L'indépendance belge

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28 November 1918
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Jeudi 28 novembre 1918. ÎO centimes 89® année* L'INDEPENDANCE BELGE TÉLÉPHONE « Direction A 2278 Administration .. .. „ .. 6 73 Rédaction. mm mm mm •• •• B 75 Adressa télégraphique : LINDEBEL- BRUXELLES Fondée en 1829 ADMINISTRATION ET'RÉDACTION : RUE DÈS SABLES, 17 Bureaux parisiens : place de la Bourse, 11 ABONNEMENT t BELGIQUE t Un an, 24 fr. ; six mois, 12 fr. ; trois mois, 6 francs. ÉTRANGER i Un an, 40 fr.; six mois, 22 fr.j trois mois, 12 francs. L'Entêtement M. Masson, qui vient 'de rentrer d'Alle-I jnagne où il était prisonnier depuis six I jjois, et où. avant d'être interné à Celle-I Schloss, il avait fait six semaines de cel-I Iule, avait été déporté pour avoir remis à I un industriel un rapport dactylographie I sur les travaux d'une commission d'étu- ■ Jes constituée secrètement à Bruxelles. Sans doute, la rigueur avec laquelle le I député de Mons fut traite n'avait pas dans I ce fait sa seule cause : l'occupant avait I saisi avec empressement l'occasion de sé-H yir contre l'un des hommes qui condui- ■ sa';ont, avec le plus d'énergie, la résista» H ce. Mais la découverte de ce rapport fut H péamoins le prétexte. Ce document était, d'ailleurs, bien fait ■ pour exaspérer les autorités allemandes. I II formulait des projets, recommandait ■ des méthodes pour la reconstruction de I potre industrie, pour la défense de celle-I ti contre la concurrence allemande au I lendemain de.la guerre, sans même envi-I saser la possibilité d'une restriction quel-I conque à la souveraineté belce. El ce rapport datait de l'heure, pour I nous si sombre, do l'offensive allemande ■ devant Amiens. Oui, à cette heure-là. les Belges demeu-I re's emi Belgique étudiaient tranquillement I les problèmes, do l'avenir, de l'avenir de I la Belgique libre, de la Belgique victo-I rieuse. Et durant toute l'occupation, alors I au© l'occupant affirmait sa force et pro-I clamait sa victoire, alors que les armées I alliées reculaient ou que semblaient I échouer leurs efforts, alors que l'occupant I s'installait chez nous en maître, de plus ■ en plus, alors qu'il agissait en conquérant H sûr de son succès, qu'il bouleversait nos I institutions, accomplissait . la séparation I administrative et annonçait solennellc-I ment que la Belgique avait cessé d'êxister. H des Belges de tous les milieux, de tous les I inondes, se réunissaient pour dresser les I plans de la restauration du pavs, prépa-I raiera!, des réformes dans tous les domai-I nés et de nouvelles activités. La force morale de la population belge I s'est affirmée, durant ces quatre années I terribles, do toutes les façons. Nous ne I crovons pas que rien ne l'ait mieux mani-I testée que co travail ininteiTompu en vue H de l'avenir. | L'avenir aurait) pu nous paraître fermé. H Jamais 110 nous arrivait du dehors une Hnouvelle encouraeante. Les journaux qui Sauraient pu nous réconforter ne nous par- ■ venaient pas. Ceux qui se jjubt ■ mentaient dans le sens voulu par l'ennemi, M Personne ne pouvait leur répondre. L'em- ; ■ poisonnement de l'uninion publique était il méthodiquement -poursuivi. Seuls, pou-i ■ vaient parler les traîtres, qui procla-I maient, avec l'oiictypant. notre défaite, et ■ la fin de notre ::a ifjnalité. Il eût ébé naturel que, même sans déses- ■ pérer, nous eussions hésité à former des I projets, nous eussions attendu, dans l'ex-I pectative, le dénouement. Mais notre confiance allait plus loin que I l'espoir. Nous agissions comme si nous I éiions sûrs de la victoire. Il était inipos-I sible que la Belgique 110 demeurât liiaî-I tresse de ses destinées. « Après la guerre, nous ferons ceci. I Après la guerre, le gouvernement belge I doit... Après la guerre, il faut que celte I réforme... » Tout le monde parlait ainsi. Personne, I jamais, n'exprimait un doute. Et l'on était I si convaincu que l'on s'organisait, on I commissions, pour étudier les problèmes I de demain, pour construire à la Belgique I une armature nouvelle. t Il y eut des commissoins de tous ~en-I res. L'Institut Solvay. à lui seul, -en I comptait quinze, avec plus de deux cent; H membres. Certaines de ces commission; ■ ont fourni un labeur énorme. Leurs rap-I ports fourniront au gouvernement une I aide précieuse dans la lourde tâche qui H lui incombe. H Peut-être les Belges qui reviennent de ■ l'étranger seront-ils un peu surpris devant I les conclusions do tous ces débats pa-I tients. Ils constateront que les idées ont I fa.t du chemin «11 Belgique, que beaucoup I de solutions, considérées il v.a cinq ans I comme très ha rares, sont admises aujour-I d'hui par tout le monde,que certaines idées I naauère effrayantes n'effraient plus per- ■ sonne. C'est que l'on a beaucoup réflé-I chi, beaucoup lu pendant cette tourmente I