Le peuple wallon: organe démocratique paraissant les dimanche et jeudi

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s.n. 1918, 26 May. Le peuple wallon: organe démocratique paraissant les dimanche et jeudi. Seen on 01 May 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/416sx65f0p/
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i" ANNEE - N* 32, 10 Centimes le numéro Du 26 au 29 Mai 1918. LE PEUPLE WALLON ORGANE DÉMOCRATIQUE PARAISSANT LES DIMANCHE ET JEUDI Toutes les correspondances doivent être adressées à l'administrateur : 25, Rue de Belle»Yuef BRUXELLES ABONNEMENTS-! On s'abonne à tous les bureaux de poste) : Un an, 10 fr. — Six mois, 6 fr. — Trois mois, fr. 3.50 ANNONCES : fr. 0.75 la ligne. Secrétariat du journal a Charleroi : J L7VUSIER, 40, Rue Léon Bernus, L« Le profond sentiment de la natio~ nalité ~qul.se manifeste avec une telle intensité chez les modernes et qui pousse les hommes à se grouper d'après la langue qu'ils parlent, n'existait pas chez les peuples primitifs, et il n'y avait pas, si je puis m'exprimer ainsi, de patriotisme linguistique ». G. KURTH. Les variations belges „ du Ministre Lorand Noua lie sommes plus suspects, en France, d'hostilité & l'égard des Irlandais. Nous sommes en grand» partie des Celtes, comme eux, si latinisés que nous soyons par le cerveau; dans notre Bretagne. nous sommes plusieurs millions de Celtes purs, qui parlons plus ou moins la même langue qu'eux, qui avons leur tempérament et leur combativité, et qui, au cours de l'histoire, avons souvent partagé leurs colères et leurs espérances. Aujourd'hui encore, nous faisons des vœux pour que le Home Rate leur soit appliqué immédiatement», et que la grande tnjusticeqn'ils ontsubie pendant (les siècles soit complètement réparée. De la Victoire, ie Gustave UERVE. Georges Lorand, l'élu éternel do l'arrondissement très wallon de Neufchâteau-Virton de par les vertus conservatrices de la IV. P. qu'il travailla de toutes ses forces à établir afin de s'assurer le mandat à vie que 1» système majoritaire semblait lui disputer, défenseur de « l'égalité des langues », du « bilinguisme » préparateur du « trilinguisme », a 6uivi le Gouvernement dans sa retraite et le sert main-tenant au nom de 1' « Union Sacrée ». Le v. bois mort ■> dont parlait avec tant de mépris le ministre Ilymans au lendemain du désastre électoral que la journée du 3 juin 1912 apporta aux deux gauches, le « bois mort » qui tombe de l'arbre belge vermoulu, se multiplie j depuis 191/i et consolide, grâce à la veulerie de nos étourneaux de gauche, ce t gouvernement clérical issu de la fraude et de la corruption. » Que les hésitants, les ambitieux, les satisfaits, les repus, aillent vers ce Havre symbolisant, la politique d'appétits coalisé; qui, sous le mensonge d' « Union Sacrée », de « Régime des compétences », de « Gouvernement fort » et autres formules chères aux réactionnaires voudrait mettre la démocratie sous tutelle en organisant la 'grande curée, soit 1 Le bois vert est là aussi et il triomphera malgré tout parce que sa cause, juste entre toutes, est celle de l'affranchissement de la Wailonie. Comme De6trée, Lorand fut un des envoyés en mission du Gouvernement 'belge. Ce prophète de la politique internationale, souvent mauvais prophète, s'en alla de compagnie avec l'ami Destrée, se*"iîépenser à des manifestations guerrières et autres en Italie (1). Lorand, l'avocat des Bulgares et des Arméniens, l'homme averti des questions balkaniques, l'homme international par excellence du Parlement belge, toujours en quête de revendications étrangères à défendre, oublieux de son arrondissement représenté par un député fantôme, se fit, un jour, reconnaissons-le à sa décharge, le vague défenseur d'un peuple opprimé, U peuple wallon. Après vingt ans de parlementarisme belge vécus dans une atmosphère où la politique racique flamande