La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie

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13 September 1918
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s.n. 1918, 13 September. La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie. Seen on 27 April 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/kh0dv1f48h/
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LA BELGIQUE w "u-cow^ v ^ia u çjj u.««aua»i aKn^msnm^txmaxa^ûjSnixsiifjBiizssass^ssÊsas^scExamEsmaKi PRIX DES ABONNEMENTS : 3 mois ( octobres novembre - décembre), fr. 11.40; S mois (octobre-rom), V.60; 1 mois (octobre), 3.30. Les demande^ d'abonnement sont reçues exclusif cernent pat les bureaux et les facteurs des postes. — Les réclamations concernant les abonnements doivent ftre adressée* exclusivement aux bureaux de poste. ABMINIS'RATION ET REDACTION Wontagnc-fiux-Hr'TÎJcs-Foiagèrus, 31, Bruxelles. PRIX DES ANNONCES : Pet. annonces, la ligne, fr. 1.00. — Réclames avant les ann.y la lijj., Ir. 2.£0. — Corps du journal, la lig., ir. 7.50. — Faits divers, la ligne ir. 6.00. —- Nécrologie, lalig., fr. 8.50. — Coin des Eleveurs annonces notariales, avis de sociétés (assemblées, paiement de coupons, tirayes), la ligne fr. 2.00. BUREAUX do £3 û 117 haures» Direction et Administration : !£&'! !? heîr™- Jos. MORESSÉB, directeur. Jiujuitrd'hut : "DEUX pages. LA GUERRE 1/502° jour de guerre 'Les opérations n'ont pas changé d'allure. LES OPÉRATIOBS > L'OUEST jf Paris, 11 septembre : Les journaux sont unanimes à dire que le Allemands accumulent les ouvrages de de ' ïense à proximité de leur ligne Siegfried. D vastes terrains ont été mondés, notamment 'l'ouest de Cambrai. Le Temps annonce que les écluses du cana idu Nord ont été bloquées et les digues de 1; iSensée et de la Scarpe percées, de sorte qu'i ^existe maintenant une zone impraticable a: nord du bois d'Havrincourt. Le correspondant au front du Petit Parisie, !écrit que cette inondaton ne permet plus l'en] 'ploi des tanks. D'&utre part, tous les correspondants d guerre déclarent que les nouvelles position demandes sont extraordinaireïnent fortifiée e/, qu'elles ne pourront être enlevées qu'a: tf.rix de très durs combats. Il faut en consé tfquence s'attendre à un arrêt dans les opéra -,tions. D'après le Journal des Débats, la retrait .allemande est terminée. *** Paris, 12 septembre: Les journaux insistent sur la résistance tou les jours grandissante qu'offrent les Aile mands et mettent en lumière leurs contre attaques. Le. Petit Parisien signale qu'entre l'Aisne e ■ la Vesle la résistance devient plus forte et qui l'artillerie et Jes mitrailleuses allemandes son :ex/craordinairement actives sur la hauteur ai srid de Laon. Le correspondant de guerre du Temps écri -que l'armée du général Mangin se heurte ai ,.-sud à une résistance acharnée. L'ennemi dis ipose à cet endroit de moyens de défense na :turels très solides, c'est-à-dire de cavernes e ^d'anciennes carrières. Sur le plateau de Crouj ! notamment, défendu par des troupes aile 'mandes éprouvées, l'ennemi a établi avec ha bïleté d'excellents et puissants nids de résis 'ytance où il s'accroche avec une rare ténacité Même les canons de gros calibre bombarden vainement les cavernes que les Allemands on transformées en casemates pouvant abritei ^ctes milliers de soldats et d'immenses stock: KÎ'armes. — Je connais une caverne, dit le correspon dant du Temps, dans laquelle soixante Aile mands se sont retranchés depuis vingt-quatr Iheures. Ils disposent d'une douzaine de mi ^railleuses et ont des vivres et des munition: ■en abondance. Plusieurs fois déjà, on les i sommés de se rendre, mais ils refusent avei obstination. Ce n'est pas là un cas isolé. » Le correspondant ajoute que la résistant ennemie, aussi bien celle de l'infanterie qui «celle des mitrailleurs et des artilleurs, devien plus acharnée d'heure en heure. On estim que les Allemands ont créé de nouvelles et so lides positions. Sur un grand nombre de sec teups du front, le combat a déjà les allures d< la guerre do positions. **# Amsterdam, 11 septembre : Le collaborateur militaire du Tijd, exami-rnant la situation sur le front à l'Ouest, fait remarquer que les Allemands ont exécuté leur retraite de main de maître. Il fait observer <jue les mouvements de recul constituent les opérations militaires les plus difficiles. La manière dont les Allemands viennent de se replier prouve que leur haut commandement est à la hauteur de la situation et que le moral de leurs soldats est toujours excellent. Berlin, 11 septembre : On mande de Berne que la censure française a supprimé dans l'Humanité un article décrivant l'esprit des troupes françaises •d'après de nombreuses lettres reçues du front, ies auteurs de ces lettres demandaient aux chefs socialistes d'engager d'urgence une •campagne pour forcer le gouvernement à faire ■connaître publiquement ses buts de guerre ou •à mettre fin aux hostilités : ils ajoutaient que la grande majorité des soldats français dési-Tent la paix et que, quand ils entendent dire qu'il leur faudra continuer à se battre jusqu'en 1919 ou 1920, ils-se demandent qui est en situation d'affirmer chose semblable sans leur demander leur avis. L'Humanité disait