Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique

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15 December 1914
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s.n. 1914, 15 December. Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique. Seen on 18 May 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/7m03x84k3s/
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' 20e ANNEE. — Série nouvel! — N° 34 I.p tiiimArn • 1ft Cftntimps M nrHi 1.41 ripppmlirp 1 Ol PRIX DE L'ABONNEMENT 3 Francs par mois (à envoyer par mandat postal) Envoyer les demandes à L'ADMINISTRATEUR Dr JOUlîNAI 28 ter, rue de la Bourse — LE HAV.'.E Directeur : FERNANDj NEURAY LE XXe SIÉCLE PUBLICilTc» S»ET 1 TE C()KUIESIM)M)AXt li Lc«':* iijsne« <>.r>< IJï'ao ^ii|>))]ciuen(»irc.... il li Aini:in< o.-à divor-ii'w î» forfait. Adresser les 'annonces à I ; AI ) M1M ST 11 AT Kl : H 1) ; .1 ( ) i; UN A 28rue de la Bourse — LE HAVRE T'AI ^«1. y-v,-. « IZtO^ Quotidien belge paraissant au Havre C'est la Belgique qui attire aux Allemands l'hostilité des Neutres njm ^njii Un journaliste américain vient de carac térisar tte façon heureuse la pensée intinit de la plupart des Neutres : « Si un joui , écrit-il, les Allemands nous demandent k raison de l'animosité qu'ils rencontrai cirez nous, il suffira de leur répondre : BEL G1QUE ! ». En effet, ce soui mot évoquen non seulement les atrocités qui ont mi: l'Allemagne au ban de l'humanité, mai; encore la plus flagrante violation du Dnoi qu'un peuple ait jamais commise. Or, au début des hostilités, l'Allemanc orgueilleux, conscient de sa force, certair die la victoire, s'inquiétait fort peu de l'opinion des Neutres. Le Chancelier lui-même, ne voulant pas s'embarrasser d'une longue argumentation, fit au ReLcbstag, le 4 août, une déclaration fameuse qui équivalait è ceci : « Notre moment est venu ; nous agis sons ; nous n'avons pas il nous préoccupe] des droits d'autrui ! » Cette théorie morale n'est pas plus per mise aux peuples qu'aux individus. Ell( ternit à jamais l'honneur de celui qui le préfère. Aujourd'hui que le sort des aranes a fai échouer lie1 plan de Mioltke, la Chancellerie die Berlin s'aperçoit qu'elle devra, contrai rement à ses prévisions, compter avec l'opinion des Neutres. Elle sent bien qu'un jou) ou l'autre, notamment lors des délibéra tions du Congrès de la Paix, elle ne pourri plus tenir au monde entier la dragée hautf et, qu'à côté du peu de force brutale qu pourrait lui rester, elle aura besoin d'uira force morale qui, pour le moment, lui fai complètement défaut. L'isolement moral, que la presse aile mande constate avec amertume, se trouvi être tout à coup, pouir l'Allemagne, plu: terrible que l'encerclement politique qu'elli voyait s'exécuter autour d'elle et qu'elli attribue, avec force malédictions, aux ef farts combinés d'Edouard VII et de M. Del cassé. L'Allemagne se résout donc — et ce doi être pour son orgueil un coup terrible -à solliciter des Neutres une bienveillant attention. Elle a à leur parler, sérieuse ment. Après les déclarations hautaines e tapageuses d'antan, elle éprouve la néces sité de changer de tan et de se' poser eu martyre. Après avoir affirmé que les Fran çais, les premiers, avaient envahi la Bel gique — oe qui a provoqué chez tous le Neutres des haussements d'épaules — ell prétend, aujourd'hui, qu'elle nom plus n'i pas violé la neutralité belge, attendu que 1 Belgique m'était pas neutre, ou, plutô qu'elle ne l'était plus, par le fait qu'ett s'était alliée à la Triple-Entente ! Rien qu-cela ! Thèse nouvelle. Pour la faire admettn par des peuples Libres, par des esprit; moins asservis que ceux die Berlin, il l'ai lait un argument sensationnel. De là, l'af faire Bamardiston dont on parle beaucoui en ce moment. Il serait cruel de priver les lecteurs du XX Siècle de cette histoire d< brigands:. La voici. .