Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique

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24 February 1917
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s.n. 1917, 24 February. Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique. Seen on 03 May 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/q23qv3d789/
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38° ANNEE — Série nouvelle — H* 829 Tùo >um6ro l O Centimes C& Centimes au Front) SAMEDI 24 FEVRIER 191.?, RÉDACTION & ADMINISTRATION S3, rue Jean-Jacques-Housseau, 33 PA RIS téléphone : Gutenberg 139-65 BUREAUX AU HAVRE: 281,r, rae de la Bourse - LE HAVRE TÉLÉPHONE : n" 64 BELGE . 1 v LONDON OFFICE s 21, PANTON STREET Leicsster Square, S. W. Directeur : FERNAND NEBRAY LE XXE SIÈCLE Quotidien Deige paraissant au navre et a j-'ans ABONNEMENTS franee...2. 2fr.S0 par mois » 7 fr.SO par trimsstrt Angleterre. 2sh. 51 par mois » . 7sh,6d. partHmestp» Autres pays 3 fr. — par mois » 9 fr. — pap tpimostr» PUBLICITÉ S'adresser à ritoifiistratiiiB t'a Jbem ou à l'Office de Londres Les petites annonces sont également reçues à la Société Enropée&ito de Pabitcité, 10, rue de la Victoire, ParU)t qui en a le monopole pour Paris. Le réalisme italien et la guerre 'Correspondance particulière du XX* Siècle) Florence, le 17 février 1917. ' Vos lecteurs ont été tenus au courant ;des menées des socialistes de VAvanti ; et des incidents auxquels elles viennent l<ie donner lieu. Une grande par! :^ de la presse reproche en termes très vifs aux ministres chargés de la censure d'avoir de l'indulgence pour îles écrits et les * discours qui rapetissent, qui affaiblissent, qui -stérilisent notre participation dans la guerre, et de contrecarrer ou, tout au moins, de négliger les 'efforts tentés par l'élite de toutes les classes italiennes pour que le peuple qui donne son or et ses fils retde la victoire tous les avantages posSijmes, d'ordre {politique, économique, militaire et moral. l/l&eà Nationale* surtout, ne cesse de tirer de ces incidents les leçons qu'ils comportent et que vous aimerez sans doute de connaître dans leur texte. Nos socialistes, déclare-t-elle, se prétendent les propagateurs de doctrines nouvelles qui postulent une révolution contre l'Etat et contre la nation. Mais, en réalité, ils ne sont que les héritiers d'une mentalité vieillotte, les produits d,es misérables conditions de notre passé, les protagonistes de nos anciens défauts : « le pacifisme », «l'esprit de faction » et « le j« sophisme ». Ils sont, d'ailleurs, des ;« bourgeois ». Leur groupe parlementaire comprend à peine cinq on six ouvriers pur une soixantaine de députés. « S'ils étaient l'expression authentique de quelque élément réel de la vie italienne, ils seraient composés et représentés .diversement, parce que l'élément représenté tirerait de son propre sein ses propres Représentants ». Si nos socialistes trouvaient en face d'eux un Etat pénétré de ses devoirs, ils retomberaient dans l'impuissance. Mais, chez nous, « l'Etatv c'est-à-dire, en dernière analyse, la classe des gouvernants, pst lui-même héritier d'une mentalité yieillotte, produit des misérables conditions de notre passé, protagoniste de nos «anciens défauts. » Troupe de braves gens, certes, niais superstitieux et timides, pour {lesquels la « doctrine » l'emporte sur la « réalité », et là « forme » (la Constitution) sur la « substances (la nation). 53'où la difficulté de discerner, d'encourager ou d'exprimer, de façon catégorique, sans admettre de compromis, pans tolérer de déviation, des volontés véritablement nationales. Quelques-uns de nos ministres ont eu, Cependant, plusieurs fois déjà, la hardiesse et la gloire de proclamer les visées de l'Italie sur les parages de l'Adriatique, Ses Balkans et 'la proche Asie. Ils- aident ainsi le public à se faire des problèmes >de la politique internationale une idée iconcrète et stimulante. C'est grandement 'Utile. Peut-être faudrait-il dire que c'est mécessaire. Notre guerre est dure et rien :ae nous découragerait, ne nous aigrirait »et finalement ne nous révolterait plus {Sûrement et plus violemment que la perspective que nous n'en retirerons point ides avantages considérables, tangibles, matériels (et durables. J'ai déjà eu l'occasion dé vous signaler quelques ouvrages de nos « annexionnistes ». Mi G. A. Rosso vient d'en publier un.