La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie

1272 0
close

Why do you want to report this item?

Remarks

Send
s.n. 1918, 05 August. La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie. Seen on 17 May 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/gx44q7s63h/
Show text

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software. 

PRIX DES ABONNEMENTS: 2 mois août-septembre, fr. t mois (août), fr* 3.80» Les demandes d'abonnement- «ont reçues exclusif vement par les bureaux et les facteurs des postes. — Les réclamations concernant les abonnements doiveni être adressées exclusivement aux bureaux de poste. ADMINISTRATION ET REDACTION Montagno-aux-Korbes-Potagércs, 33, Bruxelles LA BELGIQUE PRIX DES ANNONCES : Pet. annonces, la ligne, Ir. S.Q52. — Réclames avant les annla lig., Ir. 2.50. — Corps du journal, 1* lig., Ir. 7.50. —Faits divers, la lig., tr. 5.00. —Nécrologie, la lig., Ir. Ci.30. — Coin des Eleveur s, annonces notariales, avis de sociétés (assemblées, paiement de coupons, tirages), la lig., Ir. 2.00. Bureaux de 9 à 17 heures Direction eî Administration : ggjjj |f,Va2 [?ka^3* JOS. MORESSÉE, DIRECTEUR Aujourd'hui : 'DEUX pages. Révolution économique i Tout le monde est d'accord aujourd'hui-pour voir dans les rivalités économiques l'une des principales causes de la guerre. 'Si celle-ci a pris un caractère mondial, c'est que, par suite du développement des communications et des rapports commerciaux, lia lutte économique s'était étendue au imonde entier. C'est, en somme, l'enchevêtrement des intérêts qui a déchaîné la mêlée actuelle. Le choe était inévitable ; les économistes, les sociologues l'avaient prévu. Tous ceux qui suivaient attentivement les faits pressentaient une crise. Ce fut pour sauvegarder leur situation économique que les grandes puissances développèrent leurs armements, étendirent leurs alliances, pratiquèrent cette politique d'expansion qui devait faire naître le conflit. ; En fait, la guerre existait longtemps avant la guerre sous cette forme moins brutale mais noin moins réelle : la concurrence. 'Elle continue de se développer parallèlement à l'action militaire : dans les deux camps, les politiciens" se préoccupent d'.s-eurer l'avenir, de réorganiser la vie économique sur de nouvelles bases. 11 est vrai que sur ce chapitre leurs points de vue restent toujours aussi opposés et- il apparaît chaque jour plus clairement que cette divergence reste un des principaux obstacles à la paix. Il6erait prématuré de s'essayer dès maintenant a prévoir quels projets, quelles espérances se réaliseront. i Mais à côté ou au-dessus de la volo-té des hommes, il y a une nécessité, une logique des faits qui finit par s'imposer. D'où .futilité de suivre ces faits dans leur enchaînement, de dégager les faits essentiels, ide déterminer les foyers autour desquels gravitent les causes secondaires. Peut-être pourrons-nous en Mirer quelques conclusions sur l'orientation générale et les perspectives d'avenir. *** Deux traits principaux caractérisent l'évolution du monde moderne : l'élévation du chiffre des populations et l'accroissement de la richesse. Il ne semble pas de prime abord que ces deux phénomènes d'ordre différent doivent nécessairement fournir des causes de conflit. Si l'humanité, avec les moyens dont elle dispose, parvenait à exploiter le globe rationnellement et à répartir la richesse dans la mesure des besoins, il n'est pas douteux ,qne tous les hommes trouveraient largement leur subsistance et que notre planète ■pourrait porter unè population beaucoup plus nombreuse que celle qui l'habite. Mais il arrive que, par suite de circonstances diverses, cette population est inégalement répandue à la surface cia globe, que les richesses y sont capricieusement disséminées. Le grave problème qui se pose est donc celui de l'exploitation et de la circulation des richesses. Réduite à ses propres ressources, l'En-ropé, le plus petit des continents et relativement le plus peuplé, occuperait une situation précaire, et l'on se rend compte aujourd'hui combien, pour toutes les choses indispensables à la subsistance, elle était devenue tributaire des autres continents. Mais le développement de sa civilisation lui Assurait sur ceux-ci une supériorité au moins temporaire. Depuis deux siècles^ les grandes puissances de l'Europe se partageaient le globe et l'exploitaient à leur profit. Les posses-isions coloniales, la conquête du marché mondial furent les principales sources de ■leur prospérité et l'une des causes les plus fréquentes de leurs dissensions. Depuis quarante ans surtout, elles se disputaient avec acharnement les sphères d'influence ten Europe et hors d'Europe. On se rappelle qu'en 1911 une question colon'ais faillit déchaîner la guerre. Les question de prestige et d'influence sont à l'origine de la guerre actuelle et parmi les ûuts avoués ou inavoués qui font partie du programme des belligérants et s'opposent aux négociations de paix, la possession des colonies occupe une place importante. A. force de travail, l'Europe, grâce à ses ressources d e toute sorte, avait conquis une véritable hégémonie mondiale. Or, à mesure que la guerre se prolonge, cette hégémonie lui échappe. Quelle qne soit l'issue du conflit, elle en