L'indépendance belge

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06 September 1916
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L'INDÉPENDANCE ROYAU5V5E-UN3 : ONE PE|INV BELGE. CONTINENT: 15 CENTIMES (HOLLANDE : 6 CENTS) istration et redaction : bureau a paris : i n n—■ <«■>. —^ ir~ ■ tr* c itotp te air ît5> et 4 o < ^ /z moto q cjtttt t t"nrr* ^ \ tu dor hcuse, tudoe st london ec 11, place de la bourse. iVli E RIp E D8 6 SEPTEMBRE 1916. f* mclb, 9 shillings.) TP3 ppwnwp ■ rirv oarn' ' jo't'3-57 et -- . . , . . 0 . . .. - ABONNEMENTS : | 6 MOIS. 17 SHILLINGS. [ CONSERVATION PAR LE PROGRÈS « fcLEPKONE : C8TY 3960. TEL£PH.:| En vente a Londres a 3 h. e mardi 5 sept. U an, 32 shillings. ) LA SITUATION. Mardi, midi. La bataille en Picardie a pris ^unc tournure nouvelle et l'avance des Alliés s'étend maintenant au nord et au sud de la Somme sur un front total de plus de 50 kilomètres. Le dernier communiqué de Paris fixe à 2.500 le nombre des prisonniers faits en deux jours au nord de la Somme et à 2,700 ceux faits au sud dans la seule journée d'hier! Si l'on y ajoute les 800 prisonniers faits par les troupes du général sir D. Haig et les 500 pris par le général Nivelle à Fleury (Verdun), on arrive au chiffre coquet de 6,500 prisonniers faits en 48 heures sur le front occidental ! Mais quoiqu'éloquents par eux-mêmes, ces chiffres ne donnent qu'une faible idée des résultats I tactiques obtenus et du succès stratégique de l'action combinée des troupes franco-britanniques. Une petite récapitulation s'impose. Dimanche matin, au nord de Thiepval (à l'extrémité nord du [ front d'attaque de la Somme), les Anglais chassèrent la garde prussienne des positions qu'elle occupait aux environs de la ferme Mouquet, qui fut momentanément occupée par nos alliés mais reperdue ensuite. Plus au sud, le succès des troupes britanniques fut plus décisif. Nos alliés occupèrent le3 tranchées ennemies sur un front de trois kilomètres, et une profondeur moyenne de 800 mètres, englobant le formidable bastion allemand constitué par le village fortifié de Guille-mont. Non seulement cette position capitale reste aux mains de nos alliés, mais ceux-ci ont immédiatement élargi leurs gains en étendant leurs positions d'un demi kilomètre vers le sud-est ! Le village de Ginchy fut également enlevé, mais ne put être maintenu en présence de la violence des contre-attaques allemandes. Une partie du village cependant reste entre les mains de nos amis, qui y sont l'objet de violents assauts de la part de l'ennemi. L'attaque française, déclanchée quelques heures après celle des Anglais, rendit nos Alliés maîtres, comme on sait, de tous les ouvrages ennemis sur un front de sept kilomètres, comprenant les village de Forest et de Cléry, et portant les lignes françaises jusqu'à proximité de Combles. Ce succès vient d'être complété par la magnifique avance française au sud de la Somme où nos Alliés, avançant sur un Vont de vingt kilomètres (depuis Bar-ieux, au sud de Péronne, jusqu'au sud 3e Chaulnes), ont occupé toutes les tranchées ennemies de première ligne. Les villages de Boyécourt, Chilly et Vermandovillers sont entre les mains de nos alliés, qui sont également maîtres 'Je la côte 86, et dont les lignes frôlent la lisière occidentale du Bois de Chaulnes et la lisière septentrionale du Bois de Beniécourt. La lutte sur tout le front de Picardie continue, et il faut s'attendre à d'importants développements de ce côté. Le communiqué allemand décrit le bombardement- sur cette partie du front comme dépassant en violence tous les bombarde-[ ments précédents, et nous savons, par ! des notes trouvées sur les prisonniers et j les morts, que le moral des soldats du Kaiser est plus bas que jamais. Des détachements entiers refusent d'obéir, j 'lisant