Le nouveau précurseur: journal du soir

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s.n. 1914, 20 May. Le nouveau précurseur: journal du soir. Seen on 26 April 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/mg7fq9r400/
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jjlercredi ÎÎO liai 1914 chvq 80™ année — ]\8 140 Le Nouveau Précurseur aboîtnbmhnts ï ; »WFHS un an 18.00 fr.; sli moi» 6.50 tr.; trois mois 3.50 «p. . 15.00 fr. . S.OOfr.; - 4.50 fr. boluS - sa:M S . le oofr.; . s.oofr. ?.%nMBonfefl - 83 00 fr.: • 16.00 fr.; • 8.00 fr. A StON TO^aLe, . 43.00 fr.; . 21.00 fr.; . lO.SOfr. Tout abonnement se poursuit jusqu'à refus fonnet. ON S'ABONNE ii AnTers au bureau in journal et dans tous les bureaux de» postes en Belgique. JOURNAL DU SOIR T&ÉM81» { *•»«* { 39, VIEILLE BOURSE. - ANVERS. -A.lKrKrOIN'OS 3 - Obbraikb, la petite ligne. fr. 0.30 I RSclambs, la ligne. . . fr 1 50 » 4 à 4 iignts . » 1.00 I Faits mtsrs, la ligne. . . 2.50 PDCAVafeftn, la ligne . . » 0.50 ' Chronique Anvers . • 3.00 Lêâ annonces de l'Mrtmoer et de lu Belgique sont reçues aussi par L'Agence Bavas, 9, place des Martyrs, à BrtmMes, 9, Ptmce de . m Bourse, à Paris, «* 20. Btfk Boibom, A L&ndr*s. Le Roi et la Reine du Danemark LE DINER DE GALA Hier soir, à 7 heures, un dîner de gala «ait donné au Palais du Roi, en l'honneur H« souverains étrangers. Les invités étaient très nombreux* environ une centaine. Ils comprenaient la suite officielle du roi et de la reine de Danemark , les hauts personnages officiels de Belgique et aussi le ministre des Affaires étrangères du Danemark, M. Scavenius, qui voyage en mtae temps que son souverain, •lie ministre résident du Danemark en Belgique avec le personnel de la légation da- ""iprès les présentations spéciales dans le salon blanc, le diner fut servi dans la grande salle Empire et la galerie voisine. Au centre de la table les deux rois, celui du Danemark à la droite du roi Albert. La reine Elisabeth à la droite du roi Christian X; la reine Alexandra à la gauche du roi Albert. La reine Elisabeth portait une robe toute blanche, toute vaporeuse en liberty et tulle rarnie de broderies scintillantes; au-dessus une tunique de vieilles dentelles blanches; un diadème orné de brillants et de turquoise,, un sautoir en perles. La reine Alexandra avait une robe de soie rose brochée et rehaussée de dentelles; un diadème de brillants en style russe. L'une et l'autre avaient le grand cordon de l'ordre bavarois pour princesses royales. Le diner fut servi très rapidement. En voici le menu: Consommé à la Brieui Potage à la Sévigné Cassolettes à la Rohan Saumon de Hollande Laguipierre Selle de pré-salé à la parisienne Suprême de volaille à la Clamart Canetons Lambertye Sorbets neige au Champagne Haricots verts nouveaux à l'anglaise Poulardes île Bruxelles à la broche cresson Homards à la sultane Timbale polonaise Glace Victoria Fruits — Dessert Au dessert, le roi Albert a souhaité la bienvenue à ses hôtes du Danemark, les a remerciés de leur visite et a bu au bonheur de Leurs Majestés, à celui de la reine-mère, des membres de la famille royale du Danemark et à la prospérité de ce pays. Christian X, qui remercie, se déclare heureux de visiter la Belgique et termine en buvant en l'honneur des souverains belges, et de leurs enfants et à la prospérité de la Belgique. Les conversations ont été assez longues, car ce n'est qu'à 11 heures du soir que les souverains se sont retirés. LA REVUE MILITAIRE La revue militaire, pour les Bruxellois, pour la masse de la population, c'est la partie principale des fêtes en l'honneur des souverains danois. Au fait, la revue est-elle bien organisée pour le Roi et la Reine de Danemark,n'est-ce pas plutôt pour la foule entière qui, quelque nombreuse qu'elle soit, trouvera toujours à se caser le long des avenues et des boulevards où la revue se passe et pourra, une fois n'est pas coutume, se complaire les yeux à ce spectacle toujours populaire des régiments en marche. Les Belges ne forment pas un peuple chauvin ou militariste; chez nous l'officier est un