c 85* ANNÉE Mercredi 6 mai 1914 ADMINISTRATION ET RÉDACTION l'î , rue deH Sables, Bi'useile* BUREAUX PARISIENS . 11 place de la Bourse ABONNEMENTS: ÉDITION QUOTIDIENNE BELGIQUE. Un m. 20 fr. 6mm, lOIr. 3 mois, S fr. UIKEliBOWtfUr.-D.I » 23 fr » 5 fr. » 8 fr. ETUnSEK » 40fr. » 22 fr. * Ufc ÉDITION HEBDOMADAIRE 'Intarnationile et d'Outrt-min 10 pages, paraissant le mercredi Un an SS franc» Blx moi» 1 Si franc» L'INDÉPENDANCE «suis Énractss bar joeb, — srr pages BELGE _ ï'ÎYl b S Ï.<hï m matin — lOSSEaVATIOS PAT? IJE PBQÛRÈ3 ■V IVO Mercredi 6 mai 1914 Les annonces sont reçues A BRUXELLES : aux bureaux du jou' mX. À PARIS î 11, place de Ja Bourse. A LONDRES : chez MM, John-Ft Jones & G3, n° ^ Snow fliil, E. G.; à ïAgence Havas, n° 113? Cheapsiue E, C. ; et chez Nevroud & Fils. Ltd, j^ot 14-18, Queen Victoria Street, et T» B. Brownfi^ Ltd. n° 163, Queen Victoria Street. AMSTERDAM : chez Nijgh & Van ûitmar, Rokin, g© ROTTERDAM : même rirme, Wynhaven. 113. AïXEMAG-NE, EN AUTRICHE-HONGRIE et È& SUISSE, aux Agences de la Maison Rudolf Moss^ fi ITALIE : chez MM. Haasenstein & Yogler, à Milan, Turin et Rome. t&ÏÎEW-YORK î T.B. Browae, Ltd, lt East^ Street Aujourd'hui Revue politique. LE MEXIQUE ET LES ETATS-UNIS. -La Médiation.— Nouvelle version de l'incident de Tampico. — La situation à Tampico. — Graves menaces. En Angleterre. — A la Chambre des Communes.En Russie. — Les intentions turco-roumai-nes. — A la Douma. — Vils incidents. En Autriche. — La santé de l'Empereur. — Pour l'abolition du paragraphe 14. En Lspagne. — La j.,réve des marins. En Aile nagne. — La campagne contre la légion étrangère. — Une question au Reichstag. Lettre d'Alsace-Lorraine. Notes du jour, par J.-B. En France. — L'affaire Caillaux-Calmette. - L'incident Cailiaux-d'Aillières. — Un avion militaire en territoire allemand. En Belgique. — Les incidents de Seraing. Chronique mondaine. Tablettes judiciaires, par Camille Roussel. Les Lettres et les Arts. Les théâtres à Bruxelles. Informations financières et industrielles. — Nouvelles diverses de nos correspon dants. Les dépêches suivies de la lettre A sont celles qui ont paru d'abord dans notre première édition, publiée à 4 heures de l'après-midi; les dépêches suivies de la lettre B sont celles qui ont paru d'abord dans notre deuxième édition, publiée à 6 heures du soir; les dépêches suivies de la lettre C sont celles qui ont paru d'abord dans notre troisième édition, publiée le matin. P———n———a—a——— BRUXELLES, 5 mai Revue Politique Le second tour de scrutin des élections françaises flui aura lieu. dimanche prochain s'annonce comme devant pré? ssnte-r le même intérêt, que le premier tour, les partis aux prises demeurant fermement sur leurs-positions.. Aucun jjarti ne. s'étant avoué vaincu, on ne eonstate pas. ce mouvement d'opinion qui porte naturellement te-courant vers les éléments dont le succès l'ut incontestable au premier tour de scrutin. Les Eomités directeurs des partis organisés préconisent la discipline politique la plus serrée et provoquent les désistements de leurs candidats mis en minorité en faveur des candidats plus l'avo-ïisés dont l'étiquette se rapproche le plus de la leur. C'est ainsi que des radicaux unifiés se désistent en favèur de socialistes et que des socialistes se désistent en laveur de radicaux. On pour-rail, discuter le fait que le parti radical unifié préfère souvent des socialistes révolutionnaires à des radicaux non unifiés et à des républicains de gauche dont les tendances démocratiques ne sont pourtant pas suspectes. Le résultat probable'de cette tactique, c'est que les socialistes gagneront plusieurs sièges au second tour. La différence essentielle entre les deux tours de scrutin, c'est, que que le premier s'est fait sur de's idées, des principes, et que le second se fera par résignation sur des hommes, des personnalités. En obéissant à la