La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie

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s.n. 1918, 20 June. La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie. Seen on 26 April 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/n58cf9kq94/
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LA BELGIQUE PRIX DES ABONNEMENTS: 3 mois (juillet-août«8ept©mbre), fr. 11.40jn 2 mois :juiil.-août)t lr. 7.80; 1 mois (juill.). <r.3.C0. La demanda d'abonnement «ont reçue* exclusivement »itx» les bureaux et la 'acteurs des posta. — La réclamations concernant la abonnements dot ven\ être adrasees exclusivement aux bureaux ds j>oste. ADMINISTRATION ET REDACTION : Monta^no aux-Morbcs-Foianôres. «*1. Eruxellna Pet. annonces, la ligne, ir. t.00. — itéclames avant les ann., la lig., lr. 2.50. — Corps du journal, 1* lig.» lr. 7.50. —Faits divers, la iig.t tr. 5.0Q —Nécrologie, la lig., lr. 3.50. — Coin des Eleveurs, annonces notariales, avis de sociétés (assemblées, paiement de coupons, tirages), la lig., lr. 2.00. Bureaux de 9 à 17 heures Dlresiion si Admialstratlon : g^lsA" if JOS. MORESSÉE, DIRECTEUR LA GUERRE 1,417° jour da guerre La bataille continue en Vénétie, mais sans modifier profondément la situation. A l'ouest du cours inférieur de la Piave, los Autrichiens ont atteint le canal Fossetta; sur la Piave moyenne, ils ont-encore progressé vers l'ouest dans le massif de Montello. Partout ailleurs, les Italiens résistent bien et contre-attaquent avec résolution. En Flandre et en Fiance, rien à signaler. L'otfensiva ailsmands à l'Ouest Lyon, 18 juin : Le Progrès de Lyon annonce que Boulogne a été attaquée à diverses reprises le 13 juin par des avions allemands, au cours de ces attaques, un liydroavion a lancé huit bombes *ur deux des quartiers -de la ville; l'un d'entre •mx a été particulièrement éprouvé. Onze personnes ont été tuées. Les dégâts matériels 6ont importants. *** Berne, 19 juin : Du Berner Tageblatt : — Pour ramener le calme au sein de la population, des officiers anglais ont été envoyés en congé à Paris. Cette mesure a donné le résultat contraire à celui qu'on en attendait. Les Officiers anglais ont été harcelés de reproches eur les grands boulevards et rendus responsables de la grave défaite essuyée par les Alliés. La surexcitation est montée à un tel diapason que les congés pour Paris ont été supprimés. » *** Paris, 18 juin : Dans la dernière réunion du Comité de la défense de Paris, le ministre de l'instruction publique a exprimé l'avis que les écoles de vraient commencer leurs vacances plus tôt ei donner ainsi un mois de vacances supplémentaires aux écoliers. Le ministre des travaux publics a déclaré que son département est en mesure de transporter toutes les personnes qui désireraient quitter la ville ou dont l'évacuation apparaîtrait comme nécessaire. Les chiffres suivants donneront une idée de la fluctuation de la* population dans les villes qui se trouvent loin de la zone de guerre. On connaît l'afflux qui s'est produit à Marseille, Bordeaux, Bourges, Orléans et Le Mans. A Nantes, la population est passée de 170,000 à 190,000, à Angoulême, de 35,000 à 55,000, à Tours de 76,000 à 103,000, à Toulouse de 119,576 à 210,000, non compris 10,000 réfugiés, à Nice de 142,900 à 180,000, à Toulon de 104,582 à 120,000, à Tarbes de 29,000 à 42,000, etc., etc. ï JLa guerre navale Helsingfors, 18 juin : Le journal Hufvudstadsbladet apprend de Moscou que le gouvernement a été avisé de la saisie de tous les navires russes se trouvant dans les ports américains et anglais. La Novaja Chisn apprend, d'autre part, que huit des plus grands et des meilleurs steamers de la flotte volontaire russe se trouvant dans les eaux de l'Asie orientale ont été saisis et que défense a été faite aux autres de quitter ics ports. Le commissaire pour les affaires étrangères a vivement protesté contre cette saisie. Copenhague, 17 juin : La légation de Norvège à Londres télégraphie que le vapeur Oclo a touché une mine et a coulé dans la Méditerranée. On ne connaît pas le sort de son équipage. On croit que la barque Sokotra, de Grimstad, partie le 11 novembre de Buenos-Ayres pour New-York avec tin chargement de graines de lin, a péri, aucune nouvelle n'étant parvenue depuis lors à son sujet. • *** Amsterdam, 18 juin : UAlgemecn Handelsblad apprend que les négociations entre les gouvernements hollandais et allemand au sujet des garanties pour la navigation libre entre la Hollande et les pays scandinaves ont abouti à un accord. Les armateurs qui s'engagent par écrit à s'en tenir rigoureusement aux stipulations imposées obtiendront le passavant désiré. De plus, le destinataire du chargement devra signer une déclaration qui sera apostillée par la Chambre de commerce. Jusqu'à présent, le ministère compétent n'a pas encore accordé l'autorisation de délivrer des passavants, mais on croit que cette autorisation sera accordée dans un délai rapproché. Berlin, 19 juin : Le commandant d'un