La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie

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s.n. 1918, 15 July. La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie. Seen on 08 May 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/6m3319tf82/
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LA BELGIQUE PRIX DES ABONNEMENTS: 2 mois août-septembre, fr. 7.60« 1 mois (août), fr. S.§0* Les demandes d'abonnement sont reçues exclusif cernent -par les bureaux et les facteurs des postes. — "Les réclamations concernant les abonnements doivent tire adressées exclusivement aux bureaux de poste. ADMINISTRATION ET REDACTION : pSontagno aus-Horbcs-Potagôrcs, 31, Bruxelles PRTX DES ANNONCES : Pet. annonces, la ligne, Ir. 1.00. — Réclames avant Les annIa lig., (r. 2«5Q. — Corps du journal, la lig., tr. 7.GO. —Faits divers, la lig., ir. 6.00. —Nécrologie, la lig!, fr. 3.50. — Coin des Eleveurs, annonces notariales, avis de sociétés (assemblées, paiement de coupons, tirages), la lig., tr. 2.3)0. Bureaux do 9 à 17 heuros Direction s! Administration : gtiSI?tnl !? "a-e3• JOS.MORESSÈE, DIRECTEUR ^i^^s^ssaimsrz'ssxmmMSPh Aujourd'hui : 'DEUX oages. | a ë& £f*Ç\ « Si Cr~ &•%» &am I LA GUERRE 1,442° jour de guerre Rien à signaler., EN BTALiE Berne, 13 juillet : .Voulant reconnaître les services éminents rendus par le général Diaz comme organisateur et chef d'armée depuis qu'il a pris en mains la direction suprême des^ forces armées, .le Roi d'Italie lui a décerné la plus haute distinction, soit l'ordre militaire de Savoie. **•* Rome, 13 juillet: L'Agence Stefani annonce que les généraux Cadorna, Porro et Capello ont été mis à la disposition du gouvernement et déclarés déchus de leur grade, ainsi que de leur droit à la pension. •S Rome, 13 juillet: Le Comité exécutif du parti de la majorité 'du Parlement déclare que les parlementaires italiens qui prennent part à la Conférence commerciale de Londres ne peuvent être considérés comme délégués légalement reconnus par l'Italie. *** Rome, 13 juillet : La Cour d'appel a confirmé le jugement condamnant M. Giovanni, député, à un emprisonnement de trois mois pour propos défaitistes. Les événements de Russie Kief, 13 juillet : On mande de Moscou au journalFodrod-schenje : — A Vologda, les grands-ducs Nicolas-Mi-chaelovitch, Georges-Michaelovitch et Dimitri-Constantinovitch ont été arrêtés pour manœuvres dirigées contre les Soviets. *** Moscou, 13 juillet : Dans son discours prononcé au Congrès des Soviets, M. Chitchérine, commissaire pour les affaires extérieures en Russie, a fait des déclarations au sujet des relations extérieures de la République : — Les Etats-Unis, a-t-il dit, ont toujours montré beaucoup de bienveillance pour le gouvernement des Soviets. Nous en trouvons la preuve dans le télégramme adressé au mois de mars dernier par le président Wilson au Congrès des Soviets. Ce n'est d'ailleurs un secret pour personne que les Etats-Unis se sont toujours opposés à une immixtion japonaise dans les affaires russes, alors que les autres alliés poussaient le Japon à s'en mêler. Il entre dans nos intentions de faire des avances aux Etats-Unis en vue d'arriver à conclure avec eux un accord économique, en même temps que nous nous adresserons à l'Allemagne et au Japon, malgré la politique agressive d'une partie de la population de ce dernier pays. » En ce qui concerne les relations de la Russie avec ia France, M. Chitchérine a déclaré que le gouvernement français n'avait donné jusqu'à présent aucune suite à la demande de rappel de l'ambassadeur Noulens, formulée par le gouvernement russe. La France a refusé l'accès du territoire français au délégué Officiel russe Kamenef, ainsi que de renvoyer les troupes russes qui combattent en France, malgré les désirs exprimés par les soldats eux-mêmes. Une pression énergique est exercée sur eux afin de les inciter à former des légions de volontaires, et ceux qui se rebiffent sont envoyés aux bataillons de discipline, en Afrique. Le Japon a débarqué des troupes à Vladivostok et fait connaître sa volonté de s'immiscer dans les affaires russes. Une lutte est engagée en ce moment au Japon entre les partisans d'une intervention militaire, soutenus par les réactionnaires, et les représentants du parti libéral modéré, qui estiment que les avantages entrevus peuvent être obtenus par la voie pacifique, sans se faire un ennemi mortel de la Russie. — Nous sommes prêts, de notre côté, a dit M. Chitchérine, d'accorder aux Japonais une part prépondérante dans l'exploitation des richesses naturelles de la Sibérie. Nous sommes prêts à leur accorder, avec l'assentiment de la Chine, le contrôle sur les chemins de fer de la Chine orientale, sur lesquels nous-mêmes avons des droits à faire valoir, et disposés à vendre au Japon la ligne méridionale de ce chemin de fer. Nous sommes prêts à leur accorder d'autres facilités encore, notamment pour l'importation des produits chinois. Nous sommes prêts, enfin, à. conclure avec le Japon un traité de commerce et une convention de pêche. Les dispositions dont nous sommes animés ont été portées à la connaissance du gouvernement japonais. En ce qui concerne nos relations avec la Grande-Bretagne, nous