L'indépendance belge

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18 December 1916
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s.n. 1916, 18 December. L'indépendance belge. Seen on 05 May 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/hd7np1xh2m/
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STêsje année, No 299 E INDÉPENDANCE H ISdpïf |f3 H7 CONTINENT: 15 CENTIMES ROYAUME-UN5 : ONE PENNY SM jQ ELâ W ILj» (Hollande : e cents) ADMI^S ISTKATIOÏ? ET REDACTION ; HtTÎÏBAvJ A PATîTS t » *fO Ë? Cr zus C9 m c (t \mi r. n ^ tttt T t v/" C ^ riTDOP HO'JSB. TCDOR ST.. LOSDOK. SJÛ- II. PLACE DB LA BOUBS®. LU^,D! 18 D<?.CkMBRE 191to. ABONNEMENTS :11 MOIS 17 SHILLInIIV CONSERVATION PAR LE PROGRÈS. TELEPHONE: CITY 39SG. TELEPH.: 1 f 1 1 -S / et Ën vente à Londres à 3 h, Is saitlêdilS dûC. li an 32 shillings. LA SITUATION. SAMEDI; "ilai. Pour la seconde fois en six semaines les Français ont remporté, à Verdun, un succès qui est appelé à avoir un immense retentissement dans le monde car il: rappelle à ceux que les événements de Roumanie ont pu tromper, que sur le principal front, les A" cm and s sont à notre merci. Le succès d'hier sur la rive droite de 4a Meuse complète celui du 24 octobre qui, on s'en souvient, rendit nos A";és maîtres du fort et du village de A "aux, ainsi que du fort de Douau-mont. L offensive française d'alors avait porté sur un front de huit kilomètres et nos amis avaient pénétré et percé les lignes ennemies sur une profondeur maximum d'un peu plus de trois kilomètres. Cette fois-ci nos Alliés attaquèrent sur un front de dix kilomètres et percèrent, une fois de plus, les lignes ennemies qui, de nouveau, ont dû être reportées à trois kilomètres en arrière. A part les nombreux ouvrages dé&en-sifs construits par les Allemands, les Français réoccupent les villages de A acherauviUe et de Louvcmont, la ferme des Chambrettes et les ouvrages de Hardàumoftt et de Besonvaux. Enfin, 7,500 prisonniers' dont 200 officiers ■ont été comptés jusqu'à présent et le butin en canons de tous calibres et en matériel est considérable. C'est un succès complet pour nos Alliés et le communiqué de Paris ajoute que les pertes françaises sont minimes et que l'enthousiasme des troupes qui ont pris part.à l'offensive est très grand. Nous le croyons volontiers car la punition infligée à nos ennemis est .sévère. De plus, elle se produit à un moment où, grisés par des succès relativement faciles ..sur le front roumain, ils se « oyaient imbattables. L'Empereur, dans une harangue aux jteûapfts en g-amisch à Mulhouse, leur a annoncé qu'il avait proposé aux Alliés d'ouvrir les,pourparlers de paix, et que <si les ennemis de l'Allemagne estimaient qu'ils n'avaient pas "leur compte," ils seraient prêts, eux, à le leur donner ! Ces paroles -ridicules ont été prononcées au moment même où, à quelques lieues de Mulhouse, Iè canon français préparait la victoire que le communiqué de Berlin ■>. d!âbord essayé de nier mais qu'il a été, finalement, obligé de reconnaître. La victoire française est la meilleure des réponses que les Alliés pouvaient donner aux propositions intéressées de nos adversaires. Mais ce n'est pas la seule. La Douma, après un vigoureux discours du nouveau ministre des affaires étrangères, M. Pokrovsky, déclarant, " en complet accord avec Je Tsar," que la Russie se battrait " jusqu'à la fin victorieuse de la lutte," a adopté, unanimement, une résolution " préconisant le refus catégorique, de la part des Alliés des propositions allemandes." Une paix prématurée, est-il dit dans le texte de cette résolution, ne signifierait pas seulement une courte période de. calme, mais impliquerait le danger d'une nouvelle