Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique

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13 January 1915
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s.n. 1915, 13 January. Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique. Seen on 05 July 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/sx6445jm39/
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gfWannée. — Sene nouvelle. ■ N° 65 Le numéro ! 10 Centimes Mercredi 15 Janvier t°lS PRIX DE l'ABONNEMENT 3 Francs par mois (à envoyer par mandat postal), Envoyer les demandes à t.administrateur du journal 28 Ui, rie da la Bourse — 1E HAVRE Directeur : FERNAND NEURAY LE XXe SIÈCLE publicite P13TITH CORRESPONDANCE! Les 3 lignes 0.50 Ugae supplémeiitalre..-. O.S51 Annonces dtrenes » forfait j Adresser les annoncée à. ^ADMINISTRATEUR do JOURNAL] 28 te, ne ia la Bourse — IE HAVRE Téléphone tf 1405 Quotidien belge paraissent au Havre frère Jacques... f Dopais le débui de la guerre, conscient rde ses obligations d'organe officieux au f»Sainfc-Siège, VOsservatore roma.no publie en » lté te de chacun de ses numéros un avis disant ceci : u VOsservaiore romano, conséquent avec le' programme de stricte impartialité au re-igard du conflit actuel, qu'il s'est impose de . suivre depuis le principe, publie les télégrammes communiqués par l'agence bte-. tfani au sujet de la guerre, à si'uaple. titre (d'information pour ses lecteurs et sanis as; sumer le moins du monde la responsabilité nies nouvelles y contenues, ni le faire on -aucune manière pour son propre compte. » Avertis par cette publication, insistante, ■les lecteurs de VOsservatore romano rue devaient donc pas douter d'être informés au -jouir le jjouîi* des phases de rincidenit surve-tfïu en Befl^ique à l'occasion de l'a lettre ipasfcorale dru cardinal Mercier. Or, nous avons eu beau parcourir avec (isotin les numéros des 6 et 8 janvier de no-'ifepe confrère romain (le numéro du 7 ne laous est pas parvenu), nous n'y avons trou-«vé sur oes éïvènememts aucune des- inlorma-"teons oui ont été transmises par les agences 'aux journaux dw monde entier dès le 4 jan-itviar. , De cet incidenl qui intéresse, semble-jt-u, «quelque peu le statut de Fépiscopat catho-nïique et l'indépendance du pouvoir spirituel de cette émotion qui agite la conscieiî-<■0 universelle, tant protestante et incroyante que catholique, du texte de cette admirable protestation m de la vérité à la face de l'erreur » parue par extraits à Londres le s6 janvier, et qui a amené clés hommes aussi jpondérés que tes cardinaux Bourae et Omette sortir de la réserve naturelle aux [•membres du Sacré-Collège, VOsservatore -romano sembLe n'avoir rien vu, lu, su, m «entendu... , , l'ivre Jacques, dioamait ; les matines n ont ;{p:c>i>nt 6lé sonnées Nous ignorons ce qu'il a pu dire dans son ! numéro du 7 janvier. En tout cas, i>l continuait encore son som-*me, lors de la préparation de son numéro 8, car il ne contient pas davantage une ligne :snr l'incident. Il-n'a repris sa veille qu'au cours de la journée du 8, pour recevoir du porteur de tàépèches de l'agence Stefaiu et publier diligemment dans son numéro du 0 janvier ton,.. démenti officieux de Berlin : celui ou .}'mi démentait toute V affaire, et la mise aux arrêts du card'mal, et la. surveillance du palais êpiscopal eit l'arrestation de prêtres (pour avoir lu et répandu la lettre pasto-•iral/e. ' Le lenidJemain 10 janvier, redevenu alors •tout à l'ait attentif, il a inséré : je second démenti officieux allemand, -celui de te Norddeuische AUgemeine Zfitwnq où l'en daignait, à Berlin, reconnaître qu il <y avait eu touit de même quelque chose ^a vfeïines, mais où l'on s'empressait d'ajouter que le gouvernement allemand avait ie-jà, amené le cardinal ù, retirer « spontanément »: sa lettre ; 2° la note officielle déclarant la nouvelle «le l'arrestation et des