L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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13 October 1916
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s.n. 1916, 13 October. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Seen on 01 July 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/ng4gm82v03/
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geme AnMCg IV". 72Q S ceats . _ venarédi S3 oetoibrè 1916 L'ECHOBELGE L'Union fait la Forcer Journal quotidien du matin paraissant en Hollande Belge est notre nom de Famille. Toutes les lettres doivent être adressées no bureau de rédaction: N. z. VOOR8DRGWAL 234-240, AMSTERDAM. Téléphone: 2797. Rédacteur en Chef: Gustave Jaspaers. _ . . . ( Charles Bernard, Charles Herbiel, Comité de Rédaction: ^ Hené chambry, Emile painparé. y Pour les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser à l'Administration du Journal : N.Z.Voorburgwal 234-240, Amsterdam Téléphone: 1775. Abonnements* Hollandefl.1.50 par mois. Etranger H. 2.00 par mois Annonces: 15 cents ia ligne. Réclames: 30 cents la ligne. Lettre de Paris. 28 septembre. Les colonies étrangères de Paris. ^ Chez Us Grecs. Une numifestatwn à l Eglise orthodoxe de la rue Bnet. Dangereuse -preh .piymde. L'„impériaUïmc français". T1 y a, à Paris, d'innombrables colonies étrangères, qui se groupent spontanément, L réunissent dans certains quartiers, dans certains cafés, dans certains salons, et forment comme -de petits îlots exotiques au sein de la grande -ville. Dans les premiers temps de la guerre, on ne les voyait plus. Comme s'ils eussent craint d être confondus avec les Austro-boches ou leurs alliés, tous ces métèques se tenaient tranquillement chez eux. Mais la vie normale-est revenue, et ces groupements de Russes, de Scandinaves, de Hollandais, de Levantins, ont repris'leurs habitudes. Je suis allé ces jours derniers avec un ami passer une heure dans un petit café de la rive gauche, ou fréquentent beaucoup d'étudiants étrangers, et particulièrement des Grecs. ^ Les Grecs de Paris, en ce moment, n'en mènent pas large. Ils sentent qu'ils ont le gouvernement le plus méprisé de l'Europe. Aussi b'empressent-ils de le lâcher. Je n'ai jamais entendu de plus violente diatribe contre le roi Constantin que dans ce café où l'on : parle parfois la langue d'Homère remise au août du jour, et où l'on ne parle jamais le français qu'avec l'accent de Moréas. C est là du reste que s'est préparée une manifestation caractéristique qui a eu lieu ces jours derniers, à l'Eglise grecque de la rue iBÛJet. Au moment où, selon la coutume, le prêtre s'apprêtait à inviter les fidèles à prier pour la roi des Hellènes, une voix s'éleva dama le temple et s'écria: ,,Nous n'avons plus de roi!"_ Et, comme quelques protestations s'élevaient, la plus grande i partie de l'assistance quitta ostensiblement I la saîle- Cette manifestation caractérise très bien i l'opinion, non seulement de la colonie grecque de Paris, mais aussi de toutes les colonies grecques de l'étranger. Edmond About, dent la ,,Grèce contemporaine" apparaît aujourd'hui comme un livre prophétique, remarquait déjà que ce qu'il y a de vivant, d'actif, d'intelligent dans l'hellénisme, est représenté par les colonies grecques de l'étranger: Grecs de Constantino-ple, Grecs des îles, Grecs de Marseille, de Naples, de Londres. Les mieux doués des sujets du roi Othon, disait-il en substance — en ce i temps-là, c'est Othon de Bavière qui ! régnait à Athènes —, vont chercher fortune à l'étranger, mais ils y gardent un amour | profond pour leur pays natal. C'est à ces [ Grecs du dehors qu'Athènes doit la plu-î part de ses institutions d'éducation et de ! charité, et le Grec continental en est presque arrivé à croire qu'il est fait pour vivre aux dépens de ces ,,coloniaux", à qui il I refuse du reste toute participation à la direction des affaires. On voit aujourd