qu'ils préfèrent mourir sur place, i st le- nombre des malades s'accroît rapidement-, ce qui est attribué en partie à la mauvaise nourriture et en partie ... à la frousse (ce sont des Allemands qui le disent!). A Verdun les affaires de l'ennemi ne sont guère plus brillantes. Les Français progressent à l'est et au nord-ouest de Fleury, où ils ont fait un total de 500 prisonniers, et ils ont repris les positions que les Allemands étaient parvenus à leur enlever du côté du Bois-Chapitre. Los Allemands affirment avoir fait également 500 prisonniers dans ce secteur. Sur le front galicien les troupes du général Brussilcff déploient une grande activité et les prisonniers faits en quatre jours par nos alliés sur ce théâtre des opérations se chiffrent à une vingtaine de mille hommes. Le dernier coup de filet russe, fait dans la région de Brzezany, sur la Zlota Lipa, a donné plus de 2,700 prisonniers (officiers et soldats). Les attaques russes en Galicie semblent concentrées principalement coij-fete Halicz, Zlaczow. et Brzezany, et c'est dans cette région que se trouvent, croit-on, les troupes turques que les Austro-Allemands ont dû appeler à la rescousse, tellement est grande leur pénurie en hommes. Sur le front roumain les opérations se poursuivent très favorablement. L'avance des Roumains en Transylvanie progresse favorablement; du côté d'Or-sova elle est plus lente et dans la Do-broudja ce cont les Bulgares qui, profitant du répit que leur laisse la concentration de l'armée d'invasion russo-roumaine, se sont offert le luxe d'une pointe offensive sur territoire roumain. Les avant-gardes roumaines se replient devant la cavalerie bulgare et se rabattent sur l'armée russo-roumaine, qui avance par la Dobroudja. Sur le front macédonien les Bulgares sont complètement bloqués. Les Serbes leur ont- mis environ 10,000 hommes hors d', comLit au cours de l'offensive du clé d'Ost-rova, et en ce moment seule i'artiilcrie est encore très active dans la région de Doirar et sur la Strcuma. En Crèce les événements sont suivis avec la plu.» vive attention, et s'il faut en croire le-' Allemands l'entrée en lice des Grecs, du côté des Alliés, ne serait plus qu'une question d'heures. En attendant, la Grèce ayant cédé a toutes les demandes des Alliés, ceux-ci procèdent à l'arrestation de tous les espions, étranger- aussi bien que Grecs, qui depuis trop longtemps se sont faits les auxiliaires de nos ennemis. En Afrique Orientale les troupes sud-africaines, en collaboration avec les forces navales britanniques, ont occupé Dar-es-Salaa'n, la capitale de la dernière colonie allemande. D'importants raids ont été effectués par les aviateurs alliés en Belgique, LIo-bcken (Anvers), Ghistelies (Ostende) et-Verviers ayant été visités "avec succès." Lundi s'est ouvert à Birmingham le grand congrès des trade-unions qui s'occupera des problèmes de l'après-guerre Six cent cinquante délégués, représentant 2,850,000 ouvriers syndiqués, assistent au congrès, qui a été ouvert par un discours du président Gosling, dans lequel celui-ci a indiqué dans ses grandes lignes les desiderata des ouvriers: création d'un ministère du travail, contrôle par l'Etat. dp= services de transport et d'alimentation, mesures en vue de la démobilisation et du réajustement industriel, etc. Richard Wagner et les Allemands il Le patriote allemand. Aux entrevision:; pessimistes Wagner i-iêle les réflexions sarcasti-ciues et mordantes. Ah ! il n'est pas tendre pour ses compatriotes et contemporains ! Avec quel'e verve il raillait le ''patriote,!' do-nt la malfaisante engeance répandait, | dès alors, le poisdn de l'orgueil et de la vanité : "I.e patriote, (allemand) prononce couramment le nom de son peuple avec une vénéra-[ tion convaincue; plus un peuple est puissant moins il lui importe de mentionner, son propre nom avec ce respect. Il e«t infiniment rare f'n Angleterre et en France, d'entendre parler <les vertus anglaises et françaises. Nous nuiras, Allemands, nous ne cessons de vanter 'a profondeur allemande, la gravité allemande, la fidélité allemande, et; ainsi de suite. Malheureusement un nonibre infini de cas "sus ont montré que cette vantardise n'était Pa= complètement justifiée." Relevons une autre réflexion, combien opportune : Vueun autre grand peuple ne s'e.