L'indépendance belge

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s.n. 1914, 05 August. L'indépendance belge. Seen on 13 May 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/cz3222sb5h/
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4 O G errôL:m.e»Â CN BELGIQUE gT A PARIS Xe 11 85° ANNÉE INDEPEND "CHOIS EDTHOSS BAH. 3QT3U — SIX PAGI Mercredi, 5 août 1914 ADMINISTRATION ET RÉDACTION 17. rue dca tables, Bruxelles ÇUREAUX PARISIENS . 11; place de la Beurst ABONNEMENTS : ÉDITION QUOTIDIENNE JEMS.Un an 2Q ir. B mois, iO fr. 3 mois, 5 fr. lUXEEOliRfilfir.-Dj » 23 ir. » 5 tr. « 8 fr. mwm- 40 ir.22 fr. » 12 fr. ÉDITION HEBDOMADAIRE internationals et d'Outrc-ms» 10 PAGES, PARAISSANT LE MERCREDI Uni au'-ill francs Bîs. moi»•••••••• •■ 1 £i fraucs VE252SS2I lelia«MWW«1.rB,L .mi»*..,- SELCrE Edition du soir tÔHSEEYAUQS SAS XJE 2EQGÈSS a* Mercredi, 5 août 1914 Les annonces sont reçues. A BRUXELLES : aux bureaux du jou".s»L> A PARIS : il, place de la Bour:e. A LONDRES : chez MM, John-F. Sonet £ &, & $ Sno* Hill, K. CL-, à f"Àgep«e Esvag, o» li% CheaDsido E. CL; et chez Nevroud & Fila, Lia H«» 4418, Queen Victoria Street, et T. 8. Brown^ Ltd. n° 463, Queen Victoria Street. ft AMSTERDAM : chez Nijgh & Van Ditmar, Rokia, 2» & ROTTERDAM : môme orme, Wynhaven, 443, SO* ALLEMAGNE, EN AUTRICHE-HONGRIE e» m SUISSE, aux Agences de la Mti*on Rudolf Moss^ ft ITALIE : chez MM. Haaaenstein & Vogler, A Milan, Turin et Rome. .^EW-YORK i T.B, Browne. Ltd, (, East 4P* StreeU â^p erre Européenne M' '» » (P»r->—» È2£ upture franco-aile e. - L'Analeterre promise par une telle criminelle complaisance belge envers l'Allemagne. Le iloi et le gouvernement ont fait dignement tout leur devoir; leur accord avec la nat/on est absolu. On a tort de s'étonner, çà et là, de ce que la Belgique n'ait pas l'ait immédiatement appel aux autres puissances garantes. La violation de notre, territoire, n'est pas accomplie; il n'est pas démontré que nos propres moyens seront insuffisants pour tenir en échec l'envahisseur et faire respecter notre indépendance. Quand cela sera acquis, le gouvernement belge n'hésitera pas, sans doute, à invoquer les traités dont les garanties valent pour nous comme- pour les puissances qui ont le droit et le devoir de sauvegarder et de défendre notre neutralité. Pour notre part, nous estimons que la confiance de la nation doit demeurer entière, absolue, et c'est avec calme et sang-froid que nous pouvons attendre les événements. * * ,> Au point de vue général du conflit européen, la situation ne se dessine pas avec moins de précision et trois mits d'une importance capitale dominent cette journée : la rupture des relations uipiumatiques entre la France et l'Allemagne; l'attitude officiellement maintenant connue de Tltaiie. Une note ou ici eu ^e allemande cherche à reje- ta prince Ruspoli, chargé d'affaires à Paris, à M. Viviani, ministre des affaires étrangères de France, l'attitude de l'Italie est claire : la déclaration de neutralité sera publiée aujourd'hui même. En effet, les consuls italiens à l'étranger ont informé leurs nationaux qu'ils avaient à observer une neutralité absolue à l'égard de tous les belligérants. Là encore, aucun doute ne peut plus subsister. Ainsi, les positions prises de part et d'autre sont nettes : d'une part, la Russie, la France, l'Angleterre et' la Belgique qui défend son territoire contre une agression; d'autre part, l'Allemagne et l'Autriche, cette dernière engagée dans une guerre contre la Serbie où, suivant des dépêches reçues d'Athènes, elle n'a encore subi que des échecs ; Le sort en est jeté. Dans cette Europe du vingtième siècle, qui avait l'orgueil de sa culture et de sa civilisation, la voix du canon domine toutes les voix et les étendards flottent au-dessus des rangs compacts des hommes qui vont mourir pour la Patrie et pour la Liberté... ROLAND DE MARES. u Belgique VAttlE ter la responsabilité de l'état de guerre sur la France, sous prétexte que des troupes françaises auraient pénétré en territoire allemand et