nui, paralysant les activités <011' ; ■■ I offrait du moins cet avantage de laisser du ■ temps à la pensée. Et puis des contacts I se sont établis au sein de ces réunions. I où l'on voulait préparer l'avenir et qui I rapprochaient les uns des autres des hom-I mes hier adversaires. Comme une ipas-I sioini, une seule, une passion commune, H dominait tous ces hommes, les autres ■ passions qui les divisaient auparavant s'é- ■ (aient apaisées et les préoccupations d'in-I tfrêt s atténuaient. Tous comprenaie.it la ■ ««Bâté impérieuse de sacrifier quelque I chose à la grande oeuvre rêvée et qu'il fal-I kit accomplir. Il le fallait, pour que l'en- ■ nemi fût réellement vaincu : il. fallait édi-I fier chez nous une grande nat;on. Ceux qui ont participé à ces 'filmions ■ nombreuses en garderait un grand, un I Profond souvenir. Ils se rappelleront cer-I tains jours où les. nouvelles étaient rarti- ■ culièremént inquiétantes, où l'angoisse I Wsait sur leur coeur, où. si ■ «Ptimistes qu'ils fussent, ils sentaient le I doute tenailler leur raison:. Ils devinaient I la même anxiété chez ceux qu'ils trou-I vaient au rendez-vous. I ■Et r on travaillait quand même. On par-I tait, quand même, de ce que serait la Bel-I snque dema n, de ce qu'elle devait être, rie ■ ce qu'il fallait accomplir ou réformer pour ■ ou elle fût plus belle qu'avant l'attentat, I aU6 tou' v p'us iœte e' ,:>^us na'~ ■ Et lorsqu'on se séparait, l'angoisse était ■ Dissipée, on ne doutait plus, an envisa-I jreait l'avenir avec confiance, on était fort, I "e nouveau, pour attendre la délivrance ■ et la réalisation de tout ce que des bonnes I Volontés unies venaient de préparer. I /t'ki n v a évidemment en tout ceci rien I "héroïque. Mais ce travail pour l'avenir. I poursuivi à travers tout, dit bien la volon- I .«■ entêtée d'un peuple décidé à ne pas pc- ■ <ÏÀTt I r. ^ ' ' La Légende r —^ j Nous n'avions pas de légende en Belgique. Nous n'en avions pas parce que, nés d'hier à peine à la vie européenne, nous étions encore en tutelle. Pendant des sièoles, nous avions osbeurément lutté pour conquérir cette indépendance que 1830 nous donna, indépendance précaire cependant, garantie seulement par des traités que les vents de la première tour-j" mente devaient fatalement déchirer. Nous n'avions pas encore pris part aux lut-£ tes internationales ; nous n'avions pas encore, en Europe, joué de rôle héroïque; nous étions ~«i parmi nos grands voisins, comme un enfant dont on surveille les gestes, dont on conduit la ô marche, à la sagesse de qui nul ne peut faire s crédit. p Et cela était fâcheux, car la légende, non ?- pas la légende fabuleuse et mensongère, mais l~ la légende sacrée, mère de l'histoire, est une ll7 nécessité pour les peuples. C'est en elle qu'ils $ se retrouvent, en elle qu'ils prennent conscience de leur force, de leur personnalité; c'est grâce à elle qu'ils s'attachent aux traditions ... nationales ; par elle que se révèle à eux la pla-l't ce que tient leur pays dans l'histoire de tous e les autres peuples. >_ Nous ne possédions rien de semblable, pour u nous exalter et nous donner l'orgueil de nous-[_ mêmes. Sans doute, nous l'aimions, la Belgi-[_ que, mais de façon trop tiède peut-être; nous nous savions fils aussi de l'humanité, mais r nous n'allions à la grande mère commune que e comme des enfants négligés. Mais aujourd'hui, tout change. Nos soldats, nos clairs et triomphants soldats qui nous re-lT viennent de la grande guerre, après avoir ^ planté leurs talons sur l'Yser, combattu en France ,en Afrique, en Asie ; après avoir, dans " les neiges de la Russie porté haut l'étendard aux trois couleurs nationales; nos guerriers, 1 qui sur tous les champs de bataille du monde ? ont fraternisé avec les peuples debout pour le \ droit et la liberté, nous rapportent dans leurs ^ bagages la légende ailée, qui deviendra de-f main l'Histoire. Ah! cette légende! On la sent qui naît parmi nous; elle est née. Déjà, on se raconte les hauts faits d'hier; on se repète les grands ac-tes d'héroïsme. Comme des enfants, nos valeu-: reux soldats s'attachent aux récits des batail-^ les qu'ils menèrent, et le peuple d'ici, qui resta courbé sous la botte étrangère, les écoute avec ravissement. C'est la légende, la belle, la bonne, l'indispensable légende, que se transmetteront dé-e sormais les générations, où les écrivains de de-s main iront chercher les matériaux de l'his-P toire, et grâce à laquelle nos enfants pren-l~ dront conscience d'eux-mêmes. e En l'écoutant, nous nous souviendrons des hommes que nous fûmes; nous chérirons i. mieux la terre belgique; nous fraterniserons 6 d'un cœur plus mâle avec les peuples qui com-li battirent à nos côtés, dont nous partageâmes - les sacrifices et les soutfrances, et qui bâtirent, avec nous, l'Europe nouvelle, plu6 libre, plus i. aisée, plus juste ot plus démocratique, t- 'Et n'ayons pat; pem-.cfue