hui que cet état d'esprit s'est perpétué. Pour les bas politiciens d'Athènes, M. Venizelos est un Grec du dehors. Mais, heureusement pour l'hellénisme dans l'immense con-[ flit auquel nous assistons, les peuples sont l entraînés, même malgré eux, vers leur des-| tinée, et c'est finalement l'esprit des Grecs I du dehors qui triomphera. * * * En général, l'esprit de ces colonies étrangères de Paris n'est point mauvais. Même sur les neutres les plus décidés à se conduire strictement en neutres 1 action du milieu produit d'heureux effets. Il est impossible à un homme de bonne foi de s'empêcher d'admirer, quand il vit au milieu de lui, ce peuple de Paris, si courageux, si confiant, si bien adapté à l'esprit de guerre sous 6a forme la plus genéreuse. Comment ne pas se sentir touché par la force intelligente qu'on devine dans cette grapde ville qui, à des époques comme celle-ci, apparaît vraiment, selon la formule fameuse, comme le coeur et le cerveau du monde. Cependant, c'est évidemment» dans ^ces colonies étrangères que se recrutent les éléments troubles sur lesquels comptent les pacifistes germanophiles pour répandre en France leur funeste propagande. Ce qui nous éclaire singulièrement sur l'origine de celle-ci, c'est qu'elle adopte toujours avec ensemble certains thèmes particuliers ; tantôt c'est l'apitoiement sur les sacrifices de la France, à quoi l'on oppose le prétendu égoïsme des Anglais; tantôt c'est l'appel aux sentiments démagogiques de certaines fractions avancées du socialisme. Pour l'instant, voici qu'on parle à mi-voix de6 «dangers de l'impérialisme français". — Prenez garde, disent certaines gens plus ou moins suspects, il ne faut'pas se laisser griser par les succès que nous remportons. Le danger est que ces succès réveillent le sentiment impérialiste, toujours i latent dans le peuple qui a produit Louis Xiv et Napoléon. La manoeuvre est dangereuse, parce nue ces insinuations peuvent avoir quelque répercussion dans les pays neutres. L'impérialisme français ! Il s agit de s'entendre, fous les peuples ont leur impérialisme, c'est-a-dire un idéal collectif à faire triompher, uno ambition à réaliser, une raison unanime <Jt croire à leujr rôle historique, à leur mis sion dans le monde. Un peuple qui n'auraii pas son impérialisme, un motif d'avoir fo en lui-même, se condamnerait à la dissolu tion et à la mort. Mais il y a impérialisme et impérialisme, et à. la valeur, à l'élévatior du sentiment impérialiste d'un peuple s< mesure son degré de civilisation et de noblesse. L'impérialisme allemand, nous savons maintenant clairement ce que c'est: c'est la soif de domination, considérée noi: en elle-même, mais en vue du profit: ,,Nous luttons pour notre bien-être" disent-ils. L* but qu'ils ont poursuivi, la grossière chimère qui les a faits délirer tous, c'est l'exploitation méthodique de l'Univers. L'impérialisme français est de toute autre nature. Il est, et il fut toujours, idéaliste et juridique. Depuis les croisades, toutes les grandes expéditions militaires entreprises par les Français eurent pour.objet principal de répandre dans le monde un idéal élevé, de faire régner ces lois largement humaines que la France a inventées: ,,Gesta dei par Francos", ,,Les exploits de Dieu par les Francs", disaient les vieux historiens, frappés par le caractère idéaliste des guerres françaises, et c'est encore pour faire régner un idéal religieux, l'idéal de Justice, que les armées victorieuses de la Révolution parcoururent la vieille Europe féodale. Outre les guerres qu'il entreprit pour parachever la France, Louis XIV, il est vrai, prit aussi les armes pour des motifs plus futiles, mais c'était alors ' pour lé gloire: vaine gloire, dira-t-on, mais tout de même, c'est un mobile autrement noble que le profit matériel que Guillaume II et ses sujets ont poursuivi avant tout. Au surplus, en ce temps-là, on pouvait considérer la