Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique

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s.n. 1914, 25 June. Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique. Seen on 06 June 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/901zc7sp57/
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f JEUDI 25 JUIN 1914 L'UNION DANS L'ACTION VINGTIEME ANNEE — N° IT6 ABONNEMENTS Pour toute la Belgique Un an fr. 9.00 Six mois . . . . . . . 4.80 Troit mois •••«.• 2.SS Gr,-Duché de Luiemb. 20.00 Diiion poitalo. ...... 30.00 Directeur : Fornand NEURAY Edition (6 h. soir) Edition (10 h. soir) Edition JfL (minuit) LE XX SIECLE Téléphones 3643 et 3S83 InstaKl-are omnia in Ohristo Rédaction et Administration : 4, impasse de la Fidélité, 4, Bruxelles ANNONCES Annonces ordin., petite ligne « 0*4# Réclames (3« page), la ligne. 1.50 Faits divers corps • • » 4.00 Faits divers fin. . . » 3.00 Réparations judiciaires » 3.00 Nécrologies . • • « » 2*00 Les annonces sont reçues au bureau du journal 5 centimes le numéro E D I T I ON * La situation internationale I vue en raccourci i i ? S Une conversation avec un diplomate bien informé 0 Nous avons eu l'occasion de nous entretenir récemment avec un diplomate"~*qui, à plusieurs reprises déjà, nous a donné des renseignements intéressants et inédits sur la situation internationale, que ses relations lui permettent de connaître mieux qu'aucun pu-bliciste.Oes renseignements, on va le voir, rectifient sur plusieurs points ceux que les dépêches quotidiennes ont donnés et les déductions que l'on pouvait se croire fondé à en tirer. « Vous avez eu raison, nous dit notre interlocuteur, d'avertir vos lecteurs que la situation internationale, en dépit de certaines apparences, n'avait pas repris son assiette. Elle reste incertaine et troublée depuis l'affaire du Maroc, la guerre italo-turque et les guerres balkaniques. L'Europe se remet difficilement de ces secousses, qui l'ont ébranlée à une profondeur que le public ne soupçonne guère. Présentement, comme le «XXe Siècle» l'a dit, je lui découvre trois points sensibles, trois pc>ints dangereux : les rapports entre la Russie et l'Allemagne, le foyer de compétitions balkaniques, et la question de la Méditerranée.Les rapports entre la Russie et l'Allemagne Ils ont été, un instant, extrêmement ten dus, lors de l'annonce de mesures nouvelles prises pour l'augmentation des forces militaires de la Russie. Cet accroissement de puissance militaire a pris, à un moment donné, l'allure d'un déploiement de troupes ; ou, du moins,certains journaux tant russes qu'allemands et français se sont plu à lui prêter ce caractère. Il n'est point douteux que l'Allemagne en a pris inquiétude, sinon alarme. Les autorités politiques et diplomatiques russes ont beau protester de leur amour de la paix ; elles ont beau être — ou paraître — sincères dans ces protestations ; un fait reste certain, objectivement certain : c'est que la Russie, depuis que son accord avec le Japon en Extrême-Orient coïncidant avec l'expiration de l'accord austro-russe relatif aux Balkans, lui a rendu la liberté de ses mouve ments, la Russie est redevenue singulièrement active dans l'Orient européen. Son esprit d'initiative s'y est réveillé et y a pris, en certaines circonstances, des allures cavalières et agressives. Elle a abandonné la Bulgarie à elle-même à cause de ses fautes et de ses insuccès dans la seconde guerre des Balkans. Elle s'est tournée du côté de la Roumanie^ au juste moment où celle-ci s'affranchissait de la sujétion autrichienne. La Russie cherche quelque chose; elle est en quête de profits et pour cela d'aventures. Parallèlement au renforcement de son armée, elle poursuit le