certains exagèrent; it n'ayons plus au.V lèvres l'eoc$crai>îe ^ouriré. de l'ironie et du scepticisme. Quel que soient les 1- souvenirs rapportés, nous n'atteindrons ja-:t mais à la vérité entière.Il y a tant d'héroïs-mes ; la race belge a dépuré de tels trésors d'é-nergie, que dans cette abondante moisson, il s n'y a qu'à glaner. Recueillons donc la légende qui nous vient, toute sanglante encore, ivre du grand vent des batailles qui seront, sans doute, qui doivent être les dernières ; accueillons-là, le cœur bat-" tant d'émotion saine et juvénile, car la légen-!" de, quand elle est comme aujourd'hui la véri-~ té, est salutaire. > Les Dépenses de guerre t EFFETS ÉCONOMIQUES E Dans ce dernier article consacré aux dé-e penses de guerre nous voudrions examiner quels sont les effets économiques de ces dépenses sur les pavs belligérants. " Nous espérons consacrer prochainement un article aux conséquences géné-g raies de la guerre. Pour le. moment, nous nous demandons seulement si les dépenses ~ de guerre ont réellement appauvri les : pays belligérants dans les proportions que les chiffres cités par nous semblent indiquer.' , Pour répondre à cette question, il faut t ici encore négliger l'aspect financier du - problème et n'envisager que le point de t vue matériel. 1 Comme nous l'avons déjà vu. le gouver-= nement a besoin pour les opérations mil - - tairez d'un "grand nombre de choses. Il 5 faut donc vo.r d'où viennent ces choses, - sont-elles prélevées sur le capital national? - Dans ce dernier cas, seulement, il v au-5 rait apprauvissement réel. Envisageons respectivement les divers 1 éléments dont se compose le capital natio-i nal et voyons s'ils peuvent être utilisés, et : dans quelle mesure, pour les opérat-ons 1 militaires. Le premier élément du capital national ■ que nous avons à envisager est le> sol. Co-. lui-ci subsiste évidemment. Il a pu être ap- > pauvri. si 011 réduit l'emploi des en- - grais; mais, par rapport à. la valeur du ■ sol, c'est là un élément peu important. 1 Le deuxième élément du capital natio-: nal est fourni par les immobilisations : • usines, immeubles urbains, chemins de er, etc.. Cette catégorie de richesses peut) • être mise à contribution d'une manière plus intense. Le matériel des usines ou des ; chemins de fer a pu s'user con , ment, dos navires ont pu être coulés, etc. ! Mais, en général, l'ensemble des immobi-. lisations subsiste pourtant: celles-ci n'ont. , pu perdre qu'une partie restreinte de leur ' valeur (11. ( Par conséquent, les deux catégories qui l représentent la plus grosse partie du capital national dans tous les pavs ne peuvent élire mises à contribution qu«i dan® une faible mesure. Les stocks de marchandises, de matiè-; res premières, etc. sont un autre élément du capital national. Ces catégories peuvent être mises à contribution d'une rna- ■ nière beaucoup plus large. Alais. même dans ces catégories' une grande partie des objets doit, être lai.Sée à la disposition do la population civile. Le mêmte raisonne- - ment s'appliquera au bétail, et ainsi de suite. ; Seuls deux éléments du capital national t pourraient, être théoriquement utilisés tout entiers. Ce sont le stock de monnaies métalliques et les valeurs étrangères se (1) Nous taisons évidemment aSstraction des cas où l'ennemi parvient à détruire systématiquement les installations industrielles ou autres. Dans cette hypothèse, il peut arriver qu'il ne subsiste pour- ainsi dire rien du capital national. Mais ce ne sont pas là dépenses de guerre proprement dites. trouvant dans le pays. Il suffirait de les exporter les unçs comme les autres. Mais, en fait, les gouvernements hésitent à exporter tout lo stock monétaire; d'ailleurs una partie en est thésaurisé©. Ouant aux valeurs étrangères, la capacité d'absorb-' a tion des marchés neutres n'est pas illimi-)r6 tée. De sorte qu'ici, encore une partie seu-'ns lernent des catégories envisagées peut être 3e" utilisée. 100 Nous constatons ainsi que la plus gros->al' se,partie du capital reste intacte. L'appau-LU" vrissement des pays belligérants est donc beaucoup moins considérable que ne le faisaient, supposer les chiffres cités. re' C'est au en réalité les dépenses de ,n® guerre, n© sont pas autant couvertes par le capital que par le revenu, c' - • ,-a par le résultat du travail courant de la po-lre pulation et de ses revenus extérieurs. En temps normal le revenu, 1. : .1. °.n peti recevoir l'une des affectations suii-315 vantes : a) Fournir les biens et les services né-lls cessaires pour la saticfaçtion des besoins -n- courants et pour la constitution de stocks; est b) Reconstituer le matériel usé ou dé-ins précié (amortissements): ; la" . c) Créer des immobilisations ou amé-IUS liorations nouvelles: d) Faire dies placements à l'étranger. ,ur Oue se passe-t-il pendant la guerre? La quatrième catégorie tombe ou presque: S1" on ne fait plus de placements à l'étranger, 'us La troisième tombe aussi en grande par-ais tde. Sauf exceptions, les. nouvelles immoue bilisations ne sont réalisées que si. elles répondent ù des besoins d'ordre militaire. ■tS' Et. même dans ce dernier cas. on lâche rf- surtout de transformer les installations Dir doià existantes. en La deuxième catégorie tombe aussi en ■ns partie : on laisse souvent le matériel s'u-;rcl ser et on ne le reconstitue généralement re. que dans la mesure nécessaire aux travaux de militaires. 