L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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09 February 1915
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jfcre ioy. â cents CIO centimes) ^5.- .7' - L'ECHO BELGE L'Union fait la Force. Journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam Belge est notre nom de Famille. Toutes les lettres doivent être adressées au bureau de rédaction : N.Z, VOORBURGWAL 234-240 Téléphone: 2797* Rédacteur en Chef : Gustave Jaspaers. ( Charles Bernard, Charles Herblei, Comité de Rédaction : ; Gustave Peellaert, René Chambr;, ( Emile Painparé. fuur «es annonces, aoonnements et vente au numéro, s'adresser à l'Administration du Journal: N.Z. VOORBURGWAL 234-240. Téléphone: 1775, Abonnement I En Hollande S. 1.50 par mois, payable par anticipation I Etranger fi. 2.00 „ „ Situation financière nationale et ennemie. La campagne menée contre la valeur de dos billets de banque ayant misérablement échoué, les billets belges conservent une forte avance sur les billets allemands (le mark valait 1.12 hier à New-^lork); nos ennemis essayent maintenant de nuire au crédit du pays même, par cette simple application des principes de Bismarck: faire du tort à l'ennemi par tous les moyens. D'autre part nous ne voyons pas quel bénéfice les Allemands peuvent trouver à cette vilaine besogne. Le moniteur officiel du mensonge allemand, l'agence Wolff, prétend 'que nous avons 6 milliards de dettes, que nous devons en contracter trois pour reconstruire le pays et que cela nous coûtera 450 millions par an, somme trop lourde à supporter, déclare-t-elle. La vérité est que nous avons quatre milliards de dette consolidée, un milliard de dette courante; ce que nous en savons, confirme absolument les dires du ministre des finances. Admettons que nous aurions remprunter trois milliards, alors nous nous trouverons devant 120 millions pour le service des dettes consolidées ; quant aux quatre milliards à consolider même au taux élevé de cinq pour cent: cela ferait 200 millions ; ensemble 360 et non pas 450 ! Encore est-ce là un maximum, car dans le cas extrême il n'y a pas de doute que l'Angleterre et la France nous apporteraient, sans risques d'ailleurs, l'aide de leur merveilleux crédit, qui emprunte en pleine guerre à 3 p. c. (émission de bons de caisse anglais). Il est enfantin de prétendre que la Belgique, le pays le plus riche, le plus industrieux, celui qui a le moins ,de contributions, ne saurait pas supporter une surcharge de 100 à 200 millions sans même chercher des ressources nouvelles en affermant son merveilleux réseau de moyens de ( transport ou par l'établissement des mono- I pôles que l'Allemagne possède déjà. Wolff lui-même sent l'énormité de son assertion, car il ajoute mélancoliquement que la Belgique espère bien faire payer les dégâts faits par l'Allemagne. ' C'était là l'offre primitive de l'empire; la Belgique unanime l'a rejetée avec horreur, comme prix de sa trahison à la parole donnée, mais elle compte sur ses alliés pour l'imposer comme indemnité de guerre! L'ennemi qui a l'audace de nous attaquer, dans quelle situation se trouve-t-il? Les divers Etats qui le composent ont chacun leurs dettes particulières, qui s'aug- ; meDtent constamment et dont le relevé serait forcément lourd bien qu' incomplet. L'Empire, lui, s'est, fondé en 1871, non seulement sans dette, mais avec un don de joyeux avènement de cinq milliards payés par la France ! Malgré cela il est déjà parvenu à créer (budget de 1914) pour 10355 millions de dettes; à ces 10milliards de marcs il faut ajouter les augmentations de 1914, les 5 milliards 5 pc. empruntés , au début de l'hiver, au moins 1 milliard de ! bons du trésor, ce qui nous mène déjà à 20 à 21 milliards de francs. Mais