% Guidés sans doute par un des leurs, ha bitant depuis longtemps dïtns la capitale belge, par un de ces journalistes-espions qui avaient accès élans nos départements (ministériels, les guerriers allemands onl fouillé avec fièvre dans les cartons poussiéreux die la rue de la Loi. Ils ont trouvé un dossier... Le 12 octobre, l'officieuse Gazelle générale de VAllemagne du Nord publiai! l'une des pièces de ce dossier. C'est un rapport datant de 1906, sur un entretien qui a eu lieu entre le chef de l'état-major belge et l'attaché militaire anglais a Bruxelles, le lieutenant-colonel Bamardiston. Ce! entretien fut exclusivement militaire, nullement politique : le général Ducame a affirmé que l'armée -belge' était prête à défendre la neutralité du pays ; l'attaché militaire lui a donné l'assurance, qu'en cas d'attaque contre la Belgique, l'Angleterre enverrait 100,000 hommes à notre, secours. Que voyez-vous de répréhensible- dans cette conversation ? Le général belge déclare son armée prête à assurer l'exécution. d'un traité comuu de toute® les puissances et approuvé par elles. L'attaché miSilai-re déclare que son pays remplira les obligations qui lui incombent en vertu du même traité. Aussi le Gouvernement belge, pas plus d'ailleurs que les Neutres, ne s'est ému de cette publication df grand gala, avec manchettes, titres et sous-titres fulgurants. 11 s est borné à répondre : « Je suis bien à taise. Tout ce qui a été fait par.le Gouvernement belge était parfaitement licite. Je 1*13 i Al'-lnaorlc au défi ele prouver que la Belgique ait pris un engagement quelconque d'alliance avec la France et l'Angle-terre, ce qui, en effet, eût été contraire à ses devoirs de nation neutre ». La Wilhedmstrasse ne se tint pas pour battue. Le 25 novembre, elle revient à la charge, sans doutje pour relever le gant. Elle publie une nouvelle pièce d/u dossier désormaïs historié : pièce confidentielle, du 23 avril 1912, rendant compte d'un nouvel entretien entre le général Jumgblut.h et le lieutenant-colonel Bridges, respective-ment chef de l'état-major belge et attaché militaire britannique à Bruxelles. Que nous apiprend-t-elle de nouveau ? Rien ! Elle est. essÇncei la reproduction de celle de 1906, savoir : la Belgique est prêle à faire respecter sa neutralité ; l'Angleterre conformément aux traités, la soutiendra si l'occasion s'en présente. Que prouve la nouvelle pièce publiée à ' si grand fracas ? Que, pendant six ans, les j choses sont restées en l'état. Aucun emga-gement n'a été pris par la Belgique ou l'Angleterre. Aucun accord, si infime soit-il n'a été signé. La neutralité belge est restée intacte. Pourtant, au cours de la conversation, le lieutenant-colonel Bridges, rappelant le crise internationale de l'année précédente exprime l'avis que la Grande-Bretagne au - rait, si une conflagration européenne s'é ■ tait produite, .débarqué des troupes en Bel - gique, même si son aide n'avait pas été le quise. Le général belge fait observer qui aurait fallu, pour cela, l'assentiment de le ■ Belgique. Quoi de plus correct ? Riem n'es plus conforme à la politique de droiture in tennationale, suivie par la Belgique depuis son existence comme Elat neutre : la Bel gique s'opposerait avec fermeté à touti force armée pénétrant sur son terrjitoiri sans y avoir été appelée, de quelque côti qu'elle vint. L'attaché militaire croit devoir ensuit) . émettre dies doutes sur l'efficacité de l'ar mée belge. Cette petite armée pourrait m pas être assez forte pour repousser l'en | vahisseiur ? Dams ce cas, dil-il — c'eat-à ! dire si la Belgique était attaquée — l'An gleterre débarquerait des troupes en tou étlat de cause. Mais le général belge a 1; ; riposte prompte : « Nos troupes sont parlai tement à mième die repousser l'attaque s elle se produit ». Où est l'incorrection Quel langage plus noble notre état-majo pouvait-il tenir ? Ajoutez à cet exposé précis qu'aucune dé , libération des autorités civiles n'a eu liei j sur cette question. Songez que l'état-ma.jo , envisageait la solution d'un problème ex J elusivement militaire. Le point de vue po inique n'était, en aucun cas, du ressort el l'état-major. Même si ce dernier s'était mi d'accord avec l'attaché militaire sur le mesures à prendre dans des circonstance données, les Gouvernements anglais et bel ge n'auraient pas été liés. Il n'y avait pa convention politique ; il n'y avait pas, pa conséquent, rupture de- neutralité. La longue publication officieuse, avec I mise en scène des « fac-simile », n'apport donc aucun- fait nouveau à l'appui de 1; thèse ele la Chancellerie. 