-t trouvé fuirait que les Allemands, en situation de s'é-•"iaeà- une jdoire fantastiane." I Combien il est fâcheux que son gendre posthume, M. H. S. Chamberlain, se ar.it si .peu souvenu des réflexions de ce genre qui abondent dans lr,s écrits <h Wagner. Celle-ci par exemple : " JDo ce Goethe et Schiller, Mozart et Beethoven sont i«sus du sein du peuple allemand. un grand nombre do médiocrités se laissent trop facilement entraîne" à considérer ces grands esprit? comme appartenant de plein droit à leur milieu. Avec l'emphase démagogique, on persuade à lu massç du peuple qu'elle r-t elle-même Goethe et Schiller, Mozart et Beethoven-, Rien ne favorise autant le penchant à 'a nonchalance et à .la paresse que d'avoir une haute opinion de soi-même et de se faire accroire qu'on est quelque choce de grand, que ce n'est pas la peine de se donner du mal. C'est là une tendance essentiellement allemande. Ainsi aucun peuple n'a-t-il au-| tant besoin d'être aiguillonné et d'être incité a l'action personnelle par le besoin de se sauver lui-même." Ma'UiEi'rei'sajient. cc n'est pas t -qu'ont fait ses éducateurs qui, depuis un siècle, n'ont cessé d'exalter ses vertu - et de l'illusionner sur sa valeur réelle. Le patriotisme est, certes, une vanité utile auelouefois. Wassier reconnaissait en «- lui une illusion dont l'Etat a besoin pour soutenir ses tendances les plus élevées. Seulement, cette illusion ne lui paraissait pas "absolument pure et correspondante aux dessins de l'humanité elle-même." Et il concluait : " Cette illusion peut devenir le plus grand ennemi de la paix publique et de la justice! Le patriotisme détermine aux actions les plus désintéressées le bourgeois le plus égoïste, mais il peut le conduire aussi aux violences les plus irrémédiables et les plus dangereuses pour l'ordre social." La vanité allemande. Ne dirait-on pas d'un commentaire en marge des abominations dont l'armée allemande s'est rendue coupable? Ces considérations n'ont d'ailleurs pas empêché Wagner de flatter souvent cette infatuation particulière à l'Allemand de se croire appelé à éclairer le monde. Wagner aimait à se convaincre et à convaincre les autres que l'Allemand possédait "des aptitudes spéciales et exceptionnelles à s'assimiler le meilleur des civilisations des autres peuples et à ramener celles-ci à leur valeur essentie'le humanitaire, dégagées de toutes empreintes nationales." Il était absolument persuadé que 'a critique allemande avait révélé au monde "le véritable sens de l'art et de culture helléniques." Il ne doutait pas que les Anglais eussent ignoré la valeur suprême de leur Shakespeare, si les Allemands neda leur avaient fait comprendre. Je n'insiste pas sur les ridicules extensions que ses propres disciples et, parmi eux, M. Houston Stewart Chamberlain, ont cru pouvoir donner à ces illusions de la vanité allemande. Qu'est-ce qui est allemand? Cependant, tout à la fin de sa carrière il se pose cette question : Qu'est-ce qui est allemand, ? " Singulier phénomène psychologique ! Depuis une trentaine d'années, il avait, à travers livres et brochures, disserté sur l'esprit allemand et sur l'âme allemande, et c'est seulement après en avoir si congrûment parlé qu'il s'avise de chercher à les analyser et à les définir ! L'enquête ne fut d'ailleurs