devons dire que l'Angleterre admet les citoyens russes sur son territoire et promet même au représentant des Soviets, le citoyen Litwinof, de faire usage du chiffre. Des navires de guerre anglais se trouvent cependant toujours à la côte de Mourmane, -malgré les objections du gouvernement russe. Le 14 juin, les Soviets ont formellement exigé le départ de ces navires, mais il n'a été donné aucune suite à leur réclamation. Au contraire, dix jours plus tard, un détachement anglais fort de 1,100 hommes a débarqué à la côte. Nous avons immédiatement protesté contre cette violation du territoire russe, et nous avons envoyé des troupes dans le district de Mourmane. Il faut que le gouvernement des Soviets fasse respecter son prestige dans ce district. Si les Alliés ne veulent pas entendre parler d'une solution pacifique de ce conflit, il ne nous restera qu'à recourir à d'autres moyens. » Moscou, 13 juillet : Le commissariat des affaires étrangères a Adressé aux représentants diplomatiques de la Grande-Bretagne une note exigeant le retrait immédiat des détachements anglais débarqués à Mourmane et renouvelant sa protestation contre le séjour de navires de guerre anglais dans ces parages. Moscou, 12 juillet :* * Les révolutionnaires sociaux de gauche se sont installés dans les bâtiments où était logé naguère le corps des pages, et dont ils n'ont pu prendre possession qu'après un combat pendant lequel ils se sont servis de mitrailleuses. L'opinion est très surexcitée. *** Berlin, 13 juillet : D après une information du «Berllner T&-geblatt», le «IVfstin" de Paris aurait reçu de Stockholm l'assurance que le ci-deva-il socialiste-révolutionnaire TcherkoU marcherait sur Moscou à la tête 1e nombreuses bandes armées, composées pour la plupart de paysans, et serait arrive déjà dans le voisinage de la capitale. *** Tokio, 13 juillet : L'information de Washington disant que le Japon aurait repoussé la demande de l'Entente d'exécuter des opérations en Sibérie est officiellement contredite. eL Japon n'a apporté aucune modification à son attitude et attend la réponse des Etats-Unis. En dehors des milieux offiicels, on est généralement d'accord au Japon our trouver qu'il n'est nas néces saire en ce moment a envoyer aes troupes en Sibérie. *** Londres, 13 juillet : Le Daily Mail apprend de Charbin que le général russe Horvet a été nommé gouverneur de la province de Sibérie, avec mission de remettre en vigueur les traités conclus avec l'Entente, de reconstituer une armée disciplinée et de faire revivre les lois sur la propriété foncière. Ha guerre navale —-— ( Stockholm, 13 juillet: On annonce que le vapeur suédois Fryken (943 tonnes brut), qui se rendait de Gottenburg à Londres, a été coulé. EN AMÉRIQUE Washington, 13 juillet! D'après l'Agence Reuter, le département d'Etat a reçu notification du ministère des affaires étrangères de Suède crue le gouvernement turc a ouvert une enquête au -ujet des événements de Tabris. DEPECHES DIVERSES Bâle, 14 juillet ï On mande de Londres à l'Agence Havas que des aviateurs allemands ont lancé des bombes sur La Panne, près de Dunkerque. Une cinquantaine de personnes, pour la plupart des femmes, ont été-tuées. *** Paris, 13 juillet : D'après le Journal du Peuple, les chefs.socialistes français ont commencé à discuter avec les syndicats ouvriers la question de la paix et les moyens de mettre rapidement fin à la guerre. . •** Paris, 13 juillet : La première séance de la Haute-Cour constituée pour s'occuper de l'affaire Mal-vy, se tiendra mardi prochain. On annonce à ce propos que plusieurs sénateurs ont déposé une motion demandant le renvoi au mois d'octobre. Un grand nombre de sénateurs ont l'intention de ne pas .se présenter ; à l'audience, et l'on ne sait dès lors si le i procès pourra commencer. Le procureur de la République se soumettra à la décision de ! la Haute-Cour. Si celle-ci décide l'ajournement, le procureur de la République ne donnera pas lecture de l'acte d'accusation. Si • cette lecture est faite, le procureur de la République demandera que le procès com- ! mence immédiatement. •** Paris, 12 juillet : Le trafic du port de Marseille est tombé en 1917 de 11,397,292' tonnes à 9,118,000 tonnes. Cette diminution est due au manque de tonnage et, d'autre part, au danger des sous-marins qui a eu pour conséquence de détourner les navires du port. En outre, les quais étant insuffisants, les navires doivent souvent attendre des semaines pour décharger leurs cargaisons. La Chambre de commerce de Marseille sollicite du gouvernement la construction de nouveaux quais qui coûteraient 125 millions et fait remarquer quetRouen est devenu aujourd'hui le port français le plus achalandé, surtout en ce qui concerne le trafic du charbon. *** Berlin, 13 juillet : Le « Bûnsenzeitung » croit savoir que le comte Hertling a pu annoncer au grand quartier général qu'il est parvenu à apaiser les esprits. Ce résultat est dû principalement aux déclarations en conformité d'idées avec la direction suprême de l'armée auxquelles les partis de la majeure déclareront s'en tenir. *** Berlin, 13 juillet : Après avoir épuisé son ordre du jour, le Reichstag s'est ajourné au 5 novembre. Toutefois, il sera convoqué