8 L'officieuse gazette' s'en rend compl " d'ailHeurS', et, îi défaut d'argument de droit ■elle se lance dans um véhément reproch " d'orelrc plutût sentimental : le devoir de 1 Belgique aurait été de prévenir l'Allema gne des intentions britanniques ! 5 La 'dernière cartouche ? Elle fera Ion: 5 feu comme les autres ! Les Allemands ori i eu le grand tort ele prendre les Belges pou l des niais. 15i bons,, si accueillants qu'il t eussient été pour leurs voisins, il aurai : fallu qu'il? fussent frappés de cécité pou , ne pas constater la disproportion entre 1 trafic commercial de la région rhénane e , l'importance du réseau ferré qui y fut cons ; truit ; pour ne pas s'inquiéter-de la tendaxi ce marquée ele tous les auteurs militaire allemands et de la presse pangermianist-, vers une politique d'offensive el un môpri constant des droits des petites nations pou ; ne pas être froissés de cette volonté per ■ sistante de la presse allemande die se mêle de plus en plus die notre vie nationale, i tel point que, dans certaines circonstances elle semblait vouloir elicter la loi à not.n Gouvernement. D'autre part, la France déclassait ses for teresses du Nord, et le peuple' français dans toutes les élections, témoignait de se: sentiments pacifiques par le choix de sei parlementaires. Pour nous Belges, une conclusion s'impo sait : le danger était à l'Est. Figurez-vous, maintenant, un petit pro pwétiaire entouré' ,de 'dieux puissants vai skis, dont l'un est bon enfant, tandis que 1 autre se démène perpétuellement- pour ne croître son bien au détriment d'autrui. Le bon voisin de gaïuch-e lui dit : « Soyez pru dienl; si votre voisin ele droite vous attaque «appeliez au secours, nous aviserons ensemble a parer le coup. An surplus même, s vous n'appelez pas, comme je suis moi-même menacé, j$omhfencitai dès nu'ii voudra vous nuire ». 1 rlle était bien la. situation ele la Belgique dans, ces dernières années. Son. Gou-vernemerrt aurait commis la suprême folie s il s était confie au loup prêt à l'étrangler. Aucun homme de bon sons et de bonne foi songeant à la menace allemande qui pesait continuellement sur notre pa,ys, ne lui fera nf Pas avoir fait à l'Allemagne, u Pf11!. n,nture, des confidences dont elle aurait tiré parti contre lui. En résuim'é, la Belgique a toujours affirmé sa volonté' d'empêcher, par la force des aranes, toute violation de sein territoire, quel que .mit IVnvahixscur. Jamais elle n'à concilia d accord offensif ou défensif dirifié n?^nVeLo0isillS'' iîllP a con'formlé son | attitude réelle au principe de neutralité qu elle proclamait sien. Par conséquent, elle n'a jamais donné à J Allemagne aucun motif d'intervention C'est l'Allemagne qui, la première, a lancé ses troupes en Belgique, d'après un plan mûrement étudié, qui fut divulgué, en janvier dernier, dans une brochure française qui fit sensation et qui se trouve revêtir, aujourd'hui, un caractère d'exactitude remarquable. C'est l'Allemagne qui est oou-paiMe, avec préméditation ! C'est contre elle que doit, se manifester l?aet,ion des Neutres. qu'elle a dédaignés au début de son équupee orrmmelle ! Les Neutres doivent lui refuser toute considération, toute force morale dont elle ressent aujourd'hui l'impérieux besoin pour se tirer d'une situation inextricable, désespéréfe, où l'a jetée sa cupidité;, son orgueil, son amour de la domination ! Cette Allemagne, honnie presque partout en Europe, nous a tout, pris nos biens, notre liberté ! Elle voudrait, encore nous ravir 1 honneur : elle n'y parviendra pas ' -1 T r prêtres belge; assassinés par