La dernière heure

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s.n. 1914, 03 August. La dernière heure. Seen on 07 May 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/sf2m61ck74/
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LE PLUS GRAND JOURNAL BELGE, LE MIEUX RENSEIGNÉ ^ N*215 NEUVIÈME ANNÉE * LUNDI 3 AOUT 1914 CINQ CENTIMES. La mobiEÈsaiion en Belgique et à l'étranger prive en ce moment notre rédaction et notre administration d'un grand nombre de leurs collaborateurs. Il est prudent, d'autre part, que nous ménagions nos réserves de papier. Dans ces conditions nous a?ans décidé de paraître certains jours sur quatre pages. Hous nous en excusons auprès de nos lecteurs, et nous espérons naturellement que cette modi-Fication imposée par les événements sera de courte durée. Le présent numéro appartient à nos éditions régulières et ne peut être mis en vente comme " édition spéciale „. Nous rappelons aux marchands qu'ils doivent se borner à crier le titre de " La Dernière Meure,, sans ajouter aucune indication concernant les informations qui y sont publiées. LE VIN ET LA DISCORDE Les troubles de la Champagne, qui, par deux fois, et encore tout récemment, ont pris le caractère d'une véritable sédition, montrent bien que les vignerons sont des gens prompts à l'action. Sans tirer de morale de ces mouvements populaires, ni prendre position dans ce conllit, on peut cependant remarquer, sur la foi <Je documents historiques, qu'ils né datent pas absolument d'hier et que, de longue date, la rivalité et même l'animosité régnèrent entre les diverses régions productrices de la dive liqueur, Le 2 novembre 1693, Louis XIV mettait en disgrâce son médecin Antoine d'Aquin et le remplaçait par Fagon. Immédiatement, celui-ci déclara que le roi, qui avait toujours été traité comme un bilieux, était lymphatique. Il changea, sur-le-champ, le régime de son auguste malade. Dans le « Journal de la santé du roi Louis XIV », il écrit: « Il est étonnant qu'ayant dû être convaincu par la nature de tous les accès de (lèvre que l'acide de l'humeur mélancolique en était la véritable cause, M. d'Aquin n'ait pas tâché d'obtenir, pendant sa vie, que le Roi voulût bien quitter l'usage du 'vin de Champagne, qui s'aigrit très aisément, parce qu'il a plus de tartre et moins d'esprit que celui de Bourgogne, et que, par conséquent, il soutient et augmente l'humeur mélancolique et ses effets. » Et, de fait, Kagon remplaça le vin de Champagne qui' paraissait sur la table du roi, à tous ses repas, par le vin de Bourgogne. Le Champagne, banni de la table royale, se trouvait du même coup chassé de la Cour. Et il n'était si petit hobereau de province, sur la table duquel le breuvage pétillant n'apparaissait plus par loyalisme. La fureur des vignerons rémois et de la contrée voisine était grande. Malheureusement pour eux, Fagon jouissait d'une réputation de science et de probité universelle. Cet homme ne pouvait être attaqué de front. Mais un bachelier, du nom de Mathieu Fournier vint fort à propos offrir une cible à leur vindicte. Il soutint, devant la Faculté de Paris, une thèse' mettant en opposition les vertus du Bourgogne et les vices du Champagne, qui énerve, disait-il, et provoque la goutte. Les Rémois savaient à qui s'en prendre. Un d'entre eux, médecin de grand talent, présenta, devant la Faculté de Reims, une thèse que celle-ci accueillit et publia comme un manifeste. C'était la contre-partie de l'autre. Le Champagne, au contraire, disait-elle, était d'esprit plus chaud et plus vivifiant et il n'était certainement pas étranger à la robuste vieillesse d'un Rémois, que