^ qui exprime en même temps que les siennes, les opinions d'un groupe ^d'hommes extrêmement actifs et décidés tels que L. Federzoni, E. Corradini et .F. Coppola. Il l'a intitulé : / diritti d'Ita-Ma oit remare {Roma. société d'édition : « l'Italiana »). L'auteur expose comment les puissances de l'Entente se dédommagent dès maintenant de leurs sacrifices. En Afrique, la France et l'Angleterre ^possèdent aujourd'hui 21.500.000 kilomètres carrés de territoires, c'est-à-dire les trois quarts de ce continent, tandis que 51'Italie s'en tient à sa modeste possession «de 1.500.000 kilomètres carrés, très oeu fertiles et mal peuplés. En Asie, la Russie occupe la riche pro-rçitace d Arménie et une partie importante <de la Perse. Le Japon . s'est emparé de JKiao-Ciao, a obtenu du tsar d'immenses avantages, et, de la Chine, des facilités .de premier ordre pour sa pénétration et Sa domination'dans les provinces de l'Est >»t du Nord. La France détient Castello-Vu.o et quelques autres points d'appui clans la Méditerranée orientale qui lui permettront de donner toute leur valeur k ses titres séculaires sur la Svrie. L'Angleterre a annexé Chypre, étendu son domaine aux environs" d'Aden ; elle s'est assurée de toutes les rives du golfe per-ïSique, deuxième porte de l'Orient. En «Océanie, l'Angleterre achève d'unifier, jpar la conquête des îles germaniques, son jempire sur l'Océan indien et l'Australie. * -i* , M. G. A. Rosso montre avec une grande ligueur que l'Italie, parvenue à l'unité et à la puissance quand les meilleurs territoires de l'univers étaient accaparés par Ses autres nations, ne peut pas laisser fie conclure cette guerre sans obtenir des Accroissements en rapport avec la fécondité de sa population et son manque de jmatières premières. Le succès de nos revendications dans les Alpes et dans l'Adriatique n'a, pour nous, qu'une valeur négative, qu'une valeur défensive. Il •doit être complété : 1" par des accords avec les Alliés qui nous permettent de mieux exploiter nos colonies ; 2° par snotre établissement dans cette région de J'Asie-Mineure qui s'étend d'Alexandrette 6 Smyrne. 11 est facile, pour qui suit les manifestations de cet état d'esprit réaliste, i-'alculateur, actif et tenace, de se rendre compte à quel point les propagandes tentées en faveur des idéologies d'un désintéressement juridico-paciflste.manquent .de prise sur l'opinion. Le. peuple italien, ECHOS Les Belges à l'étranger tes journaux français annonçaient hier [pie le Sénat va reprendre d'urgence la discussion de l'impôt général sur le revenu en ce qui concerne le revenu net et les délais de déclaration. Enregistrons à ce sujet que les travaux d'un de nos compatriotes ont retenu l'attention de la commission sénatoriale qui a consacré quatre années à l'examen des divers systèmes en présence. Parmi les trois ouvrages de langue française dont le savant rapport de M. Emile , Aimond a recommandé l'étude figure le livre de M-, .1. Ingenbleck, docteur en sciences portiques et administratives : « Impôts directs et indirects sur le revenu », à cûté des travaux de MM. Paul Leroy-Beaulieu et Pevtral, ancien ministre de.s finances On sait que le livre de M. Ingenblêck, fort apprécié dans notre pays, a été couron" né par l'Académie Royale de Belgique. Annexion Nous lisons dans 1' « Œuvre » du 20 février, au milieu d'un article sur le traitement de la sypîiilis : « Ajoutons que la séro-réaction du sang est déjà connue et vulgarisée sous le nom de - réaction de Wassermann (réaction, d'ailleurs, qui n'est point la seule, et qui n'est que l'utilisation des découvertes de deux savants français : Bordet et Gen-gou) ». L'annexion dont sont