guerre et des sacrifices nouveaux. Par conséquent, une paix durable n'est possible qu'après une victoire décisive remportée sur la puissance militaire de l'ennemi, et après la renonciation par l'Allemagne aux aspirations qui l'ont rendue responsable de la « guerre et des horreurs qui lui font cortège ! On ne saurait mieux dire et c'est évidemment dans ce sens que répondront ies gouvernements alliés s'ils croient nécessaire, comme nous l'estimons, d'expliquer aui peuple allemand pourquoi la paix est impossible actuellement. Au demeurant, les opérations sur les différents fronts suivent leur cours. En Roumanie les troupes russo-rou-m aines, abandonnant H région et la ville d; Buzeu, se sont retirées au delà de la rivière Jalomitza. L'ennemi, qui est ! maintenant maître de toute la région pétrolifère, parle de 4,000 prisonniers et signale que d'importantes forces bulgares pnt passé le Danube du côté de Fitcsti. Sur la côte de la Mer Noire les navires de guerre russes ont bombardé le port de Baltchik. Les troupes ennemies, maîtresses de l'important nœud de chemin de fer de Buzeu et de la ligne de Constanza, avancent maintenant dans la direction de Braï'a, où elles comptent trouver d'immenses approvisionnements de céréales. Rien de particulier n'est signalé des autres fronts, exception faite d'une avance britannique vers Kut-el-Amara (Mésopotamie). C'est, depuis plusieurs mois, la première nouvelle qui vient nous rappeler l'existcncc de ce théâtre éloigné des opérations. Les événements en Grèce semblent devoir prendre une tournure déoisive. Les gouvernements alliés, par l'entremise de sir Francis Eîliot, doyen du corps diplomatique, ont fait remettre jeudi à M. Zalacsosta, ministre grec des affaires étrangères, une note-ultimatum dont nous publions le texte plus loin. Les demandes des Alliés comportent le retrait des troupes grecques de Thessa-lie et leur transport dans le Péioponèse où elles ne constituent plus de danger ,pc. - !;• corps cxpéditionnaLe do Salonique ! L'ultimatum expirait vendredi à 3 heures de l'après-midi et les représentants diplomatiques des Alliés qui ont pour mission de rompre toute relation avec le gouvernement d'Athènes en cas de rejet de l'ultimatum, attendent la décision du roi Constantin à bord d'un navire de guerre allié. Une seconde Note, exigeant des réparations adéquates pour les incidents des 1er et 2 décembre, sera rémise incessamment.Les informations annonçant l'acceptation des termes de l'ultimatum ne sont pas, jusqu'ici, confirmées. Le blocus des côtes grecques est, entretemps, rigoureusement maintenu, et le roi Constantin et ses partisans/se trouvent devant l'alternative de se soumettre ou de se démettre. Comme le font remarquer les gouvernements alliés dans leur Note-ultimatum, les événements de ces derniers jours à Athènes ont prouvé que ni le Roi ni le gouvernement ne possèdent une autorité suffisante sur l'Armée grecque pour empêcher que celle-ci ne devienne une menace pour la paix et la sécurité des armées alliées en Macédoine. Les événements de demain nous diront si cette absence d'autorité était réelle ou si, comme tout le monde le pense, elle n'était qu'une feinte destinée à gagner du temps et à préparer la traîtrise qui, depuis des mois, se prépare à Athènes, au nez et à la barbe des Alliés. LES ARTICLES DE M. CHURCHILL SUR LA CHUTE D'ANVERS. Dans une étude parue dans le "Sun-day Pictoriai" (Nos des 19 et 26 novembre), M. Churchill soutient qu'une résistance prolongée durant quelques jour^ encore après le 9 octobre 1914, eut permis de sauver Anvers. D'après lui, de puissants renforts anglais et français étaient assurés qui, ajoutés aux effectifs belges, eussent été très