renforcement de son établis sçment naval. En 1912, elle a conclu avec la France une convention stratégique navale, qui fait le pendant de la convention militaire de 1892; la Double-Àlliance est ainsi complétée et portée à son plus haut point d'expression. La présence à Paris, ces jours-ci, de l'amiral Roussine, ohef de l'état-major de la marine, est d'une signification spéciale à cet égard. Il y a, croyez-moi, un effort russe réel vers l'action. L'Allemagne le sait, et c'est pourquoi elle est inquiète. Elle s'en inquiète d'autant plu* que la diplomatie et la finance française comptent parmi les soutiens, et même les moteurs, de cette activité. La campagne de presse qui se poursuit de puis un an ou deux et qui s'alimente de toutes sortes d'incidents peu importants en soi, l'échange presque quotidien de coups d'épingle entre Allemands et Français, n'est qu'un symptôme, une manifestation multiforme et permanente de la nervosité germanique.L'entrevue de Konopicht entre Guillaume II et l'archiduc héritier d'Autriche doit être mise à l'actif du plan de défense et de représailles de l'Allemagne et de la Triplice. On a cru que cette entrevue avait pour objet de régler des questions de politique navale et d'étendre l'action de la Triplice à la Méditerranée. Mes renseignements me permettent ile dire qu'on a fait erreur. En réalité, l'action de la Triplice dans la Méditerranée est, en dépit des protestations italiennes, réglée depuis près de six mois, comme l'ont affirmé le «Times» et après lui M. Clemenceau. Cette extension du fameux traité s'est traduite par l'entretien d'une escadre allemande dans la Méditerranée orientale où l'Allemagne construit et fortifie Ale-xandrette, débouché de son chemin de fer de Bagdad. Au reste, l'objectif essentiel de la coopération des esca'dres de la Triplice dans la Méditerranée est, comme vous l'avez dit, d'empêcher, en cas de conflagration générale, le rapatriement en France du 19° corps stationné en Algérie. La présence des amiraux allemand et autrichien à l'entrevue de Konopicht devait rendre possible certes la mise au point de certaines questions de stratégie ou de constructions navales.Mais c'était là l'apparence destinée à donner le change sur le véritable objectif de la rencontre. Celle-ci était avant tout d'ordre politique et c'est moins la présence, bruyamment claironnée, des amiraux qui en devait fixer le vrai caractère que l'arrivée tardive et discrète du comte Berch-told et de sa femme. En diplomatie, il faut voir plutôt... ce que l'on ne voit pas ou ne laisse pas voir, que ce que l'on voit ou laisse voir. Au reste, n'oubliez pas que la puissance navale de l'Angleterre s'affaiblit sérieusement, ou,pour être plus précis et éviter toute équivoque, la progression de la puissance navale anglaise se ralentit considérablement, minée qu'elle est par la politique radicale : cette progression sera prochainement distancée par celle de la « flotte de combat » allemande. Le moment où cette réalité, cette vérité des choses en train de se faire se manifestera aux yeux du peuple anglais, sera un moment critique. L'attitude de la Roumanie Je vous disais, il y a un instant, que îfl Russie travaillait à s'attacher à la Roumanie. L'entrevue de Constantza entre le T&ai et le roi de Roumanie n'est qu'un épisode de cette campagne de la diplomatie russe. La Russie réussira-t-elle dans ce dessein i | qui doit contribuer à affaiblir l'Autriche-Hongrie dans les Balkans en l'inquiétant tout • d'abord sur la sécurité de sa frontière est et surtout sud-est, relativement mal défendue? Il faudra voir. Le traité austro-roumain qui fait de la Roumanie un satellite de la politique autri- ' chienne expire en 1916. D'ores et déjà, il