tes Allemands UNE LISTE SANGLANTE Un de nos collaborateurs a obtenu de l'évêdhjé de Namur la liste des prêtres de ce diocèse assassinés — plusieurs après des tortures effroyables — par les soldats allemands.Devant des faits semblables qui crient vengeance au ciel, que les catholiques allemands s'essayent donc encore à venir vanter la foi chrétienne des soldats de leur empereur et s'efforcent d'engluer certaine opinion dans notre pays ! Tout ce sang innocent de prêtres torturés leur éclabou sse la face. La liste qu'on nous communique comprend les noms de : MM. les abbés Bilande, aumônier à Bouge ; Pier'rard, curé à Châ-tillon ; Patron, vicaire à Deux-Rys ; Hôt-tlet, curé à Les Alloux ; Docq, professeur au collège de Virton ; Poskin, curé à Su-rice ; Piret, curé à Anthée ; Ambroise, curé à Onha^e ; Gaspar, professeur à Dinant. ; Burniaux, professeur à Namur ; Schloegel, curé à Hastière par delà ; Laisse, curé à Spontin ; Gilles, vicaire à Couvin ; Georges, curé à Tintigny ; Alexandre, curé à Mussy-la-Ville ; Glouden, curé à La Tour ; Zendèr prêtre retraité à Ciney ; Pierret, vicaire à Etalle ; Maréchal, séminariste à Maissin et Delcourt, séminariste à Anthée, soit en tout, vingt ecclésiastiques, auxquels il faut ajouter le P. Gillet, bénédictin de l'abbaye de Maredsous, un chanoine pré montré et deux frères convers de l'abbaye de Leffe, près Dinant, ainsi que deux prêtres du diocèse de Tournai tués dans le diocèse de Namur. Ajoutons qu'il manque encore des renseignements touchant le sort d'une dizaine de prêtres disparus depuis l'invasion. Dans le diocèse de Liège, six prêtres sonl . morts victimes des balles allemandes ; ce L sont les curés de Blegny, de Haccourl ■ (Visé), d'Heure-le-Romain," de Hockay, df . Forêt et le vicaire d'Olne. On signale aussi plusieurs victimes par . mi les prêtres des diocèses de Malines ei ; de Tournai. BJos IVEiiiistres M. Van de Vvvere, ministre des Finances, après un séjour de plusieurs semaines en Angleterre, où l'avaient retenu des ques: tions de finance et aussi de ravilaillcrnenl des populations belges, est rentré au Havre dimanche soir. M. Renkiu, ministre des Colonies, revenant du quartier général, où il a rencontré le roi, a repris, lundi, la direction de son département. Les Sympathies pour les Belges aux Etats-Unis Une lettre de Philadelphie, en date du 23 novembre,, nous apprend que les Américains témoignent des plus chaudes sympathies pour les Belges : « Les souscriptions publiques locales s'élèvent à 160.000 dollars et deux navires sont partis avec des vivres de toute espèce. Les enfants donnent le contenu de leur tirelire de Noël, les petits marchands de journaux leur salaire d'un jour. Les plus pauvres donnent pour les affamés d'Europe. Je voudrais que les Belges pussent assister à cela. J'ai vu beaucoup de mouvements de charité et de manifestations de solidarité humaine, je n'en ai pas encore vu d'aussi universel dans sa bonne Volonté. » Ajoutons aue Mme Vandervelde, qui continue sa tournée de conférences, a déjà, d'ailleurs, recueilli plus d'un million de francs pour les victimes de la guerre en Belgique. Pas de paix séparée Aucune paix séparée ne sera conclue : les puissances alliées en ont pris l'engagement d'honneur et des gens qui se battent pour défendre une question d'honneur respectent, eux, les engagements de l'espèce.C'est donc chose entendue et pour ainsi dire scellée. Cependant, c'est sans défaveur que les Belges liront les observations faites à ce sujet par M. Clemenceau, dans 1' « Homme Enchaîné » : « J'entends dire que les Belges et les Serbes auraient tenu à grand honneur de voir leur signature à côté de celle des trois grandes puissances dans le protocole de Londres, prenant le monde à témoin qu'aucune paix séparée ne serait conclue.Quand on sait approximativement dans quelles circonstances cette résolution fut prise et conduite à bien, l'omission ne peut étonner, car elle fut la conséquence naturelle d'une très heureuse et très belle improvisation. Cependant, si