fonctionnaire d'un ordre déterminé qui fait loyalement et scrupuleusement son devoir et qui l'exécuterait froidement même devant la mort. Nous n'avons ni ambition de conquête, ni désir de revanche, et ce n'est pas sur notre armée que se concentre toute l'attention du monde dirigeant; celui-ci s'en occupe même trop peu. Mais le public aime le spectacle de la force, les sonneries militaires, les musiques aux marches cadencées, les ors des uniformes, l'éclat des sabres, des baïonnettes, des fusils, sous les rayons du soleil; surtout les gros canons qui font trembler le sol et les cœurs; et maintenant les gentilles petites mitrailleuses, ces joujoux meurtriers, tirés par de beaux et braves mâtins comme des voitures d'enfants. Ces chiens c'est quelque chose de notre âme nationale, comme l'uniforme tout original des carabiniers en est une autre parcelle.Que voulez-vous, l'homme n'est qu'un grand enfant, surtout quand il prend de l'âge. Or donc, ce matin, dès les 7 heures, tous les trams conduisant à Boitsfort et à l'avenue de Tervueren, étaient pris d'assaut, car la revue a lieu là-bas bien loin, dans les hauts quartiers, plus loin, plus haut que le fameux «Haut de la. ville», dans ce qu'on pourrait appeler la future agglomération bruxelloise, ou la grande banlieue. Mais quel pays admirable, quel site tout tracé pour le spectacle militaire auquel ce matin étaient conviés les souverains de Danemark, et surtout la population de Bruxelles.Dès la première heure, la charmante commune de Boitsfort est en fête. Le public y afflue en masse; il arrive des spectateurs pas le train, par le tram, à pied, en auto, à vélo. Des cavaliers aussi s'amènent, nombreux. Ce sont les attachés militaires des puissances étrangères qui, sur la place, au fond de la commune, vont former un groupe chatoyant d'uniformes, de plumets, de décorations, d'or et d'argent. C'est vraiment beau. Un autre groupe, moins étincelant mais plus charmant se forme. C'est celui des élèves des écoles de Boitsfort qui vont faire la haie depuis l'entrée de la commune jusqu'à la maison communale qui se dresse, neuve et blanche, sur la place. C'est par là qu'arrivent en automobiles ' les deux rois. Les vivats sortent des poitri nés enfantines et le public fait écho. Les souverains entrent dans la maison communale où ils sont complémentés par le bourgmestre, M. Delleur. Puis ils sortent et montent à cheval suivis du brillant cortège des officiers. DEVANT LES TROUPES C'est vraiment un cadre idéal pour une revue militaire que ce boulevard, au tracé quelque peu courbe qui s'étend de Boits fort jusqu'à l'avenue de Tervueren, en effleurant Auderghem. Les troupes s'alignent le long de cette promenade. D'abord, la partie la plus mobile de l'armée, celle qui doit parer aux premiers be soins de la défense: la compagnie des pion' niers-pontonniers cycliste du génie; le bataillon cycliste des carabiniers et la masse mouvante de la division indépendante de cavalerie, comprenant deux régiments des guides, deux régiments de lanciers, un de chasseurs à cheval et l'artillerie à cheval. Puis se succèdent les brigades mixtes, de sorte que le génie, l'artillerie et les fantassins, avec leurs mitrailleuses alternent constamment. Jadis, nous avions d'abord toute l'infanterie, puis toute l'artillerie et toute la cavalerie; le spectacle devenait un peu monotone par l'uniformité de ces grandes divisions. Actuellement, il y a de constantes diversités. Cela vaut mieux pour le spectacle; est-ce aussi bon pour l'organisa- v tion tactique, cette division de l'armée en brigades mixtes? La diversité est surtout grande à la re> vue de ce matin, à cause même du choix des troupes: la cavalerie nous montre trois uniformes différents; ceux des guides, des chasseurs et des lanciers; l'infanterie comprend les grenadiers, deux régiments de carabiniers, et enfin un régiment de ligne, sans même parler des détachements de l'école militaire. Et cette ligne, déjà si variée, est coupée : ! par l'artillerie,par les mitrailleuses, et sur- : tout par les états-majors des généraux qui sont comme