La Flandre libérale

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s.n. 1914, 10 July. La Flandre libérale. Seen on 30 April 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/x921c1wg32/
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LA FLANDRE LIBERALE ABOIWraMElVTS RÉDACTION, ADMINISTRATION ET IMPRIMERIE ANNONCES BELGIQUE i Fr„ 2JW 'ÀM 8«r 1Mb 6AND, I, RUE DU NOUVEAU BOIS, I, GAND Pour la viïïe et les Flandres, s'adresser au fcnreaa UNION POSTALE ! Fr„ 3.75 9.00 18.00 36.00 abonnements et annonces : | - RÉDACTION - ïonrnaL _ Pour le reste du pays et l'étranger, s'adresser à }' On «'abonna an bureau du Journal et dana toua loa bureaux de poafs Téléphona 3 S | Téléphoa» 13 l'Office de Publicité, rue Neuve, 36, à Bruxelles. I —! —■ " ._Jgg i»—BaBBy—B m y LOURDE FAUTE —m~ M. De Brouckère a. commencé ces jours-ci, .dans le Peuple, une série d'articles sur'- " l'urgence de la révision. " Dès la première phrase du premier chapitre, la tendance se manifeste. Lisez plutôt : " Pour conquérir le S. U., les ouvriers belges ont déposé l'outil en 86, en 87, ep 88, en 91, en 93, en 1902, en 1913. Chaque fois nos adversaires: ont proclamé les grévistes vaincus et si bien corrigés que jamais plus ils ne recommenceraient.Cependant, ils recommencent toujours, plus nombreux, plus méthodiques, plus enthousiastes. Et quel observateur impartial pourrait nier encore, à la lumière des faits, qu'à chacun de leurs efforts corresponde une étape franchie sur la voie qui mène vers l'égalité politique. " M. De Brouckère poursuit en rappelant le mot de Bara qui protestait, en 1893, contre le manque de liberté du Parlement. Il cite du Woeste, de la même époque, et ses prophéties sur " la barrière de carton " qu'on tenterait bientôt de faire disparaître. Dans son second article M. De Brouckère retrace l'historique de la grève générale de 1913, en célèbre le calme, la grandeur, et en magnifie le succès. " Si le .gouvernement a cédé, c'est qu'il voyait bien que jamais il ne pourrait venir à bout des nôtres, que nous serions indéfiniment en mesure de recommencer... " " Indéfiniment " est imprimé en lettres grasses. Inutile d'insister sur la menace que ce mot contient et sur la signification de cette étude. L'autre jour déjà le Peuple jetait une menace de grève générale à je ne sais quel journal clérical. Sans connaître les conclusions de M. De Brouckère, et quelle que soit la prudence avec laquelle il les rédige, elles apparaissent très nettement. Le sens des articles, et tout ce que le lecteur en retiendra, «'est ceci; "Si vous an faites pas la revision, nous recommencerons la grève générale. " ' Et cela, c'est la grosse, la lourde faute, la gaffe irrémédiable que depuis des mois la presse cléricale s'acharne à provoquer, la seule chance de salut du gouvernement clérical H *** Admettons qu'à certains points de vue la. grève générale de 1913 ait fourni un spectacle de disciplne étonnant, qu'elle ait eu vraiment une influence sur la marche en avant de la revision constitutionnelle ; qu'elle ait eu sa grandeur. Croit-on qu'il soit possible de recommencer sans graves périls une telle expérience ? Croit-on qu'une seconde grève générale se passerait aussi pacifiquement, et ceux qui osent la conseiller directement ou indirectement, sont-ils sûrs de ne pas avoir demain du sang sur les mains ? Mais provoquer une seconde grève générale, ce serait, selon le mot fameux, pis qu un crime, aujourd'hui : ce serait une faute. M. De Brouckère, dans son historique des grèves politiques, passe rapidement sur les événements de 1902: c'est, en effet, plus commode. Or, quel résultat eurent ces événements? Ce fut d'effrayer pour de longues années les flottants, les modérés, tous ceux qui, à la première alerte, passent au camp clérical avec armes et bagages. IL y eut un recul manifeste aux élections qui suivirent et il fallut des années pour que l'impression mauvaise s effsçât. La bourgeoisie n'a pas trop maugréé, 1 an passe, contre la grève générale. Mais croit-on