qu'à sa connaissance une grande fermentation règne dans l'armée où l'on manifeste un vif mécontentement de la politique suivie par le gouvernement. — S'il n'en adopte pas à bref délai une très claire, ajoutait-elle, il s'expose à voir surgir au front des événements désagréables et qu'il lui sera impossible d'empêcher, même en envoyant sur d'autres théâtres de la guerre, comme il le fait en ce moment, les régiments dont il est le moins sûr. » Les événements de Russie Berne, 12 septembre : On mande de Stockholm : — La mission militaire italienne, arrivée la nuit dernière de Russie à Stockholm, a déclaré à des journalistes que M. Lénine a succombé. » *** Pétrograd, 11 septembre : Du IVetscheranaja Kommuno: — L'état de santé de M. Lénine s'est amélioré au point que le patient peut déjà s'intéresser aux affaires, » *** Essen, il septembre : Du correspondant à La Haye de la Bhei-viisch-Westfâlische Zeituno: •— On m'assure qu'il est arrivé ce matin en Hollande un télégramme rédigé en français et •en russe, lancé par sans-fil par le gouvernement français au gouvernement des Soviets, auquel il est donné quarante-huit heures pour mettre en liberté les nationaux français arrêtes. Si les maximalistes ne cèdent pas, la France prendra d'autres mesures. » Zurich, Il septembre :* On mande de la frontière russe à la Neue Zuricher Zeituno : — L'état de siège renforcé a été déclaré à Moscou. Toutes les principales rues de la ville sont barrées militairement. Les passeports des voyageurs sont minutieusement examinés. Les habitants n'osent plus sortir de ;hez eux de crainte des troubles. Il semble lue les socialistes révolutionnaires ne cher-îhent plus à fomenter de révoltes contre le jouvernement des Soviets, de peur que celui-:i ne fasse executer ceux des leurs qui sont en on pouvoir. » , *** Amsterdam, 12 septembre : On mande à VAlgemeen Handelsblad que, après le Daily Express, la situation devient xcessivement précaire à Moscou et à Pétro-rad et que cet état de choses est de nature à auser un grand embarras à l'Angleterre. En net, mille Anglais au moins, dont quelques-ris occupant des positions élevées, sont en--rmés en ce moment dans des prisons mal-iines ou se virent de quelque autre manière rivés de leur liberté par les bolchevistes. Sein toute probabilité, la Grande-Bretagne n'ac-îptera pas la cond ion imposée pour la libé-« ion des ressortissant anglais, à savoir la lise en liberté de LitvinoH et de ces compa-nons. La première exigence à accomplir par les bolchevistes sera la satisfaction à acco der à l'Angleterre pour le meurtre du cap —' taine Crownie, attaché militaire anglais à P trograd. *** Moscou, 11 septembre : Depuis quelques jours, toutes les adrninistr; tions des Soviets sont gardées exclusivemei © par des troupes chinoises; les régiments fi) landais et lettois, qui constituaient jusqu' présent la garde des commissaires du peupl sont partis pour le front. Les régiments ch nois se recrutent surtout parmi les ouvriei occupés à la construction du chemin de fer ci Mourmane ; iis reçoivent une très petite sole et sont peu exigeants pour leur ravitaillemen **•* es La Haye, 11 septembre : lé- Le Manchester Guardian se demanue quel □e attitude la politique anglo-française comp à adopter vis-à-vis des bolchevistes. Les évén ments à Vladivostock et à Arkhangel proi aj vent que l'établissement d'un pouvoir régulit la après la disparition des bolchevistes exigera •il beaucoup de temps. La question de savoir s' lu faut rétablir la monarchie ou choisir le régiir républicain sera très difficile à résoudre. Le en différents partis russes lutteraient sans dou n_ de vitesse entre eux pour obtenir l'aide de Alliés. Dans ce cas, il va de soi que les Allie de devraient savoir exactement ce qu'ils doivei ns répondre à cette invitation. ;es *** iU Copenhague, 11 septembre : ;é. D'après un télégramme d'Helsingfors, 1 .a. prince Frédéric-Charles de Hesse se serait d claré prêt à accepter le trône finlandais. 1. te Diète finlandaise se réunira le 26 septembn *** Berne, 11 septembre : De la filiale à Berne de l'Agence télégr-us phique de Pétrograd : Le_ — La nuit du 9 septembre, les troupes de .e_ Soviets sont entrés dans la ville de Kazai qui est tout entière entre leurs mains depu: €t vendredi. Les hommes de la Garde Blanche < je les Tchèques-Slovaques s'en-fuient en débai at, dade; ils sont poursuivis par les aviateui lu maximalistes, qui ont lancé plus de 200 kilt d'explosifs sur les fuyards. Une des forteresse ,it de la contre-révolution est ainsi tombée. » m , , *** s_ Londres, 11 septembre : a_ On mande de Vladivostock à l'Agence Reute et en date du 4 : ,y — Le front de Sibérie a un développemer Q. de 6,500 kilomètres depuis que les Tchèque! a. Slovaques ont pénétré dans la Sibérie occ s. dentale et établi des communications ave é Irkoutsk. L'ennemi a été dispersé et il se cor nj firme que le chemin de fer est entre les main des troupes de l'Entente depuis Vladivostoc 2r jusqu'à Perm. Le général Otano est chargé cl iiS la surveillance du chemin de fer. » *** n. Genève, 11 septembre : e. Le Populaire de Paris donne des nouvelle re alarmantes de la situation militaire de l'Er ri- tente en Sibérie. Cette situation ne perme ls trait aucun espoir de succès. La fameuse ai a mée de Semenof n'a pas de valeur militaire e ec ne bouge pas : elle se compose de Toung houses et de Boxers qui se massacrent mv ce tuellement après chaque combat. Les troupe je de l'Entente n'ont pas de chemin de fer à leu nt disposition. 