l'on citait, et qui avait cent dix-hiiit ans. M. de Salins, doyen des médecins de Beaune, releva le gant et publia « La défense du vin de Bourgogne ». Dans sa préface déjà, il disait qu'élever le vin de Champagne au-dessus de celui de sa province était une hardiesse indigne. Les thèses succédèrent aux thèses, en français et en latin, en vers et en prose. Les pamphlets, les chansons se multiplièrent. Ce fut une véritable campagne de presse, où rien ne- fut épargné. On usa» même du procédé de l'enquête et. de l'interview. Si les uns se glorifiaient de l'opinion d'un général,, les autres, immédiatement, se faisaient un trophée des goûts d'un surintendant des finances. On.publiait l'inventaire des celliers de l'empereur et même du pape, pour s'en faire des armes de combat. On ne sait pas comment cela aurait fini, si, Louis XIV étant mort, le Régent n'eût apporté l'apaisement, en.donnant lui-même l'exem pie du parfait éclectisme. Dès lors, comme on sait*' le flacon importa peu et l'ivresse fut générale. Cependant, croyez-vous qu'il faudrait gratter longtemps nos robustes bi berons hennuyers ou brabançons pour mettre à nu bientôt le Bourguignon irréductible ou le Champenois sans merci. I LE RÉGIME DU CANAL DE PANAMA Washington, dimanche. — M. Wilson • et les leaders du Congrès sont d'accord 1 sur un bill concernant le Panama Canal ! Law qui permet aux navires étrangers de ( s'inscrire sur les registres américains , pendant la crise européenne. Le bill sera présenté au vote lundi. Une délégation des directeurs du Wes- < tern Railroad a été mandée à la Maison ' Blanche par M. Wilson. M. Wilson a mentionné les efforts faits par la marine marchande américaine en vue de l'expé- \ dition de la récolte, et il a insisté sur la nécessité d'éviter la grève du Western j qui se présente dans des conditions anoT- i maies. — Reuter. 1 LES AFFAIRES GRÉCO-TURQUES ; SONT AJOURNÉES ; Constantinople, dimanche. — Le minis- ' tre de Turquie à Athènes et la ]égation i grecque à Constantinople ont informé la Porte, cet après-midi, que M. Venizelos 1 a quitté Munich, retournant à Athènes. • Le voyage du grand vizir n'aura donc pas lieu et leur rencontre est ajournée. 1 — Havas. LE PRINCE OSCAR DE PRUSSE - S'EST MARIÉ HIER i l Berlin, dimanche. — Hier soir, à 7 ( heures, a eu-lieu, an Château de Belle- t Vue, la cérémonie du mariage du prince ? Oscar de Prusse avec la comtesse Ina- 1 Marie Bassewitz. Le ministre de la Mai- * son a célébré le mariage civil. La béné- , diction a été donnée par le super-inten- dant général Haçndler. j La famille royale et les plus proches r parents de 'la fiancée assistaient à la cé- i rémonie. ] La comtesse portera maintenant le ti- s tre de comtesse von Ruppin. — Reuter. ^ UN SOLDÂT RENVERSÉ ! PAR UN AUTOMOBILE ! Un soldat du 6° régiment d'artillerie, [ Raymond Renauldt, qui pédalait, same- j di dans la soirée, rue aux Laines, a été renversé par un automobile conduit par le nommé Gripekove, demeurant rue Piers, à Molenbeek-Saint-Jean. La victime, dont la bicyclette a été entièrement démantibulée, fut grièvement blessée aux jambes et aux genoux. Elle a été conduite à l'hôpital militaire. LES VOLEURS DE SACOCHES !T—— Mme Libert, demeurant avenue de Cortenberg, 141, longeait, hier soir, la rue Belliard, lorsque surgit devant elle un individu paraissant âgé de vingtr quatre à vingt-cinq ans, qui lui arracha sa sacoche renfermant une trentaine de francs, un mouchoir de poche portant l'initial L..., une petite montre or pour dame, un porte-mine en argent et un petit carnet portant de nombreuses annotations. Le coup fait, le malfaiteur 1 a pris la fuite