sortira grandie peut-être moralement, mais à coup sûr matériellement amoindrie vis-à-vis des pays extra-européens.C'est, nous semble-t-il, le fait capital qui Hécoule de la guerre. Déjà différentes colonies ont manifesté des velléités de défection ; le travail de désagrégation des grands empires coloniaux commencé au XVIII0 siècle et au début du XIX" (Etats-Unis et colonies espagnoles), partiellement compensé par la conquête du continent a'fricain, se poursuivra plus rapidement : l'indépendance des grandes eolonies n'est qu'une question de temps. Il est à craindre que des Etats devenus plus puissants, tel le Japon, ne mettent un jour la main sur celles des colonies européennes situées à leur portée et qui arrondiraient sans beaucoup de risques laurs propres possessions. C'est chose faite pour une partie des eolonies allemandes, sauf révision. Pour ce qui est du marché mondial, le processus s'effectue plus rapidement encore. L'Entente a réussi à éliminer provisoirement la concurrence des Puissances Centrales : c'était prévu. Mais ce qui l'était moins, c'est que les Etats européens de l'Entente, loin de bénéficier dans une large mesure des nouveaux, débouchés créés par la disparition de leur concurrent, ee verraient évincer à leur tour par de nouveaux concurrents moins atteints qu'eux par la guerre (Etats-Unis et Japon) et disposant ■d'une avance qu'il leur est maintenant moins que jamais possible de regagner. On a pu lire ces jours-ci dans «La Belgique!) la reproduction d'un article du «Journal of Commerce», dont l'auteur se plaint amèrement de voir les Américains envahir le marché ehmois, prendre des commandes, accorder des crédits et s'assurer ainsi urne sorte de monopole pour les années qui suivront la guerre. On espère que les choses changeront. '<( Après la guerre » reste un mirage auquel beaucoup d'intéressés se laissent prendre. Il suffit de réfléchir aux conditions nouvelles de la production en Europe pour évaluer les chances de succès. Manque de bras, de matériel, de capitaux, de moyens de transport : telles seront les difficultés auxquelles se heurteront les producteurs européens. Les impôts dont ils seront grevés paralyseront leurs efforts et ies mettront dans une situation d'infériorité vis-à-vis de leurs concurrents. L'organisation qui faisait la force des grandes Industries, sera à refaire, la production ayant été orientée pendant des années vers les industries de guerre. Le matériel ouvrier aura baissé de qualité par suite du chômage, volontaire ou forcé, de la mobilisation, du manque d'apprentis. Il ne faut pas oublier non plus la question primordiale en matière commerciale du premier arrivant.Les pionniers qui „ . essayeront de reconquérir le marché rnon- "5- dial trouveront les places prises, et il sera ™" difficile d'en déloger les occupants. Enfin, les Etats de l'Europe seront deve- Jljp nus, au., point de vue financier, tributaires de l'étranger. D'un côté le Japon se iibère, les Etajs-Unia sont devenus le banquier de l'Entente. .L'Europe est en train d'hypothé- hui quer son patrimoine et de se lier les bras ies pour l'avenir. •re. Il ne s'agit pas, en la circonstance, de est craintes vagues formulées dans un but ten-)m- dancieux, mais de constatations, de faits ux, réels que chacun peut touéher du doigt, au Dira-t-on que l'Europe n'est qu'un con-vê- cept géographique, que l'existence des iléa Etats est indépendante de celle de leurs voisins ? En fait, les pays reliés géographites, quément le sont aussi au point de vue éco->ux nornique et, s'ils comprenaient leur véri-•es- table intérêt, auraient tout avantage à vivre ;ar- en paix. Les voisins sont des alliés natu-an- rels ; leurs rivalités proviennent de concep-ne- lions étroites et mesquines. uè- Les efforts qui tendraient à diviser l'Eu- ralt roPe en prolongeant là guerre économique ne feraient que consommer 6a ruine. Une ips Europe désunie serait à la merci du Nou- iru- veau Monde et de l'Asie organisée. Une ice. Europe unie constituerait dans le concert èle- mondial un élément avec lequel on ne pour- ;ux rait se passer de compter. '..s- Les Puissances Centrales l'ont compris : no- elles essayent de former un noyau et de ■rai s'unir étroitement au point de vue -économies- que. Coupées du reste du monde par le 'ait blocus et réduites à leurs propres ressour-di- ces, elles ont été obligées d'établir la vis !s à économique sur des bases nouvelles. Pour dès un grand nombre de leurs entreprises, il lies s'agira de recommencer à nouveaux frais et de rebâtir entièrement l'édifice. Elles ne „té se font pas illusion sur les difficultés qui les igi- attendent après la guerre et tâchent de se 'où' prémunir en préparant la période de tran-en- sition, sis, Elles se préoccupent d'abord d'améliorer rels leur marché intérieur, non dans le but de ■tre s'isoler indéfiniment du reste du monde, lu- mais pour trouver une base nouvelle et plus ier- solide à leurs relations mondiales. Tel est le programme du Conseil économique de l'Europe centrale qui vient de 6ô fonder à l'é- Berlin (il existait déjà un comité analogue du composé de parlementaires) et qui cornent prend des personnalités en vue, financiers, industriels, grands commerçants de l'Alle-ces magne et de l'Autriche-Hongrie. Leur but ent