16 La première catégorie absorbe donc us prlsque tout le travail national.. C'est-à-di-Ie- re qu'en grande partie ce dernier est utilisé exclusivement pour la satisfaction des mi besoins immédiats. ■ Seulement une grande les modification s'est produite dans ces be-îc- soins. Ceux-ci sont avant tout d'ordre mi-!u- litaire. Par conséquent une très grande, 'il- partie du travail national est employée sta pour l'armée. rec Remarquons d'ailleurs qu'une grande part de la production ne se modifie pas. ■is- La production des denrees alimentaires lté- continue. Auparavant, elles étaient ache-ite- iées par les particuliers.Actuellement. l'E-is- tat les achète pour nourrir les troupes. De ;n- même pour les vêtements. Là production du fer. de l'acier, etc.. les continue aussi, mais au lieu de senùr à la ns construction des ponts, dte machines, le ns métal sert à fabriquer des canons, des m- obus. Et ainsi de suite. les ut. Nous constatons ainsi que pendant la lus durée de la guerre le travail national est réalisé presque cschisivenaent à la satis-it". faction jdfs besoins immédiats, et pa/mli ' de ceo' derniers ies bèsoing militaires predo-tes minent. C'est, là' là source principale par ia- laquelle sont couvertes économiquement 'ïs- lefi dépenses de guerre. i'é- Nous arrivons donc à cette conclusion : il Pour constater dans quelle mesure un pavs belligérant est appauvri par les dé-nt, penses de guerre on ne peut pas prendre tes tout simplement lo chiffre de ces dépenses, mt U faut voir dans quelle mesure ces dépen-at- ses ont été couvertes par le capital. Il în- faut donc examiner l'état des divers élé-ri- men!s du captai avant et après la guerre. On peut v ajouter la dette contractée à l'étranger, puisqu'elle augmente le passif du Pavs. »£ji S: pareil relevé pouvait être fait, on ® constaterait sans doute oue .dans la plupart des pays lo capital a diminué relativement peu. La situation varie, évidemment s°;lon les.pavs. mais, ce qui est cer-,, ta n. c'est que la fameuse phrase sur la L(,[~ banqueroute de l'Europe est plus qu'exa-gérée.ae Ce qu'il v a eu surtout c'est, d'une part, un arrêt dans l'accroissement du capital national, puisqu'on ne fait, plus de nouvel^ le~ les immobilisations, et. d'autre part, une us dépense folle du ,travail national pour les opérations militaires, tandis que la satùs-•®® faction des besoins normaux a été fort res-V? freinte. 1" Sans vouloir dire que les pavs,belligérants n'ont subi aucun appauvrissment, , nous avons seulement essayé .de montrer Hu que cet appain'rissement a été beaucoup ùe plus modéré qu'on ne le croit., parce que la plus grande parti e des dépenses de guerre a été couverte non par le capital. tT mais par le revenu. ^ L'intervention des indemnités de guerre :j'.; apportera d'ailleurs des. modifications 11 • considérables. Les pavs qui recevront une u~ indemnité, suffisante pour rembourser tou-tes leurs dépenses de guerre n'auront su-bi aucun .appauvrissement, landis oue les pavs qui devront, paver l'indemnité la . paieront, sans doute en partie à l'aide de ieur capital.. Ces pays-là subiront donc un j un appauvrissement considérable. C. ie- " * " . DU CALME u ). 11 y a quelques .jours, nous mettions le pu-0 blic en garde contre les exécutions sommai- « ^ res dont étaient victimes, dans les ruec de : c Bruxelles, certaines femmes accusées d'avoir à s entretenu des rapports par trop intimes avec r, des soldats allemands. Nous faisions remar- ^ quer que ces scènes sauvages et éeoeurantes ^ [i ne conviennent pas à un peuple libre, et nous redoutions que ces lynchages, dignes des pou-r plades primitives, lie fussent parfois suscités jj par de vils motifs de vengeance. r Nous ne pensions pas si bien de dire, et un " _ exemple douloureux-vient de nous être fu'uni, ^ h qui illustre de façon navrante l'idée que nois exprimions. Samedi dernier, vers midi, sur la place de la Bourse, une femme fut assaillie par un x groupe de soldats. L'un d'eux, retour du fr.mt, l'accusait d'avoir eu des relations coupables, a _ tant à Roulers qu'à Bruxelles, avec des soldats P & ennemis. En un rien de temps la foule ai.