sous-marin rapporte ce qui suit au sujet de la destruction, devant un port italien, d'un navire transportant des troupes et convoyé par des torpilleurs : — Immédiatement après le lancement de la torpille, le sous-marin dut plonger. Il fut assailli par do nombreuses bombes d'eau, mais ne subit aucun dégât. Une heure plus tard, revenu à la surface, on -put so rendre compte par le périscope qu'à part les trois torpilleurs, quinze autres navires s'étaient empressés d'accourir sur le lieu du naufrage et recueillaient les naufragés. Un grand nombre de canots de ' sauvetage et de radeaux couvraient la mer. Sur le pont des torpilleurs et des autres navires se groupaient des masses de soldats à demi nus, et une multitude d'hommes s'accrochaient aux flancs des vaisseaux, tandis que tout le monde s'efforçait de repêcher les naufragés. Tout indiquait donc que le navire torpillé était un steamer transporteur de troupes à charge complète Vu la rapidité avec laquelle le navire a sombré et l'état agité de la mer, on peut présumer que de nombreuses vies humaines ont péri dans la catastrophe Selon toutes prévisions, le steamer était destiné à Tripoli, à l'Albanie ou à Salonique. Sa destruction a donc contribué à alléger les Charges sur le théâtre de la guerre au sud. Berlin, 19 juin. — Officiel: D'après un télégramme de Stockholm, le ministre d'Angleterre à Stockholm a fait la déclaration suivante : — Des mines anglaises destinées h détruire des souts-marins ennemis ont été placées au mois d'avril de cette année dans le Kattegat, et ce, à une profondeur d'au moins trente-cinq pieds, de façon à ne présenter aucun danger pour les navires de commerce. D'autre part, il a été porté à la connaissance des autorités maritimes anglaises que, du 12 au 15 mai, un petit croiseur allemand, convoyé par des sous-marins, a opéré k l'est de Skagen et a semé publiquement des mines. Les autorités maritimes anglaises tiennent à déclarer explicitement que des mines anglaises n'ont p&3 été posées dans les eaux territoriales suédoises. » Il y a lieu de faire remarquer à ce sujet : 1° Après que l'intention de l'Angleterre de barrer le Kattegat au moyen de mines avait été connue, nous nous sommes vus obligés de prendre des mesures que la situation commandait. Vers le milieu du m».i3 de mai, nous avons mis en œuvre les moyens en notre pouvoir pour empêcher l'Angleterre de contrecarrer nos opérations de -guerre. Dans cette occurrence, les eaux territoriales neutres ont été respectées scrupuleusement. 2° Le gouvernement suédois a pôché dans le courant du mois d'avril des mines a l'intérieur des eaux territoriales, mines dont il ; apparu qu'elles étaient d'origine an-1 glaise. De nombreux navires suédois ont été coulés par ces mines et des vies humaines furent perdues lors du naufrage. 3° La déclaration du ministre d'Angleterre, disant que les Anglais n'ont pas semé des mines dans les eaux territoriales neutres et que les mines posées ont été sans danger pour la navigation commerciale, est donc contraire aux faits établis. Le Chef de VAmirauté de la marine. Les événements de Russie Bâle, 19 juin : On mande de Londres h la Nouvelle Correspondance, organe dont les sympathies vont à l'Entente : — Il résulte de renseignements de source diplomatique que le gouvernement des Soviets aurait traversé la semaine dernière une crise très aiguë. Il s'en est fallu de peu que les inaximalistes fussent renversés. Les événements se précipitent et paraissent devoir amener une nouvelle crise ; des surprises sont possibles à tout instant. » Moscou, 18 juin : Les journaux publient une note de M. Chit-chérine aux représentants diplomatiques anglais, français et américains, protestant contre la présence de navires de guerre de l'Entente dans les ports russes. La Pravda du 13 juin reproduit un décret du gouvernement rappelant sous les annes tous les citoyens et les paysans nés entre 1893-1897 des districts militaires de la Volga, de l'Oural et de la Sibérie occidentale. *** Moscou, 18 juin : Le l'isvesttja : — L'intervention de nos ci-devant alliés contre le gouvernement des soviets ne peut avoir d'autre résultat que de soulever la masse contre le nouvel intrigant. Si les Alliés ont l'intention de combattre les Allemands en aussie, ils seront considérés par nous comme des intrus, animés de sentiments hostiles à notre égard. Le renversement du gouvernement des Soviets ne peut être que favorable à l'Allemagne. Le seul objectif qu'aura atteint l'Angleterre en ce faisant, ce sera d'ouvrir la route des Indes, de l'Asie centrale et de la Sibérie aux Allemands. Cette intervention, enfin, signifie la rupture définitive entre les anciens alliés de l'Est et de l'Ouest. Kief, 18 juin : Les ambassadeurs d'Allemagne et d'Au-triche-Hongrie, d'une part, et le président du Conseil des ministres oultrainiens, d'autre part, ont signé hier une convention créant un Conseil de l'alimentation chargé de rassembler en Oukraine et d'exporter vers les Puissances centrales les