L'indépendance belge

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s.n. 1915, 07 June. L'indépendance belge. Seen on 04 May 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/736m03zv2f/
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S6ème atnée. No 132 L'INDÉPENDANCE ROYAUME-UNI: ONE PENNY. BELGE. CONTINENT: !5 CENTIMES ADMINISTRATION ET REDACTION: BUREAUX A PARIS : IUDOR HOUSE. TUDOR ST.. LONDON, E.C. "• 1 , ,, , „ TELEPHONE: CITY 3960. TELEPH.: ! 238 75 LONDRES, LUNDI 7 JUIN 1915. 13 MOIS. 5 SHIILINGS. , ABONNEMENTS : J 6 MOIS. 17 SflJI LINGS. CONSERVATION PAR LE PROGRES. ( 1 AN, 32 SHILLINGS. ) SOMMAIRE. LA SITUATION : Violents combats dans la presqu'île de Galli-poli. — Progrès français et italiens. — Succès britannique dans le Golfe Persique.—Raids aériens allemands.—La guerre sousmarine. Pourquoi les peuples les haïssent.—Maurice Kufferath. Un nou= veau crime abominable? Les femmes. — Camille Roussel. Lettre du Chili.—Marcel Huet. Lettre Hollande.— Dr Terwagne. Billet pari» sien.—Jean-Bernard. A mon pays.—Camille GuUcnstein. En BelgU que. Echos. Etc. LA SITUATION. Lundi, midi. Les difficultés considérables auxquelles se heurtent les Alliés dans les Dardanelles sont mises en lumière par un long communiqué officiel qui décrit une série d'opérations ayant eu lieu de vendredi à dimanche. L'attaque générale à laquelle les dépêches firent allusion samedi eut lieu contre les positions turques dans le secteur de Sed-ul-Bahr, dans la partie sud de la presqu'île. Successivement les contingents indiens enlevèrent deux lignes de tranchées, la division territoriale avança de plus d'une demi-kilomètre et la division navale enleva une redoute ennemie. Tout allait pour le mieux, et le succès de l'entreprise semblait garanti. Malheureusement, un des détachements se heurta à une barrière infranchissable de fils de fer barbelés et l'avance générale se trouva de ce fait arrêtée. Une partie des positions conquises dut être évacuée, étant soumise à un violent feu d'enfilade. Les troupes françaises qui coopérèrent à,Cette action se distinguèrent également et occupèrent deux lignes de tranchées turques su'- une longueur de plus de cinq kilomètres, qui restèrent entre les mains des Alliés. Il ne s'agit là qye d'un arrêt momentané qui ne saurait retarder que légèrement le grand succès que M. Winston Churchill a fait pressentir au cours d'un discours prononcé samedi à Dundee, en disant que l'armée et la flotte n'étaient "séparées que de quelques milles d'-ane vrfoire telle que cette guerre n'en a pas encore vu." Signalons à propos des opérations dans les Dardanelles que les forces navales françaises qui opèrent concurremment avec la flotte britannique, viennent d'être placées sous le commandement du vice-amiral Nicol, le plus jeune des vice-amiraux français. Les opérations dans la vallée du Tigris se poursuivent avec succès. Jeudi, le général! Tôwnshend occupa un important centre, situé sur le fleuve à une centaine de kilomètres au nord de Kurnah, le gouverneur de la ville se rendant avec 700 soldats, ce qui, avec les prisonniers Capturés précédemment, fait un totail de 2,000 hommes. Les derniers communiqués russes indiquent que pendant que les combats à l'est de Przemysl se poursuivent sans qu'une décision soit en vue, les attaques de nos Alliés sur la flanc gauche autrichien entre le San et le Leg progressent favorablement. A l'est de Jaroslaw, non loin de Ivorzenica, les Russes ont pris plusieurs tranchées allemandes et repoussé, avec des pertes sévères pour l'assaillant, une attaque de nuit entre Krukienice et îe Strwacz, arrêtant ainsi l'offensive de 