la guerre, qui coûte à nos ennemis de 50 à 75 millions par jour, va augmenter considérablement cette dette. Avec quoi nos ennemis supporteront-ils ces énormes surcharges? Sans compter des indemnités de guerre écrasantes, Ce n est un mystère pour personne qu'une situation financière insoutenable a été un des motifs déterminant cette guerre atjoce. Après avoir fait un effort surhumain par son impôt sur le capital, tellement lourd que l'on a dû en laisser faire le payement en trois ans, on était absolument a quia ! Pour donner une idée des impôts en Allemagne nous vous dirons qu'étant là-bas, dans une pension de famille dont les clients étaient-de situation moyenne, nous eûmes l'occasion de dire à un des hôtes que le principal contribuable de la province d'Anvers ne payait pas 3500 francs de contributions à l'Etat (on peut vérifier, il s'agit de Mr. de Broqueville, chef du cabinet); mon interlocuteur en exprima un fort étonnement, félicita les Belges et plaignit beaucoup les Allemands succombant sous le poids des contributions; il nous déclara qu'il payait lui-même 11.000 marcs de contributions, soit près de 14,000 francs, et qu'il ne pouvait avoir aucune ambition à se trouver parmi les plus gros messieurs de sa province. Connaissez-vous en Belgique des situations pareilles? En avons-nous seulement une idée? Aussi, que la situation en Allemagne va devenir atroce après la guerre, comment les , Allemands pourront-ils s'en tirer? Nous l'ignorons et ne le concevons pas. Ce dont nous sommes certains c'est que la situation financière et économique sera inextricable, que le coup de folie du militarisme sera d'une expiation horriblement dure aux Allemands, enfin que nos ennemis vont traverser une période dont les difficultés seront presque insupportables et insurmon-ttbles pour l'immense majorité des citoj-ens allemands. On a fait la guerre pour pouvoir soutenir folies militaristes; c'est la guerre elK ■ même qui aura enlevé à nos ennemis les moyens de continuer. La brutale gloire allemande basée sur la force militaire seule a été un rêve, rêve fou et dangereux qui, comme tous les rêves, sont suivis d'un réveil brusque ou la raison et la vérité reprennent spontanément leur empire indestructible. Le réveil sera tragique. François Rosseels. P.S. Afin de permettre à nos lecteurs de se rendre compte de lïmportance des dettes de la vingtaine d'Etats qui composent l'empire, disons que le principal d'entre eux, la Prusse, a une dette de 10,800 millions de mark, soit 13}^ milliards de francs. Donc à lui tout seul autant que l'empire, sauf l'emprunt de guerre! ! ■ m t ■ n T— AVEU. Les Allemands, pour se défendre, écrivent trop. Cette abondance nuit à leur cause. Elle la noie, l'étouffé, mais peut-être bien qu'ils sont persuadés eux-mêmes qu'elle n'est bonne qu'à .ieter à l'eau ou à étrangler! Il est fatal qu'à argumenter en faveur d'un.- | thèse basée sur les motifs les plus misérables ils se contredisent et s'accusent, alors qu'ils ; croient de la. meilleure foi du monde con- ; server l'apparence de la. blanche hermine. j On sait que les Allemands, depuis le chan- : celier jusqu'au saute-ruisseau, clament à grands cris que la guerre actuelle leur a été imposée par des peuples envieux. Alors que signifie ceci qu'écrit un économiste allemand, Arthur Dix, à propos des difficultés qu'avait l'Allemagne à lutter contre la puissance financière. J de la France et de l'Angleterre,. qui, grâce , aux emprunts consentis à des Etats, enlevaient des commandes pour leurs nationaux au nez de leurs concurrents allemands : ..De la bouche de maint banquier allemand ,,j'ai appris au début de la guerre que précisément ce moyen Me concurrence déloyale ,,et de pression financière de la Triple En-,,tente était devenu