Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire

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s.n. 1914, 30 July. Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire. Seen on 01 May 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/pc2t43kk1c/
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Jeudi 30 juillet 1914 5 centimes le numéro 58me année — N° 211 JO URNAL DE G AND ABONNEMMW» : 3SLÔXQOB: i» fr»M« par as ; 7-50 m- s; 4 trioca pour tr«fc moto Pour f étranger, le por t «. iut ■g—e^gg-g—^ RÉDACTION & ADMINISTRATION : a. RUS DE .FLANDRE, 3. GAND TÉLÉPHONE 605 ANNONCES» Totr le tarif au bas de la dernière page du Journal. L'Heure anxieuse Depuis quelques jours, nous revoici plongés dans une de ces anxiétés collectives et périodiques au cours desquelles l'homme de bon sens peut se demander s'il ne vient pas, sans s'en douter, de reculer d'un siècle ou deux. L'Europe civilisée se demande si. demain, elle ne sera pas livrée à feu et à sang. Pourquoi ? Parce qu'il y a quelque part, sur un point des rives du Danube, un conflit localisé. Et la chose étonnante et inquiétante, c'est que la monstruosité du fait qu'un désastre européen : puisse et doive résulter de ce conflit parti- j culier semble pour beaucoup une chose presque naturelle et admissible. C'est que nous sommes accoutumés, sous le régime de paix belliqueuse que nous subissons depuis 1870, à respirer une atmosphère à ce point empoisonnée que les plus simples notions s'y troublent et s'y faussent. On nous a si bien habitués à vivre dans la perspective de la guerre inévitable, on a si bien fait peser sur le vieux monde la menace permanente du cataclysme, que beaucoup, sans penser aux horreurs qu'ils évoquent, articulent sereinement cette adhésion aux pires solutions : Après tout, mieux vaut qu'on en finisse une bonne fois. après, nous serons tranquilles ! Voilà l'erreur et la faute. Pensez-vous que les gouvernements ne seraient pas impressionnés si, dans le moment tragique où nous sommés, des millions d'hommes se levaient pour proclamer, au nom de la démocratie et de l'humanité que, sans souci des combinaisons louches et brutales de la diplomatie, en dehors desquelles les peuples et les parlements sont trop souvent tenus jusqu'au moment, où on les met en présence de l'irréparable, ils n'entendent admettre d'autre action armée que celle qui a pour but la défense sacrée du sçl na.tal ? Que voyons-nous, hélas ! depuis quelques jours? L'Autriche a contre la Serbie des griefs justifiés. Elle en demande réparation par un ultimatum qui parait bien une fois de plus être l'émanation non de la nation ou de ses mandataires, mais de la seule et néfaste camarilla guerrière, le vieux monarque étant lui-même circonvenu ou tenu à l'écart. Les termes excessifs de l'ultimatum donnent à penser que ce document n'a été rédigé que nom en venir aux pires extrémités, et le très court délai donné à la Serbie pour y répondre ne peut que confirmer cette impression. Or, la Serbie, dans sa réponse, donne satisfaction à. l'Autriche au point de souscrire à des conditions qui paraissaient devoir être rejetées sans phrases, et ne réserve que celles que le souci de son intégrité ne lui permet pas d'accepter. Cette solution permettrait au moins une discussion, voire une transaction. Il n'en a rien été : l'Autriche a rompu, sans phrases, les relations. Et *a situation est la suivante : La Russie s'opposant h l'écrasement de la petite nation slave, risque de devoir intervenir. L'Ailemagne alors prend fait et cause pour son alliée, et la France, imprudemment liée à la Russie, dans le cas de menace allemande, entre à son tour dans l'arène. Et nous ne parlons pas de l'Angleterre et de l'Italie, qui inclinent a priori vers la mission de médiateurs, mais qui peuvent être entraînées dans la bagarre, ni des nations balkaniques — ni de nous-mêmes qui sommes bien placés pour que notre sol serve encore de enamp de bataille