Le matin

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11 February 1914
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Mercredi 11 Février 1914 1>IX PAGES - CIIVQ CE^TIMES 21me Année — N° 42 rédaction 39 VIEILLE BOURSE, 39 ^hivers rélépHone Rédaction : S12' A»oiiBLelIlellts : l Un an fr- 1S'95* ii vers {sis mois .... «î>0 I ]Trois mois .... «£.*»<> l Un an Ii^j^tis : : : : I:SS | foAWO i France, ■ postale, par trimestre, fr. »•«<>• J!?lla,lde e! I tend-Duché; par trimestre, fr. H .**«»<• ■abonnement se poursuit jusqu'à refus formel. LE MATIN -■"M1 1 V * ■»" "'■» ■ " ^ ' f '* M — mm ■ '■ Ifl 1 ■» ■ Mil I ■■1 ■ I ■ V •1 M " ■■■ ■ ■ «V JOURNAL QUOTIDIEN ADMINISTRATION 39,VIEILLE IËOURSE, 39 A.ÎWVJEÏ18 Téléphone Administration : 3S®1 C. de CAUWER, Directeur Annonces : Annonces la petite ligne, fr. 0.30 Annonces financières id » 1 OO Réclames la ligne, » 1.2ÎO Faits divers corps id. » 3.00 Chronique sportive id. « 3 OO Faits divers fin id. » SÎ.OO La Ville id. > SS.OO Emissions Prix à convenir. Les annonces de la France, de l'Angleterre et de TAmérique sont exclusivement reçues à Bruxelles chez MM. i. Lesègue <* Ce. UN CRI D'ALARME C'est du Nord qu'il est parti. 11 y a quelles jours, une dépêche de l'Havas annonçait aux journaux que Stockholm venait d'être le théâtre d'une manifestation comme on en voit peu: quarante mille paysans, venus de tous les points de la Suède, s'y étaient donné rendez-vous pour défiler devant le roi. C'était une façon à eux d'affirmer leur patriotisme et leur loyalisme. De plus, soixante-dix mille habitants des campagnes suédoises qui, pour des raisons 'diverses, n'avaient pu se joindre aux autres, avaient l'ait parvenir au souverain, en ïtermes énergiques, leur adhésion à ce mouvement. Bien entendu, la manifestation l'était pas limitée à ce simple défilé: les [délégués des paysans avaient été reçus par Ile roi, auquel ils avaient déclaré que les Suédois étaient prêts à sacrifier leur der-lier centime, à verser leur sang jusqu'à la dernière goutte pour défendre leur liberté, [la réponse du roi Oscar a été ce qu'elle devait être, c'est-à-dire à la hauteur de cet [enthousiasme patriotique. f Mais cette liberté est-elle en danger?... la Suède se trouve-t-elle sous le coup de kelque menace directe venant du dehors? C'est la question que beaucoup se seront posée en lisant cette dépêche qui s'en tenait purement à la mention du fait, les agences pégraphiques n'expliquant ni ne commen-jtant les nouvelles qu'elles annoncent. Mais l'événement auquel avait trait celle-ci était ttrop inattendu et d'une nature trop insolite pour ne pas attirer l'attention des aubes pays sur le principal de ces Etats du [M, dont nous suivons si peu ou si mal la politique. I En réalité, l'autonomie et l'indépendance fie la Suède ne courent aucun danger... bour le moment. Mais une sourde inquié-|ade travaille depuis quelque temps la vaillante population suédoise. C'est un malaise Contingent de la politique internationale San- laquelle plus que jamais la force ■prime le droit. La Suède l'a en commun lavti la plupart des neutres et nous le ■artagerions nous-mêmes si la lutte des Barlis, dont les intérêts l'emportent chez fw-fieluL de -la nation,- nous en llaissait le temps. Il ne semble d'ailleurs pas, malgré tout, qu'il en soit autrement chez elle. Toujours est-Il que devant la Suède deux fantômes se dressent et suscitent ses craintes: le péril russe et le péril germanique. C'est l'explorateur Sven Min qui a jeté le cri d'alarme: — « Si la >uede, a-t-il dit, ne se défend pas, les puissances rapaces qui