des joyaux éclatants sertisdans I un métal brillant. Le soleil donne en plein sur ce spectacle et en rehausse l'éclat. Et l'œil fatigué de tout ce chatoiement se repose en se portant vers les collines qui bordent le boulevard, couvertes de villas-châteaux, de bois et de verdure, comme si la nature avait fait là tout exprès un cirque pour nos rares spectacles militaires. Les deux rois suivis des étatfc-majors passent rapidement devant le front des troupes et sont salués de l'épée par les officiers et par l'hymne national danois que les musiques exécutent les unes après les autres. Ils arrivent ainsi rapidement dans une des plus belles parties de la banlieue bruxelloise, au Val Duchesse, dont l'étang, superbe et calme, miroitant dans ses eaux, les châteaux qui le bordent et les bois qui l'encadrent est un tableau que la palette de plus d'un peintre a tenté de reproduire, mais qui, toujours varié et toujours le même, ne sera jamais rendu dans son intense mélancolie. Du Val Duchesse, on passe à l'avenue de Tervueren. Ici la ligne des troupes fléchit à gauche, après le passage d* viaduc. Le paysage a changé; ce n'est plus la nature avec des bois, des arbres, des prés, e'est l'œuvre et l'œuvre grandiose conçue par le feu roi Léopold II, le bâtisseur. Ici c'est la somptuosité de la construction moderne, avec ses hauts et riches hôtels, avec même son palais de marbre et de bronze, c'est la grande ville qui naît. La revue se poursuit ainsi jusqu'au rond-point près duquel sont construites les estrades dont l'une est occupée par les reines et devant lesquelles plus de dix mille soldats vont défiler. L'ESTRADE DES REINES Au second rond-point de l'avenue Tervueren, plusieurs estrades ont été construites.A gauche de l'avenue, mais tout au fond du rond-point, à droite et à gauche de celui-ci sont deux grandes tribunes réservées aux ministres, aux parlementaires et à leurs invités, parmi lesquels énormément de dames, à la toilette claire et aux chapeaux aigréttés. C'est un très beau parterre de fleurs, mais nous plaignons ces pauvres invités qui à quelques centaines de mètres du centre de l'avenue, n'ont rien pu. voir du spectacle auquel on les priait d'assister. Et dire que beaucoup ont fait des courbettes et des démarches pour décrocher le précieux carton leur donnant accès à ces tribunes d'exil. Aussi les sénateurs et les députés, suivant l'exemple des ministres, outils abandonné leurs invités pour aller se mettre sur des terre-pleins de l'avenue où, du moins, ils parvenaient à voir quelque chose. D'aucuns même se sont mêlés aux journalistes qui, plus débrouillards, sont arrivés à ne pas perdre un brin du spectacle. Sur le côté droit du terre-plein, juste devant l'avenue centrale, l'estrade royale était dressée. Exactement à dix heures on entend des acclamations du côté du parc du Cinquantenaire et immédiatement arrive une file d'automobile amenant les deux reines et leurs suites. Les reines, quand elles descendent de leur automobile» sont reçues par deux jeunes filles, plutôt des grandes fillettes, qui leur offrent des bouquets d'orchidées aux couleurs danoises — les mêmes que celles d'Anvers — pour la. reine Alexandra, et aux couleurs nationales pour la reine Elisabeth. Ce n'est pas sans une certaine timidité que ces deux -jeunes filles s'acquittent de leur mission. La reine Alexandra porte une robe de soie gris argent, toute rebrodée de perles d'acier et une grande cape bleu sombre avec col blanc, légèrement décolleté. Elle est chapeautée de noir, grand chapeau à touffes de plumes. La reine Elisabeth,qui paraît bien menue à côté de la reine de Danemark, porte une robe de soie gris très clair, couverte d'un mantelet en taffetas bleu qu'elle rejette sur les épaules. Elle a aussi un chapeau noir, mais, la pénombre qui règne sur l'estrade couverte ne nous permet pas d'en distinguer les détails. Les deux fils du roi accompagnent les reines: ils sont vêtus tout de blanc, avec grand col marin. Les reines prennent place au milieu de la tribune, sur des fauteuils, la reine Alexandra occupant la droite. * " Les