0- Stockholm, 10 septembre . c. L'Agence télégraphique «Centrale de h ie Presse du Nord », créée il a quelques mois à Stockholm et qui représente les agence* Heu ter, et Ha vas, dit que M. Golovarof, mi mstre des affaires étrangères, s'efforce de 1- grouper les quatre gouvernements de l'es 3- de la Russie, dont les chefs-lieux sont Sa ir mara, Omsk, Charbin et Vladivostock Lei ;r bolchevistes auraient quitté Tchita, capi-?s taie de la province du Transbaïkal, qui se a serait déclarée autonome. M. Gulkewitch, e ministre russe, qui y exerça ses fonctions it jusqu'à l'avènement du gouvernement des il bolchevistes, a été prié télégraphiquemenl hier, par le gouvernement d'Omsk, de le* reprendre. Ce télégramme est daté du 8 septembre. * Dr * e Vienne, 12 septembre : s Le ministère de la guerre fait savoir que U fermeture complète des territoires asiatiques de la Russie par les troupes de l'Entente e: les détachements tchèques-slovaques se trou vant à son service empêche les missions aus tro-hongroises pour la protection des prison niers de guerre d'exercer leur mandat en Si bérie. Les délégations destinées à la Sibérie ne réussissent pas à exercer leur mandat, pas Plus que les missions locales allemandes. Quelques personnalités austro-hongroises onl été arrêtées dans l'exercice de leur mission ; on est sans nouvelles d'autres. Dans ces circonstances, le ministère de la guerre, en concordance de vues avec le ministère des affaires étrangères, a prié le gouvernement danois de continuer et même de renforcer la protection des prisonniers do guerre et internés civils austro-hongrois dans les territoires dont il s'agit. Le gouvernement danois a accepté cette mission, et le capitaine danois Cramon, dont l'aide fructueuse pour la conduite de la guerre dans le ïurlcestan est connue, a été envoyé ù Irkoutsk en qualité de ministre résident. La légation danoise à Pétrograd s'est entremise auprès des gouvernements sibériens de Omsk, Tomsk et Charbin et s'est entendu avec les légations américaine, française, anglaise et japonaise à Arkhangel. On cherche de toute force à reprendre le rapatriement des invalides, des malades et des affaiblis. L'activité de nos propres prisonniers et délégués reste continue dans la mesure du possible là où elle a des chances de succès. Négociations de paix Kief, il septembre : Aujourd hui a été signé par le. ministre i- oukrainien Outnik, le ministre allemand baron von Mumm et le ministre austro-hon-n grois comte Forgach. un accord qui règle jes relations économiques -et financières en-b- tre 1 Oukraine d'une part, l'Allemagne et =. 1 Autriche-Hongrie d'autre part, pour l'an-£ née économique 1918-1919. Aux termes de - cet accord, l'Oukraine fournira aux Puis-sances Centrales des quantités déterminées de céréales, de bétail, de sucre et d'autres produits alimentaires, ainsi que des ma-tières premières ou bien en au torisera la libre sortie. Le paiement des produits plus 1 m portants parmi ces produits se fera aux prix en vigueur à l'intérieur de l'Ou-krame même. De leur côté, Jes Puissances - ,-?,ntraies fourniront à l'Oukraine des quan-■ titée dominées de charbon et de profils l d'hu:les im^rales. ("u-uiu. ; D'aulrè part, dans l'intérêt dn tra-a fie entra les Puissances Centra13s <t I l'Oukraine, des accords seront conclus vi-j sant l'exportation vers l'Oukraine et du transit par chemin de fer. Ces accords mettront en outre teâ tarifs douaniers en concordance avec le traité économique conclu , entre les contractants. Enfin, un dernier t accord prévoit la conclusion d'un accord finanœr portant sur une .sonr.iiie de 1,600 millions de corhewanz ; il donnera à l'Oukraine la valuta des Puissances Centrales dont elle a besoin pour consolider son système monétaire. Le change est établi sur le pied de 85 corbewanz pour 100 mark, et 00 corbewanz pour 100 couronnes. On peut entrevoir que ces accords, conclus après des délibérations qui ont duré de • SSi?8 ,semaines> et qui garantissent le£ intérêts de toutes les parties contractante^ contribueront efficacement a resserrer da-. vantago les liens politiques, économiques et •- amicaux qui unissent l'Oukraine et les i- Puissances Centrales. î- * * * Berlin, 11 septembre : Le Vorwdrts apprend qu'il est question d'ajouter au traité de paix de Brest-Litovsk l- une convention sociale en faveur des ouvriers, t Ce faisant, le gouvernement irait au devant t- du désir du Reichstag, qui est d'avis que le i futur traité de paix règle aussi les questions ouvrières internationales, i- l Iu& guerre navale l Copenhague, ïl septembre : Le ministère des affaires étrangères annonce que le schooner danois Johanne a été coulé le ô 28 août près de Carthagène. L'équipage a été e sauvé et débarqué à Alicants. .. D'autre part, le vapeur norvégien Taura a i. été coulé le 8 septembre près de Scarborough ; r six hommes de l'équipage ont péri et les surit vivants sont arrivés à Tyna. il Le voilier norvégien Icliard a été coulé le e 4 septembre à 30 milles de Malorca. L'équipage s a été sauvé et débarqué à Barcelone. e s Rotterdam, il septembre : s Le «Nieuwe Rotlerdamsche Courant» an-t nonce que le voilier néerlandais <• Ebene-. 