produits alimentaires et les fourrages. **• Berlin, 18 juin : Les grands succès militaires que nous avons remportés dans le UIca sont surtout dus aux efforts de nos pionniers, qui ont permis à nos troupes de parcourir en septante-neuf jours la distance de 1,200 Kilomètres qui séparait notre première position de Rostof-sur-le-Don. Nos pionniers ont déjà rétabli quatre-vingt-deux ponts et en construiront probablement quarante autres avant la fin du mois. Berlin, 38 juin : D'après des informations de Péirograd, le gouvernement nolctieviste de la Sibérie occidentale a été renversé par les contre-révolutionnaires et les Tchèques. Omsk a été occupé militairement. Des combats sérieux se sont livrés aux environs d'Ornsk, d'Iékaterinen-bourg et d'Ufa. Le colonel Ivanof et M. Ljache-vitch ont envoyé aux Soviets un télégramme dans lequel il est dit : — Le gouvernement bolcheviste de la Sibérie a été renversé. Un gouvernement soviet intérimaire, élu par la Douma sibérienne, B'est rangé du côté du gouvernement. Sa première tâche sera la convocation de la Constituante. Le gouvernement sibérien se déclare prêt à ravitailler la Russie en pain, à condition que le Conseil du gouvernement du peuple n'entreprenne aucune action hostile contre la Sibérie. En réponse à cet ultimatum, M. Lénine a déclaré que le gouvernement des Soviets refuse d'entrer en négociations avec le gouvernement sibérien II a ordonné la mobilisation des cinq dernières classes dans les districts de la Volga, de l'Oural et de la Sibérie et celle du corps des ingénieurs et de l'artillerie à Moscou. EN AMÉRIQUE Londres, 19 juin : Le « Financial News » confirme l'information sensationnelle disant que des aviateurs allemands ont survolé le territoire américain, ce qui a amené les autorités à faire voiler toutes les lumières à New-York. •*<» Berlin, 19 juin : M. Fairbanks, ancien vice-président des Etats-Unis de l'Amérique du Nord, est mort à i'âge de 68 ans. Il faisait partie du groupe conservateur au parti républicain. DÉPÊCHES DIVERSES Paris, 18 juin : La Commission des affaires étrangères de la Chambre a reconnu à l'unanimité que la nécessité s'impose pour le gouvernement d'exposer à la Chambre dans le plus bref délai les lignes principales de la politique générale qu'il entend poursuivre. M. Franklin Bouillon a été chargé de se mettre en rapport à ce sujet avec M. Pichon. L'Humanité s'attend à voir cette déclaration soulever à la Chambre d'importants débats. •** Paris, 18 juin : La Fédération franco-italienne avait demandé à M. Clemenceau de se rallier à l'idée d'un rapprochement économique des puissances de l'Entente par rétablissement d'un comptoir de paiement commun des Alliés, M. Clemenceau lui a répondu : — Le ministre des finances, que J'avais prié de s'occuper dfe cette question, me mande que votre désir ne rencontre de sa part aucune objection de principe et qu'il est absolument conforme aux projets de collaboration des Alliés. Si la réalisation de ces projets n'est pas plus avancée, la faute en est à certaines difficultés techniques qu'il n'a pas encore été possible de vaincre. Il est du devoir de tous les gouvernements alliés, et particulièrement du gouvernement américain, de favoriser une solution qui est conforme en principe au sentiment dès longtemps exprimé par le gouvernement français. Cologne, 18 jnîn ï On mande de Berlin à la Gazetle de Cologne : — Une dépêche adressée récemment de To-kio h l'Agence Reuter annonçait que M. Tsur, secrétaire de la légation de Chine à Tokio et i directeur du Bureau chargé de surveiller l'envoi en Australie de 7,000 Allemands expulsés de Chine, serait parti pour l'Australie afin j d'inspecter régulièrement les camps de prison- ; niers. , Cette information a perdu aujourd'hui toute ' i importance, les graves mesures de représailles i dont l'Allemagne a menacé les Anglais et les Français ayant suffi pour empêcher, tout au moins dans un avenir rapproché, l'expulsion i de Chine A no A llo m onde COMMUNIQUÉS OFFICIELS |U Communiqués des Puissance* Centrales. Berlin, 19 juin. — Officiel de ce midi ; Théâtre de la guerre à l'Ouest. Armées du feld-maréclial prince héritier Rupprecht de Bavière : Grande activité de reconnaissance de l'infanterie. Nous avons repoussé des attaques partielles exécutées par l'ennemi prés de la forêt de Nieppe et au nord-est de Béthuna. Le duel d'artillerie est devenu plus violent dans peu de secteurs seulement. Armées du prince héritier allemand : Au sud-ouest de Dommiers, une attaque prononcée à l'aube par des régiments français dans la partie nord-est de la forêt de Viilers-Cotterets a échoué. Les attaques successives exécutées par l'ennemi dans la journée ont légèrement refoulé, dans l'intérieur de la forêt, le saillant que formait notre ligne à l'est de Montgobert. Dans le secteur de Clignonl, au nord-ouest de Château-Thierry, plusieurs compagnies ennemies se sont lancées à l'attaque ; elles ont été repoussées par nos avant-postes. Notre artillerie et nos