L'indépendance belge

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s.n. 1915, 19 July. L'indépendance belge. Seen on 02 May 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/9882j6960s/
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S6ème année. No. 168 L'INDÉPENDANCE ROYAUME-UNI: ONE PENNYr BELGE. CONTINENT: 15 CENTIMES ^ * ADMINISTRATION ET REDACTION : BUREAUX A PARIS : rUDOR HOUSE, TUDOR ST.. LONDON. E.C. u- PLACE DE LA BOURSE. TELEPHONE: CITY 3960. TELEPH.: '{ |gg 75 LONDRES, LUNDI 19 JUILLET 1915. ,3 mois. 9 shillings. , abonnements : : 6 mois. 17 shillings. l conservation par le progres, 11 an, 32 shillings. 1 S O M M A I R E. LA SITUATION : L'offensive a,ustro=aIlemande contre Varsovie. —Progrès italiens en Carnie.—Attaques allemandes repoussées en Ar> gonne et sur les Hauts de Meuse. — L'offensive française dans les Vosges. — Attentat allemand contre un transatlantique. — Coup de théâtre en Grèce. L'âme belge.—Paul Deroubaix. Afrique du Sud.—Lydius. Billet Parisien.—Jean-Bernard. M. Vandervelde à Saint»Denis. Poésies catalanes. Faits menus, menus propos. — Bob. Permissionnaires. — Gustave Hervé. Une silhouette de Guillaume II. La gymnastique rythmique. — Emile Jacques Dalcroze. Les artistes lyriques et draina* tiques.—G. V. Le "Daily Depresser." Le 21 juillet. La manifestation féminine.—L. H. Echos. Etc. LA SITUATION. Lundi, midi. La grande bataille pour Varsovie bat son plein. Les armées austro-allemandes sont passées à l'attaque sur toute la ligne de l'immense front oriental, et les bulletins de Berlin et de Vienne affirment que dans plusieurs secteurs les lignes russes ont été percées, notamment au sud-ouest de Krasnostaw. Les bulletins de Pétrograd concèdent quelques succès partiels de l'ennemi qui, par ailleures, a subi de sérieux échecs. Les forces mises en ligne par les Allemands sont évaluées par la "Gazette de la Bourse" à 600,000 hommes dont deux tiers opèrent en Galicie et dans la région de Lublin et l'autre tiers, comprenant d'importantes forces de cavalerie, dans le nord de la Pologne et en Courlande. Les Russes offrent une magnifique résistance, et au cours d'une attaque au nord-ouest de Radom ont capturé près de trois mille Autrichiens et des mitrailleuses.Sur la rive droite de l'Orjitz trois régiments ennemis réussirent à enlever aux Russes le village de Podossje, puis, traversant le fleuve, s'emparèrent de cinq canons. Mais les Russes, contre-attaquant à la baïonnette, reprirent à l'ennemi et les canons et le village. A l'ouest de Grabowice les Austro-Hongrois, après sept charges successives, parvinrent à se rendre maîtres d'un point d'appui russe et purent s'y maintenir. La situation de nos Alliés est consi-rérée comme bonne, leurs lignes se trouvant à proximité d'importants réseaux de chemins de fer qui assurent le ravitaillement régulier des troupes et rendent possible l'envoi rapide de renforts sur les points les plus menacés. Ceux-ci se trouvent, pour le moment, entre le Windava et la Wenta, où l'ennemi menace Riga ; sur le Narew à l'est de Przanysz d'où il cherche à atteindre Varsovie pstr le nord, entre la Pilitza et la Vistule d'où il menace Varsovie, par le sud par la voie de Radom, et enfin à hauteur de Cholm où les troupes du général Mackensen ne sont plus qu'à moins de vingt kilomètres de la voie ferrée Cholm-Lublin. Sur le front belge c'est surtout l'artillerie qui donne. Paris signale un bombardement intense dans la région Je Saint-Georges, mais aucune action d'infanterie.Pourtant les journaux hollandais parlent d'une grande activité de la part des Teutons en Flandre, à l'arrière du front allemand. L'ennemi aurait construit cinq solides ponts sur la Lys, entre Gand et Courtrai, dont un à Saint-Denis Wes-trem. Peut-être les Allemands, qui sont gens prévoyants, prennent-ils des mesures en vue d'une retraite éventuelle, mais on sera