2er» a touché une mine et a coulé .L'équipage a été débarqué à Scheveningue. . *• * * e Londres, 11 septembre: ■- L'Amirauté annonce qu'un contre-torpil-a leur anglais a coulé !e 2 septembre au mi-:. lieu d'un épais brouillard, par suite d'une collision. Pas de victimes. a'"'* Dresde, 11 septembre : M. Wildgrube, député au Reichstag, rap-s porte qu'à l'occasion d'un entretien qu'il a eu , avec l'amiral Scheer, chef de l'état-major de s l'Amirauté, celui-ci lui a dit : t — Vous pouvez en toute conscience affirmer - à la face du pays que je ne doute pas un seul s instant de voir la guerre des sous-marins met-s tre l'Angleterre à genoux : totitéfois il m'est 5 imposibie de fixer dès maintenant le moment précis où ils y réussiront. » **-* Rotterdam, 11 septembre : r Du Nieuwe Uotterdamsche Courant: — Le chroniqueur maritime du Daily Tele-t oraph, M. Arciiibald Hurd, estime que puisque - malgré les moyens cle défense mis en œuvre - contre les sous-marins, un nombre considé-c rable de tonnes de jauge est encore coulé - journellement, il n v a plus lieu d'hésiter plus 5 longtemps à fermer la mer du Nord a l'aide < de mines. Il en voudrait une fermeture qui ne " laisserait subsister qu'une étroite passe navigable placée sous le contrôle direct de l'Angleterre.— Rien n'empêche, dit-il, d'en tenter 5 l'épreuve, à la condition d'assurer de façon - ou d'autre le ravitaillement des Etats neutres - de l'Europe septentrionale. Si l'on ne se cié- - cide pas à prendre cette mesure extrême, la t destruction du tonnage continuera. On parle • toujours de remplacer les navires défruits, - mais songe-t-on à l'effet moral du résultat de î l'impossibilité pour l'Angleterre de vaincre le ' sous-marin avant la cessation des hostilités ? » * * Amsterdam, 11 septembre : Le Deli Courant annonce qu'il y a quelque temps le gouvernement hollandais avait fait savoir au gouvernement japonais que les compagnies de navigation hollandaises é-aient prêtes à rendre une partie de leur tonnatc disponible pour le transport de sucreMxles Indes néerlandaises au Japon si ce pays leur donnait la garantie inconditionnelle que ces navires pourraient obtenir du charbon de soute et pourraient quitter les ports japonais sans encombre. D'après ce journal, le ministre des Pays-Bas à Tokio a télégraphié à son gouvernement que le Japon lui a donné les garanties réclamées. EN AMÉRIQUE Amsterdam, il septembre : On signale des Etats-Unis que le résultai la du troisième emprunt de guerre -a atteint es 4,17G millions. Il y a eu 18 millions de et souscriptions. *-*' ^ *** is- Genève, il septembre: n- De u La Feu ille » : 5i- — Samuel Gompers n'est pas socialiste; ie ce n'est pas un ouvrier, ni môme un Amé-as ricain de race et il n'a jamais été en relais. lions directes avec le parti socialiste amé-nt ricain. C'est un Anglais naturalisé Améri-qui n'a, depuis le début de la guerre, r" dissimulé en aucune façon ses sentiments n' anglophiles. On peut Je considérer comme 2S un politicien sans scrupules, à qui ses qun-le lités d'organisateur de grèves ont fait une )n situation de premier plan. î? Dans les milieux ouvriers des Etats-Unis on le craint, mais il n'y jouit d'aucune po-pularité. Homme politique avant tout, if a 111 fait une jolie fortune, qui lui permet de r? vivre à l'aise, et son fils occupe à AVas-„ hington un poste largement rémunéré dans un département ministériel. Il est de.noto-ï riété publique en Amérique que c'est lui , ' qui mit en scène, dans le courant de i'au-tomne de 1916, la célèbre grève des che-:e minots, que M. Wilson réussit à faire lour-a_ ner en faveur des ouvriers — ce qui lui ,é valut les voix des cheminots lors de sa [e réélection — et personne ne doute que y Gompers n'avait opéré, à cette occasion, que sur l'ordre du Président, n *** Londres, il septembre : r On mande de New-York au « Times t : h ~ De nouveaux troubles se sont produits à la frontière du Mexique. Les Etats-Unis ont pris les mesures militaires que comporte la situation. » Londres, il septembre : Les élections de Panama, qui ont eu lieu sous le contrôle des troupes américaines, ont donné une majorité de 21 voix au gouvernement. Le résultat en est d'autant plus remarquable que le président Wilson avait refusé de reconnaître le gouvernement actuel, sous prétexte qu'il était arrivé au pouvoir par des voies inconstitutionnelles. -â. DÉPÊCHES DIVERSES Essen, il septembre : S. M. l'Empereur a adressé une lorpae allocution au personnel des usines Krupp. Voici la fin de son discours : — J'ai fait connaître le fond de ma pensée en disant, le 4 août 1914: « Je ne connais pas de partis, je ne connais que des Allemands ». Nos partis ne l'ont pas compris et n'ont pas été à la hauteur pendant la guerre. L'heure actuelle n'est pas aux divisions entre partis. Nous devons tous faire bloc. Le mot qui est de misé, ici surtout, c'est : u Soyez forts comme de l'acier ! » Le bloc du peuple allemand, compact comme un bloc d'acier, doit montrer sa force à l'ennemi. Que celui qui parmi vous est