La Flandre libérale

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s.n. 1914, 30 June. La Flandre libérale. Seen on 19 May 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/zk55d8qd97/
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40'innée - Mardi 30 Jnio 1914 QUOTIDIEN. -10 CENT. S. 181 — Hardi 30 Juin 1914 LA FLANDRE LIBERALE A.-OOIVNE1VEE1VTS I mois. I mois. ( molfc. 1 an. BELGIQUE s Fr0 2.00 4.00 8.00 16.00 UNION POSTALE t Fr. 3.75 9.00 18.00 36.00 On t'abonna an buraau du Journal el dant tous Im buraaux i* porta RÉDACTION, ADMINISTRATION ET IMPRIMERIE GAND, I, RUE DU NOUVEAU BOIS, I, GAND ABONNEMENTS ET ANNONCES : I -RÉDACTION -Téléphone 3 2 j Téléphone 13 ————Ma————g» ANNONCEES Ponr la ville e! les Flandres, s'adresser aa fonrean m Journal. Pour le reste du pays et Pétrangers s'adresser à l'Office'Publicité, rue Neuve, 36, à Bruxelles. Le S. U. féminin —*— Un homme politique belge influent disait un jour : — " Si l'anarchie consiste' à souhaiter l'âge d'or, je suis anarchiste. Mais je connais mes contemporains. Ils ne sont pas mûrs pour goûter un bonheur sans mé- j lange, et c'est pourquoi je ne suis pas anarchiste. " C'est de la même façon que nous sommes partisans du suffrage féminin. En principe, c'est fort beau. Il y a d'ailleurs pas mal de femmes plus capables de voter, et mêrtie d'exercer un mandat que certains hommes. Et ne connaissons-nous pas tous des ménages où l'influence de l'épouse est mâlement prépondérante 'l Ne connaissons-nous pas des femmes instruites, remarquablement intelligentes, sensées, d'esprit droit et solidement meublé ? Mais être hostile à l'émancipation électorale actuelle des femmes, ce n'est point méconnaître les hautes qualités dont beaucoup d'entre elles sont douées. C'est déclarer simplement que, dans l'état d ignorance où se trouve l'immense majorité des femmes du peuple, il est impossible de risquer une aventure qui serait infailliblement très grave pour le pays, car elle conduirait à l'écrasement du parti moyen, et à la lutte violente des classes.^ 8 il est vrai — et nous le déplorons amerement — que beaucoup d'ouvriers, de campagnards, soient également privés de lumières suffisantes, du moins les discussions répétées, la lecture des journaux, des préoccupations nettement orientées vers la " politique permettent à la plupart de se faire une opinion plus ou moins raisoi^Tee. Les trois quarts des femmes Mges au moins sont incapables au confc/aire de discuter de quoi que ce . iftfdans le domaine des intérêts généraux de la nation. Beaucoup de femmes intelligentes et instruites croient, d'autre part, sincèrement que des préoccupations dfi ce genre sont indignes d'elles, et seuls comptent pour elles l'art et la littérature, quand elles consentent à sortir du potin mondain. On a pour la " politique " de petits gestes d'horreur et de petits cris de dégoût tout à fait divertissants.Dans ces conditions, il nous faut bien renoncer, pour une cinquantaine d'années au fnoins, à envisager l'éventualité du S. U. féminin. Cependant, on nous menace de celui-ci. Que la menacei soit sérieuse ou non — et nous croyonsi qu'elle ne l'est pas puisque nous n'en) avons jamais parlé que comme d'uni épouvantail — elle n'exiiste pas moins, et elle a frappé des libéraux, dont 'les appréhensions ont trouvé de l'écho chez un de nos confrères de Bruxelles. Le Peuple répond aujourd'hui, par la plume de M. De Brouckère, aux queutions! que nous avons posé'es aux socialistes «>mm,ei suite à l'article de 1' E t o i-1 « belge. La répons® n'a pas la netteté de celte dùi V o o r u i t, mais elle est satisfaisante, n'en déplaise à notre excellent confrère le Bien public qui ce matin déclare l'airticle du P e u -P 1 e ailambiqu'é — il l'est un peu en effet — et nous interdit d'e le trouver "sa-tisfactoire".Résumons, M. tde Brouckère écrit : Il ne s'agit point ici de mes préférences, nii même de celles dte mon par-'■ -11 y a de touite' évidence en Belgique une majorité en faveur du suffrage égal P oui tous les hoimme.s. Il y a une ma-louté plus considérable encore contre suffrage des femmes. Allons'-nouis attendre que cette situation' soit modifiée avant d'accepter le possible, le S. U. ma.sculii/nf Pas plus que nous n'avons attendu la venue du suffrage .