insupportable au point ,,qu'il ne restait plus n l'Allemagne que la .,guerre par les armes pour arrêter cette incorrecte guerre économique". Enregistrons avec soin cet aveu dépouillé de-fard. Nous en apprendrons encore bien d'autres. - a H. —» • Bonne mesure. S'il y a une chose qui ait le don d'énerver les Allemands, c'est bien la tranquille assurance dont font preuve les alliés en affirmant qu'à leur heure ils pénétreront en Allemagne. Et, ce qui est mieux, c'est que ce ne sont pas là de simples vantardises. Les alliés s'y préparent avec le plus grand soin et comme ils n'entendent pa»s qu'il sè passe en Allemagne les irrégularités (le mot est-il assez fort?) dont les Allemands se sont rendus coupables en Belgique, en France et en Pologne russe, la librairie militaire Berger Le-vrault publie dès à présent un guide à l'usage des armées alliées en Allemagne. Ce guide contient les lois de la guerre, un exposé de l'organisation administrative et municipale en Alsace-Lorraine, dans le Pala-tinat et eu Prusse rhénane, la reproduction de la loi allemande sur les réquisitions, le tableau des voies de pénétration avec tous les renseignements, les routes, les villes et les villages, les ponts, les voies ferrées, les routes navigables, un vocabulaire de campagne pour toutes les circonstances de la vie militaire en Allemagne. Ce guide, dit l'annonce, permettra à chaque soldat ignorant l'allemand de faire'campagne en Allemagne avec le maximum de sécurité et la possibilité de se faire comprendre de la population civile. .Bon signe! Bon signe! m — . Un message du roi Albert à \a presse des Etats-Unis. Le Roi A^ert a adressé le message suivait'à la presse des Etats-Unis: „Vous me demandez un message au moment où s'achèvent les six premiers mois de la guerre. „Je me fais un devoir de saisir cette occasion pour exprimer ma gratitude et ma sympathie aux Etats-Unis d'Amérique. Avec une générosité et une déUcatesse vraiment touchantes, les citoyens américains sont venus au secours de mon pays, que l'occupation allemande allait plonger dans la détresse par des réquisitions exorbitantes, hors de proportion avec les ressources des habitants. „Sans l'aide fraternelle des Etats-Unis, la famine se serait étendue, comme un fléau, sur nos provinces dévastées: le peuple belge^ raidi contre les souffrances, lui en demeurera reconnaissant. „Aux éminents diplomates qui se sont dévoués pour nous avec tant de sollicitude, dans des circonstances difficiles, et à tous vos compatriotes qui ont si bien organisé le ravitaillement, j'ai à cœur de rendre un hommage public. „Une fois de plus, la grande nation amé- ' ricaine, fidèle à i^ne tradition séculaire, a i voulu s'associer à une oeuvre de solidarité humaine, affirmant ainsi, devant le monde son idéal «le justice et de liberté. „Grand Quartier Général do l'armée bel«e le 4 février 1915. ,.(s.) ALBERT." En Belgique. A Bruxelles. Il en est arrivé une bien bonne à un brave garde civique qui n'avait pas hésité, dès le début, à signer la fameuse déclaration exigée par l'autorité temporaire allemande. L'histoire date déjà d'il y a un mois ou deux, mais elle n'en est pas moins savoureuse.Or donc, notre brave garde civique reçut uu vendredi matin ordre de se rendre immédiatement à la kommandantur, sous prétexte qu'il n'était pas venu le mercredi précédent signer le registre de présence. Très inquiet, mais fort de son droit, (car il avait parfaitement signé) le pauvre diable va dare-daïe là où il est convoqué, s'y fait sermonner d'importance et est menacé d'une arrestation immédiate. Quand il peut enfin placer un mot, ii proteste avec énergie et déclare qu'il a signé, il l'affirme, il le jure sur l'honneur. Mais let> officiers allemands ne veulent rien entendre; il a manqué à ses