L'indépendance belge

1263 0
09 December 1915
close

Why do you want to report this item?

Remarks

Send
s.n. 1915, 09 December. L'indépendance belge. Seen on 19 May 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/p26pz52m80/
Show text

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software. 

E INDEPENDANCE ROYAUME-UNI : ONE PENNY M171 Stll JCa JÉLJ. mf JCi# CONTINENT: 15 CENTIMES (HOLLANDE : 5 CENTS.) ADMINISTRATION ET REDACTION: ,1 PLACE DE LA^OtjRSE f 3 MOIS, 9 SHILLINGS. > TUDOE HOUSE, TUDOR ST., LONDON. E.C. (31 1-57 'et LONDRES, JEUDI 9 DECEMBRE 1915 ABONNEMENTS: ■! 6 MOIS, 17 SHILLINGS, j CONSERVATION PAR LE PROGRÈS. TELEPHONE: CITY 3960. TELEPH.: 1^3375 11 AN, 32 SHILLINGS. SOMMAIRE. LA SITUATION : La poursuite des Serbes en Albanie, — Les opérations au Monténégro. — La situation des Alliés en Serbie et en Grèce, — Avances hongroises à la Roumanie. — Les opérations en Mésopotamie et en Champagne. — Les Allemands et l'Egypte. Par la liberté des peuples à îa paix du monde. — Jean Delville. Au "XXe Siècle.' '—L' "Indépendance Belge." Lettre de Pétrograd. En Belgique. Echos. Etc. LA SITUATION. di'jum, nuui. Depuis mardi, les positions franco-britanniques en Serbie sont l'objet de vigoureuses attaques bulgares, qui cependant ont été aisément repoussées. L'évacuâtion par nos troupes du secteur de Krivolak s'est effectuée en bon ordre, et le nouveau front,' s'appuyant sur le défile de Démir Kapu, constitue ! une excellente position défensive, éloignée seulement d'une cinquantaine de kilomètres de la frontière grecque. Les troupes bulgares qui sont encore engagées à poursuivre les'Serbes en retraite semblent avancer en trois colonnes. L'une, à en croire les communiqués ennemis, a occupé Resna, une autre est en route pour Oehrida, et la troisième, partie de Dibra, avance dans la direction sud vers Struga, où elle espère intercepter les forces bulgares rabattues sur la route d'Ochrida. A Dibra l'ennemi dit avoir trouvé un important matériel de guerre et avoir remis en liberté des prisonniers hongrois qui y étaient internés. Dans la région d'Ipek (Monténégro), l'ennemi affirme avoir capturé 80 canons beaucoup de matériel de guerre, et 2,000 prisonniers. Il est d'autant plus difficile de contrôler ces affirmations que les communiqués serbes font, depuis quelque temps, complètement défaut, ce qui j s'explique par l'extrême difficulté des communications. Les négociations avec Athènes ont abouti, d'après le correspondant du "Morning Post," à un accord quant aux points essentiels des demandes alliées et le colonel Palîis, arrivé à Sa-lonique, n'aura plus qu'à régler quelques questions de détail avec les états-majors français et britannique. Quant aux bruits d'après lesquels un nouveau blocus commercial des ports grecs aurait . été décidé, ils sont formellement démentis ' par la légation britannique à Athènes. A Paris, la méfiance à l'égard de la 1 Grèce ne s'est pas encore complètement : dissipée. Le " Matin " indique que 1 l'état-major français a prévu toutes les < éventualités, y compris le réembarque- 1 ment éventuel du corps expéditionnaire, : mais le fait que le débarquement d'hom- : mes et de matériel continue plus active- ! meut que jamais à Salonique indique j suffisamment que pareille mesure n'est 1 pas envisagée pour le moment. Par con- . tre, la nécessité de se rabattre éventuelle- ; ment sur Salonique semble avoir été envisagée, car on dit que la miss en état de défense de la ville et du port est vigoureusement poussée. Quant à l'attitude du roi Constantin, le " Temps " estime que les Français ' n'ont qu'à s'en tenir à la parole d'hon- ; neur donnée par le souverain, que jamais 1 la Grèce n'entreprendra quoi que ce soit, contre les troupes alliées et ne doivent 1 pas se laisser entraîner à de nouvelles discussions à propos d'interviews. Maintenant qu'ils sont