lance-mmes ont violemment bombardé les installations établies par l'ennemi près de Reims ; nos détachements d'infanterie ont ensuite prononcé une attaque et ramené une cinquantaine de prisonniers.Nous avons descendu hier 23 avions et 3 ballons captifs ennemis. Le capitaine Ber-thold a remporté sa oô°etle lieutenant \elt- jens sa 22" victoire aérienne. •*« Berlin, 19 juin. — Officiel : Dans la zone barrée dans la Méditerranée, nos sous-marins ont encore coulé îix vapeurs et quatre voiliers jaugeant au total 24,500 tonnes brut. Sofia, 16 juin. — Officiel: Sur divers points du front en Macédoine, particulièrement sur le lac d'Ochrida, dans la boucla de la Czerna, à l'ouest du £)obro-polje et au sud d'iluina, la canonnade a été violente par intermittence de part et d'autre. Dans la plaine, devant nos positions établies au nord du lac de ïahino, rencontres entre patrouilles qui se sont terminées en notre faveur. Dans la vallée du Vardar, grande activité aérierme réciproque. ■ Sofia, 17 juin. — officiel : Sur le front en Macéd'jine, la canonnade réciproque a été plus violente par intermittence à l'ouest du lac d'Ochrida et sur plusieurs points de la boucle de la Czerna. A l'ouest du Dobropolj0, nous avons dispersé à coups de bombes un détachement d'assaut ennemi. Au sud d'Hurna, violente canonnade intermittente de part et d'autre. A l'est du Vardar et sur le cours inférieur de la Strouma, nous avons mis en fuite par notre feu d'importants détachements de reconnaissance anglais et français. *** Constantinople, 19 juin. — Officiel : Sur le front en Palestine, activité réciproque do l'artillerie et des patrouilles. Notre artillerie de gros calibre a bombardé des camps ennemis établis près de la tête de pont du Joxirdarn. ainsi que 'a ville de Jéricho, occupée par des troupes et des dépôts anglais. Des patrouilles d'officiers ont exécuté des attaques fructueuses sur la rive orientale du Jourdain et ont fait des prisonniers. Sur les autres fronts, la situation est inchangés. Communiqués des armées alliées Paris, 18 juin. — Officiel de o heures : Au sud de l'Aisne,, nous avons réussi une opération locale au sud d'Amblény et à. l'est de Montgobert. Nous avons fait une centaine de prisonniers, dont deux officiers. Entre l'Ourcq et la Marne, nos patrouilles ont fait des prisonniers. Nuit calme sur le reste du front. Paris, 18 juin. — Officiel de 11 heures : L'activité de l'artillerie a été assez vive au nord-ouest de Montdidier, ainsi que sur divers points entre Montdidier et l'Aisne. Nous avons effectué ce matin une attaque locale au sud de Valsery qui nous a permis d'améliorer nos positions et de capturer une centaine de prisonniers et des mitrailleuses. Un coup de main ennemi a été repoussé dans la région d'Avo-court. L'ennemi a laissé de^ morts sur le terrain et nous avons fait quelques prisonniers. **3 Londres, 1S juin. — Officiel : Nous avons repoussé la nuit un détachement d'attaque ennemi au sud-est de Vfllers-Bretonneux et fait quelques prisonniers. Des coups de main fructueux exécutés au sud-ouest d'Albert et dans les environs de Moyen-ville, ainsi que des engagements entre patrouilles livrés à l'est de la forêt de Nieppe, nous ont valu des prisonniers et des mitrailleuses Dans la vallée de l'Ancre et au sud d'Albert, l'artillerie allemande a été plus active ; il en a été de même à l'ouest de Serre. Nous avons exécuté hier soir une heureuse attaque au nord de Lens .Ce matin, nos troupes ont attaqué par surprise les tranchées ennemies établies au sud d'Hul-luch et fait quelques prisonniers après un combat acharné. Rien de spécial à signaler sur le reste du front, en dehors de la canonnade réciproque. 4- Londres, 18 juin. — Officiel : Un avion ennemi a survolé lundi pou après midi la côle de Kent. Il a été bombardé par des canons de-défense et a tout de suite repris la direction de la mer. **•* Rome, 18 juin. — Officiel : L'ensemble de la bataille ne s'est pas modifié hier. Tandis que notre énergique et persistante pression rétablissait notre situation sur le plateau. d'Asiago et dans Te secteur du Grappa ou bien empêchait l'ennemi de renouveler ses attaques, la bataille a continué avec le même acharnement dans le secteur du Montello et le cours inférieur de la Piave, L'an-nemi, qui renouvelle à ces endroits ses attaques avec d'importantes forces, cherche à élargir le terrain qu'il occupe sur la rive droite du fleuve pour s'assurer les passages. Toutefois, sa violente action se heurte à nos puissantes contre-attaques; celles-ci répondent : immédiatement aux attaques autrichiennes et, après chaque intervalle de combat, nous renforçons notre pression et étendons nos avantages.Il est impossible d'indiquer la ligne 3ur la-!' quelle nous sommes en contact avec l'ennemi»! car le front se déplace à chaque instant sui-; vant la direction des attaques et des contre-* attaques. Il n'y a plus de lignes, mais bien»': des secteurs de combat qui englobent la ré-i gion située au nord du Montello et le