plus tôt par son président en cas de nécessité. *** Vienne, 12 juillet : En vue de la prochaine réouverture du Reichsrat, le président du Conseil, baroi von Seidler, a fait un exposé de différents problèmes de politique extérieure qui lui avaient été communiqués par le comte Bu-rian, ministre des affaires extérieures, problèmes qui sont destinés à être soumis au Parlement. Une communication semblable sera faite au Reichstag hongrois par le président du cabinet Weckerlé. *** Athènes, 12 juillet: Le général français Gramat a 'été nommé chef de l'état-major de l'armée grecque. *** Bucarest, 13 juillet : Voici quelques détails relatifs à la proposition déposée par le député Georg Stroici et contresignée par vingt membres de la Chambre, demandant la mise en accusation des membres du ministère Bratianu du chef d'avoir entraîné inconsidérément la Roumanie dans le conflit mondial. Les chefs d'accusation sont au nombre de dix : Avoir, contrairement à la Constitution, autorisé le passage de troupes russes sur- le territoire roumain sans l'assentiment du Parlement; avoir désorganisé l'armée; n'avoir rien fait pour la mettre à la hauteur des circonstances; avoir favorisé des personnalités déterminées pour la fourniture de benzine, de blé et de vivres; avoir transporté hors du pays et contrairement à la loi le trésor du royaume, les dépôts, les archives et les documents officiels; avoir utilisé les wagons du railway pour mettre en sûreté les biens propres des ministres et de leurs protégés, alors que les moyens de transport manquaient pour évacuer les blessés, les munitions et les troupes; avoir laissé tomber un matériel de guerre considérable entre les mains de l'ennemi; avoir cédé la flotte roumaine à la Russie sans l'assentiment du Parlement, etc. L'accusation se base sur l'article 122 de la Constitution et les articles 1 à 4 de la loi sur la responsabilité ministérielle. La proposition viendra probablement en discussion le 17 juillet prochain. *** Bucarest, 12 juillet : Le Conseil des ministres a décidé de trancher à bref délai la question de l'égalité politique a accorder aux nationaux de confession israélite. Il entre dans les intentions du gouvernement d'accorder aux juifs tous leurs droits civiques et politiques. Le ministre des finances a annoncé à la Chambre que le rétablissement des finances roumaines impose, à part l'introduction d'un impôt progressif sur le revenu et d'un impôt sur les bénéfices de guerre, l'instauration du monopole des alcools, l'augmentation des droits de succession, du droit de timbre, la création d'un impôt sur les biens de main morte, l'augmentation des droits sur les cafés et les thés, la diminution du nombre d'employés gouvernementaux et l'émission d'un em prunt intérieur. Les emprunts Contractés auprès de la Banque Nationale pour couvrir les i frais de guerre se montent à 1,G00 millions 1 de lei. i Le ministre du commerce a déposé un projet 4 de loi sur la création de syndicats pour la fa- -brication du cuir, de textiles, de lainages, du 1 sucre, de savons, de cellulose, de papier, de cordages, etc. Certaines matières premières ne pourront être introduites dans le commerce que sous le contrôle du gouvernement. L'achat de 1 ces matières premières et leur utilisation sont 1 exclusivement réservés aux syndicats, v s Constantinople, 13 juillet : Aujourd'hui s'est constituée à Constantino-pie, au capital de 500,000 livres turques, la Banque Générale de Turquie, qui, outre les affaires financières et les opérations de banque courantes, fera des affaires commerciales. Londres, 13 juillet : La Westminster Gazette écrit, à propos de la discussion à la Chambre des Communes de la loi sur les étrangers, que les membres du gouvernement, qui connaissent au fond cette question, sont vraiment honteux du rôle que leur font jouer le Cabinet de guerre et la presse à sa dévotion. — Cerbère, dit ce journal, aura-t-il lieu d'être satisfait? Nous en doutons fort. Il ne sait vraiment quelle attitude il conviendrait d'adopter. M. Lloyd George a parlé hier, et ses paroles ont été catégoriques. L'Angleterre ferme sa porte au nez de tous les étrangers. Si vraiment M. Lloyd George a l'intention de mettre ses menaces à exécution, on peut s'attendre à un a nettoyage » complet. » Rotterdam, 13 juillet ; Le correspondant à Londres du « Manchester Guardian» estime invraisemblable que M. Hugues accepte un poste en Angleterre et ajoute qu'il a de bonnes raisons de croire qu'il retournera en Australie., *** Londres, 12 juillet : M. Hirst, ancien rédacteur en chef de l'Economisé, écrit : — Les crédits de guerre 'atteignent aujourd'hui 7 milliards 324 millions de livres sterling. Six mois se sont écoulés depuis que lord Lans-downe a lancé son cri d'alarme. Depuis lors, M. Bonar Law a augmenté la dette de l'Angleterre de 40 millions de livres sterling par semaine et a majoré l'income-tax de 70 p. c.. Le bolchevisme britannique a déjà- fait en sorte que les gens riches doivent affecter la moitié de leurs revenus annuels au paiement des impôts, qui ne cesseront sans doute d'augmenter. S'il nous faut encore trois années pour vaincre l'Allemagne, notre dette publique s'élèvera à 12 milliards de livres sterling