égal, en usant lai concession plurale qu'on nous a accordée il y a quelque vingt ans. " LfJ Bien public objecte : Il ne suffit pas de proclamer qu'il y a die toute évidence " une majorité IrUr ^u.^uffir'aig© égalitaire dles ho.m-i ?• -Nous disons, nous, que c'est le con-Î-B oui est évident. Au sein du parti Tif-ra i *)a<r ®xertlple,5 l'B second vote des ;Jue famille compte de très nombreux epents. Les champions libéraux du S. ''s,' en re®te, sont plutôt des résignés | b «es enthousiastes. Quant aux catho-qtias, on pourrait compter sur les doigts , x qui accepteraient le S. U. des omines si le'S. U. des femmes n'y était !p s associé. Nous voilà loin de la mail t ,vant©e par M. De Brouckère, loin 'tout <i'Q la majorité des deux tiers , voulue par la Constitution. » f Artisans résignés ou, convaincus du ' '• U., partisanis ou non die la seconde ' voix au père de famille — que les socia-istes accepteraient d'ailleurs volontiers, certains die 'leurs chefs l'ont déclaré — ■les libéraux sont résolument ad v el r s a i r' e s dl u s u f f r a g e p 1 u r a. actuel, qui1 est indéfenda bl e. (Réitérons au Bien public no tre invitation à sa défetase, invitation, qu: l'a 'trouvé sourd: et muet). Nous voulons donc sincèrement, éner giquement la revision, et M. de Brou ckère a tort de vouloir chercher à cette occasion une paille dans l'œil de son voisin, puisque notre but évident, en pro voquant ce débat, fut d'arriver à une en tente loyale, franche, exempte de tout malentendu et mettant à l'abri de toute surprise. Inutile de nous sortir des résolutions plus ou moins équivoques de congrès plus ou moins anciens. Ce que nous désirons, c'est une réponse catégorique à la question que pose avec précision cette phrase du "Bien public" : " Nous disons, nous, que (e suffrage universel étant admis, le suffrage des femmes ne saurait être écarté que si les socialistes, en dépit de leur programme, faisait défection ". L'opinion d'hier nous est indifférente : ce que nous désirons savoir, c'est ce que sera l'attitude de demain. Est-il donc si difficile de faire dire à un congrès qualifié : "En aucun cas, lors la prochaine revision, nous ne voterons le suffrage universel féminin" 1 La coalition clérico-socialiste n'existe pas, ne peut exister, proclame M. de Brouckère. Heu ! ce n'est pas à Gand qu'il faut raconter cela, cher confrère, nous avons, nous, des raisons particulières de nous méfier. Et si votre répDnse est satisfaisante, faut-il vous avouer que nous avons moins de confiance en l'attitude éventuelle de certains chefs socialistes ? Pourquoi donc le parti ne parlerait-il pas comme l'a fait " Vooruit " ? M. de Brouckère est trop avisé pour ne pas comprendre tout l'intérêt qu'aurait une pareille résolution vis-à-vis des libéraux encore hésitants, et vis-à-vis surtout de l'élément flottant. Et jamais, quoi (fu'il en pense, cette vieille histoire du suffrage universel féminin n'a eu de plus brûlante actualité, en ce moment, où l'on prépare la bataille définitive. Il ne s'agit piîus de théories et de vagues éventualités, nous arrivons au but. Au moment de fournir l'effort définitif, le moins que nous puissions faire, c'est de redoubler d'attention : le emart d'heure approche, en effet, où des chausses-trapes pourraient s'ouvrir, il faut que nous puissions nous moquer des timorés et rassurer chacun, dire à tous : Avancez donc sans crainte, le terrain est solide. >—«to-( L'attentat de Serajevo «5»— La férocité de l'attentat de Serajevo que nous exposons en détail plus loin soulève, tout