La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie

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25 December 1917
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s.n. 1917, 25 December. La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie. Seen on 30 April 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/2z12n50v4t/
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(Mardi 25 Décembre 1917 \ JOURNAL QUOTIDIEN — Le Numéro i 15 Centimes 4" Année. — N° 1119 PRIX DES ABONNEMENTS 45 «sois (janvier, tévrier, mars), lr. 11.40; 2 m013 (jaav., fév ), tr. 7.60; 1 mois Ganv.), tr. 3.80 Les demandes d'abonnement sçnt reçues cccolusi-vement ixir les but-eaux et les facteurs des postes. Les > éclàmations concernant les abonnements doivent 4trç,adressées exclusivement aux bureaux de poste* ADMIS TR ATI ON ET REDACTION: ftScatagnc-aux-Kerbes-Potagéros, 31, Bruxelles. LA BELGIQUE PRIX OES ANNONCES Petites annonces, la ligne, tr. 0.7&. — Réclame» avant les annonces, la ligne, ir. 1.75. — Go>/>* du journal, la ligne, lr. 7.50.— Faits divers, la ligne, tr. 6.00. — Nécrologie, la ligne, II. 3.60. — Coin (les Eleveurs, la ligne, lr. 1.50. Bureau* do 9 a 17 neures. Direction et Administraflaa : .VVn *09 mORESBÈE, DIRECTEUR tyos ate'lers étant fermés deux Jours à l'occasion des fêtes de Noël, la journal no paraîtra ni demain mercredi, ni après-domain jeudi. LA GUERRE 1,240° jour de guerre l&iea & signaler. A LA CHAMBRE DES COI^ÏVIUNES Discours de M. Lloyd George M. Lloyd George a prononcé un discours feyuài à la Chambre des Communes. — La défaite de l'Ilalie et les événements do Russie, a-t-il dit, ont aggravé la charge de nos engagements vis-à-vis des autres pays belligérants : il s'impose, dans l'intérêt de la sécurité de notre pays et de celle de nos alliés, que l'Angleterre consente de nouveaux et plus lourds sacrifices ei qu'elle augmente les effectifs de son armée au coura de l'année qui vient. Le gouvernement avait fait aux ouvriers, en 19.16, des promesses qui étaient alors compatibles aveo l'intérêt du pays : s'il reprend maintenant sa parole, c'est qu'il y est obligé, c'est que . la nécessité le force a déposer des projets do loi l'autorisant à appeler sous les drapeaux les citoyens qui jusqu'ici avaient pu Être employés à la défense nationale dans un autre genre de travail. Le gouvernement compte sur la Chambre des Communes pour lui donner cette autorisation, et sur les dirigeants des trade-unions — avec qui le ministre du service auxiliaire national aura la semaine prochaine une. entrevue et à" qui il exposera les circonstances en détail — pour le délier des engagements qu'il a pris vis-à-vis d'eux en 1916. Une autre circonstance particulière force le gouvernement à puiser do nouveau dans les réserves de matériel humain du pays. Sous le régime actuel, on renvoie au front des soldats qui ont été plusieurs fois blessés : or, il est injuste de les y renvoyer alors que restent au pays d'autres hommes qui n'y ont jamais été. Quant aux perspectives d'ayenir, il na fait pas l'ombre d'un doute que les prochains mois seront les plus difficiles que l'Entente aura connus depuis le début de la guerre, une des grandes puissances qui la composaient ayant mis bas les armes et une outre ayant perdu une partie de .son armée. Quel est notre bilan ? La Franco se bal depuis le premier jour des hostilités et il est certain que ses pertes sont graves. Celles Ûo l'Italie, malgré sa défaite, sont loin d'être aussi graves que celles de l'Autriche. l>e même, le total de celles de notre armée n'atteint que le quart ou même le cinquième du total des pertes de l'Allemagne. D'autre part, mises ensemble, nos réserves en matériel humain et celles des nations qui se battent avec nous contre l'Allemagne atteignent le double de celles de l'Allemagne et ae ses alliés.,, M. Lloyd George a dit concernant les huts do guerre : — La Russie ayant engagé des pourp&r Icrs de paix séparée, il va de soi que la défense de son territoire incombe à elle seule désormais et que la question de la conquête de Constantinople se trouve liquidée du même coup.„ M. Lloyd George rappelle la série de3 déclarations ' qu'il a faites précédemment au sujet des buts de guerre, en vue de démon-trer que ces buts ont été nettement fixée en maintes occasions. Il dit concernant les colonies allemandes : — C'est à la Conféronce do la Paix qu'il appartiendra de décider du sort de ces colonies on -tenant compte des vœux do leur population. Ce principe a toujours été et reste le nôtre. Ce n est pas pour annexer des colonies allemandes que nous avons décidé d'entrer en guerre et de sacrifier des millions de vies humaines : ce n'est pas davantage pour nous approprier un'seul pouco d'un territoire quelconque. „ Après s'être livré à ses Invectives habituelles contre le militarismo allemand, M. Lloyd George s'écrie : — Quand nous affirmons que la victoire nous est indispensable, ce n'est point pour donner satisfaction à de bas instincts de revanche et de vengeance, mais parce que la victoirô est l'unique moyen de fonder uno paix solide. C'est en vain qu'on prétend Eouvoir la fonder sur la création d'une iiguo des Nations dans laquelle l'Allemagne serait représentée : elle voudrait y être représentée par sa caste mililaire triomphante et c'est cela que nous ne voulons pas, et c'est pour cela que nous préférons de Içjn la ■ victoire à un simple compromis, pour cela que le gouvernement s'est résolu, après mûre réflexion, à* sollicitér les pouvoirs plus étondti3 dont il a besoin pour créer les moyens de remporter la victoire.