La Flandre libérale

1240 0
25 November 1918
close

Why do you want to report this item?

Remarks

Send
s.n. 1918, 25 November. La Flandre libérale. Seen on 20 May 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/pg1hh6dv0f/
Show text

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software. 

44* Année. — Lundi 25;N«vembr« 1918. PRIX i 10 CENTIMES M° 14. — Lundi 25 Novembre 1918. LA FLANDRE LIBÉRALE ABONNEMENTS Pour la Belgique et l'Union postale, les tarifs seront publiés ultérieurement. RÉDACTION, ADHLNISïBATION ET IMPRIMERIE : GAND, i, RUE DU NOUVEAU BOIS ANNONCES Pour le prix des annonces, s,adresser au bureau du journal. On traite à forfait Admis par la censure U PROCÉDURE en révision ds la Constitution Nous avons dit hier du discours que le chef du gouvernement/ a pfrOnoncé devant les Chambres réunies, qu'il était "terne et imprécis;''. Pour justifier cette appréciation, il nous suffit de signaler la phrase que voici : " Le gouvernement proposera d'abais-" soi' daus un accord patriotique des par-" tis, les anciennes barrières et de réali-" ser la consultation nationale sur la base ' ' du suffrage égal pour tous les hommes " dès l'âge de là maturité requise pour ' l'exercice des droits civils." Nous comprenons bien que le gouvernement est partisan de la suppression du vote plural et de l'octroi au peuple du suffrage 'universel pur et simple à 21 ans, âge de la majorité civile. Mais que signifie son dessein "d'abaisser les anciennes barrières dans un accord patriotique des partis" ? Si le gouvernement a l'intention de faire la révision en suivant la procédure tracée par l'article 131 de la Constitution, il est a.ssuré de l'appui et de la chaude approbation du pays tout entier. Nous sommes, poulr notre part, ralliés au S. U. pur et simple depuis longtemps. U n'a pas fallu la guerre pour que nous soyons convaincus de la nécessité de faire disparaître le vote plural qui a faussé l'expression de la volonté nationale depuis plus de vingt ans. Nous voulons l'égalité des citoyens, partout où il est possible de la réaliser et en premier lieu, devant les urnes électoraies. Permettre à chaque Belge de faire connaître son sentiment aux élections, de: concourir à la-nomination des représentants du peuple, est un principe élémentaire de justice, qui a aussi l'avantage d'enlever aux masses populaires tout prétexte à l'emploi de la violence pour faire prévaloir leur Volonté.La guerre «a merveilleusement démontré que les peuples libres, à forme démocratique, sont ceux qui résistent le mieux aux secousses et aux mouvements vio-taûts.Les événements ont donné ainsi une leçon utile dont un gouvernement soucieux de la paix publique fait bien de s'inspirer.Mais si l'accord patriotique doit abaisser la barrière en ce sens que les Chambres actuelles vont — comme d'aucuns l'ont prétendu — faire l'œuvre de la Constituante et reviser elle-même la Constitution, nous devrons refuser notre approbation et notre appui à ce projet. D'après l'art. 131 de la Constitution, le droit de reviser notre pacte fondamental n'appartient pas au pouvoir législatif. Il est réservé au peuple lui-même. Et c'est là une des garanties les plus efficaces du maintien des institutions libres, dont les fondateurs de la Belgique nous ont dotés. Quand il estime qu'une révision de la Constitution s'impose, le pouvoir législatif doit se borner à le déclarer. Sa déclaration peut être votée.