par la rue Juste-Lipse, sans avoir pu être rejoint, malgré 1. chasse que lui firent des passants et deux agents. LADY HARDINGE Vice-reme des Indes anglaises qui vient de mourir LES HOSTILITES GENERALES ONT COMMENCE LES ALLEMANDS ONT PÉNÉTRÉ DANS LE GRAND-DUCHÉ DE LUXEMBOURG LES RUSSES SONT ENTRÉS EN ALLEMAGNE LA SITUATION RÉSUMÉE RIVALITES DE RACES A la base du conflit se trouve la rivalité de plus en plus aiguë entre la race gertna-niquo et' la îace slave, la première se croyant menacée par la seconde et désirant prévenir sa mise en état d'infériorité dans un avenir plus ou moins proche. Les démêlés austro-serbes ont sétê l'occasion pour l'Autriche d'affirmer sa résistance, l'Allemagne la soutenant en alliée fidèle, tandis que la Russie protégeait la Serbie, pivot de sa politique dans les-Balkans. SEMAINE D'ANGOISSE Ce fut avec une anxiété croissante que l'Europe suivit le développement des efforts diplomatiques pour localiser le conflit. Son extension, en effet, menaçait d'entraîner toute l'Europe et Miôme de déborder sur d'autres continents en vertu des systèmes d'alliance qui jusqu'ici avaient maintenu ^équilibre européen. L'opinion a été haletante durant toute cette semaine, où l'horizon s'assombrissait de jour en jour. . Dès lors, le gouvernement anglais chercha un terrain de discussion, pour empêcher un conflit austro-russe. Il s'agissait d'abord d'une intervention cles quatre puissances : Allemagne, Angleterre, France, Italie, sous forme a'une conférence diplomatique. Malgré les efforts de l'Italie, joints à ceux de l'Angleterre, l'Allemagne, favorable au principe, n'adhéra par a la proposition. Sir Edward Grey ne se découragea pas, il demanda à l'A*ll<»magne de formuler ses vues concernant une intervention possible. Mais les Autrichiens bombardaient déjà Belgrade et la Russie, en réponse, mobilisait. Maigre les échanges de télégrammes des empereurs, malgré une conversation directe entre Saint-Pétersbourg et Vienne, la situation était de plus en plus menaçante. Le 30 juillet, l'Allemagne proclamait l'état de giterre, le 31 elle adressait un ultimatum à la Russie et un autre à. la France. Le 1" août la guerre est déclarée. Le 2 août, les Allemands occupent Lusem-bourg.Les Russes ont pénétré en Allemagne. LES ALLIANCES La Triplice comm-end l'Allemagne, l'Autriche et l'Italie. Conclue en 1883, elle a été renouvelée tous les quatre ans. Par ce traité les trois puissances s'engagent à se preter un mutuel appui diplomatique et militaire dans certaines circonstances. L'alliiince entre l'Allemagne et 1 Autriche est plus étroite que celle qui unSv x IUaKo îi ces deux puissances.Dans le conflit actuel, l'Italie Feste sur la réserve, ses interets différant sensiblement de ceux de 1 Autriche. La Triple-Entente comprend la France, la Russie et l'Angleterre. Un traité d'alliance offensive et defensive unit la France et la Russie depuis 1893. Une entente franco-anglaise compléta cette alliance, en 1901, puis une entente anglo-russe fut conclue en 1907. Par ces deux derniers traités, l'Angleterre 3e range aux côtés de la France et de la Russie, mais sans une alliance nette. D'autre part, il existe une alliance anglo-japonaise et un traité unit le Portugal à L'Angleterre en cas de guerre. Enfin, en Orient, la Fédération balkanique, dissoute, a été remplacée par une entente greco-serbo-roumaine, pour le maintien du traité de Bucarest. La Bulgarie est dans la sphère germanique, tandis que les trois autres peuples balkaniques sont sympathiques à la Triple-Entente.LES FORCES SUR TERRE Triple-Entente Russie 6 millions d'hommes France 4 millions d'hommes Angleterre 600,000 hommes Total 10,600,000 hommes Triplice Allemagne 5,000,000 d'hommes Autriche 1,4 00,000 hommes Italie 1,500,000 hommes Total 7,900,000 hommes Autres pays Roumanie 700,000 hommes Serbie 300.000 hommes Bulgarie 300,000 hommes Grèce 200,000 hommes Les Flottes Angleterre : Allemagne : 61 cuirassés 35 cuirasses 42 croiseurs c. 12 croiseurs c. 103 . 