résolu à faire droit à la demande que je vous adresse, qui a le cœur placé où il doit l'être, qui veut tenir son serment de fidélité, que celui-là se lève et prenne devant moi, < au nom de toute la classe ouvrière allemande, cet engagement. : « Nous voulons combattre et tenir jusqu'au bout; que Dieu nous y aide ! » Et que ceux qui comme lui le veulent lui répondent : Oui ! (Tous les , ouvriers présents répondent à haute yoix Oui ! u Je vous remercie. Avec ce Oui! je vais de ce pas retrouver le feld-maréchai. Il va falloir maintenant que chacun de nous remplisse sa promesse et mette toutes i les forces morales et physiqus dont il dis-^ pose au service de la Patrie. Toute hésitation doit être bannie des cœurs et des es-1 prits. Voici de quoi il s'agit à cette heure : ! que nous, Allemands,glaives tirés et cœurs 1 fermes, nous tendions nos muscles pour combattre contre tous ceux qui sont contre nous, et que cela dure aussi longtemps qu'i! faudra. Que Dieu nous y aide ! Amen 1 El maintenant, au revoir, mes braves gens ! » **» Essen, 11 septembre : , L'betman de l'Oukraine est arrivé hiei I après-midi. *** Berlin, 11 septembre : Le premier quart de milliard de marie que ! la Russie paie à l'Allemagne est en route pour Berlin depuis le 7 septembre ; il comprend . 42,800 lîilos d'or fin et 90,900,000 roubles en ' banlmotes. L'argent a été expédié de Moscou par train spécial ; il est enfermé dans quatre wagons à marchandises qui sont très rigoureusement surveillés. Les wagons ont passé sous les ordres des délégués de la Rciclibank le 10 septembre à Orcha, à l'ouest de la ligne de démarcation. *** Brunswick, 11 septembre : L'explorateur ailernand Charles Peters, ancien commissaire général de l'Est africain allemand, est mort hier à WoltOTf, près de Peine. *** Berlin, il septembre: Le Dr Soif, secrétaire d'Etat des colonies, est paru hier soir pour Sofia, lt remettra à la Croix-IÎOuge bulgare une somme de plusieurs millions recueillie à son profit en Allemagne. *** Sofia, 10 septembre : Le roi Louis de Bavière, accompagné du roi Ferdinand, a rendu visite, hier, au grand quartier général bulgare. & * * Const-antinople, il septembre: L'« Ikdam » annonce' que le roi de Bavière arrivera sous peu à Conslaiîtinople. Borne, 11 septembre : Le cinquième jour du Congrès des syndicats anglais tenu à Derby, la tentative de M. Ilave-lock Wilson pour diviser le prolétariat anglais par la fondation d'un nouveau parti ouvrier partisan de la continuation de la guerre a échoué. Parmi les autres résolutions prises par le Congrès, signalons la décision prise à l'unanimité en faveur du Home Rule en Irlande et la résolution fjui réunit une forte majorité en faveur du maintien du libre-échange après la guerre. Le délégué Naylor, des typographes londoniens, a signalé, dans son discours en faveur du libre-échange, les droits différentiels que le gouvernement se propose d'introduire à l'intérieur du royaume et contre lesquels il met le prolétariat en garde. L'orateur condamna très vivement les agissements du premier ministre d'Australie, M. Ilughes. La tentative de faire rejeter la résolution en prenant en considération que les circonstances économiques après la guerre pourraient imposer la nécessité d'introduire des droits protecteurs pour assurer de. meilleures conditions de vie a la classe ouvrière anglaise échoua complètement. La résolution 'fut définitivement adoptée par 2,711.000 voix Contre 591,000. **+ Rotterdam, 11 septembre : Le Nieuwe lîùttuïdamsche Courant apprend que la rnine Wiihelmine se propose d'ouvrir personnellement la session des Etats-Généraux, qui commencera le 17 septembre » % Copenhague, 11 septembre : A l'occasion de l'anniversaire du roi de Danemark, les souverains Scandinaves se rencontreront le 26 septembre prochain ù Copenhague. Le roi de Norvège arrivera le 23 au matin, à bord d'un navire de guerre, et retournera à bord le soir môme. Le journal « BOrsenu assure que la réunion des souverains du Nord n'aura aucun caractère politique. Cependant, elle sera l'occasion de démontrer une fois de plus l'entente cordiale qui unit les trois Etats du Nord en ces temps troublés. Genève, 11 septembre : Vers la mi-août, le gouvernement français a lancé un manifeste qu'il a fait répandre dans les grands centres ouvriers du pays. En voici la substance : . — La classe ouvrière met en péril, par son agitation, la victoire de l'Entente, qui ne se fera plus attendre que deux mois au plus. Les ouvriers agissent contrairement aux intérêts de la France et de la civilisation quand ils exigent qu'il soit mis fin à la guerre et qu'on entame les négociations de paix. Les derniers sacrifices', quelque pénibles qu'ils puissent apparaître, doivent être consentis pour assurer la vict'oUî finale. Aussitôt celle-ci acquise, les peines de ceux qui n'ont pas fait leur devoir envers la latrie seront réduites. C'est trahir !a Patrie que d'adopter une autre cor,.ir.'te. 11 est nécessaire, dans l'intérêt des événement qui vont se produire, que l'ordre règne e France. Toute tentative de provoquer des troubles sera rigou.