L'indépendance belge

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s.n. 1916, 07 March. L'indépendance belge. Seen on 19 May 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/g73707xm7b/
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L'INDÉPENDANCE RQYÂUME-UNÎ » ONS PEWNY 1113* lûl Ju JLi ^mW Ju# CONTINENT : 15 CENTIMES (HOLLANDE! 5 CENTS.) administration ET REDACTION- BtlKEAU A PAHIS: ., wnl„ , jtjdoiî 30use. tcdob ST.. LONDON. B.C. tl PLACE DE LA BOUESE. LONDRES, MARDI 7 MARS 1916, ABONNEMENTS: jfi mû', 1? SHILLINGS! [ CONSERVATION PAR LE PROGRÈS., tetephoke: city 3960. tsueph.: -j 238-75. 1 AN. 32 SHILLINGS. ' LA SITUATION. Mardi midi. Les .attaques de front contre Verdun ont "échoué définitivement et le dernier communiqué de Berlin annonçant que "le calme est revenu sur la rive droite de la Meuse" n'est ni plus ni moins que l'aveu d'un échec qu'aucune diversion ne doit nous faire oublier. La deuxième phase de la bataille qui a commencé le 27 février ne l'a pas cédé en violence à la première mais ses résultats, pour l'ennemi, ont été nuls. II n'a trouvé aucune compensation pour les immenses sacrifices en hommes et en munitions auxquels son second effort a donné lieu. La ligne de Verdun est aussi solide aujourd'hui, qu'avant, et les poilus de France ont fait leur devoir. Us ont justifié la confiance que la République a mise en eus : le monde entier les admire ; et l'adversaire lui-même est obligé de reconnaître que les fils de France se sont battus en héros. L'attaque de Verdun est donc un échec, il faut le répéter toujours; mais ce serait mal connaître nos ennemis que E de les croire capables de l'avouer. Ponr-| tant, il n'y a qu'à lire leurs journaux | pour constater, par l'absence des articles | dithyrambiques qu'un succès, même in-I complet, n'aurait pas manqué de faire [ éc'ore "que la victoire a passé à côté des i années du Kronprinz. " Car nous savons i que la presse allemande a cessé depuis t longtemps d'être indépendante. Elle ne [ reflète plus, avec la seule exception [ peut-être du "Vorwaerts,"que l'opinion i. du gouvernement, et si lés journaux | allemands ne chantent pas victoire, c'est I qu'ils ont reçu l'ordre de s'abstenir! A pjus forte raison n'avoueront-ils ■ qu'avec réticences la faillite des projets i grandioses du Kronprinz. Conscient du t retentissement qu'aurait l'aveu officiel | d'an échec, l'état-major allemand essaye B de donner le change par des offensives l'nouvelles, tant sur la rive gauche de la I Meuse qu'en Champagne et en Argonne. I Lapremière fut la plus sérieuse des trois V et a valu à nos ennemis un succès local I assez sensible puisque leurs troupes ont F pu occuper le village de Forges. Depuis l'évacuation de Brabant et de I Samogneux sur la rive droite de la I Meuse, les positions françaises à Forges, 1 c'est-à-dire sur la rive opposée, se fcrou-[ vaienfc sérieusement menacées. Il était j à prévoir que, exposées à un feu d'enfi-[ ade, elles ne pourraient être maintenues I bien longtemps, d'autant plus que les Allemands, depuis le début de l'invasion, étaient fermement établis dans le Bois des Forges à gauche des positions françaises. Forges se trouvant de ce- fait en l air,' ne pouvait résister à une entreprise tant soit peu sérieuse et son éva-[ cuation n'a rien qui puisse nous alarmer. C'est un "réajustement" de la ligne, qui entraînera probablement avant peu abandon de Regnevilîe, en face de Samogneux, célèbre depuis qu'un auto-, canon français y a abattu le Zeppelin 77, I e'qui semble bien exposé. l'aut-i] prendre au sérieux cette offen-| ave allemande sur la rive gauche de la I Jfottse ? Nous croyons que non. Il ne s agit là, probablement, que de