l'on considère l'incomparable héroïsme de l'intervention belge et les désastres qui en sont résultés pour ce noble pays, on ne contestera pas que la Belgique ait le droit de faire entendre sa voix au même titre que les peuples qui ont profité de son généreux dévouement. Pour la Serbie, pouvons-nous oublier le rôle angoissant qui lui fut réservé, orsque l'Autriche, agent, de l'Allemag-ne, ui donna le choix entre le suicide par la orce ou par la persuasion ? Et si, l'antre our, elle avait, pu céder aux instances de tienne, maintenant radoucie, qui de nous l'eût profondément regretté ce nom omis le la déclaration de Londres ? Le jour ne >eut manquer de venir où le fâcheux oubli •era réparé. Aucune marque d'estime et de ordiale sympathie ne peut dépasser le but [uand elle s'adresse aux peuples qui ont hèrement payé l'aide qui nous fut don-ée. Ne marchandons rien de nous-mêmes qui n'a rien marchandé de son sang. » llmlittMliiliîoii! Après avoir pressuré toutes nos villes Les « kaiserlicks » vont se mettre à pille] le trésor ele nos provinces. Nous apprenons, en effet, que le gouyer ncur prussien vient d'inviter les députations permanentes à convoquer les conseils pro vinciaux pour le 17 elécembre, à l'effet d( voter les crédits pour le paiement de l'im pôt de guerre de trois cent cinquante mil lions 1... £< futur " roi île Usions " Les Allemands ne doutent de rien. Pou: eux, la Belgique est conepuise définitive ment. Elle leur appartient. Ils en dispo sent. La peau de l'ours, quoi ! Ils assurent que la Belgique restera m royaume... comme la Bavière ou la Saxe mais ils nous donneront un roi. — Qui ? — Le prince de Windisch-Graetz, le gen dre de feu l'archiduc Rodolphe et de 1: princesse Stéphanie, et ils croient ains nous faire un grand honneur. Mais, à par le comioue intense de cette politique dign de buveurs de bière attablés à lëu « stammtisch » dans quelque cave de bras serie munichoise, ne vous semble-t-il pa que les Allemands prennent un malin niai sir à compromettre aux yeux de l'étrari ger, autant que possible, les princes autri chiens ? La maladie de Guillaume 1 Londres, 13 décembre.— Le médecin pai ticulier de Guillaume II, le docteur vo: Medner, a déclaré à un journaliste amér: cain : <( L'empereur a eu seulement un catai rhe ; la fièvre a disparu ; il a pu se leve hier et recevoir plusieurs visiteurs. » Sans doute, l'empereur elevra reste sans sortir quelques jours encore, mais : pourra retourner sur le front dans un semaine on dans une dizaine dp. irmrs .» .. £enr préméditation Ah ! qu'ils éjtaient prôt^, et que cette guerre était, de leur part, préméditée ! Un officier nous cite le fait suivant : L 25 août, à Hofstade, un détachement belg fait prisonnier un cavalier du 3e dragon prussien. Il pleurait à chaudes larmes, ca il s'imaginait que sa dernière heure étai venue. On le rassure, et, peu à peu, i reprend ses esprits. — A quelle classe appartenez-vous ? lu demanda-t-on. — A la landwehr. — Et depuis quand êtes-vous sous les ar mes ? — J'ai été rappelé le 2 juillet. — Le 2 juillet !... Vous voulez dire 1< 2 août ? — Non ! non ! le 2 juillet. Je suis sou: les armes depuis un mois et demi, et le: hommes de ma classe qui résidaient i\ l'étranger étaient tous rentrés le 5 juillet Je vous dit l'exacte vérité. HISTOIRES NÈGRES Au cours d'un djes «plus furieux combat-suir l'Yser, une compagnie de grenadiers après plusieurs heures d'unie lutte héroï que, avait dû reculer après 'des pertes sen si blés. L'ennemi battait des feux de son ar tiillerie la route de retraite et il fallait, pou revenir en arrière, s'exposer aux sJmip nells ou s'en aller à travers les chaanp: inondés. Deux noirs du Congo belge, qui faisaien partie die cette compagnie, ne trouvèren rien idle mii-eux que de recourir au costum< de leurs jeunes années pour affronter l'élé ment liquide. Ils filèrent de -concert, à k brasse, ploin-geant chaque fois qu'un obm sifflait trop près de leurs oreilles. Sans une égratigniure, ils •rejoignirent