s'affirmait constante, ce Wallon d'origine, resté ennemi du wallonisme, t'oublia au point d'accepter un portefeuille de minisire des Affaires Etrangères dans le « Cabinet Destrée », le 20 octobre 1912 (2). Nous avons vainement cherché les travaux, rapports, projets de cette commission silencieuse préridée par Lorand. Par quel miracle le député de Neufchâteau-Virton vint-il au wallonisme qu'il avait combattu par bec et ongles? La déception des partis de gauche le fameux soir du 2 juin igra où l'on vit la petite majorité cléricale de 6 voix remonter frauduleusement à 26 voix opéra cette transformation superficielle et amena au vieux mouvement wallon des recrues éphémères, jcoinme les événements 1 ont, au surplus, démontré. Le vieux Wallon averti, Julien Delaitc, pouvait le proclamer à bon droit au Congrès du 7 juillet i9ia ■ (ï Nous regrettions jadis le manque d organismes de defense ivallonne : nous avons noté la création de nombreuses institutions de ce genre et l'on pourrait dire que c'est la ruée sur le chemin de Damas.» C'est à ce Congrès do Liège que 1 on vit surgir une nouvelle figure assurément curieuse dans une réunion de Wallonisles : le citoyen Do^trec qui comptait déjà près de vingt _ans d activité politique belge et so souvenait enfin qu'il y avait une question wallonne ! (1) La 251* Conférence de Lorand, sur la Belgique,vient d'être annoncée. (2) Compétence du département dirigé par M. Lorand : Situation des Wallons en Flandre ; Situation des Wallons au Gonço ; Situation des Wallons à létranger , Expansion mondiale ; Moyens de faire connaître et de protéger à 'étranger l'industrie, le commerce et les arts Je \\ alloue; L'Entente hollando-belge au point de vue wallon. L'idée séparatiste \ fut *otée à une énorme majorité. Emile Jennissen, auteur d'un projet île séparation très radical, y fit une déclaration qu'il 11'est pas sans intérêt do rappeler maintenant et qui avait pour but de dégager d'une part le mouvement wallon de l'atmosphère qu'allait y créer les politiciens de gauche déçus, et d'en sauvegarder la pureté des principes de race : « Nous, Wallons, nous n'avons pas eu beson d'attendre le 1 juin pour devenir séparatistes. C'est une chose que je voudrais bien faire ressortir. Il ne faut pas qu'on nous dise que notre mouvement est le résultait d'un dépit politique, s Et Destrée de compléter sa pensée par celte précision: « Vous m'avez mal-compris : en disant qu'un mouvement est sentimental, je veux dire qu'il est plus profond, plus yiivacs que tout autre qui serait scientifique par exempts. » Pour bien souligner le caractère d'absolue neutralité du mouvement wallon vis-à-vis des partis politiques, Jennissen répliqua encore : t Je répète que l'idée séparatiste est antérieure aux événements de juin dernier. » Il importait de mettre brièvement on lumière ces^points quand les journaux gouvernementaux se plaisent à répéter actuellement 'h satiété que le moui e-ment wallon n'avait qu'un caractère politique désavué aujourd'hui par ses chefs. Et quels chefs ? Ces grands muets du Sérail <1 belge » inconnus dans les Ligues wallonnes avant 1912, devenus depuis 1911\ les contemplateurs du Havre, silencieux devant toute cette politique bilinguiste belge, courtisans et complices du pouvoir! Les chefs du mouvement wallon? La doctrine? Les Ligues wallonnes, les Congrès wallons, ceux qui ont nom Wilmart, Termon:a, Tournay-Dulilleux, Charbonnier,les frères Chai-naye, Alfred Colleye, trop tôt disparus; le ton Wallon Julien Delaite, le vaillant Jennissen, Albert Mockel, Christian Iîeck, voilà des chefs. Arrachons le masque à tous c#s faux Wallons qui nous donnèrent le baiser de Judas en 1912 pour mieux leurrer l'opinion publique maintenant.Marquons par des faits la perfide activité belge qu'ils déploient depuis le jour où ils opérèrent une courbe rentrante. Examinons ces politiciens aux trente-six