discipline qu'on leur recommande, des milliers d'électeurs qui s'affirmèrent au premier tour en faveur du maintien du service militaire de trois ans et contre l'impôt sur le revenu avec déclaration contrôlée se trouveront ainsi en fait élire dés députés socialistes unifiés engagés d'avance à combattre la loi de trois ans et à défendre l'impôt, sur le revenu avec déclaration contrôlée. La conséquence peut en être que la composi tion de la Chambre ne traduise pas exactement la volonté du pays et que la grande majorité du corps" électoral se trouve réduite à n'être qu'une majorité infime, voire une minorité à la Chambre des députés. C'est là un argument qui prévaut puissamment contre tout ' système électoral comportant un scrutin d(, ballottage. La commission chargée d'arrêter définitivement le texte de la Constitution chinoise a terminé ses travaux. Un télégramme de Pékin à l'Agence d'Extrême-Orient nous apprend que la nouvelle Constitution provisoire — car elle devra être approuvée et sanctionnée — comporte (34 articles. Tout en prenant pour base la Constitution provisoire établie au lendemain de la proclamation de la République, on a modifié notablement les dispositions essentielles de celle-ci et surtout on en a modifié l'esprit. C'es ainsi que la Constitution nouvelle n'oblige plus le président de la République à soumettre à la ratification du Parlement lé choix des membres dû gouvernement et, d'autre part, 1 assemblée législative devra approuver et, ratifier les traités qu'il P'aira President de conclure avec les Etats étrangers. Pourtant, sous ce dernier raPP^™-?.bmite est fixée aux pouvoirs présidentiels . le chef de l'Etat ne peut pas conc.ure sans l'as sentiment du P^^M'inté'o-ritl1,^-011 conventions intéressant 1 ln'®°rité du ier rit")ire chinois ou aggwvant^les charges nesant, sur l.î peuple. Ln Deneral, ies pouvoirs du président de la République sont extraordinairement étendus avec l'assentiment d'un Conseil de la RépU blique, organisme consultatif, le Président pourra dissoudre le Parlement et empêcher la publication des lois votées par l'assemblée législative. Yuan-Chi-Kaï ne s'inquiète guère d'ailleurs de la limitation de pure forme de ses pouvoirs que peut comporter la Constitution. Il est le maître de l'heure et sa volonté domine seule dans la République. La nouvelle Constitution qui vient d'être élaborée à son initiative -• car la première gênait ses tendances à la dictature — sera soumise maintenant à l'Assemblée consultative, et ce n'est qu'après l'approbation cle celle-ci qu'elle sera promulguée et qu'elle prendra un caractère définitif. Le nouveau Parlement, croit-on, pourra être convoqué en 1916. En somme, Yuan-Chi-Kaï n'a voulu d'aucune entrave : il choisit et nomme les ministres, les membres du Conseil de la République, les hauts fonctionnaires, les membres du corps diplomatiques; il déclare la guerre et conclut la paix; il n'est pas tenu de fournir d'explications au Parlement, et il peut user du droit- de «veto» pour toutes les décisions du Parlement qui lui déplaisent. Le président de la République est ainsi un dictateur dans toute la force du terme. 11 dispose de pouvoirs plus étendus que ceux que l'ancien régime conférait à l'Empereur. Il ne faut pas. s'étonner, dès lors, de l'opposition irréductible que lui font ceux qui réalisèrent la révolution chinoise et qui établirent la République. Trois années ont suffi à Yu.ai;-Chi-Kaï pour ruiner leur œuvre. S'il es! vrai, comme on le prétend çà et là, que Yuan-Chi-Kaï prépare ainsi les voies au rétablissement du pouvoir impérial à son profit personnel, on . doit reconnaître qu'il a remarquablement, manœuvré, car il ne lui reste plus qu'un pas à franchir pour réaliser totalement son rêve. Pourtant, le réveil pourrait être cruel. Le génie de Yuan-Chi-Kaï est un génie spécial qui ne s'affirme que dans l'intrigue et les