se sont partagé la Pologne se partageront la Scandinavie»... pest net et formulé même d'une façon as-pKrude. Mais Sven Hedin n'est pas un di-«omate. Ensuite, ce qui lui inspire ce lan-isge, ce ne_ sont pas seulement des appré-tensions dérivant, comme nous venons de s dire, de la politique européenne, mais toi d autres que font naître des circons- 1 pes touchant de plus près la Suède. La iremière de toutes, celle qui suscite les ■armes grandissantes de ce pays, c'est le ■ut mais implacable travail d'absorption P 'a Finlande par la Russie. Au début du ■Me dernier, la Finlande, se détachant de ■ suede, s'est donnée à la Russie à la con-f on expresse de pouvoir conserver ses ■«mutions représentatives. C'est à la dif-■fence de races — les Finlandais sont IL/1?6 ^^Solique — et à la prépondé-P f des éléments finnois, ennemis achar-K ' fP"®! de la culture suédoise répu-■Lf • classes aristocratiques et do- ! i,,ol,rices' qu'est due cette séparation. ; BL | assuré. 1® bonheur do la Fin- i Ka' i oppression sans autre forme de : ■rm«f sa 9?nstitution par les Russes : » t a apprécier dans quelle mesure. ■ •■ "!■> les nouveaux maîtres de la Finlande : Pa? s'en tenir à cet acte arbi-■lEnrr ' 0I)s en souv'ient peut-être, causa ' E nmr?6'-, y a (îue^ue dix ans, quand il , ■ 3'sit' certain émoi. Préoccupés , Bllinir.-rei're ,carcan' en voyant que les Br ma, 'f fln'andais revenus de leur er- 1 Bce u b eilt des velléités d'indépen- ' mrûvmr>»USvSeu-conceil1,I'èreIlt dans toutes | Beiié des t! altlcIues> y compris le grand- j •èrent ni! f Pelln0mbreuses- De Plus' ils s Be fanp ( forWicatioiis, soi-disant pour i M semble-ni® "lvasion germanique, plu- i Bvetnmta o ' £ servir de base à des ■e9 SuédnV »glC!Ues vers le norci- Aus_ ' Ie ®enace J6 ai^rent-ils pas à y voir Be' La nnnvUfi l^égrité de leur terri- t ■^r la Pi^m a6 militaire votée en l-larWfère et la Seconde Chambre Bsi^ On ™UX, mesures militaires de la Bée de reeS x6 Persuadé que celle-ci, Boires du tJ Orient par suite des Bn à faire Do,??n'„V0Jant W'ii n'y a plus B^lïvesdes rmv * du Bosphore, Bâfrant ^ d6faut de l'Europe, B'Vers le nnr.r, la route, va repren-BVEtcomrrlt vT ™uvement d'expan- ■ un rem Pi1" si ce n'est en lui m, le dan»pr ? . e baïonnettes! B ®ais al' ; n ®st Pas seulement de ce B>m» la rin • : car ^Allemagne, ■flit'Pénébl ^sie, pourrait, en cas de BPfois®trée vn , ? territoire suédois et, B^-ià se sont ? n'en plus sortir- Crs Baire de iP v -nUes"' T)'aCR°rd avec l'ad-I qui sS1!'. 'Allemagne rééditerait K*'11 faut dn J 0n, n92 pour la Po" BKble de Mf CLue a nati0T1 suédoise 6 ^fendre sa neutralité, sous peine de voir les belligérants conclure une paix dont elle ferait les frais. C'est pour cela qu'elle doit s'armer, réunir des forces militaires considérables et pour le patriotisme des Suédois la tâche est rude. Elle l'est d'autant plus qu une opposition s'est formée, opposition constituée par les inévitables socialistes auxquels se sont joints les radicaux libéraux. Dès le premier moment, quand, en 1910, l'effectif de guerre fut porté à 500,000 hommes et la durée du temps passé sous les drapeaux élevée de dix mois à un an, pour les armes spéciales et la marine, les socialistes protestèrent. On vient de voir, dans une dépêche récente, qu'ils ont organisé une contre-manifestation pour répondre à celle des paysans loyalistes. Un de leurs leaders, le citoyen Branting, a lu au président du Conseil une adresse dans laquelle il est dit que l'augmentation des dépenses militaires n'était pas justifiée et que dorénavant les socialistes voteraient contre la liste