sûrs de la neu- 1 tralité grecque, nos ennemis s'efforcent d'attirer la Roumanie dans leur orbite. Le comte Tisza, parlant à la Chambre 1 hongroise, a,déclaré que la Hongrie peut ; attendre avec calme les décisions de sa 1 voisine, vu la communauté d'intérêts 1 existant entre les deux pays. Le chef de . cabinet hongrois estime que l'unrfon en- i — de ' tre les Puissances Centrales et la Bul- qui, > garia et la Turquie augmente la valeur moc le de leur alliance pour la Roumanie et per- ! esj 1- mettrait à cette dernière d'envisager par l'avenir avec sérénité ! "u ( c- Il est tout naturel que l'Autriche- mor n Hongrie, s'étaut laissée absorber par nioy ît l'Allemagne économiquement, militaire- mon te ment et politiquement, essaye d'entraîner Dn> e, à sa suite, dans le gouffre allemand, un que ie voisin dont elle redoute la concurrence té, et qu'elle sait viser deux de ses provinces, jour re Les hommes d'Etat roumains sont cata s- trop avisés pour donner dans ce piège l1" i- grotesque et ils savent que l'avenir me" 3s économique de l'Europe sera réglé par ,s ! st les puissances maîtresses des mers. e. Sur le front russe une tentative aile- n -v c- mande cle franchir la Dvina a été repous- cl"e. •e sée. ^ _ f? 3s En France, les Allemands disent avoir a I - occupé 500 mètres de tranchées en Cham- it pagne au nord-est de Souain, mais les P"!S n Français ont déjà reconquis en grande "-, y partie le terrain perdu. Sur le C'arso, les troupes du général r®!; ), Cadorna ont réussi à occuper un nouvel , c is ouvrage dans la région du Monte San a8.e 10 Michèle. vo'.r i- En Mésopotamie, les troupes britan- iorlj îs niques ont été -violemment attaquées à ciue.' 1- Kut-el-Amara, et les communiqués turcs r:lai; II se complaisent à dépeindre la situa- ces. 3s tion de 1a colonne britannique comme cri sn, lJ tique, privée comme elle l'est, selon eux, ct. ît d'une grande partie des forces navales, P?u" u qui la protégeaient et la ravitaillaient, ît Ces rapports sont évidemment exagérés îs et même s'ils étaient exacts, l'arrivée des L a,- renforts anglais qui sont déjà sur les apte 1- rives du Tigre modifierai rapidement la î'ép< s- situation. lesq' it Aux Etats-Unis le message présideu- pas ,u tiel a été accueilli avec une satisfaction (tair< it générale. Seuls les pro-germains y trou- lois is vent à redire. oetti L'ex-président Roosevelt, le critique gaula, également, mais pas pour les mêmes Ce a ït raisons. Il n'aime pas une littérature âge; 1e derrière laquelle se cache la peur d'agir que 3s et les derniers incidents qui ont eu pour leur, e- théâtre la Méditerranée où des bateaux dégii 3, américains ont été attaqués par des moy 1- sous-marins autrichiens viennent sin- Dès 3- gulièrement à l'appui de sa thèse qui cle i 1e peut se résumer dans ces mots : action et, c st énergique et immédiate contre les isan£ 1- Austro-Allemands violateurs et par- cetn 3- jures. D :6 A Constantinople les Allemands an- n'a 11 noncent à qui veut l'eutendre que l'es- glan st pédition contre l'Egypte commencera tout au début du mois de janvier, et ils affir- rent 1, ment sans sourciller qu'au printemps les "cité: is Turcs auront deux millions d'hommes ont 1- sous les armes ! Il est vrai que le chemin ceuj is de fer à travers le désert de Sinai est suce it achevé jusqu'à Hafir, à cent kilomètres tiné» it du canal de Suez, mais on croit générale- L'E s- ment que les menaces trop bruyantes iréag contre l'Egypte n'ont d'autre but que port 1- de détourner l'attention des Alliés de l'Ail it projets plus ambitieux des Allemands, sont visant le Golfe Persique. La nomination poua ■e du maréchal, von der Goltz comme corn- engj it mandant des forces turques en Mésopo- fer < a tamie, vient à l'appui de cette hypo- bien >s thèse et certains journaux suggèrent aux eurc e Afliés de contrecarrer ces projets en ef- vera 1- fectuant un