1 ennemi dans la direction de Lemberg. Sur le San Inférieur, les Russes capturèrent le village de Groble et au nord de Legnisk les détachements russes qui ont traversé le San se fortifient. Entre Stryj et Mikolajcw nos Alliés luttent avec succès. Xéanmoin on parle vaguement de l'intention de l'état-major russe de se retirer sur la ligne du Dniester desservie par de nombreuses lignes de chemin de fer. Les nouvelles du front italien restent favorables. Les troupes du général Ca-dorna avancent méthodiquement depuis la passe Stilvio sur la frontière suisse, jusqu'au golfe de Trieste. Dans les combats dont la région alpine est le théâtre, l'artillerie italienne affirme tous les jours sa supériorité. Dans la vallée de l'Isonzo nos Alliés ont consolidé leurs positions en occupant, sur la rive gauche du fleuve, plusieurs nouveaux villages au nord de Caparetto. Pendant que les Autrichiens détruisent, en se retirant, non seulement les ponts et tout ce qui pourrait servir à l'armée ennemie, mais aussi la propriété civile et industrielle dans le but de ruiner le pays, les Italiens coupent les câbles qui atterrissent à la côte dalmate et détruisent les sémaphores, les phares et autres ouvrages militaires des îles autrichiennes et de la côte. Sur le front franco-belge, c'est toujours la lutte âpre autour de Souciiez qui continue. Berlin avoue maintenant la perte de la raffinerie de sucre et Paris annonce que les deux tiers du " labyrinthe " sont maintenant aux mains des Français. Des nouveaux progrès ont également été faits dans le village de Neuville. Les Allemands ont essayé, par tous les moyens, de reprendre à nos Alliés le terrain gagné par eux ; cinq fois ils contre-attaquèrent les positions françaises dans tout le secteur Ablain-Neu-ville-Souchez, et leur artillerie cracha des volcans de fer et de feu, mais nos amis ne bronchèrent pas sous l'ouragan et repoussèrent toutes 'es attaques, infligeant aux Teutons des pertes immenses. Quelques combats eurent lieu également dans l'Aisne, du côté de Tracy-le-Vàl, où les Français prirent deux tranchées, plusieurs ouvrages fortifiés et repoussèrent trois contre-attaques, tout en prenant trois canons allemands et en faisant 200 prisonniers. Des opérations secondaires sont signalées dans la Meuse et en Champagne. Des aviateurs ennemis ont survolé samedi les côtes est et sud-est de la Grande-Bretagne, ainsi que Calais, jetant quelques 1x>mbes qui ne firent que peu de mal. En Roumanie, les sentiments en faveur des Alliés se font jour ouvertement. De grandes manifestations italophiles eurent lieu hier à Bucarest, et on réclame avec insistance la constitution d'un cabinet de coalition on vue d'une intervention éventuelle. A Sofia, la note d'un journal ministériel déclarant que la Bulgarie est résolue à maintenir la neutralité, est, selon une information du " Times," désavouée maintenant. POURQUOI LES PEUPLES LES HAÏSSENT.(1) C'est des Allemands qu'il s'agit, bie entendu, et c'est un Allemand, le D Magnus Hirschfeld, de Berlin, qui pos la question. Elle est {Mus que jamais d'actualité ^ oici les Allemands avec un adversair de plus sur les bras. Ils sont en guerr a\ec la France, la Russie, l'Angleterre la Belgique, le Japon, la Serbie, le Mon ténégro et enfin l'Italie. Ils ont réuss de plus à s'aliéner les sympathies de k%s-Unis. Qui sait si, demain, 1 <""èce, la Roumanie et la Bulgarie ne s joindront pas à la coalition de plus ei plus formidable, qui se dresse contr eux. Ainsi se vérifie la vue prophétiqu Ernest Renan énonçait en 1882 dan Une conférence à la Sorbonne (2). La division de l'Europe est tro| grande pour qu'une