guerre comme un jeu, suivant le mot de l'emj^ereur d'Allemagne: elle était faite par des gentilshommes et par des aventuriers, des soldats de métier. Depuis l'avènement de la démocratie, depuis que ce sont des peuples entiers qui font la guerre, il est criminel de la considérer sous cet angle, et il y a beau jour qu'en Angleterre comme en France nous le savons tous. La France a son impérialisme, oui, mais il est essentiellement pacifique, car nôus sommes des peuples assez vieux, assez civilisés pour savoir qu'on n'impose pas ses idées et ses lois pax la force. Aussi bien, même aux heures les plus triomphantes de son passé guerrier, la France a toujours apporté aux autres peuples sur lesquels passaient ses drapeaux victorieux quelques biens plus durables que n'importe quelle conquête. Au XVIIe siècle, se qui suit îjes armées, c'est une civilisation si manifestement supérieure que les vaincus ne peuvent s'empêcher de l'admirer et de l'adopter: la civilisation en Allemagne, au XVIIIe siècle, n'est-elle pas toute française? Ce que les armées de Napoléon apportent- avec elles, c'est le Code civil, ce sont toutes les idées sociales et juridiques sur lesquelles est fondé le monde moderne. Ce que l'Allemagne, elle, prétendait nous donner, nous imposer par la force, c'était son organisation, c'est-à-dire l'exploitation de l'individu par l'Etat, et de l'Etat pai une caste. La ^France impérialiste ! Assurément,. et son impérialisme s'accorde merveilleusement maintenant avec celui de l'Angleterre et de ses autres alliés. Il consiste à répandre par le monde sa conception de la vie sociale et politique la plus humaine et la plus douce que les hommes aient inventée, non pas à l'imposer, mais à en faciliter l'accès aux peuples qui ne la connaissent pas encore. Dans ce sens^à, c'est une guerre impérialiste que nous faisons, mais notre impérialisme est celui de la Révolution épuré de tout ce que l'âprete de la lutte et les souvenirs du passé pourraient y apporter jadis d'humeur conquérante et de tyrannie jacobine. C'est un impérialisme qui a pour terme et pour limite le droit des peuples et qui ne menace aucun peuple. Quand on cause avec des soldats permissionnaires, on constate que rien n'est plus éloigné de leur esprit que l'idée de conquête. Ils veulent qu'on aille jusqu'au bout, ils veulent qu'on obtienne de l'Allemagne des garanties parce qu'ils veulent que ,,ça ne recommence pas". Pour eux, toute la question des buts de la guerre se ramène à cela: Il faut que nos enfants ne souffrent pas ce que nous avons souffert; il faut que nous puissions travailler en paix et que nos frontières soient à jamais garanties d'une nouvelle invasion. L. Dumont-Wilden. 11 ]/ $ un bu 13 octobre 1015: En France, démission de M. Delcassé, ministre des affaires étrangères.m ■ L'annexion de la côte belge. D'après le ,,Lokal-Anzeiger" la Commission secrète supérieure du Reichstag s'est réunie jeudi dernier et a discuté des ,,questions qui ont récemment attiré l'attention du public". La discussion prit la forme d'un débat général sur les questions telles que: l'annexion de la côté belge et la reprise d'une guerre sous-marine sans pitié. Do toutes parts il existe un désir unanime d'aboutir à un règlement final, mais il a été constaté que, par suite de la diversités des opinions, on ne pouvait arriver à une entente. Les discussions sur les questions navales, politiques et économiques se sont poursuivies suivant les lignes bien connues* En Belgique. Le Régime de la Terreur M. Carlier, directeur de la Banque Nationale d'Anvers, est interné à Havelberg. Nous avons annoncé que M. le député Arthur Verhaegen venait d'être mis en . liberté par les Allemands. Aujourd'hui on apprend que M. Pierre Verhaegen, fils du sympathique député gantois, a été condamné à douze ans de forteresse. On sait quel est le crime de M. Pierre Verhaegen. Avocat à la Cour d'Appel de Gand