est acquis que cette convention ne sera pas renouvelée. Mais la Roumanie, d'après moi, ne commettra pas la bévue de changer de chaînes en se liant à la Russie. Elle n'y consentira au pis aller que si la Russie consent à lui restituer, en place de la marécageuse Dobroudja du Nord, la fertile Bessarabie du Sud, qu'elle lui a enlevée au lOongrès de Berlin. En dehors de là, la Roumanie a tout intérêt à se laisser courtiser, sans donner de gages définitifs; la politique d'expectative et d'opportunisme qui lui a déjà valu tant de profits en lui permettant de jouer le rôle d'arbitre des nations balkaniques épuisées, est, pour elle, la politique qui s'impose. ; Ceci m'amène à vous parler plus directe- .j ment de la situation des Balkans. # _ j Voici, en quelques mots, ce que je sais de : bonne source et ce que cela permet de pré- \ voir. Faut-il s'attendre à une guerre gréco= turque? « Elle n'est pas imminente. » La Grèce vient de faire beaucoup de bruit. On a cru que c'était pour une guerre-nouvelle avec la Turquie; je crois plutôt que c'est — provisoirement — du « bruit pour rien » et que la guerre u'est pas imminente. , Car, au vrai, la Grèce est hors d'état, à ce moment-ci, de recommencer la guerre. En effet, le nerf de la guerre, l'argent, lui fait défaut : ses finances sont délabrées et la réorganisation en prendra du temps. D'au-, tre part, son armée non plus n'est pas au i point : la double guerre l'a passablement ; usée; l'outil doit être remis à la forge. M.Ve-nizelos, sans doute, a prononcé des paroles belliqueuses; mais, d'après moi, ce n'est que pour donner une satisfaction morale à l'exaltation de l'opinion publique. La guerre, si elle doit se faire, ne se fera pas maintenant, : pour autant que cela tienne à la Grèce. La Turquie non plus ne veut pas la guerre, actuellement, tout juste parce qu'elle s'y prépare activement. Vous allez peut-être crier au paradoxe, mais ce que je vais vous dire est pure vérité : les défaites balkaniques ont, tout compte fait, plus fortifié la Turquie qu'elles ne l'ont affaiblie. Elles ont concentré la puissance ottomane sur elle-même; son armée, sous l'énergique impulsion d'Enver pacha, et son administration, sous celle des ministres jeunes-turcs, se reforment et travaillent. Le jour n'est pas loin où l'armée turque sera un adversaire plus redoutable qu'elle ne le fut dans la dernière guerre où l'on sait pour quelles causes elle était faible. Quant aux finances turques, elles se relèvent pour les mêmes raisons : la perte de la Thrace et do la Macédoine a allégé le budget turc de charges énormes et d'une cause permanente de déficit. Au bref, la Turquie attend son heure et prépare méthodiquement sa revanche. Elit, ne reste d'ailleurs pas inactive : c'est elle, par exemple, qui fomente la révolte des insurgés albanais auxquels elle prête de ses officiers pour'les diriger au combat et,d'autre part, ello se tient en étroits rapports avec la Bulgarie. Entre Turcs et Bulgares,j'inclinerais même à croire qu'il y a, dès à présent, une alliance ferme conclue. On ne se doute pas, en Occident, des progrès rapides du relèvement de la Bulgarie. Le relèvement rapide de la Bulgarie La guerre a été, à l'intérieur, bien moins désastreuse pour elle qu'on ne l'a cru. Les semailles et les récoltes faites par les femmes, les vieillards et les enfants, pendant que les maris, les frères et les pères se battaient contre Turcs, Grecs et Serbes, ont eu, l'année de la guerre, un rendement supérieur à celui des années précédentes. Le pays n'a pas souffert dans son industrie, n'en possédant pas. Le gouvernement arrivera bien à conclure l'emprunt de 180 millions qu'il négocie : sa trésorerie en sera allégée. De plus, le produit de