tentative de domi nation universelle ne provoque pas trè: V|te une coalition qui fasse rentrer 1; Dation ambitieuse dans ses bornes natu relies." Ainsi soit-il ! Volfcfir, par ]e dot -Magoras Hirschfeld, Bonn, 1915. * k C&vf?'"06 a«W natkai? Conférence fait, ù&rbemte, Paris. Calmann Lévy, 1352. :i La tentative de domination univer-r selle s'est produite, la coalition s'est im-e médiatement formée. L'Allemagne et sa triste acolyte, l'Autriche-Hongrie, sont t sans sympathie, réduites au plus splen-" dide isolement qui se soit-jamais vu en e politique. Un seul allié leur est venu, s contraint et forcé, et lequel ? La Turquie, > la Turquie d'Enver pacha, qui n'est - même pas la vraie '1 urquie ! 1 J'allais oublier Dieu, le vieux Dieu s germaniqùe, sur le concours duquel, au 1 début, on avait fondé de si grandes es- - pérances à Berlin. Mais c'est un allié i qui n'est pas très sûr. Il avait déjà joué - plus d'un vilain tour à l'aïeul de Guil- - laume II. s Vous connaissez l'amusante entrevue du grand Frédéric avec l'ambassadèur ' de Grande-Bretagne au lendemain de je - ne sais plus quelle bataille perdue par > le roi de Prusse. Le diplomate était allé i porter ses condoléances au roi à propos ■ de cet échec. —1- Ce n'est rien, lui répondit F'rédé-ric II. Nous aurons la victoire une autre 1 fois. Dieu, notre vieux Dieu, est avec nous ! - — Ah ! fit le sceptique anglais^ voilà un allié que je ne connaissais pas à Votre Majesté ! — C'est même le seul qui ne me coûte rien ! répliqua malicieusement le roi de Prusse. — Aussi vous a-t-il servi pour ce que vous le payez ! conclut ironiquement le diplomate. L'entretien, dit-on, n'eut pas de suites. Il pourrait être repris aujourd'hui à peu près dans les mêmes termes. L'allié qui ne coûte rien ne s'est pas montré très assidu jusqu'ici, pas plus que ne se sont empressés les Alliés auprès desquels la diplomatie germanique a vainement dépensé les trésors de ses irrésistibles séductions ! Ainsi—et c'est ce que constate non sans amertume le Dr Magnus Hirschfeld'—" la moitié des habitants de la terre se dresse aujourd'hui contre nous." Ayant fait cette peu flatteuse constatation, il se demande " pourquoi tant de peuples haïssent les .Allemands! " Le titre de son travail semblait promettre une enquête morale, une sorte d'examen de conscience qui eût pu être intéressant. Mais dès les premières lignes de la brochure—répandue par milliers d'exemplaires en Allemagne et en Suisse—on est fixé. Pour le Dr Magnus Hirschfeld, si les Allemands sont si généralement détestés, ce n'est pas leur faute, c'est la faute " aux autres " aux Anglais, Français, Russes, Polonais, Serbes, Bulgares, Roumains, Belges, Italiens et même Pox'tugais ! Lisez p'utôt : "Lorsqu'au début de cette année (1914), les nations, l'une après l'autre, nous menacèrent de la guerre (sic), la généralité des Allemands ne se doutaient pas du degré d'inimitié qui s'était accumulé contre leur peuple, ce peuple ami du travail et de la paix (sic)., qui avait horreur de toute violence et de toute cruauté (sic), et qui, lui, ne nourissait de haine contre personne (sic) ! Et cependant tous ceux qui avaient séjourné à l'étranger ne pouvaient s'illusionner sur ce fait qu'en général, le sentiment des nations n'était pas de notre côté.' Ayant fait cette découverte, peut-être le Dr Hirschfeld aurait-il dû se dire qu'après tout la sympathie ne se commande pas ; que les Allemands, sans doute, n'ont pas la manière de se la concilier. Il aurait pu s'avouer aussi que la haine n'est pas un sentiment naturel et spontané chez l'homme, qu'elle est toujours la conséquence d'un froissement