-eu- . s tée prenait fait et cause pour l'accusateur, dé- J? c, pouillait la malheureuse de ses vêtements et, ^ pendant une demi-heure, l'exposait, nue, aux o e regards des passants, parmi le débordement des injures et les coups. ,1 Cette pauvre femme, qui subit là le martyre I s le plus outrageant, dont la santé et la raison 4 5 se trouvent ébranlées au point de susciter des 1' e craintes très vives, fut simplement la victime d'une erreur. Mariée depuis le début de la guerre, ayant o s toujours eu une conduite exemplaire, elle ;j P déposé une plainte au parquet, et des attesta-u tions de moralité lui ont été délivrées par de q r nombreuses personnalités bien connues. l- U ne tàut pas que semblables faits puissent s se reproduire. Il ne faut pas que-d'autres victi- iz mes puissent subir de tels traitements. Nous, ov s possédons une justice organisée ; c'est à elle à -, intervenir, à sévir, s'il y a lieu; et nous rap-pelons une fois encore au calme, à la maîtrise ■s , de soi-même, à la dignité, la population tru-x xelloise, qui a donné tant de preuves de r-o-i- blesse au cours de ces dernières années, et qui i- se salirait en prêtant les mains à des exécu-l- tions de ce genre. C « Q ;; LE ROI A MONS c o Le roi Albcrfc s'esfc rendu mercredi à Mons. Reçu par les diverses autorités bel-^ ges, le Roi a répondu aux compliments qui lui étaient adressés, par le petit discours que voici ; " Je sais, Messieurs, combien la province du Hainaufc a souffert. Tous lesmatfs do la guerre se sont appesantis sur vos régions. Il semble que la ■_ colère de l'ennemi se soit acharnée sur vos usines, 's source de force et de richesse pour la Belgique .. entière. Vos belles communes, jadis si prospères, ,2 sont aujourd'hui mornes et inactives, la plupart de leurs habitants réduits à la misère. Messieurs, Nous sommes entrés dans cette guerre pour l'honneur de nos engagements, nous avons ac-a cepté sans hésiter les conséquences les plus i; désastreuses d'une lutte où se jouait le sort de la \ liberté du monde. En complète unanimité, avec une résolution farouche, les Belges firent face, i- pendant cinquante-deux mois, à toutes les violen-s ces de l'envahisseur. Ils montrèrent une endu-'• rance, un courage, un patriotisme, qui nous ont e valu l'admiration de l'univers. s Le sort des armes vous a récompensés. La victoire décisive a pleinement justifié la foi ardente fi que vous n'avez cessé d'avoir dans le triomphe du - droit. ^ A cette couvre de libération, vous devez être ^ fiers d'avoir apporté votre large part. Votre attitude, — l'attitude des Belges sous la domination c allemande, — a soutenu le moral de nos soldats et a témoigné, d'une façon éclatante, de la justice de la cause de l'Entente. s II faut maintenant relever le pays de ses ruines. e Nous devons envisager l'avenir avec confiance. Car les Belges, à toutes les époques, ont su élever leur énergie à la hauteur des circonstances les ® rlus critiques. Nous pouvons compter, pour la " pecor.struction du pays, sur ces deux facteurs essentiels : l'appui de nos puissants alliés, les réparations qui nous sont dues par l'ennemi. Ces j deux facteurs si importants nous sont acquis par la victoire et par les éminents services que la Belgique a rendus à la cause de la civilisation. e Et maintenant je vous dis : restons unis dans IVeuvre do la paix comme nous avons, été unis au milieu des épreuves do la guerre. a Quant à moi, je vous promets mon concours le , plus dévoué : toutes mes forces resteront toujours g au service de la patrie, de sa prospérité, de ses intérêts moraux et matériels. » Les Troupes françaises Pour avoir vu passer, liélâs ! dans n<3£ - irues, pendant plus do cinquante mois, des < (uniformes allemands, uos concitoyens se ! complaisent avec une joie infinie au contact des troupes françaises. i Mercredi matin, arrivant à son tour de '{ Flandre, la, 128e division a traversé la capitale par les boulevardsLéopold II,d'Anvers, Botanique et du Régent.Cette division, com- 1 l mandée par le général Segonne,comprend des < - troupes particulièrement vaillantes. Elles se 1 • sont brillamment conduites en Alsace, si bien j qu'elles ont rapporté de cette région fameuse le surnom glorieux do « division des 1 Loups ». - ; Les généraux Massenot et Desgouttes, et - jfèurs états-majors, se trouvaient comme - mardi, disposés devant la Légation de France entourés d'une foule compacte que la 1 bonne émotion comprimait. Les « Loups » oiit défilé devant leurs chefs avec une crâ-, iierie, une décision remarquables. La pluie, l menue, tombait et gâtait un peu co specta- ! - cle> Les braves soldats pataugeaient dans la J î -boue avec une fière désinvolture, attestant 1 ' par là quïls en avaient vu bien d'autres ! Le ~ public, sur tout le parcours, a vivement ova- ] tiounc les « £<oiips », et leurs musique,s en- 1 . flammées, et leurs fanions déchirés, et leurs i „ étendards glorieux! Dans le rideau de bru- 1 v me qui tombait lentement, cette fulgurante * > image prenait une allure poignante... Les * ^ acclamations plus nourries encore ont salué ^ le passage de l'artillerie après le défilé