47 . France 23 cuirassés Autriche 16 cuirasses 19 croiseurs 2 croiseurs 42 18 Russie : FI. Baltique 8 cuirassés 6 croiseurs c. Fl. Mer Noire 4 cuirassés 18 Italie : 12 cuirassés ; 9 croiseurs. Total : 21. | 'LES HOMMES DE LA CRISE L'empereur François-Joseph voit assom->rir la fin de son règne par une lutte ef-royable. Il est monte sur le trône en 1818. son frère, son fils, sa femme, et son neveu ui ont été enlevés successivement dans des :onditions tragiques. En 1848 et 49, il con-lut la guerre avec l'Italie et une révolte n Hongrie. En 1859, guerre contre la France t la Sardaigne. En 1866, l'Autriche était lattue par la Prusse. En 1878 eut lieu la ;uerre de Bosnie. Le roi de Serbie est né en 1846, son père tyant abdiqué en 1859, le prince Pierre Luitta la Serbie. Fît sort éducation militaire . Saint-Cyr, se battit pour la France en 870. Epousa la princesse Zorlca, fille du prince le Monténégro, en 1883, vécut alors à Cetti-;né. De 1893 à 1903, il vit à Genève et est appelé pour monter 6ur le trône, après le oassacre de juin 1903. Le tzar de Russie, Nicolas II, est né en 868; monta sur le trône en 1894. En 1898 •rit l'initiative d'une proposition de limier les armements. Il connut la révolution t la gjyerre de Mandchourie qui affaiblit onsidérablement la Russie en Europe, ce ui permit à l'Autriche l'annexion de la Îosnie-Ilerzégovine d'où partit la lutte ger-aano-slave dont l'Europe est victime au-ourd'hui.L'empereur Guillaume II a 55 ans. A tou-ours manifesté une prédilection pour la ie militaire. Il monta sur le trône en 1888. In 1890 il eut des dissentiments avec Bis-narck dont il ne voulait pas accepter la tu-elle. Depuis lors il fut, sans contrôle, l'ar-isan de l'expansion allemande dans le domine militaire, naval et colonial. M. Poincaré, élu il y a un an, est un hom-îe d'Etat de grande envergure. Sa popula-ité est très grande en France. Il a su faire ppel à tous pour réveiller en France le entiment national. Dans les circonstances ragiques du moment il s'est entouré de col-aborateurs de premier plan Le roi Albert, monté sur le trône en dé-embre 1909, est le plus jeune souverain îêlé à cette lutte gigantesque. Ses échanges o visite avec M. Fallière et avec l'empereur luillaume II, son voyage en . Angleterre, ont montré préoccupe de sauvegarder notre eutralité. En même temps, il usa de son afluence pour améliorer l'armée belge et réparer la défense du territoire. Le général SOUKHOMLINOFF, ministre de la guerre de Russie Le généralissime allemand de MOLTKE à côté de l'Empereur Luxembourg, dimanche. — Cette nuit est arrivé, en gare de Luxembourg, un train de soldats allemands. Ils se sont emparé de la gare et des ponts qui commandes les lignes de Trêves et de Trois-Vierges pour assurer le passage régulier des trains militaires allemands à travers le Grand-Duché. Ils se sont présentés ensuite d la caserne de Luxembourg. Le major commandant le détachement de volontaires luxembourgeois a parlementé avec eux et a protesté contre la violation de la neutralité. Les Allemands disent que les lignes de chemins de fer leur appartiennent et qu'ils ont le droit de faire ce qu'ils veulent. Ils refusent de se retirer. — Reuter. Les premiers coups de feu à la frontière russe Berlin, dimanche. — Une pa- ■ trouille