que des aviateurs français auraient survolé la région du Rhin; mais il est à remarquer que cette note officieuse allemande ne cite pas un seul des points de la frontière allemande que les troupes françaises auraient violé. Personne n'ignore que les troupes françaises se sont maintenues à nuit kilomètres de la frontière, cela précisément afin de prévenir tout incident de ce genre. Par contre, il est officiellement constaté que des soldats allemands en armes ont pénétré sur territoire français, à Girey, à Belfort et à Longville. L'Allemagne a ainsi créé un cas de guerre; elle a évidemment escompté que la France lui déclarerait la guerre, ce qui eût convaincu le peuple allemand qu'il était engagé dans une guerre défensive,et ce qui eût sans doute obligé l'Italie, en vertu des traités, à prendre fait et cause pour l'Allemagne. La France s'est bien gardée de commettre une telle imprudence diplomatique. Elle est restée, elle reste scrupuleusement sur la défensive, et c'est l'Allemagne qui rappelle aujourd'hui son ambassadeur à Paris, qui rompt les relations diplomatiques. C'est donc incontestablement l'Allemagne qui crée l'état de guerre entre elle et la France. Nos lecteurs se rappelleront peutêtre qu'il y a dix jours nous disions ici que nous avions d'excellentes raisons . ai croire qu'aucun doute n'était possible en ce qui concerne l'attitudede l'Angleterre;' que celle-ci se trouvera lovalement aux cotés de la France et de" la Russie dans ce conflit européen. Les déclarations laiteshier soir, au Parlement par Sir Edward Grey le confirment pleinement. L'Allemagne a fait demander à la Grande-Bretagne de rester neutre, s engageant à ne pas attaquer les cotes hollandaise", beiges et françaises. L'Angleterre a répondu qu'elle ne prenait pas d'engagement de ce genre. L'Allemagne a Jusqu'à lundi, les doutes subsistaient au sujet de l'attitude de l'Italie.Elle avait affirmé sa neutralité pour la guerre russo-allemande, mais on supposait qu'elle pourrait difficilement observer cette, neutralité dans une guerre Iranco-llemande. Après la visite faite par On apprend de souce officielle que le territoidre a été envahi, la nuit dernière, au sud d'Aix-la-Chapelle, à pro* ximilé de Bleyberg. ON FAIT SAUTER LES PONTS Lundi, le génie ■• encore fait sauter desponts, entre antres, a Argenteau, Hombourg, près de Dolrain. On a réussi à rassembler aujourd'hui en vue de'l'alimentation, plus de 4,000 têtes de bétail de toutes espèces.(a) AVANT LA SEANCE Le drapeau tricolore flotte sur te palais de la Nation et aux fenêtres de plusieurs habitations de la rue Royale et dm Treurenberg. Dès huit heures, tandis que la rue retentit du cri des vendeurs d'éditions spéciales, plus de quatre cents personnes assiègent les guichets de la Chambre eft appeU eat fait à la police pour obtenir un bon alignement. Une musique de la milice citoyenne précédant un bataillon de «bleus» exécutant l'air de Sambre-et-Mease, qui est devenu tragiquement d'actualité, les curieux^ pour tromper le temps, chantent en chœur le nef rain, et des cris de « Vive l'armée ! » s'élèvent de toutes parts. Bientôt le vestibule et les couloirs de la Chambre sont envahis par les porteurs de cartes. I^s dames sont très nombreuses. Il faut les entendre approuver, l'attitude du pays. Mères et sœurs des volontaires ou des rappelés sont les plus énergiques. Députes et sénateurs expriment le même sentiment. Si la Belgique eût cédé, elle se fût déshonorée à jamais. Dans l'attente du discours du Roi, les conversations s'échangent, et de tribune à tribune on fraternise. M. Paul Hymans à son arrivée est très entouré et félicité. DANS LA RUE Toute la garde civique de l'agglomération a été requise pour le service d'honneur. Les « bleus » et les corps spéciaux occupent la place des Palais, la rue Royale, la rue de la Loi et la rue Ducale. 'place des Parais les boys-scouts s'alignent du côté d'il Parc, tandis que la garde civique à cheval fait face à Pensée principale du Palais. 