d'amour-propre, d'une injure, d'une violence infligée à autrui. Si le Dr Hirschfeld pouvait raisonner, il aurait compris qu'il devait y avoir dans les gestes, les attitudes, les actes de l'Allemagne quelque chose qui avait provoqué une animadversion aussi générale et aussi absolue. Mais il n'a pjis compris et il raisonne ...comme un tambour prussien. Il sert à ses lecteurs qu'il doit croire bien bénévoles et faciles à duper; il s'adresse, il est vrai, à des lecteurs allemands ; il leur sert, dis-je, des arguments qui sentent terriblement l'école à laquelle appartiennent les Bethmann et les Jagow. Il leur explique que si le peuple allemand n'est pas aimé, c'est à cause des calomnies répandues sur son compte par la presse internationale à la solde du capitaliste anglo-français ! A preuve : la dépêche expédiée au Brésil par les agences télégraphiques de Londres au début de la'g-uerre et annonçant que 30 Brésiliens avaient été arrêtés eij Allemagne et fusillés sans autre forme de procès. "Cette fausse nouvelle n'avait d'autre but que d'exciter contre l'Allemagne la mère-patrie du Brésil—le Portugal!" N'est-ce pas délicieux ? Ce Dr Hirschfeld doit être un esprit bien perspicace pour mettre ainsi à nu, du premier coup, les détours de l'astucieuse diplomatie britannique ! Au moyen de pareilles manigances elle a suggestionné tous les peuples, nous dit-il, et la suggestion joue un rôle formidable dans la formation de l'opinion publique! Nous savons en tous cas quels fruits elle a portés en Allemagne ! De la même façon simpliste, M. Hirschfeld explique la fuite éperdue des habitants d'Anvers et des paysans de la Campine et des Flandres à l'approche des hordes barbares. Ce n'est pas le récit des horreurs accomplies à Visé, à Battice, à Andenne, à Dinant, à Aer-schot, à Sempst, à Louvain, à Lierre, à Termonde et autres lieux, qui a rempli d'une compréhensible terreur ces pauvres gens ! Non ! voici l'explication du fait : " Aux Belges qui de tout temps ont été maintenus dans un état inférieur de culture (sic) on avait dépeint l'Allemand sous des traits si affreux, que le peuple devait nécessairement à l'approche des armées allemandes être pris d'une panique folle !" La vérité, la voilà ! La bonne vérité allemande ! Ces deux exemples suffisent au doc teur avec quelques autres de même valeur, pour conclure " que la haine de l'Allemand n'est pas un sentiment spontané des peuples; c'est une haine artificiellement provoquée et savamment entretenue." L'Europe entière a été suggestionnée par la Presse '.riâme, la Presse à la solde des capitalistes anglo-français ! # Au fond, pour M. Hirschfeld, c'est une basse envie que la moitié de l'humanité nourrit contre les Allemands. " L'envie et rien d'autre, voilà la racine de cette guerre. On nous haïssait, non pas à cause de nos faiblesses, mais à cause de notre force. Ce ne sont ses défauts, ce sont tes qualités qui ont rendu l'Allemand haïssable!" Le docteur est-il bien sûr d'avoir diagnostiqué exactement le mal? Ne prend-iî pas pour des qualités, ce que les autres peuples considèrent précisément pour les essentiels et intolérables défauts de l'Allemand—à savoir : sa servilité obséquieuse et surnoise, son manque de tact, son aprêté au gain, ses appétits insatiables, sa morgue hautaine, et tout cet ensemble que l'excellent docteur résuma d'un mot délicieux "les méthodes inductivement pénétrantes de l'Allemand, die induktiv ein-dringende Methoden." J'ignore quels sont les titres et la valeur scientifiques du Dr Hirschfeld; je sais qu'il fut impliqué dans le fameux et scandaleux procès du comte Eulen-berg et"de ses mignons, comme témoin