à nos puissants voisins... Si bien que, pai le jeu fatal des alliances qu'on nous a représentées jusqu'ici comme les plus sûres garantes de la paix — et sans lesquelles chacun resterait libre de son action — il est possible que dans quelques semaines on se batle dans la Mer du Nord, sur lo Cambre 011 sur la Vistule, parce que de lointains peuples danubiens ne sont pas parvenus à s'entendre ! Sans doute il y a, sous le prétexte actuel d'autres causes profondes, et chaque peuple qui entrerait dans Le conflit y apporterai! ses arrière-pensées de conquête, de revanche, de domination financière, économique et territoriale. Mais quelles espérances valent les hécatombes et les ruines qu'il faut prévoir, dans une tourmente, dont le plus sûr effet est de déchaîner les pires fléaux sur le vieux monde, d'entFatner un recul certain de la civilisation et d'énervei pour Longtemips toutes les volontés de progrès ? Hélas ! en présence cLe l'éventualité d'un tel drame, combien sont douloureusement impuissants les efforts isolés des hommes de bonne volonté qui ont formé le rêve d'instaurer peu à peu, par la propagande die la persuasion, le règne de la concorde entre les nations civilisées, comme on arrive à instituer dans nos sociétés ceiLui de l'entente policée entre Les individus. Hier, le hasard mettait entre nos mains une circulaire relative au prochain Congrès universel de la Paix, fixée au 15 septembre. Et ce Congrès, savez-vous où il tient ses assises? À Vienne... Il y a une terrible ironie dans les combinaisons du hasard... pn disait hier que le pape a fait supplier le vieux François-Joseph de ne pas ensanglanter sa vieillesse. Cette fois, le chef de la chrétienté fut dans son juste réle, et, en le louant de son initiative vrai-rôenl chrétienne, il faut souhaiter qiu'il soit écouté par celui qui a tant contribué à le faire élire. Mais on dit aussi que le souverain octogénaire est chambré par son entourage militariste, et que l'envoyé pontifical n'a pu le voir... Cette intervention est, au surplus, platonique. C'est aux puissants, à ceux qui -peuvent parler haut et dont l'action pèse lourd qu'il importe d'intervenir sans délai s'ils veulent sincèrement éviter lia catastrophe to plus effroyable. Sir Edward Grey l'a compris, et il a droit à l'hommage de tous pour avoir pris une si nette conscience des nobles responsabilités de sa charge. Puisse cette conscience illuminer d'autres cerveaux ! Guillaume II se fait gloire d'être aip-Pçlé l'empereur de, la paix, Nicolas II a jadis fondé la Conférence de La Haye. Peut-on espérer qu'ils sauront s'abstraire des dangereuses incitations de La politique personnelle, et qu'ils penseront aiux Peuples laborieux plus qu'aux factions belliqueuses oui les veulent circonvenir ? l. ue i>a utj.m.uor$u.ie eux oipeenne est dans les mains de quelques hommes dont La bonne volonté se doit d'être clairvoyante. Et quant à nous, Belges et Wallons, n'oublions pas que nous sommes depuis trente ans sous la domination des évêques, ,.èt que de multiples alertes n'ont Qu'en ces derniers temps altéré la sérénité de nos gouvernants intéressés par électo-à négligerais j^oud de. ita. défense nationale pour maintenir un régime inique, qui leur était imposé par leur clientèle égoïste. Certes, on a enfin, sur l'injonction des puissances, rréformé notre armée, mais il est malheureusement indiscutable que la sauvegarde du pays aurait été garantie de façon autrement (puissante et efficace, si elle avait été organisée en ■temps utile, et sur les bases démocratiques de la nation armée. Si donc nos alarmes sont aujourd'hui justifiées, souhaitons que les événements de demain ne fassent pas encourir la responsabilité d'un désastre irréparable à ceux qui ont trop longuement méconnu les intérêts primordiaux de la patrie.. ECHOS Il y a de belles âmes et de bien hautes intelligences, tout de même I Un de nos confrères bien pensants, qui ne cesse dit la Gazette, à propos