probablement plus près de la vérité en supposant que ces ponts, qui vont constituer une excellente cible pour nos aviateurs, sont destinés plutôt à activer et à faciliter le ravitaillement des troupes du front. Dans les autres secteurs du front occidental il y eut des engagements sans résultats appréciables, tant en Argonne que sur les Hauts de Meuse et dans les Vosges. Au sud des Eparges l'ennemi a été chassé des tranchées où il était parvenu à prendre pied. Dans les combats dans la région de Sonvaux (Hauts de Meuse) les Allemands ont fait usage de jets de flammes. Malgré cela, les Français repoussèrent les attaques ennemies et firent 200 prisonniers appartenant à trois régiments différents. L'offensive du général Cadorna en Carnie progresse favorablement, et le dernier bulletin de Rome signale de nouveaux succès à l'actif des audacieux "Alpini." Ceux-ci, appuyés par l'artillerie, ont, entre autres, enlevé à la baïonnette une série de tranchées autrichiennes qui défendaient l'accès de la vallée d'Andraz. Les ouvrages fortifiés autour de Gorizia sont toujours soumis à un violent bombardement, auquel participent également les aviateurs. Dans le Trentin les Autrichiens se sont avancés sur territoire italien dans 'a région de Monte Adamello, mais ils en furent rapidement châssés. Les sous-marins allemands qui n'ont fait la semaine écoulée que trois victimes se sont attaqués à nouveau à un transe atlantique, 1' " Orduna," qui faillit être coulé par un torpille et qui après avoir évité ce projectile meurtrier, fut soumis pendant quelque temps à un feu d'artillerie très nourri. L' "Orduna," un vapeur de 15,499 tonnes, construit en 1914, avait à bord 227 passagers dont 21 Américains, et ne transportait ni munitions, ni matériel de guerre dont la présence pourrait être invoquée par les Allemands pour justifier cet attentat criminel qui, s'il avait réussi, eût été une réédition du crime du "Lusitania. " Un nouveau coup de théâtre s'est produit à Athènes. Le roi Constantin a signé un décret prorogeant de vingt jours le Parlement, q-ui devait se réunir le 20 juillet. M. Vénizéâos, présidant une réunion du parti libéral, à laquelle assistaient 158 députés, a protesté avec indignation contre cet ajournement par lequel le gouvernement, s'abritant derrière la imaladie du Roi, se cramponne au pouvoi-r, contrairement à la volonté nette exprimée du pays. L'ÂME BELGE. Qui de nous n'a assisté ou même participé à d'épiques et acharnées discussions sur cette formule : 1 âme belge, telle que la prétendait connaître et diagnostiquer E. Picard ? Etait-ce l'amour de la controverse qui poussait le disciple des grands logiciens à distinguer une entité nationale là où, semblait-il, n'existaient ni histoire unique, ni aspiration identique, ni origines ethniques semblables, ni facteurs communs, soit linguistiques, soit philosophiques, soit artistiques? Et maintenant que devant le danger pressant la honte d'un ignoble marché offert au bout d'une épée, la monstrueuse violation des traités jurés, la hideuse hypocrisie et la lâcheté d'un immense peuple, puissant et puissamment armé, s'attaquant traîtreusement à une nation neutre, garantie par son propre serment et infime à côté de lui, maintenant donc, que devant toute cette honte s'est dressée une Belgique entière et unie, cette âme belge existe. A tous les anciens facteurs dont l'absence permettait de nier victorieusement notre nationalité, une même inspiration a répondu : l'amour de notre liberté, l'honneur héroïque. Cette aspiration, cette noblesse, récréent notre nation, la revivi- ^ fant lui sacrent .son droit à la vie nouvelle où son héroïque fierté l'a introduite.L'âme belge existe. Pour nous le passé est mort, du moins en ce qu'il contenait de ferments dissolvants, mais il nous reste tout entier, dans le resplendissant éclat de ses admirables trésors de gloire et