- M. Lloyd George reviont sur les prétendus préparatifs que l'Allemagne a faits du-raoÉ des années en vue d'une guerre offensive.— A plusieurs reprises, dit-il, l'Allemagne a cherché à forcer la Russie et la France à lui déclarer la guerre, et toutes deux ont dû acheter la paix au prix d'humiliations que l'Angleterre n'eût jamais acceptées.,, Il décrit le caractère brutal et violent du militarisme allemand, protégé par une loi que l'Allemagne prétend faire accepter par IbG nations civilisées, par la Belgique notamment, comme la règle du droit des gens; il proclame que, sans la destruction de ce militarisme, la paix est impossible, et que par conséquent la victoire pour l'Entente est !a condition "sine qua non,, de Ja paix. Discours de M. Asquith M. Asquith a pris la parole après M. Lloyd George. Il est partisan d'une Ligue des grands et des petits Etats, dont la créa-lion assurerait le règne do la liberté et do la justice dans le monde entier. Il estime que la défection de la Russie ost due aux aianawvres de l'Allemagne, qui y a organisé une propagande énorme, fallacieuse raais # excessivement habile et convaincante, et qui C3t plus efficace encore en Italie et dans les pays neutres. Tous le.s artifices littéraires et oratoires, tous ceux fournis par 1 image et la mise en scène, ont été mis en ceuvro pour dénigrer nos actes, pour défigurer nos intentions et pour faire passer la cause dos Alliés pour celle de l'hvpocrisie et de 1 impérialisme. — Grâce, dit M. Asquith, au 6uccès do cette propagande du mensonge, il existe, non pas seulement dans les pays neutres, mais dans aoufl les pays démocratiques de l'Europe une conception absolument fausse, mais souvent do borne foi. à l'égard de la suprématie a laquelle nous prétendrions et des buts que nous poursuivrions pour plus tard. Pourtant, dès le début de la guerre, les Al-Uqs ont fait, à diverses reprises, des décla rations précises qui auraient dû dissiper tous les doutes et tous les soupçons. ., P43 septembre 1914. dit M. Asquith, | o» personnellement déclaré que les Alliés voulaient faire passer du domaine des idées pVatl?û.e !,UUo droit des gens, substituer la loi d un progrès lent et suc- fiîflLînKoapPént.3 vîolcnf? ot aux ambitions j p f fiances, remplacer l'équilibre par un,° *,nion véritable tatfta ît i» • ondéo SF 1 égalité do leurs .Aroits et la communauté de leur idéal. Tçllo titatl Uhf'L ?•*"$?, qui. depuis que lea crier n -nra 1 lfî nu Projet do la ÏÏ3T mondiale,,1"119 ^°P^ne, * Ku^r?^rifV C03 *Ji5*0U1^ 10 "Belgtschor On a souvent montré que les statistiques anglaises des perlC3 causées par la guerre des sous-marins n'étaient au fond que de fallacieux artifices. Un faux tout aussi grossier est l'indication fournie par M. Lloyd George concernant la proportion des pertes des divers pays dans la guerre sur terro. Ne croyant pas possible de ne pas avouer une partie de la vérité, il annonce qu'il va faire au profit do l'armée de gros prélèvements parmi les ouvriers qui sont encore en ce moment exempts du service militaire : nous ferons obsorver qu'à notre point de vue c'est absolument la même chose que les hommes manquent sur le front ou qu'ils manquent dans les fabriques anglaises de munitions. M. Asquith, de son côté, est forcé de faire un aveu intéressant, de reconnaître que le mensonge anglais concernant la cause de la fuerre et les buts de la guerre commence perdre du crédit dans lo monde, et 11 attribue ce phénomène au travail do la propagande allemande. Bornons-nous à enregistrer son aveu et à dire que c'était la chose la plus naturelle de voir tomber à plat le mensonge anglais, tant il contredisait effrontément la réalité des faits. „ Négociations de paix Brest-Litovsls, 24 décembre i Les délégations des quatre puissances coalisées ont discuté aujourd'hui la réponse à faire • aux propositions russes. Elles so sont mises d'accord sur les grandes lignes de cette réponse, dont le texte s ara arrêté dans la matinée de demain. Les événements de Russie Pêtrograd, 23 décembre i Nombre de sujets américains sont impliqués dans la conjuration de Kaledtine. fcious le couvert, di'un train de la Croi'xuRougia dostané au front sudi-ouest, les officiers ama. riuaiiLs Isso, Anderson et Parkins, aid.s des officiers russes, leurs complice^ Kotpa-chinkof et Terbiumski, ont teufcé d'expédier dans lo Don, pour y être mises à la disposition du général Kalediine, une vingtaine d'automobiles. Le colonel Kolpachinikof a été arrêté et des documents d'une importance particulière ont été saisis chea lui. Un télégjramjmia de la Croix-Rouge américaine en Roumanie, adressé au colonel Anderson, a été intercepté, il contenait l'or dire die mettre, de la part d'à l'ambassadeur des Etats-Otnis, 100,000 roubles à la' disposition du colonel Kolpachinikof pour 1 expédition d'un train à Rostof. On a saisi etn outm une lettre du colonel KoT.pachinkof avisant le colonel Anderson que trente-cinq wagons étaient prête à partir complément charges, mais que momentanément lo colonel Sabms- sof