l'exécu-ion d'une manœuvre qui, d'après le [ projet original de l'état-major ennemi, ! ~eva>t précipiter la retraite de Ver-| ,'Nau cas où l'attaque cîe front eût i 'eussi à enfoncer les lignes de nos Alliés. " j o«s les préparatifs étant faits, les I gommes et les canons étant sur place, les I £ panels n'avaient rien de mieux à I S:ro 1Ue de les utiliser. Mais dans Létat actuel de la situation, il ne faut sans cîoule y voir qu'un épisode de la grande lutte dont nos Alliés sont sortis victorieux.Verdun, la ' charnière" du front occidental, a résisté aux coups redoublés du marteau allemand. L'ennemi essaie en ce moment de îa déboiter, mais il s'apercevra bientôt que cette éventualité a également été prévue. Les petits succès en Champagne et en Argoiiné sont des incidents locaux, mais qui prouvent que l'ennemi était prêt, dans tons les secteurs cîe cotre front, à soutenir l'effort qu'il croyait décisif et qui devait ébranler toute la ligne depuis la Meuse jusqu'à la mer et rompre le cercle de fer et de feu qui emprisonne les Puissances Centrales. Certains s'étonnent de ne pas voir l'an ou l'autre des Alliés prendre une offensive qui "soulagerait" les Français et divertirait une partie des forces alîe-maades. Nous avons dit déjà que la nature du terrain dans îa plupart des secteurs du front d'Occident rendrait très hasardeuse toute opération de qaelqu'en-ver6are, et les Allemands, en choisissant cette époque "défavorable pour eer tains secteurs" savaient bien ce qu'île faisaient et s'assuraient contra des diversions par trop dangereuses. Stir les front russe et italien la neige exclut toute action sérieuse, et à Salonique nous n'avons pas encore réuni toutes les forces qui doivent—très prochainement —nous permettre d'entamer nue vigoureuse offensive ' ' " ' - » Nous croyons du ccnfraire voir dans l'absence de cette diversion sur les antres fronts, la preuve que la situation à Verdun n'a jamais , été réellement grave car iî est certain que, s'il avait fallu, coûte que coûte, provoquer une diver-dÎ3«i -pour éviter un "danger grave," cette diversion se serait produite comme elle s'est produite lors de la bataille de Champagne (invasion russe cîe ta Prusse Orientale) et lors de la retraite rasse (en Artois et en Champagne). D'ailleurs, lo seul groupement de forces de îa part des Alliés suffit pour immobiliser des forces correspondantes de l'ennemi et, dans l'état actuel des choses, cela suffit probablement. Des dépêches d'AteSterdam et de Suisse signalent, une fois de plus, d'importants envois de troupes allemandes sur le front d'Occident, et !â Suisse a transféré, dit-on, sa cinquième division à Bâle, ce qui semblerait indiquer cer taines appréhensions que les combats en Alsace ne justifie que partiellement. ! Pétrograd annonce le débarquement i de troupes russes- à Atani, à l'est de Tré-bizonde, et la défaite d'fine colonne turque, que nos Alliés ont délogée après un combat violent, mais de courte durée. Ce débarquement prouve que la flotte russe est maîtresse de la Mer Noire et que le coup de balai du grand-duc va se poursuivre aussi vigoureusement dans le nord que dans le sticî de l'Arménie. La dernière visite des Zeppelins sur les côtes d'Angleterre a été plus désastreuse que ne le disaient les premières informations.' Le raid fut exécuté par trois Zeppelins qui jetèrent une quaran taine de bombes, lesquelles causèrent la mort de 12. personnes ou enfants, et eu blessèrent "33 ! La neige qui tombait à ce moment ne semble pas avoir gêné les pirates de l'air Berlin qui annonce le retour de tous les raiders, parle du bombardement effectif de la base navale de Hall-. ! APRÈS LE 14 FÉVRIER 1916. i, ,?e sais 8 il y eut jamais