et conseiller provincial de la Flandre orientale, M. Pierre Verhaegen s'était élevé contre la flamandisation de l'Université de Gand et avait publié un tract avertissant les Flamands du danger de la manoeuvre boche. M. Pierre Verhaegen expie ce crime de douze ans de forteresse. Les Belges sauront ne pas oublier le nom de ce vaillant. * * * Les Allemands continuent d'exercer un rigoureux contrôle aux frontières dont ils défendent l'accès à tout le monde. Les passeports n'ont plus de valeur. Quiconque circulera la nuit dans la zone défendue sera tué par les patrouilles sans sommation. La population se montre très mécontente de ces mesures. • * • Nous avons signalé, il y a quelques jours, que de nouvelles exécutions de patriotes belges avaient, eu lieu à Gand. Parmi lep victimes se 1 trouvait un prêtre. Notre excellent confrère parisien ,,0ns Vlaanderen" dit avoir des raisons de croire que ce prêtre est M. l'abbé Octave De Clercq, vicaire à Gand, et que parmi ses compagnons de supplice se trouve M. l'avocat Braet, d'Au-denaerde.D'autre part, la, ,,Métropole" dit qu'à Char-leroi trois habitants accusés d'avoir opéré avec un appareil de télégraphie sans fil ont été fusillés : parmi eux se trouvait M. O. Lefèvre, de Charleroi-Nord. Ainsi s'allonge chaque jour la liste de nos martyrs. Vénérons leur mémoire et jurons de les venger. L'Université K. K. Nous croyons savoir qu'au cours de leur dernier conseil les membres du gouvernement ont discuté les mesures à prendre vis-' à-vis de l'Université de Gand établie par les Boches, ses fauteurs et ses collaborateurs. Diverses décisions ont été prises, nous as-sure-t-on, notamment: Les diplômes délivrés par l'université flamingo-boche seront nuls et sans valeur. Les fonctionnaires ou professeurs qui auront accepté une place dans le corps professoral de cette université seront révoqués de toutes -les fonctions qu'ils occupaient dans l'Etat. Tous ceux qui auront participé à l'organisation de cette machine de guerre germanique se verront retirer toutes les distinctions qu'ils auraient dans les ordres nationaux.Bref, le gouvernement est décidé à prendre les mesures énergiques que tous les bons citoyens attendent de lui. Que certains neutres méditent ces décisions.* * * Un rédacteur du ,,XXe Siècle" écrit: Un hasard intelligent m'a donné le plaisir de renoontrer a Paris un de mes amis, membre du corps académique de l'Université de Gand. D'une vaste érudition, joignant à sa haute culture scientifique la compréhension artistique qu'il tient de son père, un de nos meilleurs peintres flamands contemporains, il excelle à juger les gens et les choses. Comme il réside à Gand depuis de nombreuses années — il y a été étudiant avant de passer dans le corps professoral — il connaît parfaitement les milieux universitaires. Aussi lui ai-je montré la liste des professeurs nommés par les Boches. Mon interlocuteur sourit, car il retrouve là de vieilles connaissances ; de quelques mots que je saisis au vol, .il caractérise chacun des membres de ce corps professoral, en quelques coups de crayon. — Commençons, dit-il, d'abord par le recteur nommé précédemment par les Allemands, après le refus de Fredericq, Pirenne et de bien d'autres : P. Hoffmann, petit vieillard sec, translucide tant il est maigre; abstinent total, végétarien, membre de la Confrérie des „Bons Templiers", philosophe, moraliste, etc., est Luxembourgeois, d'éducation absolument allemande. Sa nomination fait sourire ceux qui, comme moi, l'ont vu, aux premiers jours d'août 1914, faire arborer à sa demeure un immense drapeau belge, de crainte d'être pris pour ce qu'il était. Stober, Allemand naturalisé Belge, professeur depuis dè longues ^nnées à l'Université de Gand, où il donnait le cours de cristallographie. Professeur distingué, quoique s'exprimant mal en français. A ma connaissance il ne 6ait pas un mot de flamand et je me demande comment il poûrrait donner un cours en cette langue. Josué De Decker, 37 ans, docteur en philologie classique, professeur à l'Athénée communal de St.