-eu.HMnent poursuivie. » Genève, 11 septembre : La coalisation républicaine française, composée de radicaux et de socialistes, a adopté une résolution invitant la Chambre non seulement à reconnaître M. Malvy comme député, mais aussi à lui fournir les moyens de participer aux travaux parlementaires. Il est probable que le gouvernement s'opposera à ce désir. **# Paris, Il septembre : , Le gouvernement a dénoncé le traité de commerce franco-suisse du 20 octobre 1906. *** Bâle, 11 septembre : Toutes les communications avec la France et au-delà sont interrompues. La transmission des télégrammes souffre de retards considérables.*** Bâle, 11 septembre : On mande de Tokio au « New-York Herald » : — A la suite des troubles provoqués par la hausse du riz, l'état de siège a été étendu aux lies. Certains journaux de l'opposition ont été soumis à la censure politique. » EN JTALIE Berne, 11 septembre : D'après les journaux italiens, le Trésor a payé en juillet 528 millions de lire pour dépenses des armées de terre, contre 74 millions pendant le mois correspondant de l'année dernière. Par contre, les dépenses pour la marine sont montées de 26 à 54 millions; celles pour l'équipement sont montées de 64 à 192 millions. 138 millions de lire ont été payés à titre de pensions. Au total, les paiements effectués par le Trésor italien pendant le mois de juillet se sont élevés à 1,263 millions de lire contre 1,124 millions de lire en juillet 1917. Berne, 10 septembre : Faute de charbon, les chemins de fer du sud de l'Italie ont décidé d'employer le bois pour chauffer les locomotives. Communiqués Officiels 2 S ,, - - al Communiqués des Fulssancas Centrales s- ;. Berlin, 12 septembre. ^ Officiel de ce midi ; rs théâtre de la guerre à l'Ouest. ir Au nord-est de Bixsclioote, des attaques par-^e tielles ennemies ont été repoussées ; près d'Ar-il rnentières et sur le canal de La Bassée, d'au-Et très attaques ennemies ont eu le même sort. . » Sur les fronts de combat, sous une canonnade intense, des combats d'infanterie se sont développés dans la journée à plusieurs re-er prises dans l'avant-terrain de nos positions. Le soir, violent duel d'artillerie entre les routes conduisant d'Arras et de Péronne à Cambrai. Des attaques anglaises, dirigées ù la tombée je du jour contre le secteur du canal compris jr entre Marquion et Havrincourt, ont échoué de-id vant nos lignes. in Entre l'Ailette et l'Aisne ,1a canonnade est ju aussi redevenue plus violente le soir. A cet en-re droit, l'activité de l'infanterie s'est bornés à u- des combats entre avant-postes. sé Sur les hauteurs au nord-est de Fismes, ik nous avons repoussé des attaques partielles le françaises. Combats de reconnaissance fructueux pour nos armes sur le front en Lorraine et dans les Vosges. 3, i- Berlin, 11 septembre. — Officiel du soir : f, Journée calme sur les fronts de combat. *** Berlin, 12 septembre. — Officiel : Dans la zone barrée autour de l'Angleterre, > nos sous-marins ont encore coulé 10,000 ton-3- lies but. , . **» h vienne, 12 septembre. — Officiel de ce midi : Théâtre de la guerre en Italie. Sur le front du Tyrol, combats de pa-u trouilles sur divers points. Sur l'AssoIone, a nos troupes ont repoussé d'une manière sanglante une nouvelle attaque ennemie exécutée par surprise. Sur le front de la Piave, activité persistante de l'artillerie. En Albanie. Une heureuse attaque contre la crôte de Tomorica nous a permis d'occuper quel-[s ques éléments des positions ennemies. e- *** i3 Constantinopie, 10 septembre. — Officiel : >r Sur le front en Palestine, le feu de l'artil-a lerie ennemie a atteint à certains endroits nos positions et le terrain situé à l'arrière. .Notre jp artillerie de gros calibre a pris sous son feu a. la tête de pont de Jéricho et les camps enne-mis établis aux alentours. Pour le reste, pas 'n d'opérations importantes à signaler. a Sur le front en Afrique, nous avons repoussé dans le courant du mois d'août deux 3_ sorties des troupes ennemies qui occupent lr Horaa. Sur les autres théâtres de guerre, rien le de nouveau à signaler. S- „ *** l0 Constantinopie, 11 septembre. — Officiel : ■s . Sur 1« Iront en Palestine, opérations plus ac- •e tives dans le secteur de ia côte.. A certains en-droits, nos lignes ont été bombardées par n l'artillerie et les tance-mines ennemis. Dans ,s l'avant-terrain de nos positions, des combats > entre détachements de reconnaissance se sont 5 terminés à notre avantage. A l'est du chemin s de ter Tul-Kerm-Ramleh, une de nos pa-a trouilles a pénétré dans les ligues ennemies. A l'ouest du Jourdain, un détachement de re-} connaissance ennemi est tombé dans une embuscade et a subi dô fortes pertes. Pour le reste, rien à signaler. r Communiqués des armées alliées 5. Paris, 11 septembre. — Officiel de 3 heures : En dehors de l'activité d'artillerie en différents points du front de l'Aisne, de la Vesle e et en Champagne, aucun événement à si-e gnaler. ù e Paris, 11 septembre. — Officiel de 11 heures : , Une contre-attaque ennemie effectuée au sud-est de Roupy a été repoussée. Sous avons fait , des prisonniers et capturé des mitrailleuses. - Dans la région de Laffaux et de Celles-sur-Aisne, l'ennemi a tenté à six reprises diffé- 3 rentes, dans la nuit du 10 au 11 et dans la 3 journée d'aujourd'hui, d'aborder les nouvelles positions; îi a, toutes les fois, été repoussé Nous avons