cet emprunt va servir tout entier à l'achat de matériel de guerre et de chemins do fer, à la construction de routes, etc. Si bien que le pays, d'une vitalité magnifique,sera bientôt dans une situation aussi prospère et forte qu'à la veille de la première guerre balkanique. Or, lui aussi brûle d'avoir sa revanche...Je vous laisse le soin de conclure de ce qu'il va être à ce qu'il fera. » *»* Voilà, rapportée aussi fidèlement que possible, l'opinion de notre interlocuteur. Elle était vraiment trop précise et trop intéressante pour que nous pussions nous croire justifié de la tenir sous le boisseau de la confidence diplomatique... BELGA. liisÉàpirglil Les 'personnes qui '-prendront un abonnement de six mois au XX* Siècle recevront le journal Gratuitement jusqu'au l8r juillet prochain Pour s'abonner il suffit d'envoyer au journal un bon-poste de 4 fi*. S© Vingt-cinq ans d'épiscopat Le Jubilé de S. 6. Mgr StiUemans, évêpe de Gan< S. G. Mgr St'ltemans Le diocèse de Gand fêtera aujourd'htâ ■ apostolique. Le 'clergé et les catholique le jubilé épiscopal de S. G. Mgr Stille-\du diocèse se presseront aujourd'hui au mans. Docteur en théologie et en philoso- tour de l'évéque jubilaire pour lui dit . phie et lettres, prélat domestique de 5. S.,1 leur reconnaissance respectueuse et leur f assistant au trône pontifical, honoré du liale affection. Leurs sentiments seron Pallium, le 24' évéque de Gand a suivi partagés par la Belgique catholique tou ■ avec une admirable fidélité le grand exem- entière. Le XX" Siècle se joint à elle pou ; pie que lui avaient légué ses prédécesseurs présenter à Sa Grandeur l'hommage res au siège épiscopal. Il a exercé sa charge pectueux de ses f élicitations et de son di redoutable avec autant de distinction qut vouement. i de tact et de fermeté, et avec un zèle tout CHRONIQUE DU JOUR MFA CULPA? Au cours du débat qui s'est produit au conseil communal de Bruxelles sur l'annexion des faubourgs, le citoyen Camille Huysmans a extériorisé des pensées royalistes.— « L'annexion des faubourgs, a-t-il dit, est une grande idée. Le roi Léopold II a eu de granctes idées, et cependant la bourgeoisie n'a cessé de les combattre-. C'est à vous dégoûter de vivre en Belgique... » Ah ! le bon, lé grand roi, qui pensait comme M. Camille Huysmans! Sans doute, nous connaissons plus d'une des grandes idées de Léopold II, teJle la colonisation du Congo, les grands travaux exécutés en Belgique, qui furent vivement combattues dans notre pays. Mais le citoyen Huysmans est-il bien sûr que c'est la bourgeoisie qui les a combattues 1 Ne sont-ce pas les bons citoyens socialiste a. le -«Peuple» en tête, qui outragent quotidiennement, aujourd'hui encore, la mémoire du roi aux grandes idées, et qui vouent au mépris public ceux qui vont lui élever un monument digne de lui? Est-ce leur coulpe ou la sienne seulement que le citoyen Huysmans a battue lundi? A NOS LECTEURS Certains de nos lecteurs qui nous envoient leur obole pour des œuvres catholiques font cet envoi dans des conditions telles que l'argent risque de se perdre. Nous avons, hier — ceci à titre d'exemple —, trouvé dans notre boîte aux lettres une enveloppe non fermée contenant des pièces d'argent. On comprend que, par suite des divers transports et classements que subit le courrier dans une administration aussi importante qu'un journal, pareil mode d'envoi soit défectueux. Or, le cas n'est pas rare. Nous prions nos lecteurs, dans l'intérêt même des œuvres qu'ils entendent gratilier, de bien vouloir, tout au moins, fermer les enveloppes contenant des dons. 1O1 DÉM1SSI0N1 Qui l'eût cru"? Voici que le très libéra] ««Matin» d'Anvers tire les oreilles à son co-libéral M. Franck. Celui-ci, conseiller