internements « com-u)lètement sans fondement ». Quant à î-a lettre pastorale, elle-même, •rien toujours, pas.un extrait, pas une cita- ^s lecteurs exclusifs de VOsservatore romano — s'il en existe ? — auront dû cer-teinemetnt, se demander s'ils n étaient pas Je jouet d'une mystification, et sa-, réellement, il y avait jamais eu une lettre pastorale quelconque écrite à la Noël 1914 par Pareilevèque de Malines. Pendant ce temps le Tyd\ le grand or-gane hollandais q-ue nul ne suspectera ni lâ'inditierènce. àr là cause catholique, m de partialité pour les Belges, et qui reçoit de iBeLuiquc des nouvelles généralement sures, sà'a pas cessé de maintenir imtégralemen ^exactitude de ses informations. Lui aussi, comme VOsservatore romano ©st., par programme, un observateur pro •tessioTÏnel clés choses qui intéressent- la vie catholique dans-le monde. Il e* mêmej pn-naissant à Amsterdam, observateur pin.-'rapproché que quioo'nqiue (ics faiits qui! nious occitôent. Ce sont deux types d'observateurs neu-: ilrëK et catholiques. Seulement, le Tyd est un observa.teur Miandais ; l'autre un ohsai vateur romain. Cela fai-W comme dirait l'aulne, dans a ' f ira tique de Pimpartiaiité, une différence.. F. P. P. S. — Ilerurn !... Dans le numéro d( i'OsserciUore romano du 10 janvier, il n > 1 a pas de trace non plus du télégramme di roi Albert au Saint Père au sujet de la lettre ipaslM'a'le de notre cardinal et de l'affron infligé à un prince de l'Eglise par l'occupau1 nie la Belgique. Par contre,. nous y trouvons reproduite î in extenso^ sous la rubrique ci Nos informa js lions », la réponse (ta sultan de Constanti i »ople ii la proposition pontificale sur l'é change des prisonniers die guerre invalides Les doux télégrammes, celui du Roi de 1; i iBofcïicatholique, et celui du Padischah |. isont coiiorwlant datés, l'un et l'autre, di [ 7 janvier 1915. Il faut croire qu'à présent te [ 'nouvelles télégraphiques mettent plus d,< [ temps à parvenir à VOsservatore romani [ de f urnes que de Stamboul... v w /nrjN. tm /IT3W Ca P^tscbc " Kttlfer " en action dans k £mb@iir§ 1# Le Luxembourg belge a été, certes, Vun> Mes provinces les lUus éprouvées de notr | "pays, tant par la guerre que par les atro cités allemandes. A raison de son éloignement, nous som mes restés longtemps sans nouvelles d 'cette province. Demain, nous aurons la bonne {ortu>le d commencer la publication, en feuilleton d'un récit vivant et dramatic{ue, que non tenons dhine source absolument authenl. \ que, sur les conditions de vie dans 1 Luxembourg et sur les hauts laits de l [ Kullur )) dans nos Ardennes. llllllllIÉ -lia Mil lit, Un interview de M. Jacques Piou Président de « l'Action littérale populaire » (De notre correspondant particulier) Paris 11 janvier. — Dans le hall d'un grand hôtel de la rive gauch^ un hoMie est plongé dans la lecture du « XX Sl**rl6 ^ C'est M. Jacques Piou, député de la Lozère et président de l'Action libérate populair^ — C'est sans doute la lettie du cardinal Mercier qui vous intéresse si vivement, mon cher président ? Vous l'avez dit. }{t. puis-je vous demander ce que 's ous ~^Je panse que le cardina-l-arclievêque de Malines a rendu aux catholiques français un service aussi grand que le roi des Belges à la France. . . r, ^ — ! -i formule est lapidaire, mais vous seriez bien aimable, mon cher président, de développer un peu cette appréciation. — L attitude héroïque du roi des Belges a peut-être sauvé la France d'un désastre irréparable. Son peuple et lui ont droit a notre éternelle reconnaissance. Le cardinal Mercier a .porté si haut, devant l'univers le prestige de la pourpre, le prestige de 1 epas-copat que les adversaires de nos croyances religieuses eux-mêmes sont obliges de s incliner, que les indifférents sont frappes d'admiration et ne peuvent s'empêcher de s'exclamer : « Nous avons sans doute méconnu une religion qui