et chacun de nous sera forcé de payer 40 p. c. d'impôts sur son revenu. D'autre part, notre dette vis-à-vis des Etats-Unis sera devenue énorme. Au lieu de recevoir des intérêts de l'Amérique, c'est nous qui devrons nous acquitter envers elle en lui fournissant la production de nos usines. » M. Hirst rappelle le mot de M. Lloyd George : « Jusqu'au dernier homme 1 Jusqu'au dernier penny 1 » — Nous en serons bientôt, dit-il, au dernier penny. » *** Londres, 13 juillet: Le Daily News dit qu'aucun rapport n'a encore été déposé aux Communes sur la question de l'éligibilité des femmes, mais que divers juristes consultés par le gouvernement considèrent que les femmes ne sont pas éligibles. Le Labour Party élabore le texte d'une nouvelle loi destinée à modifier cet état de choses. Londres, 13 juillet ; Des troubles ont éclaté dimanche dernier dans les rues de Glasgow. La foule, qui se composait surtout de prétendus bolche-vistes, a réclamé la mise en liberté d'un nommé John Maclean, récemment condamné à cinq années d'emprisonnement pour contraventîôn à la loi sur la défense nationale. Les manifestants ont arrêté les tramways et se sont battus avec" les watt- men et les receveurs. *** Dublin, 13 juillet : Du Irish Times : — Mgr Halliman, prononçant un discours dans un meeting de protestation tenu à Lime-rich, a dit, entre autres : — Jamais les empereurs et les tsars n'ont fait pis que la tyrannie despotique du pseudodémocrate Lloyd George et de son gouvernement. La prétendue conjuration germano-irlandaise est un mythe, mais la conjuration du gouvernement anglais contre l'unique corps politique irlandais qui puisse donner la liberté à l'Irlande est malheureusement trop réelle. M. Lloyd George avait intérêt à enlever aux Sinn-Feiners leurs chefs dévoués. Toutefois, malgré tout, la persévérance nous donnera la victoire.» *** Londres, 13 juillet : On mande de Dublin au Daily News que le décret du lord-lieutenant French interdisant les réunions de Sinn-Feiners et autres associations nationalistes irlandais a produit une profonde émotion. En effet, il existe un club de Sinn-Feiners dans toutes les villes et dans tous les villages importants. L'interdiction s'étend à des associations comme la Gaélic League et les Volunteers, qui comptent des milliers d'adhérents. Les effets de la proclamation de lord French, qui déclare ces associations contraires à la loi, ne se feront pas attendre. Les immeubles qu'elles occupent seront fermés d'office, l'autorité mettra l'embargo sur leurs fonds sociaux et leurs imprimés, interdira le port do leurs insignes et toute réunion de leurs membres. On estime que le nombre des personnes visées par le décret atteint plus de cent mille. C'est un jeu très dangereux que joue le gouvernement s'il a réellement l'intention de mettre à exécution ses menaces. *** Stockholm, 13 juillet : Les métallurgistes suédois rendent le gouvernement responsable de la dimimintion des importations de fer allemand; ils subissent de ce chef des pertes importantes»et quelques usines sont même -menacées de chômage. L'industrie de la cellulose fatiib entendre les mêmes plaintes. Stockholm, 13 -juillet : La presse suédoise reproduit le discours du comte von Hertling, mais s'abstient de le commenter. Seul, le Daabladet, de Stockholm, estime que le chancelier a voulu démontrer avant tout l'invariabilité de la politiipio allemande, à laquelle le remplacement ctevM. von Kiihlmann par l'homme des conservateurs et des pangermains ne modifiera rien.i Le discours du chancelier aurait très biem pu être débité en présence de M. von KBMmann même. La retraite du secrétaire d'Etat ne signifie donc pas qu'un changement dansnla politique étrangère de l'Allemagne soit à la veille de se produire. *** La Haye, 13 juillet : Mgr Nolen-s, prélat catholique et membre 3e la.seconde Chambre des Etats-GiJnéraux, a. été chargé aujourd'hui de constituer le nouveau cabinet. *** La Haye, 13 juillet : . Au Congrès de l'Association pour,le Droit nternational, on a discuté une proposition nvitant le gouvernement néerlandais et les gouvernements des autres Etats ueutres à 'aire les démarches nécessaires paur ®ble-lir la réparation des dommages causésiaux îeutres par la guerre. Les auteurs de la proposition estiment aussi qu'il serait désirable que des démarches fussent faites: auprès du président des Etats-Unis et auprès les gouvernements des autres puissances lavaies pour qu'un terme s'oit mis au blo-:us maritime et que soient levés les obsta-:les qui empêchent les communications: des ïtats neutres avec leurs colonies. iet avec es autres Etats neutres. La Haye, 13 Juillet : On dément une information de l'Agence de a Presse indo-néerlandaise qui avait annoncé a prochain établissement d'un droit :de sortie ur les s"".res "oloni-aux. gmiîiiisfe Oloiele Communiqués des Puissances Centrales — Berlin, li juillet. — Officiel de ce midi ; Théâtre de la guerre à. l'Ouest. Armées du Kld-maréchal prince héritier Ruppreeht de Bavière : Grande activité de l'artillerie durant la journée sur la rive occidentale de l'Avre. Des combats de reconnaissance ont aussi amené une recrudescence de la canonnade sur le reste du front. Armées du prince héritier allemand : Combats locaux près de la forêt de Villers-Cotterets. Après une violente préparation d'artillerie, l'ennemi a exécuté une attaque le soir a l'ouest de Château-Thierry ; il a été repoussé d'une manière sanglante. La nuit, le feu de diversion est.devenu violent par intermittence.Le temps s'étant éclairci, nos escadrilles de bombardiers ont exécuté des attaques la nuit contre les installations de chemins de fer ennemies de la côte française entre Dunkerque et Boulogne, à Abbeville, dans la région Lil-lers-Saint-Pol-Doulens, ainsi que dans les secteurs de Crépy-en-Valois et de Villers-Cotterets. * ♦ ♦ Berlin, 13 juillet. — Officiel du soir : Rien de nouveau à signaler des différents fronts de bataille. *** Vienne, 13 juillet. — Officiel de ce mtfdi : En Vénétie, sur le front de montagne, escarmouches entre détachements de reconnaissance. Par ailleurs, rien d'"important à signaler. *** Sofia, il, juillet. — Officiel : Dans la région de Bitolia et des deux côté"* de la Czerna, la canonnade réciproque a été plus violente par intermittence. A l'est du Vardar, activité des deux artilleries. Nos troupes d'attaque out pénétré dans les tranchées- ennemies et en ont ramené des prisonniers. D'àute part, nos troupes ont dispersé par leur feu plusieurs détachements d'assaut anglais renforcés. Dans le terraij qui s'étend devant nos positions au sud de Barakli-Dschumaja, nos troupes de reconnaissance ont fait prisonniers plusieurs soldats grecs. Berlin, 13 juillet. — Officieux : La nuit du 10 au 11 juillet, une escadrille américainê de six avions a tenté d^ bombarder la ville de Coblence. Cette attaque a complètement échoué; pas un seul des appareils ennemis n'a réussi à jeter des bombes. Nous avons empêché cinq avions d^ cette escadrille de retourner au-delà de nos lignes; ils sont tous tombés entre nos mains et tous les aviateurs, à l'exception de quelques-uns, ont été faits prisonniers vivants. Depuis plus d'un an, les. Américains n'ont cessé de se vanter qu'ils transformeraient en ruines les villes de l'ouest de l'Allemagne à l'aide de milliers d'avions et qu'ils préparaient la défaite décisive au peuple allemand par leur arme aérienne, défaite que tous les moyens dont disposent l'Angleterre et la France ne réussissent pas à lui inlliger. L'attaque aérienne exécutée hier constituait la première tentative importante faite par les Américains seuls; elle a piteusement échoué. Les aviatëUrs américains ont appris à leurs dépens à connaître la différence'qu'il y a entre les fanfaronnades et la réalité. Communiqués des armées aillées Paris, 13 juillet. — Officiel de 3 heures : Entre la Marne et l'Oise, nous avons, au cours de la nuit, avancé nos avant-postes de 500 mètres dans la région de la ferme Porte. Plusieurs coups de main exécutés au nord de l'Avre, dans la région de l'Oise, sur la Marne et en Champagne nous ont valu des prisonniers. *** Paris, 13 juillet. — Officiel de 11 heures : Nous avons exécuté ce matin une action locale au nord et au sud dé* Longpont. Nous avons avancé nos positions vers l'est et, malgré la résistance ennemie, franchi la Savières à la hauteur de la ferme Catifet. Une trentaine de prisonniers sont tombés entre nos mains. Le nombre de prisonniers faits par nous hier dans la région de Montdidier est supérieur .à 000. Nous avons capturé, en outre, 80 mitrailleuses.Paris, 12 juillet. — Officiel de l'armée d'Orient : Rencontres de patrouilles sur la Strouma. Les troupes helléniques ont dispersé un détachement bulgare dans la boucle de la Czerna. Activité d'artillerie de part et d'autre dans la région de Doiran, à l'est du Vardar et dans la région des lacs. Au cours des combats aériens livrés par l'aviation britannique, un avion bulgare a été contraint d'atterrir près de Doiran. En Albanie, les Autrichiens se sont repliés sur une ligne organisée jalonnée sur Rastani-Selcain-côte 500-au confluent de la Tomorica et du Devoli-Kurskowa. Lp nombre des prisonniers faits par nos troupes s'élève à 470. Il se confirme que les Autrichiens ont subi des pertes très lourdes au cours de leur mouvement de retraite. *** Londres, 13 juillet. — Officiel : Des troupes anglaises et australiennes ont exécuté une heureuse Opération, dans les environs de Vieux-Berquin et de Merris ; elles ; ont fait 96 prisonniers et pris quelques mitrailleuses.Au cours d'une attaque prononcée au nord-est d'Hamel, nous avons fait 22 prisonniers. Au nord-est de Meteren, une attaque ennemie a échoué. *** Rome, 13 juillet. — Officiel : D'importants détachements ennemis, avançant en échiquier, ont attaqué hier après-midi nos positions établies près de Comone (versants méridionaux du Sasso Rosso) ; ils ont été repoussés et poursuivis jusque dans leurs tranchées de départ par nos troupes. Un grand nombre d'ennemis sont restés sur le terrain ; en outre, nous avons fait G6 prisonniers, doiit 2 officiers, et pris 4 mitrailleuses. Sur le reste du front, opérations peu importantes.Près du Pasubio, canonnade réciproque plus violente entre la vallée de la Frenzela et la vallée de la Brenta. Nous avons dispersé des éclaireurs ennemis. Malgré le mauvais temps, grande activité aérienne durant la journée. Dix avions ennemis ont été descendus. Le