supérieurs en nombre aux effectifs allemands qui assiégeaient la ville. Pour les besoins de sa thèse, M. Churchill réduit les effectifs allemands devant Anvers à trois ou quatre divisions. Il n'est pas malaisé de se représenter ia conclusion qu'il en tire implicitement sur le rôle joué par l'armée belge. Or le "Rapport du commandement de l'armée belge " établit la présence devant Anvers, à fin septembre, de sept divisions d'infanterie, d'une brigade d'artillerie et d'une brigade de pionniers de siège, au total huit divisions. De plus, le 9 octobre, au moment où la plus'grande partie de l'armée belee est derrière le canal de Gand-Terneuzen, quatre nouveaux corps allemands — soit huit divisions—ont déjà pénétré en Belgique et sont prèles à joindre leur ïffort aux huit premières divisions. Ces unités, sont les 22e, 23e, 26e et 27e :orps de réserve allemands. (Voir "Rapport du commandement de l'armée belge.") Cela fait bien 16 divisions, qui eussent pu encercler les six divisions de l'aminée belge maintenue plus longtemps à Anvers. De plus, ce maintien impliquait ta continuation du bombardement et la rapide destruction de notre métropole. Voyons maintenant, non en tablant sur des renforts "promis,'* mais à 'a lueur des faits, quels concours l'armée belge pouvait réellement espérer, si elle essayait de prolonger sa résistance à Anvers. Il suffit, pour être édifié, de .redire la bataille de PYser et d'y voir notre armée obligée de soutenir jusqu'au 23 octobre ivcc le seul concours d'une brigade de fusiliers marins français. 1g çlioc des armées allemandes- se.ruant vers Calais. Le 23 octobre seulement, 3a 42e division française vient renfoncer nos troupes épuisées. Et ce fut tout jusqu'au moment cù l'inondation, heureusement tendue par notre état-major, mit fin à la bataille. Nous étions alors au 51 octobre, et au commencement de cette bat ai i le (mi-octobre), on avait également demandé à l'armée belge de tenir deux jours seulement. Si* comme le dit M. Churchill, on pouvait envoyer 60,000 hommes de renforts al'ics, moyennant une résistance prolongée de quatre ou cinq jours, comment n'a-t-on pas pu. même à fin octobre, amener ces renforts sur le front de l'Yser, alors que ce front se trouvait plus rapproché de 140 kilomètres, des bases anglaise et française que ne l'était Anvers? Du reste, avant de se retirer sur l'Yser, l'état-inajor belge avait, le 9 octobre, envisagé la résistance sur la ligne du canal Gand-Terneuzen. Alais, à cette date, l'aile gauche française n'est qu'à Arras et l'armée anglaise commence ses débarquements à Saint-Omer (voir rap-i port cité plus haut). Cela laissait iusou'à la frontière hollandaise vers lerneuzen une trouée de 200 kilomètres dont l'armée belge ne pouvait assumer la garde. M. Churchill estimc-t-il qu'à l'époque de la reddition d'Anvers, il y avait pour les armées franco-anglaises la possibilité, dans le délai de 4 à 5 jours réclamés par lui, d'étendre leur aile gauche, alors à Arras, jusqu'à Anvers, devenue ainsi le point d'appui d'un front anglo-franco-belge entièrement soudé ? S'il soutient cela nous lui redemanderons encore comment il explique que trois semaines plus tard il a fallu le concours de l'inondation pour tenir le front Arras-Nieuport moins étendu de moitié. Et si cette manœuvre d'un front allié continu appuyé par sa gauche à Anvers n'était pas réalisable dans les 4 ou 5 jours réclamés par M. Churchill aux défenseurs" d'Anvers, à quoi eût abouti (si même contre, toute vraisemblance les effectifs annoncés avaient pu être envoyés dans les délais assignés) son projet d'envoyer 60,000 hommes de renforts dans Anvers-traquenard ? A les y faire encercler avec l'armée belge