est d'établir une communauté d'intérêts on- plus étroite avec leurs alliés d'aujourd'hui, 3lle de créer un centre qui, à raison de son im-ra- portance, - accroîtra par la suite sa piiis-ffla sance de rayonnement. îux De pareilles alliances ne sont pas néces- ge- sainement dirigées contre l'étranger. On ète peut très bien concevoir, dans le cadre d'un 3up accord international destiné à rapprocher tous les peuples économiquement, des grou- on- pements plus étroits justifiés par la com- ga- munauté de race,la situation géographique, jue le développement historique, ies richesses isé- naturelles ou acquises, le caractère de pro- est duction, etc. Les contrats internationaux fia- conclus avant la guerre en reconnaissaient la légitimité en admettant des accords particuliers passés entr6 un certain nombre de En- contractants (Union postale, etc.). iti- Celui qu'ont projeté et qu'élaborent les na- Puissances Centrales n'est que la déduction au- logique des faits et une assurance pour ses l'avenir. Par là se manifeste l'esprit pra- lait tique de leurs dirigeants et leur sens des its. réalités. Ils tirent des événements la leçon lui qu'ils comportent et reconnaissent dès au maintenant la nééessité de constituer de nouveaux groupements économiques plus lis- largement conçus. )b? La réalisation des mesures prises ou es- projetées reste provisoirement subordonnée ;hé aux faits de guerre. D'autre part, les nou-de veaux groupements, où qu'ils se forment, lus ne sont pas le dernier mot de l'évolution ■ais économique. Ils constituent néanmoins un ent progrès et sont un acheminement vers une ice exploitation plus rationnelle du globe, confie dition de la paix universelle, dé- -• t LES OPÉRATIONS A L'OUEST ies Paris, 4 août : jns Le correspondant de guerre du Matin au JPe grand quartier général britannique mande en date du r* août au matin : ses — Les détachements de reconnaissance nie restent très actifs sur tout le front britan-llir" nique. Des troupes américaines 60nt aussi ^e" arrivées dans la zone de combat anglaise. » sue ^ Z- tre Les événements de Russie rjUj Moscou, 4 août : La presse publie des informations sur les sj.£ derniers moments du Tsar. Il en résulte que Nicolas II a fait preuve du plus grand sang-^ froid. Au moment d'être fusillé, il a écrit la note suivante : a_ — Epargnez ma femme et mes malheureux ^ ~ enfants innocents. Puisse mon sang préserver ,r^ la Russie de l'écroulement. » m- **# * ' Madrid, 3 août : ' Le journal El Sol apprend de bonne source un ffUe le ministère des affaires étrangères a sollicité l'intervention de toutes les puissances 'Jj belligérantes pour obtenir le transfert en Es- JJj"" pagne de la veuve et des filles du tsar Nicolas. jrs Interviewé à ce sujet par le correspondant de )UJJ l'Agence Havas, M. Dato a répondu qu'il était exact que le cabinet intervenait dans ce sens à la demande du Roi. 19 re. Zurich, 3 août : re- La Zuricher Post écrit que le gouvernement -n- des Soviets a déclaré officiellement que l'état ait de guerre existe effectivement entre la Grande- de Bretagne et la Russie. Ke »** )ar Stockholm, 3 août : er- On mande de Pétrograd : ux — M. Zienevief a découvert une nouvelle la conjuration. Contrairement aux soupçons, les int conjurés ne sont ni des socialistes révolution- mt naires ni des anarchistes, mai, bien des Ca- On dets qui font cause commune avec les Cent- e» Noirs. Un grand nombre de Cadets ont été of arrêtés.» re- «** Xe Zurich, 3 août : es Du correspondant à Moscou de la Neue Zu- jué richer Zeilung : uj_ — Les socialistes révolutionnaires de gauche, dont la révolte a été réprimée par le gou- jj vernement maximaliste après l'assassinat du jgij comte Mirbach, ont tenté de commettre de re nouveaux assassinats dans plusieurs casernes ' bolchevistes. En guise de protestation contre l'exécution de deux cents membres du parti ï socialiste révolutionnaire, de hauts fonction-naires appartenant au parti ont quitté les bu- Jl reaux du gouvernement » ,6S *. , * Jli ri? Moscou, 3 août? Des perquisitions domiciliaires ont eu lieu e'* en vue de découvrir les vivrés cachés. . Vlsvestija dit qu'il est faux que Mmo Spiri- I111 donowa ait été passée par les armes. Ta v- **# tée Zurich, 3 aoûtï La Nouvelle Correspondance annonce qu'une formidable bataille se livre depuis trois jours dans la région située au nord d'Ufa entre les ip- troupes de la Garde Rouge et les 1 chèques-^lo-<a vaques. Aucune décision n'est intervenue jus-er- qu'à présent. lui **« • . Pétrograd, 4 août : De l'Agence télégraphique : Après un siège en règle, ies troupes du Soviet ont occupé Jaroslaw et purgé la ville des socialistes révolutionnaires. Les chefs de la contre-révolution ont été exécutés. 