du procès Caillaux, d'exalter les vertus catholiques (nous savons qu'il n'y a jamais de scandales dans le monde dévot et que Gaston Calmette était un saint), termine son dernier commentaire du procès par ces lignes : <( Heureusement, voici la guerre 1 » s'exclame quelqu'un à l'issue de l'audience... » On se prend quelquefois à désirer du sang pour nettoyer toute cette ignominie. » Evidemment ! La guerre serait, après l'affaire Caillaux, une chose bien réconfortante. On sait qu'elle n'excite que les plus nobles instincts ! Et les massacres que rêve le comte BerchtoLd sont bien nécessaires pour nous consoler du coup de folie d'une femme exaltée. C'est le même journal qui juge opportun de raiLler le vote du Conseil communal en faveur de la paix. Après l'avoir mentionné dédaigneusement, il ajoute : <( Ce vote a été immédiatement télégraphié à Vienne et à Belgrade, où il a produit une profonde impression.» Oh ! la fine ironie et qu'elle est bien venue l Etait-il assez ridicule, en effet, que les mandataires de la population d'une grande ville émettent un vote pareil ! Est-ce que les gens de cette espèce ont qualité pour se mêler de pareille chose ; et Le plus élémentaire devoir du vulgaire n'est-il pas de se laisser conduire à la boucherie quand tel est le bon plaisir de quelques excellentes viennoises ? Notre gouvernement ne va-t-il pas envoyer des excuses là-bas, pour réprouver îette insigne audace ? Enfin, toujours dans k: môme journal et le même numéro, un philosophe, qui éja-cule quotidiennement sa sagesse en italiques, exalte les bienfaits de l'aviation militaire et se réjouit « qu'il y ait dans notre armée un service où le danger de mort est permanent ».. Comment donc ! Rendons grâce à Dieu chaque fois qu'un aviateur militaire se casse la tête, n'est-ce pas ? Cela ne peut avoir 3ue de bons effets. Le clergé, et la danse. On prétend que Le curé-espion Heurteibowt avait une prédilection marquée pour les établissements montmartrois, où il lui était permis de déployer les grâces de sa science chorégraphique. Peut-être le joyeux «sac à charbon » comme il s'appel art lui-même, avait-il [>u,ise .ies éléments de son art chez le Père lésui'te Ménestrier, auteur d'un des plus anciens et des plus savants livres sur la ianse. D'ailleurs, si l'Eglise condamne le tango 3t la valse chaloupée, son veto esit loin l'être exclusif. Ainsi, lors des fêtes célébrées à Loiret te à l'occasion de la béatification de saint Ignace de Loyola, les cardinaux et les prêtres se livrèrent, au cours l'une procession, à des danses religieuses qui, disent les auteurs, « ne .semblent avoir choqué personne. » Il faut regretter pour le pittoresque que ?ette coutume soit tombée en désuétude. Voyez-vous, par exemple, dit L'Indépendance, à la procession du Saint-Sacrement, et au beau milieu de la Grand-Place, M. le cardinal Mercier exécutant, sous le baldaquin porté par nos ministres — M. (Carton de Wiart en tête, naturellement — le pas des Rois-Mages, ou dirigeant un sabbat de jeunes et jolies sorcières.... Voilà qui réconcilierait nos plus farouches libres-penseurs avec les cortèges sacrés, à qu.i ils reprochent précisément d'être mortellement ennuyeux. %iv% Le temps qu'il fait... — L'été nous dote d'un temps aimable et agréablement spirituel.C'est un bon -petit temps qui c< iprend les choses et les fait bonnement. Il n'y va pas par grandes étapes toutes d'une venue et d'une traite. Il varie,®Î1 zigzague. Quelques jours durant, nous sommes dans le Midi, toutes les écluses de La lumière étant ouvertes et tout le déluge de l'été nous dégoulinant ô pleine cascade sur la coloquinte. Puis, lorsqu'il nous suppose gavés de tout ce feu d'artifice atmosphérique, il ouvre on ne sait quelles portes aériennes, pousse sur on ne sait quelles invisibles mécaniques el nous voilà voyageant à travers des climats tempérés. Des fois même, i essaie d'une petite pointe de brise frisquette et frissonnante. De quoi