allemande se trouvant près de Pi'oshen, à trois cents mètres de ■ la frontière russe, a eu à subir, cet après-midi, le feu d'une patrouille de la frontière russe. Les Allemands ont répondu. • On ne signale aucune perte du ■. côté allemand ni du côté russe. • Cette nuit, des patrouilles russes ' ont attaqué le pont du chemin de 1 fer sur la Wartho, près de Eichen- ' ried, situé sur la ligne Jarotschin- ' Wreschen. L'attaque a été repous- ' sée. Les Allemands ont eu deux ' blessés peu grièvement. Les pertes ' russes n'ont pas pu être constatées. ' Les [lusses ont ensuite attaqué la J gare de Miloslaw, mais celte entre- ( prise n'a pas réussi. Le chef de gare de Johannis- / burg et Vadministration des forêts : à Bialla, annoncent que dans la , nuit du 1" au 2 août, une forte co- < lonne russe, avec de l'artillerie, a , franchi la frontière de Schwidder, j qui est situé dans la direction du sud-est de Bialla, et que deux escadrons de cosaques se dirigent ' vers Johannisburg. Le téléphone entre Lyck et Bial- 1 la est interrompu. D'après ces nouvelles la Russie a attaqué le territoire allemand et ' par ce fait la guerre a commencé. — Havas. • / Une proclamation de M. Poincaré j. Paris, dimanche. — Le prési- t dent de la République et les mem- i bres du gouvernement ont décidé d'adresser l'appel suivant à la nation française : « Depuis quelques jours l'état de l'Europe s'est considérablement aggravé et en dépit des efforts de la diplomatie, l'horizon s'est assombri. A l'heure présente, la plupart des nations ont mobilisé leurs forces et même des pays protégés par leur neutralité ont cru devoir prendre cette mesure à titre de précaution. Des puissances, dont la législation constitutionnelle ou militaire ne ressemble pas à la nôtre ont, sans avoir pris un décret de' mobilisation, commencé et poursuivi des préparatifs équivalant à la mobilisation et qui n'en sont que l'exécution anticipée. La France, qui affirma ses volontés pacifiques et qui, dans ces jours tragiques, donna à l'Europe des conseils de modération et un vivant exemple de sayesse et qui multiplia ses efforts pour maintenir la paix du monde, s'est préparée à toutes les éventualités. Elle a pris, dès maintenant les premières dispositions indispensables pour sauvegarder son territoire, mais notre législation ne permet pas de rendre ces préparatifs complets s'il 'n'intervient pas un décret de mobilisation. Soucieux de. sa responsabilité et sentant qu'il manquerait à un devoir sacré s'il laissait les choses en l'état, le gouvernement vient de prendre le décret qu'impose la situation. La mobilisation n'est pas la guerre. Dans les circonstances présentes elle apparaît, au contraire, comme le meilleur moyen d'assurer la paix .dans l'honneur. Fort de son ardent désir d'aboutir à une solution pacifique de la crise, le gouvernement, à l'abri de ces précautions néccs saires, continuera ses efforts diplo matiques. H espère encore réussir Il compte sur le sang-froid de dette noble nation pour qu'elle ne se laisse p is aller à une émotion insjustifice et il compte sur le patriotisme de tous les Français. Il sait qu'il n'en est pas un seul qui rie soit prêt à faire son devoir. A cette heure, il n'y a plus de partis. Il y a la France éternelle, la France pacifique et résolue. Il y ' a la Patrie du droit et de la justice tout entière unie dans le calme, la vigilance et la dignité. — Havas. COMMENT L'ALLEMAGNE A DÉCLARÉ LA GUERRE A LA RUSSIE LA MOBILISATION EN FRANCE Une dépêche de Saint-Pétersbourg, via Calais, transmise samedi à 10 heures 28, mais arrivée à Bruxelles avec un grand retard, a annoncé que