combinaisons personnelles. Le Président a été impuissant jusqu'ici à arrêter les lignes fermes d'une politique générale pour l'Empire, et les graves difficultés intérieures dans lesquelles se débat le gouvernement chinois prouvent assez qu'il ne suffit pas d'accorder des pouvoirs étendus au chef de l'Etat pour établir un régime l'ort et pour organiser sur des bases modernes un peuple, de quatre, cepts. millions ■ d'hommes: Nous ne tarderons pas à savoir dans quelle mesure Yuàn-Chi-Kaï sera à même de faire face au retour révolutionnaire qui s'annonce et qu'il aura tant contribué à provoquer. La situation se complique dangereusement en Epire. Les forces albanaises en marche sur Argvrocastro sont parvenues dans le voisinage, de cette ville et de vifs combats se sont produits au cours desquels les Albanais ont été repoussés; mais, comme des renforts sont actuellement recrutés dans toute l'Albanie du nord, il est possible que les bataillons sacrés de l'Epire ne puissent résister longtemps à Argyrocastro. Aussi M. Zographos et le gouvernement provisoire se sont-ils rapprochés de-la frontière grecque, afin de prévenir toute surprise. - D'autre part, on signale que les musulmans de certains.villages de-l'Epire ont pris les armes contre les Epi-rotes, de telle sorte que la guerre civile bat.son" plein dans toutes les régions du sud du nouvel Etat. 11 est bien difficile que, dans ces conditions, les négociations engagées entre le gouvernement de Durazzo et le gouvernement provisoire épirote aboutissent rapidement aux résultats qu'on était en droit d'escompter. Le Mexique et les Etats-Unis T A MEDIATION Les représentants de Huerta Washington, lundi, 4 mai. On assure que les médiateurs" ont décidé de se^ borner pour le moment à régler la question du sa.liut au drapeau américain à Tampico. /qj Mystérieuse disparition Mexico, lundi, 4 mai. On signale la disparition inexplicable de M. Pedro Ascurain, riche propriétaire foncier; ancien ministre des atlaires étrangères stj'uj la présidence de M. Madero. Ta) Arrivée de réfugiés La Vera-ûruz, lundi, 4 mai. Un train parti .hier de Mexico avec 75 réfugiés,américains est arrivé ce matin, (a) La situation à Tampico Graves menaces La Yera-Cruz, lundi, 4 mai. Les rebelles de Tampico ont notifié au général Mayo que si un de ses navires essayait de pénétrer dans la rivière de Pa-nuco, ils videraient les réservoirs à pétrole qui dominent la ville et mettraient le feu.'au pétrole qui détruira la ville. 11 y a lieu de rapproches- cette attitude du refus du générai Carranza de consentir mn armistice au générai Huerta, qui aurait alors consenti à désigner des délégués pour conférer avec les médiateurs. Les rebelles et les fédéraux auraient placé des mines dans ie port. Le général Mayo compte, en affamant les fédéraux, permettre aux rebelles de reprendre Tampioo. (a) Nouvelle version de l'incident de Tampico New-York, lundi, 4 mal D'aprt» des renseignements de source sé rieuse, voici qu'elle aurait été la genèse de /incident de Tampico : Deux embarcations de navires de g-uarre américains allaient porter des provisions, des armes et des munitions aux rebelles. Les fédéraux lés virent et en prirent une. Ils fusillèrent les neuf marins qui La montaient, C'est alors que, quelques jours après, les Américains auraient envoyé une embarcation ne contenant rien. Les fédéraux crurent encore que c'était un chargement de munitions, la capturèrent et arrêtèrent les marins. De cette façon, les Etats-Unis, qui n'avaient pas pu réclamer pour le premier cas, purent soulever un incident et réclamer avec une apparence de raison. (a) Une proclamation de Zapata La Vera-Cruz, mardi, 5 avril. Une proclamation signée par le général Zapata en date du 1er mai a été publiée hier soir. Elle annonce que les insurgés du sud attaqueront Mexico aujourd'hui et ont condamné à mort les généraux Huerta et