cours deï : la Piave, ainsi qu'une bande de terrain pro-i ! fonde de quelques kilomètres entre les ligpesi de chemin de fer Oderzo-Tréviso et Porogruro- : 1 i Mestre. j Dans le secteur du Grappa, nou9 avons re-i ; j poussé des attaques partielles ennemies. Enl outre, nous avons exécuté d'heureuses ata-î | ques et fait une centaine de prisonniers. Dans la vallée de la Brenta et à l'est de la vallée de la Frenzola, nous avons enrayé cc m-1 plètement la poussée des Autrichiens. A la i lisière du plateau d'Asiago, nos troupes ont -n-I levé à l'ennemi Pizzo Razzea et la hauteur <jui : se dresse au sud-est du Sasso ; 300 prisonniers sont restés entre nos mains. Un de nos détachements et un contingent français ont exécuté une énergique attaque et gagné du terrain dans le secteur montagneux de Castalunga; ils ont fait quelques prisonniers. Plus à l'ouest, des troupes nritanniques ont fait un grand nombre de prisonniers. Dépêches Diverse* Bucarest, 18 juin : Le Parlement roumain s'est ouvert au théâtre national de Jassy. Il n'y a pas eu d'incident. Le Roi, acclamé à son entrée dans la salle, a donné lecture du discours du trône. Le passage où il est dit qu'une plus longue résistance aurait conduit à l'épuisement complet des forces vives de la nation et que la conclusion de la paix était pour la Roumanie une question de vie ou de mort, a été salué par les acclamations enthousiastes de l'assistance ; de même le passage où le Roi parla de la réunion de la Bessarabie à la Roumanie et de la reprise des relations amicales avec les Puissances Centrales. Avant la réunion du Parlement, les membres de la majorité do la Chambre avaient conféré avec le président du Conseil, M. Mar-ghiloman, au sujet des poursuites à intenter aux membres do l'ancien gouvernement. M. Marghiloman a dit que l'initiative de ces poursuites devait émaner du Parlement et non pas du gouvernement, et son opinion a été partagée par la Chambre et le Sénat, qui ont assuré le gouvernement de leur confiance et de leur appui. **# Athènes, 18 juin : L'Agence d'Athènes annonce que le général Guillaumat, rappelé en France, sera remplacé par le général Franchet d'Esperey. Sofia, 18 juin': Le Roi a reçu hier après-midi M. Wat-schef et M. Geschof, ancien président du Conseil II a discuté ensuite la constitution du nouveau ministère avec le chef du parti démocratique et les chefs de l'opposition. Une crise ministérielle partielle a été cause de la retraite de M. Radosiavof. Deux ministres appartenant au groupe stambouliste n'étant pas d'accord avec leurs collègues sur certaines questions de politique intérieure, ont donné leur démission, mettant ainsi le Cabinet en minorité à la So-branié. Celle-ci ne siégeant pas en ce moment, le gouvernement n'avait aucune difficulté a redouter. Néanmoins, M. Radosiavof a désiré se conformer strictement aux prescriptions de la Constitution. En xmsé-quence, il a donné sa démis ion pour permettre au Roi de consulter les divers groupes parlementaires. Salonique, 18 juin : Le prince héritier de Serbie a accepté la démission du ministre de la guerre et a désigné M. Protich pour lui succéder. Le président du Conseil et les ministres sont partis pour Corfou. Londres, 19 juin : La Chambre des Communes e voté à l'uanimité le crédit de 500 millions de livres sterling demandé par le gouvernement. *** Londres, 19 juin : Le <( Daily News » annonce que les Trade Unions anglaises discutent avec les syndicats ouvriers français la possibilité de négocier la paix. •% Berlin, 19 juin : Au Congrès du Labour Party anglais qui se réunira du 26 au 28 Juin à Londres, les socialistes français seront représentés par MM. Thomas, Renaudel et Longuet, les socialistes belges par MM. Vandervelde et Camille Huys-mans, les suédois par M. Branting et les néerlandais par M. Troelstra. **• Paris, 18 juin : Le correspondant à Londres du Petit Parisien écrit qu'un des principaux points du programme du Congrès que le Parti ouvrier anglais tiendra du 26 au 28 Juin est l'interprétation de la résolution sur la trêve des partis, qui a été votée au début de la guerre. On sait qu'à cette époque les libéraux, les conservateurs et le parti ouvrier ont conclu un accord en vertu duquel, à chaque élection partielle qui a lieu pendant la guerre, les trois partis désignent un candidat commun. La prolongation do cette situation a causé un grand mécontentement dans de nombreux milieux, et aux élections partielles qui ont eu lieu ces derniers temps, les ouvriers ont opposé à plusieurs reprises un candidat â eux au candidat de coalition. Sous la pression de ces circonstances, le Comité exécutif du Parti ouvrier a décidé de demander au Congrès la résiliation de l'accord. Le programme comprend encore l'abolition du service obligatoire après la guerre, l'abolition ou la réforme de la Chambre des lords, l'introduction du Home Rule en Irlande, la reprise des terres par l'Etat, etc. **• Dublin, 18 juin : Une proclamation du général French, gouverneur militaire de