d'art. Trésors différents ! Soit, mais qui, dès maintenant, jour sacré où une indéfectible union grandie et affirmée dans l'honneur et l'amour de la liberté, efface les questions séparatistes de second rang, ces trésors ornent notre nation unique des différents apports des fastes recueillies durant les siècles écoulés ! Qui oserait nier la nation française, son art immortel, son génie, sa volonté d:rective unique parce que l'art normand diffère du bourguignon, que la foi se dispersa entre Jésuites et Jansénistes, que le sang coula entre Bourguignons et d'Armagnacs, que Républicains, Feuli-lants et Absolutistes déchiraient une patrie affaiblie de querelles, qu'un monde sépare le positivisme de Comte, de la philosophie de Maeterlinck, ou de Bergson?Non. Une telle fnégation serait folie. Ces divisions, des différenciations sont les phases diverses, les expressions multiples d'une chose immense et unique: le génie français, ' génie propre, un et lui-même, qui domine tout et qui est le symbole de notre généreuse alliée. De même chez nous, cet " ingeriium" existe désormais. Notre vaillance l'a créé, elle a jeté une voûte sur les colonnes jadis séparées de nos vies précédemment différentes. Les rivalités passées, les. heurts, les craquements inhérents à toute nationalité durant une évolution longue et péni ble, toutes les hésitations et les arrêts sont désormais effacés. Il ne nops reste des luttes passées qu'une totalisation de nos efforts, de notre valeur. Après un regard en arrière, enrichie de la magnificence artistique et glorieuse des siècles écoulés, la nation sûre d'elle-même, marchera sa marche al-tière de par une route épurée, forte de sa vaillance, forte de son honneur, forte de son union, sentant palpiter en elle l'espérance ressurgie, sentant vibrer son âme belge. PAUL DEROUBAIX. AFRIQUE DU SUD. » ^ ■ Outrecuidance et Palinodie Allemandes. La distance est certainement un facteur à la mesure duquel Messieurs les Allemands 'du Sud-Ouest Africain règlent leur impertinence et leur dédain. Tout ce qu'il y avait entre les armées du général Botha et eux, des immensités sablonneuses que 3a nature, aidée de leur génie malfaisant, semblait avoir rendues infranchissables, nos vaillants adversaires, abrités derrière les hauteurs de Windhoek, affichaient une morgue et nous décoraient de qualificatifs d'une vulgarité et d'une platitude bien caractéristiques de leur esprit et de leur finesse. Ainsi "troupeaux indisciplinés, gros ventres, fainéants" étaient parmi Les doux mots que leur imagination avait pu trouver, et une publication hi-hebdo-madairc de Windhoek, le "Sud-West," aimait particulièrement à s'en faire l'écho. Je n'ai pas la sçrie des variations sur Lesquelles mon aimable confrère du ."Sud-West" ou ses inspirateurs, exerçaient leur louche fantaisie à nos dépens, mais les apostrophes que je viens de citer comptent parmi les meilleures et suffiront, je l'espère, à vous édifier. Je ne puis vowsrtdire .si ces p3aisanteries .au gros sel teuton aVaieoit la vertu d'égayer le public de Windhoek et de remonter son courage ; ce que je sais bien, c'est que c'est à nous de rire mainte-, nant ; car nous sommes dans Windhoek, et nous cherchons, en vain, de tous côtés, les afooyeurs qui s'y cachaient. Nous 3es trouverons cependant un jour, quelque part dans la brousse, et nous aurons alors avec eux un échange de compliments qui pourront ne pas être de leur goût. Je dois, ailleurs, à la vérité de dire que le ton sarcastique et arrogant des articles du " Sud-West " n'a eu qu'un temps, un temps vite passé ; le temps de réaliser qu'aucun obstacle ne pourrait nous arrêter et que tôt ou tard nous serions dans Windhoek. Et alors, avec une facilité qui fait plus d'honneur à sa souplesse et à son cynisme qu'à sa dignité, l'insulteur de la ville s'est plu à nous découvrir toutes sortes de qualités et s'est empressé, d'y