lieutenant-aviateur Silvio Scaroni a remporté sa vingtième victoire aérienne. PETITES NOUVELLES LES AMÉRICAINS EN FRANCE Ces rues françaises, c'est un vrai « puzzle», déclarait dernièrement un soldat américain. Elles changent de nom à mesure que vous avancez. Ainsi, l'autre jour, j'allais le long de la rue «Marchez au pas» et plus loin je.lève les yeux et trouve son, nom changé en celui de rue « Gardez votre droite »... et deux pas plus loin, je veux être pendu si ce nom n'avait pas été changé de nouveau en celui de rue «Défense d'afficher»... PETITE GAZETTE Inadmissibles prétentions J'ai demandé à Evariste Cointreau à quoi, depuis quinze jours que je n'avais plus eu le plaisir de le rencontrer — il m'avait fait faux bond l'autre dimanche, à Notre-Dame-au-Bpis — il avait passé son temps : — J'observe, j'écoute et je lis, m'a-t-il répondu en prenant ce petit air penclié qui lui va si bien. Je regarde les gens, j'étudie les jeux de leur physionomie, jienregistre parfois les paroles ou profondes ou banales qu'ils prononcent, je tâche à en tirer, un enseignement et, pour le surplus... — Tu lis... — Je lis, en effet. Tu n'imagines pas, mon cher, les choses intéressantes que l'on peut trouver, par exemple, dans les Actes fies Apôtres, ou dans saint JéYôme, ou dans saint Clément, ou dans saint Grégoire-le-Grand, ou dans saint Jean-Chrysostôme dit Bouche d'Or... Et d'actualité, tu sal: !... — Tu te mets bien. Mais raconte. Non, pas aujourd'hui. Je n'ai pas sur mot les « citations » qu'il faudrait pour faire ressortir le caractère actuel de leur verbe si souvent admirable. Or, quand on se môle de faire parler des hommes de cette importance, il congrue... — Tu dis ? — T'inquiète pas : c'est un vieux mot... Donc, il congrue qu'on ne leur fasse pas dire autre chose que ce qu'ils ont dit en réalité à l'époque où ils vivaient. Tout ça, clu reste, ne m'empêche pas d'avoir rivé leur clou, mercredi dernier, sur une plate-forme de tramway, à deux fermiers cossus qui se plaignaient, les pauvres !... Oui, ils se plaignaient des « prétentions exagérées, inadmissibles» des ouvriers attachés à leurs fermes. Qu'est-ce que tu crois que ça gagne, un ouvrier agricole? — C'est assez difficile à dire. J'en connais un qui est depuis plus de vingt ans au service d'un châtelain des environs de Bruxelles — je te jure sur l'honneur que ceci est exact — qui gagne un franc cinquante par jour et qui n'est pas nourri. Mais ça ne veut pas dire char- t rette. Je veux croire que les ouvriers qui sont au service des gros fermiers, qui ramassent des mille et des cents cependant que dans les villes les femmes et les enfants de soldats ont faim, ne gagnent pas moins d'une douzaine de francs par jour. Ce doit être à peu près ça, hein ? Dis-le moi, toi qui sais tout ! — Je l'ignore. Mais ces deux fermiers dont je te parlais avaient la mort dans l'âme parce que — c'est cette histoire qui faisait le fond de leur conversation — leurs ouvriers leur avaient signifié qu'à moins de six francs par jour ils n'en ficheraient plus une secousse. — Us ne doivent être ni gras ni forts, ces ouvriers-là ! — Justement. Et c'est de cela en outre que ces fermiers se plaignaient. Entre nous, ce sont des imbéciles : ils comprennent que leurs bœufs de labour ne peuvent leur donner le rendement qu'ils en attendent qu'à la condition qu'ils les maintiennent, à force de nourriture, en bonne performance, mais leur entendement ne va pas au delà des cornes de leurs ruminants.— Et alors, tu leur a£ rivé leur clou ? — Parfaitement. Comme l'un d'eux venait, sans y mettre malice, de dire à son copain que les ouvriers étaient «insatiables», je l'ai saisi par un des bouts de son veston et je lui ai déclaqué en pleine figure ces mots : « Aleiido opiflci; frwji, quidem et bene morato, liaud imparem esse mereedem oportere. » Cet homme m'a régardé d'un air bête... Tiens 1 du même air précisément que je te vois en ce moment... —- Merci. Mais tu conviendras qu'il y a de quoi. — Il n'y a pas de quoi. Ces imts s >nt bonnement tirés de l'encyclique Rerum Novarum de feu S. S. Léon XIII, et ils veulent dire au propre: «Tout salaire d'une journée de travail qui ne suffit pas à nourrir l'ouvrier et sa famille est un salaire contraice à la justice. » — Qu'est-ce que ton fermier t'a répondu? -—lia demandé au receveur « le prochain arrêt »... Il y a beaucoup de gens —• à commencer par les dirigeants des tramways eux-mêmes — qui descendent au tout prochain arrêt quand on leur parle de la situation de leurs employés et de leurs ouyriers. Feu Léon XIII, dont la fameuse Encyclique fut tant à la mode il y a quelques années, me paraît bien oublié... C'est la faute ù Fischer i Des lecteurs de Schaarbeek veulent bien me faire savoir que si leur conscience est nette, il s'en faut que leur matérielle enveloppe le soit tout autant. J'aurais pu croire, à lire les premières lignes de leur lettre, qu'ils allaient s'en prendre aux magasins communaux et reprocher à M. Max Hallet — comme s'il-y. était pour quelque chose, le pauvre ! — de ne point faire mettre en vente, aussi souvent qu'il serait souhaitable, cet excellent savon que vous connaissez. Or, pas du tout. Le nom de M. Max Hallet n'est pas même prononcé