l'Irlande, menace les comtés de Limerick et Tipperary de l'état de siège si l'on continue à y exercer publiquement la population au maniement des armes. Paris, 19 juin : On mande de Londres à l'Agence Havas : — L'état de siège a été renforcé dans quatorze comités de l'Irlande. L'action des tribunaux est suspendue ; tous les inculpés passent en conseil de geurre. La Haye, 18 juin : Un avion français ayant survolé le territoire des Pays-Bas a été bombardé par des canons hollandais et a atterri à Noll, port voisin de Flessingue. Les deux aviateurs, dont un officier, ont été internés. Amsterdam, 17 juin : Les journaux annoncent qe M. Troelstra a eu lundi, à La Haye, une entrevue avec M. Scheideman, membre du Reichstag. Aux journalistes qui désiraient l'interviewer, M. Troelstra a dit qu'il n'y avait pas lieu de faire une communication au sujet de cette conférence, dont procès-verbal a été dressé. M. Troelstra en prendra une copfe avec lui à Londres, tandis que M.' Scheidemann en emportera une à Berlin. EN ITALIE Paris, 10 juin : On mande du grand quartier général italien au Temps : — La poussée persistante de l'ennemi n'est sans doute pas encore arrivée à sa fin et les prochains jours exigeront de plus grands efforts des troupes italiennes de première et de deuxième ligne. Des officiers d'état-major français et américains ont pris une part prépondérante aux contre-mesures d'ordre stratégique. » •% Zurich, 19 juin : On mande de la frontière italienne : — De grandes manifestations antigouverne mentales ont eu leu samedi à Turin et à Milan. Jusqu'à présent, la censure italienne ne ; laisse passer aucun détail à ce sujet. » LES ISTllfTS BimOIS VI Il y a, dans l'existence de la Société des R. B., une histoire de plombier que je voudrais vous raconter en le moins de mots possible, mais vous raconter tout de même pour ce qu'elle montre bien avec quelle désinvolture on dépensait des deniers destinés à l'alimentation de milliers de pauvres victimes des événements. 11 y a eu, comme bien vous pensez, do nombreux travaux d'installation à exécuter dans tous les restaurants, bureaux et magasins des R. B. Or, tous ces travaux, pour ce qui regard© la plomberie, ont été confiés au même entrepreneur, dont les factures se sont élevées, pour la période de février 1917 à février 1918, à près de 100,000 francs, soit à fr. 96,841.36 exactement. . Et vous savez, ce plombier ne se gêne pas. La lecture de mes documents m'apprend, entre ce détail amusant qu'il ne se faisait point faute de porter en compte ses débours pour tramways, charrettes et bougies, qu'il n'a produit ses factures que fort longtemps après l'achèvement des travaux, soit en février 1918, avec la date uniforme du 31 octobre 1917. Comment voulez-vous dès lors que l'on puisse vérifier et contrôler les travaux ? — Emu do cette situation je reproduis le texte même de mes documents — M. l'admi-nistrateur-délégué de la Société des R. B. avait formellement défendu à la comptabilité de verser encore le moindre acompte à cet entrepreneur. Pourquoi a-t-on passé outre à cette défense? Aucune raison humanitaire ne pouvait prévaloir, car M. l'administrateur-dé-légué savait pourquoi il en avait agi ainsi. Il est regrettable que l'autorité et la responsabilité do M. le président du Conseil d'administration aient été méconnues à ce point. » Oui, c'est regrettable, éminemment regrettable, mais vous verrez que jo finirai tout de même, quoique j'en aie, par demander comment il se fait que M. l'administrateur-dêlégué et M. le président du Conseil et le Conseil d'administration tout entier aient pu laisser mettre en cause de pareille manière leur autorité et leur responsabilité... Mais on verra plus tard. Dieu me garde cependant do dire ou même de penser que le plombier qui nous occupe a majoré ses factures et cherché ainsi à réaliser des bénéfices illicites. Toutefois, il me faut dire qu'en présence des chiffres de ces factures, le Conseil d'administration, comme il le dit lui-même, s'est « ému ». Il a fait plus : il a fait procéder à une expertise partielle des travaux exécutés dans trois restaurants de la Société par ce plombier. Pour l'aménagement du restaurant de la chaussée d'Ixelles, il avait réclamé fr. 1,209.78, puis fr. 1,033.53 pour l'aménagement du restaurant do la rue Gray et enfin fr. 4,018.27 pour celui de la place du .Teu-de-Balle, — alors que, d'après l'expertise, les fournitures faites et les travaux exécutés ne valent en réalité que 915 francs pour le restaurant de la chaussée d'Ixelles, C00 fr. pour l'aménagement du restaurant de la rue Gray et 3,380 francs pour celui du restaurant de la place du Jôu-de-Balle, soit, pour ces trois restaurants, 28 p. c. en trop. Heureusement, les R. B. ont fait surseoir à tout nouveau paiement ès mains du plom-blier. J'ignore d'ailleurs ce qu'il a touché jusqu'ici...