L'événement illustré: revue hebdomadaire, documentaire, artistique et littéraire

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opinion reçue chez les anciens que le Pont-Euxin avait été originairement distinct de la Méditerranée et que les deux détroits des Dardanelles et du Bosphore avaient été ouverts simultanément par un tremblement de terre ou un grand cataciisme répondant à l'époque du déluge de Deucalion. L'examen géologique des rives du Bosphore, les roches volcaniques que l'on trouve des deux côtés du détroit, à son embouchure sur la mer Noire, confirment cette ancienne tradition. Le Bosphore par ses détours, forme sept bassins successifs, indiqués sur chaque rive par sept promontoires, qui répondent chacun alternativement à sept baies creusées dans La Tour de Marbre (Voir texte page 8) Vue d'Hébron (Voir texte page 8) la rive opposée, La longueur du Bosphore est d'environ 27 kilomètres; la rive d'Europe, avec ses détours, est longue de 3 1 kilomètres, la rive d'Asie de 38. La largeur du canal au point le plus étroit, entre les châteaux d'Europe et d'Asie, est d'environ 550 mètres ; plus loin, elle varie de 600 à 1,000 1,200 et 2,000 mètres. Ses rives sont vantées comme un des pays les plus enchanteurs que l'on puisse voir. L'impression que donne Cons-tantinople est ainsi décrite par Pierre Loti : " La mer est aux pieds de la ville, une mer que sillonnent par milliers des navires, des barques, dans une agitation sans trêve, et d'où monte une clameur de Babel en toutes les langues du Levant ; la fumée flotte comme un long nuage horizontal sur l'amoncellement des paquebots noirs et des Caïques dorés, sur la foule bariolée qui crie ses transactions et ses marchandages. Et c'est là-bas, au-dessus de ces buées 1 * II et de ces poussières de houille, que la ville immense apparaît comme suspendue. En plein ciel pur pointent les minarets aussi aigus que des lances, montent des dômes et des dômes, de grands dômes ronds, d'un blanc gris, d'un blanc mort, qui s'étagent les uns sur les autres comme des pyramides de cloches de pierre, les immobiles mosquées que les siècles ne changent pas. " Et voici l'impression d'Edmont About : " Ce qu'il y a de plus beau dans cette ville, je le sais par expérience, c'est le premier coup d'œil, le profil des collines, la découpure des dômes et des minarets sur le ciel, la couleur chaude et variée des édifices, petits et grands, le va-et-vient des navires et des Caïques sur le Bosphore et dans la Corne d'Or, la merveilleuse diversité des types et des costumes. Le voyageur assez courageux pour s'en tenir à la première impression, s'extasier franchement un quart d'heure et retourner chez lui, sans demander son reste^ ne ferait pas un mauvais calcul. " C'est une boutade, mais qui traduit assurément le véritable sentiment que fait naître le contraste choquant entre le premier et le second aspect de Constantinople. Trop d'idéal dans la première impression, trop de naturalisme dans la seconde. ■ _ 4 _ ■

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