dans leur missive, e£ .c'est à l'échevin Frans Fischer qu'ils en ont. Oui, « c'est îa faute à ?ischer»I Et ils expliquent : — Les bains communaux de Schaarbeek ne sont ouverts que trois jours par semaine, soit le vendredi de 9 à 1 heure et de 3 à 6 heures, le bain coûtant ce jour-là cinquante centimes, le samedi , de 3 à 8 heures, le prix du bain entre 6 et 8 heures étant de v.ingt-cinq cen-lirnes, et le dimanche de 7 heures à midi, le décrassage revenant à vingt-cinq centimes. Or, il est bien inutile d'essayer d'aller au bain le samedi soir ou le dimanche matin. Le samedi, on commence à faire la file dès 4 heures pour les bains de G à 8 heures, et le dimanche, il faut, avant d'arriver à l'eau, faire la file pendant une heure au moins à l'extérieur et attendre une heure à l'intérieur. Dans d'autres communes, les bains sont accessibles tous les jours et du matin jusqu'au soir. S'il n'est pas possible que les mêmes mesures soient' prises à Schaarbeek, qu'à tout le moins Frans Fischer décrète que les bains communaux seront ouverts un jour de plus par semaine, le jeudi, par exemple, de 7.heures du matin à 8 heures du soir. Ainsi supprimera-t-on les files et l'attente. Ainsi encore pourra-t-on dire que s'il y a à Schaarbeek des citoyens malpropres.ee ne sera plus la faute à Fischer. » Mes correspondants me donnent, en outre, à entendre que si une suite favorable est réservée à leur requête, ils se cotiseront pour envoyer des fleurs.à Frans Fischer le jour de sa fête : ce sera le 4 octobre prochain si l'hono- : rable échevin se trouve sous la protection de ; François d'Assise, le 3 décembre si ses parents, lorsqu'il naquit, le mirent sous le patronage de François-Xavier, le 4 juin de l'année prochaine s'il a une particulière dévotion envers François Carraciolo, le 29 janvier s'il est placé sous l'œil de François de Sales, le 11 mai s'il professe un culte spécial envers François Girolamo, le 16 juin s'il se réclame de François Régis, et enfin — je ne veux rien savoir des Borgia —Te 2 avril s'il a, ce qui ne m'étonnerait mie, qpelque accointanGe avec François de Paule... Les forains Les pauvres forains ! Voilà positivement des gens bien à plaindre par les temps calamiteux que nous traversons. Plus de kermesses en Flandre, plus de ducasses en Wallonie! Us se voient réduits à se croiser les bras, ces nomades incorrigibles devenus, malgré eux, sédentaires. Si vous avez quelque peu l'esprit d'observation, vous aurez remarqué à certains endroits de la banlieue l'une ou l'autre de leurs roulottes, fixée à demeure et transformée en chaumière. Chaumière de fortune, maison dé planches où l'on doit être bien mal à l'aise, étouffant et grillant l'été, gelant en hiver. t Comment se fait-il q|ie l'on ne soit pas encore parvenu à trouver pour ces malheureux une installation plus convenable, par exemple dans la demeure de quelque riche froussard émigré et vivant aux crochets de la charité en Angleterre, en Hollande, en France, ou plus loin encore ? Ce serait un service à leur rendre, et les logis désertés serviraient du moins à quelque chose. Notez que ces braves gens de Bohême sont presque tous affligés d'une famille nombreuse... Et quand je dîs affligés, ce n'est peut-être pas le vrai mot, attendu qu'une famille nombreuse, la chose est prouvée, se tire d'habitude beaucoup mieux d'affaire que les autres. Et puis, ils sont si beaux, si sympathiques, ils. ont l'air si joyeux toujours, les gosses demi-nus qu'on voit se rouler dans l'herbe à l'entour des vieilles roulottes ! Espérons qu'on ne les oubliera pas, l'hiver venu. En attendant, leurs pères et mères font de la culture. De même que quelques poutres, quelques pierres, des briques, du. morti^, ont donné à la voiture familiale une vague stabilité, de même quelques plants de choux ou da pommes de terre, à l'entour, donnent l'illusion d'un jardin potager. Et qui sait si nos coureurs de foires ne prendront pas goût tout de bon au travail do la terre? Qui sait si, la guerre finie, on ne pourra pas compter un nomade de moins et un cultivateur de. plus, un cultivateur, celui-là, qui n'aura pas été l'un de nos effrontés affameurs. Un palais souterrsin Notes d'un campagnard: Samson : un pays d'arbres, de ponticules — en dos d'âne ou horizontaux — de maisons roses, de calcaires bleus, de ruines lichennées.. Là-haut se trouvait le château-fort bâti autrefois par Auberon, fils de Clodion-le-Chevelu. Quarante-quatre tonneaux et deux cent cinquante sacs de poudre le brisèrent. Il chut par pans dans la vallée. Fragilité des choses humaines ! Mais ce n'est pas lui que je viens voir. Le Samson bavarde contre les vannes et coule sous les tapisseries des renoncules, les chevelures des algues, sous les bouleaux, les maisons, les chemins, les moulins, les scieries, la fabrique de couleur. Il est l'âme et le pain du pays. Des femmes rincent leur lmge sur la dernière marche d'un escalier, au pignon de la maison. On a crucifié un épouvantail dans un champ de blé. Des hirondelles qui nichent au flanc des rochers mosans rasent l'eau pleine de truites, sous les bouleaux pleins d'oiseaux. On entrevoit par entre les arbres des rocs inexpugnables, troués, ornés de frontons, couverts de mousses