scène plus grandiose dans sa simplicité que celle 'i"' ~e °'êroula à Sainte-Adresse le 14 fé-dernier, et dont "l'Indépendance" 11 a rendu compte. \en soln'ient: devant le ministre j,fo a®a^res étrangères de Belgique, dans j.!IJ 003 pavillons qui abritent en exil -n ortune de notre gouvernement, se Pontés les représentants de la ■Jance et de l'Angleterre, et celui de îa ( accrédités auprès de lui, et ce . i" 'ol,r nom à tous, a déclaré (j .1,11 il®meat que les Puissances alliées garanti l'indépendance et la •'U^ti; de ia Belgique, venaient re-t a- - 6r ,auPr®3 c'e celle-ci les engage-i m , !'U c*'es Avaient pris envers notre • ®r_0lc[uement fidèle à sesobligations I - L ationaI«st "Elle m mettront pas fin aux hostilités, ajouta-t-iî; sans que la Belgique soit rétablie dans son indépendance politique et économique et largement indemnisée des dommages qu'elle a subis. Elles prêteront leur aide à la Belgique pour assurer «on relèvement commercial et financier." M: le baron Be'yens, an nom de notre gouvernement, remercia, ajoutant que tous les Belges étaient, eux aussi, résolus à lutter jusqu'au triomphe du droit. Etaient là également les représentants de î'itaîie et du Japon, Puissances qui n'ont pas garanti l'indépendance de îa Belgique, mais qui marchent d'accord avec la France, l'Angleterre et la Russie. Us déclarèrent au nom de leurs mandants qu'ils n'avaient rien à objecter à ce qui venait d'être dit. £ette curieuse cérémonie est, je crois, i i sans précédent dans l'histoire. Au milieu de la pîns terrible des guerres, en face du plus brutal app^î à la force, elle est une émouvante affirmation du droit international public, ou suivant l'expression consacrée, du droit des gens, qui s'élabore dépuis quelques siècles. Quatre des cinq grandes Puissances qui ont pris part à la démarche, ont chacune des millions d'hommes sur les champs do bataille. La cinquième en tient autant en réserve. Elles ont aussi îa maîtrise des mers. Victorieuses, elles feraient de la Belgique tout es qu'elles voudraient. Mais au plus fort de la mêlée, elles ont tenu à rassurer l'Etat minuscule. Elles sont venues lui rappeler qu'elles combattaient pour le Droit, et que le Droit ne saurait triompher sans que la Belgique qui en a été, comme on l'a dit justement, le boulevard, ne soit restaurée en sa pleine indépendance économique et politique. Et après avoir remercié, la petite Belgique déclara fièrement qu'elle aussi, elle lutterait jusqu'au bout pour le Droit. Et devant le geste» magnifique de ces Puissances unies peur soutenir le faible et l'opprimé, l'on se prend à songer que sans doute elles ne r ecourraient plus à îa force pour vider les querelles qui s'élèveraient- entre elles. Déjà, il y a quelques jours, les délégués du Parlement anglais à Paris sont allés déposer une couronne au pied de îa statue de Jeanne d'Arc, eu signe de réconciîia-[ tion définitive de? deux grands peuples | qui sa sont combattus pendant des siècles : çt que leurs aspirations démocratiques et 1 le progrès social ont enfin rapprochés | pour l'honneur de l'humanité. S Et puisqu'il a pîr à l'Allemagne de se ; mettre en dehors de cette humanité con-! temporaine, paisqn' l lui a plu de retour-i ner aux sauvageries mcestrales, pourquoi les Puissances de l'Entente ne repren-' cl raient-elles pas, sans î'Allemague, l'œu vre des conférences de la paix, qu'elle seule entrava ? En 1899, au premier Congrès de La Haye, la Russie fit cette proposition: h as, conflits internationaux seront obligatoirement soumis à l'arbitrage. Mais l'Allemagne s'y opposa. Pourquoi les Puissances, de l'Entente, avec la même sérénité qui les fit si beîîes à Sainte-Adresse, n'organiseraient-elles