a de tels ministres. » Déjà, la guerre avait provoqué une modification profonde de l'opinion publique au point de vue religieux. Celle-ci s'est émue de voir les Prussiens s'acharner avec une rage particulière, en France et en Belgique, contre les prêtres. Elle a été remuée par le courage des. prêtres aumôniers, des prêtres brancardiers, des prêtres combattants.Combien de préjugés ont été dissipés par ces flots de sang pur si généreusement et si simplement versé. L'opinion pu*.que na pu rester indifférente devant le spectacle que donnaient nos religieux exilés. Au premier appel de la patrie, ils sont accourus des plus lointains pays. Et nos religieuses, ont- . elles fait assez bonne figure ! C'est par centaines crue l'on compte les sœurs Julie. Dans les régions occupées par l'ennemi, quels sont les hommes qui se dressent avec le plus d'autorité et non le moins de courage entre : les envahisseurs et le peuple ? Ce sont les ; évêques et les curés. L'attitude du cardinal-archevêque de Malines achève de transformer l'opinion publique. Ah ! c'est qu'elle est vraiment admirable cette lettre, admirable de courage d'abord. d'élévation et de dignité ensuite. Son langao-e rap.oelle celui de saint Ambroise à l'empereur Théodose, quand ce prince eut ordonné le massacre de Thessalonirrue. Comme Tbéodose, Guillaume TI a les mains couvertes de s^ng. Mais celui-là se repentit, tandis nue celui-ci n'a- qu'un souci : faire tifrftëj les voix qui osent s'élever contre ses crimes. « .Te voudrais crue la lettre du cardinal Mercier fût reproduite par tous nos journaux, traduite dans toutes les -l^nsrues. Corne catholique et comme Français, je lui crie : Merci ! » TVftti.da^t plus d'une heure, M. Jacnues Piou me relut et me commenta les principaux <passa.ff.es de la lettre n^storale et, dans son admiration, il ne cessait de répéter : <c Quel langage ! Quel évêque ! » a. v8rey. PQUfiggEiH liais la sentence ïniq'je de ljège Nous avons annoncé, hier, la condamnation aux travaux forcés à perpétuité, par le "conseil de guerre allemand de ce deux officiers belges, le général en retraite Gustave Fivé et le lieutenant Gille. On connaît aujourd'hui les « raisons » de cette ; sentence'inique. Ces officiers belges étaient accusés, d'une part, d'avoir aidé cles volontaires belles à franchir la frontière hollandaise pour rejoindre les armées alliées ; d autre part, d'avoir tracé des cartes représentant les fortifications que les Allemands exécutent ; actuellement dans la vallée de la Meuse. i^iK-ud on demanda au général r'ivé s'il ' était vrai qu'il eût aidé 35 volontaires à ' franchir la frontière, il répondit courageu-" semant : « C'est exact. J en ai môme aidé 1 350 », et il ajouta : « Je demande au conseil J de guerre de me condamner à mort, afin de ne pas être envoyé dans une forteresse f allemande ». ' Le général Gustave Fivé a été transporté à Glatz. Quatre civils, poursuivis sous le même ï chef d'accusation, ont été condamnés à des 5 peines de prison variant de 3 à 5 ans. Les Allemands déploient les plus grands efforts pour empêcher les enrôlements de soldats belges : ils les craignent donc beaucoup ? C'est ainsi que la « Gazette de l'Allemagne du Nord » a publié, dans un de ses récents ) numéros, la dépêche suivante datée de » Bruxelles : « Etant" donné les nouvelles tentatives du gouvernement belge pour recruter des Bel-l ges et les incorporer dans son armée, il est 3 bon de rappeler une fois encore que par " j des ordonnances du gouverneur général de Belgique tous les ordres et toutes 'os dispn-^ I sitions de l'ancien gouvernement belge sont ; annulés. Ainsi qu'il a été annoncé par voie d'affiches, tout Belge qui essayerait de'don-' ner suite à une pareille invitation s'expose ' à un très grave châtiment. S'il réussissait s à s'évader, ses proches parents seraient rendus responsables de sa conduite. » 8 Malgré tout., c'est le devoir imprescrip- 1 tible de tous las jeunes belges valides de reioindre notre année et tous les jours 3 nous apportent la preuve que nombreux 2 sont ceux qui le comprennent. Attaques allemandes repoussées J Lutte acharnés à Perthes PILLARDS SURPRIS EN LORRAINE ♦?