que cette grève n'ait pas provoqué de très vifs mécontentements et qu'elle n'ait pas été cause, à .Cand notamment, de l'échec électoral des socialistes, le 24 mai dernier? Beaucoup de gens, à tort ou à raison — nous ne discutons pas là-dessus en ce moment ont considéré la grève générale comme l une des causes de la crise économique dont nous souffrons encore. H|pu3l bonheur pour les cléricaux, si les socialistes voulaient bien recommencer 1 expérience! Avec quelle science, depuis des itioii, on les y poussa! Et vous le voyez, ils y viennent! Demain, le " XXe Siècle " ou un autre journal clérical répondra à M. De Brouckère : Osez donc! Nous ne ferons que ce qu'il nous plaira. " Trois mois de conversation sur ce ton suffiront... à faire perdre complètement la tête aux feules, et les chefs qui verraient clair seraient une lois encore débordés par les impulsifs. Après le discours de M. de Broquevil-le à Turnhout, il est inutile de se leur- ' rer le chef actuel du: cabinet parlera peut-être encore de sa loyauté, mais il ne fera pas la revision. Est-ce une raison pour désespérer et pour aller tout de suite aux partis extrêmes ? La belle victoire du 24 mai nous enseigne que ce serait foTie. Prenons un peu patience, que diable ! Poursuivons notre campagne pacifique, organisons des manifestations, montrons la duplicité et la fourberie cléricales^ les excitations sournoises et dangereuses dé la presse de droite et piéparons les élections de 1910. Mais que celles-ci aient lieu, avant tout, dans le calme et dans la paix, après une période de vive activité parlementaire et d'activité politique extérieure énergique mais prudentes Ne tendons pas bénévolement la perche aux cléricaux qui se noient. Nous avons une plate-forme admirable pour faire campagne : les injustices et les iniquités, le scandale du système électoral. Qu'on ne nous fasse donc pas basculer dessus !... Echos & Nouvelles La vojigi de M. Franck En se rendant à ,Southampton où il devait s'embarquier pour l'Afrique du Sud et le iC'ongo belge, M. le député Franck a été l'hôte, à la Chambre des communes, du Commercial committee du Parlement anglais. Le banquet a été servi dans le Harcourt Boom. Il y avait environ 150 convives, membres du Parlement et présidents de chambres de commerce. M. Franck était à la droite du président, sir John Randles. Au dessert, le président a invité M. Franck à exposer sommairement à l'assemblée les résultats déjà obtenus par l'œuvre de 'l'unification internationale du droit maritime et le plan des travaux tttf loonseil parlementaire international du commerce, qui vient de se fonder à Bruxelles, et se propose de poursuivre dans le droit commercial une. serie de réformes internationales pareilles à celles que_ 1© comité maritime international a réalisées déjà dans le domaine ma ritime. Le député d'Anvers a parlé en anglais et a été très applaudi. Houveaux abonnements On travaille activement dans les bu-rpaux du ministère des chemins de fer à l'élaboration d'un nouveau type d'abonnements.Il s'agit d'un abonnement de quinze jours, mais utilisable en cinq "tranches" de trois jours chacune: samedi, dimanche et lundi exclusivement. On le délivrera du 1er mai au 1er octobre: son prix sera à pev près le même que celui des autres abonnements de quinze jours. Une taxe iar lu ouvriers étrangers en Francs Le 25 juin dernier, un députe clérical, M. Pugliesi Conti, déposa sur le> bureau de la Chambre des députés, en France, une motion invitant le gouvernement à déposer un projet de loi frappant d'uno taxe les ouvriers étrangers travaillant "en France. Ce n'est pas la première fois qu'une telle proposition est faite en France et, chaque fois, elle a été rejetée par les anticléricaux français : cette fois-ci encore, M. Yiviani, le chef du cabinet, s'est opposé à 4a proposition du député nationaliste.C'est donc avec une grande stupéfaction que nous lisons dans un petit journal clérical, le Nieuws van den Daçj, du 9 juillet, une brève note de laquelle il résulte que la