en avait ©mpôehé le départ. » * Berlin, 24 décembre : On mande de Rotterdam au „Berliner Lo-kal Anzeiger' ' : — Le gouvernement russe vient de faire publier un manifeste annonçant la. convocation imminente de l'Assemblée Constituante. Lea deiputés, y compris eaux du parti des Cadets, n'auront qu'à se présenter au bureau du commissaire de l'Assemblée qui leur délivrera, après constatation de leur identité, un permis d'assister aux séance*. * * ♦ Stockholm, 23 dteembre : On mande de Pêtrograd s — En ce moment, les voyageurs qui ar-rivent dans la capitade ou qui en sortent sont étroitement surveillés. La Garde Rouge recherche surtout MM. Kerenski et Miliou-kof, qui semblent se cacher à Pêtrograd. Les ouvriers et les soldats déclarent que les membres du parti de3 cadets qui ont été arrivés seraient lynchés si Milioukof et Kerenski ne donnaient pas suite à la sommation qui leur a été taite de so présenter volontairement à l'Institut Smiolny. * «n Pêtrograd, 23 décembre i Il résulte des statistiques des Ii6pita.uK, qui sont encore incomplètes, que plus de 250 personnes ont été tuées ou blessées lors du pillage des entrepôts et des caves à vins. * * * Pêtrograd, 22 décembre j De l'Agence télégraphique s — La Banque d'Etat reçoit télégramme sur télégramme du secrétaire général de l'OUkraine demandant l'envoi de fonds; il réclame d'urgence un milliard de roubles. Le manque d'argent menace d'arrêter l'approvisionnement du pays et de provoquer une révolte. Tant qu'un accord ne sera pas intervenu entre le Conseil des commissaires du peuple et la Rada, oelle-ci ne recevra aucune aide de la Banque d'Etat. ♦ * » Bernei, 23 décembre : On mande de Kief au Bureau oukrainien de la presse : — M. Vinmilchenko, président du gouvernement de l'Oulcraino, a dit à la Rada, qu'ayant avisé les ALiéte de son intention ù''ouvrir des négociations de paix, la France et l'Angleterre ont décidé d'envoyer des délégués en 0Ukraine pour y défendre leurs intérêts. * * * Londres, 23 décembre j On mande de Washington à l'Agence Reuter que le département des vivres et celui de la guerre ont donné l'autorisation d'emporter ^ 40,000 tonne»s de maïs destiné à la population de la Finlande, où règne la disette. * Stockholm, 24 décembre : La ville finlandaise d'Abo est pillée depuis lundi toutes les nuits par la ponulaco armfto et organisée qui, an signal donné par un coup de canon vers minuit, accourt des bas quartiers de H ville et s« rassemble dans les arfâres dm centre. Les rédacteurs au ;ouraal „Sociaâisb" diligent les opérations du pillage par téléphona Le pre-mier soir, plus de cent magasins ont été Ç* Iyîl nuhco fait grèvg et laisse toute liberté ans voleurs. * Paris,. 23 décembre :* Du ,,Matin." : D'a.prfs des nouvelles de source sé-Clause, O-tessa a ^ été prise par la flotte Ja mer Noire, qui est dévouée aux maKima-listes'. T/o ^ Conseil des députés oukrainiens a un la ville. Les maisons Cq commeirtîe a Odessa et de l'Oukraine commencent à ïairo rentrer leur personnel allemand. DÉPÊCHES DIVERSES Le Havre, 22 docenibre : I/O roi Albert a décidé que, tous le§ mois, trois cefits soldats de l'armée de campagne seront envoyés en congé à Paris à Sp- . 3S' ^ soront choisis parmi les sous-of.'iciers, caporaux ot soldats qui sont au front depuas le début de la guerre et qui n'ont pas encore été en oonge. La première centaine de permissionnaires ar'ivera à Fans le 31 décembre. * * * I Berlin, 24 décembre : On mande de Genève au,,Lokal Anzeiger" qu il est vraisemblable qu'après consultation de jurisconsultes pris en dehors du Parlement et une nouvelle étude des documents de 1 affaire, le gouvernement militaire de Paris se prononcera pour le renvoi de M. Cailiaux devant la Haut#-Cour. ,» * * Berne, 23 décembre : Le „ Berner Tagblatt" apprend de Genève que dans la colonie serbe de cette ville, qui comprend des députés sooialisies serbes, l'opinion so fait jour que les r^is dé Serbie et du Monténégro ont, pur suite de l'armistice conclu sur le front de l'Est, l'intention de 6e mettre en coinniuuioaàou directe aveo Pêtrograd dans le but, d euir<r à leur tour en négociations de paix avec les Puissances Centrales. Le gouvernement français se serait refusé à autoriser des négociations directes entre le roi' Pie^e et la Russie et aurait refusé au courrier du Roi l'autorisation de x^artir pour Pêtrograd. # ut * Berlin, 23 décembre : S. M. l'Empiereur a adressé, le 22 décembre, l'allocution suivante à la lie armie : Camarades l L'année 1917 touche à sa fin. J'ai éprouvé, à cette occasion», le besoin de venu- fairo une fois do plus visite ailx héroïques soldats qui combattent sur le front Uuebt. L'année a été féconde en événements dont l'arma et la patrie allemande peuvent tirei gloire. De formidables coups ont) ér.