septembre 19Io £> centimes le numéro 59me année — N° 260 JOURNAL DE GAND ABONNEMENTS : BELGIQUE : .S fr. par an ; \ fr. pour six mois ; 2 fr. pour (rois mois Pour l'étranger, le port en sus RÉDACTION & ADMINISTRATION : CAND 3, RUE DF. FLANDRE, 3 — CAND TELEPHONE 665 ANNONCES : Voir le tarif au bas de la dernière page du journal. fis officiels de l'autorité allemande ARRETE concernant la vente des graines de lin. Tout commerce privé en GRAINES DE IN ainsi que son emploi pour la fabrication tiit interdits, toute affaire traitée antérieu-enisnt est annulée. Pour le transport des raines de lin une feuille de route, émise ,r | Un des bureaux de lin. à Courtrai ou okeren. est indispensable. Garni, le 6 septembre 19i5. Der Etappeninspekteur, Graf von Westarp, Generalleutnant. * -it * AVIS concernant les permis de transport pour lins, étoupes et déchets de lin. De la même façon que préceédemment, u bureaux de lin . à Courtrai et Lokeren jnt autorisés à émettre des permis de transit pour les lins et étoupes prêts à être fi-s, et cela'cndéans le rayon de l'étape. Ces ermis doivent porter distinctement la re-urque « Kein Reiseschein ». Le transport et la circulation avec du iin rut (lin en paille) -est libre dans le rayon de éiape. Gand, le 6 septembre 1915. Der Etappeninspekteur, Graf von Westarp, Generalleutnant. AVIS : rapportant à l'arrêté concernant les voyages et les circulations (n" 44 du Bulletin ficiel des arrêtés). Les communes qui remettent gratuitement leurs habitants les nouveaux certificats 'identité, en obtiennent le remboursement [s véritables frais de papier et d'impres-on en introduisant les factures y relatives ir l'intermédiaire des commandantures de étape. Ces paiements seront couverts par s laxes prélevées pour les passe-ports, el insidérés comme « frais de bureaux ». Gand, le 9 septembre 1915. Der Etappeninspekteur, Graf von Westarp, Generalleutnant. Les correspondances M'en référant à l'avis du Commandant en Kf du 6. 7. 15, alinéa 4, (Bulletin des ar-■Its, page 33), concernant la corresponde dans le rayon de la 4' armée, je pres-rii ce qui suit : Si l'auteur d'une lettre désire une réponse, devra joindre à sa lettre un billet conçu imme ci-après suivant lequel il doit être 'océdé en adressant et expédiant la ré-mse.Les réponses doivent être remises aux -mmandantures des places. Elles seront vé-fices par les commandantures à nouveau ei mises ensuite aux destinataires. A. H. Qu., le F septembre 1915. s. S. d. A. O. K. 4. i. A. gez. v. GRODDECK, Generalmajor. (Verso) Enveloppe extérieure pour la réponse An die Etappen-Inspektion des 4. Armée Briissel (postlagernd) Expéditeur... lieu Rue * * * Correspondances avec la Hollande Le Gouvernement général fait savoir que le trafic des lettres et de cartes-postales entre les soldats belges et les civils internés aux Pays-Bas et les endroits de la Belgique qui ne sont pas encore autorisés au trafic postal avec les Pays-Bas, n'est pas permis. Par conséquent, les envois de lettres des Pays-Bas vers les endroits de la Belgique non autorisés et vice-versa, les lettres et cartes-postales adressées de ces derniers endroits vers les Pays-Bas. seront exclus du transport et traitées comme non permis. L'intervention pour de pareilles lettres et cartes-postales d'intermédiaires, professionnels ou non professionnels, du Bureau de la Croix-Rouge, de l'Agence Belge de Renseignements pour les Prisonniers de Guerre, Jtc., et l'utilisation d'adresses dissimuées, scijt interdites. Sur les lettres et cartes-postales qui sont échangées entre les Pays-Bas el les endroits de la Belgique autorisés au trafic, on ne peut inscrire que l'adresse du destinataire réel, et pas de seconde adresse. Ne sont autorisées en ce moment au trafic avec les Pays-Bas que les villes d'Anvers, Bruxelles, Hasselt, Liège. Turnhout et Ver-viers avec leur agglomération,ainsi que Wel- L'pnraprU la cm;n iti: Sur le front occidental Communiqué officiel allemand Berlin, 21 sept, (après-midi). Dans le secteur de Souchez-Arras l'artillerie française a maintenu un feu nourri presque sans