proposition émane des socialistes. Le Nieuws van den T)arj conclut: " Ces gaillards profitent de toutes les " circonstances pour montrer leur amour " envers l'ouvrier ". Nous n'avons pas à défendre les socialistes, cependant nous tenions à signaler, une fois de plus, la mauvaise foi de journalistes cléricaux, qui attribuent sans vergogne à des adversaires politiques les gaffes de leurs amis. Le Niewws van den Daçj voudra-t-il rectifier ? Le retour de nos souverains Le Roi et la Reine, venant de Val-mont n'ar Montreux, rentreront directement à Ositende samedi prochain. %%% Le ]eu t la Cour Au temps de Charles VII, la Cour jouait au piquet; sous François 1er, au reversi ; sous Louis XIII au "hoca". Ce' jeu était venu d'Italie avec Mazarin qui, a son lit de mort, en suivait encore une dernière partie. Louis XIV fut grand joueur ; ses maîtresses l'imitèrent ; Mme de Montespan_ fut la plus enragée. Les favoris du roi imitaient les maîtresses : Grammont, Dangeau, Langlée, plus tard le duc d'Antin, tous ses familiers vivaient de la darne de pique. Dangeau mérite une place à part : il gagnait honnêtement ; sa mémoire merveilleuse le servait aux jeux d'adresse ; son sang-froid l'empêchait de s'emballer dans les jeux de hasard. . Tous les autres trichaient à qui mieux mieux. Les escroqueries de Grammont s'étalent ingénument dans les "Mémoires" écrits par son beau-frère ; d'Antin râflait les mises de ses voisins distraits ; il volait même le grand Dauphin qui lui confia un jour son chapeau plein de louis et le surprit en train de le vider. Aux beaux jours de la Montespan, écrit M. Chardon dans la "Revue de Paris", la partie royale se tenait de trois à six heures ; il y avait cinq tables, présidées par le roi, par la reine ou Monseigneur, par Monsieur, par Dangeau et par Langlée. Mais on jouait partout, le jour et la nuit, chez tous ceux qui avaient logement à la Cour. Mme de Montespan ne se résignait point à perdre ; elle exigeait toujours le "paroli" que ses créanciers n'osaient pas lui refuser, et ses différences allaient jusqu'au million. Monsieur, quand il perdait, se répandait en injures ; Dangeau et Langlée échangeaient des coups de canne. Les tricheurs bénéficiaient d'une extrême indulgence ; ils pouvaient d'ailleurs invoquer l'exemple de saint François de Sales qui ne se gênait pas, assurant que "c'était pour ses pauvres ". Quand la période dévote eut commencé, les directeurs indiquaient à leurs pénitentes une formule par laquelle, en quittant le tapis vert, elles se faisaient don réciproque de tout ce qui avait pu être illégitimement gagné. L'or et les grinlis bar ques d'Etat D'après des renseignements récemment publiés, rencaisse métallique or de la Banque de France était, au 2 juillet, de 4 milliards 57 millions. C'est le chiffre le plus formidable qui ait jamais été atteint. Le dernier bilan dei la .Banque d'Angleterre accuse une encaisse métallique or de 1,346,667 livres stèrlings supérieures à eellel de l'exercice précédent, soit fr. 32,106,675. Le bilan de la Reichbank accuse une augmentation de plus de 25 millions de mark. L'encaisse métallique or couvre 98.8 p. c. de la circulation. A la Banque Nation&le de Belgique, l'encaisfee or dépasse actuellement 260 millions, soit près de 40 millions de plus que l'an passé à pareille époque. L'encaisse or couvre 44.35 p. c. de la circulation. • Trialisme et Pan-serbisme —— . Sans nous inquiéter des commentaires envenimés de la presse cléricale sur l'at-titudei prise par les journaux libéraux touchant le crime de Serajevo, nous continuerons de consigner ici les réflexions qu'il nous inspire. On a dit, et M. G. Lorand, dont la compétence en fait de politique balkanique est connue, répète que l'archiduc François-Ferdinand aurait voulu remplacer le système dualiste par le trialisme, en créant à côté de l'empire autrichien et du royaume hongrois, un troisième Etat souverain, constitué par la fusion de la Dalmatie, actuellement pays d'empire, de la Croatie, actuellement pays de la