engagements, il sera donc condamné. ,.Mais, sapristi !" fait alors le malheureux garde, de plus en plus dans sés petits souliers, ,,regardez donc le registre avant de vous prononcer, vous y trouverez ma signature." On lui répoud que c'est précisément parce qu'elle ne s'y trouve pas 'qu'il a été convoqué.Mais lui, cependant, insiste, tant et si' bien que, condescendant, un lieutenant fait chercher le registre, l'ouvre et... trouve la signature. • Aussitôt, changement de décors, les offi ciers deviennent polis et s'excusent ; il y a* eu confusion de noms. Vous croyez que.c'es#; fini ? Allons donc ! la comédie commence, seulement. Donc, le garde civique, heureux d'en êtreC. quitte à si bon compte, prend son chapeau et fait un pas vers la. sortie. Mais un des# officiers le retient par le bras et lui dit : Une minite, fous tèvez zinq francs. — Comment cela? Pourquoi donc? — Bcur les frais de chustice. •— Ah! mais non. Comment, c'est vous qui vous trompez et je devrais encore payer, moi? — Tiscutez pas èt tonnez les zinq francs. Fous bouvez encore ' être goûtent que ça finit ainsi. Che fous azuré. Furieux (on le serait à moins), le brave garçon ,^arde civique tire de sa poche une pièce de qucr.trc marks et la pose sans enthousiasme sur le bureau de son interlocuteur. Et alors il se passa une chose extraordinaire. L'officier teuton bondit, comme mû par un ressort, et le visage pourpre d'indi-nation s'écria : ,,Donnerwetter*noch einmal ! Fous allez tout de svitte, mais tout de svitte rèprenter fos 4 marks et tonnez les 5 francs. Ou ne se moque pas de la kommandantur, comme cela. Si fous groyez que nous ne ; safous par la tifférence." Inutile de dire que le garde civique paya et s'en fut ensuite précipitamment, sans demander son reste. Historiette absolument véridique. * * * Un Anglais qui vient de s'enfuir do Bruxelles assure au ,,-DaiIy Mail" qu'il y a, environ 10.000 agents secrets allemands en Belgique. Ils touchent 25 francs par jour et ont droit à une prime pour chaque arrestation opérée par leur entremise. La mise à prix des Anglais est fixée à 2-50 francs ; on paye 125 francs pour un garde civique,- et une somme moins importante pour tout vendeur de journaux prohibés.Ces espions, qui parlent tous l'anglais et le français, ont adopté assez généralement cette méthode d'investigation : ils so promènent par les rues, visiblement absorbés par la lecture d'un journal. Aperçoivent-ils un passant, aux allures britanniques, ils se heurtent à lui, comme par mégarde, et s'excusent aussitôt en anglais. Si le passant est vraiment un Anglais,, il répond instinctivemefit dans sa langue, sur quoi l'on vérifie ses papiers et il se voit emmené sur-le-champ à la Kommandantur. Un autre ,,truc" consiste pour ces agents à se glisser dorrièro leur victime présumée et à lui offrir à mi-voix le ,,Times" ou le ,.Daily Mail". Bon nombre d'Anglais ont été pinces de cette façon. Des mesures sévères ont été prises, en outre, pour découvrir les sujets du roi George. Les hôteliers, par exemple, doivent les dénoncer sous peine d'être traduits devant un conseil de guerre. On est beaucoup moins sévère à l'égard des Français. L'auteur de l'article eut lui-même grand'-peine à s'échapper. Traqué par des policiers allemands, il dut sauter par une fenêtre. Forcé de traverser la maison adossée à son hôtel, il rencontra là une jeune femme. — Madame, dit-il, je suis Anglais; vous, pouvez me dénoncer ou me sauver, selon qu'il vous plaira. — Monsieur, répondit simplement l'étrangère, je suis Française. Et lui désignant une chambre, elle l'autorisa, à se cacher là tout un jour. A la nuit, il réussit à s'échapper, et parvint à se faire conduire en Hollande par un contrebandier. II n'en avait pas fini, cependant, avec les policiers