1 Des automobiles blindées et des canons de gros calibre ont été mis en action dans la grande bataille livrée pour la possession de Jaroslaw. AU dernier moment, environ > 5,000 soldats et officiers ont tenté de se ■ sauver en traversant le Volga; ils se 6ont ; tous noyés. Jarosla\V a beaucoup souffert du bombardement. j> *** Kief, 3 août : L'exécution du traité postal-télégraphique ■ conclu entre la Russie et l'Oukraine a reçu un ! • commencement d'exécution; Les premiers colis postaux sont arrivés hier de Russie à Kief. ! *** Moscou, 3 août : La Pravda annonce que les croiseurs anglais bombardent Arkhangel. A cette occasion, elle . publie l'appel suivant : > — Les canons du capitalisme anglais bom-, bardent l'Arkhangel des Soviets. Ils détruiront ! de même les quartiers ouvriers de Moscou si , nous n'anéantissons pas les détachements [ tchèques-slovaques de i'état-major britannique. » »** Helsingfors, 3 août : [ De l'Hufvudsladtbaldel: — De leur propre initiative, les habitants des îles Aland ont commencé à détruire les • fortifications établies par les Russes au début ' de la guerre, de manière à ce qu'elles ne puis-J sent plus constituer une menace pour la ' Suède. » i 5 Londres, 4 août : > Le Daily Mail annonce que le général-major 5 japonais Nakashima a été nommé comman-' dant en chef des troupes de l'Entente opérant • en Sibérie. —o ; jLa guerre navale \ Copenhague, 3 août : î Le vapeur néerlandais Zwantzc Cornclciv , qui transportait du bois de mine de Bervik à ' Hartlepool, a été incchdié par un sous-maun [ allemand à 40 milles de la côte norvégienne. ' Il a été remorqué le 2 août à Christiania, où l'équipage a débarqué. • Londres, 3 août : , On mande de Washington à l'Agence Reuter : " — Le ministère de la marine annonce qu'un » sous-marin allemand a coulé le 27 juillet, à " 550 milles de la côte de l'Atlantique, le navire ' portugais Porto, qui transportait du coton. » *** Londres, 3 août : On mande de Washington au Morning Post 1 à la date du 29 juillet que le New-York WorUl • reconnaît la vaillante défense du paquebot v-us- ■ Vicia contre les sous-marins, mais estime que • l'Amirauté aurait dû se fier moins sur la vU i tesse du navire et prendre d'autres précau- > tions. Il s'étonne avec raison que l'un des plus grands navires du monde, disposant de la télégraphie sans fil, ait dû soutenir le combat [ durant un jour et une nuit, e(n vue de la côte • d'Irlande, contre des sous-marins, sans que ; des navires de guerre se soient portés à son secours.; —■ La marine anglaise, dit-il, ne s'est pas i montrée à la hauteur de sa tâche. Nous approuvons entièrement la décision prise par les - autorités de Washingotn de faire convoyer les ; navires destinés au transport des troupes ;ï , leur voyage de retour. Tout étant -mis en ^ œuvre pour garantir la traversée de l'océan . anx hommes, il n'est que juste qu'il en soit de i même des navires, desquels dépend la vie des peuples. » ! *** , Berlin, 3 août : ; Il résulte d'une statistique établie sur les données fournies par les journaux neutres et ! ennemis qui nous sont parvenus que, pendant la quatrième armée de guerre, 1,827 vapeurs, 672 navires marchands» 287 chalutiers, 27 navires à moteur, soit au total 2,813 navires marchands, ont été détruits par des mesures de guerre ou ont sombré par accident. Etant donné que ées informations sont incomplètes et qu'en outre, depuis que sévit la guerre sous-marine illimitée, nos ennemis ne publient leurs pertes que lorsqu'il leur est impossible de les cacher, les chiffres ci-dessns l sont déjà suffisamment significatifs. EN AMÉRIQUE » New-York, 4 août : Un grand nombre de citoyens américains descendants d'Allemands et d'Autrichiens ont été condamnés à des peines d'emprisonnement variant de 18 mois à 20 ans pour avmr refusé de se battre contre les Puissances Gen-5 traies. M. Baker, ministre de la guerre, a , contresigné les jugements des conseils>Me ' guerre. ( *** Lima, 3 août : Le ministère est démissionnaire. DEPECHES DIVERSES | Amsterdam, 4 août : ' Du llandclsblad : ' — La dernière bande de territoire belge non encore occupée est devenue inhabitable par | suite du bombardement incessant et des opé-! rations militaires d.e l'Entente. En corïteé-' quence, des colonies auxiliaires de la Croix-' Rouge ont tout d'abord transporté les habitants à Louviers, d'où ils seront expédiés dans les villes du centre et du midi de la France, en tenant compte de leur profession et de : leurs aptitudes. Les Belges évacués seront sur-^ tout employés par l'agriculture qui, on le sait, manque de main-d'œuvre. ' *** La Haye, 4 août: Des statistiques sérieuses évaluent à 11 millions le nombre total des tués de tous | les belligérants jusqu'à la dernière offensive du 15 juillet à l'Ouest et celui dés . blessés et des . mutilés à 19 millions. Londres, 4 août : Des économistes anglais évaluent les dettes contractées par- l'Europe jusqu'au 15 juillet dernier à 1,000 milliards de francs, sommé qui dépasse la fortune publique en temps de paix de l'Angleterre, de l'Alié- magne et d» l'Autriche-Hongrie. «** Paris, 3 août: La Chambre française a continué1 à discuter hier le projet de loi relatif à l'appel sous les drapeaux de la classe de 1920. Un nombre extraordinaire d'amendements ayant été déposés, M. Clemenceau a déclaré catégoriquement que le gouvernement estimait qu'il avait fait le maximum de3 concessions permises par les nécessité.? de la guerre; en conséquence, le gouvernement posera la question de confiance pour chacun des amendements. La plupart des amendements ont été alors retirés ou rejetés et les divers articles de la loi votés. M. Clemenceau a dit ensuite que le jour de l'appel sous les drapeaux de la classe de 1920 n'était pas encore fixé. M. le député Mayeras a affirmé que M. Clemenceau ne se servait pas mieux