couronne de Hongrie, et de la Bosnie, administrée à l'heure qu'il est par le ministère des finances communes de la monarchie dualiste. Rien n'est plus hétéroclite que la séparation actuelle de ces trois provinces : rien ne serait plus logique, plus naturel, que de les réunir ; ! il est douteux, néanmoins, que François-Ferdinand fût réellement "trialiste": Friedjung, qui est une autorité de premier ordre en fait d'histoire contemporaine autrichienne, dans un article écrit an lendemain de la mort de l'archiduc, s'est montré, à ce sujet, beaucoup moins affirmatif que M .G. Lorand. On sait que le "Peuple" a cril devoir signaler, parmi les mobiles des assassins, "un idéal de justice et de liberté", qu'il s'est d'ailleurs, si nous ne nous trompons, abstenu de définir. En fait, cet idéal c'est l'idée pan-serbe, et il ne nous paraît nullement que oe soit là un "idéal de justice". Le nationalisme serbe, comme le nationalisme bulgare et le nationalisme grec, nous semble terriblement gâté par l'intolérance religieuse, si contraire à tout "idéal de justice et de liberté". Il y a, en Bosnie, 43 % de iSer-bes-orthodoxes, pour qui Belgrade constitue, tout au moins virtuellement» un centre d'attraction ethnique et religieux. Mais, d'un autre côté,' il y a 21 % de Croates bosniaques, qui sont catholiques et 35 % de musulmans bosniaques, les uns et les autres, naturellement et foncièrement hostiles à l'idée pan-serbe. Le régime autrichien en Bosnie-Herzégovine, issu d'une occupation voulue par l'Europe et transformée en annexion par le machiavélisme d'Aerenthal, s'appuie, malgré «es tares, malgré ses excès de compression policière, malgré l'incorrection internationale de la politique d'annexion, s'appuie, disons-nous, sur la grande majorité du pays ; contraire aux aspirations de cette majorité, l'idéal na tionaliste pan-serbe dont se réclament Prinzip et ses complices, est faux, illégitime et illibéral au premier chef. Et l'on peut tenir pour certain que la majorité des Serbes de Bosnie eux-mêmes s'en rendent parfaitement compte, et. sont sincèrement ralliés à l'idée dei la souveraineté des Habsbourg. Les assassins de Serajevo ne sauraient représenter qu'une infime minorité de cerveaux tout à fait brûlés parmi leurs compatriotes orthodoxe®. Rien ne serait plus injuste que d'endosser aux Serbes bosniaques la responsabilité de l'odieux régicide... A Belgrade même, tous les gens rassis savent fort bien que l'idéal pan-®erbe est un rêve, très probablement utopique. Quant à réaliser l'utopie par le crime, bien petit doit être le nombre des Serbes de Serbie qui ne rejettent p^s d'aussi coupables idées. La campagne anti-serbe de la cléricale "Reichspost" est donc une chose infâme. Si les cercles dirigeants autrichiens écoutaient les objurgations rabiques de la " Reichspost ", une guerre atroce, une conflagration européenne deviendrait inévitable. Constatons que nos journaux ultramontains n'ont pas eu un mot de blâme pour les scribes fanatiques, malfaisants, éminemment dangereux, de la presse cléricale autrichienne... Z. — s A propos* i'is livre «. . M. Brohée, président du Séminaire Léon XIII, à Louvain, nous adresse un long droit de réponse. Comme M. Brohée manifeste visiblement le désir de nous inonder, nous insérerons sa lettre sans la faire suivre de commentaires. Nous ne permettrons pas au président du Séminaire Léon XIII d'encombrer nos colonne® de sa prose. Nous nous contenterons seulement de faire une remarque préliminaire: M. Brohée que 1© livre de M. De-tillieux paraît beaucoup gêner, voudrait nous amener à faire des personnalités en donnant à croire que nous l'avons attaqué perfidement ; nous ne suivrons pas M. Brohée sur ce terrain : nous n'avons, pour notre part, jamais songé à mettre en cause le président du Séminaire Léon XIII, pas' plus dans notre dernier article que dans ceux où nous avions déjà parlé du roman de M. Detillieux ; nous ne connaissons pais M. Brohée et n'avons aucune raison de suspecter son honnêteté, et moins encore de le