princes royaux se mettent des deux côtés. LE DÉFILÉ Vers 10 heures un quart, on entend de longues acclamations qui viennent du côté de Tervueren; c'est la foule qui fait une ovation aux deux rois. # Ceux-ci arrivent, au pas de leurs magnifiques chevaux; le roi Christian est à la droite du roi des Belges. Il porte l'uniforme de commandant de sa garde, tenue assez semblable à celle de nos grenadiers,sauf que le colback est un péu moins grand, et que la culotte est en drap bleu avec bande en argent; le roi a le grand cordon de l'ordre de Léopold. Le roi Albert lui donne la droite; il est en grande teirue de général belge, avec le cordon bleu de l'ordre de l'Eléphant danois barrant la poitrine. Après avoir salué les reines qui sont sur l'estrade, et qui se sont levées à l'approche des rois, ceux-ci vont se placer à la droite de la tribune royale, tandis que leur état-major avec de nombreux officiers étrangers, passant derrière l'estrade, vont se placer à la gauche de celle-ci. Il est exactement 10 heures 23 quand les premiers clairons se font entendre. Ce sont les clairons et les tambours du 8me régiment de ligne qui ouvrent la marche, précédés de leur imposant tambour maître, et suivis de l'excellente musique de ce régiment, qui continue à jouer pen-; dant tout le défilé de la première brigade j qui passe. Puis , le général de Bonhome et son état-major saluent les rois et vont se placer à la gauche de la tribune. Au fur et à mesure du défilé, les officiers saluent de l'épée, les drapeaux et étendards s'inclinent devant les rois et la foule se découvre, suivant une habitude qui est au- ; jourd'hui générale, tout au moins à Bru- J xelles. Inutile d'énumérer les détachements qui se succèdent. Les élèves de l'école militaire, les sous- . ; officiers de l'école des officiers sont impec-i cables. Puis vient la compagnie du 9e de ligne i portant le nouvel uniforme. Le casque, à la vue du moins, n'a pas les ! inconvénients graves du shako; il est petit, ramassé, suffisamment relevé par quelques i détails; la tenue est sobre; mais quelle idée ! d'avoir donné à un peloton des épaulettes ! bleu sali; on dirait des épaulettes mauves | couleur de deuil, les épaulettes rouges du i second peloton sont plus martiales, mais ; elles sont inutiles; mieux vaudrait les sup-: primer et les remplacer par autre chose, j Puis passent successivement le 8me de li-: gne que l'on connaît bien à Anvers; avec ses mitrailleuses tirées par des braves mâtins; le régiment des grenadiers, réellement imposant et d'une si belle allure que le pu-j blic applaudit; les deux régiments des carabiniers, avec la capote, marchant d'un ; pas alerte et très cadencé; un bataillon du génie. i A la suite de chaque régiment de ligne, la | section des mitrailleuses, auxquelles vont la ! sympathie et la curiosité de la foule; vrai-I ment les chiens de tra.it sont admirablement dressés, pas un ne quitte l'alignement, aucun ne fait entendre le moindre aboye-, ment. Entre les régiments à pied, les détache-i ments d'artillerie montée défilent quatre j pièces de front et au pas. La première partie du défilé se termine j par le régiment du 1er chasseurs à cheval, dont on admire beaucoup l'excellente tenue. ' L'alignement est parfaH; les chevaux sont ! vifs et bien tenus en mains; rien ne cloche. ! Alors, une assez longue attente. Il faut i laisser les troupes à pied vider l'avenue I pour l'arrivée de la division de cavalerie qui, elle, va défiler au trot. C'est, pensons-nous, la première fois que la division indépendante de cavalerie est réunie tout entière dans une revue avec s s 5 régiments, ses carabiniers cyclistes, son artillerie à cheval et ses pontonniers du génie sur bicyclettes. La tôte de la colonne est admirable. Ce sont successivement les deux régiments des guides, armés actuellement de la lance à la petite oriflamme rouge et jaune. Ils produisent un très bel effet; admirablement alignés;tous les chevaux,passant au trot alongé, pas un ne quittant la ligne, i ! f>uis ce sont les 4-e et 5e régiments des lanciers, avec leur si originale coiffure