sentir qu'on vit, comme disait l'autre. Un peu de sel sur la vie. C'est une manière -de comprendre les choses qui dénote de l'esprit et une grand*; somme de psychologie et d'expérience. Il contente, de cette sorte, au moins par à peu près — on ne peut aller plus loin — tout le monde et son père. Chacun ainsi on a au moins pour une part de son argent. C'est un temps pour tous les goûts, frais aujourd'hui, fihaud demain. On peut ainsi alterner le voyage avec la villégiature, celiLe-ci par les périodes caniculaires, celle-là par les étapes tempérées. Tout cela n'empêche pas les moissons d< mûrir et même de sécher, la pluie qui tombe n'étant guère que bruines et vapori sations rafraîchissantes. <vw\ Commerce et religion. Au moment où se réunit à Lourdes ie Congrès eucharistique, le hasard «fait, dit. VIndépendance, que nouj •retrouvons un document vieux d'une anrt^e déjà, et qui démontre que le commerce ides objets, religieux a'est pas seulement dans la cité de Bernadette aux mains des israélites et de la famille Sou-biroux, mais que de très huppés et très pieux châtelains ne dédaignent pas aussi d'y prendre leur petite part de bénéfices. C'est un prospectus de banquiers destiné à lancer une émission pour un grand bazar, dénommé l'« Alliance catholique». Voici un suggestif extrait de l'« exposé général » de l'affaire : « Lourdes, ce prodigieux pays, où afflue chaque année plus d'un million de pèlerins, est un merveilleux champ d'action largement ouvert à toutes les entreprises commerciales, en rapport avec les besoins et les goûts de cette foule accourue de tous les coins du monde. » Sur ce terrain si fécond, il est une branche de commerce qui devait infailliblement atteindre un développement rapide et sûr, et jouir d'une extraordinaire prospérité : c'est le commerce des objets de piété et des souvenirs religieux. » Et le pieux boniment, après un alléchant exposé des bénéfices éventuels, conclut que les actions de la Société « constituent donc » un placement de tout premier ordre, sans » risques, sans aléas et dès plus rémunérateurs ». On voit que Les administrateurs de ce bazar, pour être tous — à l'exception d'un seul — des seigneurs copieusement blason-nés et, par-dessus le marché, de fervents catholiques, s'y entendent à merveille pour exploiter commercialement les miracles de la célèbre madone. Ah! si Jésus revenait... Mais il ne reviendra plus, car il serait impuissant cette fois à chasser les marchands qui, par légions, encombrent le temple. WA — Pourquoi appelez-vous ce corsage, le corsage Joconde ? — Parce qu'il est en... tussor du Louvre. ♦ Le drame du « Figaro » Huitième audience Jamais, jamais, jamais, au dire des plus anciens rats du palais, il n'y eut dans un prétoire une foule pareille. Ni la bande Bonnot, m Mme Steinhel ne firent autant de recette. M. le président Albanei a distribué 200 pour M. CECCALDI : « Le malheur a bouleverse ce foyer » 100 de places en plus des places existantes el tous ceux qui ont une carte de témoin, d'invité de la présidence, de journaliste, de n'importe quoi, accourent pour «l'audience du verdict». C'est une foule compacte, massive, formidable, invraisemblable. La parole est donnée tout d'abord a M0 Selig-man, l'un des avocats de la partie civile, il fait rassortir les circonstances qui pourraient démontrer que Le geste de Mme Caillaux s'est accompli dans le cabine îe plus parfait. Il ne veut pas plaider et son affection personnelle pour M. Gaston Calmette lui fait un strict devoir d« lire toute l'estime qu'il avait pour sa personne Gaston 0'n,",le *v«it 55 ans; il laisse deux rus, deux petus eruants, aont ie portrait ne quittait jamais le portefeuille de Calmette, qui a été effleuré par la balle de Mme Caillaux. Gaston Calmette appartenait a une famille traditionnellement» consacrée au service du pays. Son "J)ère, Guillaume Calmette, fonctionnaire fidèle, eut trois fils : l'aîné, médecin militaire aux colonies, commandeur