débarquement en Syrie. oon's iu»imu»iu I ■ ■■ 1 u imiu.hi Jaist j nlrm PAR LA LIBERTÉ DES PEUPLES À LA PAIX DU MONDE. noire îaeai. De tout le sang versé par notre génération dans l'énorme guerre actuelle doit sortir, avant touite autre chose, une pîus haute et plus réelle conception de la Liberté. Cet idéal éternel des peuples doit devenir u.n.e plus vivante réalité. C'est pour lui que nos millions d'hommes sacrifient, à cette heure tragique, leur vie. A la considérer sous son aspect profond, la présente guerre est bien plus le corps-à-corps gigantesque de deux principes qu'un conflit d'intérêts -matériels. Depuis des siècles, un principe redoutable a dominé la conception du Pouvoir, c'est le principe d'Autorité. Mis en pratique par des volontés souveraines et égoïstes, ji est toujours dangereux^ nuisible, Tous :es tyrans, les despotes, les dominateurs s'en sont emparés comme d'une arme terrible et ont fait ainsi! le malheur des peuples. Les guerres sont des monstres engendrés par le principe d'Autorité arbitraire. Elles sont, en effet, les conséquences immédiates, inévitables, de tout pouvoir inspiré par le mauvais génie de îa domination quelle que soit la forme sous laquelle il se manifeste. Autant la hiérarchie est nécessaire et féconde, puisqu 'elle est l'organisation des fonctions et des valeurs humaines dans toute société civilisée et qu'elle est créatrice d'ordre dans 3e monde, autant le principe d'autorité est le tremplin des orgueils ot des ambitions lëis plus néfastes et provoque le chaos. L'A,11e-1 magne, avec son impérialisme délirant et sauvage, est une incarnation lamentable de' ce principe d'autorité. C'est pourquoi cette nation est une menace constante pour l'équilibre de l'Europe et pour l'évolution des peuples et que son organisation politico-militaire consiste à former des masses compactes de brutes obéissantes. Le concept du pouvoir absolu, qu'il soit politique, civil ou religieux, en un mot l'autocratie, se trouve être en opposition directe avec la marche normale dès idées démocratiques, celles qui se sont éveillées dans la conscience de certains législateurs modernes et qui, en ces dernières années, ont su modifier, dans une certaine mesure, l'esprit public. Ces idées, inspirées par un sens plus humain et plus élevé du droit et de la justice, sont le ciment moral de la société moderne et au moyen duquel doit se construire le monument futur de la Liberté et du Droit des peuples. Aussi longtemps que régnera la superstition de l'autorité, telle qu'elle sévit encore de nos jours dans les choses du pouvoir, les catastrophes sanglantes comme celles qui ruinent l'humanité à ce moment même pourront se répéter. Il faut que les hommes de toutes les nations civilisées comprennent en premier lieu qu'il n'y a pas d'autre autorité dans le monde que la vérité. Devant l'autorité de la vérité toutes les puissances humaines doivent s'incliner. Aucun homme, si haut qu'il soit placé, si étendu que puisse être son pouvoir momentané, n]est jamais à lui seul la vérité. L'homme infaillible — pape, empereur, roi, législateur —- n'existe pas. La théorie du " droit divin " est d'un autre âge — l'âge d'or—-où, dit-on, le pouvoir était confié à des sages dont l'autorité était toute morale, et pour lesquels gouverner n'était point dominer, mais servir. En ces temps bienheureux des empires idéals et des grandes civilisations primitive» ' • destin des peuples et la destinée des nations n'étaient point laissés un seul hasard des hérédités dynastiques. Le culte de la force. Le monarque était élu parmi les plus aptes, parmi les meilleur,s. C'était . l'époque lointaine des Rois initiés pour lesquels le culte de la force n'existait pas et pour lesquels tout sang volontairement versé était une violation des lois de îa nature. On trouve les traoes de cette conception idéale de la science du