civile du roi. Or, malheureusement pour le roi Oscar, le président du Conseil, M. Staaff, s'est solidarisé depuis longtemps avec l'opposition antimilitariste. Sa réponse n'a donc pas été celle qu'auraient voulue les patriotes: M. Staaff, tout en affirmant que l'heure était venue pour la Suède, malgré ses relations pacifiques, de faire de nouveaux sacrifices en vue de sauvegarder sa neutralité, a annoncé d'importantes restrictions à la loi militaire. Détail plus fâcheux, il a reconnu que le discours du roi aux paysans était inconstitutionnel, le' Stortîiing seul ayant qualité pour prononcer dans cette question. Ce qui toutefois ressort de ce langage c'est que les graves préoccupations des patriotes suédois ne sont pas sans fondements; en le reconnaissant, en annonçant qu'il faudrait malgré tout que la Suède se décidât à renforcer son armée et ses moyens de défense, M. Staaff, l'un des principaux chefs du parti antimilitariste, leur a donné une portée considérable. La morale qui domine aujourd'hui dans la politique des grands Etats, l'absence de scrupules dont ils font preuve, la position exceptionnelle de la Suède, vis-à-vis de deux des plus puissants d'entre eux, justifient ces précautions. L'exemple est, de nature" à attirer l'attention des neutres; du moins est-il à souhaiter que le cri d'alarme qui s'est élevé des lointaines contrées du Septentrion comme écho avertisseur soit entendu. Ce serait surtout nécessaire pour ceux — en est-il d'autres que nous ! — qui ayant reconnu le danger et l'urgence d'y parer procèdent avec une lenteur que l'on pourrait qualifier de coupable si elle n'était inepte. Marcus CHRONIQUE PARISIENNE (Correspondance particulière du Mâtin.) Midinettes, suffragettes, conférencières, "autho- resses" dramatiques, pythonlsses du Jour. Paris, 9 février. Un journal, "La Midinette", vient d'être lancé, et le monde de la mode et de la couture ne se tient plus de joie. Ce n'était pas assez d'inspirer les poètes et les romanciers, il fallait que les journalistes, eux aussi, comprennent le petit cœur de ces demoiselles et leur distribuent la savoureuse pâture d'articles, de contes, de feuilletons inspirés d'elles. Rue de la Paix, et, maintenant que les commerces se décentralisent, aux Champs-Elysées, on ne parle plus que de la sonne Mme Camille Duguet, "alias" Frisette, }ui a créé et dirige cette feuille où les moineaux iffamés vont picorer pendant leurs récréations. N"'est-ce pas, les midinettes, les arpettes, se mo-ïuent un peu que leurs congénères ambitieuses jataillent en-ce moment pour obtenir de nom-ner les conseillers municipaux. La midinette sait qu'elle vit en République le soir à partir de sept heures et le dimanche toute la journée. Le ?este du temps elle ne discerne pas entre les iifférents modes de gouvernement; l'autorité les patrons et la morgue des "premières" ne lui lonnant qu'une faible idée de la liberté indivi-iiœlle.Qu'importe I La midinette ne sent pas encore e poids de l'esclavage. Hier une enfant pauvre, ille ne désespère pas d'être demain l'égale des 'emmes qu'elle entrevoit dans les salons d'es-layage. Comme certains joueurs durent leur 'ortune à tin heureux coup de dé, elle attend de : ion dé à coudre des compensations brillantes. ■ sait-on jamais ! Tant de messieurs chics s'inté-■essent au sort des petites ouvrières ! A rencontre du proverbe, on sait qui l'on îante, mais on ignore encore ce que l'on sera, l'out en se laissant courtiser par un camarade 1 lu faubourg, on ne croit pas l'avenir assez bar->are pour vous vouloir belle pour lui seul. On ' Lttend le