d'abord «t fort naturellement, l'horreur pour les assassins et la pitié pour leurs victimes. Il faudrait l'éloquence d'un Bossuet, la poésie d'un Sophocle ou d'un Eschyle pour rendre la formidable grandeur des drames qui bouleversent et désolent cette maison tragique de Habsbourg. Mais le journaliste ne saurait se contenter d'envisager de pareils événement du seul point de vue du sentiment. Ce point de vue théologique et téléologique d'un Bossuet, étant celui du prédicateur, ne saurait pas non plus être le nôtre, et la sublimité eschyléenne est, hélas! tout à fait au-dessus de notre portée...Les anciens, dans ces conjonctures terribles, courbaient la tête devant la Fatalité. On serait tenté de dire, à première vue, que l'archiduc François-Ferdinand et. la duchesse de Hohenberg sont, eux aussi, des victimes de la Fatalité. Si l'on examine les choses, non point à travers le prisme déformant et décevant de la théologie ou les mirages de la poésie, mais à la lumière de la froide raison, oii se convainc que le pauvre archiduc est surtout la victime d'une grosse faute politique, l'annexion de la Bosnie-Herzégovine. François-Ferdinand a payé de sa vie cette annexion. Un accord signé à Berlin, lors du congrès de 1878, entre les plénipotentiaires austro-hongrois et ottoman, avait stipulé formellement que l'occupation de la Bosnie-Herzégovine par la monarchie dualiste ne durerait que jusqu'au rétablissement de l'ordre et de la prospérité, après quoi la province devait être restituée à la Turquie. En annexant la Bosnie-Herzégovine, en 1908, l'Autriche-Hongrie a donc manqué à une promesse solennelle et violé gravement le droit international.Il est incontestable que l'administration austro-hongroise a produit une transfor-- mation économique merveilleuse en Bos-[ nie-Herzégovine. L'anarchie et la misère qui avaient été la suite do quatre siècles de régime turc ont fait place, au bout de peu d'années, à une prospérité économique jusque là sans pareille en Orient., Mais la prospérité économique, constituée surtout par des facteurs matériels, n'est pas tout. Il y a des aspirations nationales, politiques, religieuses et morales qu'elle est impuissante à satisfaire. Le régime 'habsbourgeois est un régime policier. Paternel pour les populations qui s'y soumettent dans un esprit de parfait loyalisme dynastique, ce régime est dur, brutal même pour les autres ; il s'est souvent montré, depuis quelques années, d'une extrême brutalité pour les Slaves du Sud. En Bosnie, le problème des nationalités est, comme partout en Autriche, à peu près insoluble. La population chrétienne "orthodoxe " y est en majorité relative: 43 pour cent environ ; les musulmans représentent une proportion de 35 pour cent, les catholiques sont 21 pour cent. L'Autriche-Hongrie, il n'est que juste* de le reconnaître, a fait preuve d'unej très louable impartialité entre ces diverses confessions, qui s'exècrent, contraire-; ment à l'opinion fort répandue selon laquelle la religion adoucit les mœurs. Pour se concilier les musulmans, nombreux sur} tout dans les villes et parmi les propriétaires terriens, les représentants de Sa Majesté impériale et apostolique visitent les mosquées en grande cérémonie à l'occasion des fêtes musulmanes : des subven-.tions sont accordées par l'Etat aux pèlerinages de la Mecque ; même les der viches hurleurs de Serajevo sont entretenus aux frais du Trésor austro-hongrois. Les musulmans bosniaques, dans le fond de leur cœur, se considèrent toujours comme sujets du Calife. Les catholiques, eux, se comptent parmi les Croates, et aspirent à reconstituer, avec leurs frères de race au nord, de l'a Save, le royaume de Croatie -et Slavoriie, illyriea et jougo slave, qui pourrait grouper sept millions de Slaves parlant la même langue ■ au lieu du dualisme actuel, ce Celait le trialisme. Les chrétiens-orthodoxes de Bosnie-Herzégovine, d'autre part, se sentent