pas dès maintenant, comme elles voulaient le faire en 1899, le jugement pacifique des différends qui pourraient un jour encore surgir parmi eîîes ? Mais, dira-t-on, depuis 1899, il y a quelque chose de changé : la grande guerre a montré ce que valent les traités entre nations. Ironie déplacée! L'Allemagne a délibérément trahi ses engagements internationaux.. C'est pour cela que si elle l'emportait, c'en serait fait de îa civilisation du XXe Siècle. Le droit des gens, comme le droit privé,1 repose avant tout sur le respect dit aux accords librement consentis. Le triomphe des Alliés rétablira le prestige des traités et permettra d'en assurer l'exécution par l'établissement de sanctions. De ce jour, la force ne primera plus îe droit; elle le servira. Et si, en dernière analyse, l'a civilisation n'est que l'organisation de l'en-tr'aide pour la production des richesses et leur répartition fraternelle parmi les peuples et les individus, pourquoi, entre les Puissances de l'Entente les barrières douanières ne s'abattraient-elles pas, aplanissant la voie pour la constitution future de cette fédération des peuples dont l'idée apparaissait au poète des "Châtiments" comme une étincelle qui, mônta.nt et grandissant à l'horizon, "demain sera 1e soleil." EMILE ROYER, Député de Tournai-Ath. LETTRE DU VATICAN. J (Ûù notre correspondant.) i Le cardinal Mercier à Florence. Rome-Vatican, 27 février, i A Florence lo cardinal Mercier a passe . la nuit au palais archiépiscopal et le ma ; tin du 35 iî a célébré là messe à l'Eglise ; de Santà-Maria Novell a. Après la messe, le cardinal s'est rendu , à Bagni a Ri poli, près de Florence, pous faire visite à Un couvent de religieuses , belges oii il a été reçu pat îa communauté et les pensionnaires et un grand nombrf de dames de l'aristocratie florentine, Etaient préseuts aussi le sénateur De Lnngo, h maire, îe consul de Belgique. Une gerbe de fleurs avec un ruban aus couleurs nationales belges a été offerte au cardinal, qui est ensuite entré dans la chapelle du couvent où l'on a exécuté un éhant religieux et à îa sortie, l'orgue a fait retentir îa " Brabançonne." Dans le grand salon du pensionnat le cardinal a été complimenté et on a agite les drapeaux belges et italiens. La réponse clu cardinal a produit une grande impression. Le cardinal a dit: " J'exprime îe souhait de toute mon âmo chrétienne et hon nête, pour la victoire complète de l'Italie, de cette nation d'où est sortie et s'est répandue la lumière de la civilisation qui illumine îe monde. Mon cœur, comme le cœur cîe tout Belge, bat à l'unisson avec îe cœur de vous tous, avec îe cœur de tous les Italien51. " Je îe sais, tout® l'Italie s'inquiète du sort de îa Belgique. Toutes les villes d^ Cette belle Italie ont manifesté leur douleur et leur indignation eu apprenant les violences faites à mon pays; Mais nous avons confiance en la grandeur de notre cause. Dieu est avec nous. J'adresse ■» l'Italie, à votre patr-ie, à vos famifieé, mes souhait? îes plus sincères. " Vous prierez pour la libération et pour la victoire de îa Belgique; de mon côté, je prierai pour l'Italie, pour la victoire complète do ses armes; tous nous prierons pour îe triomphe de la civilisation, de la justice et du droit." Les acclamations les plus ent-housi .stes ont répondu à ce noble et patriotique discours du cardinal qui, parlant où il passe, sait faire vibrer îes cœurs et communiquer à ceux qui l'approchent cette chaleur intense du patriotisme qui ennoblit les âmes et îes dispose à l'action C'est là îe côté important de la mission accomplie parle primat de Belgique. S'iî a douloureusement constaté que dans la haute prélatine de Rome, ii y avait encore un