-Gilles! Brillant sujet, veut probablement se venger de son gouvernement qui ne l'a pas nommé dans un établissement d'instruction officiel. J'aime à croire que ce Monsieur a été réformé, sans quoi il devrait se trouver à l'armée, étant milicien de 1899. Alph. Van Roy, 35 ans, intelligent et brail-1 lard; ex-champion des régates d'Henley, c'est I le plus beau titre qu'on lui connaisse. I C. Debruycker, 39 ans, docteur en médecine et en sciences botaniques, chef de travaux à l'Université de Gand : flamingant de l'espèce I enragée qui sacrifie tout, la patrie comprise, à 11a question langue. A., Van, den Jîerghe, docteur; en sciences, ré pétiteur à l'Université de Gand; fit, au début de sa carrière, des travaux intéressants qu'il a abandonnés depuis au moins 10 ans, pour faire de la petite politique campagnarde. Marcel Minnaert, environ 25 ans; homme universel, s'occupant de musique' (wagnérienne, s'entend), de littérature (norvégienne et danoise), de philosophie platonicienne et même do sciences. Sauf erreur, a obtenu en juillet 1914 le diplôme en sciences botaniques. Signe particulier: abstinent total et végétarien. Vu ses aptitudes universelles, saura sans doute apprendre très vite la physique, qu'il est chargé d'enseigner. Adriaan Martens, 32 ans : médecin pratiquant à Deynze, seule qualité que je lui connaisse.A. Fornier, 40 ans, ancien élève do Gand, depuis longtemps professeur à l'Ecole industrielle de Gand, que les Allemands ont gratifiée pour la circonstance de l'épithète de supérieure, car elle ne figure pas parmi les écoles industrielles supérieures. M. Fornier est destiné à remplacer — la spécification de son cours du moins semble le faire croire —, l'éminent professeur Boulvin, dont la réputation mondiale valait à l'Université de Gand un lustre incomparable. Il serait cruel d'insister sur le parallèle des noms. Au total, le corps de l'Université Bocho-flamande comprend surtout, en dehors d'étrangers que la plus élémentaire délicatesse eût dû éloigner'des postes qu'on leur offrait, une collection de jeunes arrivistes très pressés et qui s'apercevront bientôt qu'ils l'ont été trop." Rien no leur aura servi de courir. Il leur faudra partir à temps... A Bruselies Le correspondant bruxellois de l',,Algemeen Handelsblad" d'Amsterdam écrit à son journal, avec toute la réserve que doit s'imposer un rédacteur dont la copie est soumise à la censure allemande. Son article n'en est pas moins intéressant; il donne une image, certainement atténuée, de la^vie publique dans la capitale, mise en pénitence, comme une écolière trop turbulente, par une maîtresse révèche. Voici ce qu'écrit le correspondant de l',,Algemeen Handelsblad", sous le ti£re: ,,Dans Bruxelles punie": ,,Bruxelles le 13 septembre — Le soir était déjà tombé. .La rue dans laquelle j'habite était déserte... Tout à coup, trois ou quatre coups formidables; les vitres tremblent. Immédiatement suit le bruit bien connu de de l'éclatement des shrapnells. Chacun se précipite dehors. Les conseils do prudence donnés par les autorités, l'ordre do rester à l'antérieur, sont sans effet. Le quartier est en émoi : ceux qui dormaient se sont habillés à la hâte, tout le monde est sorti et regarde. On n'entend que le bmit des explosions qui cesse par instant pour redoubler bientôt. On ne voit que l'immense ciel bleu étoile et malgré tout on reste, dans l'espoir d'aptr-oevoir, enfin, quelque chose. Du 12 au 19 la partie de la ville comprise entre les grands boulevards, St. Josse-ten-Noode où s'élève la gare du Nord et une partie de Molenbeek est punie. Et tout cela pour les applaudissements qui accueillirent l'aviateur ,,non cité", le 7 courant. On dit aussi que des signaux lumineux ont été faits. Comme punition tous les établissements