visages, Wallons de contrebande, associant leurs efforts à ceux de ce Gouvernement belge qui hait d'une haine de Corse, d'une haine de Caïn, cette Wallonie dont il rêve le honteux asservissement par la dénationalisation. Ne fermons plus les yeux au nom d'un patriotisme tapageur et parce que la vérité est parfois pénible ou troublante. Lorand, président de la Commission des « Relations extérieuies » de l'Assemblée Wallonne (1912-1914) no resta guère fidèle à 1 idée séparatiste qu'il portait aux nues en 1912. Les élections de 1914 ayant fait descendre le baromètre clérical de 26 voix de majorité à 22 voix, le député wallon s'en déclara enchanté, envoya le coup do pied de l'àne au séparatisme en signalant à la presse que toute lutte 'de race pouvait dès lors être considérée comme close. Au lendemain des élections du 2/j mai 1.91/1, il déclarait au Soir « que le résultat favorable ci la gauche et le recul des catholiques en Flandre auront pour effet d'arrêter la déchirure entre la Flandre et la Wallonie. Les Wallons, dit M. Lorand, étaient en train de jaire de la quettion politique en Belgique, une question de race et de langues. » Toute l'àme de ce politicien libéral belge est dans cetie déclaration pleine d'erreurs qui fait bon marché des revendications wallonnes. Il voyagea beaucoup depuis août 191/1, sauf dans son arrondissement qui a beaucoup souffert, fut chargé de missions, de conférences jusqu'au jour où le Havre le domestiqua, comme ta'nt d'autres, ign l'appelant aux fonctions de ministre « belge ». Avant de nous quitter, il a laissé aux séparatistes de Wallonie, dans le grand organe liégeois L'Express, comme fiche de conso-laiotn, des articles sur la séparation, publiés en juin 1912 et é'criU, comme il l'affirmait, en plein calme. De H) 14 à 1918, il semble bien que le dé puté de Neufchâteau-Virton ait brûlé les étapes et marqué, lui aussi, une orientation politique vers la droite. « Le diable en se faisant vieux devient ermite », dit-on en Wallonie et le1 "Président de la Ligue Belge des Droits de l'Homme, le défenseur de la mémoire.de Ferrer, nous parai! bien malheureusement confirmer le dicton. A l'étranger, il est permis de s'occuper de la question flamande. Le Gouvernement, ses diplomates, sa presse, ses fonctionnaires, les demi-activistes, genre Van-Cauwelae t-IIo .-le, qui sont des opportunistes, 'es activistes de l'extérieur et de l'intérieur, même les passivistes, tous ont fait entendre leur voix, érigé des revendications, établi un programme. Seul le mouvement wallon, la bête noire du Gouvernement et des partis polit'qucs, est considéré comme inexistant. Nos politiciens de Wallonie, vénérés par beaucoup comme des dieux, restent muets, ne rendent plus d'oracles et tels des sages indécis, n'ont pas le courtage de sortir de ce silence qui deviendrait fatal aux Wallons s'il devait s'éterniser. Quant à ceux qui ont mis leur jprécieuse peau en sûreté à l'étraDger, s'ils parlent ou écrivent, c'est toujours en faveur du Gouvernement belge, de la Nation belge et de son éternelle unité ou des Flamands. Les \* allons sont les oubliés, les parias, les vaincus, les fils de cette terre maudite, pépinière d" libres-penseurs fit de démocrates trop avancés. Les derniers fervents de l'idée sénaratiste, les fidèles groupés autour de l'Opiniti Wallonne et de l'Union Wallonne de France sentent chaque jour leur cœur s'ulcérer davantage. Les volte-face, les pirbucttes, ^es lâchages, les défections et les apifelasiee sont monnaie courante dans les sphères (lu Havre où les principes no sont plus rien la politique de la curée le grand mobile [d'anciens démocrates infestés du virus de t l'Union Sacrée ». Si un parlementaire « belge » représentant un arrondissement wallon fait entendre un son à propos de la question des races en Belgique, c'est toujours la Wallonie qui sort diminuée, mutilée du