Blanquet. On considère que cette proclamation met? fin au bruit d'après lequel le général Zapata et Huerta coopéraient et que Zapata marchait sur la Yera-Cruz . (a) Consul américain emprisonné La Yera-Cruz, mardi- 5 avril. M. Joûin Suliim&n, consul américain à San-Luiz-de-Potosi,' aurait été emprisonné, par le général Maas depuis 15 jours. (a) Mesures de précaution La Vera-Crùz, mardi, 5 avril. Apprenant que les fédéraux dirigent de l'artillerie .Mexico sur la Yera-Cruz probablement pour le général Maas, qui se trouve à Soledad, le général américain Funston a fait débarquer plusieurs pièces de cano.i sur le quai des douanes. Bien qu'on ne s'attende pas à une attaque-ces mesures sont prises par précaution. (a) tavelles de l'Étranger ALBANIE Les Epirotes Junnia, mardi, 5 avril. Les Epirotes - ont repris une -,partie des positions- qu'ils avaient perdues. Ils ont réoccupé Fraçhari près de Remeti. Le gouvernement. provisoire, épirote. s'est ' installé, dans le village de iargoutsates. Les Epirotes au i.ombre de 5,000 se sont réfugiés sur le territoire hellénique. (a) ALLEMAGNE La campagne contre la Légion étrangère Une question au Reichstag Berlin, lundi, 4 mai. Les députés Wandal et Weii ont'présenté l'a question suivante au" Reichstag : Le chaincelier de l'Empire a-t-il ' 'connaissance qu'au cours d'une représentation théâtrale organisée par la Ligue contre "la Légion étrangère et qui' a-provoqué en France un vif mécontentement, des membres de l'armée allemande en service actif aient participé, en uniforme, aux scènes représentées. Que compte-t-il faire jjout empêcher que de pa/rei'ls faits ne se reproduisent dans l'avenir V (a) Berlin, mardi, 5 avril. Un ancien légionnaire, nommé- Wahlge- • muth, avait, été arrêté par Ja policé de Hei-delberg comme racoleur pour la Légion étrangère. On apprend maintenant que la raison qui avait été donnée de l'arrestation est inexacte, mais que Wahlgemuth ètajt, poursuivi pour escroqueries et. qu'il était au service de lu Ligue contre la Légion étrangère, qui lui faisait faire des conférences. (b; Les lignes de navigation Hambourg, lundi, 4 mai. Les négociations qui sé continuent à Cologne entre le Lloyd de l'Allemagne du Nord et la Compagnie Harnbourg-Amerika ont permis de constater l'accord des deux parties concernant l'établissement d'une exploitation commune des lignes de l'Amérique du Nord et de l'Extrême-Orient ap-appartenant aux deux compagnies. (c) AU REICHSTAG Les commissions militaires Berlin, mardi, 5 mai. Au cours de la discussion du chapitre des, moyens de communication militaires, un député radical a combattu dans des développements techniques très étendus .le, système des dirigeables rigides en faveur de l'aviation, ainsi que du système des dirigeables souples du type dë l'Astra Torres qui,dit-ij, pourraient voler au-dessus des navires allemands. Il a préconisé la construction d'aéroplanes à plusieurs . places d'une grande surface portante et munis de mitrailleuses. Le ministre de la guerre von Falkenhaim a répondu à ces observations par l'affirmation que le système rigide allemand est de loin le meilleur qui existe .Aussi l'état-ma-jor commettrait une fauté impardonnable s'il cessait d'utiliser ce système. Les rapports sur les dirigeables du système Astra Torrès doivent être accueillis avec circonspection. Quant à l'aviation, bien qu'elle soit encore incontestablement plus dangereuse que la navigation aérienne a bord des dirigeables, il n'y a toutefois pas lieu de l'abandonner. (a) Le budget de la guerre Le Reichstag a discuté en seconde lecture le budget de la guerre. Le général von Falkenheym déclare qu'il y a eu en octobre dernier 60,000 hommes et 18,000 chevaux de plus qu'auparavant, aux besoins desquels il a fallu pourvoir. L'incorporation des recrues s'est faite sans aucune difficulté. Il y a eu l'an passé 38,000 conscrits qui ne furent