le gros diu ré giment, où leur premier soin fut de se pro> curer un fusil et des cartouches. Le restée suivit. Un autre noir, soldat dans un régimenJ de Egne, s'était, vaillamment battu sur l'Yser. Son régimeait put prendre un repos bien gagné. Au bout de quelques jours de ce régime, notre Congolais commença à s'ennuyer. Ayant appris que les zouaves se battaient aux environs d'Ypres, il alla trouver son colonel et, se mettant en position, la main .au képi : — Moi, pas content, nia colonel. — Pas content ? Pourquoi ? — Belges plus se battre tout près avec Boches. — Mais tu vas pouvoir te reposer quelques jours. — Moi, plus fatigué ; moi vouloir tout de suite encore me battre. Moi, vouloir aller avec zouaves, yctte canon ! Le colonel se laissa fléchir, on le devine, et le brave noir put contenter son envie. MM. Deschanel et Wilmoite victimes d'un accident û'antomoljile M. Paul Deschanel, qui conduisait à No-gent-le-Rotrou M. Maurice Wilmotte, où il devait présider un conférence de celui-ci en faveur de l'oeuvre du Comité franco-belge. a été victime d'un accident d'automobile près de Rambouillet. M. Paul Deschanel a une plaie nette du cuir chevelu qui fut suturée presque immédiatement. 11 elevra prendre du repos pendant plusieurs jours. Quant à M. Wilmotte. il a des contusions qui semblent superficielles Encore des nouveaux progrès 26.000 autrichiens prisonniers en Serbie - Victoire monténégrine COMMUNIQUE OFFICIEL FRANÇAIS Paris, 14 décembre, 15 heures. Rien d'important à signaler ENTRE L, MER ET L'OISE. Dans la REGION DE L'AISNE, au norc ouest de Soupir, l'ennemi a violemmen bombardé nos tranchées ; nous avons r: posté et bouleversé les siennes. Il n'y a pa eu d'attaques d'infanterie de part et d'aï tre. Notre artillerie a détruit un ouvrag important aux abords d'Aillés. En ARGONNE, dans le bois de La Grue rie. nous avons progressé légèrement à I mine. Pas d'attaefues d'ennemies. Sur les HAUTS-DE-MEUSE, canonnad violente. Les batteries ennemies sembler avoir pu se déplacer vers le Nord. En WOEVRE, après avoir enlevé une I gne de tranchées sur un front de 500 mi très (dans le bois de Morpmare), nos troi pes ont repoussé deux violentes contre-a taaues. En ALSACE, nos progrès ont amené nos tranchées jusqu'à la ligne côte 425, nord de Stenbach-Pont-Aspach-Pont Preneghof-fen et à 1.500 mètres à l'est de Egligen. SERBIE Dans la journée des 10, 11 et 12 décembre, l'ennemi a continué à se retirer sur tout le front. Les avant-gardes serbes ont atteint Vaneki-Bosniak ; dans la direction de Chaba.tz, ainsi que Savlaka et dans celle de Losnick, pendant leur retraite, les Autrichiens ont abandonné de nombreux trophées. Depuis la reprise de l'offensive jusqu'au 11 décembre inclus, le nombre de prisonniers faits par les Serbes atteint 26.000. Les Serbes se sont emparés de 70 canons et 44 mitrailleuses. MONTENEGRO Après deux jours de combat, les troupes monténégrines ont pris Visegrad et rejeté les A iitrir.hipnQ Ho l'an *i-o nôtn rin i ^ r» - ; Le vieux brave Un de nos amis, visitant l'autre jour un camp d'instruction de nos recrues, eut son attention attirée par un vieux sous-officier des carabiniers, petit, trapu, corpulent, poil gris, si jovial, le pas si rapide, la voix si sonore que sa vue seule vous donne chaud au cœur. 11 commandait, nous dit notre ami, aux jeunes soldats, les mouvements de l'escrime à la baïonnette, et ça marchait, je vous l'affirme. Lorsejue les soldats parurent en avoir assez, le sous-officier commanda : » En place, repos ! », et, en sifflotant, le fusil à la bretelle, les m&ins dans les poches, il vint vers nous. — Eh bien ! qu'en dites-vous ? fit-il. Ça travaille, hein, cette jeunesse ! — Mais vous-même !... Quel Age avez-vous donc ? — Moi?... J'aurai bientôt, soixante ans sonnés. Je suis un ancien carabinier de la classe 1877, et, en 1878, j'étais déjà caporal instructeur. — Et vous n'avez jamais quitté l'armée ? — Mais si, mais si !... Je suis un engagé pour la guerre. Je suis de Virton, et, mon