communal de la métropole, dépose de considérables projets de taxes, mais, ciuand on les discute, il fait l'école buissonnière. Le «Matin» estime, avec quelque^ courroux, qu'en pareils moments la présence de M. Franck est indispensable ; il le blâme e1 le tance de ce ohef. M. Franck a pourtant de bonnes excuses. Il doit aller au Congo. Outre que les voyages forment la jeunesse, il est infiniment plus récréatif d'aller découvrir des fleu; nouveaux dans les forêts équator.iales que de frapper de nouvelles taxes les contribuables-électeurs.Mais le <i Matin » est un magister sévère. .« On avait un peu craint, écrit-il en se résu mant, lorsque M. Franck fut élu conseille communal, de le voir absorber par mille autre occupations. Ces craintes semblent se réalise et pour avoir par trop élargi le champ de so activité, notre honorable député se voit, e somme, dans l'obligation morale de choisi entre ses divers mandats. » Démission! Hou! Hou! LES TRAITEMENTS DES MAGISTRATS Certains journaux libéraux trouvent étor nant que le gouvernement tarde à publier a «Moniteur» la loi augmentant les traitement . de la magistrature. ! Le «Soir» explique ce retard par la nécej j site qu'il y a de veviser le traitement de chs . cun des intéressés. La valeur de cette expl: ( cation se réduit à peu de chose, nous écrit-or ' si l'on songe que la loi ne sera applicabl qu'un mois après sa publication et que le ■ magistrats doivent abandonner les trois pre ' miers mois de l'augmentation à la Caisse de veuves. Faut-il donc quatre mois aux «bureaux pour faire le travail de revision des traite ments ? Il semble qu'en présence des considéra tions contenues dans l'exposé des motifs d projet de loi, les bureaux chargés de ce trr vail pourraient y apporter un peu plus d'er train. Voilà ce qu'on nous prie de dire. C'est fai1 Pour l'église d'Vrukami au Japon »o« Voilà quatre jours seulement que nou avons fait appel à la générosité de nos lec teurs en faveur des catholiques du Japo pour la construction d'une église~à Urukam et déjà de nombreuses souscriptions nou sont parvenues. Qui cito dat, bis dat : qu nos amis soient doublement remerciés, e pour leur offrande elle-même, et pour l'en pressement qu'ils ont mis à nous l'apporte] Que leur exemple soit suivi par tous nos le< teurs, et pour célébrer le cinquantenaire d rétablissement de la foi catholique dans len patrie, nos frères du Japon pourront cons; crer une église qu'ils devront à la générosit des catholiques belges, A fr. 5 C Anonyme 2 C Anonyme 10 C X 2 C Anonyme 20 C Anonyme, Bruxelles 10 ( M. Bripoels 15 C M. Emonds, Ath 20 C Oœur de Jésus, embrasez-moi de votre amour 5 C Anonyme 120 C Anonyme d'Assesse 20 C Louvain, Ave Maria ■. 4 ( Anonyme ./rr^ & c , Total fr. 138 C Les Réflexions de M. ÛKAINDQRGE La bonne souffrance 1 -'£'■? ' r > La « Révolte des Anges » — le dernier livre de M. Anatole France — pourrait aussi s'inti-; tuler la révolte de Fauteur contre le christia-misme. Il ricane de la religion du Christ, et lui reproche d'avoir donné à la souffrance un sens divin, une valeur morale, une puissance expiatoire. Selon lui, l'être qui souffre s'amoindrit; 'il augmente la somme du mal dans le monde !... ■Puis et surtout, le christianisme est gênant -pour les raffinés de la vie qui, à l'instar de ' M. Anatole France, sont insatiables de volupté : chargée de fines saveurs. La souffrance ne s'allie pas avec la conception des optimistes. •Arrière donc le Christ qui ne fut que « l'apôtre de la tristesse » ! M. France donne libre cours à ses sarcasmes •en une langue somptueuse, où abondent les • antithèses et qui couvre ses vilains sophismes ' d'un manteau de beauté. Malheureusement pour M. France, la logique ;ne se laisse