dé- -, concertant de vie et d'entrain des fantassins, v Quand les derniers uniformes se fussent < ; perdus dans les lointains du boulevard, vers ( > la porte Louise, les généraux et les officiers ' ■ d'état-major, mirent pied à terre et s'en ; furent à l'hôtel de la Légation de France J saluer le ministre do France, qui, du haut 11 . de son balcon, avait assisté entouré d'invités, au prestigieux défilé. ^ Comme la veille, la foule enthousiaste j chanta le premier couplet de la « Marseil- j * laise ». ECHOS Le Roi assistera, vendredi, à il Iieurss, d à un service funèbre célébré en la collé- c giale des SS. Michel-et-Gudule, à ta mémoire des soldats belges morts pour la Pa- 1 trie. fi fi A la liste des nouveaux ministres d'Etat, f' i! faut ajouter, parait-il, MM. Berryer et P Logis Bertrand, dont la nomination serait prochaine. D est question aussi de M. Léon Théodor, bâtonnier de l'ordre des avocats, b s Nous avons dit que l'Université de Bru- g xellés avait décerné le titre de docteur v n honoris causa » à M. Saura, président y du Comité hispano-néerlandais pour la à protection du ravitaillement. e Une délégation du conseil d'administra-tion de l'Université s'est rendue, hier, chez M. Saura et lui a remis le diplôme de son n grade. a 6' M. Georges Dwelshauwars, professeur à s' l'Université de Bruxelles, a remis, hi£r, sa si démission au conseil d'administration de l'Université, qui l'a acceptée. o Quand le kronprinz pénétra en Hollande, on lui demanda s'il avait des préférences n pç>ur un lieu de séjour. ti — Cela m'est égal, répondit-il, pourvu d que je ne voie pas mon père. d M Clyn.es, ministre travailliste du ravi- e. taillenient en Angleterre, vient de donner d isa démission. Interviewé par un journalis- b- t à 1e français, il a parlé notamment des pil-p- lages officiels exercés par l'Allemagne en >e Belgique et dans le nord de la France. II j- estime que l'Allemagne devra tout resti-3- tuer : n « L'Allemagne devra restituer intégrale-ment tout ce qu'elle a, volé. Dans le nord de la France, et en Belgique particulière- - ment, elle aura à remettre en étal, lés usines détruites, à rendre les matières premières et les machines qui ont été transportées chez elle, ou à remplacer celles qui ont été consommées et usées. Au cas où, a le décompte fait, elle serait incapable de l- rendre le tout en nature, elle devra l em-ù bourser la valeur de ce qui manquerait au •s moyen d'une indemnité. Elle ne pourra considérer, en tout état de cause, son œuvre de réparation comme terminée que le u jour où les industries ruinées par elle se-;e ront en état de reprendre le travail et au-.a ront atteint leur plein rendement. ie II parait que le grand quartier général s, songerait à recruter parmi nos fonctionnai-rt res le personnel changé de contrôler "administration allemande. Des agents d'un certain grade, et parfaitement, au courant ir de la langue tadesque, pourraient, le cas ■- échéant, obtenu* la faveur d'aller régenter, [S chez eux, nos anciens maîtres. Les émo'.u-a ments ne seront pas supérieurs au traite->c ment afférent au grade de ces fonetionnai-3, res en Belgique. i- Ces fonctionnaires toucheront une indem-x- nité de résidence de six francs par jour, it Les personnes désireuses d'avoir des a- nouvelles d'un militaire, sont priées de lo s'adresser par écrit au ministère de la u guerre au Havre. Les bureaux chargés de donner ces ren-•o Geignements se trouvent encore en France, i- et y resteront jusqu'à nouvel ordre. n ts Mercredi matin, le premier train venant e de Bra.ine-le-Comte est entré dans la gare du Midi. A 2 heures de l'après-midi, un . autre convoi a été mis en marche de Bru-. xelles-Midi pour Brainede-Comte. s Le public bruxellois sera certainement i heureux de savoir où se trouvent en c© s moments cantonnés les divers croupes de s l'armée bclse. s A Bruxelles, se trouvent le orand quar- r lier général (G. 0. G.) avec la 6" D. A., 1- CD. A. c'esU-à-dire division d'armée): la 1" D. A. se trouve à Garni; la 2° D. A. à is Anvers; la 3° D. A. à Saint-Trnnd; ia u D. A. à Herck-la-Viile; la 5° D. A. à Vv"e;t-niaele et ^nfin la division de cava'arie tout lo eniiière est, iusqu'à nouvel ordre, casernée •s a Genck. !S Le Consistoire israélite a fait célébrer un - service solennel d'actions de grâces à la Synagogue de la rue de la Régence, à l'occasion de la libération du, territoire. Le Roi .'