de la Légion à'honneur, est l'un des plus hauts fonctionnaires du service de santé; le plus jeune, est l'Illustre savant a qui la médecine doit de si importants travaux. Gaston Calmette, lui, se consacra à la littéraire et, pendant vingt-huit ans, sa vie se confond avec le Figaro lui-même. M0 Chenu rappelle l'histoire du Figaro, les funérailles de Gaston Calmette, le compte de 5-a fortune apporté à la barre par MM. Caillaux ?t Ceccaldi et' qu'il taxe d'exagérations. M" beiagman se croit lonae a aire que tes accusations de M. Caillaux sont marquées au coin le la légèreté et de l'inexactitude. 11 discute fort longuement les faits de vénalité antifrançaise reprochés à Gaston Calmette ; l'affaire de la Dresdener Bank, l'affaire de la cotation des actions allemandes à la Bourse de Paris, l'affaire hongroise, j'affaire Krupp ; la place nous manque pour reproduire dans leurs détails les chiffres, les dates, les petits papiers que nous apporte M0 Seligman dans une plaidoirie molle et monotone et au milieu desquels nous regrettons de n'avoir pu retrouver clairement quelques arguments décisifs. M. Gaston Calmette, a dit M. Caillaux, a réalisé une fortune scandaleuse de 12, 13 ou 14 millions et je prie mon excellent confrère de la dé. fense de dire à partir de quel nombre de millions on peut ne pas encourir le risque de graves responsabilités. Les conseils de la partie civile ont prié M. Cres-pin de ne pas répondre ; mais ils n'ont pas en-•or© connaissance exacte ou officielle du testament dont M. Caillaux s'est servi. 11 a dit qu'il \\ avait une peine humaine pire que de perdre 18 vie, c'est de la conserver en attaquant des femmes en s'enchérissant a leurs dépens. Mais Calmette n'attaqua jamais Mme Caillaux et Mme Caillaux seule attaqua M. Calmet re. Le testament n'est parvenu dans les mains de M. Caillaux qu£ par une complaisance el sur laquelle J] y aûra lieu sans doute de faire une enquêle^près de l'administration de l'enregistrement. Quant a la fortune de M. Gaston Calmette, M® Seligman s'applique à nous démontrer qu'elle se borne à une part de«500,00( francs dans une communauté d'acquêts, ce mu f fîmL1011!1 i^n n!Sw€ p0UIl touche au paroxysme, m. Caillaux s'en va trou- ÎSS r»r v? rhmlThn^! 1; ,?; francs à Iuj ver j0 cjk.f de l'F.tat comme à son ordinaire. importante, dit ^4® ^ïigman^ et qui", d^aprèî et'ÏS?dPef!e«^ ens dTpit £ ® «s raœ de?œ me rhanin <!»fl ' ne »ra peut-être phi» question, commo on ver- L.1, de 1 usufruitière. m „ ne' donne pRS suite à scellent M Seligman conclut sur une péroraison tré conseil que lui donne le président de la Répu- l?o°,!(aKn^ ^ roGaractère de M. blique de faire intervenir M. Maurice Bernard n! ni riLllt !e 4A • Waldeck- ami personnel do M Calmette et de M. Caillaux. Rousseau et sur J apologie des témoins à char lequel eût pu facilement se renseigner sur le §nmmAnf f™.ïn? ïi6 /Slt/rffi? ' JnU1 û point de savoir s: M. Calmette avait l'intention damment foui ni de certificats d honneur lt ,1^» nnhlifvr lettres \n-rè^ °on entretien avec d,recteur du journal dos gens du monde, les- f® Sff'vto CoXix pSSx quels se sont retrouvés dans sa correspon- son mi-i de midi TsC^e! La veix de M8 Seligman fléchit en sa .psalmo- ^Te'V^nt'1VT'^nubltae U aTe'ïïl homilird^mrirÇnenSsub^ar dans' rlsSîi ^ euïflef mafns\?tîlo nî s'en sert pas dftaiimta sucsistera dans espml Que s;g.n<f.e ,]0nc c0 «nencc et cette obstinaiioni Enfin voici aue se lève M» Chenu ^lors- W dilemr.e s'impose. Ou l'on craint les ,, ' ™ q ** M u'enu. lettres intimes, et alors pourquoi n'a-t-on pas 11 prend, non sans prévoir un peu d'étonné- recours a*ux bons offices-de M. Bernard. Ou ment autour de lui. l'engagement de parler du l'on ne craint que le raoport Fabre. et alors tou' meurtre de Gaston Calmette et de ne pas parter -s'explique d'autre chose. Cependant Mme Caillaux va chercher un L'accusée, dit-il, s'est-elle demandée en Crap- cuisinière Elle va nu Crédit Lvonnais