à la simple majorité des suffrages des deux Chambres. Il ne faut aucun accord patriotique des partis. Ce vote entraîne de plein droit la-dissolution.Les électeurs doivent être convoqués et appelés à élire les membres des deux nouvelles Chambres. On les désigne généralement sous le nom de Chambres constituantes. Ce sont donc bien les électeurs qui, en nommant les représentants et sénateurs -appelés à reviser la Constitution, se prononcent sur la révision elle-mêmê.La Constituante ne peut délibérer que .si deux tiers des membres des Chambres sont présents et nulle modification n'est admise si elle ne réunit les deux tiers des suffrages. 11 est essentiel que cette procédure soit suivie, malgré que tout le monde puisse être d'accord aux Chambres sur l'adoption du suffrage universel pur et simple, parce que, respectueux de notre pacte fondamental, nous voulons, avant tout, qu'il soit respecté par le pouvoir qui fait les lois et doit donner' l'exemple de leur observance. On doit l'exiger surtout de la part des Chambres actuelles, parce que leur mandat est expiré, qu'elles n'ont de pouvoir que pour régler les affaires courantes jusqu'aux élections prochaines, qui s'imposent dans un délai aussi bref que possible.Si les quelques lignes obscures du discours du trône ont pour but d'annoncer que le gouvernement .se propose de faire, décréter ''da piano" lé suffrage universel, les citoyens soucieux de l'avenir du pays ne .sauraient assez hautement déplorer, ni assez énergiquement combattre pareil projet. Et c'est aux Chambres auxquelles le gouvernement s'adresse, qu'il appartient de résister quelles qu'en soient les conséquences pour le ministère.Elles comprendront — nous voulons l'espérer — cjue ce n'est pas au moment où tant de révolutions font crouler tant de trônes, qu'il peut être de sage et de prudente politique, d'apprendre au peuple belge à violer la Constitution. Que les membres du Parlement y réfléchissent avec toute La conscience de leur responsabilité. En pareille matière, les précédents sont particulièrement dangereux.Aujourd'hui, c'est à raison du trouble causé par la guerre, à raison de quelques difficultés pratiques, qu'un peu de temps suffit à surmonter, qu'on veut. briser les entraves constitutionnelles. Comment résistera-t-on et quelle garantie pourra-t-on invoquer demain, si dans un moment de trouble et d'effervescence populaire, on veut porter atteinte à d'autres règles constitutionnelles? La popularité la mieux assise, la plus noblement méritée, est quelquefois éphémère. Ce qui s'est vu, peut se reproduire. Et ce n'est pas la monarchie seule qui peut ainsi être mise en péril. L'Histoire nous montré des terreurs blanches comme des terreurs rouges. La liberté de conscience et la liberté des cultes peuvent être menacées, aussi bien que l'inamovibilité de la magistrature ou les traitements du clergé. La voie dans laquelle on s'engagerait si les dispositions au gouvernement sont telles que le discours du trône permet de le croire, sont pleines de danger. Il appartient aux Chambres de le conjurer, si réellement le péril existe. Leur responsabilité peut être lourde devant l'avenir et l'histoire de notre pays. NOS ECHOS Un vœu Pour montrer toute la profondeur de la haine qu'ont laissée nos oppresseurs teutons dans le cœur de nos compatriotes, nous publions la communication suivante que nous envoie un de nos lecteurs : " Maintenaht que nous voici délivrés des Boches, que !es Chambres vont pouvoir reprendre leurs travaux, il est une loi qu'il faudrait promulguer sans retard. Elle répondra au vœu unanime de tous ceux qui ont, pendant plus de quatre ans, subi les exactions des hordes barbares." Voici quels en seraient d'après nous, les principaux articles : " Interdiction à tout employeur d'accepter la main-d'œuvre boche ; " Plus de servante soi-disant Alsacienne; plus de garçon de café Suisse, plus de volontaire, plus d'employé de bureau, qui vienne voler le pain de nos jeunes gens. " Contrôle officie1. — Tout comme I l'industrie et le travail a