ê porti. s, et les efor.s de ceux de vos camarades qui combattant du côté de l'Est ont amené de grandes décisions. Mais je n'y ai pas rencontré un homme, pas un officier qui, uu cours des entretins que j ai eus aveo euix, ne m'ait dit : ,,£>i no3 camarades n avaient pas résiste à l'Ouest, nous n'aurions rien pu faire ici." Il ©st tellement clair qu il existe une connex'on à lu, fois pollue et stratégique entre les événements qui ont pour théâtre l'Aisne, la Champagne, l'Artois, la Flandre, les environs de Cambrai et les événements qui se déroulent à l'Est et en Italie qu'^l est inutile d'y insister. Dirigée avec unité, c'est avec unité que frappe 1 anmo allemande. Pour que cjs coups oiffensjfs pussent être portés, une partie de l'armée a dû rester sur la défensive, ièi dure quo parei.le attitude puisse paraître à des soldats allemands, il n'en est pas moins vrai qu'une campagne défensive menée comme lo fut Cette campagne die 1917 n'a pas d;exemple dans l'Histoire. Une partie de l'armée allemande s'est chargée de la lourde tâche d assurer de la façon la plus absolue la marche en avant de ses camarades de l'Est, de leur assurer aussi la pleine liberté d)3 leurs mouvements, et pour cela elle a eu. à faire face à toute 1 armée anglaise et à toute l'armée française. Après une longuo période de préparation, nos ennemis ont concentré des moyens techniques immenses et des masses de canons et de munitions dana lo but do pouvoir, passant par-dessus notre front, célébrer leur entrée à Bruxelles qu'ils avaient si fièrement annoncée. Ils n'ont rien obtenu. L'armée allemande a accompli les choses les plus formidables que jamais une armée ait faites, et ce qui ne s'était jamais vu dans l'histoire d'aucune guerre s'est vu cette fois. Ce n'est pas ià un éloge exagéra, malis un fait et rien de plus. Ces choses formidables ont été exécutées par des corps de troupes dont des délégations se trouvent aujourd'hui devant moi. La gratitude que je leur en exprime no s'adresse pas à eux seulement, mais encore à ceux que je ne vois pas ici, à ceux dont l'herbe dijà recouvre les tombes, à ceux Qui souffrent dans les ambulances. Je joins mes remerciements à ceux du feld-marâshal von Hindenburg qui m'a prie d'exprimer sa particulière reconnaissance a/ux combattants de l'Ouest, dont la bel'e conduite lui a donné la confiance qu'ils sauraient résister et lui a permis dô tirer de cette résistance do grands résultats stratégiques. Chaque fois que la nouvelle d'une de nos victoires défensives a été annoncée, les personnes qui étaient au courant de la situation comme celles qui ne l'étaient pas se sont toujours posé cette même question: „Comment donc cela sest-il fait V' Il faut voir dans pareille question l'expression d'une admiration profonde qui doit vous être une récompense et même une joie. Rien n'a été fait dans lo passé, si grand ot 6i écrasant qu'on veuille l'imaginer, qui dépasse ou qui même puisse atteindre ce quo vous avez réalisé. Les grands ' événements de cette année 1917 ont fait la preuve quo le peuple allemand compte un allié absolument sûr dans le Chef des arm'os qui r5»ne là-haut ^ qu'en Lui, sans l'aide de qui i Ces choses n'eussent point été possibles, ce peuple peut avoiir une confiance inébranlable. Chacun do vous a dû donner son effort jusqu'au bout, et je sais ce qu'il y a oit de surhumain dans la tâche accomplie par chacun de vous au milieu de ce fe.u roulant inouï. Peut-être cette pensùe vous est-elle venue : „Ah ! si nous pouvions nous sentir soutenus à l'arriére ! S'il arrivait qu'un jour on pût nous relayer I" Or, les troupes chargées de cette mission sont arrivas. Les coups portés à l'Est nous ont valu ce résultat que do ce côtS le canon a cessé de tonner, pour ne plus se réveiller jamais si Dieu le veut. Hier déjà, j ai dit ces choses à ceux de vos cama^ rades qui se trouvent du côté de Verdun, ot ce fut, tandis qu'ils m'écoutaient, comme un souffle d'air matinal et pur qui leur caressa le cceur. Nous n'avions plus le sentiment d'être seuls. La patrie tout entière et nos ennemis eux-mêimçs ont subi lo choc en retour des grands succès remportés en ces derniers temps, des grandes journées de bataiLe qui se sont déroulées en Flandre et à Cambrai, où notre première contra-attaque, annihilant i'offenisive, à. touché l'orgueilleux Anglais et lui a montré que °1'ancien esprit d'offensive vit encore parmi nos troupes malgré les souffrances endurées au cours d'une guerre de trois ans. Nous ne sa vons pas ce que nous réserve l'avenir, mais nous savons par contre que durant ces dernières quatre années, la main de Dieu nous a, visiblement dirigés, qif.'il a puni la trahison et récompensé l'endurance et la vaillance. \ous avez vu cela et nous pouvons en tirer la ferme assurance' que désormais le Dieu des armées est avec nous. Si i'eu-nemi ne veut pas la paix, nous ne l'eu apporterons pas moins au monde, en brisaut de notre poing d'airain armé du glaive él incelant, la porto qui donne, accès chez ceux qui ne 1 auront point voulue. ♦ * >]t Berlin, 24 décembro : Prij,' suivant l'usage traditionnel en Allemagne, de leur communiquer la r 11 ■ ion-typo à lui inspii .c par la îvoëî cel.e année, le fold-maréchal von Hindenburg a envoyé aux représentants do la presse la phrase quo voici : Dieu a béni nos armes en 1017 : il en assurera en 14)18 le triomphe d'finitif. ' * * * La Haye, 23 décembre : M. Loudon, mdnû>tre des affaires étrangères, a déclaré vendredi à la seconde Chambre : — Il est exact que le gouvernement américain continue à interdire toute exportation vers les Pays-Bas. Etant donne leurs propres besoins et ceux de leurs aliiis, les Etats-(Je i s ne permettent pas les exportations vers les pays neutres aussi longtemps uue les besoins de ceux-ci n'ont pas été exactement détermines. Or, ces calcins pa>-raissent difficiles à