ni brillante, ni concluante : "Qu'est-ce qui est allemand?" Wagner avoue que chaque fojs qu'il se la posait, cette question se présentait à lui sous un nouvel aspect et qu'il avait grande peine à y répondre. Il cite le mot d'un " patriote désespéré," Arnold Ruge, qui affirmait qu'allemand " c'est tout ce qu'il y a de vil ( Niederlrach-tifr ')" Sans le faire sien, Wagner convenait que cc mot brutal devait être répété afin d'agir comme des médicaments très violents que la médecine applique seulement dans les cas mortels de maladie. Mais il n'y a pas d'illusion à nous faire, il est inutile de nous mentir à nous-mêmes. La manière d'être allemande, das Deutschsein, no se reconnaît à aucune réalité valable pour la vie, à aucune forme agissante de l'esis. tence; on ne la reconnaît que lorsque, dans cette forme, elle se manifeste à faux ou d'une façon véritablement écœurante. Cette phrase se lie dans la relation consacrée aux circonstances qui ont entouré la fondation du «Théâtre de Bay-reuth. Un peu plus loin, dans ce même écrit, il déplore que "les récentes et énormes victoires de la politique allemande ". n'aient pu libérer ses compatriotes " du besoin imbécile " qu'ils ont d'imiter l'étranger. Le besoin imbécile d'imiter. Qu'il plaise à une eatin de Paris de donuer une certains forme extravagante à son chapeau, cela suffit pour que toutes les femmes allemandes S'affublent de cette coiffure! Le " besoin imbécile " d'imité- ne paraît pas avoir cessé de caractériser l'Al-lemard, puisqu'én cc moment même, en plein conflit, les moralistes de Berlin se croient encore obligés de vitupérer contre .l'imitation et l'usage des mede-s -anglaises et françaises ! Dans son article de 1378 aux " Bay-reuther Blatte-", " sur ce sujet, " AVas i:,t dçutch?" il a repris certairfcs réflexions antérieurement notées et développées en partie ailleurs, dès 1855. Maintenant, " après treize années de nouvelles réflexions et d'expériences faites," il déclare qu'il a voulu dire son dernier, mot sur cc sujet "tristement grave." Pourquoi tristement grave? c'est qu'il ne parvenait pas à définir ce qui est Allemand, et comme Nietzsche, il devait s'avouer qu'il était impossible de répondre à cette question. Mou cœur allemand s'c.M élevé il n'y a pas longtemps lor«q«e nous avons voté pour i» libre échange; il lègue, il est vrai, beaucoup d? détr? ^e dans le pays. 1rs ouvriers ont faim, i'indiHhie .loricritP: mai» '."s affaires mar-cVnt ' ÏV'H'r 1 i -ff. i: s er grand, s'est même présenté à non. to;.- récenuneri. un cowticr i d'empi.v il): el quand il s'agit de célébrer (1) Allusion au famé;::: discours dans loque] Bismarck déclarait qu'il n'était qu'un honnête courtier entre les Puissances obéissant à la maxime: Do ut des. Je donne pour qu'on ma don» a. avec dignité et grâce des noces souveraines, le plu-3 récent ministre ouvre la danse aux flambeaux avec une gravité toute orientale. Tout cela es*" neut-être approprié au nouvel Empire allemand, mais je ne parviens pas à me l'expliquer; si bien qu'au bout du compte, je crois devoir me déclarer désormais incapable de donner la réponse à cette question: qu'est-ce qui est allemand? A la fin de cet écrit, Wagner énonçait de sinistres pressentiments, bien curieux à noter à cette heure : Jl me vient la pensée que les Allemands ont trop de bien-être, qu'une grande misère, en les accablant, pourrait seule les-ramener à la simplicité qui leur convient et faire apparaître devant leur conscience que c'est elle dont ils ont le plus véritablement, le plus intimement besoin. Bien que disciple de Schopenhauer, R. Wagner n'est pas allé jusqu'à confesser, comme le -philosophe de Francfort, qu'il " méprisait la nation allemande à cause de .son infinie bêtise et qu'il rougissait de lui appartenir. " Quoiqu'on pense