fait 150 prisonniers. : LES EXPLOITEURS DE LA SUPERSTiTJON Au début de la guerre, on croyait, surtout en i France, que la guerre aurait pour effet de dé- > velopper l'esprit religieux et surtout la foi t chrétienne. Mais pius la guerre se prolonge et t plus cela devient discutable, en France comme - ailleurs. Mais ce qui peut être affirmé de façon l indiscutable, c'est que les gens deviennent de j plus en plus superstitieux. » — Pendant que nous retournons graduelle-[ ment vers la barbarie du moyen âge, écrit . dans l'Œuvre de Paris M. de la Fouchardière, » nous avançons sur le chemin du mysticisme : dont la croyance en un talisman est la plus i populaire en ce moment. [ C'est ainsi qu'à Paris nous avons foi en Rin-tintin P.intintin et Nenette sont des petites , poupées en laine que l'on porte pour se pré-. server des bombes et des grenades. En province, les diseuses de bonne aventure jouissent du même crédit que les oracles des critiques militaires des journaux parisiens.Les pâtres de Lourdes affirment avoir vu , apparaître à l'iiorizon, dans une prairie, au-. dessus des pins, la cathédrale de Reims complètement restaurée. , Un type intelligent qui veut marcher avec le progrès et satisfaire ses contemporains vend dans la rue une collection d'articles de guerre parmi lesquels Je note les suivants : 1° Les gouttes magiques du jardin des Hes-pérides, qui ont le don de provoquer des rêves prophétiques et yrais ; 2° La poudre de myrrhe sainte des trois Rois Mages, qui chasse le malheur; 3° La poudre magnétique des chevaliers de Malte, qui éloigne les mauvais génies des foyers hantés; 4° L'eau sympathique dont il suffit de jeter quelques gouttes sur la personne dont on veut se faire aimer pour que sur-le-champ celle-ci ressente pour vous un amour brûlant. Le résultat est certain. (Recommandé aux demoiselles qui craignent de coiffer sainte Catherine) ; 5° L'image du Commandeur pour détruire les mauvais sorts ; 6° L'anneau magique qui possède la propriété de faire apparaître des diablotins qui répondent à vos questions et se mettent à la disposition de qui les invoque; 7° Le secret de l'invisibilité. Pommade qui, frottée sur tout le corps, le rend invisible. (Recommandée aux débiteurs malheureux lorsqu'ils doivent passer dans la rue où habite un do leurs créanciers.) Ne soyez pas étonnés: 11 y a des livres qui promettent des choses encore beaucoup plus merveilleuses. Mais les deux derniers articles du prospectus nous montrent que cet homme intelligent est encore plus malin que nous ne voulions le croire. Il présente en outre : 8° Des cartes préparées qui font gagner à tous les jeux; 9° Des dés préparés qui sont d'une grande utilité dans nombre de jeux. Vous voyez : l'homme intelligent est bien tout à fait de son siècle, et ce siècle est vraiment plus civilisé que le moyen âge. Car, au moyen âge, oq pendait les voleurs. » Jos. AlORESSEE, directeur, I PETITE gazette Au vert § Accroché au mur de la cuisine où, parce que déjà les matinées sont fraîches et qu'un petit . air de feu au saut du lit se supporte, nous avons pris notre premier déjeuner, j'avise un de ces petits tableaux que les ménagères ap-Relient un s Indicateur d'achats». Encadrant v- un paysage fait, si je puis ainsi dire, d'un pan i- de ciel azuré, d'un ruisselet, d'une jolie lille qui, le « goria » aux épaules, s'en va quérir de l'eau et — excusez le rapprochement — d'une t vache qui broute l'herbe de ia berge, un jeu de petites fiches que nulle main, probabie-e ment, n'a fait, depuis la guerre, se mouvoir s dans leurs alvéoles... Au-dessus du paysage, • en lettres apparentes, ces mots : « Que nous e rnanque-t-il aujourd'hui ? » Pour indiquer les s objets qui, à cette époque bénie, pouvaient i- lui manquer, la cuisinière tirait vers l'extérieur les fiches- mobiles placées en regard de t l'indication de ces objets, et un petit disque - rouge apparaissait. Ainsi savait-on, dès le dé-i but de la journée, à quoi s'en tenir et suffisait-il de faire un signe au chauffeur qui mon- . tait la garde à ia porte du garage pour que, s illico, il mit de l'avance a l'allumage et s'en allât chercher à la ville proche « tout ce qui r manquait». C'était l'affaire d'un ronflement de 5 moteur et de quelques tours de roues. Au fait, je vois que le jour où,-pour la dernière fois', on lit manœuvrer les fiches de ce tableau, ii ne manquait dans cette maison rien qui fût nécessaire à la subsistance de ceux qu'elle abritait sous son toit : toutes les fiches sont, en effet, poussées à fond dans . leurs gaines. Or, jo dis à la bonne hôtesse et si hospitalière amie qui sourit à me voir en arrêt devant cet indicateur : î — Hein V Que nous manque-t-il aujourd'hui ? Et me voilà, comme la cuisinière d'antan — - ou comme un gosse — à faire jouer les fiches. , Je tire vers l'extérieur la première fiche qui : correspond à l'indication : « Alcool à brûleç. » » — Est-ce qu'on a de l'alcool à brûler, pa-t tronne ? — Non, mais on peut s'en passer... » Je laisse en place la fiche «allumettes», j bien qu'il faille parfois faire tout le tour de - la grande maison pour trouver une boîte de ces fichues maxhalettes que vous connaissez. Je ne bouge rnie a la fiche « beurre » — on a du beurre de brebis