victimes nos deux compatriotes ne nous empêchera pas de nos réjouir de l'hommage rendu au très savant directeur de notre Institut Pasteur et au distingué professeur de l'Université de Bruxelles. Distinction La croix civique de 2» classe 191-4-1915 est accordée à M. Kemp, V., éclusier, percepteur des droits de navigation à Ftlrnes. A la suite de l'ambassadeur Gérard On a rapporté que_les autorités françaises de Pontarlier avaient arrêté cinq Allemands qui cherchaient à passer en France en se mêlant à là- suite nombreuse de l'ambassadeur américain. M. Gérard. Le fait est exact. On écrit à ce propos à la « Suisse libérale : » « Le défilé de Pontarlier se .taisait- rapi-dSsmemt, tins! ftu'ijl aoûvienfl vis-à-vis de personnages- (diplomatiques: Coup dû théâtre! Un commissaire s'approche d'un individu de fort- belle tournure en lui (Usant- à brûle-pourpoint : -- Vous êtes un Allemand. » Dénégations violentes. L'ambassadeur s'approche tou-i. surpris de cette altercation -inattendue. Voyant le personnage interpellé atlir. mer être dé sa -suite, M. Gérard- déclare : « .1? n'ai jamais vu ce monsieur, ni celui-là, ni celui-là... » En voila trois <le pincé s et M. Gérard demande l'épuration de sa troupe, où l'on trouve encore deux inconnus. Le plus étrange de l'aventure qui a mis quelques minutes à se dérouler, -c'est que chacun des espions avait des papiers de légitimation parfaitement en régie ». La police lumineuse On sait que le policeman, en Angleterre, n'a- pas seulement pour fonction d'assurer la. police proprement dite, mais aussi et. surtout, de renseigner les passants, de faire, traverser la chaussée aux vieilles dames, et. d'assister les étrangers aux prises avec des cochers ou des chauffeurs particulièrement cupides. Or, l'obscurité qui règne aujourd'hui dans la plupart des villes anglaises, dès la nuit tcmDee, rend difficile à ces précieux agents l'exercice de. leurs fonctions. Aussi certains d'entre éux, notamment à Birmingham, revêtent-ils la nuit des casaques blanches, et fixent au sommet de leurs casques des ampoules électriques qui les signalent de loin à l'attention du public. La bonne humeur de nos soldats ne se dément pas. A preuve ces deux échos où le «"Claque à fond » s'amuse des tribulations des permissiionnai-res : En permission. Dans une pati-fe gare du midi une bande de vieux poilus s'engrouf-fre dans une voiture de 2e. classe du P.-L.-M. Au garde-convoT qui leur fait remarquer qu'ils se trouvent, en seconde, un de nos homme.de répondre : Eh ! l'embusqué du rail tu ne connais donc pas les abréviations : P.-L.-M. Pour les militaires. (Le garde en resta les 2 mandibules cloués.) Problème. Phil'éas Jogg a mis 80 jours pour faire le tour du monde. Cherchez en combien de fois plus de temps il eût! accompli cet -exploit s'il avait eu à sa disposition le train de permissionnaires Calais-Paris? Et la guerre de cent ans ? Aux poilus qui se plaignent de la durée de la guerre, Maineau — archiviste du « Bochofage » (-organe anticafardeux, kai-sericide et embuscophobe du front français) — rappelle que les infortunés poilus du xiv -siècle eurent à subir la fameuse guerre de Cent Ans (exactement 115 ans, de 133S à 1453). , Patience, donc. « Vous imaginez, ô camarades », — , ajoute l'archiviste Maineau. — « la joie délirante des poilus qui partis en 1338, regagnaient leurs foyers en 1-453, après 115 ans de guerre... Vous devinez la félicité des mères, des épouses, des fiancées, quand elles revirent enfin les héros chers ! Les valeureux guerriers trouvèrent peut-être leurs femmes un peu moins roses, un-peu moins fraîches qu'à leur départ, mais le cœur n'a pas d'âge. Ils vécurent dans leurs fiovers jusqu'à un âge..avancé et eurent beaucoup d'enfants...