pas inoorposés, bien que remplissant les conditions nécessaires. Le choix ne fut cependant pas sévère. Il n'y eut parmi les jeunes soldats que 4 p. c. de lt* 1X1U Q.J1 iljl libérés pour faiblesse physique. Un nombre assez important d'autres recrues ont également dû être classées dans la réserve pour faiblesse physique moins prononcée. Le ministre déclare préférer se taire sur leur chiffre exact. Sur 30,000 places d'officiers, il y en a 3,000 qui n'ont pas de titulaires. Dans deux ans, ces vides sèront sans doute comblés. Parmi las sous-ol'ficiérs, il n'y a que 4,000 emplois vacants. 'Ces vides seront comblés dès cette année, si eh octobre il n'y a pas de nouveaux besoins. Les crédits votés pour 'es places fortes' sor.t employés. On travaille également en ce sens aux améliorations convenues. (b) Le ministre de la guerre termine après avoir rappelé toutes les difficultés qu'il fallut surmonter pour l'achat des chevaux, le logement des troupes, celui des officiers. En définitive, conclut-il, tout s'est bien passé. L'état sanitaire des troupes a été excellent. L'année 1913 marquera dans ce sens un record et déjà le G octobre nous pouvions annoncer à. Sa Majesté que les nouvelles formations étaient équipées et prêtes à entrer en campagne. (c) ANGLETERRE La visite des souverains danois Londres, lundi, 4 mai. Le Roi a ordonné que le deuil de la Cour soit suspendu du 9 au 13 mai, pendant ]« visite officielle des souverains du Danemark. (a) CHAMBRE DES COMMUNES Séance de lundi En déposant le budget, M. Lloyd George déclare que l'année 1913 a été d'une prospérité exceptioimeille et que ses prévisions se sont réalisées. Le commerce ' du pays a atteiint un très grand développement et le nombre des sans travail est descendu au niveau le plus bas. L'orateur déclare, qu'il lui est difficile de iuger à l'iieure actuelle la situation de l'industrie. dans l'année présente. Les renseignements obtenus par certains homim-s d'affaires semblent indiquer un ralentissement dans certaines branches, mais aussi une plus grande activité dans d'autres. Le chancelier déclare qu'il a pu non seulement faire face à tous les crédits supplémentaires, mais encore réaliser un excédent de 750,000 liv. st. pour l'année passée. D'après la base actuelle des impôts, M. Uovd George, évalue les recettes à 2' 10,(555,000,. làv. st>, et les dépensés à 205.9S5,000 liv. st. pour l'année courante, Laissant ainsi un déficit de 5,-330,000 liv. st. Malgré cela l'orateur ajoute que de nouvelles dépenses seront encore nécessaires M. Lloyd George dit;qu'il aurait pu proposer des diminutions d'impôts si les dépenses pour la marine n'avaient pas, depuis 1909, • 'dépassé; les • prévisions. Il y a donc lieu aujourd'hui de proposer des augmentations de dépenses. M. Lloyd, George signale la nécessité d'alléger les impôts qui grèvent les communea car les contributions municipales ' ont doublé pendant ces dernières années en raison surtoijt de la construction de maisons po-ur les ouvriers, de la construction de routes et des dépenses pour l'instruction publique. Le.régime actuel des impôts municipaux est parfaitement irrationnel et injustifiable. Il y a inégalité flagrante dans .l'incidence de l'impôt entre les communes riches et les communes pauvres. L'Echiquier doit apporter une aide substantielle afin de sauver les municipalités de la banqueroute. 