cité à la requête de Maximilien Harden. Avec sa méthode inductivement pénétrante il doit certainement s'être fait une spécialité de la guérison de l'hypocondrie. Il n'y a de noire mélancolie qui résiste à la lecture de sa brochure : " Warum hassen uns die Volken?" En ces jours angoissants, essayez, le remède est souverain ! Il y a surtout la vitupération du docteur à l'adresse de la perfide Albion: " Gott strafe Êngland ! " qui me paraissent d'une efficacité exemplaire ! Ainsi le docteur Hirschfeld nous apprend que de l'aveu même de lord Hal-dane, le peuple anglais est un peuple très arriéré. " Aucun autre n'est resté aussi provincial. En dépit de son apparent cosmopolitisme, il n'en est pas dont l'horizon soit aussi borné! " Mais aux yeux des Allemands, tous les peuples ne sont-ils pas bornés? Il n'y a que le peuple allemand qui ne le soit pas. N'est-il pas le seul peuple vraiment culturé, le vrai peuple supérieur, le seul qui ait le devoir de régenter le monde. Depuis un demi-siècle on nous l'a dit et répété sur tous les tons. En Allemagne, on semble convaincu que c'est la vérité ! Ne dites pas qu'il y a là un exemple de folle présomption. Sentencieusement le docteur ,Hirschfeld, vous répondra que "chez les peuples, la présomption va généralement de pair avec la médiocrité de leur esprit : Beschrânktheit ! Il veut bien nous rappeler que déjà les Romains s'étaient aperçus de ce phénomène : " ils avaient le même mot pour désigner la bêtise et la présomption : stultitia. " Bêtise et présomption ! Oui, c'est bien cela ! Les Romains étaient de fins psychologues. Auraient-ils pressenti le docteur Magnus Hirschfeld et ses sympathiques-compatriotes? Après tout, peut-être ! Ce qui est certain, en tous cas, c'est que si préoccupés soient-ils de s'inspirer des exemples de Rome, les Allemands jusqu'ici n'ont point réussi à s'en assimiler l'esprit. Sur ce point, Nietzsche avait déjà dit à ses compatriotes quelques dures vérités. N'est-ce pas lui qui, dans ses " Considérations inactuelles," avait constaté " cju'en dépit de tous ses efforts pour se donner l'apparence d'une cuilture, l'Allemagne demeurait, au fond une barbarie organisée. " Plus récemment, tout juste à la veille du cataclysme un autre Allemand, M. O. H. Schmitz, dans un livre qui vaut la (3) Das Land der Wirklichkeit. Munich G Muilei". 1914. peine d'être relu (3), avait dit des vérités que le docteur Magnus Hirschfeld et d'autres pourraient méditer utilement. " Une culture aussi peu sûre de soi que la nôtre, est incapable de conquêtes morales. Dans tous les pays, les Allemands sont le plus détesté de tous les peuple s. Pourquoi • cela ?... La sou d a in e expansion de notre pays a égaré notre caractère. Nous avons les nerfs surexcités. I' nous arrive de commettre des actes qui .n'étaient nullement dans nos intentions. Par crainte-de notre mollesse native, nous effectons une virilité exagérée. Nous crions : Place à l'Allemagne ! Et nous n'obtenons même pas pour notre politique et notre culture, l'égalité de traitement que personne ne nous refuserait si nous trouvions enfin la forme convenable à donner à nos exigences et à nos revendications. Partout, on nous reproche la brutalité de notre politique. Il est vrai que, malgré une faiblesse trop manifeste, dans l'ensemWe nous nous montrons en des cas particuliers très durs." A ce propos, M. Schmitz signale les erreurs trop évidentes de la politique allemande au Maroc et surtout en Alsace-Lorraine et en Pologne. Il y a plus ! La vérité est- que ses erreurs sont illimitées et sur tous les. points du globe. Mais tenons compte à M. Schmitz de ce qu'il