ses inspecteurs, il faudrait que le gouvernement s'assurât d'une façon analogue que la loi n'est pas lettre morte ; il faudrait surtout que les | patrons, — à quelque titre que ce soit — H M. le \icomte pour son Joseph, Mme X... pour sa boniche, M. Traite pour son i comptable, M. Industrie pour son monteur-électricien — sachent qu'ils ne bra-. \eront pas impunément la loi et qu'une forte amende les attend au cas où ils y contreviendraient. "Si l'on ne prend des mesures rapides et énergiques, nous reverrons les Boches déguisés en "bons Suisses" venant nous offrir leurs services loyaux et dévoués, et nous retomberons dans l'état funeste d'avant la guerre. "Une autro" loi, qui serait aussi la bienvenue, serait oelle qui défendrait aux Boches de s'instal'ér chez nous, d'y monter des usines ou des maisons de commerce. " En un mot, plus de Boches chez nous ( on les y a assez vus) ; et pour ceux qui voudraient traverser le pays : un passeport." Avis aux représentants du peuple." —o— Le pétrole comme facteur de la victoire A un banquet donné le 21, à Londres, aux délégués français, italiens et américains de la commission des pétroles, le vicomte Curzon fit une révélation intéressante." Pendant les dix-huit derniers mois, la commision des pétroles eut à répartir près de 13 millions de tonnes d'huile. En décembre 1916, les stocks de pétrole de l'amirauté étaient si réduits, que la flotte dut restreindre ses opérations. Dans tout le pays, nous ne disposions en tout que de 900,000 tonnes, alors que seule une réserve de 1,500,000 tonnes nous garantissait la sécurité. En dix-huit mois d'efforts^ assidus, les stocks en réserve furent portés à 1,800,000 tonnes, et lorsque les hostilités prirent fin, la sécurité de tous les pays alliés était pleinement garantie. Au moment où se multiplièrent les torpillages de navires-réservoirs, on eut l'idée de transporter l'huile dans les doubles fonds de navires ordinaires à marchandises. Par ce moyen, plus d'un mil-bon de tonnes d'huile passèrent les mers, i ce pendant que la production anglaiso des pétroles passait; de 12,000 à- 50,000 tonnes par mois." —o— Trains spéciaux Les chemins de fer français vont de nouveau circuler en Alsace et en Lor- i raine. Sait-on avec quelle impudence, à la- veille -dé la guerre, les compagnies allemandes .Organisaient 11 l'excursion " des Allemands en France, pour assis- 1 ter aux fêtes militaires ? Il" n'est pas sans intérêt de re'ire le " Programm 1 des 14 juli in Nancy " (Nation;dfest) 1 qui fut .publié à Saarbruck (Prusse 1 rhénane) en- juillet 1914. On y lit ceci: " L'administration des chemins de fer a organisé des trains spéciaux de partout (iiberail Extra-Zùge). et 1© prix du billet Saarbruok-Nancy est de 5 marks en troisième classe. " Quatre régiments d infanterie et un régiment de hussards prendront part à la revue, sous le commandement du général Foch. " Les Allemands 'de Saarbruck ont assisté, sans s'astreindre à un déplacement, à une autre revue que celle du " programme " dm 14 juillet 1914. ETRANGER Allemagne LIVRAISON DES NAVIRES DE GUERRE ALLEMANDS La flotte anglaise au complet, accompagnée des cuirassés américains et des croiseurs et torpilleurs, français, a quitté le Firth of Forth, le 21, à 2 heures du matin. Tous les bâtiments étaient prêts au combat. A 9 heures du matin, au point convenu, fut signalée la, flotte allemande, sous le commandement de l'amiral von Reuter, soit 5 croiseurs de combat, 9 cuirassés, 7 croiseurs légers et 50 torpilleurs du type le plus récent. Ils ont été dirigés sur leur port d'internement anglais. TROUBLES DANS L'ALLEMAGNE DU SUD D'après les renseignements parvenu» à Copenhague de la frontière allemand de, les émeuteB se poursuivent dans les Etats