et le^ couleurs variées des plumets et desbran-deJ)ourgs.Quelques anicroches dans cette partie du défilé. Plusieurs escadrons ont pris le petit galop; c'était impressionnant; on a applaudi ferme, mais c'était irrégulier et le défilé aljait à la débandade; la foule acclamait sait, mais les officiers ronchonnaient et d^re dare, une estafette fut envoyée vers l'amont, — si j'ose m'exprimer ainsi — pqur donner aux escadrons arrivant, l'ordre formel de défiler au trôt, ce qui fut fait par le régiment très élégant du 4e chasseurs à pied, au shako rouge et aux brandebourgs blancs. Puis, spectacle merveilleux; l'artillerie à cljeval, défilant au trot, deux pièces de front, avec, derrière chaque canon, les servants à cheval. Après les troupes à cheval de cette divi-sipn indépendante, arrive le bataillon cycliste des carabiniers sous les ordres du major Siron. Les hommes sont en petite tenue de cara binier, avec le bonnet en cône et à large b^nde jaune; ils ont l'air bien crâne, nos carabiniers; ils ont le mauser en bandoulière et conduisent d'une main leur machine assez lourde, pendant que de la droite, ils font le salut réglementaire. Leur alignement est si parfait qu'on dirait une seule machine grande de toute la largeur de l'avenue. C'est réellement admirable. Les pontonniers cyclistes, en garnison à Ap.vers, ne sont pas aussi exercés, mais leurs larges poitrines, l'impression de force qui se dégage de ces hommes, sont telles que le public leur fait une ovation méritée. ;Enfin, la revue se clôture par l'admirable défilé de l'escadron des gendarmes; malgré la sympathie plutôt mesurée du public bruxellois pour ces cavaliers d'élite, ils sont si beaux, si corrects, que des bravos éclatent à leur vue. Et le défilé est terminé; il est 11 heures 20; il a duré une heure, moins deux ou trois minutes. Les rois du Danemark et des Belges descendent de cheval; ils vont rejoindre les deux reines et montent en automobile. La foule s'écoule bien difficilement malgré le grand espace qu'elle a devant elle. Environ 13,000 hommes ont pris part à la revue. A combien évaluer la foule? Deux à trois cent mille spectateurs se trouvaient réunis dans ce charmant coin de la capitale. LES AVIONS On avait beaucoup compté sur l'impression que produirait l'escadrille des avions qui devaient survoler le terrain de la revue et de défilé. L'adjudant d'Hespel, avec le lieutenant Hubert, partis de Brasschaet; le lieutenant Soumoy, avec le lieutenant Petit et le lieutenant Tapproge, partis de Namur; le lieutenant Hagemans, le lieutenant Massaux et le lieutenant Liedel, avec le lieutenant Le* gros, partis de Kiewit, sont arrivés hier à Berchem Ste-Agathe où leurs appareils ont été remisés. Ce matin ils se sont élevés dans les airs bien haut, si haut qu'on les a vus à. peine. Quatre ont été aperçus pendant le défilé; deux ont jeté sur la foule des bombes heureusement non chargées. Mais le spectacje du défilé était si attirant que bien peu nombreux furent les assistants qui remarquèrent les aviateurs. AU CONCOURS HIPPIQUE Après avoir déjeuné dans l'intimité au Palais, LL. MM. le roi et la reine de Danemark, le roi et la reine des Belges, ainsi que les princes Léopold et Charles, et la princesse Marie-José, se sont rendus au concours hippique, où ils sont arrivés vers 2 heures et demie. Ils y sont allés en sept voitures attelées à la Daumont, en grand gala, avec une escorte de guides. Reçus à l'entrée par la commission d'organisation, ils ont été conduits à la tribune d'honneur et ont assisté à une grande partie des épreuves du concours. Jean GGSSiNG. Au Dehors ANGLETERRE La séparation de l'Eglise et de l'Etat La chambre des communes a voté par 328 voix contre 251, la séparation de l'Eglise et de l'Etat dans le Pays de Galles. Cette séparation a, dès maintenant, force de loi' par suite de l'application du Parliament Act. ALLEMAGNE La contribution militaire La «Taegliche Rundschau» dit que le gouvernement allemand fera connaître sa réponse aux Etats qui lui ont demandé l'exemption de leurs nationaux de la contribution militaire