'beaucoup de curieux partout; une vive animation, règne, l'indignation contre l'Allemagne eat formidable. Soudain les portes de la cour d'honneur s'ouvrent et dans une voiture attelée de deux chevaux se trouve le grand-maréchal de la Cour, comte Jean de Mérode. Suit la voiture de la tteim-. Notée gracieuse souveraine porte un chaûpeàu blanc orné de plumes blanches et une robe bleue d'une tonalité sombre. Elle est entourée des princes Leopold et Charles, en marin noir avec col de dentelles, et de la petite princesse Marie-José, en'toilette blanche* Mardi matin. La situation se dessine maintenant avec la plus grande précision en ce qui concerne la Belgique. .Mardi matai, des forces allemandes ont pénétré sur le territoire belge. Notre envoyé spécial nous signalé, à 1 heure du matin, le bruit que notre frontière aurait été violée près de Verv'iers,mais il n'a pu obtenir jusqu'ici aucune confirmation officielle de ce bru* t. Par contre, il est acquis que le génie belge a fait sauter le tunnel de Stavelot à Malmédy et rendu impraticables les tunnels de la vallée de la Yesdre. Notre jdéfânse est absolument prête; nous sommes en mesure de soutenir le choc et, s'il est exact, comme »e signale une dépêche Havas, que 100,000 Allemands sont massés devant le plateau de Hervé, leur action ne nous surprendra plus. Le redoutable danger de l'attaque brusquée est définitivement écarté. Au point de vue diplomatique, notre situation est excellente : le discours prononcé hier soir à la Chambre des communes par Sir Edward Grey, se- ■ le Foifice, laisstera pas porter impunément atteinte à la neutralité 'et à l'indépendance de la Belgique. Quand Sir Edward Grey a fait connaître la réponse du gouvernement belge à la mise en demeure de l'Allemagne, le Parlement anglais tout entier a -applaudi, il a reconnu ainsi .que la Belgique l'ait loyalement, bravement son devoir. Le ministre d'Allemagne ii Bruxelles, M. de Below, a •fourni à l'Agence Havas une explication de l'attitude de le gouvernement allemand prendrait irrésistible des r1" longue date rengagement de rétablir l'indépendance de la Belgique « après la guerre ». C'est donc délibérément que l'Allemagne viole la ^neutralité belge, et pas sous la pression circonstances; c'est de longue qu'elle a pris ta décision de méconnaître en ce qui tious concerne l'esprit et la lettre des truites. Le gouvernement belge ne pouvait r une autre attitude que celle qu'il loptée : en cédant à la mise en demeure de l'Allemagne, la Belgique se serait déshonore devant le monde civilisé;elle eût vicié tous les traites, tous les engagements solennellement pris; elle se fui- exposée, de plus, aux iustes représailles des puissances, dont la propre defease se fût trouvée com- nos do Parlement FORMIDABLES OVATIONS ~~ .A peine la voiture de la Redne a-t-eUe franchi les grilles du Palais qu'une ovation formidabk, sans précédent, dépassant celles de la Joyeuse-Entrée, éclate, se déchaîne. Tandis que les boys-scouts poussent des htirrahs frénétiques la foule acclame. On ne voit que chapeaux levés, tandis que d'un bout à l'autre du Parc c'est un vol constant die mouchoirs. Sechappanit des nuages sombres, un rayon de soleil surgit et éclaira la cité. Telle sera peut-être notre destinée... Noos reverrons peut-être de beaux jours des moments tragiques. La Reine s'incline, les petits princes saluent Les acclamations redoublent. De toutes parts on crie : « Vive la Reine \ Vive les Princes ! » A l'angle de la rue de la Loi et de la rua Royale l'ovation est indescriptible. Les gardes civiques mettent leur chapeau à la pointe de leur baïonnette. C'est du délire, voire du délire patriotique admirable, une* fiére réponse à ceux qui auraient pu douter de nous. A l'entrée du palais de "la nation, les que?teurs de la Chambra et du Sénat reçoivent la Reine, suivie des membres des bureaux des deux assemblées. Notre souveraine se rend ensuite, entourée de membres des deux Chambres, ^•?s séances. LE ROI Quelques minutes après le départ de la Reine, le Roi, à cheval, en tenue de campagne, détache sa haute silhouette sur la «façade- du Palais. 