allemands. Dans le corridor de son hôtel de Rotterdam, il rencontra l'un de ceux qui l'avaient filé à Bruxelles. Mais comme l'Anglais avait coupé sa barbe, l'Allemand ne le reconnut pas. Le journaliste, alors, lui posa la main sur l'épaule et dévoila son identité. — Comment avez-vous fait pour vous échapper, s'écria l'autre stupéfait. Contez-moi donc cela, je 6erai curieux de savoir... — Regardez du côté de la Meuse ; vous verrez mon aéroplane. Furieux, l'Allemand tourna les talons J A Anvers. Beaucoup de petits commerçants se trouvent devant des difficultés financières graves par suite du départ d'un grand nombre de leurs créanciers, réfugiés actuellement à l'étranger. La Commission intercommunale a décidé, pour parer è ce gros inconvénient, de créer le Comité de la petite bourgeoisie iustitué pour toute l'agglomération anversoise. Ce comité s'occupera de faciliter le paiement des comptes en souffrance et se chargera d'être le trait d'union entre les débiteurs et les créanciers. * -a- * . On s'étonnera que „La Presse" et la „Gazet van Antwerpen" aient été frappés d'une suspension. De si braves serviteurs! Et l'on s'est étonné d'autant plus que leur ton était toujours aussi obséquieux qu'auparavant, envers ceux qui détiennent temporairement le pouvoir en Belgique. L'explication est simple: les emploj-és de la Kommandantur n'ayant rien à faire, firent chercher certain jour dans les rédactions des journaux anversoisla collection complète des numéros parus depuis le jour de la déclaration de guerre. Et les messieurs marquèrent au crayon bleu quelques numéros dignes d'appeler l'attention du censeur en chef et sans partaga. Celui-ci lut attentivement les articles incriminés et il ne fut pas peu stupéfait de voir que ses meilleurs serviteurs parmi les plumitifs au service — indirect — de l'Allemagne. avaient écrit contre cette puissance des articles où les Allemands étaient traités de voleurs, d'incendiaires, de meurtriers. Il éprouva, dit- on, une grande colère, et un sentiment de dégoût profond pour ceux qui tournaient ainsi à tous les vents et changeaient de maîtres avec cette souplesse d'échine qui lui rappelait les serfs moyenâgeux. De là, la sévérité avec laquelle il traite aujourd' hui les valets de la plume qui ont cru être dans les bonnes grâces de l'Alle-j magne. C'est pourquoi, la ,,Presse'', ,dit-on, se sentant brûlée, songerait à ne plus reparaître.* * * A Berchem, le collège des bourgmestre et échevins a pris l'arrêté suirant: Etant donné que la commune estime de son devoir de rester intéressée dan3 les distributions de la Commission de secours des sans-travail et des pauvres, que les recettes ont sensiblement diminué et ne lui permettent plus de continuer à distribuer les dons, qu'il y a nécessité urgente de faire des économies sur toutes choses, le collège décide unanimemeut, dès le 1er février et aussi longtemps qu'il le jugera nécessaire, de réduire aux trois quarts les appointements des employés et des ouvriers de la commune, à condition cependant que les salaires quotidiens dépassent 2 francs. Le reliquat de cotteJVetenue sera payé â une époque que l'administration fixera ultérieurement. Cette mesure s'applique également aux ouvriers provisoires et aux employés occupés par les bourgmestre et échevins. Fait à Berchem, le 26 janvier 1915. Au nom du collège des bourgmestres et échevins : Le ff. de bourgmestre-président Léop. de Vries. * * * Vendredi soir, vers 10yi heures, 172 civils habitants d'Anvers et des environs et qu'on avaitjfait prisonniers, sont arrivés à la gare Centrale venant d'Allemagne. Ils ont été conduits dans d.es maisons de réfugiés. La plupart d'entre eux, encore terrorisés, n'osent pas raconter leur triste odvsée. A Louvain. La plupart des gardes civiques qui