frères des Serbes, et depuis les victoires de la Serbie, leur sentiment nationaliste s'est' encore accentué et même exaspéré sous la compression policière. La Seibie, coupée de la mer Adriatique par la volonté de l'Autriche, frustrée du I lus grand prix de ses triomphes mih-| taires, a frémi. Il y a lieu do croire que des londs secrets serbes ont contribué à fomenter en Bosnie-Herzégovine l'idée pan-serbe, et. l'assassinat de l'arehidlie-héritier pourrait avoir de graves répercussions d'ans les relations entre la Serbie et la monarchie dualiste... Cet attentat ne doit point nous étonner. L'assassinat politique est un moyen malheureusement familier aux Slaves du Sud. On se souvient encore qu'il y a deux ans à peine, un jeune fanatique bosniaque tira un coup' de revolver sur le ban die Croatie et tua le fonctionnaire qui accompagnait le ban. Un écrivain politique d'un grand mérite, Théodore von Sosnosky, dans un livre récent, s'exprime ainsi au sujet de cet attentat : " Cette tentative de meurtre n'est point le fait d'un individu isolé, sans points de contacte dans son milieu ethnique. Elle est le signe d'un malaise gé néral et profond, un premier éclair dans les noires nuées d'orage qui s'accunu; Itnt dans le sud de la monarchie dualisteCette fois, dans un éclat terrible, la foudre du Destin a frappé au sommet des grandeurs humaines, comme pour nous rappeler une fois de plus, que tous les hommes sont égaux devant la Mort, et, vérité méconnue par l'absolutisme du sup°rbe Bossuet, qu'ils sont tous égaux devant Dieu .. X. Echos & Nouvelles Une convention admirable Notre presse catholique admire fort le concordat conclu entre te Saint-Siège et la Serbie. Cette admiration se conçoit. L'Eglise obtient tous les droits, y compris la personnalité civile. L'article 17 de la con vention dispose que l'Eglise, représentée par ses autorités légitimes et par ses ordres hiérarchiques, a une personnalité juridique vraie et propre, et jouit de la capacité d'exercer les droits qui lui appartiennent. L'Eglise, qui se réserve la nomination des évêques et curés, daigne cependant consulter le gouvernement sur tes faits et motifs qu'il aurait à faire valoir contre son choix. " Ces motifs et faits, assurent nos commentateurs de la presse belge, ne peuvent êtr que d'ordre ecclésiastique et civil." Il serait assurément original qu'ils puissent être d'ordre militaire. En tous cas, on voit bien que hi un Napoléon ni un Talteyrand n'est intervenu Il savaient au moins traiter de puissan-ev à puissance. lit on conçoit l'admiration de notre presse catholique. C'est un concordat à la -node serbe qui nous manque. Notre Constitution ignore trop l'Eglise; elle ne la connaît que pour payer le traitement des ministres- des cultes. Ce n'est pas assez, et on nous montre la Serbie comme exemple. Nous n'en sommes tout de même pas encore là. i la Fédération de l'enseignement moyen A la suite d!e la séance que. la Fédération d© l'enseignement moyen a tenue en avril dernier et à l'issue de laquelle M. Discailtes, président, se démit de cette charge, il avait été décidé qu'une nouvelle réunion aurait lieu ; elle s'est tenue dimanche matin, à Ixelles, et elle n'a pas été moins mouvementée que la précédente. L'ordre du jour comportait, en effet, l'épineuse question dles langues et l'auditoire était fiévreux avant même que M. Pecqueur qui présidait, ouvrît la séance. Après quelques formalités d'usage, M. Lepage, d'e Huy, a développé un ordlre du jour invitant l'assemblée à passer outre à la lecture du procès-verbal de la séanoei d'avril dernier afin d'éviter un» discussion irritante. Après un oourt.véchange d'observations à oe sujet, on passe à 'al désignation du président d'honneur. Ce titre est dévolu à M. Discailles, puis s'ouvre une discussion fort animée au sujet die la désignation d'u nouveau président. Cette discussion qui reflète la fièvre de l'assemblée, donne