11 est suivi du lieutenant général JungNiutûv aide de camp, du lieutenant général De Coene, commandant de la garde civique, et de plusieurs officiers d'état-major. Montant un superbe cheval, le Roi a « l'aspect ferme, décidé, très crâne. L'escadron Marie-Henriette, avec le drapeau, entoure le monarque. Aussitôt' des acclamations montent retentissantes, des acclamations frénétiques: K Vive le Roi! Vive le Roi! » et ce cri monte, répercuté au loin, en rafale. Les officiers de la suite sont acclamés eux aussi : « Vive l'armée ! Vivent nos soldais!... )) Et de nouveau les chapeaux ae lèvent les mouchoirs s'agitent. Mix balcons et aux fenêtres, sur les tfcttoirs, derrière les grilles du Parc, partut le public se prodigue en cris et en a iDlamatiions. famais monarque n'a été ovationné avec ufr pareil élan, ene aussi émouvante unanfaibé. *lace de la Nation, devant la Chambre, tfcdns que les « bleus » et les artilleurs I ^sentent les armes, et que les « Rraban- nne » vibrent, le Roi descend de cheval s'avance rapidement au-devant des (festeurs. H serre la main a MM. Waroc- é, de Bue et Piratez... De nombreux détés et sénateurs l'attendent sur le por- e, l'entourent et l'acclament. _e Roi, à ce moment, semble fort ému, fus bientôt il se rend dans la salle des inces, après avoir salué de la main « bleus )> alignés dans le péristyle. |Vu retour au Palais, près de la rue Du- e et la place des Palais, le Roi, la Reiles princes et la petite princesse Marie- ^é ont été l'objet des mêmes ovations. fut du délire, nous le répétons, un dé- h patriotique admirable, sans précédent. LA SÉANCE Une séance lus torique. Dès neuf heures demie une animation extraordinaire rèe dans l'hémicycle. La vaste salle blan! a reçu un sobre décor à la fois simple émouvant : à la place du bureau on a taillé le trône royal, vaste fauteuil doré, ■ le dossier de velours rouge duquel est Ixlée en lettres d'or la devise nationale, te que répètent en ce moment tragique tes les pensées et qui se grave fortent dans tous les cœurs : « L'Union fait Force ». Lu-dessus du trône, un trophée de trois peaux; deux de la Belgique, au milieu drapeau bleu du Congo, entourant un sson aux armoiries du pays. De chacôté de l'escalier menant au trône, »n re drapeau tricolore. Au balcon des trites diplomatique et sénatoriale, un audrapeau est fixé. Et cola fait sur 'es rs clairs dés soies immobiles, aux coil's' joyeuses, lumineuses comme le désir ] ne de tous ceux qui emplissent l'en< te et représentent toutes les classes de ludion, étroitement associées dans la ] ne espérance de victoire et la même soif « liberté.' . .■nul.js,les sé&ulcurs s'installent an It bonheur; on s'empresse autour de M 1 Hymans, afin de féliciter le nouveau Stre d'Etat libi Des mains se ten- t \^.vs le duc d'Ursel, sénateur cathoUde Nlaîinesj qui a revêtu son uniforme de cavalier-volontaire, à un . régiment de guides. On cause, or discute avec feu les dernières nouvelles! et l'annonce officielle quia les Allemands ont viole, notre territoire met à Pâme de tous une indignation qui se traduit par des gestes vigoureux. C'est M. Delvàux qui préside. Il frappe dje son marteau trois coups. Un silence impressionnant se fait tout à coup. Tout le monde s'est tu. A gauche et à droite tfu doyen d'ageprésident on voit deux députés libéraux : MM. Devèze et Pécher, les plus jeunes membres de la Chambre. A côté d'eux, à la table du bureau, ceîile où siègent d'habitude les sténographes, sont MM. Gampiom' et Pauwels, greffiers du Sénat et de la Chambre. Tous les représentants de la nation sont debout. Un huissfcir annonce : « La Reine ! » Elle entre vêtue de blano et coiffée d'un chapeau Wane; des deux princes et la princesse la suivent. On acclame formidablement sur tous les bancs : « Vive la Redne! » Les mouchoirs ondulent, La souveraine, entourée de ses enfants,, prend place sur .un fauteuil à l'entrée du couloir vers la gauche. Mais un huissier annonce : « Le Roi ». Aussitôt ce sont des vivats, des cris d'enthousiasme : « Vive le