publics, les théâtres, les cinémas et/ même les magasins doivent être fermés à 9 H., heure allemande, et la circulation des particuliers dans les rues est interdite après 9 1/2 heures. Une peine de 10.000 M. est prévue pour les contrevenants.Nous avons pu voir depuis quelques jours le dernier système d'attelage. Des chariots de brasseurs, de marchands de charbons etc. sont attelés de boeufs, parce que les chevaux deviennent aussi rares que les autos qui ont disparu les premières et que les vélos dont les derniers exemplaires ont cessé de rouler dans les rues. Est-ce que les trams roulent encore? Bruxelles punie... Quelle peut être la conséquence sur la circulation des trams? Et subitement je me souvins qu'à cette heure £éjà si tardive je ne trouverais plus un. tram pour me conduire chez moi. Deux heures de marche supplémentaires ! Les trams roulaient jusqu'aux grands boulevards, mais pas plus loin. Et sur ce tram... quel mouvement! H y avait parmi les voyageurs des hommes et des femmes qui ne pouvaient plus atteindre leur domicile par ce moyen de transport. — Chacun alors se mit à étudier l'itinéraire qu'il pourrait adopter pour rentrer chez lui, sans tomber aux mains des patrouilles, fut-ce au prix de plusieurs heures de marche. Parfois le problème semblait insoluble....'' * * * Un nouveau musée technique va se créer à Bruxelles, en pleine guerre et sous l'occupation allemande. L'auteur du projet est un ouvrier, M. Sauer, membre de la commission administrative de l'école d'apprentissage et de perfectionnement pour ouvriers peintres en bâtiment de la capitale. M. Sauer propose de réunir les produits employés en peinture et les indications concernant leur origine, leur traitement et leur ,fabrication. La collection des bons produits et des ouvrages correctement exécutés aura pour complément une série d'échantillons de toutes les falsifications et malfaçons observées en peinture de bâtiment. La commission administrative et l'administration communale ont donne leur approbation au projet. Le musée sera donc bientôt installé. M. J. Navez, chimiste, administrateur de la coopérative les ,,Peintres fédérés de Belgique", est chargé de la classification des produits.Le musée aura une grande importance au point de vue architectural ; les plus belles lignes, les plus belles formes, les plus heureuses proportions peuvent être compromises et leur effet complètement détruit par une mauvaise conception du rôle que joue dans le bâtiment la peinture unie. Il ne faut pas perdre de vue que c'est au peintre qu'incombe l'achèvement de presque toutes les surfaces, plafonds, boiseries, ferronneries, etc. Le musée aura donc, non seulement un but pratique de renseignements techniques, mais encore un but d'éducation artistique. Il s'agit d'inculquer aux peintres en bâtiments .et au public des idées plus saines en matière de décoration d'immeubles, dans laquelle d'aucuns admirent les imitations de bois ou de marbre et négligent les ensembles do tonalités dont la combinaison crée l'harmonie» A Anvers Dans le but d'assurer un séjour au grand air aux enfants débiles, la ville a mis à la disposition de la ligue contre la tuberculose le parc et le château du Schoonselhof et la magnifique campagne de M. Van de Velde. Trois mil! enfants faibles pourront y paâser quelques jour de vacances. A Gand Les Allemands, à Gand et à Bruxelles, ont fait des perquisitions à la suite de la saisie récente de courriers, grâce à laquelle la preuve fut acquise que des lettres passaient encore frauduleusement de Belgique en Hollande. Jusqu'à présent, ces perquisitions n'ont pas donné de résultats. Les personnes chez lesquelles on perquisitionna nièrent formellement. Les Boches paraissaient cependant posséder des renseignements assez préeis et ils menacèrent la population de peines sévères si la correspondance clandestine continuait à être échangée avec la Hollande. La