pant, si celui qu'elle frappait n'avait pas d'en- elle va chez Gastyne Renette. Pas d'émotion fants? L'émoi que provoqua dans la France El'e met h dix nas trois balles dans la si! entière la mort de M. Calmette, les ténoignages houette qui sert de cible. RHe charge son arm< émus d'une foule d'hommes qui font l'honneur elle-même selon les règles de la maison. Ell< du pays, mettent cette mémoire à l'abri des at- rentre chez elle. F lie gortie, car elle a mal dé taques de l'homme qui lit le testament sur la jeûné. Elle écrit d'une écriture nette et ferm< tombe de la victime de sa femme. Je ne ferai la lettre qu'on connaît, qu'il faut que le jur\ pas. le portrait de Mme Caillaux. Elle s'est dé- ait sous le=; veux et dont on se rappelle le? peinte elle-même, discutait, ergotant sans ces termes précis; et MlCiienu, re]ji lg^.lettre aiLor M. CECCALDI el M. BARTIIOU se 'défient du reaard se, sans jamais trouver te mot ae rep r-:r et ac regret ému qu'il eût fallu. Son second ménage, après plusieurs années de liaison adultère, je ne veux pas le savoir et ne ramasse pas les rumeurs qui ont couru, est-il heureux? Non. Le ménage demande à la vie plus qu'elle n« peut donner. M® Chenu fait do M. Caillaux un portrait qui est un petit chef-d'œuvre et que je prends dans la sténographie du Temps : «M. Caillaux a de grandes qualités d'esprit, une mémoire prodigieuse, mais avec des lacunes et des défaillances inexplicables ; une haute intelligence, mais dépassée par l'opinion que visiblement il en a ; une ambition sans frein ni limite, mais curieusement impatiente des obstacles, commo législateur faisant des lois, comme ministre les faisant appliquer, mais ne pouvant pour lui-môme en supporter le loue comme citoyen, étendant sa ma n sur les trois pouvoirs, cherchant a les réunir alors que les lois et le bien de l'Etat exigent qu'ils soient séparés; voulant être obéi, autoritaire, déc dé a briser ce qui lui résiste, a faire fléchir ou à écarter de sa route par tous les moyens ceux qui l'embarrassent et qui le gênent • bref, un de ces hommes dont la puissance est faite de leur propre audace et do la crainte qu'ils inspirent. M. BERNSTE1N qui provoqua lundi du tumulte en injuriant M. Caillaux i M. et Mme Caillaux avaient pourtant dans ta loi tout ce qu'il fallait pour les protéger. Ils le 1 tiraient de la juridiction la plus démooratique de toutes : la vôtre. Messieurs les jurés. M® Chenu analyse la publication faite par le : Figaro et les déboires mondains qu'elle valut à.Mme Caillaux. L'agitslion de ce ménage §igité j sait, puis il reprend, n est cinq neures, Mme Caillaux fait enlever la cocarde tricolore qu distingue son chauffeur des autres et qui pou vait la faire reconnaître, et elle va au Figaro. 11 est 5 heures un quart. Elle desoend. elk attend une heure, une heure intermimible ai; cours de laquelle la voix secrète a laquelle nous obéissons tous ne lui crie nas : Que fais-tu la i Tu vas tuer pour venger des vanitës mal satisfaites. Mais va-t'en donc ! M° Chenu reprend dans :e pkis grand détail le récit de l'audience du Figaro et de la rencontré de M. Calmette avec Mme Caillaux. Celle-ci. dit-il. vient-elle pour les lettres. S'il en est ainsi elle va parler. fcHe va s'expliquer avec son ennemi. Elle ra lui demander... A ce moment, Mme Caillaux, qui. depuis quel que temps déjà a disparu derrière la cloison du boxe des témoins, donne sans doute des inquiétudes à ses gardiens car on voit les bons munici paux s'agiter autour d'elle. M. Caillaux se pré cipitc. L'accusée vient de s'évanouir cempant pa1 le milieu la plaidoirie de M® Chenu, qui aura biei de la peine à ce qu'il semble, a retrouver son auditoire et surtout le jury dans l'état d'esprit o\ son éloquente, coupante, nette, précise et si im peccable dialectique sont parvenus à les mettre Après 35 minutes de suspension, l'audienc est reprise à 3 h. 50. M0 Chenu reprend la parole. L'homme es la, abaftu. Sans doute la détente