11 faut établir un nouveau syste me d'impôts locaux et d'évaluation. Les allocations affectées à l'instruction publique et à la construction des routes seront aug méntées. La subvention pour l'hygiène pu blique s'élèvera au total à 4,000,000 livre sterling par an: De plus de nombreuse allocations seront consacrées à la lutte con tre ia ta-bercuioso, à renseignement destiné à le formation des infirmiers, à l'établissement dans tout le pays de laboratoires pour les diagnostics scientifiques et mu ladifs. L'augmentation de. l'allocation pour lé développement de l'instruction publique m Angleterre et dans le Pays de Galles sera de 2.750,000 livres sterling. L'Etat participera pour moitié dans les dépenses faiies par les municipalités pour la nourriture des enfants indigents. Il y aura des allocations pour le développement de l'éducation physique, pour les écoles de plein air et pour les Chambres de maternité. M. Lloyd George consacre à ce sujei 1 i/4 million de livres sterling. Il s'occupe également de la loi sur les assurances. Toutes ces allocations commenceront en dé oembre et ajouteront 4,218,000 livres sterling au déficit. En tenant compte de certaine marge il faudra prévoir 9,800,000 livres sterling. En conséquence, M. Lloyd George propose d'adapter à l'impôt, sur le revenu certaines modifications. Cet impôt sera progressif. Il restera ce qu'il est aujourd'hui pour les revenus inférieurs à 1,000 livres sterling par an lorsque le revenu résultera du travail. Il sera de 10 1/2 à 16 pence pour les revenus supérieurs à 1,000 livres et inférieurs à 3,000. L'impôt, frappant le revenu d'une bonification, automatiquement, sera porté à 16 pence. Les surtaxes sur les revenus ' supérieurs à 3,000 livres sterling suivront une échelle progressive qui ira jusqu'à 16 pence, de sorte que certains revenus seront frappés de 32 pence d'imp<V. . (c) M. Lloyd George continue : Il évalue les recettes que produira l'impôt ordinaire sur les revenus à 5,250,000 liv. st. La surtaxe y ajoutera cette année 2,500,000 liv. st., et les années suivantes elle produira 7 millions 750,000 liv. st. Il compte percevoir aussi 250,000 liv. st. par l'impôt suit le revenu Trappant les placements faits à l'étranger.Les droits de transmission successorale e 60,000 liv. st. à 200,000 liv. st. seront augmentés de 1 p. a Le maximum sera porté à 20 p. e.* ce qui donnera m tout 650,000 liv. st. Les droits sur les successions globales produiront 150,000 liv. st. On obtiendra ainsi un total de 8,800,000 livres sterling. Il restera encore un million pour couvrir le déficit. M. Lloyd George dit qu'il le prendra dans le fonds d'amortissement. La nouvelle proposition budgétaire marque une étape décisive pour le bien-être maté-rieil du peuple. Elle grandira la nation en honneurs et en force. M. Lloyd George a parlé pendant deux heures et demie. Répondant à une question, M. Ackland a dit que tous les gouvernements du monde, sauf ceux de la France, de la. Grèce-et du Danemark, qui ont fait connaître d'avance qu'ils 'refuseront, sont invités à une conférence internationale en vue d'interdire l'importation des peaux et des plumes d'oiseaux sauvages, sauf, bien entendu, celles des autruches, des eiders et autres oiseaux qui font l'objet d'un si grand commerce pour les coonies britanniques. Il s'agit pour chaque pays de faire voter des lois prohibant cette importation, excessive dans certains cas. Il n'est pas avantageux pour les nations correspondantes de s'engager à l'avance à faire voter des lois à cet effet. Le Portugal, la Suisse, le Mexique, Monaco, la Hollande, la Chine et diverses républiques américaines, dont les Etats-Unis, ont donné leur adhésion.Vingt des gouvernements invités n'ont pas encore répondu. Un certain nombre ont donné une réponse définitive, mais le Brésil, le Yénézuéla et l'Equateur ont refusé. (a) AUTRiCHE-HONGRiE La santé de l'Empereur Vienne, mardi, 5 avril. Au sujet de la. santé de l'Empereur, on annonce aujourd'hui officiellement que la nuit a été bonne et reposante. Les phénomènes cat-airhaux ont diminué et l'état général a par conséquent été très satisfaisant-. (b) Pour l'abolition du paragraphe 14 Vienne, lundi, 4 mai. Une réunion des chefs- de partis, tenue cet après-midi au Parlement, a exprimé à l'unanimité le désir que le régime établi par le paragraphe 14 soi-t aboli et que 1-e Reichsrath soit convoqué. Le