avaient été traîtreusement emmenés en Allemagne pendant le sac de la ville, sans aucun motif, ont été ramenés à Louvain. Déjà, les plus vieux avaient été libérés voici quelques mois. Les malheureux ont beaucoup souffert. Ils ont été éprouvés par le froid, n'a3^ant sur eux que de légers vêtements d'été (quelques-uns même étaient sans pardessus} et, se plaignent beaucoup de la nourriture. Ils n'osent pas encore parler à coeur ouvert, cela se comprend, et ne raconteront la tristesse de leur existence au camp de Munster-Lager (Hanovre) que lorsque l'ennemi aura quitté la Belgique. En tous cas, ils ont souffert terriblement, voilà ce qu'on peut dire, dès aujourd'hui. Il convient aussi d'appeler l'attention du public sur le tait que les Allemands essaient de faire signer aux prisonniers qu'ils ont relaxé des documents établissant que ceux-ci ont été fort convenablement traités et n'ont jamais eu à se plaindre. Ces signatures — prévenons-en dès à présent nos ennemus — n'ont aucun sens, aucune valeur. Du moment qu'elles sont extorqués, elles ne signifient rien. La mesure de clémence en faveur des prisonniers provient uniquement du fait que l'Allemagne juge inutile de continuer à nourrir (quelque mauvaise que soit la nourriture) de pauvres gens qui n'ont rien à se reprocher, qui n'ont même pas fait le coup de feu contre leurs ennemis. Et puis, il est peut-être temps de réparer quelques mauvaises actions, au moment où la deuxième phase de la guerre commence et se terminera par une paix que la Dupli-ce implorera. Peut-être plus tôt qu'on ne le croit! Au Pays Wallon. Maubeuge est rattachée à la Belgique, par ordre de freiherr von Bissiug! Et ce n'est pas tout: 67 communes des environs immédiats de la ville ressortent également du département de von Bissing. Les députés belges Harmignies et Masson se sont entretenus récemment avec le maire de Maubeuge quant à la distribution éventuelle des vivres. C'est le comité d'alimentation belge qui va pourvoir, dorénavant, aux besoins de cette fraction de la population française. * * * '- A Hanzinnes, à part une quarantaine d'habitants,toutle mondeest rentré. M. Alfred Meugeot a été désigné par le conseil communal pour remplir les fonctions de bourgmestre, et c'est M. Masset qui dirige l'école. On vit tranquillement. Tout le haut du village, eh partant, de l'église, v compris la ferme de Mme Michaux, est brûlé, à l'exception toutefois des maisons Bara, Alfred Douillet, Victor Tram-pont et de la cure. Il y a en tout. quarante-deux maisons brûlées, dont quelques-unes en dessous de l'église, notamment la maison Nicaise. Les soldats allemands ont sans aucun motif fusillé un malheureux habitant, nommé Arsène Dargeut. * * * Voici d'autres nouvelles concernant Beez et Marche-les-Dames. Le 22 septembre, soit environ un mois après la prise de Namur, Beez et Marche-les-Dame'j avaient été entièrement épargnés. Les armées allemandes ont pénétré à Namur par la rive droite de la Meuse et par les routes des hauteurs (Gelbrence). Jusqu'à la date du 22, tous les mouvements de troupes s'opéraient par la rive droite. Dans ces deux villages, aucune maison ne fut détruite par les Allemands., Seul, le château d'Arenberg a été détruit, mais par le génie belge, pour des raisons stratégiques. Aux frontières. A Maeseyck, il n'est plus distribué de passeports. Le motif, d'après les Allemands, est qu'un grand nombre de femmes transportaient des. lettres dans leurs vêtements. Donc, les habitants de la contrée qui désirent passer la frontière, doivent s'adresser, soit à la Kommandantur de Ilasselt, soit à celle de Liège. Les passeports sont valables durant deux jours seulement. Le prix pour une passe d'automobile, est de cent francs. * # * Le passeport pour pénétrer en Belgique, par