va so pro duire. Ça va être la crise a laquelle nous sa Le docteur S0CQUET ,vons que Mme Caillaux n'est pas étrangère Non, au milieu de l'affolement de toute la mai son, Mme Caillaux reste froide, calme, hautai ne ; on l'arrê'e ; elle reste orgueilleuse et indifférente.Que plaiderez-vous donc, M® Labori? L'af folement? Ah 1 nous en avons vu des êtres fous qu'on nous amène ici, maris trompés femmes trahies, filles de barrière, fouettées par l'alcool et qui, dans un moment de pas- Quant a l'accusée, son sang-froid constanJ dans son cabinet de travail, éclairée a plein, où elle est venue sans avoir le moindre mouvement fébrile de la main, comme l'a affirmé M. le colonel Aubry, ne l'a pas abandonné un instant. Non, en dehors de tous les euphémismes de quelques témoins et de leurs précautions oratoires, au vrai sens juridique du mot, l'assassinat avec préméditation c'est le guet-apens. Mais laissons le crime et arrêtons-nous un instant au chevet de la victime. Montrer au courage, tels sont les mots qui résument sa carrière : « J'ai agi sans haine, dites-le bien. » A vrai dire cette victime n'est pas la victime de Mme Caillaux. Elle est celle des médecins, diversion amenée a l'instruction et a laquelle je ne voulais pas croire. Cela amène naturellement M® Chenu à discuter la déposition des médecins, les docteurs Raymond ot Cunéo et du professeur Hartmann, opposa aux allégations du docteur Doyen <jt qu'il taxe de «billevesées ». Je veux bien admettre, dit-il que peut-être soigné par ie Dr Doyen. M. Calmette ne fût pas mort, mais il faudra bien qu'on me concède que certainement il eût vécu si Mme Caillaux ne lui avait j>as mis quatre balles dans la peau. Mais voici M® Chenu analysant les document du portefeuille de M. Calmette pour prouver que M. Caillaux n'a pu croire h la publication 'les lettres intimes. Il eût fallu pour cela troi "• . conditions : 1) U eût fallu que M. Calmette en fût capable; 2) il eût fallu qu'il connût les lettres intimes ; 3) il eût fallu qu'il y eût intérêt. Mais voici que Mme Gueydan s'est avancée a 'a barre et il ne reste rien du système de défense qu'on doit regretter maintenant de ne pouvoir débarrasser. C'est tout simplement la correspondance d'une maîtresse qui s'accroê-ne et in amant qui se secoue. Mais il n'y a vannent a rien dont on puisse s'effrayer. Ça ne vaut pas •es 30,000 francs que M. Calmette en eût offert. Ça ne vaut pas dix sous. Cependant, enhardie par l'attitude de Mme 'ïueydan à l'instruction. M. Caillaux s'est imaginé qu'il ne verrait jamais les lettres. Mais nous les avons a présent. Comme Mme Cail-faux avait menti, il a essayé d'affirmer son affolement le jour du crime. Elle a menti pour expliquer le mobile. Elle a tué pour se venger ce •e que le journaliste avait fait déjà contre elle et son mari et de ce qu'il allait pouvoir faire encore en publiant le document vert s'il parvenait à se faire relever de l'engagement d'abstention qu'il avait pris a cet égard et aussi en publiant le rapport Fabre. Un document sans im-portanco dit-on. Vraiment 1 Il est donc indifférent de voir le chef du gouvernement violenter la conscience intègre du magistrat. Si cette façon-ia devait se géné- ' raliser dans notre pays, il faudrait qu'on remplace nos togos par des livrées malgré toute la crainte que j'aurais de n'en pas trouver une \ ma taille. Une longue acclamation et des applaudisse- fnrm i/ln h!