gouvernement dans Ses Lois de Manou. Ce n'est que lorsque, dans le cours des âges, les hommes mêlèrent à la politique leurs passions, leurs ambitions et leurs intérêts individuels que le pouvoir dégénéra et devint de pîus en plus un moyen de domination et de convoitise. Dès lors commença sur la planète le cycle ininterrompu des guerres d'agression et, depuis, le monde n'a cessé d'être ensanglanté pour le plaisir et la gloire de ceux qui gouvernent. Depuis des siècles, en effet, le monde n'a été qu'une saturnale de conflits sanglants. Le sang humain a ruisselé de toutes parts. Sans cesse devant ses torrents les peuples épouvantés ont fui, les cités se sont vidées, les nations entières ont été ruinées, par 3a seule faute de ceux à qui le hasard des naissances, des successions héréditaires a donné la destinée des peuples pour jouet. L'Europe, malgré sa civilisation, n'a pu réagir contre cette grande folie. Elle porte dans son sein des Empires comme l'Allemagne et 'l'Autriche surtout, qui sont en proie à cet aliénisme historique pour lequel la diplomatie est devenue un engrenage homicide, îa mécanique de fer de la ruse et de la guerre. Et, il faut bien le dire, presque toutes les nations européennes souffrent du mauvais gouvernement général de l'Europe, dont la constitution vicieuse crée un état de malaise permanent. Pour beaucoup de diplomates européens la guerre est encore, selon la théorie teutonne, l'instrument indispensable de la politique. C'est | pourquoi la loi atroce de l'extermination des faibles sévit encore dans toute sa brutalité, de nos jours et au point qu'il semble que l'Europe est revenue aux temps les plus sombres des bestialités antiques et du Moyen-Age. Une lutte gigantesque. Et cependant, malgré que nous traversons l'une des plus sanglantes éclipses du sens moral, n'oublions pas qu'une lutte gigantesque s'accomplit sous nos yeux, celle qui est engagée entre les Puissances mauvaises et autûri-| taires de la vieille Europe, héritière impure des barbaries ancestrales, et l'Europe nouvelle, dont l'idéal politique et social s'oriente vers de plus nobles nécessités humaines, vers un plus large avenir de justice ct de liberté. C'est la lutte entre le matérialisme de 1 l'autorité diplomatico-militaire des em-1 pires des Hoheuzollern et des Habs- ■ bourg, et de l'idéalisme démocratique que représentent les nations alliées. S'il est vrai, comme on l'a dit souvent, que les périodes de lumière et de ténèbres se succèdent dans l'ordre intellectuel et dans Tordre moral, aussi bien que dans l'ordre physique d'ailleurs, nous pou-1 vonS' déduire des événements actuels 1 que l'heure est proche où, malgré tout, i de l'abîme sanglant où l'Europe se - débat sortira une conception nou-; velle et plus lumineuse de sa consti-: tution générale, mieux en rapport avec t les grandes aspirations morales des 1 peuples. Contre les superstitions du pouvoir. ; De même que l'ère de la foi aveugle t est passée, et que les religions elles-t mêmes cherchent à s'adapter aux vé-, rites scientifiques, de même l'ère du pou-' voir arbitraire qui déchaîne les guerres d'agression et de domination doit prendre fin. En même temps que l'on a fait disparaître les superstitions de la foi , qui déshonoraient le sentiment religieux, . il faut que disparaissent les supersti-t tions du pouvoir rendant possibles les > dictatures et les césarismes. Un souverain théâtral et malfaisant comme 'e j Kaiser, en proie au mysticisme belli-, queux de îa gloire militaire est un bar-t bare fourvoyé dans des siècles de civili-; sation. C'est un vivant et honteux ana-: chronisme. De tels personnages, ainsi que les diplomates astucieux qui s'en font les complices, c'est-à-dire les Beth-' mann-Holhveg, les Jagow, les Berch-told, ne doivent plus pouvoir jouer dé-L sormais le rôle criminel qu'ils jouent en-; core. L'horrible caste