service militaire fini, je m'étais installé à Bruxelles. Lorsque la guerre éclata, j'étais négociant en. dentelles à Jxelles, rue du Viaduc. — Et vous vous êtes engagé, malgré votre âge ? — Et pourquoi pas ? Je suis encore solide. Je suis, moi, pour le roi et pour la patrie. J'aime aussi L'armée. J'aime mes supérieurs et la discipline. Je trouve tout ça très beau et très grand. Défendre son pays, mourir pour sa patrie, c'est le se>rt le plus beau, le plus noble, et je l'envie. Voilà. Mais le vieux sergent avait assez parlé. « Garde à vous ! », cria-t-il à ses 120 recrues, qui obéirent comme un .seul homme. — Comment s'appelle ce brave sergent ? interrogea notre ami. — Charles Geoffroy, lui répondit-on. Mais tous, ici, sous-officiers, caporaux, soldats, l'appellent familièrement « Notre père ». Et voilà qui dit bien la vertu de cet admirable pvomnlp. rln nntriotisme. Les Mensonges d'un Reptiliéi LA « KOLNISCHE VOLKSZEÏTUNG PRISE, UNE FOIS DE PLUS, EN FLA GRANT DELIT DE MENSONGE ET Dï MAUVAISE FOI. Le « Tyd », le grand journal catholieju d'Amsterdam, dans son numéro du 5 dé cembre. constate que la « Kolnische Volks zeitimg », le journal catholique de Colo gne, n'insère pas la lettre de Mgr Heyler (epje nous avons résumée ici) sur la fusil lade du curé de Spontin et de vingt-cinc autres prêtres élu diocèse de Namur, ni le •rectification du Père Parys, supérieur de; Dominicains de Louvain. La « Volkszei tung » avait inséré une prétendue lettre d'un Dominicain prétendant que les habi tants de Louvain a vaient tiré sur les trou pes prussiennes. Elle prétendait justifie! ainsi, après coup, le sac de la ville. Le Père Parys rectifie et lui envoie un récit véridique des faits, récit affirmé sous serment. La <c Volkszeitung » — catholicjue ! — jette la rectification au panier et maintient son premier menscxnge. De quelle boue est donc faite l'âme des Bachem, des Dresemann et autres folliculaires reptiliens du Centre allemand ? Et voici ce que répète la « Volkszeitung »: « Dans l'après-midi du mardi 25 août, )) quand, dans toutes les églises, après les » Saintes Messes, l'on, eût encore recom-» mandé la paix et la prudence, on com-» mença à tirer, de ci. de là, de l'intérieur » des maisons. On entendait, en effet, à » ce moment, le grondement du canon et » le crépitement de la fusillade et l'on » croyait que les troupes belges arrivaient. » Comme la fusillade provenant des mai-» sons prenait de l'extension, les troupes » allemandes furent appelées sous les ar-» mes, à 7 h. 30 du soir... » La bêtise élu journal de Cologne égale ici sa mauvaise foi — ©t ce n'est pas peu lire ! A qui la « Volkzeitung prétend-elle faire îroire que les bourgeois aient commencé à •îrer sur les. Allemands après la messe, rest-à-elire au début de l'après-midi, et que es troupes aient seulement été appelées sous les armes à sept heures trente du >oir ? Ln rans-e p.et nntondim Baptême original Dans un village pris du front, où des troupes françaises cantonnent et où végè-tent des réfugiés belges," un enfant naquit — un pauvre petit d'une malheureuse réfugiée. H s'agissait de le faire baptiser. . col'6monie eut lieu en pompe. Le parrain était un officier français ; la marraine une dame de la Croix-Rouge anglaise ; le prêtre un soldat français, abbé du diocèse Bruxelles sous la botte Histoire immorale, niais bienfaisante, des poissons voyageurs •le vais vous raconter l'histoire des pois-sons voyageurs. 11 y a deux mois déjà qu elle ! ■ s est passée, à Bruxelles, mais, vu la dif-J ficulté des communications, elle peut n'avoir point franchi quelques degrés de longitude ou de latitude. Aux temps présents, deux mois de relard sont peu de chose. •le dois vous avertir epie l'histoire des poissons voyageurs est entièrement imino- '• raie, parce que l'on y voit la duplicité et la: lourberie bafouer la candeur et la crédu-: lité. Mais la. victime en fut un chasseur prussien, du 39e régiment de la landwehr. Je pense qu'à l'égard de telle créature, les f. principes de la charité chrétienne compor-j lent une exception. On peut raisonnable- .