< * * i* * * ♦> *1' * * COMMUNIQUÉ OFFBCÏEL FRANÇAIS Paris 12 janvier, 15 heures. DE LA MER A L'OISE, canonnade intermittente, assez violente en quelques points. SUR L'AISNE, autour des tranchées conquises par nous les 8 et 10 janvier, l'ennemi a prononcé, au cours de la, journée d'hier, plusieurs retours offensifs que nous avons repoussés et nous avons gagné de nouveaux éléments de tranchées. DE SOISSONS A REIMS, duels d'artillerie. Nos pièces lourdes ont contre-battu efficacement les batteries et « minenwerfer » allemands. EN CHAMPAGNE, clans la région de Souain, tir précis de. notre artillerie sur les pisitions adverses. .PRES DE PERTHES, le fortin situé au ."il», .^*c"5f-- .>1^1 ^SSS>^ 'Nord de la ferra» ée Beauséjour a été le théâtre d'une lutte acharnée. L'ennemi est parvenu a établir une tranchée à 1 inférieur de l'ouvrage do-nt nous conservons le saillant. La lutte continue. DE L'ARGON NE A LA MEUSE, rien à signaler.SUR LES HAUTS-DE-MEUSE, deux attaques allemandes, l'une au bois de Con-senvoye, l'autre au bois Le-Bouchot, ont été repoussées. • AU SUD-EST DE CIREY, sur Vezouse, un de nos détachements a surpris et mis en fuite une compagnie allemande qui pillait le village de Saint-Sauveur. DANS LES VOSGES ET EN ALSACE, journée calme. Le mauvais temps et la neige continuent. k. M ^ :-<r» —i "r*>- Lu roi Alrl et te Ecanflinaras Une dépêche de Copenhague annonce que le journal « Politiken », organe du gouvernement danois, a reçu du roi des Belges le télégramme suivant, en remerciement des secours fournis par les pays Scandinaves aux réfugiés "belges : « Je suis très touché par votre télégramme exprimant des sympathies pour la. Belgique. La Scandinavie a contribué beaucoup à atténuer les souffrances de mon peuple qui eut confiance dans les traités et qui loyalement a fait des sacrifices pour l'honneur. J'apprécie particulièrement la gr~nde sympathie . des pays Scandinaves. L'histoire glorieuse de la Scandinavie prouve qu'un grand esprit d'indépendance ani- ; nie les nations scandinaves. Veuillez bien transmettre mes remerciements aux généreux donateurs. » £es sympathies roumaines * ° pour la Bdgique Les membres de la presse roumaine ont. -offert jeudi dernier à Bucarest un grand-banquiet en l'honneur die notre confrère, le député Georges Loiaiid, qui vient de donne ;■ là bas unité série de conférences qui ont fait acclamer la Belgique .par les Roumains. Au cours de ce banquet, où M. Lorand lit ressortir l'a patriotique attitude de la presse belge, a eu lieu urne grande manifestation en laveur cîe la Be'ugi jue, du roi Alibort et de la" Triple-Entente. On a protesibé contre la violation de la neutralité belge et_oon,lre les violences et les atrocités \a Item an des. M'M. FiHpesco Granidistiean'Us" le dlocteur Tomas Ionesco, G!':'rcu, président clie J^Aasccriiaition de la pressie et beaucoup' d'autres ont parié de rentrée prochaine de la Roumani 2 en cam-paigne pour la réalisation de l'idéal natio-na.l.A la suite du discours de M. Lorana1, 1 assistance chargea le président de nous adresser le télégramme suivant : » L'Asstocialf.on de la Presse -oum iine. fêtant en un banquet votre grand patriote Georges Loraind, m'a ohargé do vous en-voveîr un sal)iit fraternel pour la presse bel^ge, souhaitant sa prochaine rêintégrationi daiiis' la Belgique victorieuse. <( Le président, Alexa-nder Tcusuro ou. » Une belle lettre Nous avons reçu la- belle lettre que votoi, où l'héroïsme d'une mère est digne de 1 héroïsme de son fils, tué. au champ d honneur : <t Monsieur le Directeur, « Etant abonnée à votre journal, je vois combien