calomnier. Nous n'avons fait que dégager objectivement d'une œuvre vécue et sincère, les leçons et les enseignements qu'elle comporte : nous ne sommes pas sorti là de notre rôle de critique. Nous comprenons que M. Brohée n'ait pas sur l'étude de mœurs qu'a publiée M. Detillieux, le même avis que nous : mais ce n'est pas là un motif suffisant pour se mettre si fort en colère. La colère est mauvaise conseillère, Monsieur l'abbé. Pour le reste, nous n'avons pas à changer une ligne à l'appréciation que nou3 avons émise sur "Monseigneur Barnabé". Ceci dit, voici (la lettre du président du Séminaire Léon XIII : P. H. Louvain, le 6 juillet 1914. Monsieur le Directeur, Mon petit mot a fait dans vos colonnes l'effet d'une pierre daxls une mare aux grenouilles. Quelles criailleries !... J'avais cru très simple de rectifier tout bonnement une assertion fausse et dommageable, mais nue je n'avais pas de raison de croire intentionnellement malveillante.Je me suis trompé, paraît-il. Et pour me le signifier, vous embouchez la trompette des grands jours. "... nous prévoyions que la clérieaille " dont M. Detillieux nous révélait les '" tares et qu'il clouait au pilori, allait " se ruer sur lui, toute frémissante de " oolère et assoiffée de vengeance. " L'assaut a commencé, sournoisement, " insidieusement... Le président du Sémi-" naire Léon XIII, ouvrant le feu, nous " a adressé la lettre... " (ma première rectification. Tout ce tintamarre est passablement ridicule. Il faudra rengainer cette ferblanterie, car il ne s'agit ni de vengeance, ni de colère, ni d'assaut... il ne s'agit même pas de M. Detillieux. S'il lui a plu de consigner en un livre les divagations d'une imagination folâtre, c'est son affaire. Cela nous laisse parfaitement indifférent.Mais pour le moment, il s'agit de vous, Monsieur, et de vous seul. Car c'est vous qui faites des applications, c'est vous qui utilisez des titres prétendus et risquez des insinuations habiles. Et tant pis pour vous si j'ai fait erreur en croyant à votre bonne foi ; car il vous faudra rectifier jusqu'au bout, et, si vous en avez le courage, quitter les sous-entendus où vous vous complaisez, pour prendre des responsabilités nettes et précises. Enregistrons d'abord votre premier aveu : M. Detillieux n'a jamais été "secrétaire laïque du Séminaire Léon XIII". C'est un premier point acquis. Puisque votre bonne foi n'a pas été surprise, c'est donc que vous avez intentionnellement changé la, formule qui était sous vos yeux et que vous êtes contraint d'insérer aujourd'hui. Le procédé est, tout à fait édifiant. Mais la formule nouvelle (secrétaire du président du Séminaire Léon XIII) est-elle bien authentique?... Cette fois, vous triomphez : témoin l'extrait du registre de la population qui s'étale dans vos colonnes. Pensez donc! Un acte officiel ! On ne se paie pas plus cyniquement la tête de se§ lecteurs. Vous auriez dû donner la photographie du document. L'effet eût été plus grand encore. Car il faut que vous ayez vraiment une très piètre idée de votre public pour supposer qu'il ignore que ces documents mentionnent simplement les déclarations des intéressés sans leur donner aucune force probante.Sous le couvert de cette pièce officielle, qui ne prouve rien en l'occurrence, vous voudriez bien créer une équivoque. Vous n'y réussirez pas. Car je vous prie de rectifier, et de faire part à vos lecteurs que si M. Detillieux a été à mon service, c'est tout simplement à titre d'employé au secrétariat des Œuvres apologétiques que je dirige. Cette institution n'ayant aucun rapport avec le Séminaire Léon XIII, M. Detillieux n'a été mêlé en rien à la vie de ce dernier établissement, .ni comme secrétaire du président, ni autrement. Vous ne l'ignorez pas, mais en dépit de ma protestation, vous persévérez intentionnellement à abuser d'une formule que vous savez fausse, pour donner le change et nous nuire plus sûrement. C'est de plus en plus édifiant. Dans les commentaires désobligeants où vous vous efforcez de noyer ma