interruption. Dans la région de Neuville, des combats à grenades à main eurent lieu. La maison d'écluse de Sapigneul, au canal Aisne-Marne, au nord-ouest de Reims, qui fut réduite hier en miettes par l'artillerie, fut évacuée méthodiquement par nous au cours de la nuit après la destruction des mines et sans aucune rencontre avec l'ennemi. A l'ouest de Perthes, en Champagne et en Argonne, des mines firent explosion avec succès dans les tranchées ennemies. Plusieurs attaques à l'aide de grenades à main fiirent repoùssées au Hartmannsweilerkopf. Sur le front oriental Communiqué officiel allemand Berlin, 21 septembre, Groupe d'armée du général feldmaréchal von Hinden-burg. Les troupes du lieutenant général von Eichhorn avancent en attaquant au nord-est ei sud-ouest d'Oschnijana. L'aile droite du groupe d'armée a atteint, en livrant des combats avec les arrière-gardes, la région à l'esi de Lida jusqu'à l'ouest de Nowogrodek. Groupe d'armée du général feldmaréchal le prince Léopold de Bavière. Le passage sur le Molczadz à et au sud de Dworzec est forcé. Plus au sud, nos troupes ont atteint en combats de poursuite jusaue dans la ligne à sud-est de Molczadz-Nowaja-Misch, à l'ouest de Ostrow. Groupe d'armée du général feldmaréchal von Mackensen. La situation est inchangée. Théâtre de la guerre du Sud-Est. Pas d'événements à'mentionner des troupes allemandes.Communiqué officiel autrichien W. T. B. Vienne, 20 septembre. Nos positions dans le secteur à l'est de Lusk ont été attaquées à nouveau, hier, par des forces russes importantes. Nos troupes, qui comprenaient des landwehr de l'Egerie et de la Bohème occidentale,ont repoussé partout l'ennemi, en beaucoup d'endroits après des corps à corps. Les Russes ont mené également de gran- | des forces à l'attaque contre notre front à l'Ilkvva, dans le secteur près de Krzemieniec. A qu:lques endroits, l'ennemi réussit à passer à la rive occidentale de l'Ikwa ; mais nos réserves accourues les repoussèrent à nouveau partout. Notre artillerie surtout infligea à l'ennemi de grosses pertes. Les prisonniers amenés jusque hier soir étaient déjà au nembre de plus de 1000. Le régiment d'infanterie Hindenburg n" 69 a donné de nou-velhs preuves de son courage au combat. En. Galicie orientale, tout est calme. La situation y est inchangée. Les troupes Impériales et Royales, en L.it'nuanie, ont atteint la rive est de la Luchozwa. Front Sud-Oriental. Des batteries aus-tro-hongroises et allemandes ont bombardé hier les positions serbes à la rive sud de la Saw et du Danube; la place de Belgrade a été également prise sous feu. Près de l'embouchure de la Drina, des détachements serbes avancés furent surpris et décimés par nos troupes. Communiqué officiel russe W. T. B. St-Pétersbourp 19 septembre. Du grand Etat-Major général. Les combats au front à l'ouest de Dunabourg se poursuivent avec la même violence. Nous avons repoussé des attaques allemandes au nord d'Illukst. En même temps nous avons enrayé une attaque allemande près de la gare Zeloska, à l'ouest d'Illukst. Une seconde attaque de l'ennemi permit à celui-ci de s'emparer de la i ferme Steidern, où la lourde artillerie alle-1 mande avait complètement démoli nos tran-| chées. Notre feu a refoulé dans la région des lacs, au sud-ouest et au sud de Dunabourg, des détachements de troupes allemandes qui attaquaient cer.ains points entre les lacs Tri-lya et Samava. La violence de notre canonnade a contraint les Allemands à recourir à la lutte de sape. Leurs attaques acharnées ne diminuent guère. Des détachements allemands ont fait leur apparition au sud de Dunabourg, dans la région de la Dissenka supérieure. L.'adversaire occupe le village Widsy, et des détachements avancés se sent emparés de la gare de Wi-leika. Sur la rive gauche-de la Wilia et à l'ouest de Wileika, des combats violents se poursuivent. Le même acharnement s'est manifesté autour de la ville de Wilna. L'ennemi tente avec vigueur de s'y introduire. Au sud-est d'Orany nos détachements furent pousses par de violentes attaques contre Radun et Schmiltsching. Près de Zaretschin, à