des troupes disponibles que ses prédécesseurs. Au nom des socialistes, M. Renaudel a déclaré qu'il voterait contre le projet, qui a enfin été adopté par 358 voix contre 161 et un grand nombre d'abstentions. COMMUNIQUES OFFICIELS ; Communiqués des Puissances Centrales 1 2 Berlin, 4 août. — Officiel de ce midi : i Théâtre de la guerre à l'Ouest. j Armées du feld-maréchal prince héritier J Ruppreclit de Bavière : 1 ' La canonnade a augmenté d'intensité la nuit; elle est devenue très violente à certains moments au sud-ouest d'Ypres et des deux cûtés de la Somme. Des deux côtés J d'Albert, sans y avoir été forces par l'en-, nemi, nous avons retiré sur la rive orien- 3 taie de l'Ancre ceux de nos postes qui se trouvaient a l'ouest de la rivière. Nous avons fait des prisonniers au cours de fruc- . tueux Combats livrés entre avant post,-v au î sud de la Luce et au sud-ouest de Mont-didier.. / Armées du prince héritier allemand : t Aucune opération. Nous sommes en'con-i tact avec l'ennemi sur l'Aisne (nord et est ; de Soissons) et sur la V-esle. Le lieutenant Billik a remporté sa vingt- huitième victoire aérienne. **.* Berlin, 3 août. — Officiel du soir : Pas d'opération à signaler. s Berlin, 3 août. — Officiel : t Dans -la zone barrée à l'ouest de l'Angle- - terre, nos sous-marins ont encore coulé 13,000 1 tonnes brut. Vienne, 3 açût. — Officiel de ce midi : Sur le front de montagne en Vénétie, les r opérations restent plus actives. Sur le front au sud-ouest, dans la matinée t du 31 juillet, un de nos meilleurs aviateurs de chasse — le premier-lieutenant Frank Linke Crawford — e:;t tombé glorieusement au cours d'un combat aérien. En Albanie, nous avons encore gagné du terrain des deux côtés du cours supérieur du Devoli. •; **» > Constanlinople, 1er août. — Officiel : Sur de nombreux points du front en Pales-j tine, duels d'artillerie très violents à certains moments. Dans le secteur de la côte et à l'ouest de la route de Jérusalem à Nablus, nous avons repoussé des détachements de re-. connaissance ennemis. Dans la vallée occi-t dentale du Jourdain, de violentes fusillades , entre avant-postes ont amené une canonnade 2 de longue durée. Sur la rive orientale du Jourdain, les opérations ont été aussi plus actives que d'habitude. Une de nos escadrilles aériennes a efficacement bombardé le camp établi t par les rebellés à l'ouest de Maan. i Sur le front oriental au nord de la Perse, ! nos troupes ont purgé la région d'Urmia de ^ bandes arménienncs-nestoiiennes qui se tc-I naient en contact étroit avec les Anglais. Nos . détachements de , couverture ont occupé la s ville d'Urmia. Sur les autres fronts, la situation n'a pas t changé. - Berlin, 3 août. —- Officieux : Depuis le 27 juillet, les Français font des efforts inouïs, mais vains, pour avancer au 5 mont des Sorcières. Le matin du 27, ayant, " après une longue préparation par l'artillerie, 3 profité du brouillard pour prononcer une atta-b que imprévue, ils'réussirent d'abord à faire 1 reéuler nos avant-postes et à gagner quelques 1 centaines de mètres de terrain, mais dont 1 bientôt une partie leur fut reprise par une ~ contre-attaque. Les autres points où l'ennemi • avait réussi à prendre pied furent pris sous un feu convergent des plus destructeur, et nos troupes de la Basse-Saxe les réoccupèrent sans essuyer la moindre perte. Sur l'un des • j points ' d'appui, notamment dans le bois des ! Bombes, nous avons compté 40 morts; en avant du front d'une compagnie, le nombre ' s'en élevait à plus de 100. Nos canons étaient si précis que les survivants accouraient dans nos lignes les mains levées et complètement e démoralisés. Une seule de nos divisions a fait plus de 300 prisonniers, dont des officiers français qui nous ont déclaré qu'ils avaient l pour instructions de conserver à tout prix la ? ligne occupée le 27 près du mont des Sorcières et que, par suite, leurs pertes furent particu-s fièrement lourdes. Le général Gouraud, commandant de corps d'armée, avait envoyé encore dans la fournaise la 27e division, qui avait eu récemment tant à souffrir de notre feu au mont Kemmel et qui n'était pas encore entièrement remise de ses pertes. Ce ne fut qu'après un combat de quatre jours, au cours duquel l'ennemi jeta constamment de nou-s veaux bataillons dans cet enfer, les envoyant < systématiquement à la boucherie,, que nous - pûmes le déloger. Les Français avaient une r fois de plus sacrifié des réserves précieuses ■ sans obtenir le moindre résultat. - Berlin, 3 août. — Officieux : En développant les combats livrés hier par nos avant-postes en Champagne, nous avons avancé nos lignes sur un front de 5 kilomètres, malgré une opiniâtre résistance. Les cent prisonniers, dont deux officiers, que nous avons faits,à cette occasion appartiennent à deux divisions françaises différentes. Berlin, 3 août. — Officieux : Notre mouvement de repli signalé hier a complètement surpris l'ennemi, qui l'a laissé 1 s'effectuer sans l'entraver : il n'a osé nous r poursuivre qu'avec la plus grande prudence, ■ en déployant des forces importantes, qui ont - subi des pertes sensibles sous le feu efficace - de nos mitrailleuses et de nos canons de dé- • fense. s *** Berlin, 3 août. — Officieux : 2 Au cours des grandes opérations qu'elles ont - effectuées pendant la dernière année de guerre, » les Puissances Centrales se sont emparées, près de Tarnopol, de Riga et d'Oesel, de plus de 600 canons, d'un millier de mitrailleuses, d'un grand nombre de milliers de prisonniers l et d'un matériel de guerre d'une valeur inap-5 préciable. En Italie, dans l'espace d'à peine - un mois, nous avons, outre 300,000 prisonniers i et plus de 14,000 kilomètres carrés de terrain conquis, pris au delà de 18,000 canons, 3,000 mitrailleuses, 400 lance-mines, 150,000 fusils, un million do grenades à main, plus d'un mil-s lion et demi d'obus, 52 millions de cartouches, i 150 avions et enfin tout 1© matériel des deux armées italiennes bétonné dans les positions [ ou entassé dans les camps des étapes. Rien . que le renouvellement d'un© partie de ce matériel a coûté des milliards à l'Italie. Après notre marche en avant dans l'Est, en février 1918, nous avons capturé 4,381 canons, . 9,490 mitrailleuses, plus de 750,000 fusils, ; 2,867,000 obus, plus de 102 millions de cartou-. ches, 210 locomotives, au delà de 26,000 wa-1 gons de chemins de fer, 63,000 autres véhi-. cules de tous genres, 1,278 automobiles, 1,705 [_ canons de campagne et 152 avions. Le butin tombé entre les mains de nos ar-. mées lors de notre offensive à l'Ouest en 1918, , n'a été guère moindre : outre 2,800 canons et • plus de 13,000 mitrailleuses, nous avons pris ; une telle quantité de matériel de tout genre qu'il n'a pu éneore être évalué jusqu'à pré-: sent. ) Berlin, 3 août. — Officieux : Le 1er août, à 7 heures du soir, l'ambulance i Labry; située près de Conflans, à l'écart de toutes autres installations militaires et que • les signes distinctifs de la Croix-Rouge fai-i saient nettement reconnaître, a été bombardée l par des aviateurs ennemis. *** l Berlin, 3 août. — Officieux : L'échec de leur attaque aérienne du 10 juillet contre Coblence ne leur ayant rien appris, nos ennemis en ont prononcé une nouvelle le 31 juillet contre Sarrebruck, dans l'intention de semer la mort et Ja destruction dans cette ville paisible et d'y tuer des femmes et des enfants, comme le veut la haine q-ui anime leurs peuples et que renforcent les excitations journalières de leur presse. Un grand nombre d'escadrilles se dirigèrent vers la Saar, dans la direction de Sarrebruck. Ils n'ont pas réussi à atteindre leur objectif. Le service de surveillance ayant signalé aussitôt leur arrivée, nos avions de défense s'élevèrent pour les accueillir à leur manière. Malgré leur infériorité numérique, nos aviateurs n'hésitèrent pas à attaquer, et un combat aérien des plus violent s'engagea, qui se corsa très vite, des escadrilles de secours s'étant élevées de tous côtés, et se transforma bientôt en une bataille aérienne comme on n'en avait pas encore vue au-dessus du sol allemand. L'ennemi, surpris par notre audace, s'empressa de chercher le salut dans une fuite précipitée en se fiant à la vitesse de ses appareils, mais en vain. L'escadrille qui avait pris l'initiative de l'attaque fut détruite, nonobstant une défense opiniâtre. Les premiers' avions abattus tombèrent près de Saargeminde, les autres près de Saaralben. Ayant perdu le tiers ) de ses effectifs, l'escadre anglaise s'empressa de rebrousser chemin, poursuivie par le feu de nos avions, en laissant sept appareils entre nos mains. Communiqué:; des armées aillées ; Paris, 3 août. — Officiel de 3 heures : ! Au cours de la nuit, nos troupes ont pour-' suivi leur avance vers la Vesle. Sur notre gauche, elles bordent l'Aisne entre Soissons et 1 Venizel. 1 *** Paris, 3 août. — Officiel de 11 heures : Au cours de la journée, nos troupes, refoulant les arrière-gardes ennemies, ont continué ■ leur marche victorieuse sur un front de cin-quante kilomètres environ en direction de la 1 Vesle. Sur notre gauche, nos troupes bordent • les rives sud de l'Aisne et de la Vesle depuis ■ Soissons jusqu'à Fispies, dont les Américains tiennent les lisières. A l'est de Fismes, nos ; troupes ont atteint la ligne générale nord ; de Courville - Branscourt - Courcelles -Champi- ■ gny. Les reconnaissances de notre cavalerie ! opèrent le long de la voie îerrée de Soissons à ; Reims. Sur certains points, notre progression i a dépassé, depuis hier, dix kilomètres. Plus de cinquante villages ont été délivrés dans > cette seule journée. : ; Londres, 3 août. — Officiel : = Nos patrouilles continuent à avancer dans 1 le secteur d'Albert. Nous avons occupé la plus grande partie du terrain que tenait l'ennemi 1 à l'ouest de l'Ancre. Au sud-est d'Hébuterne, nous avons nettement repoussé d'importants détachements de reconnaissance allemands. ; i Romé, 3 août. — Officiel': Les opérations de l'ennemi ont été peu importantes hier. Notre artillerie et celle de nos alliés ont dirigé un feu roulant efficace sur le terrain situé à l'arrière des lignes ennemies établies sur le haut plateau d'Asiago. Nos patrouilles ont harcelé les Autrichiens sur tout le front. Dépêches Diverses Paris, 3 août : Du Petu Parisien: — La Commission nommée par la Chambre a adopté le projet de loi du gouvernement relatif à la répression des fautes graves commises par des officiers supérieurs devant l'ennemi. La Commission a seulement modifié la t composition du conseil de guerre