-». comme tous les peuples qui font véritablement la guerre, veut que les transformations de l'univers s'accomplissent à son avantage. Et tous les censeurs ne sauraient faire qu'il prenne des airs de guitare ou de mandoline pour une suffisante consolation d'avoir donné son or, ses travaux et son sang.,. XX. LES MENSONGES DE L'AGENCE W0LFF Lfl LÉGEHDE f uq missloDuairo protestant allemand trainé a pied à travers Ffllrlpe Un récent télégramme- de l'agence WoMf, renouvelant l'accusation déjà parue dans un article de la Konlducheclte AUgemeine Zeitung, en novembre dernier, déclare que: « Le missionnaire J o-hansen avec sa, femme et ses ï-rois petits-enfants a été traîné par les Belges à travers toute l'Afrique Centrale depuis le Ruanda jusqu'à Brana par Stanleyville ». C'est un nouveau et impudent mensonge allemand. Le missionnaire Jehanson - est -rentré en Europe avec sa femme et ses enfants en janvier dernier, par le- steamer Albertville et uniquement parce, qu-'ils en ont- exprimé île' désir. ils -n'ont pas -fait'Une-minute le voyage à pied, puisque de Ta-bora ils ont été en chemin, de fer jusqu'à Udji'ji -où ils ont passé le lac Tanganyka en bateau pouf, ensuite, remonter jusqu'à Matadi en cliemin de fer et en bateau par les Grands Lacs. Interrogé à son arrivée, le missionnaire, dans rina déclaration -détaillée et signée par sa femme et par lui, atteste qu'ils ont, îui eti les siens, été très bien traités par -les Belges, qu'ils -ont voyagé confortablement-, que leur enfant inaiiade a été admirablement soigné par les médecins belges. Il affirme que c'est, sut sa demanda ipour faire instruire un de ses enfants, <né en Afrique et âgé de 9 ans, et aussi à cause de son long séjour en Afrique. qu'S -a demandé son. rapatriement. D'autre parti dans une lettre, remise) au M-iinirStre û-es Coffioni-es, le Révé-fend Johanson, demandant sa mise en liberté, déclare qtUii n'a rie» à reprocher aux Belges, qu'il se fera un devoir, dès son arrivée en Allemagne, drimvitér il 'Allgemeine (la dépêche de l'agence WOM-f est postérieure à la lettre du missionnaire) à rectifier les affirmations tout à -fait fausses publiées à .son suj et. la faillite des Zeppelins Genève, 23 février. — On apprend de P.o-mansliorn qu'un certain nombre d'ouvriers spécialistes employés dans les usines de zeppelins à Friedrichshafen (Allemagne) ont reçu l'ordre de regagner leurs dépôts. Cet ordre, semble confirmer les rapports récents qui disent. que les autorités allemandes auraient reconnu la faillite des Zeppelins-et que la construction de nouveaux dirigeables a été arrêtée,. Les "aclss" du cardinal Mercier pendant la guerre S. G. Mgr lévêque de La Rochelle et Saintes a. bien voulu, nous exprimer en des termes extrêmement- ai-m-ables sa-sympathie envers « l'admirable et chère Belgique » et son adhésion à l'œuvre que nous avons ent/eprisè. " Parmi les grands organes de la presse départementale qui ont- bien voulu signaler à leurs lecteurs .notre publication des « actes » du' cardinal Mercier, nous tenons à /emerciier - tout, spécialement la Dépêche de Lyon et le Nouvelliste de. Bretagne, du Maine et de Normandie de Rennes qui ont-, à cette occasion, rendu à la Belgique et à.eon primat- le plus délicait des hommage?. Nous prions nos excellents confrères 'idte croire que nous leur sommes profondément reconnaissants de cette nouvelle marque de sympathie. Rappelons que le volume contenant les lettres, documents et protestations du cardinal Mercier sera, mis en vente dans nos bureaux à 1 fr. l'exemplaire; 75 franc-s 1e 1°0 jusqu'à 1.000 exemplaire s; 65 francs le 100 au delà de 1-000 exemplaires; 60 francs le 100 pour les commandes plus importantes. Pour l'Angletere, s'adresser à l'Office de Londres, 21, Panton Street, Londres, S. W.Envois franco aux prix suivants: 1 exemplaire 1 sh.; liv. st.. 3 le cent jusqu'à 1.000 exemplaires; liv- st. 2-15 )e le cent, au delà de 1.000 exemplaires; liv. st-. 