et qu'en dise M. Camille Saint-Saëns, Wagner avait une noblesse de pensée trop haute et une âme trop aimante pour aller jusque là ! Il n'en est que plus significatif de rencontrer chez lui, sous tant de formes, l'expression d'un doute désenchanté à l'égard de ses compatriotes et d'une inquiétude pour l'avenir de l'Allemagne. Le doute désenchanté. Par une coïncidence frappante, on constate un désenchantement tour pareil et une inquiétude analogue, mais autrement motivée, chez Nietzsche : L'esprit allemand qui il y a peu de temps encore avait possédé la volonté de dominer l'Europe et la force de la diriger, en est arrive en guise de conclusion testamentaire à... l'abdication.L'abdication? Est-ce donc là l'aboutissement de tant d'efforts, de rêves si vastes, d'ambitions si démesurées? Les débats actuels sur les buts de la guerre de l'autre côté du Rhin ne trahissent-ils pas à cette heure, comme une vague incertitude? Avoir lutté pendant deux ans, et ne pas savoir pourquoi? C'est là, cependant, qu'ils en sont ! Dans tous les domaines, c'est le même écroulement. Dans ses musiciens d'aujourd'hui, après une enquête pénétrante, M. Romain Rolland notait, il y a trois ou quatre ans à peine, cette même impuissance finale qui angoissait Nietzsche et Wagner : Je vois un peuple héroïque, écrit-il, enivré de ses triomphes, de sa richesse immense, de son nombre, de sa force, qui étreint le monde, avec se6 bras le dompte, et s'arrête brisé par sa victoire, se demandant: Pourquoi ai-je vaincu ? Il y a quelque chose de tragique dans cette destinée des Allemands : chaque fois qu'ils se sont élevés, comme nation, à un degré supérieur «de puissance, l'excès de leur orgueil et l'abus de leur force les ont précipités dans une catastrophe dont ils n'ont pu sortir que brisés, humiliés et contraints à se réfugier dans une "résignation plus triste que le désespoir," pour employer le mot de Nietzsche. C'est la situation pénible où les achemine encore une fois la téméraire entreprise voulue par leurs dirigeants et que l'on peut, -dès à présent, considérer com me avortée. Une fois de plus, il faudra qu'ils renoncent à tout cet étalage de volonté surhumaine, à ces ambitions sans limites qui hantaient déjà, il y a douze siècles, leurs Vhefs encore semi-barbares. Et il leur faudra revenir à la simplicité dont parle Wagner. Le rêve dangereux. Il en va des' nations comme des indu idus. L'homme devient injuste et mauvais quand il croit posséder toutes les vertus; il devient meilleur quand il en doute. Façonnée par les théories orgueilleuses du militarisme prussien, avec: l'aide d'une légion de sophistes dressés à son école de fourberie et de dureté, l'Allemagne n'a pas développé en elle ce doute philosophique, la faculté psychologique de s'analyser et de se connaître. Bans son désir de grandeur, disait Wagner, les Allemands ne rêvent pas d'autre chose que du rétablissement du Saint-Empire romain ou de quelque chose d'analogue. Le plus inoffensif d'entre eux se sent, alors envahi par je ne sais quelle envie de domination, quelle ambition de se soumettre d'autres peuples. Il oublie quel préjudice énorme la conception d'état romaine a porté au développement prospère du peuple allemand. Mais puisque ni la raison ni la mémoire ne l'ont avertie, la détresse et la douleur devront bien l'éclairer ! L'incommensurable malheur de l'Allemagne a été qu'au moment où l'esprit de la nation mûrissait pour l'accomplissement de sa mission (dans le haut domaine du christianisme), les vrais intérêts du peuple allemand se trouvèrent confiés à l'intelligence d'un prince absolument étranger à l'âme allemande : Charles-Quint... Toute son action a manifesté la profonde erreur qui, par la suite, a condamné presque tous les princes allemands à no rien comprendre à l'âme