cordialement vous aimez à y parler des ( tiers défenseurs de notre pauvre patrie. . ii Venant de recevoir une lettre du lieutenant nui -commandait la reconnaissance où mon cher et vaillant f'|« a trouvé la mort *es détails sur ses derniers moments, et j'ai pensé que, peut-être, vous voudriez insérer, dans le « XX" Siècle », tes uiciques lignes nue voici, et que je copie textuellement. Elles disent la vaillance dont il a fait peuve et dont je suis, dans mon immense chagrin, légitimement fière. « Nous apprenons les détails ci-après sur la mort glorieuse, au champ d'honneur, du marécliat-des-logis Raymond de Maret, du -2" escadron du 2® lanciers de l'armée belge, tué le 6 septembre 1911 . en faisant héroïquement son devoir de soldat. A la tète •de sa section, il a maintenu ses hommes à leur poste sous une g-réle de balles, en leur donnant l'exemple de la plus grande bravoure, et sa dernière parole, alors qu'une balle venait de le toucher au-coeur, fut .i J'ai mon compte, mais no vous occupez pas de moi, continuez à tirer ! » .i II riait a.gé de 21 ans et demi seulement., et était le fils aîné de M. Gaston de Maret-, de Liège; et de Madame née Valentine Ca--pitaine. ' n P,ece\07, Monsieur le Directeur, l'expression de mes remerciements anticipés et celle-dé mes-sentimnts distingués. « V.de MARET, d 9 janvier 1915. n LE CARDINAL MERCIER ET LES ALLEMANDS L'impression a roIVie (De notre correspondant particulier) Nous avons demandé û. notre correspondant romain de faire part aux lecteurs du « XXe Siècle » de l'impression causée à Rome par l'attitude des autorités allemandes vis-à-vis du cardinal Mercier. Notre correspondant nous adresse l'intéressante lettre jue voici : Rome, le 8 janvier 1915. La grande ïigiire âeïaat tapciie tous s'inclinent La nouvelle que le cardinal Mercier aurait été arrête par les Allemands a été répandue à Rome, le jour de l'Epiphanie, par le « Piceolo », édition de midi du « Giornale dTtaliia ». Je ne vous cache pas que personne n'y a cru d'abord. En ce moment où elle est démentie par Berlin, le scepticisme chez plusieurs, a changé cle forme : ceux-ci traduisent instinctivement « démenti » par « contre-ordre ». La sottise, en effet, eût été énorme. L'opinion catholique — et surtout l'opinion romaine — n'eut pas accepté facilement que 'a police allemande mit la main sur un cardinal. Et le cardinal Mercier est, parmi tous ! les cardinaux non italiens, la figure la plus connue et la plus vénérée. Il est, pour le grand public, par antonomase, <( le savant cardinal ». Tout le monde sait l'amitié qui l'unit au cardinal Maffi, le plus populaire des cardinaux italiens. Personne n'a oublié l'étroite communauté de pensées où il était avec le cardinal Ram-' polla... Les plus éminents parmi lés catholiques italiens — nommons M. Tonjolo — s'honorent, avec une légitime fierté, de 1 affection et de la confiance que leur manifeste le cardinal Mercier. Parlant l'italien, très attentif au mouvement intellectuel de ce ; pays, l'Archevêque de Malines a parmi les universitaires italiens droit de cité. Son arrestation donnerait un coup décisif aux dernières sympathies, germanophiles. En Italie, connue en Belgique, la réputation du grand cardinal ne s'arrête pas au seuil du monde où fréquentent les intellectuels. Ce prince de l'Eglise a su se montrer, durant ses divers séjours à Rome,si accueillant pour les gens du peuple !... On n'oubliera pas de sitôt, au quartier Tiburtmo, sa visite aux ouvriers qui avaient travaillé à la construction de l'église de 1' « Imma-colata », le soir où ils en fêtaient l'achèvement par un banquet populaire. Quand votre cardinal arriva parmi eux, on voulut le conduire à une place d'honneur : « Non, non, protesta-t-il, vous me ferez bien une petite place parmi vous, mes bons amis ». Et.il s'assit entre deux ouvriers. Ces traits-là, laissent une trace profonde dans la. pensée