rendre hommage. Lisez plutôt ce qu'il écrit à la date du 3 mai dernier, quelques semaines avant notre arrivée, eteomparez avec les invectives méprisantes qu'il nous lançait au début de la campagne. Le contraste est amusant : X'occnpat.ion de Windhoek doit maintenant être oonsidérée comme^ inévitable. C'est une question de jours, peut-être d'heures. Notre devoir est de supporter avec dignité ce que nous ne pouvons empêcher. Nous n'avons pas besoin de dire qu'aucune résistance ne sera opposée à l'entrée de l'ennemi, et cela étant le cas. nous pouvons être sûr qu'aucun mal ne sera fait à la population civile. Les troupes du général Botha ne sont composée® ni de Russes ni de Français indisciplinés, elles .comprennent de3 liommes de même race, de même origine teutonne que nous. Leurs leaders ne sauraient autoriser aucun acte repréhensible vis-à-vis dee membres d'une nation d'une culture reconnue_ L'ennemi s'est jusqu'ici, dans toutes les plaoe« au'il a occupées, conduit comme il oonvient à des soldats civilisés. Hommes, femmes et enfants ont été traités par lui avec le plus grand resoect et la plus vive considération. Non seulement aucune atteinte n'a été portée aux propriétés privées, mais même souvent des gardes ont été placées autour des résidences particulières, et nous avons, en conséquence, raison rie dire que les troupes approchantes auront pour nous les mêmes égards. . 4 A Keetmanshoop la population féminine a été traitée avec tout le respect possible, avec beaucoup de courtoisie et il en a été de même sur les femmes au nord de Keetmanshoop. L'ennemi a payé comptant les provisions qu'il a réquisitionnées, et, partout, son a.ttitude vis-à-vis des fermiers et de leurs familles a été amicale et pleine d'attentions. Nous répétons donc que la nopulation de Windhoek ne doit en aucune façon s'effrayer de l'arrivée prochaine des troupes actverses; nous sommes certains qu'elles nous témoigneront la même Bienveillance qu'elles ont montrée ailleurs. Vous voyez, il n'est plus question d'é-pithètes malsonantes. Nouà sommes tout à coup devenus des hommes bien élevés, policés et de bonnes manières. Et comment pourrait-il en être autrement, nous dit-on, puisque nous sommes de même race, de race teutonne? Il y a bien parmi nous beaucoup de descendants des Huguenots, beaucoup d'Anglais, pas mal d'étrangers naturalisés sujets britanniques, cela ne fait rien, nous sommes Teutons; et pourquoi avoir la mauvaise grâce de le nier quand il s'agit du plus grand honneur qu'on puisse nous faire, celui de nous considérer comme ayant une origine communeavecune"fe!-îow cultured nation," une nation sœur, de haute " Kultur. " Nous sommes évidemment confus d'une distinction si flatteuse, mais était-il bien nécessaire d'attendre si longtemps pour nous en révéler les hauts privilèges? Comme nous avons gagné dans les attentions et dans l'estime de nos ennemis en nous rapprochant d'eux rapidement, abondamment pourvus des seuls arguments qu'il connaissent et respectent : le canon, le fusil et le sabre ! Au cours de ses misérables flagonneries le " Sud-West " a l'impudence de faire une allusion à la discipline des Français. La discipline française, en effet, n'est pas à comparer à la discipline allemande : elle n'est pas inculquée et maintenue à coups de poing, à coups de pied et à coups de revolver ; c'est le devoir qui la dicte, et l'enthousiasme patriotique qui l'entretient, et souvent l'exalte jusqu'aux plus grands sacrifices. Elle n'est pas incompatible avec la dignité de l'individu, elle J'élève ; elle respecte, elle encourage son initiative, et, par là, constitue un mode de haute éducation pratique ; enfin, elle établit entre l'officier et ses hommes le lien le plus sûr, celui qui inspire les plus grands dévouements, le lien fait des deux qualités les plus chères au cœur humain : la confiance et la bonté. C'est cette