consent à avouer si explicitement. Ne lui faisons pas un crime de plaider les circonstances atténuantes. I' est au moins sincère et loyal, lui ! Avant 1914, on aurait pu admettre son point de vue : maladresse plutôt que méchanceté, et se dire que somme toute, l'Allemagne était peut-être p'utôt à plaindre. Après ce qui s'est passé, cette pitié est impossible. Nous plaindrons^ l'Allemagne quand elle aura cessé d'être un danger pour l'humanité. En attendant, un fait demeure établi : c'est que, dès avant la gufire, l'Allemagne s'était rendue intolérable. Elle avait froissé tant de susceptibilités, lésé tant d'intérêts, qu'on a pu voir les peuples les plus éloignés unir contre elle leurs efforts, des ennemis séculaires se reconcilier pour abattre sa morgue conquérante, des alliés de trente ans lui tourner 'e dos et se joindre à ses ennemis déclarés ! Une pareille situation ne peut être l'effet du hasard, ni le résultat d'une suggestion si persévérante qu'on la suppose. Ce qui reste inconcevable, c'est l'aveuglement obstiné où les meilleurs esprits eux-mêmes restent plongés et se réfugient systématiquement en Allemagne. Ce n'est pas notre affaire de les tirer de l'obscurité où ils se complaisent. Ils s'étonnent encore de l'abandon progressif vers lequel ils marchent : ils ne comprendront jamais qu'au moment où ils croyaient avoir partie gagnée, uti acte, un geste, une parole malencontreuse est venu tout gâter. Après Louvain et Aerschot, ce fut Reims et Soissons, puis Ypres et Arras ; enfin le "Lusitania." Tant pis pour eux! Tant mieux pour nous tous ! Même M. de Bulow, l'élégant, le discret, le raffiné diplomate, le plus habile Chancelier qu'ils aient eu depuis Bismarck et qu'ils avaient dépêché vers les rives du Tibre avec la certitude du succès, le voilà rentré bredouille à Berlin ! C'est que, lui aussi, dans son grand ouvrage sur la politique allemande il a écrit un mot qui restera gravé dans la mémoire des hommes à côté du " chiffon de papier " de M. de Jagow, du " Not kennt kein Gebot" de M. de Bethmann-Holhveg, du " ne faites pas de quartier " de l'Empereur. Ce mot, le voici: " Quand on n'est pas sûr de se faire aimer, il faut se faire craindre." Oui, c'est bien cela ! C'est cela que depuis 44 années l'Allemagne a voulu; mais elle n'a effrayé personne! Elle a seulement exaspéré tout le rsowde. Et voilà pourquoi elle n'a point d'amis, point d'alliés,' voilà pourquoi elle est détestée et continuera de l'être, tant qu'elle n'aura pas changé ses méthodes inductivement pénétrantes comme dit l'autre ! MAURICE KUFFERATH. UN NOUVEAU CRIME ABOMINABLE? Fulgence Masson aurait été fusillé ! D'aprè> un télégramme publié par le " Matin " de Paris, une nouvelle est annoncée qui nous bouleverse et nous atterre: Fulgence Masson, le député de Mon's, aurait été fusillé par les Allemands ! Serait-ce vrai ? Le crime abominable a-t-il été commis? Nous espérons encore en un démenti. Fulgence Masson, cette nature d'élite, cet homme aimable, charmant, captivant, tombé sous les balles des Barbares ! Fulgence Masson, ce pondéré, qui discutait si courtoisement, qui restait toujours de sang-froid, qui apportait au moment voulu une pointe de gaîté désarmant l'adversaire, le voici poursuivi pour crime et condamné à mort ! Lui, l'administrateur intelligent, intégre, dévoué, qui sacrifiait tout à sa ville de Mons et à son arrondissement, le voilà disparu à jamais, assassiné ! Si la nouvelle est réelle, la perte, pour la Belgique, est immense, car Fulgence Masson, cet orateur puissant, à la parole éloquente et përsuasive,^ qui occupait

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