exceptionnelle. Cette réponse sera négative.Le budget La loi sur les traitements ayant échoué parce que le gouvernement avait refusé de souscrire à l'extension de la loi à certaines classes de fonctionnaires.les socialistes ont proposé d'inscrire au budget des postes une somme de 2,560,000 mark en faveur des facteurs des campagnes. Le secrétaire d'Etat aux finances a expri- • mé des eraintes d'ordre politique intérieure contre cette motion. Les partis bourgeois l'ont appuyé, et la motion socialiste- a été repoussée. Son adoption, suivant des déclarations dignes de foi des cercles gouvernementaux, aurait provoqué la dissolution du Reichstag. Le Reichstag a ensuite adopté en troisième lecture le budget. AUTRICHE-HONGRIE Désaccord Les journaux se sont faits récemment l'écho de rumeurs suivant lesquelles un désaccord très prononcé subsisterait entre l'archiduc-hé-ritier François-Ferdinand, inspecteur général des armées de terre et de mer, et le comte Tisza au sujet de l'élévation de la solde des i officiers. Tandis que l'archiduc, disaient-ils, est partisan résolu de l'amélioration de la situation des officiers, le comte Tisza, au nom du gouvernement hongrois, a nettement refusé cette élévation de solde. Un démenti venu de Budapest assure cependant qu'aucune divergence de vues ne s'est élevée entre le gouvernement hongrois et l'archiduc-héritier. Aujourd'hui toutefois, le «Deutsches Volks-blatt» dit qu'il croit savoir que le désaccord I subsiste aussi entier que le premier jour. Le ministre de la guerre, M. de Krobatin, chargé de défendre le projet,aurait,devant l'opposition irréductible du gouvernement hongrois, offert sa démission à l'empereur qui l'aurait refusée. L'empereur aurait donné son adhésion à un projet transitoire du ministre de la guerre, d'après lequel la solde des officier? serait élevée grâce à l'économie qui résulte des nombreuses vacances actuelles. SUEDE L'ouverture du Riksdag Dans son discours du trône, t l'ouverture du Riksdag, hier, le Roi a constaté que la gravité des temps exige de suppléer immédiatement aux défauts de la défense. La solution de cette question importante ne peut être retardée sans, danger. Le discours du trône fait donc un chaleu. reux appel aux représentants du peuple pour qu'ils acceptent les sacrifices qui vont être demandés et qui sont grands sans l'être trop puisqu'il s'agit du bien de la patrie. L'impôt spécial pour la défense sera mis sur les fortunes et les revenus d'une certaine importance. Aucun autre changement dans les impôts n'est proposé . Dans le but de ne pas prolonger inutillement cette session, on ajournera toutes les autres questions qui ne sont pas strictement nécessaires.Le nouveau projet de défense du gouvernement sera publié très prochainement. RUSSIE L'immunité parlementaire Après avoir voté divers budgets de peu d'im^ poriance, la Douma a aboi dé, dans sa séance d'hier, la question de l'immunité parlementaire.Les débats furent extrêmement violents. L'opposition quitta la salle et la séance dut être levée, vue l'absence de quorum,sans qu'aucune décision ait été prise. Feuilleton du «Nouveau Précurseur» i 8 LA PLUS FORTE Grand Roman PAR Robert VBB.I.K Entre deux alcools il se montrait batailleur et redoutable, capable de donner un mauvais coup. L'inégalité de ses épaules lui avait mérité le sobriquet de «Beau Narcisse». Mais il prenait fort mal la facétie et un coup de poing parfois même un coup de couteau fermait la bouche du plaisantin. St cependant le hideux nabot avait Peu à peu monter dans les bonnes grâces de l'aubergiste, car aujourd'hui, il parlait haut, faisait son patron. Sa présence, toutefois, à l'hôtel du Coq Gaulois n'était qu'intermittente. Durant le jour il battait le pavé de Paris ne rentrait qu'à la nuit, souvent chargé de paquets qu'il dissimulaient soigneusement sous sa blouse. Parfois il y avait une complète éclipse Au mauvais drôle. était parti. Mais pour où? Quand on interrogeait la veuve Bartel à ce sujet, elle répondait toujours d'une façon évasive: Tr II voyage. Pauvre chéri, il est de santé ûêucate. Il se