établir. <^uoi qu il en soit, la Commission néerlandaise aux Et ts-Unis a répondu aveo empressement à toutes les questions du War Trade Boards, et (-11 6 est, en ou«ro, occupée de notre navigation marchande, car nous manquons da tonnage, et 7b de nos navires sont bloqua dans les ports américains par suite du manque de charbon de soute. Le gouvernement américain a déjà réquisitionné leurs cargaisons. Nos pourparlers aveo le War Trade Board se poursuivaient paisiblement lorsque ses principaux fonctionnaires ont été brusquement ap«>elés à Londres. Nous avon6 aussitôt profité de ce;te circonstance pour envoj-er une délégation dans cette ville. M. van Vollenhoven oherche à y obtenir uue les navxres néerlandais puissent voyager on dehors de la zone dangereuse, à oondition qu'une partie d'entio eux naviguent pour compte du Comité do .secours pour la Belgique et le nord de la France. D'autre part, nous tentons de conclure un accord provisoire, en vertu duquel ceuix dé nos nav.res qui se trouvent dans des port? américains recevraient du charbon de soute pour effectuer un voyage vers l'Amérique du .Sud ou vers la Hollande. , Uns année do finances t guerre LES BALLES D'ARGENT M. Mantler, do l'agence Woltf, a interviewé le Dr Iiaveustein, président do la Banque d'Empire ù Berlin, au sujet de la situation îiuanciôre des pays belligérants au cours de l'année qui va finir. — Il y a un an, disait M. Havenstein, l'Empereur a formulé sa proposition do paix que nos adversaires ont dédaigneusement repoussée. Je ne suis pas loin de croire que si lc3 peuples qui appartiennent aux groupes ennemis, eussent pu prévoir les épormes charges financières et lés résultats militaires négatifs qui ont 6uivi l'offre de paix, la main pacifique que leur tendait l'Empereur n'eût pas été repoussée. — Pourriez-vous, Excellence, me donner quelques chiffres concernant la situation financière ? demande l'interviewer. — Il n'est pas possible de vous fournir des cliii-] fres exacts des charges do toute nature qui ont pesé sur les peuples belligérants au cours de cette année. Aux charges directes, il faut ajouter celles de l'augmentadon du coût de la vio, de la destruction des propriétés dans les pays occupés, etc. Quant aux frais de guerre proprement dit, il résulte de données officielles que les cinq principaux pays do l'Entente inscrivent environ 200 milliards de mark do dépenses, contre 60 milliards de mark dépensés, dans le mC'me laps de temps, par le3 Puissances centrales. Vous voyez donc que les dépenses que se sont imposées les Alliés pour continuer la guerre dépassent toute imagination et attoignent plus que le triple des dépenses des Centraux. J'ajouterai encore que les frais de guerre assumés par l'Angleterre seule durant ces douze derniers mois, atteignent un total aussi élevé quo ceux des Puissances centraies réunies. Les Etats-Unis enregistrent à peu près uno somme équivalente do dépenses, quoiqu'ils no soient entrés en guerre que depuis huit mois. — Ces dépenses guerrières supérieures consti-tuent-èlles la preuve, *dont on nous rabat les oreilles, de la suprématie financière do nos ennemis ? — En aucune façon l Les dépenses supérieures peuvent avoir pour cause la distance qui sépare les peuples alliés, et aussi sans aucun douto leur manière de conduire la guerre et leur politique financière. Nous savons, par les attaques dirigées con-Iro elles, à quel gaspillage se livrent les administrations financières des Alliés. Aussi, je ne pourrais reconnaître la supériorité économique ot financière de nos adversaires quo si la couverture des frais de la guerro leur eut été plus facile et que i leurs emprunts bussent mieux réussi que ce no fut te cas chez les Centraux. Or, co ne fut pas le cas, et mémo il a été reconnu par le3 milieux financiers neutres et même ennemis que les Puissances centrales ont vu couvrir plus facilement leurs emprunts de guerre que les Alliés. Il convient de rappeler que l'Allemagne et l'Autriche-Hongrie ont, depuis le début des hostilités, émis des emprunts do guerro à long termo, et ce avec un succès inespéré. En Allemagne, une somma de 23 % milliards do mark fut réunie en 1917, par un emprant à long termo, tandis que l'Angleterre, après son emprunt do janvier 1917, pour diminuer sa dette flottante, s'est vu contrainto do remettre de mois en mois l'émission d'un nouvel emprunt, et les < National war bonds > jetés sur lo marché pour se procurer des fonds, ne trouvent que difficilement des preneurs, à telle enseigne ïpie lo Chancelier de l'échiquier songe sérieusement à émettre un omprunt à primes et que même l'évontualitô d'un emprunt forcé n'ost pas exclue. Quoique l'Angleterre eoit de loin notre adversaire financier le plus important, et quoiqu'elle ait, à l'encontre do l'Allemagne, couvert une grande partie des'frais do guerre par le3 impôts, il n'en apparaît pas moins quo notre politique . financière do guerre est do loin supérieure ù la politique anglaiso. Les omprunts t\ court et à long terme ont donné en Angleterre environ 40 milliards do mark, soit 33 p. c. de3 frais de guerre. En Allemagne, ces chiffres atteignent 73 milliards, soit 75 p. c. dés frais. La Franco, comme l'on sait, n'a Omis jusqu'ici quo deux emprunts. Un troisième omprun't c-st engagé. Les deux promiers emprunts n'ont réuni qu'une