Roi ! Vive le Roi ! »'j les socialistes . applajudassent comme les autres. Mais le président frappe de son maillet. Le silence se rétablit à Tins tant. Le Roi, debout, devant son trône, ému, commence la lecture de son discours. Il remar- connu un moment aussi tragique. Mais nous ne reculeront devant aucun sacrifice pour défendre la patrie. La jeunesse est préparée à défendre notre indépendance je lui adresse mon salut au nom du pays. Nous ne devons avoir qu'une volonté : défendre notre territoire avec une endurance inébranlable. Et le Roi de rendre hommage à la bracoure de tous : Il n'y a plus qu'un seul parti dans cette assemblée.L'assemblée applaudit frénétiquement.Et le Roi de continuer : « Jurez de maintenir intact le patrimoine de nos ancêtres ? » Et l'assemblée de crier d'une seule voix « Oui! )) Le Roi alors de dire qu'il a foi dans notre destinée : « Un pays qui défend sa destinée ne peut périr. Vive la Belgique indépendante ! » Ce discours a été prononcé d'une voix convaincue, secouée par l'émotion. Quand le monarque quitte le trône, il est acclamé; il se retire avec la Reine et les princes, au milieu des cris de loyalisme de toute l'assemblée. M. de Brcqueville monte alors à la tribune et met la Chambre au courant des événements qui se sont produits depuis dimanche. Il donne lecture de la note envoyée par le gouvernement allemand au gouvernement belge, et qui constitue une sorte d'ultimatum à notre pays. On connaît dans ses grandes lignes cette note, dont la lecture soulève plusieurs fois des murmures. L'honorable chef de cabinet dit alors ce qu'il a fait en réponse à cette note. C'est à l'unanimité du conseil des ministres, auxquels s'étaient joints les ministres d'Etat, que la réponse a été décidée. Les affirmations de l'Allemagne sont en contradictions avec les déclarations de la France, qui a dit respecter notre neutralité. Rien ne justifie la violation du droit que tente l'Allemagne. Nous sacrifierions l'honneur de la nation si nous obéissions aux injonctions de l'Allemagne. (Applaudissements.) Nous ferons tout ce que nous pouvons pour empêcher qu'on porte atteinte à notre indépendance. En terminant, M. de Broqueville lit la note que ce matin, à G heures, le ministre d'Allemagne a fait parvenir au gouvernement belge, en réponse à notre déclaration. Cette réponse dit que l'Allemagne, par la force des armes, passera par chez nous. Défendons-nous. Et si nous sommes vaincus, nous ne serons jamais asservis. Des bravos retentissent et M. Delvaus, doyen d'âge, convie le pays à se serrer autour du gouvernement pour la défense de la Belgique. On crie » Vive la Belgique ! Vive la liberté. Plutôt mourir ! » Il est dix heures et demie. La séance est suspendue. La séance est reprise à onze heures moins un quart; seuls les membres de la Chambre y assistent, sur la proposition de M. Delvaux, toutes les élections sont validées en bloc. Les élus et les réélus prêtent le serment constitutionnel. L'ancien bureau est réélu par acclamations. MM. Delvaux et Schollaert, qui vient prendre possession du fautouil de la présidence, se donnent l'accolade. L'honorable président se félicite de l'admirable sentiment patriotique qui anime en cette heure grave tous les Belges. Nous ferons tous notre devoir. On est fier d'être B Sur la proposition de M. SchoÜaert, le bureau, exprimera au Roi ses sentiments de reconnaissance et l'assurera de la fidélité des représentants de la nation. M. de Brcqucvilie dépose ensuite sur le bureau de la Chambre un projet de 200 millions pour faire face aux dépenses de la guerre. Puid l'honorable ministre de la guerre, les larmes aux yeux, dit : « Messieurs, le territoire est envahi. Nous rapeilerons encore deux autres classes. » Et aux acclamations de l'assemblée, M. de Broqueville annonce qu* le Roi, pour reconnaître le concours patriotique que l'opposition a accordée au gouvernement, a décidé de nommer M. Emile Van* dervelde, ministre d'Etat. C'est alor6 dan» l'hémicycle une acclamation formidable et l'enthousiasme est à son comble.. On