■ ment refuser el admetlre aue les Allemands sont notre prochain. Ce jour-là, donc, les Allemands occupant :r Bruxelles s'avisèrent de capturer tous les'; pigeons voyageurs. Ils pensaient que ces patriotiques volailles s'employaient à porter à Anvers des messages germanoplio- i-bes. Pour mettre un terme à cet abus, ils emprisonnèrent les pigeons. Mais, dans les corniches immenses du ! Palais de Justice, s'abritait toute une population d'oiseaux échappés, depuis long-i' temps, des colombiers des alentours. Ceux-là restèrent absolument indifférents aux proclamations impérieuses de la « komman-dantur ». Voulant en avoir le dernier mot,; la <( konnnàndantur » chargea les fantas-; sins du 39e régiment de la landwehr, ca-'/ sernés au temple de Thêmis, d'exterminer! ces insubordonnés. Et l'infanterie allemande/ se mit à bombarder les corniches. Je voust demande un peu. ! 11 faut être Prussien pour: imaginer de tirer des pigeons au fusil dej guerre. On connaît la proverbiale adresse des ! ! tireurs teulons. Aussi les pigeons du Palais|; sont-ils toujours en bonne santé ! Le jour de la fusillade, le droguiste Yanj Muysenwïnckel, membre de la police bour-: geoise, aborda courtoisement le chasseur ! Scliweinmeister, en faction près de la bat-! lerie d'obusiers rangée devant le Palais de; .lustice sous l'habile protection du drapeau!-de la Croix-Rouge. — Ah ! dit-il, d'un ton engageant, vous] avez tué les pigeons. Pigeons kapout ! — Ya ! répondit le chasseur Scweinmeis-ter. Kriesgs-pigeons. Militare. Portaient des | lettres nach Antwerp zuin Belgien kom- ! mandantur. — Oui, oui ! lit le droguiste d'un air entendu. Pigeqns.voyageurs. Mais nous avons beaucoup mieux que ça. Nous pouvons com-. muniquer comme nous voulons avec l'état-' major d'Anvers sans que vous le sachiez, j — Ach ! dit l'Allemand, dressant l'oreille. \ Qu'est-ce que c'est ? —- Non. Je ne peux pas vous dire. Vous»-. iriez tout raconter à votre officier. — Nein, protesta le chasseur Sshwein-meister. Nein \ Rien dire. Silentium. Et il il levait deux doigts en signe d'attestation for- jj nielle. Le pervers droguiste fit semblant d'hésiter, puis, dans un brusque mouvement d'abandon,se décida à donner à M. Scliweinmeister des renseignements confidentiels, j — Les pigeons voyageurs, dit-il, c'est un : truc trop connu. Nous avons des poissons ' voyageurs. — Ach l des poissons voyageurs ? Nager 'i ■ — Ya, affirma M. Van Muysenwinckel, nager. Il y a ici, au Palais de -lustice, dans • ' un souterrain, un réservoir plein de pois- i|" sons ele mer. Chaque soir, des espions belges en prennent un, lui attachent à la queue une dépêche laconique et vont le jeter à la Senne. Le poisson, guidé par l'instinct, file m vers la mer. Mais, à Anvers, il est pris • • dans une des nasses qui barrent l'Escaut. La dépêche parvient ainsi à l'état-major. C'est ingénieux, hein ? Seulement, n'en dites S rien. — Ya, ya ! Nein Rien ! Nix ! Et l'imposteur droguiste s'en fut d'un aii innocent. 11 alla s'embusquer au coin de la rue Aux-Laines, surveillant le chasseui Scliweinmeister. Celui-ci, après avoir acquis la conviction •!. que M. Van Muysemvinckel était parti, gra- ^ vil, d'un air joyeux et important, les esca- libers du péristyle et. pénétra dans le bureau i de l'oberloutnant. Deux minutes après, M. Van Muysen- g winckel eut le bonheur d'assister au spec-facle le plus réconfortant. Le chasseui Schweinmeister redescendait les escaliers B' somme s'il eût subi une impulsion posté- H l'ieure et vigoureuse. Il se tenait doulouren- , sement le derrière à deux mains, et son , pauvre gros visage de porcelet déçu exprimait un immense chagrin.

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This item is a publication of the title Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique belonging to the category Katholieke pers, published in Bruxelles from 1895 to 1940.

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