débat. Jamais une lueur d'espoir, une étincelle de wallonisme ne jaillit de son langage tant le régime belge a corrompu le politicien. Cette constatation péremptoire, nous venons de la faire une fois de plus à propos de Lorand qui abuse de la tribune et do la presse étrangères pour leurrer, comme tant d'autres, l'opinion publique et sauver le « Belge ». Ii eera piquant de comparer le Lorand de 1912 à celui de 1918. Aux Wallons conscient» à ouvrir une fois de plus, l'oeil, et le bon ! (A suivre.) E. Houba. Le Fédéralisme_de la Suisse La caractéristique de la Confé léral'on suisse est d'être une agglomération de petits Etats, presque souverains sinon autonomes, différents de langue, de mœurs, de religion, de lois même et de former pourtant un tout. Un fait très remarquable, et qu'il ne faut jamais perdre de vue, car il est peut-être unique dans l'histoire des peuples, c'est qu'aucune partie de ce petit pays 11e fut conquise ou annexée par la force. C'est librement qu'en 1291 se groupèrent les trois cantons primitifs, dit cantons forestiers (Walastaelten) : Uri, Schwytz et Unterwald. Presque tout de suite d'autres petits Etats se joignirent à ceux-là. Dans le cours d'un siècle, la Confédération compta huit cantons, qui se constituèrent successivement, en 1870, par la charte des prêtres, en 1398, par la Convention de Sernpach, en i48i, par le pacte de Stanz. Ce dernier défendait à chaque Etat de la Ligue d'intervenir dans les affaires d'un co-Etat. II est enjoint à chaque Etat d'arrêter et de punir ceux de ses ressortissants qui se réuniraient pour envahir le territoire d'un Etat voisin. On peut dire que, modifiée et complétée peu à peu, celte constitution primitive i'égit la Suisse jusqu'en 1798. Lors de la Bajolution, la Suisse, qui avait au début du XVIIIe siècle, passé par ce qu'on a appelé son âge d'or, était en pleine désorganisation politique. Bonaparte lui octroya une constitution unitaire, puis l'acte médiateur de 1800, lout en autorisant de nouveaux cantons à se joindre au groupement. Après la chute de l'Empire, la Diète de i8i5 réunit vingt et un cantons. Cependant, il existait encore un véritable patriarcat dans certaines villes importantes.Sous la poussée des idées de i83o, la démo cratie fit des progrès dans toute l'Europe, et fa nouvelle constitution suisse de i848 était calquée sur celle des Etats-Unis d'Amérique. Ce ne fut que le premier pas, car une nouvelle révision allait produire le 29 mai 187/i, la Constitution fédérale qui, aujourd'hui encore, régit la Suisse. La Confédération est formée de 22 cantons (dont 3 : Uri, Appenzell et Bâle sont sous-divisés en deux demi-cantons), qui restent souverains en tant que cette souveraineté n'est pas limitée par la Constitution. Tous les Suisses sont égaux devant la loi, et il n'existe aucun privilège de naissance ou aut-e. Toute loi fédérale ou cantonale doit être acceptée par le peuple et pourra toujours être rerisée par lui. Les autorités fédérales sont : l'Assemblée fédérale, composée du Consejj national et ,du Conseil d'Etat; le Conseiî™îédéral, pouvoir exécutif, avec la Chancellerie fédérale et le Tribunal fédéral. ■ Le Conseil national se compose des députés du peuple, élus à raison d'un membre par 20,000 âmes, chaque canton ou demi-canton étant représenté par au moins un conseiller national. Les élections sont directes. Tout citoyen majeur et laïepte est éligible. Ce Conseil est élu pour trois ans. Ses membres sont payé£ par la caisse fédérale. Le Conseil des Etats est formé de quarante-quatre députés, deux par cantons, indemnisés par ceux-ci. Les Chambres fédérales discutent les lois, établissent le budget d'Etat. Iléunis en Assemblée fédérale, ils nomment le Conseil fédéral, choisissent dans son sein le président de la Confédération, le général, — en cas de guerre ou de mobilisation — les membres du Tribunal fédéral. Le Conseil fédéral