grand nombre de germanophiles, iî a constaté aussi que le peuple italien était loin de partager ces idées qui sont une spécialité cîe la curie romaine, car au dehors, sauf de rares exceptions, le clergé s'est mis à l'unisson avec le peuple et fait preuve de patriotisme sincère et îoyâî. Le cardinal Mercier sait cela et il a pù îe constater. La curie romaine n'est qu'une eamarilla de cour, les courtisans n'ont jamais, en aucun coin du monde, représenté l'âme du peuple. Le cardinal à Bologne. De Florence, le cardinal Mercier est 1 parti dans l'après-midi du 25 pour Bologne, ou iî a été pendant une journée l'hôte de l'archevêque, le cardinal Gus-mini. Là encore, la population lui a ! fait une grande ovation. De Bologne, le cardinal est parti hier matin pour 1 Miîan ou il est arrivé vers midi, salué à îa gare par le cardinal Ferrari, dont il avait été l'hôte lors de son arrivée en Italie. Le conseil général de Belgique et toute la colonie belge de Miîan se trouvaient à la gare pour lui offrir des fleurs et des souhaits. Le cardinal ne s'est arrêté que pendant environ une heure et a pris le train du Saint-Gothârd. Salué par la foule le cardinal a répoiidu en italien, criant d'une vois forte et énergique: Vive l'Italie, vivent les Alliés ! Durant son voyage en Italie le cardinal-primat de la Belgique n'a eu qu'à se louer cîes prévenances et de la courtoisie du gouvernement italien, aussi, en quittant ce sol hospitalier il ,a vûuîu exprimer sa haute satisfaction et ses re-mercîments au peuple italien qui l'a partout entouré de la plus profonde sympathie. Au moment ou je vous écris, îe cardinal se trouve rur le terrain neutre de la Suisse, car il s'est arrête à Lucerne pour y passer la journée du dimanche. " Tous les vœux îes plus sincères et chaleureux l'accompagnent en ce moment où il va entrer en Allemagne et reprendre en Belgique le poste de vaillant et intrépide défenseur du Droit et de la liberté de îa patrie. Le rôle du cardinal. Que de belles chose il aura à raconter à ses compatriotes et comment il saura les réconforter en leur racontant que l'âme du peuple italien est indissolublement unie à l'âme du peuple beîge que tous admirent et auquel tous souhaitent la libération prochaine, le triomphe de la victoire et de la résurrection. Si d'un certain côté, lo cardinal a eu des déboires, s'il a dû constater que ceux qui prétendent représenter la Justice et le Droit n'osent élever la voix, de peur de froisser certains puissants, la voix du peuple l'a consolé et réconforté et cette voix des humbles demandant justice est plus puissante, car elle va droit au but. elle provoque cette justice immanente qui ne peut tarder à s'exercer. Et alors retentira le chant du triomphe : ' ' Deposuit potentes de sede et exaltavit humiles." La puissance de la force brutale s'écroulera et justice sera faite aux humbles qui ont lutté dans un combat qui, selon la i belle expression du cardinal Mercier, j " doit plaire à Dieu." 1 LA VIE à PARIS La mort de Mottnet=Sully. En d'autres temps, la mort de Mounet-Sully aurait été un grand événement parisien; à l'heure actuelle, c'est un incident mondain, dont tout le monde parlera, mais peu. Les préoccupations sont ailleurs et toutes les conversations sont accaparées par Verdun. Pourtant, nous avons vu reparaître les clichés inévitables: "Perte irréparable pour l'art," "désastre artistique," et autres balivernes dont se paient volontiers ceux qui pour complaire aux vivants, exaltent la gloire de certains morts. On a bien entendu prononcer les noms de Rossius, de Lecain et de Talma, mais, comme nous ne connaissons ces illustres acteurs que par des souvenirs d'anciens, morts depuis longtemps, nous ne