l'ouest de Schutschin, un combat est engagé. Dans la région à l'ouest de la rivière L.e-bed.a, un affluent, de droite, du Njemen supérieur, l'ennemi a développé une grande activité d'artillerie. Près des villages Male-witschi et Dubrowa nos troupes de couverture ont été un peu refoulées. Le fleuve Szczara a été franchi par les Allemands, à la faveur du brouillard, sur des pontons, près de la ferme Rischlschitza, au sud de Slonin. Des avant-gardes ennemies, qui avaient pris l'offensive entre la Jasiolda et le Pripet, ont fait leur apparition à l'embouchure dé la Jasiolda et le Pripet, nc^amment à la rive droite de la Jasiolda, près de la ville^Pinsk. Il y a eu des escarmouches insignifiantes d'art.llerie au Stochod moyen, des combats violents près des villages Borowno et Gule-wischi. Notre cavalerie a eu un succès près du village Rudniki, où elle a fait 60 prisonniers. Au sud du village Rudniki nous avons pris d'assaut la localité Jorawitschi. Au cours d'une attaque générale, le 17 septembre, dans la direction Rowno-Kowel, nous avons réussi à ébranler les lignes ennemies et à les obliger à reculer, A l'est de Gorodischtsclie, situé au n.-o. de Derazno, nous avons délogé l'ennemi de ses tranchées. En même temps nos troupes, qui avaient débordé le front ennemi près du village Ruda Krasnaja, au sud de Derazno, poursuivirent l'offensive, refoulèrent l'ennemi dans les beis près du village Tsumane. Dans la région à l'ouest de Wischniwetz nous avons repoussé des attaques ennemies près des villages Lopuchur et Wolitza. A plusiîurs endroits dans la région située à la rive droite du Sereth nous avons eu des succ.s partiels importants. Le communiqué officiel allemand au sujet des trophées signalés dans le rapport du grand état-maior du 8 septembre est, d'après les informations venues du front, conforme à la réalité. Les canons et prisonniers sont en effet, à peu d'exceptions près, non allemands mais d'origine autrichienne. Sur le front italo-autrichien Communiqué officiel autrichien W. T. B. Vienne, 20 septembre. A la frontière du Tyrol, les Italiens ont tenté, par endroits, des opérations d'ailleurs vaines de moniagne, aux grandes altitudes, notamment dans les régions de l'Adamello et des Dolomites. En Carinthie, situation inchangée. Dans 1 ebassin de Flitsch, les restes des troupes d'attaque ennemies se sont retirées hors de portée de nos canons, dans leurs anciennes positions. Un de nos aviateurs a lancé des bombes sur la gare et le camp d'Ar-siero.Communiqué officiel italien W. T. B. Rome, 20 septembre. Dans la région au nord-est d'Arsiero, l'ennemi a attaqué notre position à l'hôtel de Florentini, mais nous l'avons repoussé. 11 tenta également de mettre le feu à la forêi Varagua, où nos lignes dérangent ses travaux d'organisation au Fort Vezzena. L'énergie de nos troupes et la rapidité de notre artillerie firent avorter cette tentative. Au Karst, l'ennemi s'est retranché fortement à l'intérieur de la forêt dite « Fer à cheval » ainsi que dans les environs du Monte Michel. Notre infanterie réussit par surprise et avec de grandes forces à s'emparer peu à peu de toute la forêt, malgré l'opiniâtre-défense et les contre-attaques de l'ennemi. Nos dirigeables ont entrepris une attaque sur Aiscwitza et y jetèrent des bombes. Us bombardèrent également Nabresina. Ils sont revenus indemnes. En réponse, quelques avions ennemis ont jeté des bombes sur Ai-sago, Bassano. ECHOS Les périodiques français La guerre a exercé une influence néfaste sur les périodiques français. Bon nombre d'entre eux n'ont plus reparu depuis août 1914, notamment les revues bien connues: Fernina, Musica et Je sais tout. Le dernier numéro de Je saii, tout.portant le n" 114, parut en juillet 1914, Un numéro extraordinaire a paru en juin 1915, portant le n" 114b. i La Revue de Paris reparait régulièrement depuis le 15 novembre 1914. La Revue (ancienne Revue des Revues) paraît une fois par mois au lieu de deux. Seuls, l'Illustration et les Lectures pour tous n'ont jamais suspendu leur publication. Un grand nombre de revues médicales, notamment