immobilisée dans notre métropole en .ruines ! Ch. B. LETTRE D'ITALIE. (De notre correspondant.) Le discours du président du conseil. Rojie, décembre-, La reprise des travaux parlementaire s'est accomplie sous ia fâcheuse impres sion produite par les événement d'Orient. Le discours du président di conseil a été accueilli avec faveur, mai sans l'enthousiasme avec lequel, en tout' autre circonstance,, ii aurait été salué Ce discours est en même temps un préci historique et un programme. Dans !: première partie, il contient le résumé d-ce que ïe gouv ernéiiVnt à fait pend au les vacances et dans la partie suivante il contient, en raccourci, un tableau :! ia situation actuelle et l'exposé sominair de l'action que l'Italie se propose de dé ployer pour continuer à remplir ave profit sou rôle à côté des Alliés. Ce qu doit être constaté, c'est surtout l'afiir matiomde la nécessité d'un plus long e plus vigoureux effort pour assurer la vie toire définitive et complète et l'assenti ment presque unanime avec lequel h Chambre a accueilli cette déclaration. Ce qui j^eut être un sujet d'étonne ment pour ceux qui ne suivent que d Ioiu le développement de la vie italiemi et n'en connaissent pas les ressorts inti mes, c'est l'attitude des socialistes offî ciels, qui s'obstinent à plaider la caus de la paix et ne s'aperçoivent pas que par cette attitude, ils font le jeu et s rendent complices de ceux qui ont vouli la guerre. Ils se drapent dans leur théories abstraites et ne veulent teni compte ni des causes du conflit ni de L nécessité de ne le clore qu'à la conditios de réparer les injustices commises pa ceux qui l'ont préparé et surtout d rendre impossible le renouvellement d ces injustices à brève échéance. Ils n'oii pas la couscience du mal qu'ils peuven faire eu s'ob3binant dans un système d sabotage moral de la guerre qui, somm toute, est un système de collaboration in directe au profit des ennemis. C'est ui aveuglement que rien ne justifie ,e qu'aucun sophisme ne peut expliquer Ces gens ne comprennent pas que ceu; qui supportent tous les risques et tou les sacrifices que comporte la guerre son précisément ceux qui doivent l'avoir e qui l'ont en horreur: c'est donc par ni sentiment instinctif de défense et par es prit de dévouement et d'abnégatioi qu'ils se.battent et meurent, et conti nuerout à se battre et à mourir, quelqu aversion théorique qu'ils puissent nom rir pour la guerre. M. Turati qui, ai nom de son groupe, prononça d'élégante homélies à la Chambre et des plaidoyer idylliques sur les bienfaits de la paix, e contre l'inhumanité des tueries, n comprend pas qu'on ne se bat pas pou le plaisir d'en découdre et que si, pa malheur, malgré l'héroïsme avec Ieque on se. bat on était vaincu, on n'en serai oas quitte, comme autrefois, par une in demnité de guerre et par la cession d'un oortion de territoire. Cette fois-ci, 1, défaite serait l'asservissement total l'anéantissement moral et politique d la race, l'avachissement. Et le jour o cette catastrophe viendrait à se produire on pourrait dire aux socialistes officiel que. c'est eux qui ont ouvert les porte de la patrie à l'envahisseur et les char ger de faire les honneurs du territoir national à l'ennemi victorieux et maitr désormais de notre destinée. Le senti ment d'une si terrible resnonsabilit n'émeut pas les socialistes officiels, qui sacrifient tout à leur marotte, qu'ils placent au-dessus de toute autre considération. Il est difficile de faire lapait que l'inconscience et l'orgueil ont dans cette politique où la démence le dispute à la criminalité. Mais fort heureusement, la Chambre est animée'd'un esprit patriotique solide et clairvoyant et la motion des amis de