commanditaire qui, à votre tour, vous èra patronnes des futures midinettes, ou l'ami 1 ;énéreux qui préférera vous sacrer grande ; iliente. Les frites grignotées devant le café de 3aris ne sont pas encore amères, et les dames [ui, de l'autre côté de la barrière, aux grandes : éunions d'Auteuil et de Longchamp, exhibent 1 es toilettes auxquelles vous avez collaborées ne : ■ous rendent pas anarchistes. Quand elles se-■ont à l'hOpital ou géreront un chalet de néces- 1 lité, c'est vous qui serez reines. Et puis, que lis-je, l'époque n'est plus où les courtisanes ; leviennent femmes de ménage sur leurs vieux ours. Les vieux jours des dames d'amour sont 1 lorés; elles sont maintenant prévoyantes, et roilà encore une légende qui s'en va, celle des Madeleines repenties parce qu'elles n'ont plus li sou ni maille. Au théâtre, les ingénues cé- 1 èbres ont, pour le moins, cinquante ans; la nidinette a donc un demi-siècle devant elle, et -■ette perspective l'aide à tirer philosophique- 1 nent son aiguille et à se piquer les doigts. Et puis, Tes joies de-la vie présente valent ' tussi qu'on s'y arrête. Les gens blasés s'inté- ] ■essent moins au grand opéra qu'elles au ciné-11 matographe, et l'on possède ce trésor inestimable: la jeunesse, la jeunesse insouciante qui pleure d'un rien, rit de tout, bâtit des châteaux en Espagne et n'a pas encore vu crouler ses illusions et ses rêves. Oui vraiment, il leur est égal, ù ces enfants, que les femmes mûres s'agitent et votent. Elles ont d'autres chimères à fouetter, et si leur journal leur raconte les derniers exploits des suffragettes, elles s'en amusent comme à Guignol, quand Madelon rosse le commissaire. Hier,une petite couturière me racontait qu'elle avait assisté à un meeting féministe. —■ Oh! Madame, me déclara-t-elle, c'était pouffant. Toutes ces bonnes femmes voulaient parier à la fois, et elles étaient vieilles, et elles étaient laides!... Il y en avait une à la figure si aplatie qu'elle avait l'air de sortir de sous un autobus... Elle demandait tout le temps la parole; on la lui donna; alors elle monta à la tribune, elle bavarda, elle bafouilla, elle tapa sur les hommes... Oh! la! laI qu'est-ce qu'ils prirent!... Et quand elle voulut descendre, sa-vez-vous ce qui arriva? Eh bien c'était trop haut, elle n'osait pas sauter... Alors elle demanda à un monsieur de la prendre dans ses bras pour la mettre par terre. Et tout le monde s'est tordu, parce qu'après être tombée à coups de poing sur les hommes, elle était obligée d'avoir recours à eux pour une marche d'escalier! * « • Mais, la semaine dernière, il n'y eut pas que les midinettes et suffragettes pour occuper les gazettes; plusieurs dames, plus ou moins notoires, ont accaparé nos loisirs. Colette Willy a fait, sur "l'Ecole des femmes", une conférence durant laquelle elle exposa ses idées particulières sur le génie de Molière. Les idées de Colette Willy ont cela de remarquable qu'elles ne sont prises à personne. Cette étonnante femme voit elle-même le ridicule et le sublime des choses, et elle a ce don magnifique, ayant ainsi vu, de conclure sans l'aide d'une psychologie masculine. Trop de femmes n'ont de valeur que par les hommes qu'elles ont étudiés ou frOlés. Colette Willy est elle-même, et sa parole, comme ses livres, mérite notre attention.Séverine aussi parla. Selon son habitude, elle extériorisa son amour des bêtes. Elle en est toujours pour cette variante de la mélodie de Massenet: Il ne faut faire aux bestiaux Nulle peine, même légère. De toutes les femmes qui pérorent, Séverine est la plus éloquente. Elle parle