dLi peuple. Aussi cette simple petite phrase : « Les Allemands ont arrêté Mercier, le cardinal cle Malines », deve-nait-elle, en passant de bouche en bouche, l'équivalant d'une victoire. Je vous prie de croire que ce n'était pas une victoire pour la cause allemande. Depuis deux jours, le public italien attend en frémissant des nouvelles plus certaines. Il a lu dans la grande presse des extraits du mandement incriminé. Je n'exagère pas en disant que la figure du cardinal en a grandi encore : on l'avait vu, au temps du Conclave, si calme et si magnifique en sa douleur. Tout le monde se le représente traçant tranquillement les lignes si sages et si courageuses qui ont dépln aux autorités allemandes. Il y prêche le calme et. recommande de laisser aux soldats le soin de •hasser l'envahisseur. Il y rappelle aussi, ;ans doute, qu'il n'y a en Belgique, d'autres nouvoirs légitimes que le Roi et le Gouver-ientent belge. Mais alors, se dit-on à Rome, -"I est donc vrai nue l'Allemagne prétend farder définitivement la Belgique sous son joug ?... M. FIDÉLY. ,e LiueffiMurg neige serait-il œnacé de famins ? s ( < Nous recevons d'un de nos amis, resté ' m Belgique, ces notes peu rassurantes sur ( e sort de la population de la province de Luxembourg et des Ardennes. Peut-être est- i t quelque peu pessimiste ; espérons-le. Les dernières nouvelles des Ardennes ne ' 5:oni guère 1 (assurantes. Depuis l'ouragaui du [iwia u août, lé jjays vit a-ans lui eu. ine relatif ; dans le ,-^uu, où ion emenu perpè-tuen-ament le canon de l'Argjuue, les roui'.s soui siuonnees de troupes de renforts, de convois de JÎiessès, de trains de vivres ei de munitions, et les règlements édictés pa" ! autorité militaire allemande sont très sévères ; dans le Nord, l'on est beaucoup plus à 1 aise. Mais partout l'on redoute la famine. Pendant deux ou trois mois l'on a pu recevoir du sucre, du café, du pétrole et de la farine du Grand-l>uehé de Luxembourg, mais disait aujourd'hui qu'à son tour ce malheureux coin de terre a supporté le poids de lourdes réquisitions, et qu'il crie misère. Quelques convois de farine expédiés de Bruxelles n'ont pu procurer qu'un soulagement temporaire, e.t les personnes de cceur qui ^occupent de ces moyens de ravitaillement, découragées par les difficultés créées à plaisir par l'autorité allemande, se trouvent devant une tâche surhumaine. Au temps où l'on obtenait encore des passe-poi'ls, il fallait un mois de voyages et de négociations pour mendier deux ou trois wagons do farine ; depuis le 1er décembie, les Allemands refusent les passeports môme aux personnes chargées du service d'alimentation. Ces dernières, courageux compatriotes qui ont entrepris la plus ingrate des tûches pour donner du pain à la Belgique, pourront affirmer plus tard — et prouver — que tout ce qui a été affirmé et promis par les Allemands au sujet du ravitaillement de notre pays n'est que mensonge et duplicité ; , que l'autorité militaire allemande a mis les entraves les plus étroites au service des "subsistances ; uue les formalités de toutes sorlcs ont été multipliées &. plaisir pour rendre inutiles les efforts des ministres d'Espagne et des Etats-Unis et paralyser l'organisation des secours ; que si les teutons se montrent aseez accomodants dans deux ou trois grandes villes où ils ont à redouter le soulèvement d'une population ouvrière désœuvrée et affamée, ils prennent leur revanche dans, le u plat pays « dont 'a voix ne-peut être entendue ; ,;u enfin les violateurs de notre sol après la cn:iqnfto n'o-nt voulu qu'une seule e.iose ; aflam'-r la Belgique et réduire sa p.ipuianon à merci. Dans le Sud du Luxeniijjou-g, lrs a ie-mands ont exigé un recensement exact de la production annuelle de pommes de terre ; la récolte achevée, ils ont réquisitionné tout ce qui, dans les conditions ordinaires, était destiné à ia vente, ne laissant a