diplomatique de ! Berlin et cle Vienne devra être rendue . impuissante. Devant l'universelle beauté . de la vie morale des peuples libres, devant les aspirations internationales de la : fraternité humaine, les génies autori- - taires et implacables de l'humanité, les ; sinistres vautours des politiques : rapaces, devront rentrer dans l'om-. bre. Tous ceux qui prétendent imposer leurs volontés par la force au mépris du droit, les violateurs des traités, les traîtres, lesfétons, les parjures, qu'ils ' soient couronnés, casqués, bottés ; comme des roi.s, où qu'ils portent simplement îa redingote et les bottines vernies de l'homme d'Etat, du diplomate, ' qu'ils appartiennent à un empire, à une ' monarchie ou à une république, doivent être mis de plus en plus dans l'impossi-1 bilité de déchaîner le fléau de la guerre, de lancer les uns contre les autres, les ' peuples innocents et pacifiques qui ne ' demandent qu'à vivre dans l'étude, le ; travail et le bonheur. En vérité, ce ne sont point îes nations qui se haïssent et 1 se transforment en ennemis. Ce sont surtout ceux qui régnent sur elles avec orgueil et égoïsme, ceux qui sont investis 1 de l'autorité arbitraire, qui ont des intérêts et des ambitions personnelles à assouvir, en même temps que des haines monstrueuses. Et ainsi, sur îes fondements même de la civilisation européenne, se perpétue un ébat d'anarchie que tout le monde constate, dont tout âe monde se plaint, mais contre lequel nul ne songe à réagir. Notre état social européen, à cause des résidus féodaux et germaniques qui restent à sa base, est un mélange incohérent de conspirations militaires, de coalitions utilitaires, de coups d'Etat, de traditions diplomatiques surannées qui entretiennent l'ins-1 itabilité politique et l'inséourité des na-; tions des nations. C'est à tel point que 1 l'on dirait que l'Europe travaille depuis 1 des siècles à sa propre destruction. ' .Pas un pays européen qui ne soit resté cinquante années sans guerres, sans troubles sanglants, sans massacres de toutes espèces. L'anarchie morale. C'est 1111 philosophe thibétain qui disait fort justement dans une lettre fameuse qu'il écrivait, ily a vingt-cinq (ans,, à un occidental : " Comme des torches plongées dans l'eau, vos nations se sonti engouffrées dans lies ténèbres de la ruine." Ce sage d'Asie, pour lequel notre civilisation n'avait d'ailleurs point) de secrets, critiquait de main de maître l'anarchie morale dans laquelle s'agitait l'Occident et disait combien la culture européenne s'accommodait étrangement avec la plus rude barbarie... Ah ! combien K. H. Lal-Sing, qui connaissait l'Allemagne d'ailleurs, voyait.juste, et comme il prévoyait clairement les catastrophes dans lesquelles se verrait entraîner l'Europe, à cause des profondes lacunes qui existent encore dans soa entendement général ! Et, en effet, qui donc oserait encore prétendre que la philosophie des gouvernements européens n'est pas trop1 réaliste et que la science politique, de même que les mœurs diplomatiques qui en découlent, ne sont point entachées de vices et d'erreurs fondamentaux? Notre civilisation, notre "kultur," notre politique, restent, malgré tout, imprégnées de Nemrodisme, c'est-à-dire de violence conquérante. Le code des nations est inspiré par l'esprit de domination, et il semble que la plupart de nos, lois portent, malgré tout, encore l'empreinte des instincts cruels de la bête humaine. L'Allemagne en est bien l'exemple le plus flagrant. Cet exemple nous montre combien sont encore factices nos conceptions morales, politiques, religieuses, et jusqu'à quel point ces conceptions se confondent vite avec les rouges hallucinations de la cruauté; où vont s'évanouir le libre jugement de la raison, en même temps que la conscience du droit. La régénération politique s'impose. L'Idéal de la force, c'est l'anarchie armée d'en