d'abondance, ne lit pas, et sa voix vibrante déchaîne les applaudissements. Je m'étonne cependant que, pour tant chérir les animaux, elle en arrive à exprimer de ces opinions déconcertantes, comme, par exemple, l'autre jour, quand elle aspergea de son indulgence le père du regretté Fragson. Vouer aux gémonies le gamin qui accroche une casserole à la queue d'un cabot et absoudre le vieillard qui révolvérise son fils tourne au paradoxe. Si Cassagnac vivait encore, il n'eût point manqué, après avoir entendu cela, de s'écrier à nouveau: "Soit, que les femmes soient nos égales, qu'elles votent et siègent; seulement je demande qu'on nous donne : les jeunes à la Chambre et qu'on expédie les vieilles au Sénat". Séverine, dans sa fleur, n'eût pas montré tant d'indulgence pour un octogénaire assassin, et elle n'en eût que plus grandi dans l'estime des foules. Je ne citerai que pour mémoire la fugue de la princesse Mestchersky qui, mécontente d'avoir joué de la flûte et dansé pour un public restreint, laissa croire à son suicide et mit la police en déroute, bien qu'il semble assez bizarre que l'on se munisse, pour aller à la mort, de son démêloir et de sa brosse à dents. Et, ne m'attardant pas au recensement de toutes les amoureuses qui abattent l'objet de leur tendresse, je me hâte d'adresser mes compliments à la pythonisse de Nancy qui n'hésita pas à voir à distance le cadavre de M. Cadiou près d'un moulin de Landerneau. Cette brave Mme Camille vient de trouver, avec cette victime, la clef de sa fortune. Déjà les jours n'ont plus assez de minutes pour qu'elle puisse répondre à toutes les demandes de rendez-vous et recevoir la théorie des solliciteurs. On se numérote dans son escalier. Pensez donc, une telle clairvoyance! Si Mme Camille, étant près de la gueule des canons prussiens, ne perd pas une miette de ce qui se passe à la pointe du Finistère, pourquoi ne lirait-elle pas dans l'âme i'autrui comme dans son journal du matin? Et les lettres et les questions pleuvent. Mme Canaille fait, en ce moment, le maximum, et se jarde bien de raconter à sa clientèle comment îlle parvint à préciser les détails du meurtre de VI. Cadiou. Elle n'avoue pas que les questions le la dame qui vint la consulter étaient à la [ois des demandes et des réponses; que, n'osant pas accuser ouvertement le coupable présumé, on eut recours à ce stratagème de la somnambule extra-lucide. Mme Camille aurait tort de. se plaindre lavoir été choisie pour supporter le poids lune dénonciation; ça lui vaut une réclame pie 'ses économies n'auraient pu solder, et le ïorps entier des devineresses en tirera profit. Jne sibylle du quartier des Gobelins, chez qui ane amie m'a dernièrement traînée, ne me con-.ia-t-elle pas que la faillite de la religion n'a lucune répercussion chez elle et ses con-'rères.On parle d'instruction obligatoire, d'é-nancipation, de supériorité morale, me dit cette .'endeuse de bonne aventure; cela n'empêchera amais les femmes de venir échouer chez nous. 1 enez, je jouis d'une telle vogue, que j'ai dû Placarder sur ma porte cet avis. Et je lus: Vu l'affluence des clients, Madame Ida pré-dent qu'à partir de Pâques elle commencera e blanc d'œuf à 2 fr. 50. " Car, c'est dans le blanc d'œuf que travaille vlme Ida. Chaque visiteuse apporte son coco, a gorcière le casse, jette précieusement le aune dans une cuvette qui', pleine le soir, sera rendue à un pâtissier voisin, et, dans le blanc ■ )fécipité dan's un verre d'eau, Mme Ida lit i rotre avenir. Parfois elle s'interrompt dans sesj | pronostics : c'est quand un hurlement s'échappe de