chaque famille de cultivateurs qu'une provision à peine suffisante pour l'hiver. Premier résultat : ceux qui ne cultivaient pas la terre n'ont qu'à së serrer la ceinture. Depuis, les Allemands se sont aperçus sans doute que le pays était encore trop riche. Nouvelles réquisitions de pommes de terre, cette fois pour l'entretien des troupes d'occupation. Or, ces troupes d occupation sont très nombreuses en pays gau-mais, à cause de l'importance des voies ue communication. Résultat total : les villages qui ont 1 a-vantage de loger des u Kommandantur i> de lignes sont dans la disette ; les autres villages le seront bientôt, ou le sont déjà. Même aventure avec les bestiaux,, qui étaient très nombreux, surtout en pays gaurnais. Mais ici la: situation s'aggrave encore du fait que la seconde récolte des foins a été peixlue, et que tous les fourrages ont été réquisitionnés., Alors il a fallu abattre tout le bétail épargné par 1 envahisseur, le prix de la viande s'abaissa dans ués 'proportions extraordinaires : vers la mi-novembre, à Neufchàteau. un kilogramme de viande de. vache se payait 1 fr. 40 : une dérision. Mais aujourd'hui, tout le beta.il a peu près est abattu. Plus de lait, plus de beurre, plus de viande. Quant aux rations de pommes de terre et de pain, elles, sont de plus en iflus réduites. . , Dans ce pays dévasté, appauvri, affame, nous craignons qu'il ne se prépare quelque drame immense de la îai-m ou du désespoir et que les massacres de Tint.igny, d'Ethe et de Latour ne soient rien à cAJe de l'agonie concertée des quelque ^.00.000 Luxembourgeois restés dans leurs foyers. Les désertions allemandes POUROUO! les allemands ferment la frontiere hollando-belge Est-ce que, vraiment, les soldats du kaiser auraient reçu l'ordre de fermer la frontière hollando-belge dans l'unique but d empêcher des parents d'aller retrouver leurs enfants, des femmes leurs maris ? _ Détrompez-vous, nous dit un ann arrivant de Belgique, la raison qui a incité les Prussiens à prendre d'aussi sévères mesures est bien plus impérieuse ; il s'agit essentiellement pour eux de mettre un terme o l'épidémie des désertions qui, depuis les batailles de l'Yser, sévit, terrible, parmi les soldats du kaiser. , ,< Vous en aurez une idee précisé lorsque vous saurez, nous dit notre ami, et il tient le renseignement de source sûre, que, de la mi-novembre au 15 décembre, il y a eu, rien que du cûté des soldats casernés à Bruges, plus de onze mille désertions. « Evidemment, on n'a pas donné pareille raison aux hommes chargés de garder la frontière. Us ont ordre d'empêcher « quiconque » de passer et de tirer « sur n'importe qui ». même sur les femmes !... * « Et ifs s'en acquittent avec brio 1 » m h ui mm On nous écrit : « Les « Taube » recommencent à voyager »ur nos villes. A nouveau des bombes sont ancé-es exprès pour frapper cles femmes et les enfants ! « C'est une chose effroyable, vraiment» lue la guerre ainsi dirigée de sang-froid :ontre cles non-combattants. « 11 y a un moyen de mettre un terme à. tes horreurs. On hésite à y recourir. » Mais l'expérience n'a-t-elle pas assez luné et ne va-t-on pas se résoudre enfin à iser de représailles ? « Pour le boy noir, à la cervelle obtuse et lui joue au blanc son maître cent tours Dendablie3, la méthode de rigueur est ohosa ndispensable : la chicotte est seule à pouvoir lui inculquer, au début, l'idée de la nécessité d'obéir et d'avoir une conduite rangée. « Les Allemands, en dépit de leur culture, ont gardé une mentalité analogue. Pour eiux, la force, la dureté seules comptent. Seules, elles constituent des arguments. (« Or les alliés commettent l'erreur de proclamer comme un principe indéfectible de leur conduite que jamais leurs avions ne visent les populations civiles ; que, respectueux du droit des gens et des lois de la guerre, ils se- font une règle de ne bombarder jamais que les