compétent. Elle propose qu'il soit présidé par le premier ; président de la Cour de cassation, assisté de \ deux membres de la Cour de cassation et de i deux généraux de di-vision ayant servi devant l'ennemi. » *** Paris, 3 août: La Chambre s'est ajournée au 5 septembre. *** Paris, 3 août: M. Cailiâux a déjà subi deux cents jours de prison préventive et a été entendu cinquante six fois. Le dossier comprend 4,000 pièces, tandis que celui de Bolo Pacha n'en contenait f que 3,500. *** Paris, 3 août: Du Journal: — Les bouchers parisiens ont décidé de fermer leurs magasins trois jours par semaine jusqu'en automne. Ils protesteront de nouveau „ auprès de la municipalité contre le manque de ' viande. » *** Paris, 3 août : ! A l'exemple de Saint-Etienne, la municipa-3 lité de Lyon a l'intention d'établir des cartes 1 de tabac. *** Londres, 3 août? A la Chambre des Communes, au cours de ! la discussion de la question irlandaise, M. ; Dillon, chef des nationalistes, a constaté qu'il ' n'existait pas l'ombre d'une preuve d'une con- ; juration allemande^ [ *** • Paris, 3 août : Le capitaine Gordon Bell, sportsn.un .uglais bien connu, qui avait fait la campagne des Balkans, a fait une chute mortelle en avion. *** l Londres, 4 août : Le directeur général des postes annonce que les télégrammes privés pour la Russie ne seront désormais plus expédiés. Les correspondants de journaux anglais à Stockholm prétendent que cette interruption du service télégraphique est due aux mesures prises par le gouvernement des^Soviets, qui veut ainsi empêcher les rapports entre les socialistes révo-i lutionnaires et les puissances de l'Ouest. i Londres, 4 août : Du « Daily Mail » : — L'Irlandais Downing, qui aurait été débarqué en Irlande par un sous-marin allemand, a été condamné à mort par le 1 Conseil de guerre. Toutefois, sa péine a ôlè • commuée en travaux forcés à perpétuité. » 1 Amsterdam, 3 août : Les journaux annoncent que des vaches laitières et des génisses seront de nouveau exportées à bref délai des Pays-Bas en'Allemagne.«** > Athènes, 3 août : Le ministre de la marine a proposé d'appli- ■ quer une amende de 10 millions de francs à 1 l'armateur Abaticulos, qui s'est dessaisi de t deux steamers au profit d'un étranger, contrai- > rement à la loi qui défend le changement de i pavillon sur les navires de la flotte marchande. • Deux autres armateurs ont été condamnés à des amendes de 2 millions et de 3 millions de francs. *** Berne, 3 août : Une formidable explosion s'est produite dans le port japonais de Simonosaki. Un train chargé de poudre a sauté ; l'explosion a .«,ué un grand nombre d'ouvriers. Un train ?xpre.ss, qui passait au même instant, c déraillé; soixante voyageurs ont, péri. | PETITS GAZETTE Ironie Je suis en arrêt devant l'étalage de ce magasin d'articles de ménage. Il y en a pour tous; les goûts, sinon à des prix à la portée de toute^ les bourses : ça doit coûter très cher aujourd'hui pour se faire une petite installation à' peu près potable, et Mimi Pinson doit faire plus souvent qu'à son tour la grimace... Mais, alignés à même le trottoir, voici des pots de grès de toutes formes et de toutes dimensions. Ça coûtait des centimes avant la guerre, ces ustensiles grossièrement façonnés, et ça coûte aujourd'hui les yeux de la tête. A: quoi ça peut-il servir ? — On y peut faire mijoter de l'oseille, du cerfeuil • et des tas d'autres #légumès dans la saumure, observe ie camarade avec qui je muse, allant de boutique en boutique, histoire de tuer le temps. S'il s'agit de faire des con-' servfes de cerfeuil, par exemple, voici comme il faut que tu t'y prennes : tu étales une couche* de cerfeuil dans le fond du récipient, tu la saupoudres copieusement de sel, tu... » Et le robinet étant ouvert, la suite de la recétte coule de source: c'est du reste simple comme bonjour. — De même, reprend-il quand il est arrivé au bout de son cerfeuil, si tu veux être assuré de pouvoir t'appuyer de temps en temps, en hiver, un bon potage à l'oseille, tu..'. » .Mais brusquefnent je m'aperçois que mon camarade fait fausse route, que ces pots-là ne' sont pas pour les usages qu'il m'indique, et c'est une étiquette collée sur un de ces pots qui m'en fait la révélation. Cette étiquette porte, en effet,' ces mots : «Faites vos provisions de beurre pour l'hiver l » Entre parenthèses, c'est moi qui ajoute le point d'exclamation que vous venez de voir au bout de cette invite. L'étiquette ne porte pas ce point d'exclamation ni aucun autre signe de ponctuation, du res-te. Non : on vous donne simplement,; le plus simplement du monde, un petit conseil' très sage qui ne comporte que strictement ce qu'il doit comporter, sans qu'il y ait trace d'intention, chez celui qui le donne, de communi-' quer à celui qui le reçoit quelque émotion que' ce puisse être. Ce « Faites vos provisions de beurre pour l'hiver» ne m'en fiche pas moins comme une petite secousse. Je m'adresse familièrement au pot qui porte cette étiquette. Je lui demande où c'est qu'il faut que je coure pour faire cette1 provision de beurre, et j'entends qu'il me ré-, pond que eela ne le regarde pas. Je perçois,1 dans l'intonation de cette réponse, grossière' comme une apostrophe de directeur de bou^ chérie communale, que ce pot me considèr^ comme