fatigue beaucoup. •— Mais enfin, madame Bartel, où se trou-^ en ce moment M. Adolphe? kt elle de répondre: — Peut-on savoir? un pareil amateur des Il est peut-être en Normandie, peut-être • bien aussi du côté de Toulouse, à moins que : ce ne soit à Dijon.. J'attends une lettre. Le moyen d'être bien fixé avec de pareils arguments! I Quoi qu'il en soit, l'aimable couple avait ; une fâcheuse réputation. On prétendait que le brocanteuse était ! usurière et que par surcroît cette marchande à la toilette se doublait d'une recéleuse j d'objets volés. Quant à M. Adolphe Toùrnel, «le pauvre ; chéri» disait-on, battait le pavé de Paris toute la journée pour voler aux étalages des magasins, et quand il s'était formé une mignonne pacotille, il s'en allait courir la province pour placer comme colporteur le produit de ses larcins. Des calomnies évidemment, car jamais, jusqu'à ce jour, M. le commissaire de police n'était venu montrer le bout de son écharpe dans la maison du Coq Gaulois. Et l'on sait que rien, non rien, ne peut échapper à l'œil investigateur d'un commissaire de police. Ce ôoirdà, 15 décembre 1874 ,trois personnes étaient attablées dans le magasin du rez-de-chaussée. Quatre heures venaient de sonner à une horloge voisine, mais déjà la courte journée d'hiver touchait à sa fin et une opaque obscurité descendait avec la nuit envahissante.Il faisait dehors un temps épouvantable; une pluie glaciale, mêlée de flocons de neige tombait avec rage, enduisant le pavé d'une fange épaisse et glissante, transformant les ruisseaux en torrents débordants. Les rafales au veht du Nord s'engouffraient dans les rues avec une rauque violence, secouant les maisons, jusque dans > leurs fondements, faisant craquer les toits et les jointures des fenêtres. ——————a———* I.a boutique, mal éclairée par une lampe fumeuse et par un feu de charbon qui achevait de se consumer dans la cheminée était assez grande, basse, au plafond en- \ fumé, aux murs couverts d'un papier gris ! déchiré en maints endroits. Au milieu de la pièce se dressait une ta- ! ble carrée, sans nappe ni serviettes, sur : laquelle s'étalaient des couverts en ruolz et, dans la vaisselle dépareillée provenant de diverses fabriques, les reliefs d'un repas. , Autour de cette table se tenaient les trois personnages dont un homme et deux fem-mes.C'était d'abord la veuve Allais Bartel en son uniforme noir. Elle était grande, dégringandée et, mal- ; gré son âge, de tournure alerte et vive. j Mais sa figure d'une terrifiante et sinis- j tre hideur justifiait le sobriquet qu'on lui avait donné et inspirait une horreur mêlée d'effroi. Un front chauve et bombé surplombant un visage tellement décharné que la peau, cadavéreuse et luisante, se collait sur les muscles immobiles et durcis, moulant toutes les saillies de la charpente faciale, un nez cainus à narines béantes, des lèvres livides, contractées par la maigreur et s'en-tr'ouvrant sur une denture jaunie, esquissant ainsi un macabre et perpétuel rictus. C'était bien véritablement Mme la Mort! Rien de vivant sur ce masque rigide et inflexible, sauf les yeux. Enfoncés sous les broussailles des sourcils poivre et sgl, ils roulaient, petits, glauques et vitreux, avec une expression de sournoise malice et de cruauté menaçante qui faisait frissonner d'épouvante. Point de cheveux sous le bonnet de crêpe; en revanche, une moustache grise ombrageait sa "bouche et sur le menton en forme de galoche s'épanouissait une énorme verrue agrémentée d'une touffe de poils blancs! | A sa droite, sur une chaise, et du men- . ton atteignant à peine la table un peu hau te, M. Adolphe Tournel fumait une pipe de bruyère et lampait à gorgées gloutonnes toute une chope d'eau-de-vie. La tête énorme, surmontée d'une ehev lure crépue, les yeux strabistes et bridés, le ; nez recourbé on bec d'oiseau de proie, la ' bouche lippue, le physique du beau Narcisse, pour être différent de celui de Mme la Mort, était tout aussi inquiétant. Enfin, de l'autre côé de la table, une jeune femme de vingt ans complétait le trio. Un assez joli minois, celle-ci, malgré