ouvrages fortifiés. C'est beau, mais c'est vraiment devenu par trop naïf. Il est intolérable qu'une telle longanimité persiste en présence du fait que dea « Taube », partis du territoire belge, près de Bruges, s'en vont, presque chaque jour, tuer des malheureux et inoffensifs civils à Furnes. à Calais ou à Dùnkerque !... « Veut-on, oui ou non, mettre un terme & ces meurtres ? « Eh bien ! qu'on en vienne, et sur l'heure, à parler aux Allemands le seul langage qu'ils soient capables de comprendre et qu'on leur dise : « Si un seul u Taube » vient encore ieter « une seule bombe sur une ville non défen-« due ou sur des agglomérations de non comte battants ; si une seule bombe atteint en-« core des femmes et des enfants, des esca-« drilles d'avions partiront de Belgique, de « France, d'Angleterre, iront survoler des « villes allemandes et. choisissant un jour « de marché, jetteront leurs bombes sans « pitié sur les'maisons et sur la population «.civile. » « Œil pour œil, dent pour dent ; telle doit être, à partir de demain,!adevise des alliés. « Et nue l'on ne parle nas de pitié, , d'humanité !. L'humanité n'esc pas due oui se comporte plus cruellement que les bêtes. » Nous comprenons _ l'indignation de notre correspondant.- Mais des armées civilisées pourront-elles jamais se résoudre à massacrer cles populations civiles sans défense, par esprit de représailles, si justifiées que puissent êtr« | celles-ci ?... "i POINOARE DANS LE NORD le drapeau des fusiliers marins Le président de la République est allé à Nieuport remettre aux fusiliers marins le drapeau qui vient de leur être donné. Au retour, M. Poincaré s'est arrêté à Ha-zebrouck, où il a été reçu par les autorités locales et les officiers représentant l'armé* française et l'armée anglaise. M. de Broquêville au Havrs Le clief de cabinet, venant de Dunkerque> via Paris, est arrivé à midi à Sainte Adresse. L'ARRIVÉE DU NONCE Le nonce clu pape près de S. INT. le roi Albert, Mgr Tacci Porcelli, qui a été à La Haye et à Bruxelles, vient, de rentrer ï Sainte-Adresse. IffltS BÉ8S 811H5 8XS1ÉS u fusillez les prisonniers, achevez les blesses ». tel est l'ordre feroce d'un general badois Genève, 10 janvier. — L'ambassade de France, pour répondre à certaines assertions vraiment par trop audacieuses d.u baron Rombe-rg., ministre d'Allemagne à Berne, vient de coramuniquer à la « Gazette de Lausanne » le texte d'un ordre du 'our du général Stenger, commandant la 58e brigade du 14e corps b&dois, ainsi conçu : « A partir d'aujourd'hui, il ne sera plus fait aucun p.risonnier. Tous les prisonniers seront mis à mort. Lés blessés, avec ou sans armes, seront mis à. mort. Les pli. sonniers, même en grandes unités constituées, seront mis à mort. Aucun homme vivant ne doit rester derrière nous. » Cet ordre féroce, daté du 26 août., a été exécuté. De nombreux témoins en ont fourni la preuve. trois femmes empalees M. Gay, ancien syndic du conseil municipal de Paris, est en possession du rapport ci-dessous : « Paris, 7 décembre 1914. « Je certifie avoir vu,le 11 septembre 1914, près d'une ferme incendiée, située à trois kilomètres de Neuvy-l'Abbesse et à 500 mètres à l'ouest de la voie ferrée qui va. d'Es-ternay g Montmirail, les corps de trois jeunes femmes nues. « Ces trois malheureuses, dont les seins étaient en partie détachés, avaient été empalées sur des baïonnettes fixées au canon de fusils enterrés jusqu'au pontet. « La ferme-détruite était occupée quatre heures a,u,paravant, par des troupes saxonnes et des soldats de la garde prussienne. Docteur Rocheboïs, (i 2, rue Guichard a

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This item is a publication of the title Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique belonging to the category Katholieke pers, published in Bruxelles from 1895 to 1940.

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