.s'était fait représenté par un officier d'ordonnance et par; le comte d'Aers-%• -«4woti -ch«f=d© son cabinet. ,poureiïiairquait, s en outre, la" présence de-MM. ie marquis e de Vklalobar, ministre d'Espagne; Biand Withlock, ministre des Etats-Unis; Béco, gouverneur du Brabant; Adolphe Max. bourgmestre de Bruxelles, accompagné ;° des échevins Leinonnier, Steens et.Jacq-l" ma». >> C'est le grand rabbin qui officiait en per-i- sonne. Pondant la cérémonie, des chœurs s ont interprété la « Brabançonne » et « .Vers ;e l'Avenir ». n l- L'œuvre de l'Assistance discrète, qui, ;S pendant le dernier hiver de la guerre avait organisé un cycle de conférences si réus-, sies, a repris ses intéressantes matinées, dans la salle de l'Union Coloniale. La pro-c chaîne de ces conférences est fixée au ven-dredi 6 décembre, à 5 heures. M. Pierre a Graux, avocat à la Cour d'appel, parlera n « de la Reconnaissance ». i- — Les organisateurs de l'exposition coliec-J tive des artistes bruxellois nous annoncent l'ouverture du Salon Anti-Boche pour le . mardi 3 décembre, à 2 heures, à la Salle lt; /Eolian. e Les meilleures œuvres satiriques et hu-moristiques composées pendant l'ocoupa-i- tion par Lvnen, Gaillard, Flasschoem. Mi-s gnot, Liveriiont. Swyncop, Rama.li, Carte, l- Romeo Dumoulin, Baes, Eygels-Loven,eic., 0 seront rassemblées et exposées au plus s grand plaisir du public et aiu plus graind . profit du foyer des orphelins. . La recette intégrale sera versée à l'œu-vre.'• Les artistes qui n'auraient pas été tou-it chés par l'invitation du comité sont oriÊs s de s'adresser au secrétaire de l'exposition, s M. Ruttiens, Petit-Sablon, 12. n 0 Rencontré hier un médecin militaire de t nos amis. : — Bravo! Vous voilà de retour aussi? l" — Pour trois jours, hélas!-Je' suis vertu embrasser ma femme et mes enfants que c je n'ai plus vus depuis quatre ans. Je i'e-l- pars après-demain. ■— Vous repartez? Où cela? - — A Graveliinas... Vous savez bieai:Gra-? vélines, près de Dunkerque, la victoire du comte d'Egmont... Je suis attaché là, à l'Hôpital beige... Nous avons en traitement douze cents blessés, dont 400 pour fractu-■ res, qui me seront pas transportables avant des mois... L'heure du retour n'a pas en-cors sonné pour nous... » Et nous songeons, le cœur serré, en le . quittant, à ces pauvres diables qui souffrent là-bas, en terra, étrangère, qui souffrent pour nous, tandis que la Paiirie est en fête et acclame leurs compagnons d'armes 't plus heureux.... t — n II y a quatre ou cinq mois à peine un ;. brave architecte allemand écrivait à un sien parent de Bruxelles : — o Après la [. guerre, je viendrai m'insialler près de j- vous. La besogne ne manquera pas. Chez t vous comme chez nous, il y aura beaucoup î, à reconstruire, et je compte bien trouver en Belgique de l'occupation pour long-,. temps. » z C.'était au moins naïf, et ce bon Alle-t maiid s'en serait rendu compte, hier, s'il avait pu lire à to montre d'un grand magasin du oeratre, cette note courte, mais de à signification énorme;— « Les Allemands a sont priés de ne pas franchir ce seuil, n Avant la guerre, il n'y avait pas de fête complète en Belgique sans feu d'artifice. ,, On n'en a. pas tiré à Bruxelles, !a ; e-s mairie dernière. Bouillon, la charmante petite cité ardennaise, a été plus heureuse. Le 1 dimanche 17 novembre, Bouillon était déjà délivrée. Lés Français étaient dans la ville. Les gens de Bouillon en profitèrent pour - célébrer la fête du Roi par un « Te Deum » r d'actions de grâces, une retraite aux llam- - beaux-, une brillante illumination et, enfin, - un tonitruant feu d'artifice dont les échos i durent chatouiller agréablement les oreilles l des Allemands battant en retraite à quel- - ques lieues de là. La vie s'anime à Bruxelles; tout se trans-1 forme, tout change. Hier c'était encore la - léthargie, aujourd'hui c'est l'éveil. Nos rues ont repris leur physionomie da - naguère; nous les retrouvons ce qu'elles - étaient — dieu! que c'est loin! — il y a qua-i tre ans. Mais l'àrrivée des Anglais en Belgique ; a ajouté à la vie de nos rues une note tout - à fait inattendue, et qui ne manque pas de i saveur. i C'est ainsi qu'hier on pouvait voir, au - boulevard Anspach, vers i heures, se pro-: mener un grand jeune homme qui portait - un cartel, avec ces mots:— « Engage- - ment immédiat. » Derrière lui, neuf ou dix jeunes gens, graves et convaincus, suivaient à pas lents. Le cortège s'avançait, 1 silencieux, parmi l'étonnement d™ public - bruxellois, peu habitué aux mœurs d'outre- - Manche. Et rien n'était émouvant, pour nouM, comme le spectacle de ces jeunes t gens, presque encore des enfants, qui, ta s lendemain de la retraite allemande, ve-, naient solliciter un engagement militaire, - afin de faire leur devoir, connue l'avaient - fait leurs atnés. « Tu vois, disait à un jeune officier un - monsieur plus âgé qui devait être son uère, tu vois, Bruxelles n'a pas changé. » Il lui montrait la porte de Namur. et les > avenues. Et le jeune homme l'approuvait. ' 11 trouvait, en effet, tout cela très beau. 1 II retrouvait la ville comme il l'avait quittée. Pour lui, les pierres n'ont pas-changé. - C'est qu'il a eu la chance de ne pas vivre , ces quatre ans comme nous l'avons fait, hélas! Ah ! pour nous, Monsieur, Bruxelles a t bien changé depuis trois semaines! Toutes les maisons sont encore à la mêmp place, 1 c'est vrai, mais l'atmosphère a changé, - l'air n'est plus empoisonné comme il l'a été pendant tant de longues semaines. On se sent plus léger, on respire mieux, plus t largement, plus profondément. Les ge is - que l'on rencontre ont une autre figure. : Ils font d'autres gestes. On ne s'observe plus avec méfiance. En tramway, les con-" versations ne s'interrompent plus. Même ' les pierres, pour nous, ont un autre visage. 