sommo de 17 % milliards de mark, ce qui n'est guère pour un pays riche comme la France. Une autre preuve do notre supériorité financière réside dans le fait que les conditions d'émission de no3 emprunts n'ont guère subi do modifications. A la Bourse, nos fonds d'emprunt ne sont jamais descendus au-dessous du taux d'émission du premier emprunt. L'Angleterre par cçntro a constamment dû augmenter lo taux d'intérêt do se3 emprunts et émettre h environ 10 p. c. en dessous du coux-3 d'émission allemand. La France, il est vrai, revient, lors do son troisième emprunt, au taux d'intérêt de 4 p.c., mais elle l'émet, à 68.GO p. c., ce qui, en somme, constitue un intérêt plus élevé pour le preneur. Il en parait aller de mémo aux Etats-Unis. — Mais l'entrée en guerre de3 Tîtajs-Unis ne se-ra-t-ello pas de nature à assurer aux Alliés la suprématie financière sur leurs adversaires ? — Non, ce serait là uno affirmation toute gratuite. Certes, les Etats-Unis ont apporté un secours économiquo et financier inappréciable et, pour parler avec Bonar Law, leur participation a sauvé l'Angleterre et la Franco de la banqueroute, mais cet aide so réduit au payement du matériel guerrier et des matières premières destinés aux pays do l'Entente. L'Amérique n'a pa3 jusqu'ici pris sa •rt des frais de guerre on Franco et en Anglo-..:rre et; de ce fait, n'a pas répondu à" l'attente : l'entréo en scène des Etats-Unis ne peut donc en rien assurer aux Alliés la suprématie financière. Ceci est tellement vrai que l'Angleterre et la France no parviendraient pas à couvrir lours emprunts par une émission à long terme. D'autre part, les peuples ne voient pas sans inquiétude accroître le chiffre do leurs 'dettes vis-à-vis des Etats-Unis. — Croyez-vous, Excellence, quo les Puissances centrales puissent continuer ù supporter économiquement et financièrement les exigences de la guerre comme elles l'ont fait jusqu'à présent ? — J'en suis absolument convaincu. Nous pouvons envisager une prolongation do la guerre avec plus de tranquillité que nos adversaires, et ce a\i point de vuo militaire, économique et financier. Les charges financières de nos ennemis vont devenir, dans les mois qui suivront, le triple et le quadruple des nôtre-, el il n'y a pas do doute que l'Entente va, plus vUp que nous, au-devant d'un épuisement complet. > CoiBin'jiiiquâs Officiais Communiqués des Puissance* Centrales. Berlin, 24 décembre. — Officiel de ce midi : Théâtre de la guerre à l'Ouest. Des engagements entre détachements de reconnaissance ont amené une recrudescence de la canonnade dans certains secteurs. Feu d'artillerie plus violent pendant toute la journée sur la rive orientale de la Meuse. Théâtre de la guerre à l'Est. Rien de nouveau à signaler. Front macédonien. Uno attaque dirigée par l'ennemi contre-les positions bulgares établies au nord du lac ao Doiran a échoué. Dans la plaine de la Strouma, activité des avant-postes. Front italien. Entro Aslago ot la Brenta, les troupes du fold-maréchal Conrad ont pris d'asBaut le col" dcl Rosso ot les hauteurs y attenant à l'ouest et à l'est ; jusqu'à présent, elles ont fait plus de 6,000 prisonniers. » * * Borlm, 25 décembre. — Officiel j Dana Ig6 Hoofden, la Manche et la mer d'Irlande, nos eous-marins ont détruit quatre vapeurs anglais et le chalutier à vapeur anglais ,,Forsard'". Un des vapeurs coul<« a oté torpillé en plein convoi protégé par des petits oroiseurs, des oontre-torpilleurs et des chalutiers armés et par cela m<;me, sans doute, particulièrement précieux. Parmi les autres va[>eurs anglais Coulés trouvaient 1 „Euphobia'' et le „Royal Hall", * * * Vienne, 23 décembre. — Officiel t Théâtre do la- guerre à l'Est. Armistice. Les négociations do paix ont commencé le 22 décembre, à 4 heures de l'après-midi, à Brest-Litovsk. Théâtre de la guerre italien. Par 6iute des intempéries et du temps couvert, les opérations sont généralement restées minimes. Des attaques partielles ennemies ont échoué. ♦ * 9 Vienne, 24 décembre, r— Officiel de ce midi: Théâtre do la guerre à l'Est. Armistice. j ( Théâtre de la guerre italien1. A l'ouesit do la Brouta, les troupes des armées du feld-marêchal baron von Conrad se sont emparefts, malgré la résistance acharnée de l'ennemi, du col del Rosso et. du monte di Valaelia. Jusqu'à présent, nous avons fait plus de 6,000 prisonniers, parmi lesquels un colonel et plusieurs officier» dJ état-major. Communiqués a es armées alliées Paris, 23 décembre. Officiel de 8 h. ; Entre Oise et Aisne, assez grande activité de patrouilles. Dans la région do Ju-vincourt, l'ennemi a tenté un coup ce main sur nos' x^etifcs postes. L'ennemi a étA repoussé avec des pertes sensibles. D'antres entatives ennemies dans le secteur de Godât, au nord de Courcy et au nord de Le-zonvaux n'ont donné d'autre résultat que de laissor des prisonniers entre nos mains, En Lorraine, nos reconnaissances ont capturé quelques ennemis vers Litney. Nuit calme partout ailleurs. * * « Paris, 23 décembre. — Officiel de 11 h. î Activité réciproque des deux artilleries sur. la rive droite de la Meuse eti dans la. région du Mort-ïîomme. L'ennemi a tenté sans succès un coup de main au bois des Caurières. Rien à signaler sur le reste du front. Dans la soirée du 22 décembre, des avions ennemis ont lancé une quarantaine de bombes