2.10 le cent pour les commandes plus importantes. ^ O ♦ * * En même -temps que notre édition popu'ljjire, nous recommandons à nos lecteurs un beau volume in-12 : «. Pet Crucem ad Lucem » où les éditeurs Bloud et Gay viennent de réunir sous une forme très soigné les lettres pastorales, discours et allocutions du cardinal Mercier. Ce volume de 336 pages- honoré d'une préface de Mgr A. Baudrillart, recteur de l'Institut catholique, de Paris, est mis eh vente au prix de 3 fr. 50. ,—— — — ■ Lire en 4' page : LA BATAILLE DES ARDENNES, par Gabriel Hanotaux. LA 6ÂRDË DE L'YSER Gémi! i aeeueie une attaque aliemaeie La ruse des chemises blanches L'ennemi est nerveux. Son activité même trahit sa nervosité. Les communiqués de l'armée belge, dans leur sobriété voulue et nécessaire, nous ont, ce mois-ci, montré l'ennemi donnant sur tous les points de notre front des coups de sonde, et sa fébrilité s'accrut- encore lorsqu'il s'aperçut- qu'à Nieuport, il avait devant lui I un des meilleurs corps français. . . . ....... CENSURE. ..... . . . C'est, ce qui explique la reconnaissance en force faite par les Allemands,, au nord-est, de Nieuport, et dont a parlé- le communiqué de Paris, en date de jeudi soir. L'ennemi a été partout galamment repoussé, et nulle part, il n'a pu pénétrer nos, desseins. Tous ces « raids » lui coûtent, au surplus, fort cher. Ce fut notamment le cas, lors du « raid » entrep'ris dans, la nuit- du 7 au 8 février,-au sud de Dixmude, dans le secteur de L... Il faisait, clair de-lune, cette nuit-là, une nuit spectrale et émouvante, froide.et transparente comme du diamant, noir, une de ces nuits où les sentinelles sont plus alertées que par les nuits opaques, parce que ces nuits sont, propices aux mauvais coups. Bien leur en prit, à nos sentinelles, en la circonstance. Car un remuement se produisit soudain, là, devant elles, qui se précisa bientôt et fourmilla. C'était, une attaque par vagues de tout un bataillon. Des coups de fusil claquèrent. En un instant, chacun, chez nous, fut au poste, et une mitrailleuse, manœuvrée par le lieutenant. M..., se mit à crépiter et à envoyer ses balles en' spirale. D'autres mitrailleuses l'imitèrent. Des hurlements s'élevèrent alors de la première ligne allemande qui tourbillonna, oscilla, se fendit et d»nt les survivants refluèrent vers la deuxième ligne. Ce fut i alons dans la plaine blanche un grand désordre de cris et de panique. Tandis que ■des blessés s£ tordaient dans -la nei-ge, on vit des bras -se lever en l'air. Verrou décalé, le fusil h^iut, les nôtres se précipitèrent, suivis de brancardiers et l'on fit une aiapl» cueillette de prisonniers valides et blessés. — A boire ! c-riait un jeune feldwebel allemand, qui avait une balle dans les reins. U.n Belge lui tendit.-sa gourde de café. ■L'Allemand fit une grimace --— (Mais il' est froid, ton café ! dit-il ■ — Tu penses ! répliqua le Belge. Un officier allemand râlait. On l'emporta. C'était un homme dur pour ses .soldats. II était décoré -de la Crois de Fer; Lorsqu'ils le virent sur son brancard, des prisonniers allemands tendirent le poing vers lui aivec des paroles de malédiction. Son agonie fut- brève, malgré les soins qu'il reçut. Un de-ces prisonniers, bouclier de son état, avait habité Bruxelles avant la guerre. Il fut prolixe. A la vérité, on avait fait marcher le bataillon allemand à l'attaque en lui disant qu'il n'y avait pas de « machi ■negewehre » dans la ligne belge. Au « clac-c-lac » de nos mitrailleuses, ce fut la surprise et la déroute. (L'affaire avait été brillamment menée. Aussi le Roi' tint-il à en féliciter lui-même la. troupe. iLes attaques allemandes ne sont pas toujours aussi 'brutales. La' rûs.ê' èst'<aussi le fait de ces gens-là. "C'est ansi que, comme sur le front russe, des patrouilles ennemies ont tenté de s'approcher de nos lignes en se vêtissant de blanc. Ils ont la tête prise dans une cagoule-trouée seulement à la place des yeux et .serrée au cou et tout le corps jusqu'aux bottes enveloppé dans {à chemise aux plis amples. Seule la main droite portant, le fusil sort du fourreau blanc.. Grâce à ce stratagème, les patrouilles ennemies espéraient se confondre àvee la neige couvrant le-sol où elles rampaient. La rose fut chaque fois déjouée.Que de vigilance, que de courage ainsi dépensé par nos admirables soldats qui ne s'étonnent, d'ailleurs, que d'une chose : de la louange qu'on