l'ambassadeur d'Allemagne, au nom de son gouvernement, a remis au ministre des affaires étrangères, à 7 heures 30 du soir, une déclaration de guerre. D'autre part, une dépêche de Paris, transmise à 5 heures 20, reçue à Bruxelles avec un retard plus considérable encore, annonce qu'on a apposé les affiches décrétant la mobilisation générale, dont le premier jour commence le 2 août, à minuit i, pour expirer à 23 heures 59. Un troisième> télégramme, de Berlin celui-là, émis à 6 heures du soir et délivré à Bruxelles vers 2 heures du matin seulement, annonce que l'empereur a signé, cet après-midi, le décret de mobilisation générale de's armées de terre et de mer. L'ANNONCE DE LA NOUVELLE A LOND..cS [De notre Correspondant.^ Londres, samedi : Le faible espoir que nous signalions au cours d'un de nos précédents^messages s'est évanoui presque aussitôt né. A 11 heures, en effet, on apprenait à Londres la déclaration de guerre de l'Allemagne à la Russie. Elle se répandit comme une traînée de poudre dans le West End, où elle causa la plus vive consternation. En même temps, une édition spéciale d'un journal du soir annonçait la nouvelle de la mobilisation générale de l'armée française. Dans la colonie française, cette nouvelle a provoqué le plus vif enthousiasme et les membres de la colonie ont immédiatement commencé leurs préparatifs de départ. j Chacun s'attend ici à ce qu'une décla-| ration de guerre de l'Allemagne à la Russie sera promptement suivie d'une déclaration de guerre à la France. La grosse question qui se pose, à Londres, ce soir, c'est celle de savoir quelle : attitude va prendre le gouvernement anglais. Nous savons de bonne source que, l'Allemagne ayant demandé que l'Angleterre proclame sa neutralité, cette dernière s'est refusée à faire pareille déclaration. Mais il ne s'en suit pas que la Grande-Bretagne soit résolue a soutenir la France de son armée et de sa marine dans le conflit qui va s'engager. Le cabinet a envisagé la question au cours de deux réunions tenues aujourd'hui. Il les étudiera à nouveau demain. On pense généralement, qu'en cas de violation de la neutralité de la Belgique ou d'intervention de la flotte germanique, l'Angleterre n'hésitera pas à entrer en jeu, mais, en dehors de ces deux éventualités, on prétendait encore ce soir qu'elle agirait de môme. Il ne paraît pas douteux qu'une bonne partie des radicaux, avec l'opinion desquels le gouvernement anglais est obligé de compter, seront vivement opposés à l'intervention. Le « Daily Weeckly News » écrit à ce sujet : « Maintenant que la guerre est déclarée, si la Grande-Bretagne est appelée à iouer un rôle dans la lutte, elle ne faillira pas. Elle répondra à un appel, d'une manière digne de ses hautes ambitions et de ses responsabilités. » L'INQUIETUDE A LONDRES AVANT LA RUPTURE [Do notre Correspondait.] Londres, samedi : Jamais l'opinion publique n'avait envisagé encore aussi vive ment qu'aujourd'hui l'éminenoe du danger. Des le début de l'après-midi, en effet, les éditions spéciales des journaux du soir publiaient, de source italienne, la nouvelle que l'Allemagne avait adressé à la Russie et à la France un ultime tum demandant à la première fie démobiliser et, à la seconde, de déclarer nettement ses intentions et réclamant une réponse avant midi. De source officielle, la nouvelle était bientôt confirmée. Puis c'était le bruit que les ambassadeurs d'Allemagne à Pans et à Saint-Pétersbourg avaient reçu leur passeport. Pour le public, ignorant des méthodes de la diplomatie, le doute ne semblait plus possible et la guerre était certaine. Les pourparlers diplomatiques se poursuivent