ministre-président comte St-uer-gkh a déclaré qu'il éprouvait le même désir que les chefs de partis, que la situation nor-male du Pa-iiem jn.t soit rétablie, maï-s il faut tout d'abord que les difficultés parlementaires causées par les différends entre tchèques et allemands au sujet de la Diète de Bohême soient aplanis. La réunion s'est prononcée ponr que de nouvelles conférences aient lieu entre les représentants tchèques et allemands sur la question de la. convocation de. la Diète de Bohême dont, suivant l'opinion des tchèques, dépend le rétablissement de la situation normale du Reichsrath. (a) Les chemins de îer orientaux Budapest, mardi, 5 avril. Le k Pesther Lloyd » publie l'information suivante au sujet des chemins de fer orientaux : Puisque l'Autriche-Hongrie ne peut accepter, le contre-projet serbe; il ne reste actuellement, autre ' chose à faire pour- la monarchie que de réclamer la restitution de ces voies fériées. C'est pour elle non seulement un droit garanti par la concession turque, mais il résulte des engagements pris par la Serbie dans le traité serbo-turc et des décisions adoptées à cet égard par la conférence des ambassadeurs & Londres. (b) Etat désespéré de M. Kossuth Budapest-h, mardi 5 mai. L'état de santé "de M. François Kossuth, l'homme d'Etat connu, chef du pa-rti, de l'indépendance, est désespéré. (b) BULGARIE AU SOBRANIE La Sobranié a commencé les débats sur la proposition due à l'initiative des députés de lia majorité au sujet de l'enquête parlementaire sur la question des cabinets Gueschoff et Daneff. La proposition demande une. enquête générale et plius particulièrement depuis la préparation jusqu'à la fin de la guerre. Les débats se poursuivront pendant plusieurs jours. La question présente une importance spéciale pour le pays. La discussion sera suivie avec le plus grand intérêt. (a) EQUATEUR — La légation de l'Equateur en Belgique nous informe qu'elle a reçu de son gou- j vemement Je cablogramme suivant : « Les ; insurgés qui étaient dans la région du ! Nord ont été complètement battus. Leurs j chefs Andrade et Pasquel ont été faits pri- j son nier s. Il y a quelques jours, les insur- | gés ont été battus à Gayambe, entre Ybar- ; ra et Quito. Autour d'Esmeraldas, il n'y a plus que quelques bandes dispersées dans les bois. » , (a) ESPAGNE La grève des marins Madrid, mardi, 5 niai. Par suite de la grève des officiers mécaniciens de la marine marchande de Bilbao, 120 navires sont immobilisés dans ce port. On en compte 15 à Gijon, 2 à Séville et 2 à Huelva. La Fédération des dockers a promis de déclarer la grève le 6 mai, si le conflit n'est pas solutionné. (a) A LA CHAMBRE M. Argenté, libéral, demande s'il est exact que des terrains de la zone maritime de Las Pal-mas ont été vendus à une mai-. son charbonnière allemande. Si cela est vrai, ajoot-e-t-il, c'est là un fait extrêmement grave qui, à première vue, semblerait constituer un délit de lèse-patrie.. Ça.) ETATS-UN iS Un crime sensationnel New-York, mardi, 5 avril. Le général Hiram Dur-yea, âgé de 80 ans, a été assassiné ce matin pendant son soin-meil par son fils Chester. Qn croit que ce dernier était devenu failli y a onze ans, la femme de M. Chesùr Duryea avait obtenu le divorce. Dans cette affaire, le général avait pris parti confe son fils. Le général Hiram Duryea était vètéra.i de la guerre de Sécession. C'était un rijne industriel. ibj ITALIE L'affaire Tiepolo ban-Remo, mardi, 5 avril. Les . débats de l'affaire Tiepolo se pour^ suivent devant la Cour d'assises d'Oneglia, Ce matin, ia Cour s'est transportée à San-Remo pour examiner les lieux et assister à la reconstitution de la scène. Les débats reprendront demain. (a) — L'Italie a accepté de prendre part a l'Exposition de San-Francisco. (a) RUSSIE Un nouvel attentat contre l'unité finlandaise Une réunion extraordinaire a eu lieu mardi à