leur prodigue. Que dire, par exemple, de ce vaillant petit brigadier de lanciers qui, l'autre jour, attaqué dans son poste et ayant eu autour de lui tous ses hommes tués -ou blessés, résiste seul, en « enfant perdu », et. met- en fuite, à coups -de grenades, la forte patrouille allemande qui l'assaillait ? C'est de tout cet héroïsme obscur que, chaque jour, se tisse, maille par maille, le manteau de pourpre et d'or de la Patrie glorieuse. • Paul CROKAERT. Lire eu 3e page : NOS DERNIERES NOUVELLES DE LA GUERRE. Les incidents de Carthagése ON ANNONCÉ DE NOUVELLES ARRESTATIONSMadrid, 23 février..— Un juge spécial vient d'être chargé de l'instruction de l'affaire de Carthagène. C'est le capitaine de vaisseau Luis Suances. Il a été nommé en remplacement du juge ordinaire de la marine le lieutenant, de vaisseau Domingo Ca-ravaca.On annonce de nombreuses arrestations; des .personnalités connues se trouvent mêlées à l'affairé. On signale la disparition de trois Allemands, dont la présence en ville avait été remarquée, LA MORT de George Foasegrive Encore un vaillant qui disparaît ! Un de nos maîtres, un de ceux dont la virile influence, dont la forte action éducative ont orienté plusieurs générations de jeunes hommes, George Fonsegrive vient de mourir. Bonurn certamen certavi : il a pu se rendre ce témoignage, au seuil d'une vie admirable de rectitude, de dignité, de désintéressement, de sens inflexible du devoir. Son existence fut celle d'uïi apôtre et d'un militant : c'est en pleine lutte encore que la mort le frappe. L'espèce de retraite dans laquelle il avait cru devoir s'enfermer dans ces dernières années, la réserve qu'il s'était imposée à l'égard de certains sujets, depuis, qu'en fils discipliné de l'Eglise, il avait fait à l'intérêt supérieur des causes qui lui étaient les plus chères le sacrifice des méthodes qu'il avait mises si longtemps à leur service, n'avaient point mis fin à une activité restée vigoureuse jusqu'à la fin et qui s'était seulement déplacée. Le rôle d'Yves le Querdec paraissait clos : celui de Fonsegrive continuait. Tout récemment, il avait donné au Correspondant une série d'études extrêmement riches de substance et qui présentent, dans un ramassé saisissant l'histoire de l'évolution philosophico-religieuse des quarante dernières années. Leur valeur critique n'est pas moindre que leur intérêt historique ; c'est peut-être par les pages intitulées De Taine à Péguy que l'on comprendra le mieux le mouvement de rénovation religieuse, les conversions éclatantes dont nous sommes actuellement témoins ; c'est peut-être dans ces pages de Fonsegrive qu'on trouvera la critique la plus compréhensive mais auçsi la plus ferme. des systèmes philosophiques qui ont si vivement ému les milieux catholiques : les idées de M. Le Roy, l'imma-nentisme de Maurice Blondel. l'intuition de Bergson. Et, d'autre part, il y a deux mois à peine. Fonsegrive donnait sous le titre : le mariage du docteur Ducros, une suite à ce Fils de l'Esprit dans lequel il avait jadis résumé les fortes idées directrices qui s'exposent d'une manière plus didactique ou polémique dans la série des livres qui s'intitulent : La crise du libéralisme, Catholicisme, et démocratie, la Crise sociale, Morale et Société, Mariage et Union libre, notamment. Ce n'est pas devant des lecteurs du XX" Siècle qu'il sera-if besoin d'insister pour expliquer de quelles préoccupations tout ensemble sociales et religieuses l'œuvre de Fonsegrive est tout entière et, pour ainsi dire, presque exclusivement inspirée. On-les retrouverait déjà dans plusieurs des articles qu'il écrivit quand il collabora à la Gazette de France. Mais c'est surtout dans la série fameuse des trois ouvrages d'Yves Le Querdec. : Lettres d'un curé de campagne, Lettres d'un curé de canton, Journal d'un évoque, -qu'elles se précisèrent et prirent corps. Ces trois livres eurent un retentissement et une influence considérables, les deux premiers surtout. Ils posaient avec line lucidité, une franchise, une bonne volonté