de Bade et du Wurtemberg. LE GROUPE SPARTACUS On annonce de Berlin que le groupe Spartacus dispose maintenant d'un organe populaire, qui porte le titre de ' Drapeau rouge". Lesi éditeurs respon-bles de ce nouveau journal sont Lieb-knecht et Rosa Luxembourg. L'ASSAUT DES JOURNAUX BERLINOIS De nouveaux renseignements parviennent sur les agissements du groupe " Spartacus " à Berlin. Us _ essaient maintenant de s'emparer des journaux par la force. Précédés de mitrailleuses, les extrémistes-minoritaires se sont dirigés vers les locaux du ee Berliner Ta-geblatt " pour exiger la remise do l'imprimerie et des papiers qu'elle contenait. Les journaux berlinois disent brièvement que cette tentative a avorté. Un autre coup de main sur les locaux de la " Deutsche Tageszeit ang " n'a pas été plus heureux. LE NOUVEAU SYSTEME ELECTORAL D'après le "Vorwàrts", l'Allemagne sera divisée en circonscriptions de 150,000 habitants ; les députés seront élus suivant un système de représentation proportionnelle analogue à celui qui avait été adopté, il y a quelques mois, dans certaines circonscriptions pour les élections au Reichstag. Il n'y aura pas d'élections partielles. Si un député meurt, il sera remplacé par le candidat ayant obtenu après lui lo plus grand nombre de suffrages. Seront électeurs les hommes.et les femmes âgés de plus de vingt ans. Au cas où l'Autriche allemande accepterait son rattachement à la république allemande, les députés seraient admis à siéger dans l'Assemblée, même si les élections avaient lieu plus tard que dans le reste de l'Allemagne. MANŒUVRES GOUVERNEMENTALES Les informations qui arrivent des pays neutres indiquent que le gouvernement de Berlin déploie la plus grande activité pour consolider son pouvoir, et que, tout en faisant publier 'es nouvelles les plus optimistes, il éprouve en secret quelques inquiétudes. L'agence Wolff, qui n'a jamais fait une propagande plus intense et qui n'a jamais été aussi bien secondée par les journaux de la Sozialdemokratie, par les bureaux d'information soi-disant neutres et par les correspondants germanophiles de Berlin, affirme que dans toutes les régions de l'Allemagne, l'opinion publique se prononce pour la convocation rapide d'une Assemblée national. On sait, en effet., que le gouvernement de MM. Ebert, Soif et consorts compte sur les élections générales pour obtenir une majorité modérée et docile, ainsi que pour préparer la réunion de l'Autriche allemande à l'Allemagne. L'agenee Wolff affirme aussi que la plupart des comités sozialdémocrates se sont déclarés hostiles aux tendances boV/hevistes. Mais d'autres indices font penser que le gouvernement de Berlin s'inquiète, îcrit le "Temps". L'influence du groupe Spartacus semble grandir dans l'Allemagne du nord. Aussi M. Ebert et ses collègues cherchent-ils des appuis, et s'est chez les al'iés qu'ils ont la préten-■ion d'en trouver. Le gouvernement de Berlin s'efforce, par toutes sortes de manœuvres publiques ou souterraines, de fair'e croire iaix alliés qu'ils ont intérêt à préserver le régime allemand d'aujourd'hui' contre une nouvelle révolution. U est même permis de penser que la diplomatie aliéna nde voudrait obtenir des alliés une léclaration par laquelle ils menace-•aient de rompre les négociations de >aix et de reprendre vigoureusement les îostilités, si le gouvernement actuel de Berlin était renversé. Armés de cette menace que M. Soif ui-même aurait fait solliciter, M. Ebert ît ses collègues se retourneraient vers eurs concitoyens et, tout en afféetant le maudire cette intervention des alliés lans les affaires intérieures de l'Alle-nagne, ils conjureraient le peuple aliéna nd de respecter le pouvoir établi. \insi l'Allemagne traverserait la