lieu à des échanges de vues aigres-doux et à cette déclaration de M. Pecqueur: "Je ne veux pas être l'élu d'une ooterie ou le prisonnier d'un parti ". On1 interrompt M. René De Clercq qui veut parler en flamand, /un autre délégué flamand, M. Sterkens, est forcé de se rasseoir sans avoir pu parler. Bref, après une agitation assez vive, M. Pecqueur est élu président par acclamation. Il remercie en termes chaleureux Flamands et Wallons et fait un vibrant appel à l'union. Par la suite un nouvel orage éclate 'cependant et finalement, après une suspension nécessitée par le vacarme, le président se> voit obligé de lever la séance. Les merribres flamands tiennent ensuite une séanice qui se prolonge jusque 1 heure et quart. Us décident de faire convo^ quer, vers la mi-juillet, une nouvelle assemblée au cours die laquelle il sera demandé à la commission spéciale, nommée le 7 juin, pour examiner la question d'u bilinguisme, d'exposer le résultat de ses délibérations, ce qu'elle n'a pu faire dimanche, étant donnée la surexcitation incroyable qui n'a cessé de régner d'urant toute la séance. Dos professeuri à l'étranger Les professeurs Prins, de l'Université de Bruxelles; Pirenne et De Vrede, de Gand ; L. Fredericq, de Liège, viennent, à l'occasion du tricentenaire de l'Université de Groeningue, d'être nommés docteurs "honoris causa" de la vieille Université hollandaise. UN TRAGIQUE ÉVÉNEMENT L'archiduc héritier d'Autriche et sa femme assassinés lJtë DOUBLE ATTENTAT Il est dit que l'empereur François-Joseph sera un des personnages les plus tragiques de l'histçire et que toutes les douleurs se seront abattues sur lui. Après le drame de Queretaro, où on perd Maximilien, après le drame de Meyerling, où! disparaît l'archiduc Rodolphe; après le drame de Genève, où meurt poignardée l'impératrice Elisabeth, c'est le drame de Serajevo, et cette fois le deuil est double : c'est l'archiduc François-Ferdinand qui meurt avec sa femme, sous les balles d'un assassin. AVANT LE DRAME Le 25 juin ont commencé des grandes manœuvres de montagne en Bosnie, en présence de l'archiduc héritier et du chef d'état-major général. Le 14, l'archiduc était parti de Vienne, accompagné de plusieurs personnalités militaires. Il arriva le lendemain à neuf heures à Tries-te, où il fut reçu par le gouverneur, prince d© Hohenlohe. . L'archiduc François-Ferdinand s'embarqua sur le cuirassé "Viribus Unitis", qui le conduisit, jeudi matin, à cinq heures, à l'embouchure de la Narendza. Il remonta ce fleuve jusqu'à ïjetkoviteh, d'où il gagna Mostar par tram spécial. Une réception solennelle était préparée à Mostar. Vendredi et samedi, l'archiduc assista aux manœuvres, qui prirent fin samedi soir. L'archiduc envoya un ordre du jour à l'armée. Il disait que les remarquables manœuvres accomplies par toutes les troupes, avaient répondu aux espérances qu'il avait formées, et il exprima à tous les généraux, officiers et soldats du 15e et 16e corps qui, disait-il, dans des moments troubles tout récents, ont aussi brillamment montré ce dont ils étaient capables, ses remerciements Jes plus chaleureux, et sa satisfaction entière au nom du service de l'armée de l'empereur. Il s'était rendu, dimanche, par train spécial, à Serajevo, capitale de la Bosnie, où il devait visiter toutes les nouvelles constrnctions militaires et où' devaient a voir lieu de grandes réceptions. L'archiduc devait revenir le 29, c'est-à-dire aujourd'hui lundi, à Metkovitch, et de là regagner Trieste. La mort a interrompu ces projets. Le bruit d'un complot contre la personne de l'archiduc avait couru ces jours derniers et la police avait pris d'importantes précautions. Elle n'a pu empêcher le crime odieux. UN DOUBLE ATTENTAT Ce n'est pas d'un seul, mais bien d'un double attentat que l'archiduc héritier et sa femme ont été victimes. Voici comment : UNE BOMBF I.ANC-FF CONTRE L4 VOITURE DE L'ARCHIDUC ET DE SA