à gratillonner sur son pain — non plus qu'à la fiche a bougies », puis- ■ que aussi bien il y a longtemps que la chan-5 délie est morte. Je donne une chiquenaude ' qui fait apparaître le disque rouge de la fiche J «biscuits», puis celui de la fiche «cacao», ■ puis celui de la fiche « café » — Evviva la tor-5 realina! Je caresse du doigt, mais sans tirer, les fiches «charbon» et « chicorée « ; je sors • de leur rainure, d'un petit coup sec, les fiches ^ « chocolat », « citron », « eaux minérales » t (pouah!), «extrait de viande», «farine», fro-i mage», «huile», passe outre à la fiche «lait» et à la fiche «légumes», fais sortir la fiche « macaroni » — elle file toute seule ! — et la fiche « madère » ; puis, enfin, les fiches « moutarde », « œufs », « pain », « pois », « savon », - «sel», «vinaigre» étant laissées en repos, je " mets successivement des pantalons rouges ; aux fiches «nouilles», «pétrole», «poivre», i «raisins», «rhum», «riz», «tapioca», «thé» t et « vanille ». i Où nous en sommes? Faites, si cela vous intéresse, le calcul du . pourcentage des choses absolument indispensables à toute ménagère qui se respecte, et qui ■ nous manquent. Indispensables tant que cela et qui vraiment nous manquent ? De la fichaise, de ia pure flehaise, vous dis-je. On' vit admirablement comme on vit, sans alcool à brûler, s,ans biscuits, sans bougies, sans cacao, sans café, sans citron, sans choco-; lat, sans eaux minérales (j'te crois!), sans ex-, trait de viande, sans fromage, sans huile, sans, enfin, tous ces superfétatoires chichis dont je vous ni fait, il y a un instant, la complète nomenclature. C'était un bruit qu'avant la guerre les épiciers faisaient courir, suivant lequel toutes ces petites fumisteries étaient indispensables. Ce mot «indispensable» — la guerre nous l'aura appris — peut, sans grand inconvénient, se biffer de Ma langue française, et tout compte fait, à part, comme dit l'autre, qu'on n'a Das le bonheur, on serait heureux, positivement... ***- Je reçois un mot d'Evariste Cointreau. Il me mande que lui aussi s'est mis au vert, quelque part dans un gros bourg luxembourgeois. Le gaillard n'a pas l'air de y embêter... Voulez-vous quelques phrases de sa lettre ? , —-Je suis ici avec Chose et.Machin. Le temps n'est pas favorable, mais la nature est belle, bien qu'elle ait le sourire un peu gris. Il pleut souvent, et chaque fois qu'il pleut nous nous réfugions au café. Les consommations n'y sont pas de tout premier choix, mais on y est fait, ot chaque soir, pour en avoir tâté, on se trouve, dirai-je, comme au seuil du paradis. Le seul côté regrettable de ces exercices trop fréquemment répétés est que, presque chaque matin dont Dieu veut bien nous ménager la surprise, on est obligé de convenir que l'absorption de tant de petits verres exerce un bien déplorable effet sur les faibles cellules de nos nobles intelligences. Oui, hélas ! il les rend gélatineuses, à la manière de ces galettes de colle de poisson qu'on met à diluer dans l'alcool... Mais voudrais-tu nous dire ce que tu penses des fermiers du patelin où tu t'es installé ?... » Je déplore profondément qu'Evariste Cointreau ait lâché ses bouquins pour ce qu'il vient de nous dire et qu'au lieu ce s'adonner à l'alcool il n'ait pas choisi, pour se distraire, de recourir, comme moi j>ar exemple, à la pêche à la ligne. Quand nous nous i everron.. je ne manquerai pa* de le rappeler à l'ordre et ne desespère pas de le ramener à des sentiments nieili.yrs .. pour l'année prochaine. Ah ! les pures joies de la pêche, et qu'il est doux, quand on s'en revient avec, au bout du bras, le seau à demi plein d'eau dans lequel frétillent rousses et goujons, de chautcnner pour soi tout seul : Allons petit poisson, Je vous donne l'ordre Do vous hâtez de mordre A mon petit choclio ! Et la réponse du petit poisson : Jo mo moque pas mal Quo vous me donniez l'ordre, J'n'irai tout d m;ra' pas mordro A vot' petit chocho ! Pour gouverne, le càocho — prononcez tclio-tcho — est cette minuscule languelette blanche que tire si drôlemqnt le grain de chanvre quand on l'a mis à cuire à l'intention des petits poissons qui en sont particulièrement friands. Mais je m'égare... Pour ce qui est des fermiers d'ici, dont Evariste Cointreau me demande de lui parler, j'aurai tôt fait de lui répondre. Il n'y a, en effet, pas de fermier dans le Alliage où je suis, pas l'ombre d'un vrai fermier. Il faut monter par la Grosse Pierre et se hisser jusqu'au plateau condruzien pour en voir. Il y en a par là — j'en ai môme vu deux ou trois avec lesquels j'entretenais dès avant, la guerre les meilleures relations — et j'ai appris avec autant de soulage ment que de joie qu'après tout, ô mon Dieu! ils faisaient leur petit possible pour venir en aide à leurs compatriotes. Un caillou blanc... Et il n'y a pas davantage, mon cher Veîîuî'caSi US Steptesislsp© 19Î3 JOURNAL QUOTIDIEN — Le Numéro : 15 Centimes 5* Asusîés» -- 1S73

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This item is a publication of the title La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie belonging to the category Gecensureerde pers, published in Bruxelles from 1914 to 1918.

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