crise ie la défaite sans compromettre son inité nationale ni son organisation mi-itaire.TOI" SOUS-MARIN ALLEMAND EN TORPILLE UN AUTRE Le " Liverpool Express " relate le liait suivant, antérieur à l'armistice, rapporté par le capitaine et l'équipage du vapeur britannique "Algories" : " L' " Algories " se trouvait récemment au large de l'île Bardaley, lorsqu'il aperçut un sous-marin allemand qui se préparait à l'attaquer. La torpille lancée frôla le vapeur et alla frapper un autre sous-marin qui se disposait également à attaquer 1' " Algories ". Le second sous-marin coula immédiatement. " LE DRAPEAU DU GOUVERNEMENT DE BERLIN Le " Hamburger Fremdenblatt: ' annonce que le gouvernement républicain de Berlin a adopté pour son drap-iau les couleurs noir, rouge et jaune de l'ancien étendard du Saint-Empire germanique.Autriche-Hongrie COLLISIONS SANGLANTES ENTRE TROUPES TCHECO- SLOVAQUES ET ALLEMANDES. "L'Augeburger Zeitung" annonce que des collisions sanglantes ont eu lieu à Presbourg et sur différents points de l'Ouest ae la Hongrie, entre les troupes de l'armée Mackensen et les soldats tchécoslovaques. Ces derniers ont essayé de désarmer des troupes allemandes, qui se sont défendues très énergiquement. On ignore le nombre des victimes, qui serait considérable. Finalement, . les Tchèques réussirent à interdire aux - troupes de Mackensen le passage à travers leur pays et l'année Mackensen fut obligée de faire un grand détour et. dut passer aux enviions de Vienne. France LE DEPUTE SOCIALISTE INGHELS DENONCE LES CRIMES ALLE. MANDS. M. Inghels, député socialiste du Nord, récemment rentré de captivité, a repris sa ni ace a la Chambre. U a été accueilli par une vive manifestation de sympathie.M. Inghels, après avoir remercié ses collègues, a apporté à la tribune de nouvelles révélations sur les crimes monstrueux commis par la soldatesque allemande, de haine sur la France. Les paroles de M. Inghels ont fait sur l'assemblée entière la plus profonde impression." Jamais, a-t-il dit, un seul jour, nos malheureuses populations n'ont été tranquilles. J'ai été le témoin de l'arrestation de malheureuses ouvrières, j'ai assisté à l'assaut d'une maison et aux violences exercées dans cette maison contre trois malheureuses femmes, dont l'une enceinte et une autre tenant dans ses bras un petit enfant d"un an. J'ai vu un artisan fusillé dans son échoppe; le fils d'un médecin assassiné d'un coup de baïonnette au cœur, pour avoir allumé une petite lampe dans une usine où il avait été enfermé par les Allemands; une maison dévastée pour y voler 600 francs, les misérables économies de deux vieillards. " Mais il y a des faits autres, qu'il faut révéler. En 1916, condamné c< mme récidiviste à quarante-deux jours de prison et enfermé à la prison Notre-Dame de Tourcoing, j'ai été le témein auriculaire de scènes lubriques : des hommes de corps de garde, à tour de rôle, descendaient la nuit dans 'a prison des jeunes filles. (Exclamations.) " J'ai vu des enfants de 15 ans condamnés aux travaux forcés et emmenés en Allemagne. " C'est contre de tels faits que Dflory, Ghesquières et moi avons protesté, contre cette violation des règlements de la Haye : " Des siècles de civilisation, disions-nous en terminant, protestant contre de tels faits. " " Quelle était la condition des prisonniers en Allemagne 1 Vous le savez déjà. " J'ai vu arriver à la prison de Co-blentz de malheureux déportés réduits à l'esclavage. J'ai vu 77 ouvriers belges incarcérés dans un grenier pendant vingt-et.un jours, pour avoir réclamé un peu plus de nourriture : £50 grammes de pain, deux soupes par jour, voilà quelle était notre ration journalière. " Sans les biscuits, la mortalité eût été terrible parmi les Français