FEMME. L'archiduc François-Ferdinand et sa femme se rendaient dimanche matin à l'hôtel de ville de Serajevo. Une bombe fut lancée contre leur voiture. L'archiduo héritier fit un mouvement de la main et repoussa la bombe qui alla éclater sur une seconde automobile où se trouvaient le comte Waldeck et son aide-de-camp, le lieutenant-colonel Merizzi. Tous deux furent légèrement blessés. Quelques personnes du public furent également atteintes. L'archiduc et sa femme continuèrent leur route vers l'hôtel de ville. RECIT D'UN TEMOIN Un témoin d'u premier attentat dirigé contre l'archiduc héritier, le coiffeur Maressi, a fait te récit suivant : " Je mie trouvais près de la succursale de la Banque Union, lorsque la première automobile, dans laquelle était le préfet de police, passa, suivie, à un court intervalle, des deux automobiles occupées, l'une par l'archi'd'uc et sa femme*, l'autre par le commandant du pays, l'inspecteur d'armée Potiorok et deux aides de camp. " Soudain, je vis un homme qui se trouvait à côté du quai, auprès du pont, s'approcher et lancer quelque chose^con-tre l'automobile. " Cet homme avait un voisin qui s'éloigna tout de suite. J'ai vu que l'objet frappait l'automobile pirineière, laissant, sur son parcours d'ans l'air, échapper une légère fumée. Je remarquai ensuite que l'objet rebondissait de l'automobile Je l'archiduc et tombait contre la deuxième automobile. A ce moment, une terrible explosion se produisait. Je me précipitai aussitôt sur -le deuxième homme que j'avais aperçu, mais il m'avait également remarqué. Il sauta par dessus le parapet du quai de la Militza. Je courue après lui. A côté d® moi, un agent de polioe voulait tirer son) revolver ; je lui criai : "Ne tirez pas, il faut que nous le prenions vivant!" Nous gagnions du terrain sur l'homme, tout en craignant qu'il ait, lui aussi, un revolveT, mais, aidés par d'autres agents de police, nous pûmes l'appréhender assez facilement. " Après le premier attentat, la duchesse dte Hohenberg, qui était très émue, ne voulait pas que l'archiduc montât à nouveau en automobile pour traverser les rues qu'elle jugeait peu sûres. L'inspecteur d'armée Potiorek la rassura en lui disant: "Maintenant, tout danger est passé, nous n'avons pluè à recueillir que des manifestations de sympathie. Noute n'avons donc aucune crainte à avoir ASSASSINES A COUPS DE REVOLVER PAR UN LYCEEN Le second attentat s'est produit après la réception de_ l'hôtel de ville. L'archiduc héritier et sa femme continuaient leur visite de la ville, en automobile, lorsqu'un jeune homme s'approcha de la voiture et tira plusieurs coups de browning sur François-Ferdinand et sa femme. L'archiduc fut atteint au visage et la duchesse de Hohenberg à l'abdomen. Transportés au Konak, ils succombèrent bientôt à leurs blessures. L'ARCHIDUC PROTESTE CONTRE LE PREMIER ATTENTAT La " Nouvelle Presse Libre " publie les détails suivants sur la réception à l'hôtel de ville qui eut lieu entre les deux attentats et sur l'attentat lui-même : A l'hôtel de ville, le conseil municipal avec 1e bourgmestre à sa tête reçut l'archiduo héritier et sa femme. Le bourgmestre voulut prononcer une allocution et comme il se préparait l'archiduc lui dit à haute voit : " M. le bourgmestre, on arrive à Serajevo, pour faire' une visite, et on vous lance une bombe, c'est indigne ". Après une pause, il dit : " Eh bien, maintenant, vous pouvez parler ". Le bourgmestre prononça alors son allocution à l'archiduc, lequel lui répondit. Le public, qui avait, entretemps, appris l'attentat partit en bravos à l'adresse de l'archiduc héritier. Après avoir visité l'hôtel de ville pendant une demi-heure, l'archiduc héritier voulut se faire conduire à l'hôpital militaire où) se trouvait le lieutenant-colonel blessé par la bombe. LA DERNIERE ALLOCUTION DE L'ARCHIDUC HERITIER Voici le texte de la dernière allocution prononcée par l'archiduc eni