pas éblouir par le cliquetis de son -langage. Ne dirait-on pas que le christianisme se servit de ruse ou de force pour introduire -la souffrance dans le monde ; qu'il lui fait une place dans ses dogmes et dans sa morale par une sorte d'artifice et par un mensonge à la réalité ? Comme si l'existence de la douleur n'était, pas un fait inéluctable et universel ! Si haut qu'on remonte dans l'histoire, on voit que la douleur cohabita dans la demeure des humains, et ce ne sont pas les fins discours de M. France i qui mettront un terme à son règne. Il faut donc une raison suffisante de ce fait • si troublant et si universel : que l'homme ne peut éviter son lot de souffrance. Toutes les philosophies se sont appliquées à l'explication du problème. La formule proposée par les stoïciens de la 'Grèce antique à l'intention des « sages » compte parmi les plus célèbres. Elle dépasse i de cent coudées la philosophie clinquante do. ; M. France, et les déflorations que lui imposa Maeterlinck dans « Sagesse et Destinée ». Le sage, disaient Zénon et Chrysype, sent la douleur, mais ne la considère pas ; on peut le maltraiter mais non le faire souffrir; insensible aux honneurs et au mépris, il tient la | rancune pour une infirmité et la compassion I pour une lâcheté... Mais la philosophie qu'inventa l'orgueil du stoïcisme fit banqueroute et son superbe dédain , de la souffrance ne fut jamais pratiqué. C'est , que le défi à la douleur est un défi à l'huma-I nité, et les stoïciens eux-mêmes nous ont laissé j l'aveu que leur morale n'était pas faite pour « des hommes, mais pour des dieux et des fiîr> (de dieux ». N'en déplaise au sophiste élégant qu'est M. France, il n'est qu'une seule raison plausible s" du phénomène universel de la souffrance, à - savoir qu'elle est la conséquence d'une faute, £. et qu'elle a la valeur d'une expiation. On se surprend alors à méditer la profonde sentence de saint Paul : t La souffrance est ^ j » entrée dans le monde avec le péché. » r Tout le christianisme est en g-erme dans cette " parole. A sa lumière, on comprend qu'il puisse être bon de souffrir, et par une série de déduc-tions on voit surgir les doctrines de la revci- isibilité des peines, du rachat de la faute, de la Communion des Saints. Si bien que, à le prendre du point de vue purement philoso-n phique, le christianisme est seul à donner un sens acceptable à la souffrance humaine, r I Mais Anatole France ne comprend rien à s pareilles vérités. Il est buté dans la volupté ^ de l'esprit; il vit de l'épicurisme de la forme. n II fausse la notion même de la douleur, puis-r qu'il la confond avec la tristesse. Le Christ fut l'homme des douleurs. En faire avec M. France « l'apôtre de la tristesse » n'est-ce pas le plus , vil des blasphèmes? La souffrance n'est pas sœur de la tristesse. La souffrance est un feu qui purifie, la tristesse un souffle qui dessèche; la souffrance fortifie l'homme, la tristesse le déprime; la souffrance peut être une joie, la ! tristesse ne saurait être qu'un tourment ma-1 ladif. Graindorge. ■ ; BULLETÏM ; PULSYISISJE » —-—»o« — Le « Nouoïe Vremia », qui jouit en Ll Russie d'une auiorité -particulière, prend r texte de la visite prochaine de M. Poin- - carè et de V ordre du jo?tr récent de la Chambre française pour signifier à VAlle- " magne qu'elle a à renoncer à ses velléités de prédominance en Europe et à la manie d'imposer ses volontés. « Ces temps-là sont passésy Dieu merci! » ajoute-t-elle. Attendons-nous à ce que cette notification provoque en Allemagne d'âpres commen taires. A tenir ce langage\ le joiirnal russe cède sans doute à la joie que lui cause la certitud,e aujourd'hui acquise qu'il ne sera pas touché à la loi de trois ans et