et les Belges." Quant aux colis, dans les prisons allemandes, on avait le droit d'en recevoir deux seulement par mois, et encore le contmu. en était-il souvent volé. " Non contents d'affamer leurs prisonniers, les Allemands les volaient. " ( Mouvements. ) PROCLAMATION DU GENERAL MANGIN A METZ Le général Mangin, commandant la 10e armée française, qui devait faire son entrée à Metz, à la suite du maréchal Pé-tain, et qui en fut empêché par un accident de cheval, heureusement sans grande gravité, a lancé la proclamation suivante, qui a été affichée à Metz: "REPUBLIQUE FRANÇAISE "Liberté, Egalité, Fraternité " Lorrains, "Mes chers compatriotes, enfin l'heure a sonné de la délivrance que vous attendiez depuis quarante-sept ans avec une fidélité qui a fait l'admiration du monde." Battues sur tous les champs de ba^-taille, de la mer du Nord aux Vosges, après avoir perdu en quatre mois plus de 400,000 prisonniers et plus de 5,000 canons, les armées allemandes ont dû implorer un armistice qui est une capitulation complète. " La terre est délivrée du militarisme prussien, le colosse de l'Empire allemand s'écroule dans l'anarchie. " Vous êtes affranchis pour toujours du joug de l'étranger. " Le régime d'oppression et de vexation que vous avez subi pendant un demi-siècle est aboli à jamais. " L'armée de la République apporte sur le sol lorrain la liberté et la justice. " Vos familles, -vos biens seront protégés, vos institutions, vos traditions seront respectées. " Qu'ils n'aient iaucune crainte, ceux qui, par nécessité, ont dû se courber malgré eux squs le joug allemand. " La France, dont vous avez été la rançon, ouvre largement ses bras à tous ses enfants retrouvés. Ceux qu'elle aime le mieux sont ceux qui ont le plus souffert." Vive la France! Le général commandant l'armée, MANGIN." Angleterre HOMMAGE DE GEORGE V A LA MAliiNE ET A L'AivMEE BRI. TANiN IQUES. Une cérémonie sans [précédent dans l'histoire de l'Angleterre a eu Jieu mercredi, au Parlement. Le roi, la rvine, le prince de Galles et la princesse Mary se sont rendus à Westminster, où ies membres des Chambres des communes et des lords étaient assemblées dans la galerie royale. Après que le lord chancelier et le speaker de la Chambre des communes eurent présenté au roi les adresses de félicitations votées par les deux Chambres, le roi George a pris la parole pour remercier les Parlements. t: Je suis heureux, a-t^il dit, en ce moment sans précédent dans l'histoire du pays et du monde, de me rencontrer avec vous et les représentants de i'Inde et des Dominions, pour exprimer, à vous et aux peuples que vous représentez, ma gratitude pour les manifestations spontanées d'enthousiaste 'oyauté et d'affection que j'ai reçues de toutes les parties de l'empire. Dans les jours à venir, jours d'épreuves et d'incertitude, encouragé par la confiance de mon peuple, je ferai tous les efforts en mon pouvoir pour tenir bien haut l'honneur de l'empire et assurer la prospérité des peuples sur lesquels je règne. " Après la lutte la plus longue et la plus terrible qu'on pouvait prévoir, le sol de la Grande-Bretagne reste .nviolé. Notre flotte à, partout, dominé les mers, et lorsque l'ennemi a accepté le combat, elle s'est couverte d'une nouvelle gloire. Sans le travail silencieux de sa flotte, la Grande-Bretagne aurait pu être affamée et les vaillants s^aats américains, qui ont tant contribué à la victoire, n'auraient pas eu la route libre sur les mers, pleines de dangers. Sans notre flotte, nous n'aurions pas pu poursuivre la lutte, car, dès ie commencement, l'existence et le ravitaillement de nos armées ont dépendu entièrement de la maîtrise des mers. " Lorsque la tempête éclata, nous avions à peine pensé que nous pourrions