population s'en f...idbe. Elle continue. Et comme elle a raison! Elle n'userait probablement pas de ce moyen si les Allemands ne jetaient au feu, à Aix-la-Chapelle, toutes les cartes postales que nous daignons, bénévolement, soumettre à leur censure. Or, leur censure, c'est le feu. Sur cix mille envois postaux, les censeurs n'en lisent pas mille ! En attendant, la recette des timbres-poste entre dans la caisse du ,,General-Gou-vernement in Belgiën", — qui en a le plus urgent besoin ! * * * • A propos de l'acceptation par certains Hollandais de chaires professorales à l'Université de Gand flamandisée par décret allemand, tous les grands organes néerlandais ont élevé des protestations; manifestement l'Uinvcrsité de Hollande ne veut pas laisser compromettre son honneur dans de telles complicités. I A son' tour, la revue néerlandaise „Haag-sche Post" s'exprime, en ces termes énergiques:,,Quand, il y a quelques semaines, nous lancions la nouvelle de la nomination du Dr. W. A. Baehrens, nous pouvions y ajouter immédiatement cette explication psychologique que la personne mentionnée n'était qu'à moitié néerlandaise. A présent, la pêche est malheureusement plus abondante: et il est nécessaire, dans l'intérêt de la bonno réputation de notre pays, de clouer au pilori les noms du dr. E. C. Godée Molsbergen, lecteur à l'Uni* versité d'Amsterdam, et au dr. J. J. Ph. Va-leton, d'Arnhem. Voilà donc deux Néerlandais qui, séduits pas l'appât d'une promotion, ont accèpté un emploi que nombre de leurs collègues avaient décliné. Nous en restons là. Il y a des choses dont on préfère ne pas parler. ,,11 est apparu une fois de plus avec quelle malice sont rédigés de source allemande et lancés élans la presse néerlandaise les communiqués relatifs à cette question. C'est ainsi qu'à côté du nom du dr. J. Versluys on mentionne brutalement la qualité de professeur à l'Université.de Giessen en Allemagne, et, comme tel, il avait dû se faire naturaliser Allemand. Do ce fait le prénommé tombe sous l'application des lois de milice et, placé entre deux maux il a probablement choisi le moindre." * * * Voulez-vous savoir comment le gouvernement allemand qualifie l'ancien metteur en page de l'ex ,,Vlaamsche Stem" ? ,,Philosophe" Lucien Brûlez! Textuel. Il y a des fumistes dans les bureaux de von Bissing! À Matines Grâce à la création d'une boucherie économique oommunale, la viande a baissé de prix de près de 40 pour cent. Au Pays Wallon A la Baraque Michel, le point culminant de la Belgique, les Allemands construisent de vaetes baraquements destinés sans doute à abriter des avions ou 4es Zeppelins. Ils se servent pour leurs travaux des arbres abattus dans la, contrée. Des ouvriers belges sont demandés. Ceux qui acceptent les offres de l'ennemi doivent signer un contrat par lequel ils s'engagent à rester pendant une durée déterminée au service de l'occupant. •> * * Un éboulement s'est produit dans une taille du charbonnage de Renaix. Deux houilleurs ont été tués. Ce sont Georges Beublet et Alphonse Quinet, tous deux mariés et pères de famille. * * * A Verviers, la vente du beurre est confiée à la Fédération Nationale des Unions professionnelles des marchands et producteurs de beurre. Dans les Flandres Faute de benzine, les Allemands sont obligés de restreindre de moitié les services d'autos et de motocydettes en Belgique. Le bulletin de l'armée boche interdit le transport des troupes en auto-camions. * * * Des voleurs qui n'iront pas loin avec leur larçin sont les individus qui, une nuit, enlevèrent une jument dans les écuries de Mme Vve Lovenaer, à Hamme. La bête est inscrite aiu ,,Stud-Book" et l'on possède d'elle de nombreuses photographies. A moins que les malandrins la tuent et la mangent, nous ne voyons pas comment ils pourront la garder eaohée aux regards d,es policiers lancés à leurs S a ÉMeddensiZoon PARDESSUS D'HIVER depuis fS. 27.50. Kofweg 