Kienthal a été enterrée à une très grande majorité. Vote du jour de confiance. Enfin, tout est bien qui finit bien. La discussion sur les déclarations du- gouvernement a été close par un vote cbut l'importance politique est tout à fait exceptionnelle. La Chambre a approuvé à une très grande majorité, joresque à l'unanimité, l'ordre du jour de confiance qu'avait présenté le député Caméra, et que M. Boselli avait accepté en soulignant la signification. Cette manifestation de l'assemblée qui représente directement et légalement, sinon tout à fait véridiquement, l'opinion de la nation, est une des_plus décisives que le parlement italien ait faite depuis que l'Italie a décidé de prendre part au conflit. Il ne fjut pas oublier que le jour même où la Chambre a repris ses tra-■\aux, le président du conseil des ministres a lu une déclaration qui était un programme complet de gouvernement et qui annonçait une série de mesures destinées à imprimer un essor plus vigoureux à la pc litique de guerre. Daiu le-; séances çwi ont suivi cette séance d'ouverture, M. Boselli, au fur et à mesure que le cours des débats venait lui en offrir l'occasion,- a en outre fait connaître à la Chambre certains détails, jusqu'ici ignorés, sur la situation internationale : il a parlé en termes très clairs des accords de plus en plus étroits avec les Puissances alliées et, en dernier lieu, il a annoncé que l'Italie avait adhéré à l'accord avec la Russie concernant Cons-tantinople et les détroits. II n'y a plus qu'une volonté. La Chambre italienne vient donc d'approuver par un vote, auquel seuls les socialistes n'ont pa-s voulu s'associer, un ensemble de projets, d'idées et d'accords dont la portée dépasse de beaucoup tout ce qui a été fait jusqu'ici depuis le mois de 'mai de L'année dernière et prouve que, désormais, dans cette chambre dont l'origine remonte à une époque où nul ne pensait à la guerre et qui, au moment où l'Italie allait déclarer la guerre à l'Autriche était aux trois quarts neutraliste et éprouvait une répugnance systématique pour une aventure qui devait inéluctablement nous conduire vers une déclaration de guerre à l'Allemagne, dans cette chavnbre, dis-je, à l'exception du groupe socialiste, dont les bêlements pacifistes et les fureurs anti-guerrières qui, jadis,soulevaient des colères, ne provoquent plus que des sourires de compassion et de mépris, il n'y a plus qu'une opinion et une volonté sur la nécessité de pousser la guerre à fond et de tout sacrifier au devoir de conquérir la victoire. Voir une assemblée neutraliste adopter à la presqu'unanimité un programme de guerre, c'est un spectacle qui n'est pas banal et qui prouve que la logique inexorable de l'histoire contient des fatalités que rien ne peut conjurer et que, au lieu que ce soient les hommes qui créent les événements, ce sofft les événements, créés par la logique de l'histoire, dont je viens de uavler. oui mènent. Ifts Tinrnma& EMILE VERHAEREN DORT EN FLANDRE. Nous étions, quelques-uns, au front, a nous demander : Comment rendre au génie d'Emile Verhaeren, à notre Maître et à notre Ami, les derniers hommages.-' Mon chef hiérarchique m'avait accordé une permission d'urgence, lorsque j'appris que les obsèques du grand poète avaient lieu à Rouen, le vendredi même où j'aurais dû partir. Moins heureux que. moi, le volontaire de guerre, Eugène Vcrhaeren, sergent au 2e de ligne, cousin du poète ef fils du peintre bruxellois, se mit en route vendredi pour Paris... Il n'aura pu ass;stcr aux funérailles de son parent. Le 2 décembre 1916. Samedi, 2 décembre 1916. Le canon tonne vers Nicuport. Des barques, des navires patrouilleurs s'estompent dans la brume. Un jour maussade. H