rouillées, d'orpins roses, de géraniums pourpres, d'herbes rousses, de chéli-doines...Je m'arrête tous les dix pas, les yeux gourmands. J'évoque les pieux brigands d'alors, les dames blanches aux chapeaux pointus, les manants aux défroques carnavalesques, les moines joufius, les chiens aux noms pleins de consonnes, les loups aux yeux de rubis, les équipages sonores, les sièges, les exécutions, les mille images et les mille misères de la féodalité. Je voudrais un peu de neige là-dessus — et un air de cor. Mais je vois plus loin, au pays de nos vieux pères les hommes des cavernes, à Goyet. M. A. Rutot y découvrit un type célèbre dans la préhistoire. Je pénètre enfin dans la grotte. Mon guide s'est muni d'un minable rat de cave. Des reflets bleuâtres,' puis- violâtres, furtivement, courent sur les parois de pierre ponce. Une racine de lierre, comme un serpent, s'est insérée dans une fissure. Je pousse des exclamations que les couloirs sonores multiplient. Les menues et innombrables gouttes d'eau ont constitué des choses indescriptibles : des cascades gelées, des dentelles, des chancres, des champignons, des mâchoires, des aiguilles, des cornes, des draperies, des pâtisseries, des piliers sveltes et ronds, en forme de jambe humaine, des cierges, des rosées cristallisées, des bêtes molles pétrifiées, des orfèvreries incohérentes, des cornets à glace... Je revis à l'époque où cette caverne a abrité nos pères. Pauvres père3, ce qu'ils ont fait de nous et comment! Je demande à mon guide d'éteindre la lumière. Nuit et silence! Choses qu'hier j'ignorais encore ! Nuit et silence ! La mort! C'est plein de majesté et d'horreur! On est aveugle et sourd. La prodigieuse masse de la caverne me pèse sur le dos. Oui, vraiment, la nuit et le silence viennent de m'être révélés. J'en ai assez, je prie mon guide de rallumer 4e rat de cave. Ici on doit se tordre comme une couleuvre, là ramper sur les genoux : vous posez les mains dans une flaque d'eau, elles glissent sur la derle. On se laisse tomber dans un petit puits, on se hisse dans une niche. Ici se trouve le «bénitier», à mi-hauteur de l'ogive rugueuse : il est toujours plein d'eau. L'eau, capricieuse et têtue, use au lieu de construire. Là, c'est le « confessionnal» ajouré; plus loin le «lion», fauve de pierre qui semble dormir sur son flanc. Un cerveau trotte:je crois voir un ours au bout du couloir. Il faut se coucher de nouveau. Les stalactites percent mon chapeau et me trouent les côtes, les stalagmites me heurtent les coudes et me déchirent les mains. De nouveau, j'imagine la fuite du Goyetien aux mains et aux pieds agiles et calleux, au corps flexible, aux yeux de nyctalope — poursuivi par l'ennemi, homme ou bête. Là, on a retrouvé les squelettes d'un ours et de ses deux petits, plus loin un avant bras humain incrusté d'un poignard de silex. Remontons-nous ? Descendons-nous ? Allons-nous vers le sud ? vers le nord ? Mystère. Enfin, l'ouverture, par à travers la grille, apporte des lueurs vertes de vitrail. De nouveau, les reflets violâtres et bleuâtres courent sur la pierre-ponce et sur le serpent végétal du lierre. Nous sortons. J'emporte dàns mes mains hiératiques quelques vieux os et une demi-dent aussi durs que la pierre que nous quittons... Nouveau barème La Commission qui a été instituée pour le remaniement du barème des traitements dos fonctionnaires et 'employés de l'Administration centrale du personnel de la police et du personnel enseignant ayant terminé ses travaux, le nouveau barème qui prévoit des augmentations plus ou moins importantes pour tous sera soumis aux délibérations du Conseil communal -dans uno prochaine séance. 0 La Petite bourgeoisie Le Comité provisoire de la Société coopérative de ravitaillement pour la petite bourgeoisie, formé à l'initiative de M. Jean Spren-gers, invite toutes les personnes désireuses de faire partie du futur organisme à une réunion au cours de laquelle il sera donné connaissance du projet de statuts qui a été élaboré, projet qui prévoit notamment l'établissement de stands de vente chez les détaillants établis. La séance aiira lieu aujourd'hui lundi 15 courant, à 7 h. ï/2, à la Brasserie du Sac, Grand-Place.La Poule La séance inaugurale de cette nouvelle société populaire d'aviculture, qui compte dès à présent plus de 150 membres, aura lieu lundi 15 juillet, à 5 heures, à la Brasserie £bop, 2, place Liedts. Le programme très intéressant de cette nouvelle association comprend : vulgarisation de la ppule, achats d'aliments en commun, vente de volailles, poussins et œufs à couver. A l'issue de la réunion, une causerie sera donnée par M. A. Lesage sur « La poule et ses avantages». La minime cotisation an-..} nuelle de 1 franc promet de faire de cet orga--> nisme une puissante association qui comDtera bientôt 3,000 adhérents. JOURNAL QUOTIDIEN — Le Numéro : 15 Centimes bbcti iwi ■! 11 il i .i wr Lundi 15 JuâMsf 1918 W° 1814

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This item is a publication of the title La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie belonging to the category Gecensureerde pers, published in Bruxelles from 1914 to 1918.

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