allemande. C'est Wagner, toujours, qui écrit cela ! Les professeurs d'Histoire ne font pas grand cas des réflexions des artistes et des poètes : ce qui n'em-pêche que ceux-ci n'aient, bien souvent, mieux qu'eux, démêlé les mystérieux ressorts des événements humains. Wagner, dans> cette observation, qu'il n'est du reste ni le premier ni le seul à avoir faite, exprime la quintessence même de la vérité historique. Dans ce même esprit, il a dit et répété : La véritable nature allemande n'a pu se développer qu'après l'écroulement du Saint-Empire romain et de toute sa gloire. La conclusion qui s'impose, en se reportant a cette leçon du passé, est bien claire : C'est l'écroulement nécessaire de l'édifice impérial érigé par la dynastie des Hohenzollern à l'imitation du néfaste Saint-Empire germano-romain ! Avec lui disparaîtront la folie conquérante et l'orgueil agressif dont il fut le symbole détestable ! Après cette catastrophe de grand style, comme aimait à dire R. Wagner, peut-être entendrons-nous enœre avec agrément la voix de l'Allemagne mystique et poétique, de même que dans le "Crépuscule des dieux," après l'embrasement du Wal-halla et l'écroulement du palais de Wo-tan, maître trop orgueilleux du monde, nous ravissent les voix des Nix.es gracieuses du Rhin chantant l'amour et la liberté reconquise ! MAURICE KUFFERATH. AVIS IMPORTANT POUR LES BELGES. Nous rappelons à nos compatriotes que tous les Belges doivent être inscrits au Registrar Général, et que s'ils quittent une localité ils ont l'obligation de prévenir la police de cette localité de leur déménagement et, de plus, ils doivent se faire inscrire dans la nouvelle commune où ils s'installent. En ne se conformant pas à cette double obligation, ils s'exposent à des poursuites et à des pénalités sévères. La semaine dernière la police de Luton a ainsi assigné en justice 18 Belges qu'elle n'avait pu retrouver dans cette commune. Sur ces 18 Belges deux seulement ont répondu, et l'un des deux a fait défaut. Le setil qui a comparu a été condamné avec circonstances atténuantes à 10s. d'amende, mais les autres seront probablement plus fortement condamnés. Que les Belges se conforment donc à la -loi, c'est indispensable. 11 paraît aussi — mais nous n'en avons pas reçu avis — que, depuis le 1er septembre, on refuse du travail dans les usines à munitions anglaises aux Belges qui n'ont pas leur Identy Book signé par l'autorité anglaise avec l'autorisation de travailler (ministère des munitions.) Cet Identity Book est indispensable. Chaque ouvrier belge doit le posséder ; il ne pourrait, sans ce certificat d'identité, quitter l'Angleterre. Des travailleurs belges employés dans certaines usines, comme à Lancaster, depuis dix-huit mois, et qui ignoraient absolument cette obligation, se sont vu refuser du travail. Ils doivent attendre l'envoi de leurs livrets à Londres pour qu'ils y soient signés et perdront ainsi plusieurs jours de salaire pour chômage forcé. Il faut cependant encore des munitions, toujours des munitions, et nos travailleurs belges ne demandent qu'à en produire. A. DE LAVAUX. LETTRE DE HOLLANDE. César Van Dam me. Tous les Belges de Scheveningueet dfe j La Haye sont dans la désolation. Le bon président du Comité de Schevenin-i gue, César \ an Damme, dépulé de Ter-monde, vient de mourir. On ne peut imaginer l'affection qui entourait le brave Van Damme à Scheve-ning-.ue. Deouis aue le président avait dû se retirer pour subir une douloureuse opération au cou, le Comité du local Seinpcst ne connaissait plus que des heures tristes. C'est que Van Damme avait été l'âme de toute l'action en faveur des réfugiés belges, pour qui il fût un véritable père. Que de détresses ienorées ont été son. 87ème année. No 211

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