discipline qui a soutenu l'armée française après les revers de Mons et de Charleroi, c'est elle qui a permis d'effectuer, dans un ordre admirable et avec une cohésion parfaite, une opération militaire des plus difficiles et qui restera peut-être le plus haut fait de la campagne actuelle, la retraite sur la Marne. C'est en partie grâce à elle que les Alliés ont pu reprendre, à un. simple signal du chef, une vigoureuse offensive et repousser dans leurs terriers de l'Aisne vos cohortes très disciplinées, il est vrai, mais disciplinées à la façon teutonne, c'est-à-dire jusqu'à l'abêtissement de l'individu, jusqu'à l'anéantissement temporaire de tout ce qui fait sa personnalité, de son âme. Dans un article du " Sud-Ouest," postérieur au précédent, nous lisons ceci : " L'occupation de Windhoek peut tout au plus durer une semaine ou deux. car. à n'en pas douter. les Alliés ont subi de terribles désastres. Calais est pour ainsi dire en notre pouvoir, et avec Cala's nous avons la main sur le loquet de la porte nous donnant accès en Angleterre. Les Hommes d'Etat britanniques ne vont pas attendre Que nous ayons mis pied sur leur sol prospère; ils demanderont la paix afin de sauver leiir nayfl de l'invasion. Il va sans dire a ne la " Fatherland " ne concluera pas une paix laissant le Sud-Ouest Africain allemand en possession de l'étranger. Par oonséquent. le drapeau de l'ennemi ne peut pendant bien longtemps flotter sur notre territoire." Et oui, messieurs les Allemands, avec votre erreur coutumière sur la vérité des faits et votre optimisme imperturbable, la situation doit vous paraître extrêmement satisfaisante. Gardez votre quiétude et vos espoirs. En attendant, nous nous contenterons de garder votre colonie du Sud-Ouest Africain et nous la garderons longtemps, je vous assure. LYDIUS. BILLET PARISIEN. Les examens de la Sorbonne ont repris pour le Baçcalauréat et on voit de jeunes candidats revêtus de la capote bleue qui ont quitté le front et la tranchée pour venir passer leurs examens ; quelques-uns ont la Croix de la Guerre ; celui-ci est un artilleur, cet autre a le revolver d'ordonnance en bandoulière; un Alpin, blessé au pied, marche à l'aide d'une canne ; un autre a la tête enveloppée de linges blancs. Ce sont des jeunes " poilus " qui n'ont pas encore de la barbe et qui ont dû interrompre leurs études pour aller défendre le pays. Contrairement à ce que l'on croit, les examinateurs ne sont pas plus indulgents pour ces vaillants jeunes gens que pour les autres. Un nouveau journal d'allures indiscrètes, mais très bien fait, paru depuis la guerre, " Le Carnet de la Lumière," écrit avec beaucoup de jugement à ce sujet: Certaines professeurs ont des parchemins àl» place de cœur et je ne sais par quel sortilege Jes peaux d'âne où sont inscrits leurs grades universitaires se sont transformées en peau de chagrin pour les malheureux examinés. Ils estiment, diront-ils, d'un ton doctoral, que le baccalauréat sert à operer une sélection dans la jeunesse française. Cette sélection s'accomplit au front, messieurs les examinateurs. La mort fauclie, et vous pourrez constater vous-mêmes qu'à la fin de la guerre, les^ carrieres libérales ne seront plus trop encombrees. .Vous aurez simplement occasionné une grosse peine a de pauvres gamins qui partiront peut-etre pour ne plus revenir. . Ce n'est pas très fort de la part d hommes qui constituent l'élite de la pensée française. A la Faculté de Droit, le doyen a fait placer une palme au bas de la liste longue des étudiants morts à l'ennemi. La pensée est louable, mais n'aurait-il pas mieux valu être moins rigoureux quand ces jeunes gens étaient pleins de vie et de santé? Il nous souvient que l'an passé, les professeurs refusaient aux examens de licence de nombreux candidats qui avaient dû rejoindre leur caserne et qui venaient en uniforme, avant de partir pour