Esschen, coûtait 4 mark. Depuis hier matin, le prix en a été porté à 6 mark. Au Limbourg. Dans les environs de Bree, l'autorité a fait saisir chez tous les libraires tous les numé-ros|del'„AlgemeefiHandelsblad' d'Amsterdam, qui se trouvaient en leur possession. De plus, les libraires ont dû remettre la liste des abonnés de ce journal qu'ils connaissaient. On contrôle sévèrement les transports de journaux que font les tramways vicinaux. Seul, le „Nieuwe Rotterdamsche Courant" est autorisé à pénétrer en Belgique. A Tournai. Les Allemands sont passés à Tournai le 24 août ainsi que nous l'avons écrit; quelques détails complémentaires à présent: Ils ont pris, comme otages, l'évêque et douze notables et les ont conduits en auto à Ath. Tous les otages, y compris l'évêque, ont passé la nuit sur la paille, dans une salle commune. Puis on les a dirigés sur Bruxelles où ils sont restés quelques heures seulement, le gouverneur n'ayant pas compris la nécessité de cette ridicule détention. L'impôt de guerre fut fixé à deux millions et la maison Desclée imprima des ,,Bons de Guerre" pour cet impôt. Les Tournaisiens ont donc des billets de 1, 5 et 10 francs à valoir sur les. banques de Tournai, trois mois après le règlement de la rançon susdite. Les Allemands ont fusilllé deux religieuses de la rue du Château, sous prétexte qu'on avait bouché une fenêtre de l'étage au moment de leur passage. Ils sont revenus le 1er octobre et la police a prévenu les habitants qu'ils devaient évacuer la 'ville; un grand nombre sont partis, mais la 'plupart ont pu centrer ensuite. Les Allemands ont incendié 11 maisons au faubourg Morel. Depuis lors, tout est calme. Aryavarta. Donc, le$ Celtes et les Germains — et d'autres — ont une origine commune avec les Aryas. Nous n'y contredirons pas H suffirait même qu'on nous dise qu'ils ont une origine ,,commune" tout court, pour que nous y croyions! Mais Harald Arjuna Graevell, dont le nom est peut-être très aryen, prend prétexte de ce principe incontesté pour offrir à l'Allemagne un tribut-de lourde admiration, à côté de quelques critiques qui voudraient être des coups d'épingle et qui ne s-ont» à tout prendre que des coups de pieds ! Herr Graevell n'a pas, à l'instar d'un grand nombre de ses confrères, traîné dans les cabinets, — cabinets de ministres ou de diplomates. C'est un écrivassier, sans diplo matie, lourd et%prétentieux et dont le style s'il est fleuri, ne peut l'être que de choucroute. L'homme est fâcheusement connu. Nous aurions mauvaise grâce d'insister. ,, Aryavarta" va d'ailleurs nous faire connaître plus complètement la pensée de celui qui soumit à von der Goltz Pacha un admirable plan dont le but était d'allumer des brandons de discorde entré Belges. Joli métier, honnête besogne! Là, n'est pourtant pas la question ! Parcourons ensemble le monument qu'il éleve à la gloire de sa race. Nous pourrons, sous toutes ses faces, connaître ce singulier agent-provocateur qui vient d'être brûlé si complètement. Il est tantôt prophète, tantôt historien, tantôt pince sans rice, champion de la chasteté, critique, magister et par dessus tout- cela : Allemand ! Prophète (et quel !) parce que ,,la lutte entre les races sera couronnée par une nouvelle victoire germanique", écrit-il. „Et après la victoire, ainsi qu'il est dit dans les vieilles légendes, l'Empereur entouré de ses péuples (sic.) fondera un Empire puissant. Il accrochera son bouclier à uu arbre (!) et son empire ne connaîtra pas de fin." Nous ne croyons pas commettre de crime de lèche-majesté en souriant à la lecture de ce symbole. L'arbre dont il s'agit ne peut-être, bien- entendu, que l'arbre de la liberté ! C'est un humoriste, parce que ,,le Germain, dont la virilité est incontestable, a uu plus grand sentiment du droit