loyale et brève rectification, vous vous plaisez à insister sur le fait que "M. Detillieux... vécut tout un temps au milieu du monde clérical"... qu'il "a vu trop souvent à 'l'œuvre".,., "ces Messieurls"... "à Louvain — et ailleurs"... qu'il "les a longuement fréquentés"... Il y a dans ces courageuses insinuations plus d'une perfidie. Elles sont d'abord fuyantes à plaisir. Vous avez vos raisons sans doute pour rester dans l'imprécision et pour redouter de nouveaux démentis. Grand bien vous fasse... Elles cherchent ensuite à créer1 une équivoque nouvelle, dont, en oe qui me concerne, vous ne profiterez pas plus que des premières. M. Detillieux a été attaché au secrétariat des Œuvres apologétiques tout juste deux mois et quelques jours, ni plus ni moins. Ainsi donc, sur tous* les points où je puis les contrôler, vos assertions dénaturent perfidement les réalités. A la faveur de ces mensonges,_ bavez à l'aise sur le prêtre et sur l'Eglise : vous êtes vraiment qualifié pour cette besogne. Mais du moins ayez un peu de courage _ et, pour une fois, quittez les insinuations fuyantes où vous vous embusquez pour préciser un fait à mon sujet en pleine lumière. Ce sera mon dernier mot. Vous concluez ainsi votre article: " M. Detillieux qui vécut tout un temps " au milieu du monde clérical, qui put " méditer à l'aise sur les beautés de " l'Eglise, la grandeur d'âme et la no-" blesse dui clergé, qui vit à l'œuvre évê-" ques, chanoines, curés, vicaires et dé-" putés de droite, M. Detillieux qui rom-" pit dignement avec le parti prêtre " parce qu'il en était dégoûté, M. De-" tillieux a recueilli, dans un roman " vécu, d'une impitoyable et véridique ironie, toutes les observations qu'il a " faites sur les_ mœurs de "oeï, Mes-" sieurs à Louvain — et ailleurs. " Eh bien, moi, prêtre particulièrement visé par vous, j'atteste que vos appréciations constituent des calomnies pures et simples. Je vous mets au défi d'en établir une seule à ma charge. Quant aux autres prêtres de Louvain ■— et d'ailleurs, ils attendront pour vous envoyer le même' démenti que vous ayez la pudeur de les- désigner. Sous réserve de tous mes droits, je vous prie d'insérer la présente rectification à la même place que l'article qu'elle vise, et dans votre plus prochain numéro. Recevez, Monsieiur le Directeur, mes salutations. A. BROHEE, Président du Séminaire Léon XIII. y—• «s»—.' TKIBUNMJ! *■ COUR D'APPEL DE GAND Percepteur de» postes Infidèle Le tribunal correctionnel de Termonde avait condamné, le 28 mars dernier, le détenu Hend'erdael, ek-percepteur des postes de Tamise, à six ans de prison, pour détournements des fonds qu'il devait verseir à la Caisse d'Epargne, ainsi que pour faux et usagei dte faux. La cour, admettant que les détournements et les faux proviennent d'unei même intention criminelle, a rédùit la peine d'Hender-daeil à 5 ans, 2 mois et 9 fois 50 francs d'amende. Le prévenu est condamné à la moitié des frais ; une partie de ceux-ci se rattachant à l'instruction de1 faits pour lesquels la prescription est acquise. - ""«ili. A travers la campagne anglaise Assurément, on ne connaît pas un pays pour l'avoir traversé en chemin de fer ou en automobile. Mais le connaît-on davantage pour y avoir séjourné quelques semaines en touriste moins pressé? Peut-être une promenade rapide en donne-t-elle à qui sait regarder une vue synthétique plus juste, sinon plus précise. Avec une1 caravane d'écrivains français et belges conviés à cette visite par un comité anglais que les intérêts de l'Entente cordiale passionnent, je viens de parcourir la Grande-Bretagne, de Folkestone à Edimbourg, et d'Edimbourg à Londres, en passant par les lacs du Cumberland et les plages rocheuses du Pays de Galles. J'ai vu les plages élégantes de l'East-Anglia, les vieilles villes si profondément anglaises de Norwich et d'York, le site merveilleux où les vieilles maisons de granit d'Edimbourg s'abritent à l'ombre du vieux château que sir William Wallace reprit aux Anglais, lea bains de mer populaires