la pièce d'à-côté. "Une secondeI sollicite Mme Ida, le temps d'administrer une fessée à mon galopin. Ohl les loUpiots, quelle engeance!" On l'entend claquer et secouer l'enfant, après quoi elle revient à son horoscope et vous annonce, le plus sérieusement du monde, qu'un monsieur blond vous fera des propositions déshonnêtes, qu'il n'est pas sé- j rieux, mais qu'il se présente, à votre horizon, \ un monsieur brun de toute sécurité. £ • ( * * i Et je citerai encore un nom de femme, celui j de Mlle Jehanne d'Orliac qui, à la Renaissance, vient de'faire jouer trois actes sur "Les Chif- £ fonniers". Mlle d'Orliac est une jolie personne, ( non -sans talent, qui a le tort d'écrire sur ce ( qu'elle ignore. Je ne suppose pas que son t élégance l'ait jamais autorisée à vivre parmi ; les biffins. Cela ne l'a pas empêchée de mettre j à la scène une sorte de mélodrame où les , ramasseurs de queues de salsifis parlent com- t me les grands-ducs, lesquels, depuis qu'ils se livrent aux classiques tournées dans les bouges où, les soirs de leurs visites, les apaches sont d'ailleurs remplacés par des policiers marou-fiés, lesquels, dis-je, émaillent volontiers d'ar- j got leur langage. Ce n'est pas Mlle d'Orliac qui nous appor- r tera la preuve du don dramatique des femmes. Il faut en convenir, nous courons à de noirs fiascos quand nous abordons le théâtre. Autre- , fois Marni remporta un semblant de succès; depuis elle, nous sommes condamnées au roman, faute de cette science de la composition et du mouvement qui crée la vie rapide, le j drame ou la comédie limités à deux heures et c demie d'horloge. t j Mlle d'Orliac avait déjà battu le record du four théâtral. Je crains qu'elle ne récidive. Aussi, ne raconterons-nous pas une pièce qui, à peine représentée, va quitter l'affiche, et ferons-nous un saut à la Comédie-Marigny, où M. Paul Gavault ne s'est rien foulé pour écrire c et mettre à la scène "Le Mannequin". Le Mannequin, comme son titre l'indique, £ est une midinette qui emploie ses journées à ^ revêtir les robes que l'on présente aux clientes. Un M. de Lursange lui fait la cour unique- t ment pour rendre jalouse Mme Gréhart qu'il convoite. Mais, M. Gréhart l'imite à tous les . points de vue: il aime sa femme et papillonne cependant autour du mannequin. Colette ( le mannequin), à qui le premier de ces messieurs est loin de déplaire, accueille les galanteries de Gréhart pour taquiner Lursange. Ce petit _ jeu occupe quatre actes et se termine grâce, à jj un dessinateur qui propose à Colette de deve- j. !-aixv tçès légitimement,, son modèle. J'ai osé prétendre q'ué M. Paul Gavault ne c s'était rien foulé pour pondre cette comédie. £ Il a la chance d'avoir Mlle Juliette Margel, ti Mme Marcelle Lender, MM. Jean Dax et Lé-vesque comme interprètes, et ils ont eu assez de fantaisie pour nous empêcher de gémir ^ sur notre soirée perdue. Jaanne Landre ♦ n LES FAITS DU JOUR LE PARLEMENT BRITANNIQUE Hier a eu lieu l'ouverture de la session du c Parlement britannique. La veille, les ministres 0 s'étaient réunis en conseil pendant 1 3/4 heure, n Hier matin, tous les journaux de Londres con- P sacraient de longs articles à l'événement du ^ jour, la session actuelle devant être d'une im- e portance et d'un intérêt dépassant l'ordinaire. Dans le discours du trûne, il est ait notamment: p Nos relations avec les puissances étrangères continuent d'être amicales. C'est pour moi un n: grand plaisir de constater qu'il me sera possible d'aller dans un prochain avenir l'aire avec la reine une visite au président de la République française et que j'aurai alors l'occasion de si donner un témoignage des cordiales relations qui existent entre nos deux pays. ci Mon gouvernement s'est concerté avec les autres puissances au sujet de la solution de la question de l'Albanie et des îles de la mer Egée en vue de mettre en pratique les résolu- si tions adoptées par les puissances au cours de la conférence tenue l'an dernier à Londres par le3 ambassadeurs. J'espère que ces éohanges de vues contribueront au maintien de la paix dans le sud-est de l'Europe. 