y a du brouillard sur la Flandre. Le soleil .de guerre et de "la race têtue et opiniâtre," chère à Verhaeren, s'est voilé de grisailles. La mer est grise et terne et pleure .sans discontinuer une sorte de plain-chant douloureux et mélancolique. A l'hôpital de l'Océan, une chapelle ardente a été dressée et le cercueil du génie qui étonna le monde et grandit le nom belge repose, enveloppé du drapeau national, entouré de cierges, près du monceau de couronnes fraîches et odorantes. Ramené de Rouen hier soir, le corps du grand citoyen des lettres internationales est arrivé à La Panne vers minuit. Mme Emile Verhaeren, la compagne admirable qui connaît trop tôt les heures du deuil après les heures d'après-midi, est venue, accompagnant jusqu'au bout le bon et loyal ami de son existence. Une scène déchirante, poignante, se déroule au moment où, à l'Océan, une suprême fois, l'épouse dit adieu à son mari. Puis, èntouré d'un piquet d'infanterie, accompagné des rares amis prévenus des heures des obsèques, le corbillard s'achemine dans l'atmosphère froide du Nord vers l'humble iet iru'stique cimetière d'Adinkerke. Les soldats marchent en tête, suivis d'une longue série de militaires portant les couronnes mauves, blanches, sombres, couleurs de deuil et de .mélancolie. Le corbillard est noir fleuri des couleurs nationales et de quelques gerbes semées autour du cercueil'.-Viennent ensuite les fidèles après les représentants officiels. J'ai note: le général Biebuyck, représentant de S.M. le Roi; M. le ministre Poulet, représentant le Gouvernement ; le lieutenant-général Bernheim, commandant le — division d'armée belg'e ; les généraux Lechat et Frantz, le lieutenant-colonel Duvivier, le général Au-dringa, M. Fusch, ancien gouverneur du Congo; M. Yalcke, député permanent, représentant le gouverneur de. la Flandre ; M. d'Arrippé, bourgmestre de La Panne; Mme De Jongh, Mme Van Rysselberghè, Mlle Marthe Massin, Mme Degouffre, les infirmières Mmes de Brockdorf et Hanssens, le corps médical de l'hôpital de l'Océan au grand complet, les poètes André Gide et Ferdinand A. Hérold, de Paris,Marcel Viseur, de la justice militaire belge, les peintres Gilsoul, Thiriar, Courtens, les sculpteurs Martens et Bourdel, celui-ci accompagné de sa femme, le docteur militaire français Couchoud, le lieutenant Goossens, l'avocat Robert Gcdding, et; aux côtés de la malheureuse Mme Emile . Verhaeren, son jeune cousin. Frantz Yerhaereri, volontaire de guerre. Le cortège funèbre, par la longue allée que bordent les squelettes des arbres rabougris du Nord, arriva au petit cimetière d'Adinkerke. Les soldats avaient Salué le corps bien avant, et c'e.st presque entre ses seuls amis que le plus giand des Belges, Je soldat des heures de paix et le militant des jours de guerre, descendit dans Je trou où la terre de Belgique devait l'ètreindrc pour toujours. 11 n'y avait pas même le son des cloches. Il faisait gris. Il faisait triste. Il faisait froid. On se taisait. Mme Verhaeren passait, veuve courbée et chancelante. Et, là-bas, vers Furnes, dans les grisailles un "moulin tournait"... Il tonne et tonne et tonne, et je la regarde les yeux humides et je me souviens de mon grand ami, du maître que je viens de quitter. N'a-t-B pas écrit dans un poème ancien ce vers Les plus belles mort? sont les morts tragiques, Il est mort en .soldat. Il venait, à Rouen, de combattre pour nous, pour nous Belges, au moment oùia tragédie s'empara de ses forces et de sa vie. I' allait cingler vers ies froidures de Norvège et de Suède parler de son/pays, parler de nous. Premier citoyen de notre petit pays, il Lui falfcyt les honneurs <j«

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