La Semaine Médicale, ne paraissent plus. Le Mémorial de la Librairie ne paraît qu'une fois par mois, mais contient la matière de quatre ou cinq exemplaires. Beaucoup de journaux ont diminué leur format, même les grands quotidiens, tels que le Figaro, le Matin et le Temps. Les recherches d Edison Malgré les essais nombreux poursuivis pendant une période de treize mois, M. Thomas Edison a annoncé hier qu'il ne permettait pas l'acceptation de sa nouvelle batterie par la marine américaine avant qu'elle ait donné des résultats probants dans le service sous-marin. La batterie a été essayée sur une plate-forme roulante et son efficacité a dépassé de 20 p. c. le but visé. Le gouvernement a commandé des batteries Edison pour le nouveau « E. 2 » et le « L. 8 », qui seront les plus grands sous-marins qui aient jama;s été construits. M. Edison a été informé de l'enthousiasme des expîrts navals, mais il a refusé de donner des explications sur son invention, qui doit améliorer les conditions sanitaires des équipages des sous-marins. M. Edison, qui a commencé ses recherches en 1910, a fait 5.000 expériences et dépensé 15 millions de francs. A l'examen Le Professeur. — Je vais vous poser, monsieur, quelques questions sur la minéralogie. Veuillez me dire, je vous prie, où l'on trouve le plus de diamants? Le candidat, d'un air convaincu : — Au Mont de pitié, monsieur. Chronique judiciaire Les journaux bruxellois annoncent que, par jugement du 17 septembre, rendu exécutoire, le tribunal de campagne a condamné : n) pour espionnage : 1. Laurent Debakker, commis-voyageur à Uccle, à la peine de mort ; 2. Léopold Lamy, chef de gare à Cuesmes, aux travaux forcés à perpétuité; 3. Jean Schollaerts, machiniste à Cureghem, et 4. Louis Ducarme, serrurier-mécanicien à Ath, à 15 ans de travaux forcés ; 5. François Brugmans, dessinateur à Anvers; 6. Fidèle Jaspin, garde-barrière à Cuesmes; 7. Louis Sandras, menuisier à Ath, et 8. épouse Valentin De Ny, de Cureghem, à 10 ans de travaux forcés ; b) pour complicité d'espionnage : 9. et 10. les frères Désiré et Ernest Lamy, de Cuesmes, à 10 ans de travaux forcés ; c) pour avoir donné asile à un espion : 11. épouse Angélique Wargny, de Tournai, à 10 ans de travaux forcés. Deux autres personnes, arrêtées sous l'inculpation d'espionnage, ont été acquittées. Conseil communal de Gand Séance du 20 septembre. Le Conseil, I. Revet de son approbation les procès-verbaux d'adjudication dressés : n) le 6 sept. 1915, par M. le Notaire Van Her-reweghe et par lequel le lot 28 des terrains communaux Avenue Elisabeth, contenant 132-92 me. a été adjugé au prix de 10635 fr., à M. Pli. Caron, rue des Champs. b) le 6 sept., par le même notaire et en vertu duquel les lots 39, 40 et 41, Avenue Elisabeth, contenant 584-95 me. ont été adjugés, moyennant 40,955 fr. à M. Ph. Caron. c) le 30 août 1915, parle Notaire VanZant-voorde, en vertu duquel le lot 26 des terrains communaux Avenue du Tolhuis, contenant 115-50 me. a été adjugé au prix de 4245 fr., à M. Désiré VanKerkhove, et le lot 27 des mêmes terrains, contenant 115-50 me., au prix de 4245 fr., à M. Félix Van Kerkhove, Avenue du Tolhuis, 13. II. Accorde à M. Marcel Carton démission iuilleton du Journal de Gand 100 Le Comte DE Monte-Cristo PAR ALEXANDRE DUMAS Oui. Rien de plus vrai, car le voilà. La femme le regarda un instant; pui.-we voix sourde : Et s'il était faux? dit-elle. Caderousse pâlit et chancela. Faux, murmura-t-il faux... et pour-'°i cet homme m'aurait-il donné un dia-"it faux ? Pour avoir ton secret sans le payer 'bécile ! Caderousse -resta un insatnt étourdi sous Poids de cette supposition. Oh! dit-il au bout d'un instant et er -nant son chapeau qu'il posa sur le mou-«ir rouge noué autour de sa tête, nous ails bien le savoir. Et comment cela ? C'est la foire à Beaucaire; il y a des bijoutiers de Paris: je vais aller le leur montrer.Toi, garde la maison, femme, dans deux heures je serai de retour. Et Caderousse s'élança hors de la maison, et prit tout courant la route opposée à celle que venait de prendre l'inconnu. Cinquante mille