toujours, cependant, et, ce soir, la nouvelle que le délai de 12 heures, fixé par l'Allemagne était prolongé de 48 heures, devait, à nouveau, fairfe renaître une lueur d'espoir. ^ L'activité la plus fiévreuse n'a cessé de régner, tout le jour durant, dans les milieux politiques et diplomatiques. A 2 heures, ce matin, le roi conférait au Buckingham Palace avec le premier mi-nistre. Auparavant, le roi avait reçu la visite de l'ambassadeur de France à Londres, M. Cambon. D'autre part, le cabinet a tenu dans la journée deux conseils de cabinet. Le premier, qui commença à 11 heures, ne dura pas moins dô deux heures et demie. Le second, qui commença à 2 heures, se prolongea jusqu'à 4 heures. Le taux d'escompte de la Banque d'Angleterre s'est de nouveau élevé, ce matin, et était porté de 8 à 10 pour cent. Pareil taux était inconnu depuis 1866, époque de la guerre entre la Prusse et l'Autriche. D'autre part, la National Penny Bank a fermé ses guichets, mais uniquement, annonce-t-on, à titre de précaution. Cependant, les imprimeurs de la Banque d'Angleterre, travaillent nuit et jour à l'impression de billets de banque, principalement de billets de cinq livres, afin de prévenir une diminution de la ressource monétare. • A midi, l'administration des postes annonçait que les communications télé-phoniques entre Paris et Londres étaient interrompues par ordre supérieur du gouvernement français. Seuls les messages qffiefeis peuvent, désormais emprunter les lignes franco-anglaises, le gouvernement français voulant ainsi éviter la divulgation des nouvelles qu'il importe de tenir secrètes. A SAINT-PETERSBOURG, C'EST DU DELIRE [De notre Correspondant.] Londres, samedi : On mande de Saint-Pétersbourg que des scènes d'enthousiasme extraordinaires ont été suscitées, aujourd'hui, par l'enrôlement des réservistes, auquel on procéda depuis 6 heures, ce matin, dans cent différents centres. Les femmes et les enfants accompagnaient leurs époux et leurs pères, tandis que les prêtres bénissaient les réservistes qui défilaient dans la rue en chantant des chants patriotiques. A 11 heures, ce matin, l'enrôlement était terminé. Presque tous les réservistes, par groupes ae cent, furent diri- f;és sur les quartiers à eux désignés par a municipalité. Le peuple acclame de tous côtés les réservistes, leur serrant les mains, les embrassant. La classe ouvrière manifeste un patriotisme enthousiaste. Un grand nombre d'ateliers, dans diverses usines, les ouvriers déclarèrent qu'ils ne pouvaient travailler un tel jour et allèrent escorter leurs camarades aux centres de mobilisation. Dans le quartier de Viborg et de la Neva, le travail est complètement repris.LA SITUATION A VARSOVIE [De notre Correspondant.] Londres, samedi : Cn mande de Varsovie que la situation a complètement changé d'aspect dans cette ville depuis hier soir^ par suite de l'ordre de mobilisation générale. Des cortèges parcourent maintenant les rues, portant des drapeaux et acclamant l'appel aux armes. Toutes sortes de rumeurs et de bruits circulent. Une grande partie de la population s'est déjà réfugiée à» l'intérieur, afin de fuir le théâtre de la guerre. La situation financière est désespérée. EN HOLLANDE La Haye, samedi. — Le « Journal Officiel » publie des décrets royaux adjoignant au quartier général des troupes le prince Henri des Pays-Bas, général, à la suite de l'armée de terre et prohibant jusqu'à nouvel ordre l'exportation des chevaux (sauf les poulains), le foin, la paille, le charbon et le coke. — Reuter. LA MOBILISATION EN BELGIQUE La dernière lettre avant le départ

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