représente le Conseil des ministres. Ils président ce qu'en France on appelle les portefeuilles, et en Suisse les départements. A noter que le ministère de la Guerre s'appelle plus pacifiquement le département militaire. J Le Conseil fédéral est nommé pour trois ans, mais la stabilité des conseillers est remarquable. On ne oonnail pas,en Suisse, les «crises» qui secouent les autres cabinets. Une fois nommé, à moins de démissions ou d'incidents très graves — témoin la récente affaire Iloffman, — le Conseil fédéral est, pour ainsi dire, inamovible.En cas d'urgence, le Conseil fédéral peut lever des troupes. Les limites de ses compétences sont assez étendues. Au début d» la guerre actuelle, il s'est fait accorder des pleins pouvoirs, qui, vu le contrôle constant exercé par le peuple, ne paraissent pas bien inquiétants. Le Tribunal fédéral, outre les différends entre cantons, ou outre ceux-ci et la Confédération, juge en dernier ressort les affaires civiles ou criminelles d'une certaine importance. C'est une sorte de Cour de cassation. Toute loi votée par le Conseil peul être soumise à l'approbation du peuple. La demande doit en être faite par 3o,ooo citoyens ou par huit cantons. C'est ce qu'on appelle le référendum. Il y a aussi un droit d'initiative qui veut que toute proposition présentée par 5o,ooo citoyens soit discutée et présentée aux votations. Ce droit d'initiative n'existe que depuis 1891. On lui doit, entre autre, la loi du 5 juillet 1908, sur l'interdiction de l'absinthe. La Confédération seule peut déclarer la guerre et conclure la paix, mais les cantons peuvent prendre entre eux et avec des Etats voisins certains arrangements d'intérêt local. C'est ce qui se produit, pcw exemple, jx>ur les conventions d'ordre économique entre Genève et la zone franche de la Haute-Savoie. L'armée est fédérale, et sa direction à été, les dernières années surtout, fortement centralisée, mais le recrutement se.fait par cantons. Ce n'est du reste qu'une milice, car en temps ordinaire, la Confédération ne peut pas entretenir de troupes permanentes. Les hommes conservent chez eux leurs armes et leur équipement. Ils font une première période d'instruction de 2 à 3 mois, puis un service d'une quinzaine do jours par année, dans l'armée active. De 17 à 55 ans, tout Suisse fait partie de la Landsturm. On assure que les cadres sont bons, très entraînés. Le défaut du système est 'dans les gradés inférieurs. Le grade le plus élevé est celui de colonel divisionnaire, correspondant à celui de général. Ce n'est qu'en temps de mobilisation générale que l'Assemblée fédérale procède à la nomination d'un général, qui reçoit, de ce fait, des pouvoirs assez étendus, mais qui, cependant, n'agit que sous le contrôle du Conseil fédéral. La Confédération laisso aux cantons le soin do veiller à l'instruction, qui doit être obligatoire, gratuite (pour les écoles primaires,) e? laïque. Il y a des Universités à Genève, Lausanne, Neuchâtel, Berne, Fribourg, Bâle, Zurich, Coire. Outre l'école polytechnique fédé rale, la Confédération s'est réservé le droit d'établir éventuellement une université fédérale. Désirant tenir compte rie la diversité qui règne dans le pays, l'école _polytechnique se trouvant à Zurich, on a voulu l'aire de Lausanne le siège du Tribunal fédéral. 