pouvons ni comparer, ni contrôler. Ce qu'il y a de certain, c'est que Mounet-Sully aura été pendant quarante ans le tragédien îe pîu9 eéièbre de Paris. J'ai souvent lu le mot de "génie dramatique," mettons talent de premier ordre, et nous serons dans le vrai. Un de ses amis, le poète Jean-Aicard, dont il interpréta magistralement un "Othello" à la Comédie Française, a écrit: " Alors sans mêiae s'apercsvoir, cet homme au cœur charmant, aux douceurs d'enfant, heurtera brutalement tous cens dont la contradiction le gêne, — vous aussi bien que moi on qn# son cher admirable frère Paul Mounei. Il va passant au travers de tout. Il ne connaît plus rien — qne son désir. C'est alors un sanglier, mais n'oublions jamais qu'il est d'Erymanthe ; c'est un taureau — mais celui d'Europe j et, sous cette forme au front brutal, le Jupiter est toujours présent... Il faut bien sourire, quand on sait quelle impatience esthétique mugit dans l'animal î le taureau emporté ne songe qu'à ra vir, & enlever, à sentir s'enlacer â. lui l'éternelle Beauté. " lia conscianca de l'homme, ea Mounet. Sully, est digne de celle de l'artist*. Né prince par sa générosité, comme il est né demi-dieu par sa forme et sa prestance, c# plébéien très noble a toujours mis l'intérêt commun au-dessus du sien. C'est l'honnête homme dan3 la plénitude du terme." Voici le langage d'un de ses admirateurs — car il en a eu de passionnés — un peu injuste, naturellement, comme tous les admirateurs. Sa carrière. La vie de ce comédien fut d'ailleurs des mieux remplies. Fils de la petite bourgeoisie, né à Bergerac dans la Dor< dogne, il commença par faire son droit, mais se rebuta de ces études calmes, et malgré sa famille, entra au Conservatoire. C'était vers 1866. A sa mère, qui s'Opposait à ses projets, il répondait, avec une conviction qui était sincère : — Où me mènera le théâtre? A la Comédie-Française. De plus je serai décoré de la Légion d'Honneur et millionnaire ! A ce moment-là personne ne croyait à cette prophétie; peut-être, pas même lui. Il aurait pu être un tonitruant avocat d'assises, iî préféra devenir un tragédien tumultueux. Il sortait du Conservatoire avec un modeste accessit de tragédie et essaya en vain d'obtenir un engagement dans un théâtre classé quand la guerre de 1870 "éclata. Il partit comme capitaine de mobiles, et, après avoir parfaitement fait son devoir, il se retrouva avec les trois galons de capitaine, mais sans engagement et sans situation. La trentaine venait et il jouait sous le nom de Bergerac dans les théâtres de banîieue, avec ses cent ou cent-vingt francs par mois, c'était la misère. Agard un moment îe prît avec elle dans ses tournées du "Théâtre Classique" à travers la province, cela faisait vivre mais ne menait à rien. Il allait rentrer chez sa mère quand l'idée lui vint d'alîer faire ses adieux à Bressan, qui avait été son professeur au Conservatoire. Celui-ci obtint une auditioi de Perrin, alors directeur de la Comédie Française, qui l'engagea sur l'heure et le fit débuter dans Andromaque. Le succès, bien préparé, fut extraordinaire. Tout Paris en parla et les journaux, qui avaient hâte de s'intéresser à autre chose qu'aux tristesses de la guerre qui venait de finir, publièrent sur lui de très longs articles. Son second début eut lieu dans le Cid -mais l'artiste ayant voulu imposer cîu premier coup une physionomie nouvelle à Rodrigue, î'écheo fut aussi refcentis- g/èffi© aflJîês» No. 5?

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This item is a publication of the title L'indépendance belge belonging to the category Oorlogspers, published in Londres from 1914 to 1918.

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