que l'al-q liance franco-russe ne sera pas ébranlée. i, Mais il convient peut-être aussi de se rap~ s peler que /'échéance du traité de commerce £ russo-allemand approche et qu'il y aura bientôt lieu d'ouvrir à ce sujet des né go-. dations qui promettent d'être fécondes en •- à-coups et en surprises. — Officiellement, rien n'est venu mo-r difier l'espérance et la quasi-certitude é d'un apaisement dans les relations greco- turques. Cependant à Athènes 071 se de-% 0 mande avec quelques arrière-pensées com- 0 ment sera accueillie en Turquie la publi- ^ cation aujourd'hui imminente clu décret q d'annexion des îles de la mer Egée. Aussi 0 la Grèce attend-elle avec impatience d,e 0 pouvoir prendre possession, en dépit des 0 oppositions de la Turquie, des deux cui- q ras ses qu' elle vient d'acheter aux Etats- 0 Unis et qui lui assureraient une supêrio- 0 rite maritime incontestable. Et elle est 0 d'autant plus 'pressée que les cuirassés ^ achetés en Angleterre pat.; la Turquie ter- 0 minent leurs essais. Revision ou Révolution?... » f>î«»T«ï « » Le «Peuple» traite les sujets les plus divers pour en extraire toujours la même conclusion : Revision et S. U. Pour lui tout, dans la nature, démontre, non point l'existence de Dieu, mais la nécessité du pur et simple. Dans son numéro du 24 juin, c'est du militarisme qu'il part pour arriver, après une : série de syllogismes, forme du raisonnement ' que les logiciens appellent sorite, à démori-trer que « la situation est dangereuse » et que le S. Q. s'impose. Voici la conclusion de ses conclusions î « Il faut sortir a tout prix de cette situation dangereuse. Et comment le pourrait-on sans consulter le pays, sans dégager sa volonté réelle par le seul moyen efficace, quand la majeure partie des citoyens contestent les principes mêmes de l'électorat : en réunissant la Constituante, en donnant, le plus tôt possible, la parole au suffrag-e universel. • Donc, le «Peuple» n'en démord pas : il lui faut la Revision... mais avant la dissolution, bien entendu. Quand i] parle de consulter le pays, il se moque du monde puisqu'il tient que le pays s'est déjà prononcé pour la Revision. C'est bon pour les exaltés du «Journal de Charleroi» d'exiger la dissolution avant la Revision. Le «Peuple» n'est pas si bête. Il se souvient de 1912. Il sait ce qu'une dissolution, qui permettrait au pays de choisir entre le gouvernement et le Cartel, réserve à son parti et aux amis et alliés de son parti. Ce qu'il lui faut, c'est la Revision et la 'Constituante. Il les lui faut à tout prix. Regardez-le mettre l'escopette sous le ne* des bourgeois récalcitrants. « Il en est, écrit-il, qui disent : sans doute, le moyen est bon, mais attendons encore. Nous avons bien le temps. Ceux-là se croient des conservateurs ! Qu ils relisent donc l'histoire de l'année 48. Qu'ils se souviennent qu'il en a coûté cher au ministère Guizot pour avoir trop attendu... et qu'il a failli en coûter tout autant au ministère Rogier. » Malheureusement pour lui et pour son es-copette, le «Peuple» oublie une chose ; c'est que son S. U. et sa Revision, loin de gagner du terrain en Belgique, n'ont cessé d'en pendre dans ces dernières'semaines. La plupart des journaux libéraux, jadis si loquaces sur cet article, n'en soufflent plus mot à présent. Même l'«Etoile» laisse entendre que la Revision, tout bien considéré, n'est plus aussi séduisante qu'en 1912. Du côté des démocrates-chrétiens non plus, les désillusions n'ont manqué au «Peuple». Après M. de Ponthière, voici M. Arthur Verhaegen qui déjoue publiquement les ruses des Machia-vels rouges. Les Machiavels rouges s'étaient flatté de rallier à la Revision, tout de suite et sans condition, les démocrates catholiques