réponde aux paroles die bienvenu® du bourgmestre de Serajevo. " C'est avec une. satisfaction boute particulière que je reçois l'expression de votre fidélité et de votre dévouement inébranlable à Sa Majesté, notre très gra-, cieux empereur et roi. " Je suis ravi, monsieur 1e bourgmestre, deo ovations qui m'ont été faites ainsi qu'à ma femme, d'autant plus que j'y vois une marque de l'allégresse publique causée par l'insuccès de l'attentat." Je vous prie de transmettre aux habitants do la belle capitale de cette province mon plus cordial salut avec l'assurance de ma durable bienveillance. " L'ATTENTAT Comme l'archiduc héritier était arrivé à l'angle de la rue François-Joseph et de la rue Rudolf, un individu nommé Prin-zip, de nationalité serbe, se précipita et rapidement tira deux coups de revolver. Le premier coup transperça la paroi de l'automobile et pénétra dans le côté droit du ventre de la duchesse. Le deuxième coup atteignit l'archiduc héritier à la gorge et transperça l'artère carotide. La duchesse s'évanouit et tomba sur les genoux do l'archiduc. L'archiduc perdit aussi après quelques secondes connaissance. ' L'ARRESTATION DES DEUX MEUR TRIERS L'individu qui lança la bombe sur la voiture de l'archiduc héritier est un typographe de Trebinjé (Herzégovine), nommé Gabrinovic. Il a été arrêté sur-le-champ.L'auteur du second attentat est un élève du Lycée de la huitième classe. 11 se nomme Prinzip et il est originaire de Grahovo (Bosnie). Il a été également arrêté.Détail à signaler : La foule furieuse contre les meurtriers, les a presque lynchés et la police a eu beaucoup de peine à les protéger. L'INTERROGATOIRE DES ASSAS> SINS L'auteur du second attentat, Gavrillo Prinzip, est âgé de 19 ans. Interrogé peu d'instants après son arrestation, il a avoue qu'il avait depuis longtemps l'intention de tuer quelque haute personnalité pour des motifs d'ordre nationaliste. U attendit, dimanche, le passage de l'archiduc héritier sur le quai de la Cour d'appel, et lorsque l'automobile revenant de l'hôtel de ville prit l'angle de la rue pour s'engager dans l'avenue François-Joseph et dut ralentir sa marche, il exécuta son plan. Prinzip ajouta qu'il avait hésité un moment, lorsqu'il vit que la duchesse de Hohenberg se trouvait dans l'automobile. Mais il se décida bientôt à tirer ses deux coups de revolver. U nie avoir eu des complices. L'auteur du premier attentat. Nedeljko Gabrinovic, qui est âgé de 21 ans, a également prétendu n'avoir pas de complice. Pendant son interrogatoire il a eu une attitude cynique. Aussitôt après avoir lancé la bombe, Gabrinovic avait sauté dans la rivière Miljack, dans le but de s'enfuir, mais des agents et plusieurs autres personnes s'élancèrent à sa poursuite et réussirent à 1e rejoindre. L'interrogatoire de Prinzip a établi également que le jeune homme avait étudié pendant quelque temps à Belgrade. D'autre part, Gabrinovic a déclaré que la bombe qu'il avait lancée lui avait été envoyée par un anarchiste habitant Bel grade, et qu'il ne connaît pas. UN MOT DE L'ASSASSIN Prinzip, qui, après avoir été exclus en 1912 du lycée de Serajevo, était allé continuer ses études à Belgrade, était revenu récemment à Serajevo. Comme, après son arrestation, on lui demandait pourquoi il était revenu, il répondit : — Vous le voyez bien ! — Mais pourquoi avez-vous commis cet attentat 1 — Parce que, dit-il, je voyais en _l'a,r-chiduc la personnification de l'impérialisme autrichien et le représentant du pouvoir suprême. DECOUVERTE D'UNE DEUXIEME BOMBE 1 A peu de distance de l'endroit où a eu lieu 1e second attentat, on a trouvé une bombe inutilisée. On suppose qu'elle a été

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This item is a publication of the title La Flandre libérale belonging to the category Culturele bladen, published in Gand from 1874 to 1974.

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