1 C'est la joie, Monsieur, la. joie de retroa-^ ver votre beau et cher soldat qui vous fait voir aujourd'hui Bruxelles, comme vous : l'avez vu, il y a quatre ans, de nouveau J sans souillure, et débarrassé à jamais des ! étrangers, dés barbares,.. comme disaient les anciens. [ Une assemblée générale, des membres de la Chambre, de commHfîfe de Bruxelles, aura lieu lundi prochain, 2 décembre lois, à i heures de l'après-midi, à la Bourse de Commerce, premier étage. A l'ordre du jour figurent les objets sui-\ vauts-: I. Reprise des travaux; II. Révision j des statuts. A la Légation l'Angieterre s Parmi les chefs de mission quo nous s avions remarqués à la tribune diplomate que, à la séance de la Chambre, vendredi, se trouvait leur doyen, le ministre d'Angte-i, terre, Sir Francis Vïlliers, qui a joué un t rôle si important auprès de notre gouver-nement en 191-1. C'est lui qui annonça à notre ministre des affaires étrangères,*que )_ son pays, prenant en main la défense de in [_ neutralité belge, avait décidé de faire la e guerre à l'Allemagne. Ce fut le dernier des a diplomates qui quitta la capitale le 19 août — quelques moments après son collègue de France — pour se retirer à Anvers, :- Quand on eut vu le fort de Wavre-Sainte t Catherine réduit en poussière, on ' réalisa e la situation et les diplomates durent sui-e vue le gouvernement à Ostende. Ce sont tous ces faits que nous nous rappelons, en - allant rendre visile a-u minisire d'Angle-terre dans son hôtel de la rue de Spa, où i. il est rentré, jeudi soir, la'veille de l'entrée solennelle du Roi. , Sir Francis Vffiiers était au Havre,, quand s it fut surpris par l'annonce des fêtes ae i vendredi dernier: il se résolut alors à entreprendre le retour' en auto et arriva ici après deux jours d'un voyage très fat.i-gant. Il retrouva tout chez lui comme le .. jour de son départ et môme, nous dit-il, 1a. s ville n'avait pas Changé d'aspect :« Comme , le 19 août 1914, je vis à mon entrée des drapeaux à toutes les fenêtres;, mais maintenant ils signifiaient la victoire et la ioie e de la délivrance, alors que jadis ils affir< inaient la courageuse attitude de la nation. » u (I — Permettez-moi, nous dit le diplomate e de déclarer combien je suis heureux de me :- retrouver à Bruxelles, où je compte tant d'amis. Je reçois avec plaisir le représen. tant do 1' ii Indépendance Belge », dont 1« - titre évoque le but primitif de toute cette il guerre pour mon pays'. Je crois que vous Î étiez très insuffisamment et très inexacte, t ment renseigné ici sur ce qui se faisait éi .- l'étranger; c'est pourquoi je voudrais vous t rappeler quelques laits au sujet de nos ef - forts, non par vantardise, mais simplemen» pour que la Belgique comprenne que -l'An e gleterro ayant entrepris de la défendre, a - entamé une lutte à mort où elle était prête - à mettre son dernier homme et son dernier i shilling. Nous avons mis sur pied pour le s service" de l'armée et de la flotte plus de six millions d'hommes, rien que dans le Royaume-Uni, les colonies ont envoyé de i leur côté d'énormes contingents.Notre flotte i a eu raison de l'Allemagne par le blocus 1 de quatre ans et trois mois, pendant les-s quels nous n'avons pas relâché d'un jour 2 notre vigilance, et nous venons de voir 1? i flotte allemande, l'orgueil de ce pays, ar-r river en vaincue dans nos ports, comme - gage de l'armistice, sans avoir jamais osé affronter sérieusement la lutte sur mer... - Nous avons largement contribué au trans-1 port de l'armée américaine,puisque soixan- - te à soixante-dix pour cent de celle-ci a s traversé l'Océan sur des navires anglais. 3 Je cite tous les chiffres de mémoire, et, approximativement, n'ayant pas encore me? doou,ments ici. : » L'Angleterre a brisé l'effort des empires centraux, espérant jusque vers - )a. - fin trouver à t'est les compensations qui j - devaient lui échapper à l'ouest. Toutes/ ! nos campagnes ont, eu leur utilité, même i celle de Gallipoli, si meurtrière; la victoire . en Mésopotamie durement achetée, le b?il-* lant triomphe du général Allenbv en P«-> Palestine — une merveille de stratégie di- - sent les militaires - et enfin notre part à , l'expédition de Salonique, qui fut la causa

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This item is a publication of the title L'indépendance belge belonging to the category Liberale pers, published in Bruxelles from 1843 to 1940.

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