francs! murmura la Car-conte, restée seule, c'est de l'argent... mais ce n'est pas une fortune. VII LES REGISTRES DES PRISONS Le lendemain du jour où s'était passé, sur la route de Bellegarde à Beaucaire, la scène que nous venons de raconter, un homme de trente à trente-deux ans, vêtu d'un frac bleu-barbeau d'un pantalon de nankin et d'un gilet blanc, ayant à la fois la tournure et l'accent britanniques, se présenta chez le maire de Marseille. Monsieur, lui dit-il, je suis le premier commis de la maison Thomson et Frsnch de Rcmei Nous sommes depuis dix ans en relations avec la maison Morrel et fils de Marseille. Nous avons une centaine de mille francs à peu près engagés dans ces relations et nous ne sommes pas sans inquiétudes, attendu que l'on dit que la maison menace ruine: j'arrive çlonc tout exprès pour vous demander des renseignements sur cette maison.Monsieur, répondit le maire, je sais effectivement que depuis quatre ou cinq ans le malheur semble poursuivre M. Morrel: il a successivement perdu quatre ou cinq bâtiments et essuyé trois ou quatre banquerou-t;s ; mais il ne m'appartient pas. quoique son créancier moi-même pour une dizaine de mille francs, de donner aucun renseignement sur l'état de sa fortune. Demandez-moi comme maire ce que je pense de M. Morrel, et je vous répondrai que c'est un homme probe jusqu'à la rigidité, et qui jusqu'à présent a rempli tous ces engaoements avec une parfaite exactitude. Voilà tout ce que je puis vous dire, Monsieur, si vous voulez en savoir davantage, adressez-vous à M. de Bo-ville, inspecteur des prisons, rue de Noail-les, n" 15; il a, je crois, deux cent mille francs placés dans la maison Morrel, et s'il v à réellement quelque chose à craindre, comme cette .somme est olus considérable que la mienne, vous le trouverez probablement sur ce point mieux renseigné que moi. L'Anglais parut apprécier cette suprêm: délicatesse, salua, sortit et s'achemina de ce pas particulier, aux fils de la Grande-Bretagne vers la rue indiquée. t M. de Boville était dans son cabinet. En l'apercevant, l'Anglais fit un mojvement de surprise qui semblait indiquer que ce n'était point la première fois qu'il se trouvait devant celui auquel il venait faire une visite. Quant à M. de Boville, il était si désespéré, qu'il était évident que toutes les facultés de son esprit, absorbées dans -la pensée qui l'occupait en ce moment, ne laissaient ni à sa mémoire ni à son imagination le loisir de s'égarer dans le passé. L'Anglais, avec le flegme de sa nation, lui posa à peu près dans les mêmes termes la même question qu'il.venait de poser au maire de Marseille, Oh! Monsieur s'écria-M. de Boville. vos craintes sont malheureusement on ne peut plus fondées, et vous voyez un homme désespéré. J'avais deux cent mille francs placés dans la maison Morrel : ces deux cent t mille francs étaient la dot de ma fille que je j comptais marier dans quinze jours; ces deux . cent mille francs étaient remboursables, cent mille le 15 de ce mois-ci, cent mille le 15 du mois prochain. J'avais donné avis à M. Morrel du désir que j'avais que ce rembourse-, ment fût fait exactement, et voilà qu'il est venu ici. Monsieur, il y a à peine une derni-, heure, pour me dire que «i son bâtiment le | Pharaon n'était pas rentré d'ici au 15, il se trouverait dans l'impossibilité dé me faire ce paiement. Mais, dit l'Anglais, cela ressemble fort à un atermoiement. Dites, Monsieur, que cela ressemble à une banqueroute! s'écria M. de Boville désespéré.L'Anglais parut réfléchir un instant, puis il dit : Ainsi, Monsieur, cette créance vous inspire des craintes? C'est-à-dire que je la regarde comme perdue. Eh bien! moi, je vous l'achète. Vous? Oui. moi. Mais à un rabais énorme, sans doute? Non ; moyennant deux cent mille francs: notre maison, ajouta l'Anglais en riant, ne fait pas de ces sortes d'affaires. Et vous payez? Comptant. Et l'Anglais tira de sa poche une liasse de billets de banque qui pouvait faire le double de la somme que M. de Boville craignait de perdre. (A suivre). 1

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