parfaites la grave i question de la bonne ordonnance sociale, et. des malentendus redoutables qui rendaient de plus en plus défiants et éloignés l'un de l'autre l'Eglise et le monde moderne. Fonsegrive montrait les méprises sur lesquelles reposait cette suspicion réciproque et cette hostilité tenue pour irréductible. Il indiquait à quelles conditions pouvait se réaliser le rapprochement nécessaire. C'est toute une apologétique d'action. L'effet en fut ..continué ..par l'ensei-, gnement social dont, pendant douze an- > nées, la Quinzaine fut l'organe, et dont Fonsegrive demeura l'âme. Quelles qu'aient été par la suite les vicissitudes de la Revue, et quelque oublieux que l'on soit des services rendus, la postérité, à défaut du présent, devra reconnaître l'efficacité de l'effort de ceux qui se firent, en France, lçs apôtres des idées de. Léon XIII. qui conquirent au nom et à la doctrine catholiques, l'estime des adversaires par l'autorité de leurs travaux, l'indépendance et la largeur de leurs vues, l'énergie de leurs entreprises ; qui labourèrent la rude terre et creusèrent, les sillons où d'autres après eux jetèrent à pleines mains la bonne semence. A ce labeur, ingrat souvent, et qui devait lui apporter à son heure de dures amertumes, l'homme de foi et de devoir qu'était Fonsegrive donna le plus largement son intelligence et son temps. A vrai dire, il lui dévoua toute sa vie. S'il n'a pas donné, comme philosophe, ce que faisait augurer son magistral Essai sur le libre arbitré, èt ce qu'on pouvait attendre du penseur des Essais sur la connaissance, c'est qu'il fut d'abord une haute conscience chrétienne et qu'à un moment où les doctrines religieuses auxquelles il alimentait sa vie intérieure étaient discréditées et combattues âprement, il crut qu'un catholique avait d'abord l'obliga.tion de s'affirmer sur elles, de les défendre et d'en restaurer le crédit. Il fit., à ce rôle de militant et d'apôtre, le sacrifice d'une carrière professionnelle qui s'annonçait brillante, et celui, plus méritoire encore, de son renom et de son originalité scientifiques. Maintenant, il repose dans la paix de la mort. Devant son image funèbre, j'évoque,avec un frémissement d'émotien.le souvenir des longues années passées dans l'intimité de ce ferme et noble esprit qui n'eut jamaij que de hautes visées, et de généreux desseins. Et je sens que l'amitié ne m'aveugle pas quand je salue en lui une des énergies qui ont le plus utilement servi dans ce pays, les deux grandes causes liées de la pacification religieuse et de l'expansion catholique, Raoul NARSY. Les réformés allemands Lausanne, 23 février. — La « Brelsgauer Zeitung » confrme qu'une nouvelle visite de tous les réformés aura lieu, en Allemagne, avant le S8 février. LEURS INVENTIONS A queï moment îes troupes françaises entrèrent-elles en Belgique en août 1914? Les Allemands, après avoir fen-té d'établir — pour racheter les aveux .trop sincères de ieùr chancelier quant à la violation du territoire belge — que c-'é-taienl les Belges qui, d'accord avec les Anglais avaient préparé la guerre, ont imagine qu^. les Belges, -s'étaient entendus avec la Fràa-ce pour envahir l'Allemagne. Ils prétendent pour ce'te, avoir découvert dans uu de leurs camps de prisomnieîrs, un soldat français qui leur aurait déclaré, quelle Ie'.août, le 14S" d'infanterie auquel U appartenait avait été envoyé >de Give'i où il cantonnait - vers la Belgique et qu'il arriva le soir même de ce V août à Yvoir. Un régiment- français en Belgique te 1°' août ! la chose a bien fait rire les Belges qui, de 2 août .au soir vivaient encore dans 'H'-assèranc© qu'avait donnée le jour même au'.XX" Siècle -et au Soir, la -légation alleniœnd'ei [que la. ffleuitiralité benga serait respectée par -l'Allemagne et qui savent que jusqu'au 4 août- la 1™ division de (l'armée belge était placée face à l'Angleterre; que îa 2» était à Anvers; la 3» à Liège vers l'Allemagne; la 4e à Namur et la'5e dians la province de Namur vers la F:rance; la 6° enfin à Bruxelles ! Il est superflu de dire que si la Belgique avait élé liée à la France, ses soldats n'auraient pas été disséminés ainsi aux quaîre coins du -Royaume 1 La vérité est que pas un soldat français ne franchit la frontière beige avant le S août. On- sait que c'est île 4 août seulement que la Belgique — après la violation de sa frontière par des troupes allemandes, aivait fait appel a.u concoure des puissaïi. ces garantes, et de là France notamment. Mais voici, quant, à l'arrivée, des troupes françaises en Belgique, des précisions que nul ne pourra, contester : le G août, au matin, le ministère de la Guerre belge apprenant -que des -renforts allaient, éi 1-3 envoyées par la France à la Belgique, . chargeait un de ses officiers, de remettre à leurs -chefs les cartes topographi. ques indispensables. Dîsons par parenthèse, que la Belgique avait, si bien préparé la guerre contre l'Allemagne, que son état-major était à peu près dépourvu des cartes militaires qui eussent été nécessaires. Au contraire, en 1913, l'Allemagne avait acquis, sous prétexte d'enseignement- de la géographie Je la Belgique dans ses écoles, — le XX'- SU-, de.avait 'souligné.le faiï' en ce.-temps-là — quarante mille cartes drossées par l'Institut. cartographique, militaire de Belgi-que ! . ' .. . - .- Le 6 .août dans l'après-midi, un officier -fut donc chargé d'aller remettre les câr-<tes disponibles aux troupes françaises annoncées. Cet offtâer. le capitaine Brouyèra est précifiémeiit au Havre où il est attaché à l'é-tat-ma-jor de la place- Belge. Et voici, 4a déclaration nette, formelle et- précise, qu'il nous a faite d'après les ■notes officielles ' -ténues par lui et qu'il!: a ■en sa possession : — Le 6 août dans l'après-midi, je quittai Bruxelles dans l-'auto de course -de mon camarade le capitaine des Guides van Lan-gendVMK.k, porteur des-cartes militaires que j'étais .chargé de. remettre aux troupes françaises.. '.''F.ST DANS LA SOIREE DU G SEÏ'l.EMEXT que je rencontrai une compagnie du 14Sf d'infanterie qui venait d'arriver en grand'garde ail sud de Di-nant.■le remis les cartes aux o fi ici ers qui m'en, donnèrent reçus; ces pièces se trouvent au Ministère de la Guerre. Le 148" arrivait de Givet et il ayait fait à pied le. chemin jusqu'à Dinan-f. Dans :1a nuit , du 6, au 7! une -compagnie cycliste- du 13e de. ligne faisait- dans les environs d'Anseremine, la jonction des troupes belges avec les troupes françaises. —Ce -sont- là des faits indiscutalbles, ajoute le capitaine Brouyère, étayés par' des documents précis, formels, qui défient toute-controverse.Le soldat Lanci-al s'est mépris sur fcs dates où il a menti: mais il est, vraiment inouï de vouloir prétendre qu'il y eut des troupes françaises en Belgique avant 1-e S août." au soir. Il -est superflu d'ajouter que toutes les déclarations, .aanraehées à à un ou l'autre prisonnier, ne changeront rien à l'évidente certitude des -faits et aux -té. moignagès officiels les plus solennels, ap-puyés par des documents originaux. LE BRÉSIL ET LA BELGIQUE — x — La cause belge a partie gagnée chez les Brésiliens Mais il faut songer à l'après-guerre Un Belge, qui débarque du Brésil, M. le chanoine Schoenaers, nous fait parvenir sur l'état de l'opinion dans la grande République sud-américaine des détails aussi intéressants que précis. Du même coup, il nous montre une partie, de la tâche que nous aurons û accomplir à l'égard du Brésil après la guerre. Cette tâche consistera essentiellement dans le développement de nos relations commerciales et industrielles avec ce pays, mais nous ne pourrons songer à lui envoyer de la main-d'œuvre et des capitaux : ceux-ci et celle-là nous seront indispensables pour la prompte restaura''on dtt la Belgiçue,

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This item is a publication of the title Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique belonging to the category Katholieke pers, published in Bruxelles from 1895 to 1940.

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