ses traits irréguliers, son teint échauffé par l'usage des boissons fortes et l'abus du fard et des cosmétiques. Petite, mince, rousse, le nez retroussé, les yeux rieurs, le sourire pervers, c'était le type de la gamine parisienne épanouie sur les trottoirs et dans les ruisseaux. — Toi, tu dois avoir du vice, lui aurait dit rien qu'en la regardant une commère | avisée. I Et, de fait le vice semblait suinter de ' cette petite personne. Prétentieusement vêtue d'une jupe de soie verte et d'une jaquette de peluche grenat, un grand chapeau à plumes sur la tête, sa toilette visait à l'élégance, mais le tout fripé, râpé, élimé, sentait son décro-cfle-moi-ça d'une lieue. — Ouf! s'écria-t-elle, en avalant son troisième verre de fine, je suis repue. Quelle noce! On cuisine bien chez vous, maman Bartel.Grand merci de votre invitation. — Bien, bien, ma mie, ricana la vieille femme, une fois n'est pas coutume. — Exquis, le lapin de garenne... La chasse de M. Adolphe? L'homme, le bossu qui sirotait son eau-de-vie, redressa avec fierté sa grosse tète. — Oui, ma chasse. A quatre heures du matin, à l'une des devantures de la Halle. — Un joli coup, monsieur Adolphe. Et à la barbe des sergots? Le bossu haussa les épaules. — Pardine! tous aveugles ' ou bien feignants.Un malin, cet amour d'homme, s'écria la veuve en le couvrant d'un regard admira-tif, aussi on l'aime à la folie... — Cinq heures, ajouta-t-elle en regardant la pendule de zinc doré qui étalait ses hi-deurs sur la cheminée et la vicomtesse qui ne vient pas. — Un peu de patience, la mère, on va venir, répliqua la jeune femme. D'ici la rue Fontaine, la route est longue... —Et si vous me serviez mon dessert? — Quel dessert? U faut i. mademoiselle Frétillon des glaces à la Napolitaine? Frétillon se leva, puis allant frapper familièrement sur l'épaule de la vieille: — Vous me comprenez très bien, maman Bartel, ne faites donc pas l'innocente. Mais je dois m'en aller; l'Elysée Montmartre commence à sept heures, il faut que je m'habille et qu'avant je fasse ma répétition du grand écart. Donc, je suis pressée. Peut'on passer à l'entrepôt? -— Quel entrepôt? ; — Oh! toujours innocente, la mère! Il faut donc réveiller vos esprits? ..Eh bien! au second étage, dans la ! chambre où vous remisez vos trouvailles! i II y a là un coupon de soie mauve qui | ferait joliment mon affaire. i De qu'elle maison provient-il, du Lou-| vre ou du Bon Marché? j — Chut, malheureuse! cria la veuve en jetant un regard inquiet vers la porte. Puis, reprenant avec un ton hargneux: — Frétillon, ma fille, tu m'as l'air d'une curieuse, et moi, je n'aime pas qu'on m'espionne......Tourne les talons et va-t-en à ton quadrille de l'Elysée Montmartre. — Alors, moi je vous aurai amené de la clientèle gratis et à l'œil, n'est-ce pas? Ohl ce n'est pas à faire! En même temps, la petite créature s'était campée devant la veuve Bartel et, les mains sur les hanches, la regardait d'un air menaçant, — Donnant, donnant, répliqua la brocanteuse.Quand ta vicomtesse aura conclu son affaire avec moi tu auras ta commission, pas avant. Le troisième personnage qui, la tête renversée sur le dossier de sa chaise, fumait un mégot et lançait des spirales de fumée vers le plafond, se mit à rire. — Une vicomtesse! dit-il, excusez du peu! Je ne la gobe pas, celle-là! — Pardon, monsieur Adolphe, répondit Frétillon, mais c'est bien une vicomtesse. Tombée dans la débine, mais une vicomtesse!line éducation, un langage, des façons, ah! je ne vous dis que ça! Je m'y connais, moi, et vous pouvez m'en-croire.— Cn te croit, ma fille, dit la veuve, on te croit! j — Tombée dans la débine, soupira Adol-j plie, mauvaise paie, alors. Mais reprit rageusement Frétillon, juisqu'il est convenu qu'elle paiera d'avance.El'e a de l'argent, je vous le jure. (A continuer.)

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This item is a publication of the title Le nouveau précurseur: journal du soir belonging to the category Liberale pers, published in Anvers from 1902 to 1914.

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