/\ç (VI n tr»nt. dnns La. cjiILo-M® Chenu ne tarde pas a prendre sa revanche en signalant au jury le danger de l'intervention de la finance dans la politique et de a politique dans l'administration de la jus-:ice. Il rappelle l'ordre du jour voté à ce sujet a la Chambre française à l'unanimité. Puis, se tournant vers le ministère public, si® Chenu affirme que pour la première fois 1 envie la robe rouge pour prendre en main les intérêts de ce beau peuple de France, si nonnôte. si laborieux, si fier, si calme et pour lui montrer qu'il y a quelqu'un qui pense à ie guérir du niai politique qui le ronge. « Plus que jama:s, disait naguère m; député, remerciant ses électeurs, je m'emploierai à assurer a la France et a la République la paix, l'or-3re et la stabilité. » Que deviendraient donc la stabilité, la paix et) l'ordre si son orgueil triomphait ici? M® Chenu ternrne en demandant au jury de faire en ?orte que les enfants de M. ("almette, au soir du verdict, ne mussent pas d-ire : « Il n'y a plus de justice en France!» La parole est a présent au procureur général Herbe aux. qui commence son réquisitoire A 4 n. 10. Dès .sas premières paroles, nous comprenons que ce bourgeois autoritaire va nous fournir quelques instants de repos bien gagné et que: nous pouvons prendre sans scrupule et sans nuisance pour nos lecteurs. M. Herbeaux fait honnêtement son métier et ne Iftche pas la préméditation et la culpabilité,mais il n'est vraiment rien qui puisse nous intéresser et que nous ne sachions si vous avez suivi dans nos colonnes les débats de cette affaire. Nul parmi les nationalistes les plus échauffés, nul v.armi les gogos les plus d^ctd^s des fab'^s réne-tionnaires, ne pourrait trouver dans le discours de M. le procureur général Herbeaux une parole ou une omission qui permettent de l'accuser do mollesse ou d'une complaisance qu'on pu:sse tnxe.r de gouvernementale. Il parle comme il faut parler quand or, est l'organe de la ««vindicte publique». Mais ce discours a l'air de remonter aux temps périmés où ce mot avait encore, droit de cité en France. Reposons-nous un peu ; nous ne l'avons pas volé et ça n'a aucun inooilV*ent maintenant. Vous n'y perdrez rien. Le public tout ent er, du reste, fait comme nou<; et M. Herbeaux achève con réquisitoire au nv'lieu de murmures d'abord lé«?ers. puis bourdonnants. Il conclut en demandant une condamnation impliquant, la m'-éméditalion. mais aussi les circonstances aifénuanles. Après une dém':-heu.''e de suspension. M® Labori se lève et lance une a.no trorvhe véhémente qui renousso l'apparente modération du-procureur général. qu: n'aboutir lit a rien moins qu'aux travaux forcés a temps. Il a cependant reconnu el j'en prends acte, exactement les vrais mobiles du drame. Au sur. plus, le Parquet a traité Mme Caillaux avec toute la rigueur de l'eninrisonnemcrit préventif nour le crime de droit, commun. Cela dit. M® I.abor' lit dans lo Figaro lui-même l histoire de la femme d'un députa. Mme Paulmier qui. le 27 seplembre 1R08. tira un rvtiin de ivvolver sur M. Emile Ollivier, secré- Le docteur PROUSTl taire de rédaction de la Lanterne, où elle cherchait le rédacteur en chef. M. Millerand. Le Figaro, à celte époque, condamnait les mœurs de presse qui aboutissent a de pareils gestes. Le Parquet abandonnait l'acerusation contre Mme Paulmier. Il lct aussi l'histoire de Mme Clovis Hugues, qui avaU tué M. Mor'n. son calomniateur. La Gazr.fte des Tribunaux, la presse quotidienne, le Pnrnuef. le jury et tout. V monde à cette époque, étaient d'accord pour reconnaître le calme de Mme Clovis Hugues. Si ne n'avais contre moi que M. le procureur-général. je m'arrêterais là; mais j'ai d'autres adversaires ! , M® Seligman, dont je sain.-1 avec, joie l'arrivée A la Cour d'assises, a fait l'éloge de M. CalmeHe. M® Chenu, avec un talent admirable. « transformé le procès en procès politique, associant M. Caillaux. le témoin, a l'accusée. La mémoire de M. Calmette eût gagné a vo:r le procès rester sur son véritable terna:n. J'ai connu M. Calmette et n'ai eu avec lui que de; rapports fort cordiaux. Je n'eusse pas. accepté de jeter de la boue sur sa mémoire. Mais M. CftUlaux m'a dit : .« Je ne viens vous demander

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This item is a publication of the title Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire belonging to the category Liberale pers, published in Gand from 1856 to 1923.

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