Saint-Pétersbourg, sous la présidence -du président, du conseil, pour examiner la question de l'incorporation de plusieurs districts finlandais dans le gouvernement de Saint-Pétersbourg, dans l'intérêt. de la défense du pays. Le secrétaire d'Etat pour la Finlande assistait à cette réunion. Presque tous les personnages présents ont voté en principe, pour des raisons stratégiques, la réunion de presque tout le gouvernement de Vyborg au gou-v armement de Sai nt-P ôtarsbourg. Cependant, vu l'importance extraordinaire de la question, la décision définitive sera prise par le conseii des ministres. (b)( A LA DOUMA La Douma a discuté l'opportunité de la motion relative à une réforme du statut de 1910 concernant les zemstvos, réfoime ten* dant à élargir l'autonomie de ces subdivisions administratives. Le représentant du gouvernement a combattu cette motion, où il ne veut, voir qu'un effort de décentralisation. Il a déclaré que le gouvernement doit conserver le droit de contrôle sur l'activité des zemstvos. Le projet de réfoime a été renvoyé à une commission, qui a été chargée d'élaboreii un projet de loi sur cette question. La Douma a discuté ensuite la motion des députés Efremos, Milioukoff et Toh&rk-lieidze, tendant à attribuer à- la séance de jeudi la priorité à la discussion du projet de loi sur la liberté de la tribune parlementaire, qui est en ce moment soumis à! l'examen de la commission judiciaire de la Douma, et à charger la dite commission de donner Lecture de son rapport à la séan« ce de jeudi. La Douma a discuté en même temps la motion de MM. Milioukoff, Kerenski et Tcherkheidze, qui propose de ne pas aborder la discussion du budget tant que le projet de loi ci-dessus mentionné n'aura pas acquis force de loi. Les deux motions ont été repoussées, la première par 157 voix contre 99 et 4 abstentions, et la seconde par 164- voix contre 8.3 et 15 abstentions. (a), Saint-Pétersbourg, mardi, 5 mai. La discussion du budget a commencé mardi matin à la Douma. Au début de la discussion, le président annonce qu'il a reçu une motion signée par trente membres, demandant. l'ajournement . du débat sur le budget jusqu'à ce que Ae projet de loi sur la liberté de la parole pour les membres du Parlement ait été voté. Les- signatures des députés présentant la motion ont été communiquées par trois membres, du parti social-démocrate. La motion est rejetée par 140 voix contre 76. Les membres du parti social-démocrate quittent alors la salle des séances. L'assemblée commence ensuite la discussion du budget. (b) — L'ancien ministre des finances et du commerce, membre du conseil d'Empire, M. Chipoff est nommé gouverneur de la Banque d'Etat, tout en conservant son siège au conseil d'Empire. Le gouverneur actuel de la Banque, M. Konchine, est relevé de ses fonctions sur sa demande et mis à la disposition du ministre des finances. (a) SERBÉE Rectification de frontière Belgrade, lundi, 4 mai. Dans les milieux bien informés, on assure que le gouvernement demandera aux puissances une modification de ia frontière albanaise près de Prichtina, qui est indispensable à la sécurité du pays. (a) TURQUIE Les relations turco-rouinaincs Constantinople, lundi, 4 mai. On annonce officiellement pour samedi prochain le départ pour Bukarest, où '1 résidera trois jours, de Talaat bey, ministre de l'intérieur. Il sera accompagné de son chef de cabinet. Le motif donné est de rendre la visite faite, il y a quelques mois, par le ministre Jonesco. Cependant, oe voyage est fort commenté et on lui attribue une grande importance politique en corrélation avec la question des tles, car ce voyage, qui avait été fixé officiellement, à la fin de juillet prochain, a été décidé hier à une date aussi rapprochée par le conseil des ministr;'*, malgré l'ouver^-e Prochaine de 1a session parlementaire. (a)

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