11 ^ Sa Haye. trousses? Mais peut-être aussi a-t-elle été ,,réquisitionnée" par les feldgrauen en vue du banquet que von Bissing offrira le 24 courant aux professeurs de l'université boche de Gand! Tout est possible. En Campinc A Turnhout vient de so former un sous-comité de la Ligue contre la tuberojilose. i)ans un appel que ce comité fait au public, il constate que le nombre de victimes a doublé depuis 1914. En Angleterre A la Chambre des Communes Le discours du ministre Asquith. Mercredi la Chambre des Communes a tenu une nouvelle réunion. Au début de cette séance le ministre Asquith demanda un nouveau crédit de 300 millions de livres sterling, après quoi il fit un exposé sur la situation financière en Angleterre au cours duquel il donna, chiffres à l'appui, des détails sur les frais énormes qu'entraîne la gnerre actuelle. Ensuite lord Asquith donna un aperçu général sur les opérations militaires. Après^ avoir parlé des derniers succès remportés par les Anglais en Egypte et de la situation favorable pour les alliés dans les Balkans, lord Asquith fit ressortir l'importance des résultats obtenus par l'offensive franco-anglaise sur la Somme. ,,Actuellement, dit le ministre Asquith', notre artillerie est de beaucoup supérieure à celle de l'ennemi et depuis longtemps nos aviateurs se sont assurés la suprématie des airs. Pendant leur offensive sur la Somme les alliés ont fait 60.471 prisonniers et capturé 304 canons et 1030 mitrailleuses." Puis, après avoir rendu hommage à la Russie, l'Italie, la Belgique, la Serbie et la Roumanie, le ministre Asquith conclut en ces termes: Je crois qu'il ressort de mon exposé que ce n'est pas l'heure aujourd'hui de nous écarter de notre but, ni d'hésiter dans nos décisions. (Ovations.) Les difficultés^ que nous impose la guerre, à nous et à nos alliés, les privations qu'elle entraîne — je le reconnais — pour ceux qui ne sont pas directement mêlés dans cette guerire, la suspension du commerce, les dévastations de territoires, l'irréparable perte de vies humaines, ce long et lugubre cortège d'atrocités et de souffrances éclairé par d'immortels exemples d'héroïque et de chevaleresque courage on ne peut pas laisser finir tout ceci par un compromis boiteux, chancelant, déshonorant (ovations prolongées), une mascarade sous le nom de paix. (Nouvelles ovations.) Personne ne désire prolonger inutilement, ne fut-ce que d'un jour, le spectacle tragique que forment les effusions de sang et les dévastations. Mais nous devons à ceux qui perdirent leur vie pour nous de.faire en sorte qu'ils 110 se soient pas sacrifiés en vain. Le but des alliés est connu. Il a été exposé souvent et en détail. Ce but n'est ni égoïste, jii vindicatif. Il exige une restauration suffisante pour le passé et une sécurité suffisante pour l'avenir. Le nouveau crédit accordé. La Chambre accorda à l\nanimité le nouveau crédit de 300 millions de livres sterling. La presse angiaise. On annonce de Londres que la presse anglaise s'exprime en termes très élogieux sur le discours prononcé par le ministre Asquith à la Chambre des Communes. Tous les journaux sont d'avis que lord Asquith a entièrement traduit l'opinion du peuple anglais. * * * Les déclarations de M. Lloyd George. LONDRES, 11 octobre. (Reuter.) A la Chambre des Communes M. Lloyd George, répondant à plusieurs interpellations au sujet de l'interview qu'il accordai récemment à un journaliste américain, déclara qu'il n'avait fait que répéter ce que Asquith avait déjà dit bien souvent. Puis il ajouta,. Une intervention quelconque signifierait un triomphe pour l'Al-ïemagne et une défaite pour nous. Je ne retire donc rien de mon interview. (Ova tions.) J'y ai exprimé non seulement mon opinion, mai'? encore celle de tout le cabinet, de la Commission de guerre, des conseillers militaires et de tous les alliés. (Ovations.)

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