être appelés à combattre sur terre. Mais la Belgique et la France furent envahies et la nation se montra à la hauteur des circonstances. Nos nouveaux soldats se sont montrés égaux à leurs ancêtres, qui ont conduit le drapeau britannique à la victoire en tant de contrées. " Puis, le roi a rendu hommage aux services éminents rendus à la nation par sir Douglas Haig, les généraux Al-lenby, Stanley, Maude, l'amiral Bcatty et, au début de la campagne, par lord Kitchener, lord French et l'amiral Jel-liooe.Il ajouta ensuite: " Nos sympathies attristées vont aux parents, aux épouses, aux enfants qui ont perdu ceux qui étaient la lumière et l'appui de leur existence; ces braves sont morts pour le droit et l'humanité. Ils ont été vengés. " Ce nous est un orgueil infini d'avoir comme associés des alliés dont l'esprit est identique au nôtre. " Maintenant que sont dissipés les nuages de la guerre, des tâches nouvelles s'offrent à nous. Il nous faut créer une Grande-Bretagne meilleure, réparer les pertes de la guerre. " La doctrine que la force doit gouverner 1e monde a été rejeitée et détruite. A nous d'assurer le règne de la justice et du droit international." Italie LES CRIMESL_ ALLEMANDS Un décret royal nomme une commission pour constater les violations du droit des gens, des lois de la guerre et des conventions relatives au traitement des prisonniers de guerre de la part de l'ennemi, relever les dommages causés aux personnes et aux biens en résultant et en établir les responsabilités. Cette commission, présidée par le premier président de la cour de cassation, est composée de sénateurs, de députés et de représentants de l'Etat. L'ENTREE DU DUC D'AOSTE A TRIESTE Lorsque le duc d'Aoste fit son entrée triomphale à Trieste, à la tête de îa troisième armée italienne, il fut reçu à l'hôtel de ville par les autorités^ civiles et le gouverneur militaire. Dans le discours qu'il a prononcé à cette occasion, il a déclaré : " La joie de la population preuve que l'Italie n'a pas aimé vainement les irrédents, dont la volonté tenace de s'unir à l'Italie n'eut d'égal que lfc désir tenace de l'Italie de voir revenir les terres aimées. " LES ITALIENS DANS L'ADRIATIQUE Un croiseur italien est entré dans le port de Sebenico. Le transatlantique autrichien " François-Joseph ", qui se trouvait dans le port, a été baptisé " Armand-Diaz et l'amiral Millo, gouverneur des terres daim a tes confiées à l'Italie, a hissé son pavillon sur ce navire.Russie LA POPULATION UKRANIENNE ATTEND LES TROUPES ALLIEES Le général Demkine ayant pris le ccm-mandement suprême de toutes les forces du sud de la Russie, a transporté son état-major d'Ekaterinodar à Kiel. Le général a harangué les troupes ukrainiennes, déclarant l'heure venue d'abattre le drapeau rouge et de déployer le drapeau national russe. Les troupes ont manifesté un grand enthousiasme. Selon un télégramme de Kief, la population oiikranienne attend la semaine prochaine des troupes alliées. Espagne L'INTERNEMENT DE BATEAUX AUTRICHIENS. Le9 autorités maritimes du Ferrol ont reçu un ordre du gouvernement interdisant de permettre aux bateaux autri. chiens ancrés dans ce port, de prendre le large s'ils en manifestaient l'intention.Ces bateaux sont " l'Immaculda jaugeant 6,500 tonnes ; c> l'Atlantic a " et la " Bohême ", jaugeant chacun 3,000 tonnes ; la " Fedora ", jaugeant 6,000 tonnes; le "Jud", jaugeant 5,000 tonnes. Suisse EXPULSION D'UN DEMOCRATE ALLEMAND Le " Bund " annonce qu'un collaborateur connu de la " Freie Zeitung ", le docteur Hermann Rœsemeier, a été expulsé du territoire suisse par ordre du Conseil fédéral, pour offense à un chef d'Etat étranger. La guerre et les œuvres d'art Nous recevons la lettre suivante: Ma chère " Flandre A la fin d'août 1914, le " Daily Chro-nicle ", de Londres, écrivait à propos du sac de Louvain par les modernes Vandales : " Si nous sommes en mesure de dicter à l'Allemagne les conditions de la paix, il y aura lieu de lui imposer la cession de quelques-uns des chefs-d'œuvre de la galerie de Berlin, de Munich et de Dresde à la nation belge. " L'idée émise par le "Daily Chronicle" fut combattue par un de vos collaborateurs. Les usages de la guerre, codifiés par la- conférence de la Haye, interdisent, selon lui, absolument de piller le patrimoine des vaincus : " Toute saisie... d'œuvres d'art et de sciences est interdite et doit être poursuivie. " (Convention de la Haye du 29 juillet 1899, article 56.) Je me permets de n'être point d'accord avec votre collaborateur d il y a quatre ans sur l'interprétation et l'application, excessives, selon moi, qu'il prétendait faire de cette convention L'article cité veut dire, selon moi, qu'une armée ennemie, envahissant le territoire de l'adversaire, n'a pas le droit d'y saisir, par la force, les œuvres d'art, pas plus qu elle n'a le droit d'en détruire. Mais il ne veut t>as dire qu'à la conclusion de la paix, le vainqueur n'ait pas le droit d'imposer au vaincu, sous certaines conditions, la cession d'œuvres d'art ou de sciences. L'Allemagne en possède un très grand nombre, l'Autriche-Hongrie en a moins, quoique les musées de Vienne soient très riches. Il n'y a guère de grande ville allemande oui n'ait de beaux musées: ceux de Berlin, de Dresde, de Munich, de Francfort, ae Cologne, de Cassel, de Brunswick^ etc. 3ont célèbres dans le monde entier. Plusieurs grands Etats modernes défendent sévèrement l'exportation des trésors d'art, dont la plupart n'ont quitté leur pays d'origine que par suite d'intolérables abus. Des collections superbes, formées grâce au népotisme des papes, au favoritisme des princes, ont passé à l'étranger par suite de l'incurie de leurs anciens possesseurs. A mon avis, la place naturelle d'un chef-d'œuvre de l'art belge est en Belgique, comme celle d'un cnef-d'œuvre de l'art allemand est en Allemagne. De même pour les autres pays. L'Allemagne s'est donné, dans la guerre actuelle, des torts immenses, impardonnables, irréparables! Il n'a poin-tenu à elle qu'elle n'écrasât la Belgique ; c'est par la plus criminelle des félonies qu'elle a pénétré en France par la fron^ tière franco-belge; si elle avait attaqué la France par la frontière lorraine et alsacienne, elle n'aurait, très probablement!, pas réussi à percer. Elle ne se serait point obstinée, çomme- -on s'o,bU stine quand on a de si grands torts et le sens moral oblitéré, à prolonger, pendant quatre ans, une guerre -abominable. Elle aurait, depuis longtemps, cette paix que, maintenant, elle implore à genoux, abîmée dans la honte et le désespoir.Les frais de la guerre soutenue contre elle par les alliés des Deux-Mondes, et les dommages de toute sorte causés pa.r l'invasion allemande et autrichienne -en Belgique, en France, en Russie, en Italie. en Roumanie, en Serbie, et par la guerre des sous-marins dépassent, très probablement, un demi-trilhon de francs. Cinq cents milliards! En 1870-1871, cinq milliards d'indemnité ont suffi pour que l'Allemagne pût couvrir tous ses frais de campagne, pensionner largement les invalides et les orphelins de guerre, fortifier la frontière d'Alsw?©-Lorraine, construire nombre de chemin*

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software. 

Er is geen OCR tekst voor deze krant.
This item is a publication of the title La Flandre libérale belonging to the category Culturele bladen, published in Gand from 1874 to 1974.

Bekijk alle items in deze reeks >>

Add to collection

Location

Periods