sur Dunkerque et sa banlieue. Une personne de la population civile a âtô tuéè; trois autres blessées, dont une femme et un enfant. * m « Paris, 22 décembre- — Officiel de l'armée d'Orient : Journée calme en raison du mauvais temps. Chute de neige importante dans le» régions montagneuses. * * * Londres, 22 décembre : Ce soir, peu après 6 heures, l'ennemi a tenté une attaque aérienne sur la côte du comté de Kent. Un des avions allomands a été descendu à proximité du rivage ; ses trois occupants ont été faits prisonniers. A ce moment, aucun autre appareil ennemi n'a survolé la contrée. Une seconde attaque aérienne s'est développée à 9 h. y2 et un certain nombre de bombes ont été Jetées sur l'île de Thanet. Les aviateurs allemands n'ont pas pénétré plus avant dans le pays. Les rapports ne signalont ni victime ni dégâts. JLa guerre navale Ilook van Iioliand, 24 décembre • Trois contre-torpilleurs anglais ont été torpillés près du bateau phare „Maas". Les détails manquent. * * * Rotterdam, 23 décembre : Le „Maasboode" annonce que le vapeur américain ,,James U. Garfieltl" a ooulé. EN ITALIE - Milan, 23 dCcembrS : La Chambre a voté par 345 voix contre HO, i après d'orageuses discussions qui ont ' dure onzo lieares, un ordre du jour de confiance. Elle s'est ensuite ajournée au G février prochain.PETITES NOUVELLES LES PROJECTILES NOM ÉCLATÉS La présence dans le sol do projectiles à explosifs non éclatés constitue uno menace constante et des plus sérieuse pour le cultivateur qui travaille son champ. Aussi, dans lo but de permettre la localisation, puis l'enlèvement de ces projectiles, deux savants lorrains, dont un professeur de physique à l'Université de Nancy, se sont efforcés de mettre au point un procédé simple et pra tique. Ils ont réalisé une sorte de balance d'induction reliée à un téléphone. Dispositif, somme toute, voisin théoriquement d'un appareil déjà réalisé pour la localisation des projectiles dans les blessures. Lorsque le système de bobines est approché d'un point du sol contenant des fragments métalliques, le téléphone résonne et avertit ainsi de la présence de projectiles. Le caractère du son recueilli permet de distinguer à la fois les caractères de volume et do profondeur des projectiles. A l'aide de cet appareil, M. Caution est arrivé à déceler des projectiles d'artillerie enterrés à plus d'un mètre de pro-iondeur. Le temps nécessaire à la durée des opérations de recherche et de localisation sst très court; deux personnes exercées explorent un hectare de terrain en moins de .rois heures. Bien entendu, le projectile, une rois repéré, doit être enlevé, ce qui iécc3-site un travail plus long. L'escroquerie continua En août dernier, quantité d'organismes communaux qui pouvaient disposer d'une certaine superficie de terres arables décidèrent d'y ensemencer des rutabagas, les plan-çons de pommes de terre faisant défaut. J[ai signalé la forte déconvenue des administrations communales, qui s'aperçureût — mais un peu tard — qu'elles avaient été "refaites», comme dans un vulgaire tripot ; en lieu et place des rutabagas attendus, i) poussait du colza, plante oléagineuse radicalement impropre à la consommation. Les deux semences sont identiques et impossibles à différencier : les maltôtiers, profitant de cette circonstance, avaient cru tout naturel de vendre de la semence de colza, qui abondait et qui. valait 4 francs le kilo, pour do la semence de rutabaga, qui faisait couramment 50 francs le kilo. L'opération, comme on dit vulgairement, laissait un ioli bénéfice. J'ignore si le parquet a ordonné des poursuites à la charge des auteurs et coauteurs de cette scandaleuse et monstrueuse escroquerie, dont les noms et les prooédés lui ont été signalés en temps utile. J'ai poussé, tout récemment, une pointe jusqu'au greffe du tribunal de commerce de Bruxelles et j'ai pu y constater l'importance et le nombre fantasmagorique de procès ce, cours ayant uniquement pour point de départ les falsifications et substitutions de graines^ potagères vendues l'an dernier à la population bénévole et toujours disposée à se laisser tondre : ventes de graines de betteraves sucrières pour des fourragères, de graines do colza et choux fourragers pour des choux-navets rutabagas, de graines de carottes fourragères blanches pour des carottes potagères rouges nantaises ou longues rouges Saint-Valéry. Il y a tout lieu d'espérer quo nos iuges consulaires feront preuve, dans toutes ces affaires, d'une intransigeance de bon aloi ot qu ils frapperont durement au cœur — o'est-à-dire au portefeuille — les fauteurs de ces audacieux attentats. Coux-ci, faut-il lo dire ? ne sont pas des professionnels du commerce grainier, mais des courtiers marrons et des négociants d'occasion qui, en mettant le pied dans lo maquis de la Bourse, n'ont jamais eu qu'un but : réaliser des bénéfices usuraires au détriment des gogos. Il importe d'autant plus que la répression ne se fasse pas attendre que de nouvellos combinaisons et de nouveaux attentats so préparent pour la prochaine saison : les escrocs, comme on va voir, n'ont pas du tout I intention de se reposer sur leurs lauriers Déjà des stocks de 1,000 à 2,000 kilos dô graines potagères affluent sur le marché de Bruxelles : oignons, carottes, laitues, eto. Pour juger de l'importance de