se précipite vers le leader socialiste, on le félicite, on l'embrasse. Des députés, des spectateurs des tribunes pleurent, les mouchoir* ondulent. L'ovation,, longuement fait vibrer la salle. Le silence revient. Et M. Carton de Wiart, ministre de la justice, dépose diver» projets de loi punissant les accapareur* de denrées alimentaires. M. Berryer, ministre de l'intérieur, donne lecture d'un projet de loi rappelant sous les drapeaux le» classes de 1914 et 1915. Un autre projet de loi prévoit les rémunérations des familles qui ont des homme» à l'armée. Le paiement se fera chaque semaine. M. Devèze demande s'il n'y a pe» d'incompatibilité entre la qualité dé xolontaire et ceie de député. M. Berryer, ministre de l'intérieur.! «■ Aucune. Tous les projets sont .votés san» form»lités. M. Vandervelde fait, au nom de la gauche socialiste, une courte déclaration. U tional,'parti de la paix, a toujours été d'Avis que le jour où la patrie serait en danger tous devraient la défendre. Et c'eifc "pour cela que lui et ses amis voteront tous' ûes crédits demandés. La séance est suspendue à 11 h. 20. Pendant la suspension de séance, M. Jour* nez, fait la déclaration suivante : « Les représentants de Liège vont vou» quitter pour rejoindre leur cité. Les populations liégeoises s'apprêtent à faire tout leur devoir. Mais nous demeurons à la disposition du gouvernement. » A la La séance est levée à midi moins *U" % aux cris de « Vive la Belgique ». LES DOCUMENTS LA NOTE ALLEMANDE Bruxelles, mardi, 4 août. Voici le texte de la note du 2 août du gouvernement allemand au gouvernement belge : Le gouvernement allemand a reçu des nouvelles sûres d'après lesquelles les forces françaises auraient l'intention de marcher sur la Meuse par Givet et Namur. Ces nouvelles ne laissent aucun doute sur l'intention de la France de marcher sur l'Allemagne par le territoire belge. Le gouvernement impérial allemand ne peut s'empêcher de craindre que la Belgique, malgré sa meilleure volonté, ne sera pas en mesure de repousser sans sec-ours une marche en avant française d'un si grand développement. Dans ce fait, on trouve la certitude suffisante d'une menace dirigée contre l'Allemage. C'est un devoir impérieux de conservation pour l'Allemagne de prévenir cette attaque de l'ennemi. Le gouverement allemand regretterait très vivement quo ia Belgique regardât comme un acte d'hostilité contre elle le fait que les mesures des ennemis de l'Allemagne l'obligent de violer de son côté le territoire belge. Afin de dissiper tout malentendu, le gouvernement allemand déclaré ce qui suit : 1° L'Allemagne n'a en vue aucun acte d'hostilité contre la Belgique. Si la Belgique consent, dans la guerre qui va commencer, à prendre une attitude de neutralité bienveillante vis-à-vis de l'Allemagne! le gouvernement allemand de son côté s'engage au moment de la paix à garantir le royaume et ses possessions dans toute leur étendue. 2° L'Allemagne s'engage, sous la condition énoncée, à évacuer le territoire belge aussitôt la paix conclue; 3° Si la Belgiquie observe une attitude amicale, l'Allemagne est prête, d'accord avec les autorités du gouvernement belge, à acheter contre argent comptant tout ce qui sera nécessaire à ses troupes et à indemniser pour les dommages causés en Belgique; 4° Si la Belgique se comporte d'une façon hostile contre les troupes allemandes et fait particulièrement des difficultés à leur marche en avant par une opposition des fortifications de la Meuse ou par des destructions (je routes, chemins de fer, tunnels ou autres ouvrages d'art, l'Allemagne sera obligée de considérer la Belgique en ennemie. Dans ce cas, l'Allemagne ne prendra aucun engagement vis-à-vis du royaume, mais elle laissera le règlement ultérieur des rapports des deux Etats l'un d

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This item is a publication of the title L'indépendance belge belonging to the category Liberale pers, published in Bruxelles from 1843 to 1940.

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