haut. Il faut, cependant, en finir. Pour l'honneur et l'évolution du' monde occidental, il est temps maintenant que l'on en finisse avec cette ignoble bellomanie où s'est complu trop longtemps le pouvoir. La régénération politique et diplomatique de l'Europe s'impose plus que jamais, car jamais, autant que de nos jours, le flagrant délit de sa monstrueuse conception, dont les Empires Centraux apparaissent comme le sinistre symbole de ruine et de mort, n'a éclaté aux yeux-épouvantés des po-t, pulations. Toutes les meilleures énergies' des hommes soucieux de l'évolution morale de la vie humaine, nationale et internationale, doivent être dirigés vers la réalisation d'un idéal politique plus pur, plus élevé, plus humain dans le sens véritable du mot. Cet idéal, qui plane comme une puissance réx génératrice au-dessus des champs da bataille où combattent les soldats de nos, armées alliées, deviendra la réalité de demain. Il se reflète d'ailleurs dans chacune deSj gouttes de sang qui coulent de leursi glorieuses blessures. Et si, comme l'a dit' Schiller, " Les dieux eux-mêmes se bat« tent contre la Bêtise," il faut que cettfli fois, sûrement, ils se battent du côté deg Alliés contre l'Allemagne, puisque la victoire finale de nos légions, oela signifié la réalisation possible de l'unité morale de l'Europe par la liberté des peuples et vers la paix du monde ! JEAN DELVILLE. ziyzfKwmamammmMimmmmÊmimÊimmÊmÊiÊmiÊmmHmmÊKiÊttÊmÊÊKmm \ AU "XXe SIÈCLE." Notre officieux confrère exulte : il a ' trouvé parmi Iles collaborateurs de 1' " Indépendance Belge " deux partisans de la réforme con st i tut ionneM e . qu'il poursuit depuis des mois et qui vise à remplacer l'action actuelle de notre parlement. par une sorte de diecta-ture ! Cependant, 1' ''Indépendance Belge" n'est pas plus disposée aujourd'hui qu'hier à appuyer cette campagne en faveur de la "manière forte." L' "Indépendance Belge " pas plus à l'intérieur qu'à l'extérieur n'impose l'application d'une " haute autorité infaillible." Nos collaborateurs ont leur franc parler et comme nous sommes, au fond, en complète communauté d'idées avec eux, s'il plaît au spirituel Bob de turlupiner nos parlementaires et si notre ami Jean-Bernard exprime le désir de réclamer, fût-ce : ,au prix d'un léger accroc à la liberté, • "une unité de commandement et une • unité d'organisation," il n'entrera pas un instant dans notre esprit de les voir transformés en détracteurs du parlementarisme et en partisans de la Dictature.Or, 3e " XXe Siècle " ne vise à rieni moins qu'à enlever toute initiative au Parlement et à limiter son action à quelque vague contrôle. Voyez-vous, dit le "'XXe Siècle,"-tin attentat contre la constitution bel-ge et la souveraineté nationale? Supposez que, au lendemain de . Icù paix, éclairé par les événements tra~ giques que notre pays achève en ce moment de vivre, il entende, non pas diminuer son droit, mais en soumettre l'exercice ^4, des conditiens nouvelles, de façon que'là défense nationale et la coloiie> par exemple, échappent au cnpri^Q ei à l'iiicom'péience de l'inconstante (multitude ? C'est bien l^, sans équivoque, aucu'nè, la suppression régime parlementaire. On commencerait par la dictature en matières militaires ct coloniales, pour ( 56èine auuéet No. 291

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software. 

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software. 

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software. 

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software. 

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software. 

Er is geen OCR tekst voor deze krant.
This item is a publication of the title L'indépendance belge belonging to the category Oorlogspers, published in Londres from 1914 to 1918.

Bekijk alle items in deze reeks >>

Add to collection

Location

Subjects

Periods