0( La commission internationale de contrôle in- n( stituée en Albanie a pris des mesures afin d'établir l'ordre et la sécurité, et à l'arrivée du nouveau souverain je suis sûr qu'un grand pas sera fait en ce qui concerne l'établissement 3', d'une administration équitable et stable dans le pays en question. Je suis heureux de pouvoir dire que les c< négociations que j'ai entreprises à la fois avec le gouvernement allemand et avec le gouvernement ottoman concernant des matières impor-tantes pour les intérêts commerciaux et indus- ; triels de l'Angleterre en Mésopotamie sont prê-tes de recevoir une solution satisfaisante. e' Des questions depuis longtemps pendantes avec l'empire turc en ce qui concerne les ré- bc gions limitrophes du golfe Persique paraissent Pl également prêtes d'aboutir à un arrangement P1 amical. ni' J'éprouve une grande satisfaction à constater que la conférence internationale touchant c« la sécurité humaine sur les mers, qui s'est réunie récemment à Londres à l'indication de mon qi jouvernement, a eu pour résultat la signature cl: l'une convention importante qui, je l'espère, de contribuera beaucoup à la protection de la vie m humaine, principalement sur les paquebots de ce l'Océan transportant des passagers. pr en On annonce qu'aussitôt après la mise en discussion de l'adresse au roi, en réponse au te: iiscours du trône, l'opposition déposera, dans les deux Chambres, un amendement demandant co les éjections générales sur la question du Home Rule. On s'attend à eu que M. Asquith annonce rn que le gouvernement est prêt à offrir à l'Ulster gf des concessions importantes. da fox cl Etranger La situation en Orient CE QUE DIT LE "TIME8" LONDRES, 10. — On lit dans le "Times": "La situation diplomatique en ce qui concerte le règlement des questions balkaniques res-» e obscure. Les objections principales opposées .ux propositions britanniques paraissent venir le Berlin. Le secrétaire d'Etat allemand, dans la conversation avec le premier ministre grec, .urait employé des expressions qtii permet-raient de douter que l'Allemagne se joigne aux .utres puissances pour faire respecter les dé-iisions des puissances prises en commun. Etant lonnée la gravité des conséquences que pour-ait entraîner une atteinte portée à l'unanimité naintenue jusqu'à présent des puissances, il y . lieu d'espérer sincèrement que les puissances le la Triple-Alliance s'abstiendront de prendre me responsabilité aussi grave." LE PRINCE DE WIED A ROME ROME, 10. -— Le roi a conféré au prince de Vied le grand cordon de l'ordre de Maurice et ,azare. L'ambassadeur d'Allemagne donnera demain natin un déjeuner en l'honneur du prince de Vied. Le prince partira demain soir à 11.50 heures iour Vienne. LA DELEGATION ALBANAISE DURAZZO, 10. — Essad pacha a reçu un té-Sgramme du prince de Wied disant que le prin-e désire recevoir les délégués albanais entre le ,8 et le 20 février. L'agitation en Suède LA SITUATION EST GRAVE BERLIN, 10. — Les journaux annoncent qu'à Stockholm on considère la situation intérieure -omme très sérieuse. On s'attend