que les peuplps latins. ' Et que: ,,La fidélité et la bonne foi des Allemands sont historiques!" A tout prendre, c'est même un humoriste d'une certaine finesse, une façon d'Alphonse Allais avec lunettes d'or, barbe blonde et chapeau tyrolien. CaCr: ,,qu'est-ce qui contribue à la plus grande gloire des vieux Germains? C'est leur sentiment de la chasteté !" De la chasteté, vous avez bien lu! Tacite, dit-on, en a parlé aussi de cette chasteté, mais il y a de cela de longs siècles! Et, si lierr Graevell permet que nous nous adressions aux commissaires de police des moeurs de toutes les grandes villes du monde entier, il trouvera sujet à plus d'un étonnement I ' Il est patriote, aussi, ce qui n'est pas pour étonner. ,.Qu'est-ce que le Germanisme? Je réponds être Germain, c'est être vrai (echt)." Ceci se passe de tout commentaire, bien évidemment. Mais Graevell n'est pas que tout cela : c'est aussi un historien prudent et réfléchi qui pourrait, sans se compromettre, collaborer avec l'abbé Arnold, du ,,Walliserbode" et les journalistes de la ,,Kolnische> Zeitung" niant qu'il y eut des cadavres de civils enterrés bous la statue de vau de Weyer, à Louvain, Aussi bien, son couplet sera-t-il démenti par ceux qui voient les grands faits de l'histoire, non à travers le vitrail d'une imagination surchauffée, mais dans des document du temps. Car ce n'est pas vrai qu'à l'époque où ,,les Sans-Culottes sucèrent jusqu'au sangle malheureux peuple flamand, vingt mille d'entre ceux-ci tombèrent pour la liberté germanique !" Toutefois, il nous surprend quand il vante la civilisation de l'ancienne Grèce (dont la civilisation latine n'est que 1a- continuation) et qu'il blâme la présomption allemande qui croit pouvoir se passer de tout ce qui n'est pas de provenance germanique, — coup droit aux ,,Alldeutschen" ! Vous allez voir qu'il va, à la façon dies valets qui ont été vdrtement sennonés, dévoiler aux invités les petits travers de leur maître. Le dandysme militaire fait les frais cLe sst critique. Ensuite — cédons-lui la plume: ,,ce qui manque aujourd'hui à la majorité des Allemands, c'est la fantaisie; l'érudition qui, chez nous est devenue presqu'une maladie, ne peut pas produire de génie." (sic.) . Plus loin: ,,Si nous tenons à devenir uu peuple artistique, il nous faudra faire bon marché de notre pédantesque éducation gramrn atico-scholastique. '5 Puis : ,,Notre défaut national est le fait de ce que nous ne sommes que des théoxi-ciens." « Enfin : ,,Nous tenons trop au nationalisme."Ce qui doit nous réjouir, c'est q«.e, quel que soit le parti-pris de ce junker, il est obligé d'admettre que la culture de la Renaissance a pris naissance dans les pays latins et que les quatre derniers siccles, si brillants par leur culture (rien de la Kultur, - avec un K.) pourraient être étiquettes: période romane. Et ceci qui nous va droit au coeur'-,,Lorsque nous voulons trouver de nobles exemples chevaleresques, il faut les rechercher en premier lieu en France : Chevalier Bayard, Gaston de Foix et tant d'autres, sans peur et sans reproche !" Nous aurons achevé notre visite aux productions de l'esprit, je ne dirai pas graeveî-leux, mais de M. Graevell, par cette petite citation: ,,D'ans l'Allemagne entière, les* Aryens pur sang ne sont plus guère nombreux. Ceper Jant, a/u nord il en reste encore beaucoup et voilù qui, d'après la théorie de Gobineaux, justifierait l'hégémonie des Prussiens." Que les Aryens, purs ou impurs, genre Graevell ou non restent donc chez eux ! Nous n'avons que faire, nous latins, de leur civilisation. Elle représente à nos yeux les massacres de Louvain, de Dînant, d'Aer-schot. Nous la connaissons suffisamment à l'heure actuelle 1 René Chambry.

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