des environs de Liverpool, et les bains de mer aristocratiques de la mer d'Irlande. Mais une impression domine toutes ces visions contradictoires : c'est celle de la campagne anglaise, si différente de la nôtre. Quand on traverse la Belgique ou la France, on voit par la portière du wagon se succéder des champs, des prairies, des villages, parfois des bois ou des vallées agrestes, mais ce qui domine, c'est la terre cultivée, la terre productrice, aménagée pour les besoins des hommes. En Angleterre, au contraire, ce qui domine, ce sont les landes et les pâturages, d'admirables prairies plantées de bouquets d'arbres. On dirait qu'on parcourt un immense parc. Les villages, — le village tel que nous le concevons, petite communauté agricole ayant sa vie propre, sa vie exclusivement rurale, est assez rare. La plupart des agglomérations que nous traversons sont de jolies petites villes, de toutes petites villes dans les arbres, faites de cottages modestes, mais élégants, discrets, tranquilles, où la vie doit être un peu médiocre, mais facile, confortable et bourgeoise. De temps en temps une immense cité dont le train traverse les interminables faubourgs ouvriers où des milliers, des milliers de maisonnettes toutes pareilles s'entassent comme les cellules d'une immense ruche. Puis, on retrouve l'éternel pâturage, le parc immense aux beaux arbres non taillés et, de temps en temps, entre les frondaisons touffues, les tours crénelées d'un ,châ-teau style Tudor. Eh quoi ! n'y a-t-il donc plus de paysans en Angleterre? J'interroge un .Anglais. II réfléchit un instant, puis il confirme : " U est vrai qu'il n'y a plus beaucoup de paysans en Angleterre. Ce vieux pays rural s'est complètement transformé depuis un siècle. Notre peuple, si passionné pour la vie en plein air, pour la vie des champs, est devenu, par la force des choses, presque exclusivement urbain. Certes, l'Anglais aime toujours la vie à la campagne ; il n'aime vraiment que celle-là. Mais il ne peut la pratiquer que lorsqu'il est arrivé à la fortune ou du moins à une large aisance. La petite propriété a presque complètement disparu et notre île verdoyante est devenue le parc de ceux d'entre nous qui ont su s'enrichir aux colonies, à l'étranger, dans les usines do Manchester ou de Birmingham, ou dans les bureaux de Londres. C'est un des phénomènes qui expliquent la crise présente (1). Aussî^bien, le syndicalisme ouvrier que cette politique agraire à laquelle M. Lloyd George donne un caractère fâcheusement agressif, mais qui était peut-être nécessaire. Songez que, dans le Nord de l'Ecosse, des lords, des grands propriétaires ont systématiquement détruit les villages. Quand les baux ont expiré, ils ont refusé de les renouveler, si bien que là où il y avait autrefois un village, des cultivateurs, il n'y a plus qu'un berger et des gardes-chasse. Grâce à nos colonies, à notre puissante organisation industrielle, nous avons pu pratiquer ce système pendant un siècle et davantage. Mais il est bien possible que ce temps soit passé. Il y a dans l'Angleterre populaire une immense aspiration démocratique à laquelle il sera impossible de ne pas faire droit. Peut-être verrons-nous, ou nos enfants verront-ils le lotissement de cet immense p»arc. " Ainsi parlait cet Anglais radical .. Oui, peut-être un jour verrons-nous, le lotissement de cet immense parc, signe d'un état social anormal et dangereux. Mais en attendant, nous pouvons, nous autres étrangers, jouir sans remords de son charme : il est incomparable. Nulle (1) Rapprocher ces déclarations d'un article que nous avons récemment publié sur cette question ("Flandre libérale"' du '28 juin). — N. D. L. R. QUOTIDIEN. -10 CENT. 40* Innée — Vendredi 10 Juillet 1914 • Vendredi 10 Juillet 1914 I. 191

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This item is a publication of the title La Flandre libérale belonging to the category Culturele bladen, published in Gand from 1874 to 1974.

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