11 n'y a plus de droits d'entrée aux frontières cantonales. Le produit des douanes devient à la Confédération. Pour montrer que l'esprit d'équité et de justice préside aux arrangements intérieurs, il convient de rappeler que les cantons d'Uri, des Grizons, du Tcssin et dji Valais reçoivent une indemnité annuelle pour les dépenses que leur causent les routes alpestres d'intérêt général. Jusqu'à l'établissement do la ligne ferrée internationale, les cantons d'Uri ~t du Tessin touchaient une indemnité pour ie déblaiement des neiges du Gothard. Les services des postes, télégraphes et téléphones, l'administration des chemins de fer, la •égale du sel ,ct de la poudre de guerre, la régie do l'alcool, les mesures concernant la police sanitaire sont du domaine fédéral, ainsi que le droit de battre monnaie. Jusqu'à la volation populaire du 18 octobre 1891, diverses banques, dites banques cantonales, pouvaient émettre du papier monnaie. Le libre exercice des cultes est garanti. Le souvenir des luttes religieuses no se retrouve que dans l'article 5i, qui déclare que les jésuites ne peuvent être reçus en Suisse. J1 y a naturellement liberté do parole, de réunion, de presse. Tout citoyen d'un canton est citoyen suisse. Il peut s'établir partout et jouir de ses droits politiques. Mais un Suisse 11e vqyage pas Sans ion pays aussi librement qu'un Français en France. Pour séjourner dans un canton autrr que le sïçn, il est tenu de produire des papiers et d'obtenir un permis de séjour ou (l'établissement.Chaque canton a un pouvoir législatif et un pouvoir exécutif. Le premier, d.ans la plupart des cantons, est constitué par le Grand Conseil, élu par le peuple. Le Conseil d'Etat (exécutif) est nommé soit par le peuple, 6oit par le Grand Conseil. Quatre cantons : Uri, Unterwalden, Glaris et Appenzell ont seul conservé l'antique institution des Landsgemeinde, où le peuple se rend, une ou deux fois par année, sur une grande place, pour y décider des lois, des affaires et finances cantonales, nommer un landam-mann ou président, des juges, etc. Ce rouage primitif parait, au premier abord, la plus parfaite expression du suffrage universel, mais il renferme de nombreux défauts. Ce n'est pas le lieu ici d'en faire la critique. Le vieux canton de Schwytz en a fait table rase dès i85i. Dans le canton d'Uri, les huissier» revêtus des couleurs cantonales, portent encor» le glaive de la loi et le bâton de la justice. Les citoyens d'Appenzell ont conservé l'usage de se rendre à leur assemblée l'épée çt le sabre, voire la simple baïonnette d'ordonnance au côté. C'est la législation, naturellement qui présenta les plus grandes diversités entre les can tons. On vient de la simplifier, grâce à la votation du i3 novembre 1898, qui décida l'unification du droit, la création d'un code civil et d'un code pénal .fédéraux. Néanmoins, il y a beaucoup de diversités entre certains cantons. Dans le canton de Vaud, par exemple, en matière de presse, le droit de réponse existe, comme en France. II . n'est pas prévu par le canton de Genève. La peine de mort, d'abord abolie dans toute la Confédération a été réintroduite dans quelques cantons catholiques, Fribourg, Lucerne entre autres. L'esprit de centralisation a des partisans depuis que Berne est devenue définitivement ville fédérale. Mais les cantons sont très jaloux dé leur indépendance, et puis, il ne faut pas oublier que la question des langiu?s joue un grand rôle en Suisse. Il y en a trois reconnues nationales ; le français, l'allemand et l'italien. L'enseignement des deux premières est obligatoire.Il semble, à premier abord, qu'un tienèvois est foncièrement différent d'un Bâlois, un Tes-sinois d'un Soleurois. Et, cependant aux moments critiques, toujours le pays a vibré d'un même élan. Il en est des cantons suisses comme des membres d'une nombreuse famille. Au cours do la vie, il arrive qu'on se sépare, qu'on se perde de vue, qu'on se brouille même. Mais que le malheur s'abatte sur l'un ou l'autre des membres, aussitôt la famille entière se çgsserre pour mieux se soutenir. L'unité dans la diversité, voilà le caractère propre de la Confédération suisse, disait l'historien Daguet. En i8o3, déjà Napoléon avait apprécié le système : < Le fédéralisme affaiblit les grands Etats en divisant leurs forces; il augmente, au contraire, celles des petits, en assurant à chacun d'eux son énergie naturelle.»

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