à la démission .u ministère, celui-ci, n'ayant pas trouvé satis-aisante la réponse du roi aux représentations dressées au sujet de son discours aux déléga-ions des paysans. Certains organes parlent de la dissolution de i Chambre des députés et d'une abdication du oi en faveur de son fils. LE MINISTERE DEMISSIONNE STOCKHOLM, 9. — L'information publiée ar un journal de Berlin d'après laquelle le roi erait tombé malade au château de Drottning-.olm est inexacte. Le roi est arrivé ce matin de Drottningholm à tockholm et il a reçu presque aussitôt les mem-res du gouvernement. Il restera ce soir au châ-jau de Stockholm. L'"Aftonbladet" confirme que le roi a com-îuniqué au gouvernement, dès samedi matin, sa éponse au sujet de l'attitude qu'il adoptera ans la question de la défense nationale. Les membres du gouvernement se sont rëu-is ce soir pour délibérer. STOCKHOLM, 10. — Le ministère a démis-ionné.Dépêches diverses L'EXPORTATION DES CEREALES RUSSES PETERSBOURG, 9. — Une commission spé-iale s'est réunie aujourd'hui, sous la présiden-3 du ministre du commerce, pour étudier les lesures à prendre en vue de diminuer les im-uretés des céréales destinées de l'exportation. Elle s'est prononcée pour l'interdiction es céréales contenant une proportion de corps trangers dépassant une certaine limite. AU MEXIQUE MEXICO, 9. — L'ancien ministre Rodolfo eyes, emprisonné depuis la dissolution du Dngrès par le général Ëuerta en octobre dei1-er, a été remis en liberté. EN ARGENTINE BUENOS-AYRES, 9. — Le cabinet a démis-onné.La Chambre a accordé à M. Saenz Pena un )ngé illimité. L'EX-PRESIDENT DE HAÏTI KINGSTON (Jamaïque), 9. — L'ancien prédent d'Haïti et Mme Oreste sont arrivés à Drd d'un navire allemand. UN "PANAMA" A PANAMA PANAMA, 10. — On intente des poursuites mtre le directeur du service des approvision-;ments destinés aux ouvriers employés à la instruction du canal. Ce fonctionnaire ayant déposé dans une ban-le 390,000 francs et ayant acheté pour 15,000 francs de terrains, on estime que ses ipointements ne lui permettent pas d'aussi msidérables économies. LES ELECTIONS EN PERSE PARIS, 10. — Les élections pour le Medjliss parlement) ont eu lieu samedi à Téhéran. 3,000 électeurs ont voté. Le résultat n'est pas icore connu. Cependant on prévoit que Mou-ir-ed-daouleh, ministre de Perse à Péters-urg, et son frère seront parmi les douze dé-ités de la capitale. Ces deux personnages ont usieurs fois été ministres; ce sont des hom-?s riches et de grands propriétaires terriens. Api-ès les élections de Téhéran, auront lieu lies des provinces. Le régent et les ministres inclinent à convoler le Medjliss avant le couronnement du ah, afin que celui-ci puisse prêter serment vant le parlement lui-même. Le gouvernent cependant désire fixer la cérémonie du uronnement non au 18 juillet, mais dans la emière moitié de juin, lorsque la chaleur est core supportable dans la capitale. Il est tou-iOis difficile de croire que les élections soient minées pour cette date. L'idée de procéder immédiatement après la nvocation du Medjliss à la création du Sénat, évue par la Constitution, rencontre beaucoup partisans. Le Sénat se composerait de 6(J ?mbres,dont 30 nommés par le chah. On son-, en outre, à constituer un Conseil d'Etat ns lequel seraient appelés des personnages oisis par le gouvernement et qui formerait un

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This item is a publication of the title Le matin belonging to the category Liberale pers, published in Anvers from 1894 to 1974.

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