ces stocks, disons que 1,000 kilos de semences d'oignona représentent, au cours du jour, uu capital de 400,000 francs et peuvent servir à l'ensemencement de 140 hectares. Ces 140 hectares, en tablant sur une germination de p' c" que l'on est en droit d'attendre do bonnes graines marchandes, produiront, à raison de 35,000 kilos à l'hectare, 4,900.000 kilos d'oignons, c'est-à-dire de quoi suffire aux besoins les plus urgents nntoute la P°Pulati°n du royaume. Ces 4,900,000 kilos rapporteront vraisemblablement en 1918 plus de 10 millions de francs à leurs heureux propriétaires. Or, ces stocks se trouvent entre les mains de certains accapareurs qui no possèdent au* cune notion du commerce de graines pota-geres et qui, au surplus, sont cuirassés contre toute espèce de scrupule. La plupart des firmes grainières sérieuses se sont fait un devoif de rechercher l'origine et d'expé. ' rimenter la valeur des produits qu'on leur oïirait. Ces graines ont été reconnues comme a peu prè3 dépourvues de toute puissance germinative et comme provenant sans aucun douto do récoltes préhistoriques. On a présenté récemment à une des plus grandes firmes belges, qui me signale le fait, un lot sérieux de graines d'oignons et de poireaux a un prix de 00 p. c. en dessous de la valeur réelle de ces graines A première vuo, le titulaire de cette firme constata quo cette marchandise ne pouvait ressortir du commerce honnête et loyal et le lit observer au vendeur. Celur-ci no s'émut pas le moins du monde de cette observation répondit qu il ne se faisait pas d-illusiott sur la valeur de ses oignons et poireaux8 mais qu il en avait cependant écoulé déjà uno grosse partie destinée au mélange aveo les gramos de la nouvelle récolte. Voilà où nous en sommes. Sans douto. dans le cas présent, cet escroc, habillé ou honnête homme, fut éconduit avec tous les honneurs dus à son rang, mais il n'en est pas moins vrai qu'il a été reçu ailleurs à bras ouverts ot quo 1 année prochaine nous subirons les conséquences de ces criminelles compromissions par un renchérissement en-coro plus formidable de3 produits alimentaires.En réalité, il y a très peu de bonnes graines potagères sur le marché pour le moment. Lo pou qui a été récolté d >119. la pays so trouve encore entre les mains des cultivateurs, et ceux-ci, à l'instar -lo nbs maraîchers, exigeront des prix exorbitants, II ne faut pas être grand clerc prur prévoir pareille éventualité. La Hollande nous a beaucoup aidés, mt cours do ces trois dernières années, en ce qui concerne le ravitaillement en graines potagères. Mais il faut noter que les porte-graines, dans les Pays-Bas, ont souffert plus qu'en notre pays des fortes gelées dés mois de févrior et mars derniers. Si le gouvernement hollandais délivre donc des ucon« sents,, d'exportation, ce sera ôn quantités plutôt restreintes. Cependant les prix (hg graines do provenance hollandaise, en tôttf état de cause, seront inférieurs ù ceux ext-; gé3 actuellement dans notre bon petit pays, et les produits importés donneront bien plus de garanties au point de vue de la pureté des variétés et do la haute germination. Je crois utile de mettre le public en garde contre remballemdnt pour ainsi dire .classique,, qui se produit automatiquement lors-qu une marchandise menace de se fair& rare. Il n'y a pas péril en la demeure t attendons avec çalme les décisions do l* Hollande. Les Ligues du Coin de terre, les administrations communales, les particuliers même feront œuvre _ sago en n'achetant qu'à do£ maisons^ notoirement connues comme loyales et honnêtes, ayant à cœur -de procéder à uno expérimentation _ sérieuse de leurs graines. On évitera ainsi les déconvenues do l'annéo dernière. Plutôt que de semer des graines possédant même un pouvoir de germination de 10 a 12 p. c., il y a infiniment , plus, davantage à_ laisser les terres en friche. Il n y aura jamais trop d'espace disponible pour 1 avoine, les pommes de terre, les froments^ de mars, etc. Il importe aussi que la justice répressive ne laisse pas à la seule justice consulaire le soin de réprimer le genre d'escroqueries que je viens do signaler. J'ai assisté aux débats de la récente affaire dite du "Son,,. Un malheureux charretier, entre autres, était inculpé d'avoir troqué 200 kilos do son contre 350 *kilog d avoine, ot ce dans le seul but de auver la vie à la dornière de sas haridelles. La v neuvième chambre correctionnelle a estimé que ce _ pauvre diable avait commis une escroquerie cl l'a condamné do ço chef & S jours de prison sons sursis : peine infamante qui ternira toute la vio do ce orave homme, jusqu'ici vierge do toute condamna- s lion. Franchement, peut-on établir l'ombr® d'une comparaison entre cette peccadille — si même peccadille il y a — et les agissemenfer des écumeurs dont jo viens do narrer jrçfe hauts faits V Et cependant, ceux-ci marchent la téle haute, affament le populo sans vergogne et réalisent de très grosses forluucdt à la barbe des autorités. Ainsi que le disait un avocat à la barr<*

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This item is a publication of the title La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie belonging to the category Gecensureerde pers, published in Bruxelles from 1914 to 1918.

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