le front, affronter les dernières questions de la 3e année. On se montra particulièrement durs pour ces jeunes soldats, et on en refusa, pour quelques points, qui en savaient autant que les autres, mais qui n'avaient pas eu de chance dans leurs questions mal posées, mal choisies. Ils ne sont pas revenus ceux-là ; leur nom est maintenant sur 'a plaque de marbre, et le doyen prononce quelques paroles attendries en déposant le laurier vert. Il eût été plus humain de donner à ces chers enfailts la satisfaction qu'ils désiraient tant de partir au feu avec le titre de licencié. . Ce sont des questions de sentiment dans lesquelles refusent d'entrer ces examinateurs qui voudraient bien nous faire croire que la faveur et le hasard n'ont aucune influence sur leurs décisions. Pauvres gens ! Hier, la grande oour dte la Sorbonne était transformée en théâtre et Mounet-Sully, avecise-s camarades de la Comédie Française, y a joué "Œdipe Roi," au bénéfice des "infortune^ d'art." Le grand comédien qu'est Mounet-Sully—. l'ancien mobile de 1870—a exprimé sa joie de jouer la "Tragédie" dans la' Cour d'Honneur de la Sorbonne, devant cette merveilleuse église qui évoque les palais antiques, dans ce cadre incomparable où le chef-d'œuvre de Sophocle va dérouler si .harmonieusement ses péripéties tragiques. "Vous réalisez," écrit Mounet-Sully 'aux organisateurs, "tout simplement ce rêve de vingt années, que les circonstances ne lui avaient pas encore permis de vivre." Le chef-d'œuvre de Sophocle, ce n'est qu'une manière de parler, car on n'a joué qu'une adaptation, naturellement, et ce n'est pas, tout die même Sophocle qiii nous plaisait d'ailleurs moins avec ses éclats lyriques dont s'accommodaient les gars de la guerre du Péloponnèse, mais qui nous semblerait un peu, heurté aujourd'hui avec ses révoltes contre la fatalité et sa soumission à la loi de l'expiation. Les anciens du temps de Sophocle .essayaient de calmer les colères des dieux en leur offrant des présents et en immolant des victimes sur leurs autels ; les catholiques d'aujourd'hui essaient de calmer "le vengeur de l'iniquité", comme disait l'aumônier des journalistes catholiques, le père Janvier, dans son dernier carême préché à Notre-Dame. " Il faut bien, disait le prédicateur, accepter cette loi de la Providence qui concerne les personnes, les familles, les sociétés, c'est pourquoi les âmes religieuses se consacrent aux œuvres de mortification, c'est pourquoi les peuples animés de l'esprit de l'Evangile s'efforcent par la pénitence de prévenir les vengeances de Dieu et de calmer ses colères."Sous sa forme païenne c'est la pure théorie catholique contre laquelle nous nous sommes si souvent soulevés. C'est la thèse que soutint le père Ollivier dans ce célèbre sermon sur les victimes du Bazar de la Charité quand, à Notre-Dame, devant les représentants clu Tout-Paris catholique, littéraire et mondain, il s'écriait avec cette franchise si pittoresque : " Messieurs, pour l'expiation de vos crimes il fallait l'holocauste de ces victimes pures sur les corps desquelles ont passé les clubmen les plus titrés, pour se sauver comme des pleutres." Ce fut un beau tapage; tous ces fils de preux qui à coups de canne et à coups de poings s étaient frayé un passage à travers les jeunes filles piétinées, repoussées dans la fournaise, s'indignèrent. Autant qu'il m'en souvient, on obtint la disgrâce du célèbre Dominicain qu'on empêcha même de prêcher pendant quelque temps. Au point de vue religieux, le P. Ollivier avait raison, il était dans la tradition et il ne voulut du reste pas en démordre, refusant d'écrire une lettre

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This item is a publication of the title L'indépendance belge belonging to the category Liberale pers, published in Bruxelles from 1843 to 1940.

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