qui ue considèrent pas comme une intangible perfection nôtre système électoral actuel.Rappelez-vous les caresses, cajoleries et flatteries prodiguées par ces Ramina-grobis à nos excellents amis. Hélas ! ils en sont pour leurs frais de sucres d'orge. Après M. de Ponthière, JVT. Verhaegen déclare, dans un brillant article de la «Revue sociale catholique», que ses a.mis et lui n'entendent pas s'embarquer sur les eaux de la Revision — que M. Buis-set nous pardonne cette audacieuse métaphore — avant qu'un accord préalable entre révisionnistes leur ait donné toute garantie sur le sert de l'expédition. En d'autres termes, les#révisionnistes de droite refusent de faire le jeu des Richelieu du parti socialiste. Là-dessus, fureur du «Peuple», naturellement, qui écume, tempête, menace. Nous osons lui prédire que le pétrole ne.lui réussira pas mieux que les sucrades. Qu'il économise donc ce dangereux liquide. Quand c© ne serait que pour s'éclairer!... :— Il importe de ssiwsgardor les droits de l'Etat dans une capitale agrandie par l'annexion d'un on d@ plusieurs faubourgs. ■ » (^) «. Un confrère libéral nous apprend que, lundi, au cours de la séance du conseil communal, M. le bourgmestre de Bruxelles a déposé, sous la forme d'un projet de loi, une note réglant ^es mesures à prendre dans l'hypothèse de l'annexion à Bruxelles d'un ou de plusieurs faubourgs. L'annexion — ce fut le cas pour l'annexion d'une partie du territoire d'Ixelîes, du territoire de Molen-beek — soulève une série de difficultés pratiques. M. Max, dans sa note, les énumère et les résout, une fois pour toutes, et en un tour de main. Dissolution des conseils communaux dans les faubourgs annexés, élection de conseillers nouveaux pour Bruxelles, situation des fonctionnaires communaux, des administrateurs des établissements charitables, etc. M. le bourgmestre a tout prévu et tout réglé d'avance... Assurément, les mesures proposées par M. Max ne manquent pas d'intérêt; elles pourraient même servir, le cas échéant, de vade-mecum en matière d'annexion de faubourgs. Mais à notre a,vis elles ne résolvent pas la difficulté principale que soulève le pioblème de l'annexion. Administration de la capitale agrandie, fusion des patrimoines, garanties à accorder aux fonctionnaires en exercice ou à la retraite et dont les droits doivent rester acquis, tout cela nous paraît de réglementation aisée. Il serait peut-être plus délicat de régler la situation acquise par dos contrats en due forme passés avec une Intercommunale des Eaux ou avec une Compagnie du Gaz ; mais au pis aller, et quel que soit le désagrément qu'elle en puisse subir dans la gestion de ses régies, la capitale pourrait, à titre transitoire, en continuer le service. Tout cela est de difficulté relative. *** La vraie difficulté est ailleurs. La note du bourgmestre de Bruxelles rentre dans le cadre de notre législation communale. Or voilà qui nous paraît inadmissible. L'annexion des faubourgs à la capitale, la création d'une agglomération unique comptant aujourd'hui plus de 800,000 habitants nous paraît une impossibilité aussi longtemps que des mesures spéciales n'auront pas été prises pour assurer les droits du gouvernement et pour ne pas le mettre virtuellement sous la coupo d'un bourgmestre devenu omnipotent. La difficulté naît ici du fait^ que Bruxelles est la capitale du pays, le siège du Gouvernement et du Parlement. Dans une capitale agrandie

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This item is a publication of the title Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique belonging to the category Katholieke pers, published in Bruxelles from 1895 to 1940.

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