un personnage de qualité inférieure e? qu'il me tient en outre pour un imbécile total. Est-ce que ça se pose, des questions de ce; genre-là? Comme cependant j'insiste, il me fait : — Ma contenance est de vingt kilos* T'aSj qu'à t'abouçher avec un fraudeur — les fraudeurs, tu le sais, pullulent. Il aura tôt fait de te* fournir de quoi me remplir la panse. Avec sept cents à huit cents francs, tu en verras les marionnettes et tu seras assuré de pouvoir, durant tout l'hiver qui s'avance, faire fristouilley ta bidoche et mettre par dessus le marché dji« beurre sur tes tartines. J'ai dit... » Oui, ce pot a dit... Après quoi, on lui a tourné le dos, sans penser à le remercier de sa bonne obligeance. On' s'est arrêté devant la boutique proche, celle où l'on vend des œufs. Il y en avait plein des corbeilles à l'étalage. Et, ici encore, une étiquette : «Faites vos provisions pour l'hiver.»' — Tu ne crois pas, me dit mon camarade,' qu'on se fout un peu de nous? J'ai répondu : — Il f a des chances pour...» MontreZ'moi donc ce sein... Cette jeune maman dit: — Ce lactigène qué le Comité National fait distribuer aux mères nourrices leur fait le plus grand bien... » Sans qu'ils s'en rendent compte, tous les yeux se portent vers la jeune maman et, cependant que du rose monte à ses joues, ils constatent qu'en effet la jeune maman se porte bien : elle est très «poitrinaire», comme dit ma petite amie Maria quand elle parle de sa tante... Mais les yeux s'avisent que ce qu'ils font là' est inconvenant et ils vont se promener ailleurs. Alors, la jeune maman reprend son discours : — Oui, ce lactigène est vraiment un produit remarquable. Il n'a qu'un défaut: c'est d'être très exigeant. Il faut, pour le préparer, un litre de lait et septante-cinq grammes de sucre par jour. Le lait — je parle pour les mamans qui, comme moi, ne sont pas tout à fait pauvres — se trouve encore assez facilement, mais! pour le sucre, c'est une autre affaire. » J'interromps : — Vous avez votre ration qui, si je ne fais erreur, est de sept cent cinquante grammes par mois... — Ne vous donnez donc pas la peine de faire des calculs : je vais vous les faire moi-même. .Donc, ma ration de suctre me permet de préparer mon lactigène pendant dix jours, à condition de n'en pas distraire un morceau pour mettre dans ma céréaline, dans ma torréaline, dans mon café ou.dans mon tilleul. A ces sept cent cinquante grammes de ma ration personnelle viennent s'ajouter les sept cent cinquante grammes de la ration de ma petite Simone, et' me voici rassurée pour vingt jours... — Et il n'y a pas moyen d'avoir une ration1 supplémentaire ? — Si, et j'allais précisément vous le dire.i Les mamans qui allaitent peuvent obtenir une' ration suplémentaire de sept cent cinquante' grammes de sucre, à la condition de la demander et de subir une visite médicale. — Ça se comprend... — Fort bien ! Seulement, s'il se comprend que cette visite médicale soit nécessaire — il, faut bien que le médecin se rende compte de visu nue la mère qui demande la ration supplémentaire de sucre n'est pas une nourrice.sèche. — il se comprend moins que le médecin ait/ besoin de faire cette constatation-là une -fois* par mois. On peut exiger d'un malade qu'il passe périodiquement à la visite, le malade' pouvant dans l'intervalle qui sépare deux vi-' sites voir son état s'améliorer, mais une maman qui allaite n'est pas une malade, et if' semble bien que dès l'instant où il a été reconnu qu'elle donne elle-même à boire à son bébé, il n'y a pas lieu d'en devoir faire dix ou douze fois la constatation. Pourquoi ne dé-livre-t-on pas aux mamans qui se trouvent' dans mon cas un certificat ayant, par exemple,, une durée de trois ou de quatre mois ? Pourquoi les obliger à se présenter une fois par mois, tel jour, à telle heure et avec leur gosse,' et avec chaque fois septante-cinq oentimes de monnaie dans leur main, devant ce médecin, et à lui montrer... » Quelqu'un ici se mit à tousser et tout le monde, sans que je sache pourquoi, suivit cet exemple. Mais, à parler sérieusement, je trouve que lax' maman qui nous tint ce petit discours parla d'or en l'occurrence. Est-ce qu'on ne pourrait pas modifier le rô-glement dan» le sens en question? Le gazon russe Les pelouses de nos jardins et de nos parcs avaient énormément souffert du brûlant soleil ' du commencement de l'été ; les pluies de ces derniers jours ont ravivé leur éclat, La gamme ' de leurs verts est maintenant admirable. Je1 sais beaucoup de gens cependant qui préfèrent les fleurs à l'herbe, et l'on ne saurait en bonne' justice leur donner tort. Cela n'empêche que l'aspect d'une belle pelouse unie s'êtendant au pied de quelque château, ainsi qu'un tapis de velours vert, est une très douce récréation pour les regards. On sait combien les Anglais , Lgs33&!Iï 5 uSIS JOURNAL QUOTIDIEN — Le Numéro : 15 Centimes 5" Ansïé®. — Ki° s ;. «œsEaaraisflBaBBaa ^

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software. 

Er is geen OCR tekst voor deze krant.
This item is a publication of the title La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie belonging to the category Gecensureerde pers, published in Bruxelles from 1914 to 1918.

Bekijk alle items in deze reeks >>

Add to collection

Location

Periods