*-*(* L'histoire du i-estauraht de la chaussée d'Aï* semberg — celui-là même où l'on dégusta le bourgogne acheté à M. Dubois, marchand de chiffons et de vieux fers — n'est pas moins instructive. Pour l'aménagement do ce restaurant, on a dépensé fr. 6,594.65 en travaux de peinture, 1,386 fr. en travaux de plomberie et fr. 912.70 en travaux de tapisserie, soit au total 8 mille 893 fr. 35, alors que le propriétaire de l'immeuble s'était engagé à effectuer les travaux de peinture et de tapisserie, à la signature du bail, sur la base d'une somme de 4,800 francs. Ce propriétaire, que je ne connais pas, me fait, entre parenthèse, l'effet d'un brave homme. En effet, il loue son immeuble pour uno période allant de la date de la signature du bail jusqu'à six mois après la signature de la paix pour un loyer annuel de 2,000 francs en prenant l'engagement que jo viens de dire concernant l'aménagement des locaux. De plus, il accorde à la Société des R. B. la préférence à tout autre amateur pour louer cette propriété par bail régulier de six ou neuf années consécutives au loyer annuel de 4,800 francs, prix payé par le dernier occupant. Et le jardin, remarque-t-il dans son offre, peut donner un rendement en fruits de 400 à 500 fr. l'an. Rendons hommage à cet excellent philanthrope.Donc, voilà l'immeuble loué. Et le Conseil d'administration des R. B., voulant faire une gracieuseté à son directeur, dont il n'a évidemment qu'à se louer, met à sa disposition les deux étages de la belle maison, en lui assurant, en outre, le chauffage et l'éclairage.Vous et moi et tout le monde nous aurions sans doute, pour mettre le comble à toutes gracieusetés et encore que le propriétaire se fût engagé à aménager l'immeuble, qu'il louait, du reste, «en parfait état», accordé au directeur une petite somme destinée à faire faire quelques fioritures dans son appartement. Mais le Conseil d'administration des R. B. n'y a pas pensé et, une fois de plus, il a laissé faire. Je ne trouve pas, dans mes documents, le total des dépenses faites pour embellir l'appartement de M. le directeur, mais je vois que le tapissier a livré 91 rouleaux de papier cuir à fr. 3.85, à 4 francs, à fr. 4.25 et à fr. 4.50, qu'il a livré du papier de frise à fr. 3.50 et des rideaux canevas avec tringles do cuivre, s'il vous plaît. Je vois aussi que le seul placement de la tuyauterie dans la salle de bain de M le directeur a coûté 686 francs, soit exactement 14 francs do moins que les travaux de plomberie nécessités, à dire d'expert, par l'aménagement du restaurant proprement dit. Vous me croirez : à apprendre des histoires de l'espèce, qui semblent cependant appartenir plutôt au domaine du vaudeville, je me sens très triste : parce que, ainsi que s'expriment en propres termes mes documents, « c'est avec l'argent destiné aux malheureux» que se font ces dépenses somptuaires... MARCHÉ MATINAL Instantanés sans commentaires. — Je ferai manger de la m... de chevsl aux Bruxellois ! » C'est |,ar cctte phraee, suivie d'un soufflet retentissant que s ouvrait, mardi, le marché oe la Grana 'Place. Nous y sommes retourné mercredi. Nous sortons de chez nous à l'heure où commence à 6iffler le merle, le i>lus matinal de tous les oiseaux. Aucune charrette ne s'achemine par l'avenue d'Au-derghem, ni par la rue du Trône, ni par l'avenue de Tervue-ren : nous pressentons la pénurie sur le marché. En effet, à quatre heures et demie, le pavé de la Grand'Place est vide; rien de l'agitation ordinaire des paysans qui, à cette heure, ont, de coutume, déjà marqué sur le sol leur emplacement. Au bas de la rue de la Madeleine, à l'entrée de la rue de la Colline, cinq charretles de salades ; rue des Chapeliers, deux autres attendent. Il y en a quelques-unes rue au Beurre. L'entrée de la place ne leur est accessible qu'à partir de cinq heures. Cependant, nous ne savons >as par quelle faveur les marchands da iges de rhubarbe ont permission de déchar-;er avant l'heure réglementaire. En somme; a nourriture s'annonce mince : des salades :t surtout des bottes de rhubarbe. Comma ;a tombe bien avec la disette de sucre ! Dix bonnes minutes avant cinq heures —i >n se demande pourquoi des règlements — es charrettes pénètrent sur la place. - Noua :n comptons, au bout de dix minutes, exac-«ment douze, dont les chargements sont :ûtés de rhubarbe, saiades, oignons, par ci >ar là un peu d'ép-inarus ; des charrettes à ines et à chiens apportent d'Anderlecht et invirons de petits chargements où domi-îent les salades. Ni choux-Heurs, ni pois, li caroltes. Jusqu'ici, tout va bi-en. lxs marchands •angeiit leurs panière sur le sol et les ache-eurs font cercie. Enliu, tout ust descendu';, es paniers de salaue, les laitues et les ro-uaines, un peu de pourpier, des radis noirs, les oignons, un sac de pois en cosse — un.; >eul sur tout le marche 1 ; un panier da eunes carottes, unique aussi; des ioncoin-jres ; très peu de céleris, quelques choux ,-erts. Nous croyons ne rien avoir oublié. .Maintenant, voulez-vous commencer à icheter ! Montrez ces saiades, ces oignons, ;es choux, ces céleris ; demandez le prix ie ces choux. Le paysan répond : — Tout est vendu. — Combien les avez-vous vendus"? — Je ne sais gas.'» Avisant l'écriteau, je lui demande : — Est-ce que ce ii est pas vous DeSmedtl — Oui. - Et vous ne savez pas combien vous ivez vendu vos choux 1 » Méfiant, il ne répond paa. Je m'adresse îlors aux femmes en train de mettre les ;houx dans des sacs : — Combien les avez-vous achetés ? > Elles l'ont semblant de ne pas entenira :l redoublent d'ardeur à la besogne. Les agents n'admettent pas qu on discute les prix, ils interviennent aussitôt. Une femme qui marchande une salade se voit apostropher. — Voyons, monsieur le commissaire, on ne peut pas donner 35 centimes pour cette salade 1 L'agent prend la salade et la rejette en disant : — Eh 1 bien, ne l'achetez pas 1 — Et qu'est-ce qu'on donnera à manget aux enfants ? s • L'agent répond". — Le prix n'est pas fixé pour les salades. Et ce n'est pas à nous de le faire. — Mais, monsieur le commissaire, il n'y i que des salades'! » Un impitoyable paysan voisin crie en ri- ; lanant : — Allez acheter de la viande ! On ne nourrit pas les enfants de salade ! » La femme continue de disputer et la foula approuve, et on entend une voix crier .: — On ira mettre le feu aux fermes, voilà' tout 1 » La polizei intervient au bout d'un moment et fixe le prix de la salade à 20 centimes. La police belge est rappelée et l'agent emmène la marchande au commissariat.Des voix s'élèvent dans la foule et crient: — Bravo, polizei i'» **» Un cultivateur a déchargé environ vingt-cinq paniers de salades. Même rengaine : tout est vendu. II y a deux cents personnes autour de ses salades. Un officier de polica allemand s'approche : — A qui avez-vous vendu'? — A un du côté de la Bourse. Il va venir les chercher. — Si l'on ne vient pas enlever, je saisis la marchandise. » Et deux polizei sont placés de garde. La police allemande, aussi bien que la police belge, connaissent le truc du « tout est vendu ». En réalité, le paysan attend le client connu de lui, qui va passer, et lui achètera sï marchandise au prix fort. Jusqu'à ce que ce cliént soit venu, pour les autres « tout est vendu u, et ils peuvent se serrer le ventre. Ici, tout était-il vendu ? 'Qui le sait ? Trois individus sont venus successivement chercher la marchandise II pouvait avoir prévenu des compères... On peut l'assurer même.; i »** Voici encore un « tout vendu », G. De Wae, cultivateur à Ganshorcn. Les commentaires vont leur train. 1a faim rend loquace le peuple et les ménagères. L'une d'elles crie très haut, rouge de colère: — On va mourir de faim ici. Notre conseil communal ne fait rien du tout. Maintenant, ks paysans ont l'argent ; ils 6e fichent de nous ; c'est bien trop tard pour tarifier.» Pendant qu'elle parle, une charrette de cultivateur vide s'avance. Elle porte le même nom que la pancarte. Le public fait ses réflexions. — C'est curieux ça, un cultivateur qui . achète des légumes I L'agent 2-iS cherche à me rendre la chose ' très compréhensible. Mais le public dit, autour de moi, tout autre chose : —- Il va porter tout cela à la Bascule ; il faut aller voir là tout ce qu'on expédie. Il vendra à Charleroi ses salades à 1 franc. ». j **# Plusieurs personnes ont été menées au soste. Nous avons vu l'agent X commencer ine bataille en règle pour s'emparer d'une 311e, la lancer dans les salades, et finalement la laisser aller dans la foule, sans jue celle-ci cependant eut en rien pris le 3arti de la fille. Voilà qui doit renforcer e prestige de la police. D'ailleurs, par res-iect pour la police communale de notre «lie, nous nous abstiendrons de répéter les iropos dont la foule se sert à l'égard des igents pour mettre en pièces ce prestige.. Sous doutons que les agents connaissent nCme bien le règlement des marchés, tant eurs réponses sont toujours évasives ou à ;ôté. Voyant la place vida avant l'heure ré-•Iementaire, nous nous adressons à l'agent !66 : — Comment se fait-il que tout soit en-evé un quart d'heure avant l'heure régle-nentaire ? — Monsieur, il n'y a' rien eu sur le narché. — Pardon, il y a eu. Je suis ici depuis ; heures. Comment tout est-il enlevé ? A quoi l'agent nous fait cette réponse .tupéfiante : — Demandez-le aux paysans. «*» Au marché Sainte-Catherine, une reven-leuse suscite l'émeute. Elle a couvert sa narchandise, toujours des salades, et rc-U6e de vendre. Les gens l'insultent. Elle épond qu'elle vendra à S heures. Un jeune ;arçon crie à la foule : — Quand les légumes monteront, il y en ,ura 1 Un autre du même éventaire, sarcistique, enouvelle la plaisanterie atroce de la irand'Place : — Allez chez le boucher d'en facel Nous demandons à l'agent G6T l'explica- ion de cette conduite ; il répond : — Elle ne vend pas parce qu'elle n'a pas ncore affiché ses prix. Il y a vingt minutes que la foule parle-lente avec cette marchande. Elle reste assive, appuyée aux trétaux do son ïven- *S©ÎS8Sî W «JMÎSÎ ÎS3"BS » rOURNAL QUOTIDIEN — JLe Numéro : 15 Centimes 5' Année. — 12S9

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